09 Preuve de l'authenticité : Une Approche

Il est à noter que le Coran est précis en ce qui concerne beaucoup, beaucoup de sujets, mais l'exactitude ne signifie pas nécessairement qu'un livre est une révélation divine. En fait, l'exactitude est seulement un des critères pour juger un livre qui se proclame de source divine. Par exemple, l'annuaire téléphonique est précis, mais cela ne signifie pas que c’est une révélation divine.

Le problème réel est que l’on doit fournir la preuve de la source du Coran. En fait, le fardeau de la preuve est sur le lecteur. On ne peut pas simplement nier l'authenticité du Coran sans suffisamment de preuves. Si, en effet, on trouve une contradiction (une erreur), alors on a le droit de douter de son caractère divin et de le rejeter en tant que tel. C’est exactement ce que le Coran encourage.

Une fois, un homme est venu me voir après une conférence que j’avais délivrée en Afrique du Sud. Il était très irrité par certains de mes propos, il m’avait lancé, " je vais rentrer chez moi et je vais trouver une erreur dans le Coran. " Naturellement, je lui ai dit : "félicitations. C'est la chose la plus intelligente que vous ayez dite." Certainement, c'est l'approche qui doit être prise avec ceux qui doutent de l'authenticité du Coran, parce que le Coran lui-même offre ce défi. Et par la force des choses, après avoir accepté ce défi, ces personnes seront conduites à croire au Message parce qu'elles ne pourront pas le surmonter. Essentiellement, le Coran gagne leur respect parce qu’elles-mêmes ont dû vérifier son authenticité. Un fait essentiel qui ne peut être réitéré assez quant à l'authenticité du Coran est le suivant : l’incapacité à expliquer un phénomène n'exige pas l’acceptation de son existence ou l'explication fournie par une autre personne. En d’autres mots, le fait de ne pouvoir fournir une explication (satisfaisante) à propos d’un phénomène ne signifie pas qu'on doit accepter l’explication d'autrui. Cependant, le refus d’une personne d'autres explications retourne le fardeau de la preuve sur cette personne pour trouver une réponse satisfaisante. Cette théorie générale s'applique à de nombreux concepts dans la vie, mais elle s’applique le plus merveilleusement au défi du Coran, parce qu’elle crée une difficulté pour celui qui proclame : "je ne le crois pas." Le refus a une conséquence immédiate : l’obligation de trouver une explication s’il juge que les autres réponses sont insatisfaisantes. En fait, dans un verset particulier du Coran que j'ai toujours vu mal traduit en anglais, Allah mentionne un homme qui a entendu la vérité lui être expliquée. Le verset indique qu'il a manqué à son devoir parce qu'après qu'il ait entendu l'information, il n’a pas cherché à contrôler la véracité de ce qu'il lui avait été annoncé(1). En d'autres termes, on est coupable s’il l’on entend quelque chose et on ne cherche pas à vérifier l’exactitude de ce qui nous est soutenu. On est censé traiter toute l'information et décider de ce qui est à écarter, et de ce qui est valable à conserver (pour une utilisation immédiate ou pour un traitement ultérieur). On ne peut pas simplement chasser l’information de sa tête. L’information doit être classée dans la catégorie appropriée et être approchée de ce point de vue. Par exemple, si l'information est encore spéculative, l’on doit discerner si elle est plus près du vrai ou du faux. Mais si tous les faits ont été présentés, alors on doit décider absolument entre ces deux options. Et même si on n'est pas certain au sujet de l'authenticité de l'information, il est essentiel de traiter toute l'information et d'identifier les points sur lesquels une incertitude demeure. Bien que ce dernier point semble être futile, dans la réalité, il est salutaire à l'arrivée à une conclusion saine, même si elle n'est pas immédiate parce qu'il force la personne à au moins reconnaître, rechercher et passer les faits en revue. Cette connaissance de l'information permet à la personne de rester attentive à de nouvelles découvertes ou toute nouvelle information susceptible de l’aider dans son jugement. Ce qui est important c’est que l'on traite les faits au lieu de les écarter simplement par désintérêt.

(1) je pense que G. Miller fait allusion à ce verset :

يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آمَنُوا إِنْ جَاءَكُمْ فَاسِقٌ بِنَبَإٍ فَتَبَيَّنُوا أَنْ تُصِيبُوا قَوْمًا بِجَهَالَةٍ فَتُصْبِحُوا عَلَى مَا فَعَلْتُمْ نَادِمِينَ (6) سورة الحجرات

Traduction : [6] Ô vous qui croyez ! Si un homme pervers vous apporte une nouvelle, vérifiez-en la teneur, de crainte de faire du tort à des innocents, par ignorance, et d’en éprouver ensuite des remords. Sourate 49 des Appartements (Al-Hujurât)