01 Vols de Zébus

Cette page est juste un outil qui a pour ambition d'inciter à la réflexion afin d'essayer d'apporter une réponse à la question de Léo Raza dans une chronique de News Mada du 14.10.2015 intitulé "Un réel péril".

" Les dahalo manifestent-ils un quelconque sens civique malgré leur appartenance indéniable à la communauté des citoyens ? "

Et quand c'est le président de la république en personne qui pose la question, toujours selon le News Mada du 16.10.2015 intitulé "La situation s'est aggravée".

" Est-ce encore un simple vol de zébus, un acte qu'on impute souvent aux dahalo ? "

Avant toute chose :

  • On ne naît pas dahalo, on le devient

  • Jadis réservé au sud malgache le phénomène malaso s'est répandu à travers toute l'île

  • Même si certains Bara sont concernés la majeur partie des événements se sont déroulés chez les Antanosy, les Antandroy et mêmes quelques Betsileo et Merina sont aussi devenus des dahalo.

Après seulement, on peut se questionner sur le processus de cette perte de sens civique. Auparavant, il est indispensable de savoir au moins de quoi parle-t-on ?

QUELQUES CHIFFRES...

Bilan établi au 23 juin 2017 :

CONTEXTES SOCIO-ECONOMIQUES

D'après Ihanta Randriamandranto, ministre de l'Elevage 2011-2015 :

  • 22 millions de malgaches consomment du zébu

  • c'est la viande la moins chère du marché

  • il n'existe aucune ferme de zébus destinés à la consommation de viande à Madagascar

Selon une autre source, haut placée dans l'administration :

  • au moins 40 % des zébus consommés dans la capitale malgache seraient des zébus volés

  • 400 zébus sont abattus chaque jour rien qu'à Antananarivo

  • les voleurs de zébus bénéficient de complices dans l'administration (pour les faux papiers du bétail volé)

  • beaucoup de dahalo sont d'anciens militaires

  • 14 000 zébus ont été volés entre mai 2012 et août 2013 selon un rapport du ministère de l'élevage (lejournalinternational)

D'après le député Hajanirina Ramaherijaona de la région Tsiroanomandidy Bongolava (03.11.2015) :

  • "Auparavant le DINA était plus efficace dans le maintien de la sécurité locale". (NewsMada)

TYPOLOGIE (1) (p52)

Selon le vocabulaire d'Isoanala :

D'après l'organisation de médias indépendants à but non lucratif IRN le phénomène DAHALO est une "composante de la société malgache depuis l’époque pré-coloniale, mais sa définition a changé. Il ne s’agirait plus de vols de bétail ritualisés entre communautés rurales voisines qui marquaient le passage de l’adolescence à l’âge adulte. Dans le Madagascar contemporain, il est synonyme de bandes criminelles organisées".

Selon l’enquête SAS de 2011 "Les groupes "dahalo" les plus grands et les plus puissants fournissent des fusils d’assaut (essentiellement des AK-47) et des munitions à tous leurs membres. Ils escortent, en plein jour, de grands troupeaux de bétail volé, avec leurs armes à la ceinture sur plusieurs centaines de kilomètres, et traversent des régions et des provinces entières… Ils mènent désormais de véritables raids, prenant des femmes et des enfants en otage, et brûlant des habitations ».

HISTORIQUE

La chronologie des coups de mains des dahalo sont triés et disponibles à la page "Chronique Dahalo".

LES CHEFS

Voir en bas de page le lien vers la liste de ces tristes illustres.

ARMEMENT

L'arsenal des dahalo est hétéroclite.

L'article de Seth Andriamarohasina dans l'Express du 08.07.2014 montre l'ingéniosité des dahalo pour fabrication artisanale des fusils à baïonnettes avec des pièces en libre service chez le quincaillier :

  • tuyau galvanisé (12 mm de diamètre)

  • plaques de ferrailles à manche pliable (culasse)

  • ressort et languette

  • clou (percuteur)

Si la précision de ces armes laisse à désirer, l'envie d'en découdre est bien présente comme le prouvent les baïonnettes.

