abs- se prononce généralement [aps].
ab- (ou abs- souvent devant c et t) signifie l'éloignement ou l'écart.
Actuellement ab- n'est productif que dans la langue scientifique. Pourtant il est analysable dans un nombre relativement élevé de mots : abarticulaire, abjurer, ablactation, abnégation, abréaction, abscission, abuser, abstenir, (abs-),... On trouvera parfois l'opposition ab- / ad-.
Le préfixe ab- s'oppose, du point de vue sémantique, à ex-, qui marque le mouvement de l'intérieur vers l'extérieur, et à de-, qui peut exprimer le mouvement de haut en bas, ou la diminution. La langue semble avoir préféré de- à ab- et ex-.
Un ABS ou A.B.S. [en anglais : Anti Blocking System] est un système qui empêche les roues de se bloquer lors d’un freinage d’urgence.
Une chevelure absalonienne, un arbre absalonien sont comparables à la longue et opulente chevelure d'Absalon, le fils de David.
Une abscision : voir abscission (1) ci-dessous.
Une abscisse est, dans un système à deux axes perpendiculaires, une des deux coordonnées servant, conjointement avec l'ordonnée, à repérer la position d'un point dans un plan. Ce nom est emprunté au latin des mathématiciens abscissa (linea), du participe passé du latin abscidere « couper ».
Une abscision ou abscission (1) est l'action de retrancher une partie molle peu volumineuse du corps. Une couche d'abscission est l'endroit du pétiole d'une feuille où celle-ci se détache de la tige. Ce nom est emprunté au latin abscisio ou abscissio de abscidere, couper, ou abscindere, séparer.
Une abscission (2) est une perte passagère de la mémoire et même de la connaissance, due à un excès de fatigue.
L'adjectif abscons, absconse, qualifie ce qui est obscur, mystérieux, difficile à pénétrer.
Le verbe absconder ou abscondre, absconser signifiait cacher. Le verbe abscondre emprunté au latin abscondere, disparait aux 17ème et 18ème siècles, au profit d'absconser peut-être du fait de la vitalité du participe abscons, ou de l'expression picarde très vivante esconsement (« coucher ») du soleil, disparue au 19ème siècle.
j'absconde, j'absconse,...
j'absconds, tu absconds, il abscond, nous abscondons, vous abscondez, ils abscondent ;
j'abscondais ; j'abscondis ; j'abscondrai ; j'abscondrais ;
j'ai abscondu ; j'avais abscondu ; j'eus abscondu ; j'aurai abscondu ; j'aurais abscondu ;
que j'absconde, que tu abscondes, qu’il absconde, que nous abscondions, que vous abscondiez, qu’ils abscondent ;
que j'abscondisse, qu’il abscondît, que nous abscondissions ; que j'aie abscondu ; que j'eusse abscondu ;
absconds, abscondons, abscondez ; aie abscondu, ayons abscondu, ayez abscondu ;
(en) abscondant.
Une absence est le fait d'être absent ; le fait de n'être pas dans un lieu où l'on pourrait, où l'on devrait être ; une forte distraction momentanée rendue sensible par un manque d'adaptation aux circonstances. Avoir des absences, c'est oublier par moments ou être distrait. Ce nom est emprunté au latin absentia « non présence (d'une personne) ».
L'adjectif absent, absente, indique que quelqu'un n'est pas présent dans un lieu ou une situation ; que quelque chose est manquant ou presque inexistant ; que quelqu'un ne prête aucune attention à une chose ou à une personne qui devrait normalement attirer l'attention ; ce qui révèle ce manque d'attention. On peut être absent d'un endroit, être absent à un certain moment. Une absente, un absent sont des personnes absentes. Ce mot est emprunté au latin absēns, absentis (du participe présent du verbe abesse) « qui n'est pas présent ».
L'absentéisme était, sous l'Ancien Régime, l'habitude pour certains nobles de vivre hors de leurs terres ; le système d'exploitation découlant de la non-résidence des propriétaires. L'absentéisme est maintenant un manque habituel ou systématique d'assiduité à son lieu de travail. Ce nom (un) absentéisme est emprunté à l'anglais absenteeism, dérivé de l'anglais absentee « a landlord who lives abroad » depuis 1605, dérivé de to absent, emprunté au français (s')absenter ; absenteeism existant antérieurement à 1829 (emprunté par le français en 1828), succède à absenteeship de même sens depuis 1778
L'adjectif absentéiste qualifie le comportement de ceux qui sont fréquemment absents soit au travail, soit dans les votes. Une, un absentéiste : une, un adepte de l'absentéisme.
Un absentement se disait de l'état de quelqu'un qui est absent aux autres, par distraction volontaire ou non, par rêverie.
Le verbe absenter quelqu'un [Cameroun, Congo-Brazzaville, Côte d'Ivoire, Mali] signifie rater quelqu'un, arriver en son absence ; ne pas trouver la personne qu'on souhaitait voir. S'absenter, c'est se rendre absent ; s'éloigner quelques instants ; devenir inattentif à son entourage ou à soi-même. Ce verbe est emprunté au latin absentare « s'éloigner d'un lieu ».
La locution latine in absentia signifie en l'absence de la personne intéressée, de ce qui est concerné.
On a lu une abside (1) pour une apside, le point extrême du grand axe de l'orbite d'un astre.
Une abside (2) est la construction qui termine le chœur d'une église, soit par un hémicycle, soit par des pans coupés, soit par un mur plat ; l'extrémité d'une église si elle est de plan arrondi ou polygonal ; un angle de toile destiné à prolonger et à agrandir une tente ; une châsse où l'on mettait les reliques des saints.
Une absidiole (1) est une petite chapelle en hémicycle autour de l'abside principale ou sur les bras du transept d'une église. Ce néologisme du 19ème siècle est dérivé d'abside, avec le suffixe -iole. On lit aussi une chapelle absidale.
Une abside (3) ou absidiole (2) est une châsse contenant les ossements d'un saint.
Le nom (une) abside est emprunté au latin absida (un emprunt populaire à l'accusatif grec apsida de même sens que le latin ; est fréquente aussi la transcription savante latine apsis) attesté comme terme d'astronomie (apsidas « orbite d'une étoile »), en latin médiéval « point le plus bas de l'orbite d'une planète », et comme terme d'archéologie, au sens de « rotonde », fréquent sous la forme absida en latin chrétien et en latin médiéval. Le français abside, terme d'archéologie, certainement bien antérieur à 1690, implique par ses lointaines origines l'idée d'une forme circulaire : le grec α ́ π τ ε ι ν « nouer », d'où α ̔ ψ ι ́ ς « nœud », d'où par analogie avec la courbure d'un nœud « objet de forme circulaire ». Du grec au français en passant par le latin le mot s'est spécialisé dans les terminologies de l'astronomie (les mouvements célestes sont circulaires) et de l'architecture (pourvu que la construction ainsi désignée comporte un élément tant soit peu arrondi).
