07 Le statut du témoignage de la femme

Une autre question sur laquelle le Coran et la Bible sont on désaccord est le statut du témoignage de la femme. Il est vrai que le Coran exige des croyants lors de transactions financières la présence de deux témoins hommes; et à défaut de deux hommes, un homme et deux femmes (2:282).

Cependant, il est aussi vrai que le Coran accepte en d'autres situations le témoignage d'une femme comme ayant le même poids que celui de l'homme. En fait, le témoignage d'une femme peut même invalider celui de l'homme. Si un homme accuse sa femme d'adultère, le Coran lui demande de jurer solennellement cinq fois pour appuyer la culpabilité de sa femme. Si la femme nie et jure de la même façon cinq fois, elle n'est pas considérée coupable et dans les deux cas le mariage est dissolu (24:6-11). D'autre part, dans la société juive primitive, les femmes étaient interdites de témoigner [12]. Les rabbins comptaient cette interdiction de témoignage parmi les neuf malédictions infligées aux femmes à cause de la Chute (voir le chapitre "l'Héritage d'Eve").

Aujourd’hui, les femmes dans l'Israel ne sont pas autorisées à produire des preuves devant les tribunaux rabbiniques [13]. Les Rabbins justifient cette interdiction de témoignage en citant la Genèse 18:9-16, où il est établi que Sara, épouse d'Abraham, avait menti.

Les Rabbins utilisent cet incident pour prouver que les femmes ne sont pas qualifiées pour se porter comme témoins. Notons que ce récit de la Genèse 18:9-16 a été mentionné a maintes reprises dans le Coran sans aucune trace de mensonge de Sara (11:69-74, 51:24-30). Dans l'Occident chrétien, les législations Ecclésiaste et civile ont toutes deux dénié aux femmes le statut de témoin jusqu'au siècle dernier.[14].

Selon la Bible, si un homme accuse sa femme d'adultère, le témoignage de cette femme ne sera pas du tout pris en compte. L’épouse accusée doit subir un procès par épreuve. Dans ce procès, l'accusée passe par un rituel complexe et humiliant supposé de prouver sa culpabilité ou, au contraire, son innocence (Nombres 5:11-31). Si la sentence la déclare coupable, elle mourra. Dans le cas de son innocence, son mari sera exempt d’iniquité. De plus, si un homme prend une épouse et l'accuse ensuite de ne pas être vierge, le propre témoignage de l’épouse ne comptera pas. Ses parents doivent apporter la preuve de sa virginité devant les anciens de la ville. Si les parents ne peuvent prouver l'innocence de leur fille, elle est lapidée à mort devant le seuil de la maison de son père. Si ses parents sont capables de prouver son innocence, le mari sera seulement demander de payer une amende de cent shekels d'argent et il ne pourra plus la divorcer pendant toute sa vie :

" 13 Si un homme a pris une femme, et est allé vers elle, et qu’il la haïsse,

14 et lui impute des actes qui donnent occasion de parler, et fasse courir sur elle quelque mauvais bruit, et dise : J’ai pris cette femme, et je me suis approché d’elle, et je ne l’ai pas trouvée vierge :

15 alors le père de la jeune femme, et sa mère, prendront les signes de la virginité de la jeune femme et les produiront devant les anciens de la ville, à la porte ;

16 et le père de la jeune femme dira aux anciens : J’ai donné ma fille pour femme à cet homme, et il la hait ;

17 et voici, il lui impute des actes qui donnent occasion de parler, disant : Je n’ai pas trouvé ta fille vierge ; et voici les signes de la virginité de ma fille. Et ils déploieront le drap devant les anciens de la ville.

18 Et les anciens de cette ville prendront l’homme et le châtieront.

19 Et parce qu’il aura fait courir un mauvais bruit sur une vierge d’Israël, ils lui feront payer une amende de cent pièces d’argent, et ils les donneront au père de la jeune femme ; et elle restera* sa femme, et il ne pourra pas la renvoyer, tous ses jours.

20 — Mais si cette chose est vraie, si les signes de la virginité n’ont pas été trouvés chez la jeune femme,

21 alors ils feront sortir la jeune femme à l’entrée de la maison de son père, et les hommes de sa ville l’assommeront de pierres, et elle mourra ; car elle a commis une infamie en Israël, en se prostituant dans la maison de son père ; et tu ôteras le mal du milieu de toi."

(Deutéronome.22:13-21)