MOTIVATIONS (1) (p 50-51)

"Les motivations et les causes des vols sont multiples. Si on pense à la place du boeuf dans la civilisation Bara - et beaucoup reste à dire - certaines de ces motivations sont immédiatement perceptibles et compréhensibles. Le boeuf est la seule véritable richesse, et le volume du troupeau contribuant presque à la notoriété d'un homme et son importance sociale".

  1. Motivations "sentimentales" : "Voler des boeufs, souvent très loin, et réussir à les emmener sans se faire attraper par le propriétaires, car tout pasteur para est un panara-dia, un suiveur de traces formidable".

  2. Motivations "moins nobles" : Jalousie, envie, rancune, vengeance. "Cela explique - au moins au dire des Bara eux-mêmes - la recrudescence des vols à l'intérieur du clan ou du lignage".

  3. Traffic national et international : "La rumeur accuse le Gouvernement (fazaka) d'être derrière la recrudescence des vols dans ces dernières années pour pouvoir exporter les boeufs volés et en tirer des devises".

Dahalo au col blanc

La mutation du vol de zébus n'aurait pas pris cette ampleur sans la contribution de certaines autorités.

Les propos du colonel Charles Rabearison sont clairs : "Des nombreux documents et papiers que personne n’a le droit de garder même pas les gendarmes, sauf l’imprimerie nationale, ont été surpris dans le sac de l’individu arrêté" dans l'Express de Madagascar du 06.11.2015.

A toutes les échelles, chaque personne représentant les autorités est concernée :

  • chef de village

  • délégué d’arrondissement

  • chef de district

  • ...

  • député

  • ...

CONVOYEUR

Le salaire du convoyeur s'élève à 15 000 ariary par bête en mai 2016. Chaque convoyeur est armé d'un fusil de chasse.

IMMUNITE

L'augmentation de l'insécurité est proportionnelle à la recrudescence du traffic et d'après le capitaine Kotomanjarisao : "Seul un prêtre européen a un sauf-conduit. Celui-ci a tracé une route utile aux habitants, laquelle sillonne les dédales de montagnes des environs. Cet homme d’église possède un tout-terrain très puissant. Il est bien le seul à ne pas être inquiété par les attaques de dahalo".

OPERATIONS DE "PACIFICATION"

"Opération Tandroka"

Bilan Oct-Nov-Déc 2011 :

  • Diminution du nombre de zébus volés (1902)

  • Augmentation du nombre de zébus récupérés (995) soit 50,21% des zébus volés

  • Aucun mort ni blessé du côté des militaires

  • 1 villageois mort

  • 40 dahalo tués

  • 79 dahalo arrêtés

  • Tokanono arrêtée (sorcière des dahalo) présumée être la femme de Remenabila

  • Saisi d'un grand nombre de mohara utilisés par les malfaiteurs, ce qui a affaibli leur moral

  • Saisies de 27 fusils (1 arme de guerre) et d'explosifs (2 pains de dynamite, deux détonateurs électriques)

  • Destruction de quelques centaines d'hectares de culture de cannabis (montagnes d'Andriry)

  • Saisie et destruction de plusieurs milliers de kilos de cannabis

Bilan 2013 - 2014 (au 08.11.2014) :

  • Les cas de vols de bétail enregistrés commis dans l’Anosy ont chuté de 225 à une centaine.

  • Le nombre de bœufs dérobés a diminué de 18 800 à 6 792.

Comme dans toutes campagnes militaires, dommages collatéraux et débordements sont inévitables, l'OSC - Organisations de la Société Civile - (Associations, ONG, Réseaux, Collectifs, Coalitions, ...) a fait un communiqué de presse à Antananarivo le 09 Novembre 2015, relatif à l’insécurité généralisée et aux dérives de certains éléments des forces de l’ordre et de sécurité.

