Nouveau vocabulaire de l'environnement

Journal officiel de la République française du 5 mai 2024.

un appui aux énergies intermittentes : [énergie - environnement] un recours à des sources de production d'électricité modulables pour pallier l'intermittence des énergies renouvelables. Les sources de production modulables sont principalement des centrales à énergie fossile, des centrales nucléaires et des barrages hydroélectriques. En anglais : back-up.

une connectivité écologique : [environnement - biologie] la propriété des écosystèmes d'un territoire donné d'être reliés entre eux de sorte que soient assurés le déplacement des espèces qui y vivent et le brassage génétique nécessaires à la préservation de la biodiversité. Si la connectivité écologique est insuffisante, la restauration ou la création de corridors biologiques peut la restituer. En anglais : ecological connectivity. Voir aussi : biodiversité, corridor biologique, écosystème.

une descente d'eaux de surface : [environnement - sciences de la Terre / océanographie] le phénomène qui se caractérise par un courant descendant d'eaux marines dû à l'action des vents ainsi qu'à des différences de masse volumique entre ces eaux et les eaux profondes, résultant elles-mêmes de différences de température et de salinité. La descente d'eaux de surface peut provoquer des modifications de la distribution de la flore et de la faune marines. En anglais : downwelling. Voir aussi : remontée d'eaux profondes.

un emballement thermique : [environnement - météorologie] le phénomène météorologique temporaire qui consiste en une hausse brutale de la température accompagnée de soudaines et violentes rafales de vent et d'une baisse marquée de l'humidité. L'emballement thermique, qui ne dure que quelques heures, ne doit pas être confondu avec une vague de chaleur. En anglais : heat burst.

une étiologie d'évènements extrêmes ou EEE : [environnement - météorologie] une étude des causes d'évènements météorologiques extrêmes et en particulier de leurs liens avec le changement climatique anthropique. L'étiologie d'évènements extrêmes porte à la fois sur la survenue, la fréquence et la gravité de ces évènements. En anglais : event attribution, extreme event attribution (EEA). Voir aussi : changement climatique anthropique.

une métapopulation : [environnement - biologie] un ensemble de populations d'une même espèce dont les habitats, bien que séparés dans l'espace, conservent une connectivité écologique. En anglais : metapopulation. Voir aussi : connectivité écologique.

un métier vert : [environnement] un métier qui contribue directement à la protection de l'environnement et à l'amélioration des conditions environnementales. Ingénieure, ingénieur écologue, inspectrice, inspecteur de l'environnement, technicienne, technicien de rivière ou de station d'épuration d'eaux usées sont des exemples de métier vert. En anglais : green job. Voir aussi : croissance verte, écodéveloppement, éco-industrie, économie circulaire, écotechnologie, étude d'impact sur l'environnement, génie écologique, ingénierie écologique, recyclerie.

une pyrogazéification : [énergie - environnement] la pyrolyse de la matière organique qui la transforme principalement en un gaz combustible afin de produire de l'énergie thermique ou électrique. En anglais : pyrogasification. Voir aussi : gaz de synthèse.

une ramasseuse, un ramasseur bénévole (de déchets) : [environnement] une, un volontaire, intervenant le plus souvent au sein d'une équipe, qui ramasse des déchets épars ou accumulés dans des dépôts sauvages. En anglais : trashbuster.

une recherche de signature ADN dans l'environnement : [environnement - biologie] une recherche de la présence d'espèces dans l'environnement grâce à l'identification par signature ADN d'échantillons prélevés dans celui-ci. La recherche de signature ADN dans l'environnement sert notamment au suivi d'espèces rares ou en grand péril ainsi que d'espèces envahissantes, ou à l'étude de la biodiversité des milieux, en particulier aquatiques. On trouve aussi le terme « recherche d'ADN environnemental » et sa forme abrégée « recherche d'ADNe ». Voir aussi : espèce envahissante.

