Nouveau vocabulaire du nucléaire

Journal officiel de la République française du 26 septembre 2023.

un asperseur d'emballage (de transport) : [nucléaire / combustible] le composant situé sous le couvercle d'un emballage de transport de combustibles usés, qui permet d'asperger d'eau la cavité de l'emballage afin de refroidir les combustibles avant leur déchargement dans une piscine. En anglais : sprinkler. Voir aussi : combustible usé, emballage de transport de matières radioactives, piscine.

un banc de tirage : [nucléaire / fission - combustible] l'équipement qui introduit les crayons dans les grilles d'un assemblage combustible en les tirant par couches horizontales successives. Voir aussi : assemblage combustible, crayon.

une campagne de combustion en réacteur : [nucléaire / fission] la période comprise entre le chargement initial des assemblages combustibles d'un réacteur et leur premier renouvellement, partiel ou total, ou entre deux renouvellements successifs. La durée d'une campagne de combustion est généralement de 12 ou 18 mois. En anglais : operating fuel cycle. Voir aussi : assemblage combustible, cœur, combustible nucléaire, combustion nucléaire. Cette publication annule et remplace celle du Journal officiel du 10 novembre 2007.

un circuit (de refroidissement) primaire : [nucléaire / fission] le circuit d'un réacteur, constitué d'une ou de plusieurs boucles, qui extrait la chaleur des éléments combustibles par circulation d'un caloporteur en contact direct avec ces éléments combustibles. Le circuit de refroidissement primaire comprend notamment la cuve qui contient le cœur, des échangeurs de chaleur tels que des générateurs de vapeur et, le plus souvent, des pompes. En anglais : primary coolant circuit, primary coolant system. Voir aussi : boucle, caloporteur, circuit de refroidissement secondaire, cœur, élément combustible, gaine de combustible, réacteur à eau sous pression. Cette publication annule et remplace celle du Journal officiel du 18 juin 2004.

un circuit (de refroidissement) secondaire : [nucléaire / fission] le circuit assurant, dans certains réacteurs, la circulation d'un caloporteur qui extrait la chaleur du circuit de refroidissement primaire. Dans un réacteur électrogène à eau sous pression, la vapeur produite dans le circuit secondaire alimente un turboalternateur. En anglais : secondary coolant circuit, secondary cooling system. Voir aussi : caloporteur, circuit de refroidissement primaire, réacteur à eau sous pression, réacteur de puissance. Cette publication annule et remplace celle du Journal officiel du 18 juin 2004.

une couverture : [nucléaire / fusion] l'ensemble des composants situés dans la chambre à vide d'un réacteur à fusion et entourant le plasma, qui absorbe les neutrons issus des réactions de fusion et récupère la chaleur ainsi produite. La couverture a également pour fonction de protéger les équipements extérieurs à la chambre à vide. En anglais : blanket. Voir aussi : chambre à vide, couverture tritigène, fusion par confinement magnétique. Cette publication annule et remplace celle du Journal officiel du 18 juin 2008.

un électron découplé (du plasma) : [nucléaire / fusion] un électron qui a atteint une vitesse proche de celle de la lumière et qui, de ce fait, n'interagit plus avec les autres particules du plasma thermonucléaire. Les électrons découplés n'étant plus confinés, ils peuvent endommager les composants qui entourent le plasma. En anglais : runaway electron (RE). Voir aussi : fusion par confinement magnétique.

une extinction du plasma : [nucléaire / fusion] le refroidissement en quelques microsecondes du plasma, qui est provoqué par une disruption et qui conduit, le plus souvent, à l'arrêt des réactions de fusion au bout de quelques dizaines de millisecondes. En anglais : thermal quench. Voir aussi : disruption, fusion par confinement magnétique, tokamak.

une fusion magnéto-inertielle ou FMI : [nucléaire / fusion] la fusion par confinement inertiel dans laquelle un champ magnétique externe augmente le confinement des particules alpha et accroît ainsi le nombre de réactions de fusion. En anglais : magnetized target fusion (MTF), magneto inertial fusion (MIF). Voir aussi : allumage par point chaud, attaque directe, attaque indirecte, chauffage alpha, fusion par confinement inertiel.

un réseau interne de surveillance radiologique : [nucléaire] l'ensemble des dispositifs de mesure des débits de dose et de la contamination radioactive atmosphérique présents dans les locaux d'une installation. Le réseau interne de surveillance radiologique participe à la radioprotection des travailleurs. On trouve également, dans le langage professionnel, le terme « chaîne de santé », qui est déconseillé. Voir aussi : contamination radioactive, débit de dose, radioprotection.

un sandwich (de combustible) : [nucléaire / combustible] un ensemble constitué d'un cadre métallique placé entre deux plaques de même métal et contenant un mélange de poudres à base d'uranium enrichi, qui est destiné à être transformé par laminage en un élément combustible d'un assemblage de combustible à plaques. Voir aussi : combustible à plaques, élément combustible. 


