IVOHIBE est le troisième district de la région Ihorombe. C’est aussi le toponyme du chef lieu de ce district où vivent à peu près 40 000 âmes. La moitié de cette population cohabitent aux environs de la commune d’Ivohibe.
Située sur la même latitude que la ville d’Ihosy, l’agglomération d’Ivohibe (700m d’altitude) est plutôt décalée vers l’est, au pied du Pic d’Ivohibe (2 060 m d’altitude) où prennent leurs sources les rivières Menarahaka et Iantara. C’est la région la plus humide du pays Bara.
Début juin 2010, la population d’Ivohibe a participé pour la cinquième fois à la journée mondiale de l’Environnement, sous la houlette de Diamondra Andriambololona, socio-organisateur du WWF d’Ivohibe ; et en présence du maire, du mpanjaka (roi des Bara de l’Est ou Bara Tanala) et du chef de district de Madagascar National Parks (MNP).
15 associations ont installé des stands aux abords de la mairie, avec la participation des adeptes du scoutisme. Des affiches démontrant l’efficacité du SRI (Système Riziculture Amélioré) y étaient exposés.
Selon Philbert Randriamanantsoa, président d'une association de producteurs de riz du district d’Ivohibe, son rendement a pratiquement quadruplé (9 tonnes/hectare au lieu de 2 tonnes/hectare) depuis la partique du SRI.
Le roi des Bara d'Ivohibe, ce riziculteur octogenaire, a aussi témoigné de l’efficacité de cette nouvelle méthode :
"J'ai toujours été intéressé par la conservation de la forêt et la plantation d'arbres. Grâce à SRI, mon rendement est beaucoup plus élevé. Ce qui me laisse plus de temps à consacrer au reboisement. Celui qui a assez à manger pourra mieux protéger les lémuriens."
AMBATOVITA est une agglomération située à cinq kilomètres d’Ivohibe. Sa particularité est d’héberger une communauté de base pour la gestion forestière (COBA) depuis 2004.
Suite à deux ans de mauvaise gestion du précédent président, Honorine Razafindrafara a été démocratiquement élue en 2006, pour diriger le COBA. Le choix de la commaunuté fut une grande surprise dans cette société patriarcale comme le témoigne un agent de terrain du WWF d’Ivohibe :
«Vous savez, nous sommes Bara, un peuple très fier et conservateur. Dans notre société, les femmes restent à la maison pour s'occuper du ménage, la cuisson des aliments et s'occuper des enfants. Elles ne sont même pas autorisées à parler en présence des hommes. C'est très prometteur ! "
La WWF forme régulièrement les membres du COBA d‘Ambatovita sur l’apiculture, la pisciculture, la culture de légumes et le reboisement. Par exemple en 2010, sur les 10 000 jeunes arbres plantés 7 744 ont survécu.
La prochaine étape est la lutte contre l'analphabétisme dans Ambatovita et ses environs, toujours par le biais du développement des associations féminines.