une remontée d'eaux profondes : [environnement - sciences de la Terre / océanographie] le phénomène qui se caractérise par un courant ascendant d'eaux froides marines dû à l'action des vents ainsi qu'à des différences de masse volumique entre ces eaux et les eaux de surface, résultant elles-mêmes de différences de température et de salinité.La remontée d'eaux profondes peut provoquer des modifications de la distribution de la flore et de la faune marines. Voir aussi : descente d'eaux de surface. Cette publication annule et remplace celle du terme « remontée des eaux froides » au Journal officiel du 22 septembre 2000.

un rétablissement du transit (sédimentaire) littoral : [environnement] un rétablissement du déplacement naturel de sédiments sur le littoral, qui s'effectue par dragage et transfert ou par suppression de l'obstacle artificiel l'ayant partiellement ou totalement interrompu. L'obstacle artificiel à supprimer peut être une digue. En anglais : by-passing.

une solution fondée sur la nature ou SFN : [environnement] une réponse aux menaces pesant sur la biodiversité et aux changements climatiques fondée sur la protection, la gestion et la restauration des écosystèmes naturels. La protection des zones humides qui peuvent servir à atténuer les risques d'inondation et de submersion marine ainsi que le rétablissement de mangroves sont des exemples de solution fondée sur la nature. En anglais : nature-based solution (NBS). Voir aussi : biodiversité, changement climatique, écosystème, résilience, utilisation raisonnée de la nature.

un stockage de la neige : [environnement] la conservation, d'une saison à l'autre, d'un stock de neige que l'on isole de l'air ambiant et du soleil à des fins de réutilisation. En anglais : snow farming, snowfarming.

une utilisation raisonnée de la nature : [environnement] une démarche qui prône la régulation de l'usage des ressources naturelles afin de satisfaire durablement les besoins humains. L'utilisation raisonnée de la nature implique des plans de gestion des ressources, voire des restrictions d'usage. On trouve aussi, dans ce sens, le terme « ressourcisme », qui est déconseillé. Voir aussi : développement durable, solution fondée sur la nature.

un verdissement : [environnement] une intégration d'objectifs environnementaux dans les politiques, les projets et les actions d'initiative publique ou privée de développement et d'aménagement. On trouve aussi, dans ce sens, le terme « environnementalisation ». En anglais : greening.

Journal officiel de la République française du 21 décembre 2023.

le tourisme doux ou tourisme lent : [tourisme - environnement] la forme de tourisme durable qui privilégie les modes de déplacement lent. En anglais : slow tourism. Voir aussi : mobilité durable, tourisme durable.

le tourisme durable: [tourisme - environnement] la forme de tourisme qui respecte les principes du développement durable et veille particulièrement au respect des populations locales et de leur cadre de vie. En anglais : soft tourism, sustainable tourism. Voir aussi : développement durable, tourisme doux.


Journal officiel de la République française du 19 septembre 2023

le recyclage chimique (des plastiques) : [environnement - matériaux] le recyclage de déchets de plastique au cours duquel la composition du plastique ou la structure chimique de ses composants sont modifiées. Le recyclage chimique des plastiques recourt notamment à la dissolution, à la dépolymérisation ou à la thermolyse. Le recyclage chimique des plastiques permet d'obtenir soit les polymères d'origine, soit des monomères qui pourront être polymérisés à nouveau, soit encore de nouvelles matières premières. En anglais : chemical recycling. Voir aussi : dépolymérisation, recyclage des déchets, recyclage enzymatique des plastiques, recyclage mécanique des plastiques.

le recyclage enzymatique (des plastiques) : [environnement - matériaux] le recyclage chimique des plastiques qui consiste à les dépolymériser en utilisant des enzymes. Le recyclage enzymatique des plastiques s'applique en particulier au polytéréphtalate d'éthylène (en anglais : polyethylene terephthalate, PET), utilisé pour la fabrication de bouteilles. En anglais : enzymatic recycling. Voir aussi : dépolymérisation, recyclage chimique des plastiques, recyclage des déchets, recyclage mécanique des plastiques.

le recyclage mécanique (des plastiques) : [environnement - matériaux] le recyclage de déchets de plastique au cours duquel la composition du plastique et la structure chimique de ses composants ne sont pas modifiées. Le broyage est l'opération principale du recyclage mécanique des plastiques. Le recyclage mécanique des plastiques s'applique principalement aux polymères thermoplastiques ; il concerne aussi certains autres polymères tels que ceux qui sont utilisés pour la fabrication des pneumatiques. En anglais : mechanical recycling. Voir aussi : recyclage chimique des plastiques, recyclage des déchets, recyclage enzymatique des plastiques.