Le nom (une) apside est emprunté au latin apsida (emprunté à l'accusatif grec α ̓ ψ ι ́ δ α − d'une forme sans doute ionienne sans initiale aspirée − de même sens que le latin ; est également fréquente la transcription savante latine apsis) ; voir aussi abside.
Absidia est un genre de champignons zygomycètes qui ont des filaments mycéliens couchés formant des arches, des voutes.
Un absinthage était l'action de boire de l'absinthe ou de la faire, l'habitude de boire de l'absinthe. Ce nom n'a été utilisé qu'au moment de la vogue de l'absinthe comme boisson alcoolique
Un absinthate est un sel produit par l'acide absinthique combiné avec une base salifiable.
Une absinthe est une plante et une liqueur alcoolique. L'absinthe a désigné l'amertume. Ce nom est emprunté au latin absinthium « plante aromatique amère », un calque du grec α ̓ ψ ι ́ ν θ ι ο ν. Il avait pour synonyme en bas latin aloxinum « plante aromatique amère », d'où le mot populaire en ancien français aluisne évincé par absinthe.
L'adjectif absinthé, absinthée, qualifie un breuvage mélangé d'absinthe ou une personne ivre d'absinthe.
Le verbe absinther a signifié mélanger de l'absinthe. S'absinther était s'adonner à l'absinthe, en faire sa boisson favorite.
Une absintheuse, un absintheur étaient une buveuse d'absinthe, un buveur d'absinthe.
Une absinthine est un principe amer cristallisé retiré de l'extrait alcoolique d'absinthe.
L'acide absinthique est extrait de l'absinthe. Une, un malade absinthique est intoxiqué(e) par l'absinthe, est atteinte, est atteint d'absinthisme. Une maladie absinthique est de la nature de l'absinthisme.
L'absinthisme est le nom donné par le Docteur Lunel à l'affection chronique résultant de l'abus de l'absinthe.
Un absinthite est un vin d'absinthe, dont les anciens faisaient un usage fréquent.
Un absinthol est un composé extrait de l'essence d'absinthe.
L'adjectif absolu, absolue, qualifie ce dont l'existence ou la réalisation ou la valeur est indépendante de toute condition de temps, d'espace, de connaissance, etc.; pour la manière d'exercer une autorité ou pour le caractère d'une personne, ce qui n'admet aucune limitation de son autorité dans son exercice ou ses manifestations ; ce qui est poussé jusqu'au paroxysme ; en savoir plus : CNRTL. Ce mot est emprunté au latin absolutus, du participe passé de absolvere, fréquemment en relation avec ratio, bonum, eloquentia, beneficium, et aussi philosophi, poetae ... L'ancien sens « qui est sanctifié par l'absolution » vient du participe passé adjectivé d'absoudre.
L'absolu est ce qui est considéré comme un idéal de perfection ou comme hors d'atteinte pour l'homme. Dans l'absolu signifie sans tenir compte des circonstances. Un absolu est ce qui est indépendant de toute condition et de toute chose. L'absolu est aussi une hypothèse alchimiste. Ce nom vient de l'ancien participe passé d'absoudre.
Une absoluité ou un absolutisme (1) sont, en philosophie, le caractère de ce qui est absolu.
L'adverbe absolument signifie tout-à-fait, totalement ; certainement ; nécessairement.
L'adjectif absoluteur, absolutrice, qualifie ce qui absout, ce qui efface une faute ou un délit. Une absolutrice, un absoluteur sont celle, celui qui absolvent, qui effacent une faute ou un délit. Ce mot, dérivé d'absolution avec le suffixe -eur, est en concurrence avec l'ancien adjectif absolutoire qui joue un rôle modeste mais précis et utile dans la langue.
L'adjectif absolutif, absolutive, utilisé en linguistique pour un adverbe ou un mode, est emprunté au latin absolutivus, un terme grammatical depuis le 4ème siècle au sens de « intransitif » et « adjectif au degré positif », peu attesté par rapport à absolutus, un terme grammatical, de même emploi, voir : absolu.
En théologie, une absolution est la sentence par laquelle le confesseur, dans le sacrement de pénitence, remet les péchés au pénitent ; une sentence ecclésiastique qui, revêtue de certains caractères et d'une certaine solennité, relève une personne de l'excommunication et des autres censures qu'elle avait pu encourir ; une courte prière qui termine chaque nocturne des matines et les heures canoniales. Une formule absolutionnelle, un geste absolutionnel ont valeur d'absolution.
Aux sens général et juridique, une absolution est l'effacement d'une faute dont on obtient le pardon, la rémission ; une décision de justice par laquelle un accusé est déclaré non punissable, bien que convaincu du fait qui lui est reproché ; un acquittement, une déclaration d'innocence.
Ce nom est emprunté au latin absolutio (dérivé de absolvere, absoudre) attesté au sens de « acquittement », spécialisé en latin chrétien au sens de « rémission des péchés ». Ce terme propre à deux langues spéciales (religieuse et juridique); n'est passé qu'assez tard dans la langue commune où il reste marqué par ses origines. Le nom (des) absolutions « encensements et aspersions d'eau bénite qu'on fait sur le corps des Princes et des Prélats qu'on enterre avec grande cérémonie » a été remplacé en ce sens, au 19ème siècle, par absoute. En droit canonique, on distingue quatre sortes d'absolutions temporelles. Pour le sens juridique, il est difficile de dire comment les spécialistes, les praticiens, comprenaient et utilisaient le terme, primitivement « acquittement », conformément au sens latin. Au 19ème siècle, on s'efforce de distinguer l'absolution de l'acquittement : l'accusé doit être absous lorsque le fait qu'on lui reproche n'est pas défendu par la loi pénale.
Le verbe absolutiser a signifié rendre absolu, vider une idée de tout ce qu'elle peut avoir de concret, de particulier, de relatif, de manière à l'élever à un très haut degré d'abstraction, de généralité. Ce verbe est dérivé du radical du latin absolutus (absolu), avec le suffixe -iser.
