Brigitte LONG

Traverses

céramiques

Exposition du 6 au 31 janvier 2016 du mercredi au dimanche de 15h à 19h

Vernissage le jeudi 7 janvier à 18h

présence de l’artiste tous les samedis et dimanches sauf les 9 et 10 janvier

Atelier d'écriture le jeudi 21 janvier à 18h30 atelier en écho avec l'exposition de Brigitte Long

atelier animé par Elisabeth Chabuel (participation aux frais de 10 euros; inscription par courriel)

© photo Christine Refalo

Mégalithe © photo André Le Mauff

© Brigitte Long

"Les doigts doublés d’un souvenir d’argile

En mouvement sous le désir des mains"

Jean Tardieu « Pygmalion au travail » Accents

Traverses

"Dans les traverses, il y a des lignes obliques, du remuement - et versus en latin, c’est le sillon, la ligne d’écriture, le vers de la poésie et même un pas de danse.

Brigitte Long, céramiste, fait vivre la terre. Elle dit : « J’aime bien la matière, j’aime que la pièce parle dans sa peau ».

Elle crée des pièces à la surface griffée de signes, lignes, accidents et rehauts, labourée par le temps, animée par la lumière qui joue sur leurs couleurs : du blanc pur au noir brillant, toutes les nuances du gris, de l’ocre au rouge au bleu cobalt. Des blocs de roches pliées, d’un temps géologique, archaïque. Cassure, faille, rupture, strate, où viennent s’inclure schiste, plomb, ardoise, verre, métal - à la tranche parfois plissée comme celle d’un livre très ancien.

L’artiste précise sur son site : « J'aime donner corps à la matière-terre; elle est mon support préféré. Je la conduis, elle m'emporte; c'est un jeu ou un corps à corps avec la matière, avec le feu. Modeler, transformer, assembler, déformer, peindre, graver, habiter un espace, l'ouvrir et le faire vibrer(…) En grès, porcelaine, les pièces sont façonnées, engobées, émaillées, le plus souvent cuites avec la technique du raku qui permet des brutalités et des douceurs dans le travail de la matière et de la couleur(…) Associer à cette terre différents matériaux métalliques, organiques, transparents… m'ouvre d’autres champs , d’autres chemins d’exploration. »

Le raku nous renvoie évidemment au Japon ; et les œuvres, par le paysage de leur surface, nous évoquent les huiles de Zao Wou-Ki ; par le dénuement de leur forme, elles appartiennent à cet esprit de la montagne que nous a légué l’univers asiatique.

Paul Klee notait dans son journal : « Plus le regard du peintre pénètre dans les choses et plus s’impose à lui, à la place d’une image de la nature achevée, la seule image importante de la création : la genèse… »

Peut-être s’agit-il ici plus d’origine que de genèse. Origine, au sens où Walter Benjamin l’entendait : « ce qui est en train de naître dans le devenir et le déclin. (…) Elle demande à être reconnue d’une part comme une restauration, une restitution, d’autre part comme quelque chose qui est par là même inachevé, toujours ouvert. »1

Survivance et rupture, fracture en devenir … Face aux concrétions de Brigitte Long, aux émotions qu’elles provoquent, on a la sensation d’objets infiniment vivants, empreints d’énergie brute et d’esprit de finesse, en attente d’on ne sait quelle aventure."

Janine Desmazières - décembre 2015

1. Origine du drame baroque allemand, Flammarion, 1985, p 43,44

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