Journal officiel de la République française du 28 mai 2023.

une désimperméabilisation des sols : [aménagement et urbanisme - environnement] la suppression du matériau de recouvrement imperméable d'un sol ou le remplacement de ce dernier par un autre matériau, perméable. La désimperméabilisation des sols contribue d'une part à réduire le ruissellement des eaux, et donc le risque d'inondation, d'autre part à favoriser leur infiltration et ainsi le rechargement des nappes phréatiques. Voir aussi : artificialisation des sols, imperméabilisation des sols.

une dynamique littorale (sédimentaire) : [environnement] un ensemble de phénomènes naturels d'érosion et d'accrétion résultant de facteurs météorologiques et marins, qui peut être mesuré par le bilan sédimentaire d'une cellule ou d'un casier du littoral. Voir aussi : alluvionnement, bilan sédimentaire, casier sédimentaire, cellule sédimentaire.

un effet (de) rebond: [environnement] le fait que certains gains environnementaux dus à une gestion des ressources plus efficace ou à des évolutions techniques sont sensiblement diminués ou annulés par une augmentation de la consommation ou une modification des usages. L'effet de rebond peut, par exemple, prendre la forme d'une augmentation des quantités d'énergie consommées si les ménages disposant d'une isolation ou d'un chauffage plus performants et de véhicules moins énergivores se chauffent davantage et habitent des logements plus grands ou plus éloignés de leur lieu de travail. En anglais : rebound effect.

une énergie de récupération : [énergie - environnement] l'énergie récupérée lors d'un processus dont la fonction principale n'est pas la production de cette énergie. On parle, par exemple, de « chaleur de récupération » lorsque l'on récupère de l'énergie thermique. En anglais : recovered energy. Voir aussi : récupérateur de chaleur des eaux usées.

une équité environnementale ou une justice environnementale : [environnement] le principe selon lequel tous les êtres humains ont le droit d'une part d'être protégés des pollutions, des atteintes causées à l'environnement et des conséquences de celles-ci sur leur santé, d'autre part de bénéficier d'une application équitable des lois et règlements relatifs à l'environnement. L'équité environnementale conduit à lutter contre les inégalités environnementales. L'équité environnementale repose notamment sur l'information du public et l'accès aux juridictions traitant de sujets environnementaux. En anglais : environmental justice. Voir aussi : inégalités environnementales.

des inégalités environnementales : [environnement] les inégalités observées entre populations ou entre groupes sociaux quant à leur accès aux ressources environnementales, quant à la qualité de leur cadre de vie et quant à leur exposition aux nuisances et aux pollutions, ainsi qu'aux risques naturels et technologiques. En anglais : ecological inequalities, environmental injustice. Voir aussi : équité environnementale.

un survivalisme : [environnement] un ensemble de comportements adoptés par des personnes qui se préparent à survivre à des catastrophes d'origine naturelle ou anthropique, voire à l'effondrement de la civilisation industrielle. Le survivalisme consiste notamment à construire des abris et à recourir aux techniques de survie qui permettent une autosuffisance alimentaire. En anglais : survivalism. Voir aussi : anxiété écologique, catastrophisme, théorie de l'effondrement.

une transition énergétique : [énergie - environnement] une politique qui vise, face au réchauffement climatique, à faire évoluer la production et l'offre d'énergies en diminuant la part des énergies carbonées d'origine fossile et en augmentant celle des énergies à faible émission de gaz à effet de serre. La transition énergétique prend en compte les ressources énergétiques et les dispositifs techniques disponibles, ainsi que les besoins des populations. En allemand : Energiewende ; en anglais : energy transition. Voir aussi : décarbonation, faible émission de gaz à effet de serre (à), neutralité en matière de gaz à effet de serre.