Si la question de l’énergie nucléaire est au cœur du débat public et intéresse à ce titre les citoyens, la technicité associée à ce domaine nous le rend souvent opaque. Les experts ont donc œuvré, une fois encore, pour élaborer des termes français et des définitions aussi clairs que possible, imagés ou non. Des enjeux de protection aux considérations techniques, découvrez ce vocabulaire paru au Journal officiel du 2 février 2023.

Vous allez pouvoir constater que la grande rigueur et le haut degré de technicité requis dans le secteur du nucléaire ne vont pas sans quelque fantaisie, apportée par des métaphores qui contribuent à nous rendre ces réalités plus accessibles.

Le dosimètre, terme déjà publié en 2004 et qui désigne l’instrument permettant d’évaluer ou de mesurer la dose reçue lors d’une exposition à des rayonnements ionisants, se voit complété par le dosimètre passif et le dosimètre actif : si le premier ne propose qu’une lecture différée, le second permet de connaître en temps réel le débit de dose et la dose reçue. Lors de leur utilisation, les dosimètres passifs sont répartis dans une ceinture de criticité, ce qui apporte des renseignements complémentaires en cas d’accident de criticité.

Deux autres termes désignent des réalités vouées à la protection des individus et des équipements :

- l’écran de protection radiologique ou bouclier radiologique (radiation shield),utilisé pour réduire l’exposition des personnes et des matériels aux rayonnements ionisants,

- l’igniteur d’hydrogène, qui permet de prévenir les risques d’explosion.

Quelques termes techniques mais imagés nous permettent de pénétrer plus facilement dans les entrailles des réacteurs à eau sous pression. En effet, la pièce qui permet d’y maintenir solidairement des crayons, et que l’on se figurera assez aisément, est appelée araignée (spider). Elle n’est aucunement venimeuse, bien que ces crayons maintenus ensemble puissent constituer une grappe-poison… mais aussi une grappe-bouchon ou une grappe de commande. Notons que, grâce au mot « grappe », le français permet d’exprimer le concept plus simplement que l’anglais, qui parle respectivement de burnable poison rod assembly, de thimble plug assembly et de control rod assembly.

Il existe également des araignées dites de maintenance (finger walker, maintenance spider), robotisées, utilisées pour réaliser des contrôles ou des réparations à l’intérieur du circuit de refroidissement primaire des réacteurs de puissance.

Enfin, la Commission fait œuvre de néologie en entérinant comme substantif un mot utilisé jusqu’ici comme adjectif : ainsi, dans un réacteur à neutrons rapides, on appellera déprimogène le composant qui permet d’obtenir des températures maximales de gaine aussi homogènes que possible dans le cœur en fonctionnement normal.

un allumage par choc : [nucléaire / fusion] un allumage par point chaud effectué au moyen de deux impulsions laser successives, la première amorçant la compression de la cible de fusion inertielle, la seconde, plus puissante et plus brève, créant une onde de choc forte et uniforme qui allume le plasma. La première impulsion a une durée de l'ordre de la nanoseconde, la seconde impulsion, de l'ordre de la centaine de picosecondes. En anglais : shock ignition. Voir aussi : allumage par point chaud, allumage rapide, attaque directe, attaque indirecte, fusion par confinement inertiel.

un allumage rapide : [nucléaire / fusion] un allumage par point chaud effectué au moyen de deux impulsions laser successives, la première comprimant la cible de fusion inertielle, la seconde, plus puissante et très brève, étant convertie au niveau de la cible en un faisceau d'électrons qui se propagent vers le centre de celle-ci et allument le plasma. La première impulsion a une durée de l'ordre de la nanoseconde, la seconde impulsion, de l'ordre de la picoseconde. En anglais : fast ignition. Voir aussi : allumage par choc, allumage par point chaud, attaque directe, attaque indirecte, cible de fusion inertielle, vecteur d'énergie pour fusion inertielle. Cette publication annule et remplace celle du Journal officiel du 30 septembre 2017.

une araignée : [nucléaire / fission] une pièce qui, dans un réacteur à eau sous pression, maintient solidairement des crayons de même type ne renfermant pas de combustible nucléaire. Les crayons maintenus par une araignée peuvent constituer une grappe-bouchon, une grappe de commande ou une grappe-poison. En anglais : spider. Voir aussi : grappé, grappe-bouchon, grappe de commande, grappe-poison, réacteur à eau sous pression.