1. Une absoluité ou un absolutisme est en philosophie, le caractère de ce qui est absolu.
2. Un absolutisme est un système de gouvernement où le souverain possède une puissance de droit divin et sans limites constitutionnelles ; une manière d'être, d'agir ou de penser, intransigeante et/ou sans nuances ; le caractère de ce qui est intransigeant, inconditionnel, dénué du sens du relatif, etc. ; la métaphysique de l'absolu.
L'adjectif absolutiste indique que quelqu'un est attaché au système politique de l'absolutisme, que sa manière d'être et de penser ressemble à celle d'un souverain absolu.
Une, un absolutiste est une partisane, un partisan de l'absolutisme ; une personne dont la manière d'être et de penser ressemble à celle d'un souverain absolu.
Le nom (un) absolutisme est dérivé d'absolu, avec le suffixe -isme ; en philosophie, il est emprunté à l'anglais absolutism.
Une excuse absolutoire, une circonstance absolutoire aboutissent à l'impunité du délinquant, ou, tout au moins, à l'impossibilité de prononcer contre le délinquant absout une peine principale. Un bref absolutoire s'applique en droit ecclésiastique. Une sentence absolutoire, un jugement absolutoire absolvent absout de la peine. Cet adjectif est dérivé du radical du latin absolutus (voir : absolu), avec le suffixe -oire.
L'adjectif absolvant, absolvante, qualifie ce qui absout juridiquement, ce qui contribue à absoudre. Cet adjectif vient du participe présent d'absoudre.
L'adjectif absorbable qualifie ce qui peut être facilement absorbé. Ce mot est dérivé d'absorber, avec le suffixe -able. Mots ressemblants : Un corps adsorbable en chimie, est susceptible d'être adsorbé. L'adjectif résorbable qualifie ce qui peut être résorbé.
Une absorbance est une mesure de la réduction d'intensité d'un rayon lumineux après la traversée d'un milieu tel un liquide coloré ou une suspension ; la propriété d’un milieu transparent ou translucide qui ne transmet qu’une partie de la lumière qu’il reçoit.
L'adjectif absorbant, absorbante, qualifie ce qui a la propriété d'intégrer à sa substance les sels, les liquides, les gaz, les rayons caloriques ou lumineux, etc. en contact ; ce qui consiste à intégrer à sa substance d'autres substances ; ce qui occupe ou accapare entièrement l'esprit ou les réserves d'énergie d'une personne. Un absorbant est une substance propre à en absorber d'autres. Le Dictionnaire historique du français québécois indique qu'un coton absorbant est une ouate, un coton hydrophile. Ce mot vient du participe présent d'absorber.
En échographie, l'adjectif hyperabsorbant se dit d’un tissu entrainant une forte atténuation du faisceau ultrasonore, hypoabsorbant se dit d’un tissu entrainant une faible atténuation des ultrasons du fait de leur bonne transmission.
L'adjectif omniabsorbant qualifie ce qui est capable de tout absorber.
Le verbe absorbanter a signifié appliquer des remèdes absorbants.
Une absorbation a désigné l'état d'un être ou d'un esprit totalement absorbés par quelqu'un ou quelque chose. Ce néologisme créé par Mme de Staël, est dérivé d'absorber « occuper (l'esprit) ».
L'adjectif absorbé, absorbée, qualifie ce qui est bu, ce qui a été bu, ou une personne qui a l'esprit tout entier occupé ou profondément attentif à quelque chose.
Un absorbement était l'état d'une âme ou d'une personne occupée entièrement. Ce nom est entré dans la langue au 17ème siècle d'abord comme terme religieux.
Le verbe absorber signifie faire pénétrer quelque chose en soi en vue de l'assimiler ; boire jusqu'au bout ; faire disparaitre quelque chose comme par assimilation progressive ; occuper exclusivement et totalement l'attention ou l'activité d'un être. S'absorber, c'est se laisser prendre par quelqu'un ou quelque chose au point de s'identifier avec lui. Réabsorber signifie absorber de nouveau. Le verbe absorber est emprunté au latin absorbēre devenu absorbire par changement de conjugaison à l'époque prélittéraire, d'où la forme semi-savante assorbir, savante absorbir (à comparer avec l'italien assorbire) et parallèlement, l'assimilation aux verbes français en -er, d'où assorber, absorber ; à comparer avec l'ancien français sorbir et sorber, l'italien sorbire, le catalan sorbir, le roumain sorbi (du latin sorbēre), l'ancien provençal eisorbir, l'ancien français essorber « éteindre, étouffer », le moyen français essorbir « détruire » (du latin exsorbēre). Ce verbe est attesté pour la première fois au 11ème siècle, dans un contexte religieux au sens fort de « faire disparaitre brusquement ». Peu à peu ce sens s'atténue et ne s'emploie plus qu'au figuré, dans des domaines où l'idée commune est celle d'une destruction non plus brusque mais progressive de l'élément considéré. Le facteur historique déterminant semble avoir été un recul de l'influence du latin chrétien au profit du latin classique où le sens physique moderne est courant. Il est en effet remarquable que du 18ème au 20ème siècles « s'imprégner d'un liquide » soit considéré comme le sens propre du verbe et que ses autres applications soient senties comme des extensions. On note parallèlement un sens figuré dans le domaine moral et intellectuel, attesté dès le 14ème siècle, mais ne connaissant une réelle vitalité qu'à partir du 17ème siècle.
Un absorbeur est un appareil ou un produit qui absorbe. Ce mot est dérivé d'absorber, avec le suffixe -eur.
Un absorbeur d'hydrogène ou piégeur d'hydrogène est un appareil qui réduit la concentration du dihydrogène présent dans l’atmosphère d’un volume confiné en absorbant ce gaz, afin de prévenir les risques d’explosion. En anglais : hydrogen getter. Voir aussi : recombineur d'hydrogène. JORF du 23/04/2016.
Un absorbeur (de vapeur d'essence) est un dispositif servant à absorber et à retenir les vapeurs de carburant provenant d'un appareil de remplissage de son réservoir afin d'éviter qu'elles ne s'échappent dans l'atmosphère. En anglais : fuel vapor canister (EU), fuel vapour canister (GB). JORF du 02/12/1997
Un absorbeur-neutralisateur est un appareil destiné à absorber et à neutraliser les vapeurs d'ergols toxiques ou corrosives. En anglais : scrubber. JORF du 22/09/2000.
Une absorbotrophie est le mode de nutrition des champignons saprophytes qui, après avoir sécrété des enzymes dans leur substrat, peuvent absorber, au travers de leur paroi, les molécules organiques simples ainsi libérées du substrat. En anglais : absorbotrophy. JORF du 14/06/2017.