Le lien entre santé et environnement préoccupe de plus en plus citoyens et dirigeants, comme en témoigne la mise en place du Plan National Santé Environnement. La pandémie de Covid-19, en particulier, a mis en exergue l'intrication entre santé humaine, santé animale et environnement. Les experts de la santé, de l'environnement et de l'agriculture ont donc travaillé de concert à une liste de termes permettant de mieux cerner, en les nommant et en les définissant, ces notions devenues essentielles. Découvrez ce vocabulaire paru au Journal officiel du 24 décembre 2022.

Aborder la santé de façon globale, moins anthropocentrée, en prenant en compte non seulement le bien-être de l’homme mais aussi celui de l’environnement et des animaux : telle est la tendance des réflexions scientifiques et politiques actuelles. Différents termes sont utilisés, parfois en anglais, pour évoquer ces concepts. FranceTerme vous propose de faire le point sur ces notions qui concernent à la santé de tous les êtres vivants.

Deux termes traduisent la prise en compte des questions sanitaires à l'échelle des groupes plus ou moins grands. La santé communautaire (community health) concerne une population – par exemple celle d'une commune – ou un groupe social – par exemple les personnes âgées. Le concept de santé mondiale (global health, international health) est transparent, mais notons que la Commission d'enrichissement met en garde contre l'utilisation en ce sens du terme « santé globale », dans lequel l'adjectif est un calque de l'anglais et qui possède une tout autre signification, comme nous allons le voir.

Les termes santé globale et une seule santé ont été entérinés par la Commission d’enrichissement comme équivalents à One health. Si l’on parle de santé globale, c’est parce qu’elle prend en compte les liens étroits qui existent entre la santé des êtres humains, des animaux et des végétaux. En favorisant la convergence des savoirs liés à ces trois champs d'étude, cette approche la démarche de santé globale permet de prévenir et de juguler les crises sanitaires.

La démarche de santé globale s’appuie sur l’écologie de la santé (ecohealth, health ecology), qui étudie spécifiquement les interactions de la santé humaine, de la santé animale et de la santé des végétaux avec les écosystèmes. Cette approche transdisciplinaire permet notamment la mise en place de stratégies en matière de santé environnementale (environmental health), qui considère les aspects de la santé humaine déterminés par des facteurs environnementaux.

l'écologie de la santé: [santé et médecine - environnement] l'approche transdisciplinaire qui étudie les interactions de la santé humaine, de la santé animale et de la santé des végétaux avec les écosystèmes. Les connaissances acquises par l'écologie de la santé permettent de mettre en place des stratégies préventives et curatives, notamment en matière de santé environnementale. En anglais : ecohealth, health ecology. Voir aussi : écosystème, santé environnementale.

la santé communautaire : [santé et médecine] l'état sanitaire d'une population ou d'un groupe social ; par extension, l'ensemble des études relatives à cet état et des mesures prises pour l'améliorer ou le préserver. En anglais : community health. Voir aussi : santé mondiale.

la santé environnementale : [santé et médecine - environnement] l'ensemble des aspects de la santé humaine qui sont déterminés par des facteurs environnementaux de nature physique, chimique, biologique, économique, sociale ou psychosociale ; par extension, ensemble des études relatives à ces facteurs et des pratiques qui visent à leur maîtrise. En anglais : environmental health. Voir aussi : exposome.

de santé globale ou d'une seule santé : [santé et médecine - environnement] se dit d'une démarche qui, considérant les liens étroits existant entre la santé humaine, la santé animale et la santé des végétaux, favorise la convergence des savoirs, des méthodes et des mesures et fédère les acteurs concernés, afin notamment de prévenir et de juguler des crises sanitaires. On parle, par exemple, de « politique de santé globale », de « démarche de santé globale » ou de « mesure de santé globale ». L'approche de santé globale s'appuie sur l'écologie de la santé. En anglais : one health. Voir aussi : écologie de la santé.

la santé mondiale : [santé et médecine] l'état sanitaire de la population mondiale ; par extension, ensemble des études relatives à cet état et des mesures prises pour l'améliorer ou le préserver. On trouve aussi le terme « santé globale », qui est à proscrire en ce sens. En anglais : global health, international health. Voir aussi : santé communautaire. 

