A propos de Marie-Jeanne FARAVEL

"S'agit-il, pour Marie-Jeanne Faravel, de s'évader d'un quotidien difficile ? Ou bien, aime-t-elle se sentir l'ethnologue imaginative de peuplades dont les allochtones ont créé un environnement à leur image ? Chacune de ses œuvres est en tout cas la peinture d'un monde très stylisé, sans souci de réalisme humano/végétal, fantasmagorique et exubérant, dont il est difficile de dire s'il est aquatique ou terrestre où individus et végétation sont étroitement enchevêtrés, l'air de prendre appui sur el sol par des ramifications arborescentes. Un monde enfin, où n'existe aucun angle qui pourrait heurter, mais où tout est courbes et contre-courbes harmonieuses.

Reliés en des emboîtements verticaux, ces êtres très esthétiques, semblent avoir créé leur communauté en demi-teintes, en des violines douces, des verts bleutés, des bruns miellés, sans éclairage extérieur générateur de luminosité hors de propos, comme issus des profondeurs d'une terre, où l'artiste serait partie à la découverte d'une civilisation porteuse de ses rêves, de ses fantasmes. Cette démarche ne rejoint-elle pas l'utopie de ces archéologues cosmiques, dont les yeux sont empreints de lumières galactiques qu'ils iront un jour visiter ? "

Jeanine RIVAIS. 2008

"Artiste étonnante et particulièrement féconde, Marie-Jeanne FARAVEL nous entraine dans un mode onirique, un monde qui fait la part belle à l’imaginaire certes, mais aussi aux émotions, et finalement à l’humain. Ses dessins suscitent élans et attraits, dialogues et interrogations, au cœur d’un univers de dédales et d’arrondis. Nous trouvons son fil d’Ariane dans l’arrondi de ses traits, arrondi chargé d’humanité, mais aussi de mystères. Cette touche permanente et mystérieuse nous renvoie à une interrogation : que cherche-t-elle derrière ces visages, seraient-ce nos fragilités, nos doutes ou encore les parcelles invisibles de nos identités ? Car, à mi-chemin entre le support et le miroir, son univers semble être un reflet : celui d’une énigme à résoudre, une énigme présente entre les surfaces lisses et les parties souterraines qui habitent ses personnages. Son œuvre est une fenêtre ouverte sur un « autre part », une invitation à la suivre dans les dédales de cet « ailleurs » empli de couleurs et d’expressions."

Carole LEVEQUE.