-adelphe

-adelphe, du grec α ̓ δ ε λ φ ο ́ ς « frère », sert à former des adjectifs pouvant être substantivés, appartenant au vocabulaire de la botanique ou de la tératologie, et exprimant l'idée d'une réunion normale ou accidentelle d'organes ou d'êtres de même fonction ou de même espèce.

botanique :

    • adelphe « se dit des étamines réunies en certain nombre sur un support commun »

    • monadelphe « dont les étamines sont réunies en un seul groupe »

    • diadelphe « dont les étamines sont réunies en 2 groupes »

    • triadelphe « dont les étamines sont réunies en 3 faisceaux »

    • pentadelphe « se dit des étamines réunies en 5 paquets »

    • isadelphe « qui a les étamines réunies en 2 faisceaux égaux »

    • polyadelphe « dont les étamines sont réunies en plusieurs faisceaux »


tératologie :

    • déradelphe « se dit d'un être anomal composé de deux individus réunis par le cou »

    • hétéradelphe « se dit des êtres anomaux doubles chez lesquels le sujet accessoire, très imparfait, est implanté sur la surface antérieure du corps du sujet principal »

    • iléadelphe « se dit des êtres anomaux qui sont doubles inférieurement depuis et compris le bassin » 

    • isadelphe « se dit d'un être anomal double dont les corps bien organisés ne tiennent l'un à l'autre que par des parties sans importance comme ceux des frères siamois et qui de ce fait ont tous les deux le même développement »

    • synadelphe « se dit d'un être anomal double monocéphalien, qui n'a qu'un tronc et huit membres »

    • thoradelphe « genre d'être anomal double dans lesquels les troncs sont réunis avec 2 membres thoraciques »


philadelphe : « qui aime son frère ou sa sœur » « nom des membres d'une société secrète sous le premier Empire »


Les adjectifs en -adelphe appellent de préférence le suffixe -ie pour former les noms abstraits correspondants : déradelphe/déradelphie, diadelphe/diadelphie, hétéradelphe/hétéradelphie, monadelphe/monadelphie, polyadelphe/polyadelphie, triadelphe/triadelphie.

Les composés en -adelphe étant des mots savants formés à l'aide d'éléments grecs, l'analyse spontanée se fait difficilement en synchronie moderne : 

    • déradelphe, de δ ε ́ ρ η (δ ε ρ-) « cou » 

    • hétéradelphe, de ε ́ τ ε ρ ο ς (ε ̔ τ ε ρ ο-) « autre » 

    • iléadelphe, du latin ileum, tiré du grec ε ι ̓ λ ε ο ́ ς lui-même tiré du verbe ε ι ̓ λ ε ́ ω « enrouler » 

    • isadelphe, de ι ́ σ ο ς(ι ̓ σ ο-) « égal » 

    • synadelphe, de σ υ ́ ν « ensemble » 

    • thoradelphe, de θ ω ́ ρ α ξ « tronc, buste » 


Dans quelques exemples, l'élément préfixal qui indique un nombre est senti grâce à sa fréquence dans d'autres composés : 

    • diadelphe, de δ ι- « deux » (dièdre, dimorphe, dipode...) 

    • monadelphe, de μ ο ν ο- « seul » (monocorde, monoculture, monolingue...) 

    • pentaldelphe, de π ε ́ ν τ ε « cinq » (pentacorde, pentaèdre, pentagone...) 

    • polyadelphe, de π ο λ υ- « nombreux » (polychrome, polycéphale, polyclinique...) 

    • triadelphe, de τ ρ ι- « trois » (triacide, triangle, trimètre...).


voir : CNRTL ; Mégadictionnaire de la langue française.