 Cette liste de termes de l'environnement souligne que l’évolution de ce vocabulaire n'est pas tant liée aux innovations technologiques qu'au changement du rapport de l’homme à la nature : une plus grande préoccupation portée à l’environnement fait apparaître des concepts, qu’il est utile de nommer et de définir. De la pollution lumineuse à l'écocide, découvrez les nouveaux termes élaborés par les experts du domaine et publiés par la Commission d'enrichissement de la langue française au Journal officiel du 4 août 2022.

Peut-être connaissiez-vous déjà le concept de sauvageté. Deux autres termes, que leur construction rend transparents, viennent désigner des notions proches : le réensauvagement, fidèle écho à l’anglais rewilding, et la dédomestication, qui concerne certaines espèces animales.

Pour mesurer l’évolution des littoraux, cette liste nous renseigne sur la cellule (hydro)sédimentaire (hydro-sedimentary cell, littoral cell, littoral sediment cell, sedimentary cell), une portion de littoral ou de berge, dans laquelle le bilan sédimentaire peut être estimé. Plusieurs cellules sédimentaires adjacentes peuvent former un casier (hydro)sédimentaire.

Une série de termes vient par ailleurs éclairer la question des interactions entre lumière et biodiversité.

Les experts ont souhaité définir l’empreinte lumineuse, qui correspond au phénomène physique et quantifiable à l’origine de la pollution lumineuse (light pollution, photopollution, polarized light pollution), laquelle nuit à la fois aux animaux, aux plantes et aux hommes.

Trois termes désignent, à l'inverse, des zones que l'homme préserve de cette pollution :

- le corridor écologique nocturne, un corridor biologique où l’éclairage artificiel nocturne est limité

- la trame noire, qui comprend lesdits corridors et les sites où l’empreinte lumineuse est fortement limitée

- la réserve de ciel étoilé, un espace protégé à des fins scientifiques, éducatives ou esthétiques.

D'autre part, les experts ont proposé le terme biocharbon, plus explicite que le calque de l’anglais biochar, parfois utilisé et qui peut s’avérer ambigu ou obscur.

Pour désigner un type de cyclone particulièrement violent, nous avons désormais le choix entre la bombe cyclonique, locution métaphorique inspirée du terme anglais bomb cyclone,ou le plus descriptif cyclone explosif.

Enfin, l’écocide ayant été défini juridiquement par la loi dite « Climat et résilience » du 22 août 2021, la Commission s’est attachée à préciser cette notion d’un point de vue terminologique et a conservé la désignation en usage, construite sur le modèle d’autres mots bien connus ou même de termes (urbicide, féminicide).Découvrez quatre autres termes à domestiquer et leur définition : clôture de bassin versant, prolifération d’algues, réduction d’échelle, traitement par aération.



Journal officiel de la République française du 4 aout 2022.


un biocharbon : [environnement - énergie] un charbon qui est issu de la pyrolyse de biomasse. Le biocharbon est utilisé notamment comme combustible, comme amendement agricole et comme agent de purification des eaux. Le charbon actif et le charbon de bois sont des exemples de biocharbon. En anglais : biochar, bio charcoal, biocharcoal.


une bombe cyclonique ou un cyclone explosif [environnement - météorologie] un cyclone particulièrement violent, qui résulte de l'intensification extrêmement rapide d'une dépression. En anglais : bomb cyclone.


un casier sédimentaire ou casier hydrosédimentaire [environnement] un ensemble de cellules sédimentaires adjacentes qui présentent une homogénéité du fait de leur approvisionnement en sédiments, de l'orientation des courants marins côtiers ou de la morphologie des fleuves. Voir aussi : bilan sédimentaire, cellule sédimentaire.


une cellule sédimentaire ou cellule hydrosédimentaire [environnement] une portion de littoral ou de berge qui se caractérise par un fonctionnement géomorphologique et dynamique particulier en matière de transports sédimentaires transversaux et longitudinaux, et qui associe une zone d'érosion et une zone d'accrétion. Les limites d'une cellule sédimentaire, qui s'étend généralement sur plusieurs kilomètres, peuvent être naturelles, dans le cas de caps ou de fleuves, ou artificielles, dans le cas de digues ou de jetées. La cellule sédimentaire définit une zone géographique dans laquelle le bilan sédimentaire peut être estimé. En anglais : hydro-sedimentary cell, littoral cell, littoral sediment cell, sedimentary cell. Voir aussi : bilan sédimentaire.