Une absorptance est le rapport de l'énergie absorbée par un milieu matériel à l'énergie incidente. Ce nom est formé sur absorption par la substitution du suffixe -ance à -ion.
Une substance absorptive, un produit absorptif ont la faculté d'absorber. Ce terme scientifique (physique, chimie), attesté pour la première fois en 1834, est formé sur absorption.
Une absorptiométrie est une méthode d’évaluation de la densité minérale osseuse par mesure de l’absorption d’un rayonnement électromagnétique.
Une absorption est l'action d'absorber ; l'action par laquelle l'activité ou les idées d'une personne sont entièrement occupées ; un état qui en résulte. Ce nom, dérivé d'absorber, a d'abord été emprunté au latin chrétien absorptio au sens « engloutissement (de l'âme dans une passion) ». Datant du 16ème siècle comme terme religieux et au sens figuré, ce mot est passé dans la langue commune avec un sens propre qui, au 18ème siècle, est peu usité.
Une absorption anthropique de carbone est une absorption de dioxyde de carbone dans des puits de carbone naturels conservés ou aménagés par l’homme, ou dans des installations de captage et de stockage du CO2. Le terme « absorption anthropique de carbone » est parfois généralisé à certains gaz à effet de serre autres que le dioxyde de carbone, tel le méthane. En anglais : anthropogenic removal. Voir aussi : captage et stockage du CO2, compensation des émissions de gaz à effet de serre, décarbonation, faible émission de gaz à effet de serre (à), neutralité en matière de gaz à effet de serre, puits de carbone. JORF du 24/09/2019.
Une absorption sur trajet au limbe est, en physique de l'atmosphère, une absorption d'un rayonnement le long d'un trajet de sondage au limbe. En anglais : limb path absorption. Voir aussi : chemin au limbe, laser d'absorption différentielle, trajet de sondage au limbe. JORF du 22/09/2000.
Une malabsorption est un trouble du processus d'absorption des aliments à travers la paroi intestinale.
une diarrhée de malabsorption. Une non-absorption est le fait de ne pas absorber et son résultat. Une réabsorption est l'action de réabsorber.
Une absorptivité est la propriété qu'ont certains corps d'absorber les liquides, les gaz, ainsi que le pouvoir absorbant d'une surface. Ce nom est dérivé d'absorptif, avec le suffixe -ité.
Le verbe absoudre signifie pour un confesseur, remettre, au nom de Dieu, les péchés du pénitent par la formule et le geste de l'absolution ; pardonner les péchés, en parlant du jugement de Dieu après la mort ; pardonner, excuser, faire grâce, disculper ; déclarer innocent, acquitter ; renvoyer de l'accusation une personne coupable, mais dont le crime ou le délit n'est pas qualifié punissable par la loi. Ce verbe vient du latin absolvere « libérer (d'une obligation, d'une charge) » « libérer d'une accusation », spécialisé en latin chrétien au sens de « remettre les péchés ». Au 20ème siècle, la synonymie absoudre / acquitter est totale dans la langue commune, avec cependant, pour le premier, une certaine connotation religieuse.
j'absous, tu absous, il absout, nous absolvons, vous absolvez, ils absolvent ;
j'absolvais ; j'absolus ; j'absoudrai ; j'absoudrais ;
j'ai absout ; j'avais absout ; j'eus absout ; j'aurai absout ; j'aurais absout ;
que j'absolve, que tu absolves, qu’il absolve, que nous absolvions, que vous absolviez, qu’ils absolvent ;
que j'absolusse, qu’il absolût, que nous absolussions ; que j'aie absout ; que j'eusse absout ;
absous, absolvons, absolvez ; aie absout, ayons absout, ayez absout ;
(en) absolvant.
On peut continuer à écrire absous pour le participe passé.
Le verbe absoudre apparait au 10ème siècle à partir du latin absolvere « libérer d'une charge » d'où « libérer d'une accusation, d'un péché ». Du 11ème au 15ème siècles, on trouve deux radicaux différents, l'un conservant le préfixe latin ab-sol-, l'autre assimilant l'occlusive à la spirante : assol-.
Ce verbe présente aujourd'hui quatre radicaux différents : absou- aux trois premières personnes du présent, le participe passé (absous, absoute) où le d du radical disparaît ; absoud- pour l'infinitif et les temps formés sur lui, le futur et le conditionnel ; absolv- aux autres temps ; absol- au passé simple et à l'imparfait du subjonctif, j'absolus, j'absolusse.
En ancien français, on trouve plusieurs types de passé simple. La perte du passé simple a entraîné un alignement du participe passé sur les personnes les plus fréquentes du présent : absous au masculin singulier et pluriel, absoute au féminin. Toutefois, les rectifications orthographiques de 1990 proposent un alignement en dissout, dissoute, et de même pour les autres verbes en -soudre.
Il s'est produit au 16ème siècle une différenciation entre absous comme participe passé et absolu comme adjectif à partir du sens de parfait, complet, entier. Mais en ancien français, les deux formes sont concurrentes pour le verbe.
En savoir plus : site de Dominique Didier.
Une absoute est une absolution publique et solennelle qui, dans l'Église romaine, se donnait autrefois au peuple le Jeudi-Saint ou la veille du Jeudi-Saint ; une cérémonie faite notamment de prières terminant l'office des morts et se faisant autour du cercueil ou du catafalque, ou en dehors de l'office des morts (on lit des absoutes en Belgique). Ce nom vient de absolz, ancien participe passé d'absoudre. Absoute « absolution collective » attesté dans les dictionnaires à partir du 17ème siècle seulement a donc dû exister en même temps que absoute « absolution (individuelle) des péchés », disparu. Au 17ème siècle, absoute n'est plus défini que par « absolution collective », avec ou sans une valeur sacramentelle. Aux 19ème et 20ème siècles, les dictionnaires vont dans le même sens.
L'adjectif abstème qualifie une personne qui ne boit pas de vin. Une, un abstème est celle, celui qui ne consomme pas d'alcool. Ce mot vient du latin abstemius « qui s'abstient de boire du vin ». Ce terme religieux est devenu littéraire au 18ème siècle. Depuis le début du 20ème siècle, la plupart des lexicographes le signalent comme peu usité.