une araignée de maintenance : [nucléaire / fission] un outil robotisé, mû par des bras articulés, destiné à contrôler ou à réparer de l'intérieur les tubes des générateurs de vapeur du circuit de refroidissement primaire d'un réacteur de puissance. En anglais : finger walker, maintenance spider. Voir aussi : circuit de refroidissement primaire, réacteur de puissance.

un bouchage ou un bouchonnage : [nucléaire / fission - combustible] la mise en place du bouchon de fermeture d'un crayon renfermant des pastilles de combustible. Après le bouchage du crayon, l'étanchéité est obtenue en soudant le bouchon sur la gaine. En anglais : rod plugging. Voir aussi : combustible nucléaire, crayon, gainage, gaine de combustible, pastille de combustible.

une ceinture de criticité : [nucléaire] une ceinture qui renferme des dosimètres passifs répartis régulièrement de façon à déterminer, en cas d'accident de criticité, l'orientation de la personne dans le flux de rayonnements et à évaluer les doses absorbées par différentes parties du corps. En anglais : criticality belt. Voir aussi : accident de criticité, criticité, dosimètre, dosimètre passif.

une chaine de désintégration : [nucléaire] une succession de désintégrations radioactives qui transforme un isotope radioactif d'un élément chimique en un isotope stable d'un autre élément chimique. On trouve aussi, dans le langage professionnel, le terme « chaine radioactive ». En anglais : decay chain. Voir aussi : décroissance radioactive, désintégration radioactive.

un déprimogène : [nucléaire / fission] un composant disposé dans le pied d'un assemblage combustible d'un réacteur à neutrons rapides refroidi par un métal liquide, et constitué de plaques perforées ou de grilles empilées, qui réduit la pression au pied de cet assemblage. Les déprimogènes permettent de répartir le débit du caloporteur entre les différents assemblages et d'obtenir ainsi des températures maximales de gaine aussi homogènes que possible dans le cœur en fonctionnement normal. Le débit désiré du caloporteur dans chaque assemblage est obtenu en ajustant le nombre et le type de plaques ou de grilles. En anglais : pressure drop device. Voir aussi : assemblage combustible, caloporteur, cœur, gaine de combustible, réacteur à neutrons rapides.

un dimensionnement : [nucléaire] une détermination, lors de la conception d'une installation, des caractéristiques fonctionnelles et physiques de ses composants, de ses systèmes et de ses structures de façon qu'elles satisfassent à des critères préétablis et aux exigences règlementaires. L'épaisseur d'une paroi et le débit d'une pompe sont des exemples de caractéristiques. En anglais : sizing. Voir aussi : condition de fonctionnement, robustesse. Cette publication annule et remplace celle du Journal officiel du 22 septembre 2000.

un domaine de conception additionnel (DCA) ou domaine d'extension de la conception (DEC) : [nucléaire / fission] un ensemble, défini par convention, de situations prises en compte pour la conception d'une installation nucléaire, qui recouvre les conditions de fonctionnement résultant de défaillances multiples, ainsi que les situations résultant d'agressions externes de grande sévérité et d'accidents graves. Les études du domaine de conception additionnel utilisent des méthodes moins conservatives que celles du domaine de conception de référence. Les situations prises en compte pour la conception d'un réacteur sont celles du domaine de conception de référence et celles du domaine de conception additionnel. On trouve aussi, dans le langage professionnel, le terme « domaine de conception étendu », qui est déconseillé en ce sens. En anglais : design extension conditions (DEC). Voir aussi : accident grave, agression externe, condition de fonctionnement, conservatif, dimensionnement, domaine de conception de référence, fonction de sûreté. Cette publication annule et remplace celle du terme « extension du dimensionnement » au Journal officiel du 21 décembre 2013.

un domaine de conception de référence (DCR) : [nucléaire / fission] un ensemble, défini par convention, de situations prises en compte pour la conception d'une installation nucléaire, qui recouvre les conditions de fonctionnement normal, les conditions de fonctionnement résultant d'une seule défaillance ainsi que les situations résultant d'agressions externes ou internes. Dans le domaine de conception de référence, les situations sont étudiées avec des méthodes conservatives pouvant inclure la prise en compte de l'aggravant unique. Les situations prises en compte pour la conception d'une installation sont celles du domaine de conception de référence et celles du domaine de conception additionnel. En anglais : design basis conditions (DBC). Voir aussi : aggravant unique, agression externe, agression interne, condition de fonctionnement, conservatif, dimensionnement, domaine de conception additionnel, fonction de sûreté.

