"Traces"
sur les traces d'écrits de soldats, 1914-1918
"Un homme, des mots, un lieu"
Photographies de Benoît CAPPONI
Exposition du mercredi 8 janvier au samedi 1er février 2014 du mardi au samedi de 15h à 19h
Vernissage le jeudi 9 janvier à 18h
présence de l'artiste tous les samedis
Atelier d'écriture sur le thème de la mémoire le mardi 21 janvier et le mercredi 22 janvier 2014 de 18 à 20 heures
"Écrire en mettant en regard nos paysages intimes et les paysages marqués par l'histoire contemporaine"
Atelier animé par Élisabeth Chabuel. L'atelier se déroule sur deux soirées de deux heures.
Sur inscription par courriel avant le 17 janvier. Participation de 20 euros par personne pour les deux soirées.
© Benoït Capponi
© Benoït Capponi
"Un homme, des mots, un lieu"
Un siècle après, Benoît Capponi nous présente des photographies de lieux évoqués dans des écrits de soldats de la première guerre mondiale. Il nous propose une autre lecture que celle d'un carnet ou d'une lettre, en nous montrant que ce coin de forêt, ce bord de route, ce champ aujourd'hui cultivé, ont été le théâtre de tant de drames humains.
"Il y a une forme d'incompréhension, ou plutôt de vertige halluciné pour quiconque a parcouru carnets et lettres, récits et souvenirs de soldats du front de la première guerre mondiale. Une sorte d'incrédulité devant ces photographies d'époque représentant des hommes, vivant ou mourant dans des paysages lunaires détruits par le feu et par le fer. Un pressentiment qu'il est au dessus de nos capacités non pas de comprendre, mais plutôt d'appréhender dans toutes ses dimensions ce qu'ont pu être la vie, les souffrances physiques et morales, la mort de ces millions d'hommes venus du monde entier.
Et pourtant, chacun des soldats de cette multitude l'a vécu, cela a été une réalité tangible, de chair et de larmes. La seule évocation de morts par millions, par l'énormité du chiffre, suffit à faire toucher du doigt le gouffre qui nous sépare aujourd'hui de la réalité vécue par chacun d'eux.
C'est horrible, mais cela, avec le temps, devient de plus en plus abstrait.
Qu'en reste-t-il?
Au bout d'un siècle, alors que la plupart de ces hommes sont passés, au fil des décennies, du registre de l'affectueux et du sensible des parents et des proches à celui, désincarné, lointain, des ancêtres, froidement noyés dans la multitude et les généralités de l'histoire.
Les lieux, peut-être?
Mais qu'en reste-t-il aujourd'hui?
A quoi ressemblent-ils?
Ils doivent être bien loin ces paysages désolés et lunaires, bouleversés, des photographies d'époque. Et pourtant c'est bien là, c'est cette même terre, ces même roches qui ont été le théâtre de ces millions de drames humains. Ceux, précisément, racontés dans ces carnets et ces lettres, ces notes et ces souvenirs.
Et s'il était possible de les retrouver et de les photographier, ces lieux?
De tenter, par l'évocation artistique et ce qu'elle permet d'émotion, de retrouver du sensible?"
Benoît Capponi décembre 2013
A propos de l'exposition :
La beauté et l'horreur (article paru dans les Affiches du 24 janvier)
L' aura émotionnelle (article paru dans le Petit Bulletin No 916)
Liens :