Une abstenante, un abstenant sont celle, celui qui ne vote pas. Ce nom n'est plus usité depuis le 20ème siècle. On emploie plus couramment les expressions les abstentions, le nombre des abstentions est de... qui caractérisent la nature de ces votes plutôt que les votants. On dit aussi abstentionniste pouvant désigner le partisan de cette façon de voter qui consiste à refuser de voter, ou celle, celui qui ne vote pas.
Le verbe s'abstenir signifie se priver d'une jouissance ; renoncer à intervenir dans une action, refuser de s'engager ; renoncer à prendre parti dans un débat ; s'interdire de prendre part à une délibération ou à un vote. S'abstenir de ... c'est s'interdire la jouissance que pourrait procurer une chose, une valeur, une personne ; s'interdire d'entreprendre une action, ou d'y participer. Ce verbe emprunté au latin abstinere « se priver de nourriture », en latin médiéval « se priver des plaisirs de la chair », est une réfection étymologique de astenir, une forme semi-savante, ces deux formes ayant subi l'influence de tenir (voir ce mot) ; à comparer avec soi atenir (12ème et 13ème siècles) « s'abstenir, se retenir ». Ce verbe porteur d'une notion fondamentale du vocabulaire stoïcien (sustine et abstine) et chrétien dont le contenu sémantique s'est réparti entre les deux substantifs correspondants abstention et abstinence. Par delà une multiplicité d'emplois déjà anciens et une multiplicité de constructions elle aussi ancienne mais qui s'est réduite à deux constructions actuelles (s'abstenir de ou s'abstenir), la valeur originelle de « (se) tenir à l'écart » se retrouve partout.
je m'abstiens, tu t'abstiens, il s'abstient, nous nous abstenons, vous vous abstenez, ils s'abstiennent ;
je m'abstenais ; je m'abstins ; je m'abstiendrai ; je m'abstiendrais ;
je me suis abstenu(e) ; je m'étais abstenu(e) ; je me fus abstenu(e) ; je me serai abstenu(e) ; je me serais abstenu(e) ;
que je m'abstienne, que tu t'abstiennes, qu’il s'abstienne, que nous nous abstenions, que vous vous absteniez, qu’ils s'abstiennent ;
que je m'abstinsse, qu’il s'abstînt, que nous nous abstinssions ; que je me sois abstenu(e) ; que je me fusse abstenu(e) ;
abstiens-toi, abstenons-nous, abstenez-vous ; sois abstenu(e), soyons abstenues, soyons abstenus, soyez abstenu(e)(es)(s) ;
(en) s'abstenant.
Une abstention est un acte ou une attitude d'une personne s'interdisant volontairement d'user de quelque chose ou de faire quelque chose ; l'attitude d'une personne s'interdisant la jouissance que pourrait lui procurer une chose, une valeur, une habitude, etc. ; un refus d'agir ou de participer à une action, d'y intervenir ; l'attitude d'une personne s'interdisant de se prononcer, de prendre parti ; le non-exercice d'un droit ou d'une fonction ; dans sa définition la plus extensive, le fait de ne pas participer aux consultations électorales organisées par une autorité publique, quelles qu’en soient les raisons (en savoir plus : Dicopart). Ce nom est emprunté au bas latin abstentio. À l'origine, ce terme du vocabulaire religieux a concurrencé abstinence. En tant que terme juridique apparu au 16ème siècle, le mot a subsisté avec de nombreuses acceptions (abstention d'héritier, de juge, etc.). En droit ancien, il désigne un usage actuellement disparu. Il n'est entré dans la langue commune qu'au 19ème siècle.
Un abstentionnisme est le phénomène consistant en ce que, volontairement ou de fait, un certain nombre de citoyens ne font pas usage de leur droit de vote ; une doctrine qui prône une attitude d'abstention.
Une, un abstentionniste est celle, celui qui s'abstient de faire usage de son droit de vote ou qui pratique l'abstention dans un autre domaine. L'adjectif abstentionniste qualifie une personne qui s'abstient de faire usage de son droit de vote ou qui pratique l'abstention dans un autre domaine.
Une abstentionnite est une tendance, considérée comme une maladie du corps social, à pratiquer l'abstention.
Une préparation abstergente, un médicament abstergent servent à absterger. Un abstergent est un produit utilisé en médecine pour enlever les matières visqueuses et putrides. Ce motest emprunté à abstergens, le participe présent du latin abstergere, voir absterger. Les abstergents sont remplacés par les détergents (improprement nommés détersifs), une détersion étant une élimination des éléments étrangers ou endogènes telles que structures cellulaires et tissulaires nécrosées présentes dans un foyer inflammatoire.
Le verbe absterger signifiait nettoyer un organe, une plaie, un ulcère avec un abstergent. S'absterger signifiait se nettoyer ou se purifier. Ce verbe est emprunté au latin abstergere « essuyer [une partie du corps, une blessure] » « essuyer la saleté, une sécrétion du corps humain : pleurs, sang, sueur ».
j'absterge, tu absterges, il absterge, nous abstergeons, vous abstergez, ils abstergent ;
j'abstergeais ; j'abstergeai ; j'abstergerai ; j'abstergerais ;
j'ai abstergé ; j'avais abstergé ; j'eus abstergé ; j'aurai abstergé ; j'aurais abstergé ;
que j'absterge, que tu absterges, qu'il absterge, que nous abstergions, que vous abstergiez, qu'ils abstergent ;
que j'abstergeasse, qu'il abstergeât, que nous abstergeassions ; que j'aie abstergé ; que j'eusse abstergé ;
absterge, abstergeons, abstergez ; aie abstergé, ayons abstergé, ayez abstergé ;
(en) abstergeant.
je m'absterge, tu t'absterges, il s'absterge, nous nous abstergeons, vous vous abstergez, ils s'abstergent ;
je m'abstergeais ; je m'abstergeai ; je m'abstergerai ; je m'abstergerais ;
je me suis abstergé(e) ; je m'étais abstergé(e) ; je me fus abstergé(e) ; je me serai abstergé(e) ; je me serais abstergé(e) ;
que je m'absterge, que tu t'absterges, qu'il s'absterge, que nous nous abstergions, que vous vous abstergiez, qu'ils s'abstergent ;
que je m'abstergeasse, qu'il s'abstergeât, que nous nous abstergeassions ; que je me sois abstergé(e) ; que je me fusse abstergé(e) ;
absterge-toi, abstergeons-nous, abstergez-vous ; sois abstergé(e), soyons abstergées, soyons abstergés, soyez abstergé(e)(es)(s) ;
(en) s'abstergeant.
Une médecine abstersive, un (remède) abstersif sont utilisés pour nettoyer.