un dosimètre : [nucléaire] un instrument qui permet d'évaluer ou de mesurer la dose relative à un ou à des rayonnements ionisants, reçue lors de l'exposition d'une personne ou d'un équipement. En anglais : dosemeter, dosimeter. Voir aussi : dose, dosimètre actif, dosimètre passif. Cette publication annule et remplace celle du Journal officiel du 18 juin 2004.

un dosimètre actif ou dosimètre opérationnel : [nucléaire] un dosimètre qui permet de connaître en temps réel le débit de dose et la dose reçue. Un dosimètre actif est généralement muni d'une alarme pour avertir la personne qui le porte en cas de franchissement de seuils préalablement définis. En anglais : active dosemeter, active dosimeter. Voir aussi : débit de dose, dose, dosimètre, dosimètre passif.

un dosimètre passif : [nucléaire] un dosimètre dont la lecture ne peut être faite qu'en différé, après l'exposition. Le dosimètre passif nécessite la mise en œuvre d'équipements de lecture pour connaître la dose reçue. En anglais : passive dosemeter, passive dosimeter. Voir aussi : dose, dosimètre, dosimètre actif.

un écran de protection radiologique ou une protection radiologique, un bouclier radiologique : [nucléaire] un dispositif matériel utilisé pour réduire l'exposition externe des personnes et des matériels aux rayonnements ionisants. L'emploi du terme « protection biologique » est déconseillé dans cette acception. En anglais : radiation shield. Voir aussi : radioprotection. Cette publication annule et remplace celle des termes « bouclier biologique » au Journal officiel du 22 septembre 2000 et « écran de protection radiologique » au Journal officiel du 2 septembre 2020.

un granulé (de combustible nucléaire) : [nucléaire / combustible] un granulé constitué de poudre compactée d'oxyde d'uranium, d'un porogène et d'un lubrifiant qui, après sphéroïdisation, alimente la presse de pastillage. Voir aussi : pastillage, pastille de combustible.

une grappe-bouchon : [nucléaire / fission] un ensemble fixe de crayons métalliques maintenus par une araignée, qui, placé dans les tubes-guides d'un assemblage combustible d'un réacteur à eau sous pression, permet de limiter le débit d'eau dans cet assemblage. En anglais : thimble plug assembly. Voir aussi : araignée, assemblage combustible, crayon, grappe de commande, grappe-poison, réacteur à eau sous pression.

une grappe de commande : [nucléaire / fission] un ensemble mobile de crayons absorbants maintenus par une araignée, qui est utilisé dans un réacteur à eau sous pression et qui, inséré à une profondeur variable dans les tubes-guides d'un assemblage combustible, permet d'ajuster le flux neutronique local et de régler la puissance dans le cœur. L'introduction des grappes de commande à une profondeur adéquate conduit à l'arrêt permanent de la réaction en chaine. En anglais : control rod assembly, control rod cluster, rod cluster control assembly. Voir aussi : araignée, assemblage combustible, barre de commande, conduite d'un réacteur, crayon, grappe-bouchon, grappe-poison, réacteur à eau sous pression.

une grappe-poison : [nucléaire / fission] un ensemble fixe de crayons absorbants maintenus par une araignée, qui, placé dans les tubes-guides d'un assemblage combustible d'un réacteur à eau sous pression, permet de limiter le flux neutronique dans le voisinage de cet assemblage. En anglais : burnable poison rod assembly. Voir aussi : araignée, assemblage combustible, crayon, grappe-bouchon, grappe de commande, poison neutronique, réacteur à eau sous pression.

un igniteur d'hydrogène : [nucléaire / fission] un appareil qui, afin de prévenir les risques d'explosion, réduit la concentration du dihydrogène présent dans l'atmosphère d'un volume d'air confiné en déclenchant, à la demande, la combustion de ce gaz au moyen d'étincelles. En anglais : hydrogen igniter. Voir aussi : recombineur d'hydrogène.

un lissage par dispersion spectrale (LDS) : [nucléaire / fusion] le lissage optique qui consiste à élargir le spectre du rayonnement laser, puis à focaliser chaque composante de ce spectre sur un point différent de la surface du microballon de fusion inertielle ou sur l'entrée de la cavité radiative d'attaque indirecte. Le lissage par dispersion spectrale peut être complémentaire du lissage par double polarisation. En anglais : smoothing by spectral dispersion (SSD). Voir aussi : attaque directe, attaque indirecte, cavité radiative d'attaque indirecte, fusion par confinement inertiel, lissage optique, lissage par double polarisation, microballon de fusion inertielle.

un lissage par double polarisation (LDP) : [nucléaire / fusion] le lissage optique qui consiste à transformer un faisceau laser présentant une polarisation unique en un faisceau présentant deux polarisations orthogonales. Le lissage par double polarisation peut être complémentaire du lissage par dispersion spectrale. En anglais : polarization smoothing (PS). Voir aussi : attaque directe, attaque indirecte, fusion par confinement inertiel, lissage optique, lissage par dispersion spectrale.

