03 Ibn Rabban al-Tabari

(mort en 850)

De son nom Abu al-Hassan Ali Ibn Sahl Rabban al-Tabari, celui-ci est né à Amol, Tabaristan en 780 ou 770. (1) Descendant d'une famille perse chrétienne selon Aldo Mieli(2) et Ibn Khallikan.(3) Il embrassa l'Islam à l’instigation d'al-Moatassem.(4) Mohamed Zubair Es-Seddiki, qui a authentifié l'ouvrage «Firdawss al-Hikma» (le Paradis de la Sagesse) précise que c'est al-Mutawakkil qui «l'invita à embrasser l'Islam, ce qu'il fit. Il lui a alors attribué le titre de Mawla Emir al-Muminine, et lui rendit hommage en en faisant un de ses commensaux».

Le titre «Rabban», quant à lui, signifie professeur, selon Aldo Mieli qui explique que : «Le titre syriaque «rabban» était en usage chez les chrétiens et est synonyme du terme «professeur» chez nous». (5)

Son père, Sahl, était un savant habile versé dans la médecine, la géométrie, l'astronomie, les mathématiques et la philosophie. On prétend qu'il est le premier à avoir traduit en arabe «Almageste» de Ptolémée.(6) C'est auprès de son père que Abu al-Hassan fit ses premières études, apprenant la médecine, la géométrie, la philosophie, en plus des langues arabe et syriaque. A la mort de son père, il s'attela à approfondir ses connaissances médicales, et devenir par la suite un médecin célèbre. Il exerça la médecine dans la ville de Rayy (Iran) avant de rejoindre l'Iraq et de s'installer à Samarra(7) où il devint le scribe des califes al-Moatassem, al-Watheq et al-Mutawakkil.

Contributions scientifiques

Ali Ibn Rabban a contribué au développement des sciences à travers ses écrits traitant de différents sujets médicaux, qu'il a abordés avec force détails dans son ouvrage «Firdawss al-Hikma» (le Paradis de la Sagesse). Ces écrits comportent, notamment, un énoncé sur les principes généraux de la médecine, les règles de maintien d'une bonne santé, la définition de certaines maladies musculaires, la description de la diététique nécessaire à la conservation de la bonne santé et la prévention des maladies. Dans cet ouvrage, il se penche en outre, sur toutes les maladies, de la tête aux pieds, ainsi que les maladies de la tête et du cerveau, de même que les maladies des yeux, du nez, de la bouche, des dents, des muscles, de la poitrine et des poumons. Il aborde également les maladies du ventre, du foie et des intestins, ainsi que les différents types de fièvres, de même qu'il décrit l'arôme, le goût et la couleur, les médicaments et les poisons.

Œuvres

Parmi les principaux ouvrages de Ali Ibn Rabban citons :(8)

- Le «Firdawss al-Hikma» (Le Paradis de la Sagesse) (an 850), une encyclopédie médicale dans laquelle il aborde toutes les branches de la médecine. L'ouvrage contient également des études de philosophie, de psychologie, de zoologie et d'astronomie, ainsi que sur les phénomènes météorologiques. Ecrit en langue arabe, il a été traduit simultanément en syriaque par l'auteur lui-même, et imprimé dans plusieurs pays sous diverses éditions. Le Dr Mohamed Zubair Es-Seddiki a entrepris l'authentification de l'ouvrage. Il a été imprimé en Inde en 1928, et publié en 1996 par l'Institut des Sciences arabes et islamiques de l'Université de Frankfurt en Allemagne.

- Les ouvrages intitulés «Tuhfatul Muluk», «Hifdh al-Sihha», «Tartib al-Aghdiyah» et «Manafie al-Ataema wal-Ashriba wal-Aqaqir» (Chefs-d'œuvre des Rois – Conservation de la Santé – Classification des Aliments – Les bienfaits de la nourriture, des boissons et des médicaments).

- «Al-Raddu ‘ala al-nassara» (Réponse aux chrétiens)

- «Manafi’u al-at’ima» (Bienfaits des aliments)

Al-Zerqali(9) ajoute à ces ouvrages celui de «Al-Din wal-Daouala» (La religion et l'Etat) dans lequel il défend l'Islam.

(1) Firdawss al-Hikma (le Paradis de la Sagesse), authentifié par Mohamed Zubeir Es-Seddiki.

(2) Aldo Mieli : La science chez les arabes, p. 131.

(3) Ibn Khalkan : Wafayat al-A'yane (Nécrologie des notables), t. 5, p. 159.

(4) Ibn Ennadim : Al-Fahrassat, I, p. 593.

(5) Aldo Mieli : op. cit., p. 133.

(6) Sarton : op. cit., t. 1, p. 565.

(7) Ahmed Abdel Baqi : Caractéristiques de la Civilisation arabe au troisième siècle de l'Hégire, p. 541.

(8) Ibn Ennadim : op. cit., p. 593.

(9) Al-Zerkali ; al-Aelam, t. 4, p. 288.