Une abstersion est l'action ou l'effet de remèdes abstergents.
Une abstinence est l'action de se priver de certains biens matériels ou de certains plaisirs. Ce nom est emprunté au latin abstinentia, dérivé de abstinere, voir s'abstenir). Ce nom dans le sens « action de s'interdire un acte » n'a pas survécu au-delà du 18ème siècle et a été supplanté par abstention. Dans le sens « action de s'interdire l'usage de quelque chose ». qui s'est maintenu jusqu'à nos jours, le mot apparait d'abord appliqué au domaine de la morale ou de la religion ; il s'étend ensuite à d'autres domaines particuliers, comme la médecine et l'histoire naturelle et se trouve également employé comme terme général. Dans le vocabulaire technique de la psychanalyse, le mot est attesté pour la première fois en 1915.
L'adjectif abstinent, abstinente, qualifie celui, celle qui se prive de certains biens matériels ou de certains plaisirs. Une abstinente, un abstinent se privent de certains biens ou plaisirs. On a aussi utilisé ce nom pour ceux qui s'abstiennent de voter dans les élections. Ce mot est emprunté au latin abstinens (participe présent de abstinere, voir s'abstenir) « modéré, réservé », et en latin chrétien « qui s'abstient de certaines jouissances ». Comme adjectif, il ne possède qu'un seul sens depuis le 12ème siècle jusqu'à nos jours. Toutefois l'emploi de l'adjectif suivi d'un complément semble aujourd'hui disparu. En tant que substantif, on le trouvait employé soit comme terme général, soit comme terme de l'histoire ecclésiastique, de la médecine ou de la politique. Dans ce dernier emploi le mot tend à être supplanté par abstentionniste.
Le nom anglais abstract attesté au sens de « résumé » a désigné une analyse succincte d'un ouvrage. Des abstracts étant un recueil d'analyses documentaires.
Un génie abstracteur, un moraliste abstracteur abstraient, se plaisent à abstraire. Un abstracteur désignait une personne dont l'esprit est porté aux abstractions. Ce mot est dérivé d'abstraction avec le suffixe -eur, ou est emprunté au latin médiéval abstractor.
Un abstracteur de quintessence désignait un alchimiste qui extrait la cinquième essence ou partie subtile d'un corps, ou un philosophe, un critique, un écrivain, etc. qui se complait jusqu'à l'excès aux abstractions, aux raisonnements subtils.
Une opération mentale abstractive, un procédé abstractif consistent à former des abstractions. Un concept abstractif ou un terme abstractif sont le résultat de l'action d'abstraire, sont formés par abstraction ou servent à exprimer des abstractions. Ce mot, un des nombreux termes techniques créés au 18ème siècle, est dérivé du radical d'abstraction ou est emprunté au latin médiéval abstractivus « qui pratique l'abstraction ». La synonymie abstrait-abstractif a été indiquée.
A. Une abstraction est une opération intellectuelle, spontanée ou systématique, qui consiste à abstraire ; le pouvoir, la faculté d'abstraction ; un usage méthodique de ce pouvoir. Faire abstraction de ... c'est ne pas en tenir compte.
B. Une abstraction est le résultat de l'action d'abstraire ; une idée ou une représentation abstraite ; une idée ou une représentation de la réalité, à la limite sans correspondance avec l'objet. Les abstractions sont, en philosophie, les universaux.
C. L'abstraction est l'ensemble de ce qui est abstrait ; le caractère de ce qui est abstrait, notamment dans les arts.
D. Une abstraction désignait l'état d'une personne qui s'éloigne de la société de nos semblables et se plonge dans une solitude absolue ; un état de rêverie prolongée et plus ou moins pathologique ; l'état d'une personne ou d'un mode de vie isolé, réellement ou par la pensée, de son entourage.
Ce nom est emprunté au bas latin abstractio. Le sens premier « action d'extraire », n'apparait dès les origines que dans les emplois particuliers.
On a lu abstractiser signifiant rendre abstrait, considérer d’un point de vue abstrait.
On a lu abstractivement : d'une manière abstractive ; abstractivement de : abstraction faite, en ne tenant pas compte de. Cet adverbe, dérivé d'abstractif, abstractive, avec le suffixe -ment, est aujourd'hui sorti de l'usage.
Une abstractivité est l'aptitude à abstraire ainsi que le caractère des personnes ayant cette aptitude. Ce nom est dérivé d'abstractif, avec le suffixe -ité.
La locution latine in abstracto signifie de façon abstraite, sans tenir compte de la réalité des faits, sans considérer un cas particulier d'expérience.
Le verbe abstraire signifie isoler, par l'analyse, un ou plusieurs éléments du tout dont ils font partie, de manière à les considérer en eux-mêmes et pour eux-mêmes ; dégager d'un ensemble complexe les traits communs aux éléments ou aux individualités qui le composent. S'abstraire de ... c'est s'isoler par la pensée des choses ou des évènements environnants, notamment sous l'empire d'une préoccupation dominante dans laquelle l'esprit se laisse absorber. Ce verbe est emprunté au latin abstrahere, avec adaptation d'après traire. Dès son apparition dans la langue au 14ème siècle, le verbe abstraire se présente sous sa forme actuelle, mi-savante, le préfixe étant calqué sur celui du latin abstrahere, alors que le radical est celui du verbe traire, de formation populaire. À noter pour le participe passé de ce verbe la forme abstraict est encore attestée à la fin du 16ème siècle. Dès le début du 18ème siècle, ce verbe est reconnu comme défectif, mais les dictionnaires ne s'accordent pas sur l'ensemble du paradigme existant. L'histoire de ce verbe se caractérise par la disparition rapide (dès le 16ème siècle) du sens premier, concernant les séparations quasi physiques que l'on peut opérer entre des réalités, qui par définition ont une existence propre (choses matérielles, personnes, composantes des unes et des autres comme le corps et l'esprit), le développement d'un sens figuré, intellectuel, issu de la scolastique, concernant non les « réalités » mais les « abstractions » qui n'existent que par le travail de l'esprit. Dès le 17ème siècle, les dictionnaires de l'usage ne connaissent plus abstraire que comme terme de philosophie, terme dogmatique et terme didactique. Ensuite, il s'impose comme terme de philosophie et de mathématiques.