une clôture de bassin versant [environnement - sciences de la Terre / hydrologie] la fermeture, provoquée par des actions anthropiques, du cours d'eau d'un bassin versant qui, dès lors, ne va plus jusqu'à la mer ou jusqu'à la confluence. La clôture de bassin versant est souvent causée par la dérivation de l'eau en dehors de ce bassin et par l'irrigation des cultures. Un bassin versant fermé naturellement est appelé « cuvette endoréique ». En anglais : river basin closure.


un corridor écologique nocturne [environnement - biologie] un corridor biologique où l'éclairage artificiel nocturne est limité de manière à ne pas perturber les conditions écologiques nécessaires à certaines espèces animales et végétales. Dans un corridor écologique nocturne, un éclairage limité est maintenu s'il est indispensable à la sécurité humaine. Voir aussi : corridor biologique, empreinte lumineuse, pollution lumineuse, réserve de ciel étoilé, trame noire.


une dédomestication [environnement - agriculture] le fait de laisser une population d'une espèce domestique évoluer naturellement en limitant ses contacts avec l'homme. La dédomestication peut concerner des espèces telles que le chat, le porc, la chèvre ou le cheval. Voir aussi : réensauvagement, sauvageté.


un écocide [environnement] une action ou un ensemble d'actions délibérées, commises alors même que leurs auteurs savent qu'elles auront des conséquences néfastes pour l'environnement, qui entraînent la destruction d'un écosystème ou d'une espèce particulière, ou qui leur infligent des dommages étendus, graves et durables. En anglais : ecocide.


une empreinte lumineuse [environnement] un phénomène de halo lumineux observable la nuit, dû à la diffusion dans l'atmosphère de sources d'éclairage artificiel. L'empreinte lumineuse est plus ou moins importante selon la quantité des aérosols présents dans l'atmosphère. L'empreinte lumineuse est quantifiée par des mesures d'intensité lumineuse avec différents appareils terrestres, aériens et satellitaires, tels des photomètres, qui permettent de cartographier cette luminosité. Voir aussi : corridor écologique nocturne, pollution lumineuse, réserve de ciel étoilé, trame noire.


une pollution lumineuse [environnement] un ensemble de nuisances dues au halo produit pendant la nuit par des éclairages artificiels excessifs, multiples et prolongés. La pollution lumineuse affecte par exemple les déplacements des chiroptères, des oiseaux et des poissons, le métabolisme des plantes et le rythme circadien de l'homme. La pollution lumineuse nuit particulièrement aux espèces nocturnes en réduisant et en fragmentant leurs habitats naturels. La pollution lumineuse gêne les observations astronomiques. En anglais : light pollution, photopollution, polarized light pollution (PLP). Voir aussi : corridor écologique nocturne, empreinte lumineuse, réserve de ciel étoilé, trame noire.


une prolifération d'algues [environnement - sciences de la Terre] une croissance rapide et massive d'algues due à des rejets excessifs d'azote et de phosphore dans des milieux aquatiques, éventuellement associés à des conditions de température élevée. La prolifération d'algues est une manifestation de l'eutrophisation. En anglais : algal bloom.


une réduction d'échelle [environnement - aménagement et urbanisme] la méthode par laquelle, à partir de données et de modèles établis pour une vaste zone, sont déduites des informations relatives à une zone plus petite. La réduction d'échelle peut être utilisée, par exemple, pour étudier l'effet local du changement climatique. En anglais : downgrade, downscaling. Voir aussi : changement climatique.


un réensauvagement [environnement] l'ensemble des actions qui visent à rétablir un fonctionnement naturel d'écosystèmes de milieux anthropisés, pour les laisser ensuite évoluer sans intervention de l'homme. Le réensauvagement consiste, par exemple, à supprimer des barrages, à remettre en état des zones humides, à laisser une forêt évoluer naturellement ou à restaurer des corridors biologiques. En anglais : rewilding. Voir aussi : corridor biologique, sauvageté.