DAHALO NIOVA FO - LES REPENTIS

Appelé aussi KOTRO TONGA SAINA les quelques 12 000 repentis sont rebaptisés TANORA HERIN'NY VAHOAKA ou encore Jeunes Forces du Peuple d'après Seth Andriamarohasina. Ce journaliste signale aussi que 8 d'entre eux sont morts de faim. (03.01.2015)

Les repentis par REGIONS :

  • 2 282 à Mahaly - ANOSY (03.01.2015 ?)

  • 1 500 à Isoanala - ANOSY (03.01.2015 ?)

  • 600 à Bekorobo - ANOSY (03.01.2015 ?

  • 4 000 à Amboasary - ANOSY (24.11.2014 ?)

  • 2 500 à Sakaraha - ATSIMO ANDREFANA (24.11.2014 ?)

  • 1 500 à Miandrivazo - MENABE (24.11.2014 ?)

Le gouvernement leurs remis des tenues vertes qu'ils ont porté lors de leur reddition publique pour rendre leurs armes et faire l'engagement solennel de ne plus redevenir malaso. (source)

L'article de Léa Ratsiazo intitulé "Dahalo miova fo, la boîte de Pandore" du 24.11.2014 dans Madagascar Tribune nous donne une idée du nombre d'individus concernés ainsi que du coût de l'opération :

"Les dahalo miova fo sont censés assister les gendarmes à partir de maintenant. Les commandants des différentes circonscriptions des gendarmeries réparties dans tout Madagascar s’ingénient actuellement à regrouper des dahalo miova fo pour les présenter au public.

Une élue de Mahajanga affirme que 70 détenus de la prison de Mahajanga sont "moira fo", donc il faut les libérer et les récompenser comme les autres. Les prisonniers et leurs proches se renseignent sur la procédure à suivre pour bénéficier de cette mesure exceptionnelle.

Beaucoup des natifs du Sud affirment que les soit-disant 4 000 dahalo niova fo du Sud ne sont pas tous des dahalo mais une partie sont des simples villageois recrutés, de gré ou de force, pour l’occasion. Mais ils sont surtout appâtés par la récompense. Une enveloppe de 22 milliards d’ariary est prévue pour ce projet dahalo miova fo. Cette récompense constitue sûrement la motivation des autres circonscriptions de gendarmerie qui sont en train de suivre l’exemple.

Au-delà du côté folklorique de cette mesure, elle entraîne de nombreuses conséquences sociales et juridiques néfastes. Sur le plan juridique d’après de nombreux juristes, il faudrait qu’ils soient jugés avant d’être amnistiés. En vertu de la séparation de pouvoir judiciaire et du pouvoir exécutif, ce dernier n’est pas habilité à accorder des amnisties avant le jugement. Il s’agit d’une grande entorse à l’État de droit et qui va créer de précédents fâcheux.

Sur le plan social, cette mesure risque d’accentuer la justice populaire. Déjà, d’une manière générale, en raison de la grande suspicion de corruption du système judiciaire, la population rechigne à aller au devant des gendarmes et des juges. « Ceux qui payent seront tout simplement relâchés », telle est la conviction de la majorité. Maintenant, ils sont relâchés tout simplement sans passer par le système judiciaire et le pire c’est qu’ils reçoivent des récompenses".

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L'article de Garry Fabrice Ranaivoson et de Juliano Randrianja intitulé "Reddition de dahalo – Les Nations Unies penchent pour une procédure judiciaire" du 05.12.2014 dans l'Express de Madagascar met en lumière les enjeux internationaux autour du phénomène dahalo :

"Omer Kalameu avance la nécessité de l’ouverture d’une enquête et d’éventuelles poursuites judiciaires concernant la reddition des « Dahalo ». Une mesure pour éviter la culture de l’impunité selon ses explications.