un recombineur d'hydrogène : [nucléaire / fission] un appareil autonome qui, afin de prévenir les risques d'explosion, réduit la concentration du dihydrogène présent dans l'atmosphère d'un volume d'air confiné en oxydant ce gaz au moyen d'un catalyseur. En anglais : hydrogen recombiner. Voir aussi : enceinte de confinement, igniteur d'hydrogène. Cette publication annule et remplace celle du Journal officiel du 23 avril 2016.

un stockage direct du combustible usé : [nucléaire / combustible - déchets] un stockage, après refroidissement et conditionnement, du combustible usé dans une installation conçue pour assurer durablement son confinement. Le stockage direct du combustible usé est nécessaire en l'absence de recyclage des combustibles usés. En anglais : direct disposal of spent fuel, open fuel cycle. Voir aussi : colis de stockage de déchets radioactifs, combustible usé, déchet radioactif, retraitement, stockage de déchets radioactifs.

un système d'aspersion dans l'enceinte : [nucléaire / fission] le système qui projette de l'eau en pluie dans l'enceinte de confinement d'un réacteur à eau sous pression de manière à condenser la vapeur d'eau relâchée à la suite d'un accident et à réduire ainsi la pression dans l'enceinte. Le système d'aspersion dans l'enceinte contribue également à réduire la concentration en aérosols dans l'enceinte. On trouve aussi, dans le langage professionnel, le terme « aspersion enceinte », qui n'est pas recommandé. En anglais : containment spray system. Voir aussi : enceinte de confinement, réacteur à eau sous pression.

un système de confinement : [nucléaire] un système constitué d'une ou de plusieurs barrières successives de confinement statique des matières radioactives, complétées si nécessaire par des dispositifs de confinement dynamique. Une boite à gants munie de son dispositif de ventilation est un exemple de système de confinement. Voir aussi : barrière de confinement, boite à gants, confinement dynamique, confinement statique, enceinte de confinement.


Journal officiel de la République française du 5 septembre 2021.

un béton lourd : [matériaux - nucléaire] un béton dont la densité élevée augmente la capacité d'atténuer les rayonnements X ou gamma qui le traversent. La densité élevée du béton est obtenue en y incorporant par exemple du minerai de fer ou de baryum. En anglais : heavy concrete.

un blocage de déchets radioactifs : [nucléaire / déchets] le procédé de conditionnement des déchets radioactifs qui consiste à les immobiliser dans un conteneur en remplissant celui-ci avec une matrice de conditionnement telle que du sable ou un mortier de ciment. Le blocage de déchets radioactifs est notamment utilisé pour le conditionnement des déchets solides produits par l'exploitation des installations nucléaires. En anglais : embedding. Voir aussi : conditionnement de déchets radioactifs, enrobage de déchets radioactifs, matrice de conditionnement. Attention : Cette publication annule et remplace celle du Journal officiel du 18 juin 2004.

un bouteillon : [nucléaire / combustible] un conteneur de quelques litres, en matière plastique ou en métal, utilisé pour le conditionnement et la manutention de matières radioactives peu irradiantes.

un bras de transfert : [nucléaire / fission] le dispositif fixé sur le bouchon tournant d'un réacteur rapide refroidi au sodium, qui assure la saisie et les déplacements verticaux et horizontaux des assemblages combustibles ou absorbants lors des manutentions dans la zone externe du cœur. En anglais : fixed arm transfer machine. Voir aussi : assemblage combustible, bouchon tournant, ringard.

une centrifugation gazeuse : [chimie - nucléaire / combustible] le procédé mis en œuvre pour la séparation isotopique en phase gazeuse, qui utilise la force centrifuge pour séparer, en fonction de leur masse moléculaire, les gaz correspondant aux différents isotopes. Lorsque la vitesse du rotor des centrifugeuses est très élevée, on parle d'« ultracentrifugation ». La centrifugation gazeuse est utilisée pour séparer des isotopes destinés à la médecine, à la recherche et à l'industrie. Dans l'industrie nucléaire, la centrifugation gazeuse permet de séparer les différents isotopes de l'uranium, en faisant passer de l'hexafluorure d'uranium gazeux dans des centrifugeuses placées en série, jusqu'à ce que le taux recherché d'enrichissement en isotope 235 soit atteint. En anglais : centrifugal process, gas centrifuge uranium enrichment. Voir aussi : diffusion gazeuse, enrichissement, séparation isotopique.

