Interdiction de l'usure dans le coran

Que dit l'islam à ce sujet ?

Dans la religion musulmane, la source principale de législation est le coran : parole d'Allah. La sounnah du prophète paix et bénédiction sur lui explique les textes sacrés du coran. Ce livre a été révélé durant 23 années. Il fallait faire évoluer la société afin qu'elle atteigne un état final en procédant par étapes. Au sujet de l'usure, nous trouvons plusieurs textes :

Sourate 30 : Les romains

39 Tout ce que vous donnerez à usure pour augmenter vos biens au dépens des biens d'autrui ne les accroît pas auprès d'Allah, mais ce que vous donnez comme Zakat, tout en cherchant la Face d'Allah (Sa satisfaction)... Ceux-là verront [leurs récompenses] multipliées.

Cette sourate est mécquoise : elle fut révélée avant l'émigration à Médine c'est à dire avant que le premier État islamique n'existe. Elle recommande cependant de s'éloigner de l'usure et de donner la Zakat : l'aumône.

Quelques années plus tard, l'usure fut interdite. Dans la sourate 3 : La famille d'Imran, verset 130 : Ô les croyants! Ne pratiquez pas l'usure en multipliant démesurément votre capital. Et craignez Allah afin que vous réussissez!

Ici, il s'agit d'une interdiction : Ne pratiquez pas l'usure !

Plus forts encore les versets qui suivent :

274 Ceux qui, de nuit et de jour, en secret et ouvertement, dépensent leurs biens (dans les bonnes œuvres), ont leur salaire auprès de leur Seigneur. Ils n'ont rien à craindre et ils ne seront point affligés.

275. Ceux qui mangent [pratiquent] de l'intérêt usuraire ne se tiennent (au jour du Jugement dernier) que comme se tient celui que le toucher de Satan a bouleversé. Cela, parce qu'ils disent: ‹Le commerce est tout à fait comme l'intérêt› Alors qu'Allah a rendu licite le commerce, et illicite l'intérêt. Celui, donc, qui cesse dès que lui est venue une exhortation de son Seigneur, peut conserver ce qu'il a acquis auparavant; et son affaire dépend d'Allah. Mais quiconque récidive... alors les voilà, les gens du Feu! Ils y demeureront éternellement.

276 Allah anéantit l'intérêt usuraire et fait fructifier les aumônes. Et Allah n'aime pas le mécréant pécheur.

277 Ceux qui ont la foi, ont fait de bonnes œuvres, accompli la Salat et acquitté la Zakat, auront certes leur récompense auprès de leur Seigneur. Pas de crainte pour eux, et ils ne seront point affligés.

278 Ô les croyants! Craignez Allah; et renoncez au reliquat de l'intérêt usuraire, si vous êtes croyants.

279 Et si vous ne le faites pas, alors recevez l'annonce d'une guerre de la part d'Allah et de Son messager. Et si vous vous repentez, vous aurez vos capitaux. Vous ne léserez personne, et vous ne serez point lésés.

280 A celui qui est dans la gêne, accordez un sursis jusqu'à ce qu'il soit dans l'aisance. Mais il est mieux pour vous de faire remise de la dette par charité! Si vous saviez !

281. Et craignez le jour où vous serez ramenés vers Allah. Alors chaque âme sera pleinement rétribuée de ce qu'elle aura acquis. Et il ne seront point lésés. Sourate 2 : La vache

Les versets que l'on vient de citer méritent de notre part une méditation très profonde. Il montrent à quel point l'usure est détesté par Notre Seigneur qui promet le feu à ceux qui la pratiquent, lui et son messager déclarent la guerre. On n'a le droit de récupérer que les capitaux en cas de prêt. Il faut craindre Allah car il va nous juger sur nos actes. Allah montre aussi la différence entre commerce qui est licite et l'intérêt qui est illicite. Il nous recommande de donner un sursis à celui qui est dans la gêne pour rembourser sa dette ou bien -mieux encore – lui faire une remise et ceci est un acte de charité.

Ce qui m'interpelle c'est que le verset 282 de cette sourate - qui suit les versets cités plus haut – et qui traite le sujet de la dette est le verset le plus long dans le coran. Cela donne une idée de l'importance du sujet.