une réserve de ciel étoilé [environnement] un espace public ou privé de vaste étendue, jouissant d'un ciel étoilé d'une grande pureté, qui fait l'objet d'une protection à des fins scientifiques, éducatives ou esthétiques. Voir aussi : corridor écologique nocturne, empreinte lumineuse, pollution lumineuse, trame noire.


un traitement par aération [environnement] la technique de dépollution qui consiste à injecter de l'air dans les sols ou dans les eaux afin soit d'entraîner dans l'atmosphère des composés volatils, soit de faciliter la biodégradation aérobie des polluants organiques qu'ils contiennent. En anglais : air sparging, biosparging, bioventing.


une trame noire [environnement - biologie] un réseau formé de sites où l'empreinte lumineuse est fortement limitée, voire nulle, et de corridors écologiques nocturnes. La trame noire permet d'éviter la fragmentation provoquée par l'empreinte lumineuse au sein des habitats naturels des espèces nocturnes et protège ainsi la biodiversité. La trame noire est favorable au repos des espèces diurnes. Voir aussi : corridor écologique nocturne, empreinte lumineuse, pollution lumineuse, réserve de ciel étoilé.


Journal officiel de la République française du 16 juillet 2021.

un alluvionnement ou une aggradation : [environnement] : le processus de formation d'un atterrissement. L'alluvionnement résulte essentiellement de la houle marine ou des crues des cours d'eau. En anglais : aggradation, alluviation

une boue rouge : [environnement - chimie] un effluent constitué de résidus de l'industrie extractive, dont la couleur provient de matières en suspension riches en oxydes de fer. Les boues rouges sont principalement issues des centres de production d'alumine ou de dioxyde de titane. Les boues rouges présentent des risques environnementaux et sanitaires en raison d'une part de leur caractère basique et de leur teneur en métaux lourds, d'autre part de leur sédimentation lorsqu'elles sont déversées en mer ou en eau douce, ou encore stockées à terre dans des décharges. En anglais : red mud

un catastrophisme : [environnement - santé et médecine] un ensemble de comportements qui procèdent de la conviction que la survenue de catastrophes, d'origine naturelle ou anthropique, est probable et qu'il convient de prendre des mesures pour les éviter ou, à défaut, pour s'y préparer. Voir aussi : collapsologie, principe de précaution, principe de prévention, théorie de l'effondrement. 

une collapsologie : [environnement] une spéculation prospective qui, en s'appuyant sur des données chiffrées, produit des scénarios décrivant la disparition plus ou moins proche de la civilisation industrielle. Les données sur lesquelles se fonde la collapsologie concernent par exemple le changement climatique, l'évolution démographique ou la disponibilité des ressources. Voir aussi : catastrophisme, théorie de l'effondrement. 

une compression côtière : [environnement] : un rétrécissement de l'estran qui résulte de l'élévation du niveau de la mer et de la présence d'un obstacle naturel ou artificiel, bordant cet estran. L'élévation du niveau de la mer résulte principalement du changement climatique. La compression côtière nuit aux zones humides, comme les vasières et les marais salants. En anglais : coastal squeeze. Voir aussi : changement climatique, trait de côte. 

un continent de plastique ou un vortex océanique de déchets : [environnement - sciences de la Terre / océanographie] une étendue très vaste de déchets flottants, majoritairement en matière plastique, qui, sous l'effet de courants marins, s'accumulent dans certains espaces océaniques. Les microplastiques sont les composants majoritaires des continents de plastique. On trouve aussi les termes « soupe de plastique » et « soupe plastique », qui sont déconseillés. En anglais : garbage patch, plastic soup. Voir aussi : microplastique. 

