09 SERMENTS?

Selon la Bible, un homme doit tenir et réaliser tous les serments qu'il a fait envers Dieu. Il ne doit absolument pas manquer à sa parole. Par contre, le serment d'une femme ne constitue pas nécessairement une obligation pour elle. Il doit d'abord être approuvé par son père, s'il habite avec elle, ou bien par son mari, si elle est mariée. Si son mari ou son père ne veulent pas endosser le serment de sa femme ou de sa fille, toute promesse de sa part devient nulle et non avenue.

" Mais si son père la désapprouve* le jour où il en a entendu parler, aucun de ses voeux et de ses obligations par lesquelles elle a obligé son âme ne demeureront obligatoires .... Son mari peut ratifier ou annuler n'importe quel voeu qu'elle fait ou n'importe quelle obligation à son âme par serment. " (30:2-15 Nombres)

Pourquoi la parole d'une femme n'est-elle pas une obligation en soi-même? La réponse est simple: la femme est la propriété de son père, avant son mariage, ou de son mari, une fois qu'elle est mariée. Le contrôle du père sur sa fille était absolu, à tel point que, le voudrait-il, il pourrait la vendre! Il est mentionné dans les écrits des rabbins: " l'homme peut vendre sa fille, mais l'épouse ne peut vendre sa fille. " [17] La littérature rabbinique indique aussi que le mariage représente un transfert de contrôle du père vers le mari "Fiançailles : faire une femme la possession sacramental -- la propriété inviolable -- du mari..." De toute évidence, si la femme est considérée comme la propriété d'autrui, elle ne peut tenir les promesses que son propriétaire n'approuve pas.

Il est intéressant de noter que les directives bibliques sur la question des serments et engagements des femmes ont eu des répercussions négatives sur les femmes judéo-chrétiennes jusqu'au début de ce siècle. Une femme mariée dans le monde occidental n'avait aucun statut légal. Aucun de ses actes n'avait aucune valeur légale. Son mari pouvait répudier tout contrat, affaire de commerce ou transaction qu'elle aurait conclu. Les femmes occidentales - les plus grandes héritières de l’héritage judéo-chrétien- étaient incapables de conclure un contrat car, en pratique, elles sont la propriété d'un autre. Les femmes occidentales ont souffert depuis presque deux mille ans, à cause de l'attitude biblique envers les femmes vis-à-vis leurs pères et leurs maris. [18]

En Islam, le serment de chaque musulman, homme ou femme, est une obligation et un engagement. Personne n'a le pouvoir de répudier les promesses d'un autre. L'impossibilité de tenir un serment solennel, pour un femme ou un homme, doit être expié comme un acte inique d'après le Coran :

" Allah ne vous sanctionne pas pour la frivolité dans vos serments, mais Il vous sanctionne pour les serments que vous avez l'intention d'exécuter. L'expiation en sera de nourrir dix pauvres, de ce dont vous nourrissez normalement vos familles, ou de les habiller, ou de libérer un esclave. Quiconque n'en trouve pas les moyens devra jeûner trois jours. Voilà l'expiation pour vos serments, lorsque vous avez juré. Et tenez vos serments. " (5:89). Les Compagnons du Prophète Mohammad , hommes et femmes, avaient pour habitude de lui prêter serment d'allégeance personnellement. Les femmes, tout comme les hommes, se présentaient à lui indépendamment et lui prêtaient serment :

" Ô Prophète! Quand les croyantes viennent te prêter serment d'allégeance, [et en jurent] qu'elles n'associeront rien à Allah, qu'elles ne voleront pas, qu'elles ne se livreront pas à l'adultère, qu'elles ne tueront pas leurs propres enfants, qu'elles ne commettront aucune infamie ni avec leurs mains, ni avec leurs pieds et qu'elles ne désobéiront pas en ce qui est convenable, alors reçois leur serment d'allégeance, et implore le pardon pour elles. Allah est certes, Pardonneur et Très Miséricordieux. " (60:12)

Un homme ne peut prêter serment pour sa fille ou sa femme. Il ne peut pas non plus répudier le serment conclu par une des femmes qui font parti de sa famille.