11 Conclusion

Résumons maintenant ce qui a été transmis au sujet des croyances des Bara :

Au sujet du monothéisme :

Par rapport aux autres peuplades, on se retrouve - si peu soit-il - dans le monothéisme. Effectivement, nous croyons en Ndriananahary, Dieu unique créateur des hommes, ainsi que de tout ce qui est sur terre comme au ciel. Cependant dans la tourmente, il est vrai que les ancêtres et les charmes occupent une place importante dans nos prières.

Au sujet du panthéisme :

Laissons aux érudits et aux sages la méditation sur le panthéisme car nous, Bara, voulons rester nous-même.

Au sujet du polythéisme :

On se sent à la fois « en amont et en aval » du polythéisme. Nous acceptons les multitudes de divinités, et chaque être à son Dieu attitré.

Au sujet de l’eschatologie :

Pour nous, la mort n’est ni désespoir ni finalité, comme le nirvana visé par le bouddhisme. Nous gardons espoir en une continuité dans l’Au-Delà : d’Amboromena jusqu’à la merveilleuse retrouvaille céleste.

Au sujet des libres penseurs :

Les fady nous interdissent de tomber dans l’excès du libre-penseur. A l’image des anciens « Ntaolo », on se complaît de l’essentiel.

Au sujet de l’athéisme :

Depuis des générations, et, quels que soient l’âge et le sexe, l’idée de renoncer à l’existence de Dieu nous horrifie et nous horripile.

Fortement ancrées, nos croyances nous ont conduit à humilier et renvoyer du territoire des Bara de l’Ouest, le M.P Nilsen Lund de la mission norvégienne en 1887. De même, après trois mois de séjour seulement en 1893, M.P John Johnson, missionnaire norvégien, s’est fait expulser par les Bara de l’Est.

Leurs prêches d’antan - ayant meurtrit nos charmes - sont devenus, aujourd’hui, des monuments à travers tout le pays Bara. Effectivement, grands nombres de Bara se sont convertis au christianisme. Certains évangélisent les autres et sont devenus pasteurs. Actuellement, ces missions norvégiennes attirent toujours autant de jeunes Bara, désireux de développer leur patrie ; comme le témoigne leur chant :

« Auparavant, souvent j’ai refusé,

De choisir le bien.

Mais grâce à la force de la flamme et du sang,

Touché, mon cœur s’ouvra »

Au sujet de l’attitude de Dieu envers nous :

Nous ne disposons pas de langage assez honorifique pour parler du comportement de Dieu, ni d’encre d’or pour l’écrire. Contentons-nous de Le remercier pour :

Nous avoir donner un dirigeant expérimenté (l’État français) pour notre bonne gouverne et notre éducation. Il a su aider les faibles et relever les désespérés.

Sa miséricorde, malgré tous nos torts d’avoir prier sur les sampy. Effectivement Dieu ne nous a pas acculé dans le mal ni abandonné. Au contraire, Il nous a envoyé la mission norvégienne pour nous soigner jusqu’à présent. »