une empreinte écologique : [environnement - économie générale] une estimation de la quantité des ressources naturelles nécessaires pour produire ce que consomment un individu, une population ou une activité, et pour traiter les déchets correspondants, en les ramenant conventionnellement à la surface de la Terre qui permet de les fournir, pendant une période donnée. L'empreinte écologique peut entrer dans l'appréciation des performances d'un État. En anglais : ecological footprint. Voir aussi : empreinte en eau, empreinte en gaz à effet de serre, empreinte en matières premières. Cette publication annule et remplace celle du Journal officiel du 13 juillet 2012.

une empreinte en eau : [environnement] une estimation du volume d'eau utilisé directement dans un territoire, auquel est ajouté celui qui a été nécessaire pour produire les objets importés, pendant une période donnée. On peut aussi parler de l'empreinte en eau d'un individu, d'un service ou d'une institution. L'empreinte en eau peut aussi intégrer des données concernant la dégradation de la qualité de l'eau. En anglais : water footprint. Voir aussi : empreinte écologique, empreinte en gaz à effet de serre, empreinte en matières premières. Cette publication annule et remplace celle du Journal officiel du 13 juillet 2012.

une empreinte en matières (premières) : [environnement - économie générale] une estimation de la quantité des matières premières nécessaires pour satisfaire la consommation d'un territoire pendant une période donnée, que ces matières soient extraites sur ce territoire ou hors de ses frontières, consommées en l'état ou transformées, ou encore utilisées pour traiter les déchets correspondants. L'empreinte en matières premières peut être calculée pour tout ou partie d'un ensemble de matières, y compris les matériaux ou la biomasse. On peut aussi parler de l'empreinte en matières premières d'un individu, d'un service, d'une institution ou d'un processus de production. En anglais : material footprint, raw material consumption (RMC). Voir aussi : empreinte écologique, empreinte en eau, empreinte en gaz à effet de serre. 

une géothermie marine : [environnement - énergie] une utilisation des différences de température entre les eaux marines de surface et les eaux marines profondes pour produire de l'énergie au moyen de pompes à chaleur. Voir aussi : thalassothermie. 

une houlomotricité : [environnement - énergie] une utilisation de l'énergie de la houle marine pour produire de l'électricité. Les centrales houlomotrices sont des structures flottantes de différentes formes, qui tirent leur énergie des oscillations marines verticales.En anglais : wave-induced motion

une réalimentation de plage : [environnement] un réapprovisionnement d'une plage en voie d'érosion en sable, en gravier ou en galets prélevés ailleurs, notamment dans des plages en formation.En anglais : beach nourishment, beach replenishment. Voir aussi : remodelage de plage. 

une recyclerie : [environnement - économie et gestion d'entreprise] un lieu où sont remis des objets usagés afin d'être réparés et valorisés pour être vendus au public. La recyclerie, en évitant que les objets usagés deviennent des déchets, participe de l'économie circulaire. On trouve aussi le terme « ressourcerie », qui est une marque déposée. Voir aussi : économie circulaire, récupération des déchets, recyclage valorisant. 

un remodelage de plage ou reprofilage de plage : [environnement] : un prélèvement, sur une plage en zone basse ou intertidale, de sable, de gravier ou de galets qui sont ensuite déposés et répartis en haut de cette plage. En anglais : beach scraping. Voir aussi : réalimentation de plage. 

une thalassothermie : [environnement - énergie] une utilisation de la géothermie marine pour le chauffage et le refroidissement des bâtiments. Voir aussi : géothermie marine. 

une théorie de l'effondrement : [environnement] la théorie selon laquelle des populations végétales et animales, voire des écosystèmes, sont voués à disparaître du fait d'une surexploitation qui excède leur résilience, entraînant la perte des services écosystémiques et un effondrement de la civilisation qui dépend de ces services. Voir aussi : catastrophisme, collapsologie, écosystème, résilience, service écosystémique. 

un trait de côte : [environnement] la ligne de séparation de la terre et de la mer, qui est située, par convention, à la limite des plus hautes eaux marines par temps calme. Le trait de côte, qui est soumis à des évolutions liées à des facteurs climatiques ou anthropiques, est mobile, et sa transcription cartographique est révisée périodiquement. En anglais : coast line. Voir aussi : bilan sédimentaire. 


voir aussi :  Gaz à effet de serre (pdf), 4 septembre 2020,