j'abstrais, tu abstrais, il abstrait, nous abstrayons, vous abstrayez, ils abstraient ;
j'abstrayais ; ; j'abstrairai ; j'abstrairais ;
j'ai abstrait ; j'avais abstrait ; j'eus abstrait ; j'aurai abstrait ; j'aurais abstrait ;
que j'abstraie, que tu abstraies, qu'il abstraie, que nous abstrayions, que vous abstrayiez, qu'ils abstraient ;
; que j'aie abstrait ; que j'eusse abstrait ;
abstrais, abstrayons, abstrayez ; aie abstrait, ayons abstrait, ayez abstrait ;
(en) abstrayant.
je m'abstrais, tu t'abstrais, il s'abstrait, nous nous abstrayons, vous vous abstrayez, ils s'abstraient ;
je m'abstrayais ; ; je m'abstrairai ; je m'abstrairais ;
je me suis abstraite, je me suis abstrait ; je m'étais abstraite, je m'étais abstrait ; je me fus abstraite, je me fus abstrait ; je me serai abstraite, je me serai abstrait ; je me serais abstraite, je me serais abstrait ;
que je m'abstraie, que tu t'abstraies, qu'il sabstraie, que nous nous abstrayions, que vous vous abstrayiez, qu'ils s'abstraient ;
; que je me sois abstraite, que je me sois abstrait ; que je me fusse abstraite, que je me fusse abstrait ;
abstrais-toi, abstrayons-nous, abstrayez-vous ; sois abstraite, sois abstrait, soyons abstraites, soyons abstraits, soyez abstraite(s), soyez abstrait(s) ;
(en) s'abstrayant.
L'adjectif abstrait, abstraite, qualifie ce qui relève de l'abstraction ; ce qui procède par abstraction ; ce qui a un haut degré de généralité ; ce qui traduit des idées abstraites ; en savoir plus : CNRTL. Il qualifiait aussi celui qui use d'abstractions dans son langage ; dont la pensée se complait dans l'abstraction ; qui s'isole, par la pensée, du monde environnant ; qui est indifférent à ce qui se passe autour de lui ; qui est distrait. Des entités vivantes abstraites, des êtres abstraits se conçoivent sans contenu concret. L'abstrait est ce qui a les caractères de la pensée ou de l'expression abstraite. Ce mot est emprunté au latin abstractus, participe passé de abstrahere. À l'origine, ce mot avait deux orthographes : abstract / abstrait employées indifféremment ; puis ces orthographes ont donné deux mots, mais dont les sens étaient assez mal définis.
L'adverbe abstraitement signifie d'une manière abstraite.
L'adjectif abstrayant, abstrayante, qualifiant celui, celle qui aime à abstraire, est un néologisme du 19ème siècle.
L'adjectif abstrus, abstruse, qualifie ce qui est difficile à comprendre, à pénétrer ; ce dont l'œuvre est difficile à interpréter ou à comprendre. Ce mot dont le sens n'a pas varié, est emprunté au latin abstrusus, participe passé de abstrudere « cacher ».
Une abstrusion est le caractère de ce qui est abstrus ou une chose abstruse. Ce nom est dérivé d'abstrus d'après les substantifs abstraits en -ion empruntés au latin.
L'adjectif absurde qualifie ce qui est est manifestement et immédiatement senti comme contraire à la raison au sens commun ; quelqu'un qui agit, se comporte, juge d'une manière non conforme aux lois ordinaires de la raison ; ce qui résiste à une interprétation rationnelle, n'a pas de sens ; ce qui renferme une contradiction. L'absurde est ce qui peut être qualifié d'absurde. Ce mot est emprunté au latin absurdus dont le sens primitif semble être « dissonant », d'où « hors de mise, contraire au sens commun », avec l'influence possible du français sourd (en ancien français sort) sur les anciennes formes absorde et absourde (à comparer avec le latin médiéval absurdus).
L'adverbe absurdement signifie d'une manière absurde.
L'adjectif absurdifiant, absurdifiante, qualifie ce qui rend absurde.
L'absurdisme est un courant littéraire, esthétique, philosophique, qui place l'absurde, la dérision au centre de sa réflexion, de son expression. L'adjectif absurdiste se rapporte à l'absurdisme.
Une absurdité est le caractère ou le sentiment de ce qui est absurde, contraire à la raison ; une chose, une idée, un raisonnement, une parole, un comportement, une action absurde, produit d'une intelligence ou d'une imagination absurde.
La locution latine ab absurdo, véhiculée par la scolastique, est passée en français où logiciens et mathématiciens l'employaient constamment pour "en partant d'un principe absurde". Le calque par l'absurde a été employé au début du 18ème siècle quand les mathématiciens et les philosophes se sont mis à écrire en langue vulgaire ; cette substitution s'est achevée au 19ème siècle.
Abuja est la capitale du Nigéria. les habitants sont les Abujanaises et les Abujanais.
Un abus est l'action d'abuser d'un bien ; le résultat de l'action d'abuser ; une injustice introduite et fixée par coutume.
Littéralement le mot "abus" se réfère à l'usage excessif d'un droit ayant eu pour conséquence l'atteinte aux droits d'autrui. Dans les textes juridiques relatifs aux relations du droit privé et du droit public, on trouve cette acception dans des expressions telles que "abus de droit", "abus de pouvoirs", "abus de position dominante", "abus de biens sociaux" et "clause abusive". En savoir plus : Dictionnaire du droit privé, de Serge Braudo
Le Dictionnaire historique du français québécois indique qu'un abus physique est un mauvais traitement à l’égard d’une personne en position d’infériorité (par exemple, un enfant, une personne âgée), un acte par lequel on l’exploite. Un abus sexuel est un acte par lequel on exploite l’état d’infériorité d’une personne pour en obtenir des faveurs d’ordre sexuel.