un chauffage alpha : [nucléaire / fusion] l'apport d'énergie d'origine interne au plasma d'un réacteur thermonucléaire, qui provient des particules alpha produites lors des réactions de fusion entre le deutérium et le tritium. En anglais : alpha heating. Voir aussi : chauffage additionnel, chauffage du plasma.

un choucage ou chouquage : [nucléaire / fission] l'ébullition du sodium dans un assemblage combustible d'un réacteur à neutrons rapides, qui conduit à un régime caractérisé par la formation cyclique de poches de vapeur. Le choucage engendre des oscillations de puissance du réacteur qui peuvent entraîner son arrêt automatique. En anglais : chugging. Voir aussi : arrêt automatique du réacteur, assemblage combustible, réacteur à neutrons rapides.

un colis de déchets (radioactifs) : [nucléaire / déchets] un ensemble constitué d'un conteneur et des déchets radioactifs qu'il contient. En anglais : radioactive waste package, waste package. Voir aussi : conditionnement de déchets radioactifs, conteneur d'entreposage, conteneur de stockage, conteneur souple pour déchets radioactifs. Attention : Cette publication annule et remplace celle du Journal officiel du 3 août 2000.

un colis d'entreposage (de déchets radioactifs) : [nucléaire / déchets] un colis de déchets radioactifs destiné à être placé, en l'état, dans un lieu d'entreposage. En anglais : storage waste package. Voir aussi : colis de déchets radioactifs, colis de stockage de déchets radioactifs, conteneur d'entreposage, entreposage de déchets radioactifs.

un colis de stockage (de déchets radioactifs) : [nucléaire / déchets] un colis de déchets radioactifs destiné à être placé, en l'état, dans une installation de stockage. En anglais : disposal waste package. Voir aussi : colis de déchets radioactifs, colis d'entreposage de déchets radioactifs, conteneur de stockage, stockage de déchets radioactifs.

un colis primaire (de déchets radioactifs) : [nucléaire / déchets] un colis de déchets radioactifs tel qu'il est élaboré par l'installation qui est à l'origine des déchets. En anglais : primary radioactive waste package. Voir aussi : colis de déchets radioactifs, colis d'entreposage de déchets radioactifs, colis de stockage de déchets radioactifs, conditionnement de déchets radioactifs.

un crayonnage : [nucléaire / combustible] l'opération qui consiste à introduire des pastilles de combustible dans une gaine cylindrique afin de constituer un crayon. Le crayonnage est la première étape du gainage d'un crayon. En anglais : pellet insertion. Voir aussi : crayon, gainage, pastille de combustible.

une crise d'ébullition : [nucléaire / fission] la formation d'un film de vapeur à la surface externe de la gaine de combustible refroidie par le caloporteur, qui provoque une réduction brutale de l'échange thermique et, en conséquence, une augmentation rapide de la température de la gaine pouvant conduire à son endommagement. La crise d'ébullition est due à l'augmentation du flux thermique ou à la diminution du débit ou de la pression du caloporteur. En anglais : boiling crisis, departure from nucleate boiling (DNB). Voir aussi : assèchement, caloporteur, ébullition nucléée, flux thermique critique, gaine de combustible, rapport de flux thermique critique.

un détecteur d'hydrogène : [nucléaire / fission] un système qui, dans un réacteur à neutrons rapides, détecte une augmentation sensible de la concentration en hydrogène au sein du sodium liquide. L'augmentation de la concentration en hydrogène est due à une réaction entre le sodium et l'eau dans le circuit de refroidissement secondaire. Voir aussi : circuit de refroidissement secondaire, réacteur à neutrons rapides.

une diffusion gazeuse : [chimie-nucléaire / combustible] le procédé mis en œuvre pour la séparation isotopique en phase gazeuse, qui utilise la différence des vitesses de passage, à travers des parois poreuses, de gaz de masses moléculaires différentes. Dans l'industrie nucléaire, la diffusion gazeuse permet de séparer les différents isotopes de l'uranium, en faisant passer de l'hexafluorure d'uranium gazeux à travers un grand nombre de parois poreuses, dites « barrières de diffusion », jusqu'à ce que le taux recherché d'enrichissement en isotope 235 soit atteint. En anglais : gaseous diffusion. Voir aussi : barrière de diffusion, centrifugation gazeuse, enrichissement, séparation isotopique. Attention : Cette publication annule et remplace celle du Journal officiel du 18 juin 2004.