Un autre son de cloche. L’abso­lution des milliers de « dahalo niova fo » qui ont décidé de déposer les armes, en échange d’une réinsertion sociale indigne une partie de l’opinion.

Jusqu’ici, les responsables étatiques ne semblent pas envisager l’ouverture de procédure judiciaire contre les probables exactions faites par les « Kotry tonga saina », comme ils se sont identifiés. Hier, Omer Kalameu, conseil­ler au haut commissariat des Nations-Unies (NU) aux droits de l’homme a mis le pied dans le plat en soulevant une éventuelle nécessité de l’ouverture d’une enquête et de probable poursuite judiciaire.

En marge de la cérémonie du lancement de la semaine des droits de l’homme au gymnase couvert Mahamasina, Omer Kalameu a été questionné par un collègue sur le point de vue des NU sur la politique de reddition des « dahalo ». Ayant félicité le gouvernement pour les efforts qu’il déploie pour parvenir à une paix sociale dans les zones critiques, et donné l’assurance du soutien des NU dans cette initiative, le conseiller ne s’est, toutefois, pas attardé sur les éloges. « Nous attendons la réinsertion de ces dahalo » a-t-il soutenu. Le conseiller a également mis l’accent sur le fait qu’« il faudrait pourtant que ces gens soient jugés pour leurs éventuels crimes. Nous ne pouvons pas accepter la culture d’impunité ».

Dans son explication, Omer Kalameu a avancé que tous ceux qui pourraient s’avérer être concernés par d’éventuelles exactions, même les forces de l’ordre qui ont combattu les « dahalo », devraient faire l’objet d’ouverture d’enquête. Cela, toujours pour éviter la culture d’impunité. La société civile, elle aussi, est déjà montée au créneau pour appeler à l’engagement de procédure judiciaire.

Consternation :

Hier, au gymnase de Mahamasina, Edmond Rakotoarison, un membre de la société civile a, lui aussi, tambouriné qu’« une enquête devrait être ouverte ainsi que des procédures judiciaires, si cela s’avère nécessaire. Il faut appliquer la loi ». La semaine passée, un collectif d’organisation de la société civile avait publié un communiqué de presse appelant, notamment, à la réparation des victimes des exactions.

« (…) le fait que des malfaiteurs et des assassins se retrou­vent en quelque sorte primés pour soi-disant restaurer la paix et la sécurité, (…) est un pas de plus qui consacre l’impunité », peste le collectif d’organisation de la société civile dans sa réaction. Visiblement pas tendre à l’endroit du gouvernement, le communiqué affirme sa « consternation » face au fait que le gouvernement se concentre sur la réinsertion des « dahalo », en occultant le droit des victimes d’obtenir réparation des préjudices subis « qui doivent bénéficier en priorité de l’aide de l’Etat ».

Le souci de l’ordre public et de l’intérêt général pourrait cependant expliquer l’inaction des responsables, notamment du ministère public sur le cas des « dahalo niova fo ». Selon les explications d’Anaclet Imbiky, juriste et ancien ministre de la Justice, « il y a ce que l’on qualifie de poursuite inopportune, si la situation ne risque pas de troubler l’ordre public. Aussi, le ministère public peut-il décider de ne pas engager de poursuite ». Le juriste s’interroge cependant sur le fait si, pour les « dahalo » dont les exactions sont meurtrières, la poursuite inopportune a un sens, « même repenti ».

Cependant, il tempère que « ce souci de l’ordre public, mais aussi de l’intérêt général peut cependant amener l’inaction. Il est probable que le ministère public estime que d’éventuelles poursuites risquent au contraire de troubler la relative paix sociale actuelle. De plus, il faudrait déterminer si tous ceux qui se disent repentis sont réellement des dahalo, ou se sont constitués en tant que tel, de peur de représailles des forces de l’ordre qui semblent difficilement faire la distinction entre dahalo et simple villageois ». Selon l’ancien Garde des sceaux, les victimes peuvent, toutefois, se constituer en partie civile et « casser l’inaction » de la justice. Le cas échéant, les organisations, comme la société civile, peuvent le faire en vertu de l’intérêt collectif, mais sous certaines conditions".