un dispositif d'éventage de l'enceinte avec filtration ou dispositif d'éventage-filtration, dispositif de mise à l'air de l'enceinte avec filtration : [nucléaire / fission] le dispositif qui, dans certaines situations d'accident grave, permet une mise à l'air maîtrisée de l'enceinte de confinement assortie d'un piégeage des particules radioactives en suspension dans l'enceinte. Le dispositif d'éventage de l'enceinte avec filtration permet de préserver l'intégrité mécanique de l'enceinte de confinement. La filtration est assurée par un préfiltre d'éventage et un filtre à sable. Voir aussi : accident grave, enceinte de confinement, filtre à sable, mise à l'air, préfiltre d'éventage.

un enrobage de déchets radioactifs : [nucléaire / déchets] le procédé de conditionnement de déchets radioactifs qui consiste à les mélanger intimement avec une matrice de conditionnement telle qu'un bitume, un mortier de ciment, un liant minéral ou une résine thermodurcissable, et à couler dans un conteneur le mélange obtenu. L'enrobage de déchets radioactifs contribue au confinement des substances radioactives. L'enrobage de déchets radioactifs est notamment utilisé pour le conditionnement des boues, des granulats et des particules en suspension. Lorsque la matrice est un bitume, l'enrobage de déchets radioactifs est appelé « bitumage » ; lorsque la matrice est un mortier de ciment, il est appelé « cimentation ». En anglais : encapsulation. Voir aussi : blocage de déchets radioactifs, conditionnement de déchets radioactifs, matrice de conditionnement. Attention : Cette publication annule et remplace celle du Journal officiel du 18 juin 2004.

une épreuve de l'enceinte d'un réacteur : [nucléaire / fission] le test qui consiste à augmenter la pression de l'enceinte de confinement d'un réacteur nucléaire pour vérifier que son taux de fuite et ses déformations sont acceptables au regard du référentiel de sûreté. L'augmentation de la pression est obtenue par introduction d'air comprimé. On trouve aussi, dans le langage professionnel, le terme « épreuve enceinte », qui n'est pas recommandé. Voir aussi : enceinte de confinement, référentiel de sûreté.

un filtre à sable : [nucléaire / fission] le composant du dispositif d'éventage de l'enceinte avec filtration, qui se présente sous la forme d'un caisson contenant du sable installé à l'extérieur de l'enceinte de confinement et qui est destiné à piéger la majorité des particules radioactives en suspension dans l'enceinte qui n'ont pas été retenues par le préfiltre d'éventage. Voir aussi : dispositif d'éventage de l'enceinte avec filtration, enceinte de confinement, préfiltre d'éventage.

un flux thermique critique ou FTC : [nucléaire / fission] la valeur limite du flux thermique émis par une zone donnée de la surface externe de la gaine de combustible refroidie par le caloporteur, à partir de laquelle se déclenche une crise d'ébullition. En anglais : critical heat flux (CHF). Voir aussi : caloporteur, crise d'ébullition, ébullition nucléée, gaine de combustible, rapport de flux thermique critique. Attention : Cette publication annule et remplace celle du terme « densité de flux thermique critique » au Journal officiel du 22 septembre 2000.

une gaine revêtue : [nucléaire / fission] la gaine de combustible comportant un revêtement extérieur micrométrique qui la rend plus résistante, notamment en ralentissant sa corrosion. En anglais : coated sheath. Voir aussi : gaine de combustible.

un inventaire dispersable : [nucléaire / combustible] la partie de l'inventaire des radionucléides d'une installation nucléaire qui regroupe les radionucléides susceptibles d'être dispersés dans l'installation lors d'un incident ou d'un accident, voire, pour une fraction d'entre eux, d'être rejetés dans l'environnement. On trouve aussi l'expression « terme source mobilisable », qui est déconseillée. Voir aussi : accident de criticité, inventaire des radionucléides.

une jupe (de protection) : [nucléaire / fission] un équipement mis en place autour d'un emballage de transport de matières radioactives lors des opérations de chargement ou de déchargement à sec ou sous eau pour protéger les opérateurs ou l'emballage. Lors des opérations à sec, la jupe protège les opérateurs en constituant un écran de protection radiologique. Lors des opérations sous eau, la jupe protège l'emballage des risques de contamination par les radioéléments présents dans l'eau de la piscine et contribue au refroidissement de l'emballage par un apport continu d'eau propre dans la jupe. En anglais : protective skirt. Voir aussi : écran de protection radiologique, emballage de transport de matières radioactives.

un lissage optique : [nucléaire / fusion] la technique optique qui modifie les caractéristiques des faisceaux laser pour rendre l'irradiation de la cible de fusion inertielle le plus homogène possible. En anglais : optical smoothing. Voir aussi : cible de fusion inertielle, fusion par confinement inertiel.

un pastillage : [nucléaire / combustible] la fabrication de pastilles vertes de combustible nucléaire par pressage à froid d'une poudre d'oxyde d'uranium ou d'un mélange de poudres d'oxydes d'uranium et de plutonium. Dans le cas de la fabrication de combustible d'oxyde d'uranium, la poudre est préalablement transformée en granulés, qui sont ensuite pressés. En anglais : pelleting, pelletizing, pellet pressing. Voir aussi : combustible d'oxyde d'uranium, combustible mox, combustible nucléaire, pastille de combustible, pastille verte de combustible.

un préfiltre d'éventage ou préfiltre de mise à l'air : [nucléaire / fission] un composant du dispositif d'éventage de l'enceinte avec filtration, qui se présente sous la forme d'un caisson contenant un milieu filtrant métallique installé dans l'enceinte de confinement et qui est destiné à piéger la plus grande quantité possible des particules radioactives en suspension dans l'enceinte. Voir aussi : dispositif d'éventage de l'enceinte avec filtration, enceinte de confinement, filtre à sable.

un queusotage : [nucléaire / fission - combustible] une obturation par soudage du queusot d'un crayon de combustible mox. Voir aussi : combustible mox, queusot de combustible mox.

un queusot (de combustible mox) : [nucléaire / fission - combustible] l'orifice situé sur le bouchon supérieur d'un crayon de combustible mox, qui permet sa mise sous pression d'hélium avant d'être obturé. Voir aussi : combustible mox, crayon, queusot, queusotage.

un rapport de flux thermique critique ou RFTC : [nucléaire / fission] le rapport entre le flux thermique critique et le flux thermique émis par une zone donnée de la surface externe de la gaine de combustible refroidie par le caloporteur. En anglais : departure from nucleate boiling ratio (DNBR). Voir aussi : caloporteur, crise d'ébullition, ébullition nucléée, flux thermique critique, gaine de combustible. Attention : Cette publication annule et remplace celle du Journal officiel du 22 septembre 2000.

un réacteur à fission : [nucléaire / fission] un réacteur nucléaire permettant de produire et de maîtriser des réactions de fission en chaîne. En anglais : nuclear fission reactor. Voir aussi : fission, réacteur à fusion, réaction de fission en chaîne.

un réacteur à uranium naturel, graphite et gaz ou réacteur UNGG : [nucléaire / fission] un réacteur à fission qui utilise l'uranium naturel métallique comme combustible nucléaire, le graphite comme modérateur et le dioxyde de carbone comme caloporteur. Le premier réacteur à uranium naturel, graphite et gaz français utilisait l'air comme caloporteur. En anglais : natural uranium graphite gas reactor. Voir aussi : caloporteur, combustible nucléaire, modérateur, réacteur à fission.

un réacteur de puissance : [nucléaire] un réacteur nucléaire conçu pour produire de l'énergie destinée à un usage domestique ou industriel. Quand un réacteur de puissance produit de l'électricité, on parle aussi de « réacteur électrogène ». En anglais : nuclear power reactor. Voir aussi : centrale nucléaire, réacteur à fission, réacteur à fusion.

un réacteur de recherche : [nucléaire / fission] un réacteur nucléaire conçu à des fins de recherche, notamment pour la caractérisation des propriétés neutroniques d'un type de combustible nucléaire ou la production de flux de neutrons et de rayonnements ionisants. Certains réacteurs de recherche peuvent être utilisés également comme réacteurs d'irradiation. En anglais : research reactor. Voir aussi : combustible à plaques, réacteur d'irradiation, réacteur expérimental.

un réacteur d'irradiation : [nucléaire / fission] un réacteur à fission conçu pour irradier des matériaux ou produire des radionucléides à des fins médicales ou industrielles. En anglais : irradiation reactor. Voir aussi : réacteur à fission, réacteur de recherche, réacteur expérimental.

un réacteur expérimental : [nucléaire] un réacteur nucléaire conçu pour l'étude de la faisabilité, de l'exploitabilité et de la sûreté d'un concept de réacteur. On trouve aussi parfois le terme « réacteur de démonstration ». En anglais : experimental reactor. Voir aussi : réacteur de recherche.

une séparation isotopique : [chimie - nucléaire / combustible] l'opération qui consiste à séparer partiellement ou totalement les isotopes d'un élément chimique donné. Dans l'industrie nucléaire, la séparation isotopique sert à enrichir l'uranium en isotope 235 et met en œuvre divers procédés, qui sont la diffusion gazeuse, la centrifugation gazeuse, l'irradiation laser ainsi que d'autres procédés utilisant des effets électromagnétiques ou chimiques. En anglais : isotopic separation. Voir aussi : centrifugation gazeuse, diffusion gazeuse, enrichissement, travail de séparation, unité de travail de séparation. Attention : Cette publication annule et remplace celle du Journal officiel du 18 juin 2004.