SOLUTIONS

  • Par la force publique :

- D'après Henri Rasamoelina la solution réside dans l'amélioration et renforcement des "Détachements autonomes de sécurité".

- 75 gendarmes vont constituer l'USAD (unité spéciale anti-dahalo) dans la commune de Mahabo - Betroka et seront remplacés tous les 3 mois.

  • Par les groupes d'autodéfense :

- En réponse à la montée de l’insécurité rurale, des communautés ont mis en place des "andrimasom-pokonolona" (groupes d’autodéfense) et, dans certains cas, font appel à des sociétés de sécurité privées pour se protéger des bandits.

M. Jütersonke a déclaré : "Les villageois et ces sociétés [de sécurité] privées n’ont aucun intérêt à arrêter ces "dahalos". Ils essayent de les tuer quand ils le peuvent, car, capturés, soit les bandits s’échappent avec l’aide de leur bande, soit ils sont relâchés par un système judiciaire corrompu". (source IRIN)

- 1983 : Dina Rebotieka (ancien gendarme d'Ihosy / élu Arema d'Ambatofinandrahana et Ikalamavony (contre la coruption des autorités) en 1977 et en 1983.

06.1983 : Dinan'ny fandriampahalemana remplce le précédent (redonne le pouvoir aux militaires)

  • Par la réhabilitation des chefs de clan :

Le lieutenant-colonel, Théodule Ranaivoarison, commandant du groupement de la gendarmerie nationale de la région Anosy constate que "les actes de banditisme gagnent Voromihatra et Miari­omby faute d’administration de proximité. Des habitants intègrent les réseaux de malfaiteurs du fait que les contrôles sont défaillants. La réinsertion de ces villageois connus comme étant des dahalo, est susceptible d’amoindrir, les sévices. Pour cela, il faudrait l’appui des notables pour que ces individus marginalisés soient acceptés par leur communauté" dans l'Express Madagascar du 06.11.2015.

  • Par le développement économique :

Le chef du gouvernement a déclaré la mise en place de coopératives d’agriculture et d’élevage pour favoriser la création d’activités génératrices de revenus et d’emploi. La construction de barrages, la création de canaux d’irrigation et de verts pâturages ont été annoncés dans la foulée. Le chef du gouvernement a également confirmé la reprise des aides des partenaires dans le district d’Amboasary-Sud, notamment le Pro­gramme alimentaire mondial ou PAM et ceux de l‘Organi­sation des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation ou FAO. Un forage d’eau dans les hostiles conditions géographiques d’Amboasary-Sud a été aussi évoqué à partir du mois de décembre. Durant la cérémonie, dix mille bêches ont été remises aux dahalo reconvertis avec douze tonnes de boutures de manioc, de semence de riz et de mais pour les aider à démarrer une vie normale.

Le Premier ministre a promis que ces dahalo ne seront pas exclus mais plutôt réintégrés. Pour qu’il puisse y avoir une sécurité pérenne, chaque famille doit avoir un moyen de subistance.

En août 2016 les membres du "Jado" ou groupement de dahalo reconvertis de la commune rurale de Mahao et d'Isoanala (Betroka) ont reçu une dizaine de charrues pour la prochaine campagne agricole à l'initiative du député Jean Nicolas Randrianasolo. (newsmada)

  • Par le Dinabe :

Voici un exemple de Dinabe assez disuasif à Toliara II : "l'inculpé doit payé au moins 5 têtes de zébus, 3 sacs de riz blanc et une somme de 300 000 ariary à la communauté pour expier ses fautes? S'il se trouve dans l'incapacité de s'aquitter de ces amandes, ses proches doivent le faire à sa place" (source : Nouvelles du 12.05.2016).

"Le DINA apparaît comme une convention collective entre les membres d'une communauté, des mesures coercitives y sont souvent prévues, à caractère pénal ou civil, il s'agit de l'application d'une justice non étatique". (2)

DAHALO & ENJEUX INTERNATIONAUX

L'article du journal Takoritsika du 20.02.2015 s'intitule "Les USA et la réconciliation nationale : du subterfuge" présente le rôle - directe ou indirecte - de la première puissance mondiale dans les conflits internationaux comme nationaux.

C'est le cas à Madagascar depuis les années 2000 jusqu’à nos jours. Le journal Takoritsika pense que Marc Ravalomanana était pris au piège, entraînant tout le pays par la même occasion dans la stratégie américaine du "chaos contrôlé" :

"Force est de reconnaître que le comportement du gouvernement américain est difficilement compréhensible une fois que Madagascar était entré dans la crise de 2009, contrairement à celle de 2001-2002. Ils ont été discrets voire introuvables dans la résolution de cette crise de 2009, sauf après que la CENIT a été installée et que les élections étaient programmées. Les États-Unis s’étaient tenus à l’écart des négociations officielles mais s’étaient contentés du statut d’observateur. Pourtant, c’est auprès des États-Unis que le président élu démocratiquement a effectué sa première grande sortie officielle.

Par ailleurs et pendant ce temps, l’insécurité dans le pays, dans tous les domaines et dans tous les secteurs, allait grandissante, provoquant la dislocation des liens de fihavanana (Filongoa). Les États-Unis véhiculent alors dans le pays, leur soutien au processus de réconciliation. Ils reprennent le programme d’ "Amélioration de la sécurité humaine" initié en 2008. « Améliorer la sécurité humaine » se trouve être le besoin du gouvernement malgache en ce contexte dominé par l’insécurité quotidienne, les kidnappings, les braquages, les DAHALO et la menace terroriste qui plane sur les mers (canal de Mozambique, côte nord de Madagascar, côtes somaliennes, partie nord et nord ouest de l’océan indien)". (lire la suite)

Sources :

  • ELLI, Luigi. Les Bara de Madagascar : Une civilisation du bœuf - Difficultés et perspectives d' une évangélisation (1993) Ambozontany - Fianarantsoa (1)

Lire aussi :

  • HOERNER, J.M. Les vols de boeufs dans le Sud Malgache" (1982) in Madagascar revue de géographie 41, (p 85-105)

  • RASAMOELINA, Henri Razzias et brigandage sur les confins du Betsileo au XIXe siècle (1986) in Omaly sy Anio, n° 23-24 (p 217-227)

  • RASAMOELINA, Henri Madagascar: état, communautés villageoises et banditisme rural : l'exemple du vol de zébus dans la Haute-Matsiatra éd. L'Harmattan (2007)

  • RIBARD, M.E. Le vol de boeufs dans le sud-ouest de Madagascar (1926) in Bulletin de l'Académie Malgache, Nouvelle série 9 (p 29-48)

  • P. NAKAMY (in Lumière 05.08.1973, p5) sociologue Bara

  • NATIONS UNIES Madagascar Mahalo Attack Displaces People in the South (21.06.2012) Situation Update

  • La Haute Cour Constitutionelle du Madagascar Dina (03.09.1998) Décision n°15-HCC/D3 (2)

  • LABODIPLO Eradiquer la terreur dans le grand sud de Madagascar et assurersa réintégration (15.11.2015)

  • MPARANY Amboasary Atsimo : les dahalo repentis dotés d'importants moyens Les Nouvelles (25.07.2017)

  • MANASE, Andry Les dahalo repentis armés et dotés de 4×4 L'express (11.08.2017)

  • Ny Aina Rahaga 40% des zébus volés restés introuvables madagascar-tribune (21.12.2017)

  • HIRIBARREN, Vincent Banditisme, redditions et processus de paix à Madagascar Libération AFRICA4 (25.02.2015)

(voir les photos)