Le nom (un) abus est emprunté au latin abusus, un terme juridique au sens de « utilisation des choses fongibles ». Le sens « mauvais usage, usage immodéré » est exprimé en latin classique par abusio que abusus a concurrencé. Depuis son apparition au 14ème siècle, abus s'est maintenu avec une grande stabilité dans son sens premier « usage immodéré, mauvais de » ; la notion de « usage excessif » présente dans le mot, semble-t-il, depuis l'origine., n'apparait nettement dans les dictionnaires que depuis le 19ème siècle. De là vient l'expression familière il y a de l'abus. On constate un élargissement du champ d'application de ce mot au cours des siècles, spécialement dans le domaine juridique (attesté au 16ème siècle). Au 19ème siècle apparaissent les notions d'abus de pouvoir, abus de confiance, abus de jouissance, abus de droit, etc. Dès le 15ème siècle, abus a été employé absolument et a désigné le résultat d'un usage mauvais, immodéré ou excessif ; c'est ainsi qu'il a pris le sens de « erreur », de « tromperie » et enfin de « usage mauvais qui s'est établi ». Abus « erreur » a connu une très grande vitalité ; au début du 20ème siècle, il est considéré comme vieilli. Abus « tromperie » n'apparait qu'au 16ème siècle et semble avoir connu une vitalité moins grande que le précédent ; il semble n'être plus employé que dans l'expression proverbiale le monde n'est qu'abus et vanité. Il disparait complètement au 20ème siècle. Au 17ème siècle, probablement, abus prend le sens de « usage mauvais, coutume mauvaise qui se sont établis », toujours issu du sens premier, mais, jusqu'à la fin du 18ème siècle, les dictionnaires ne le distinguent pas nettement de celui-ci, malgré les exemples qu'ils en donnent : Il faut distinguer entre un usage reçu, et un abus qui s'est introduit. C'est le seul emploi absolu d'abus qui subsiste.
Un abusage est une formation d’éraflures à la surface d’objets en verre, qui est due au frottement de ces objets entre eux ou se produit au contact des équipements de conditionnement ou de manutention. En anglais : scuffing. JORF du 25/04/2014. On peut supposer que ce nom est formé de ab-, user, -age.
L'adjectif abusant, abusante, peut indiquer que quelqu'un abuse d'un droit ou est excessif.
C'est abusé, c'est exagéré, c'est excessif. C'est abuser, c'est exagérer, c'est dépasser les limites.
Le nom (un) abusement, l'action d'abuser, dérivé d'abuser avec le suffixe -ment, vivant en ancien français et jusqu'au début du 17ème siècle, semble sorti de l'usage malgré sa résurgence au 20ème siècle dans l'œuvre de Péguy.
Le verbe abuser (de) signifie user mal ou avec excès d'un bien ; abuser de la bonté ou de la patience de quelqu'un ; violer quelqu'un. Sans complément direct, ce verbe signifie exagérer dans l'usage d'une possibilité, d'une liberté, et comme terme juridique, consommer, détruire. Abuser quelqu'un c'est l'induire en erreur, le tromper (ce sens est apparu au 16ème siècle). Le verbe s'abuser signifie faire erreur, se tromper. Ce verbe, dérivé d'abus, a été fait sur user, d’après le latin abuti, « se servir de quelque chose jusqu’au bout ». Si, depuis l'origine, l'idée de « user avec excès » est sous-jacente à l'idée principale « user mal », elle n'est clairement exprimée que depuis la fin du 19ème siècle et semble avoir actuellement une place prépondérante, particulièrement dans l'emploi absolu du verbe. Cet emploi absolu, attesté isolément au 14ème siècle, disparait de la documentation pour ne reparaitre qu'au 19ème siècle, simultanément dans la langue courante où il connait une assez grande vitalité, et dans la langue juridique. Aux 16ème et 17ème siècles, on note l'emploi d'abuser au sens de « interpréter mal ».
Une abuseuse est celle qui abuse, qui trompe, parfois une séductrice et une rapineuse ; un abuseur est celui qui abuse, qui trompe, parfois un séducteur et un rapineur. Ce nom est dérivé d'abuser avec le suffixe -eur ou est un calque du latin médiéval abusor, « qui male, illicite utitur », de même sens.
L'adjectif abusif, abusive, indique que quelque chose ou son usage constituent un abus, ou que c'est trompeur. D'où l'adverbe abusivement, de manière abusive. L'adjectif abusif est emprunté au latin abusivus « qui est le fait d'un mauvais usage » (abusiva appellatione) fréquemment employé dans un contexte grammatical, « qui constitue un abus » en latin médiéval. Le sens « qui induit en erreur (s'agissant d'un inanimé) » non attesté en latin, est issu d'abuser. Abusif, « qui constitue un abus », s'est maintenu avec une grande stabilité depuis son apparition dans la langue. Attesté comme terme de grammaire au 14ème siècle puis comme terme juridique au 16ème siècle, il conserve ces deux caractéristiques dans la plupart des dictionnaires et ne semble avoir été employé de façon plus générale que depuis la fin du 19ème siècle.
Particulièrement au Québec, abuser (de) quelqu'un signifie profiter de la position d’infériorité, de faiblesse physique, de vulnérabilité d’une personne (par exemple, un mineur, une personne âgée) pour la maltraiter, l’exploiter ; le malmener en paroles ; profiter de sa position d’autorité, de son ascendant ou de sa supériorité physique sur une personne pour l’entrainer à des activités à caractère sexuel. D'où une personne âgée abusée, un enfant, un adolescent abusé, qu’on a abusé(e). Une abuseuse ou un abuseur est une personne qui commet un abus physique ou sexuel. Une personne abusive, un parent abusif commettent un abus physique ou sexuel. Voir le Dictionnaire historique du français québécois.
Le verbe désabuser (faire perdre des illusions ; détromper ; désenchanter) est dérivé d'abuser, d'où désabusé, un désabusement.
un abusus : un droit de vendre, de détruire le bien dont on est propriétaire.
Le verbe abuter signifiait toucher par le bout ; viser un but ; en savoir plus : CNRTL. Ce verbe, qui connait un sémantisme riche et varié au Moyen Âge, s'appauvrit au cours des siècles et ne conserve aujourd'hui qu'un sens très restreint. Les nombreux sens se regroupent sous l'idée de but, terme, fin, extrémité et sous l'idée de contact (par une extrémité) et d'association, d'assemblage. Les verbes abuter (dérivé de but avec le préfixe a-) et abouter (dérivé de bouter ou de bout selon les sens, avec le préfixe a-) sont très proches au point de vue sémantique et ont pris quelquefois des sens très voisins et même identiques, particulièrement dans l'ancienne langue.
Un abutilon est une plante. Ce nom vient du latin scientifique abutilon indicum, adaptation de l'arabe abū tilūn, mot forgé par le philosophe arabe Avicenne.
En abime signifie, au point central de l'écu, qu'une pièce ou une figure est placée de telle façon que les autres pièces ou figures ne sont ni chargées, ni même touchées par elle et qu'elles apparaissent en relief, celle en abime étant située comme au fond.
Une mise en abyme ou mise en abime est un procédé artistique ou littéraire qui consiste à répéter un élément à l'intérieur d'éléments similaires.
L'adjectif abyssal, abyssale, qualifie ce qui est caractéristique d'un abime, d'un abysse ; ce qui est d'une profondeur non mesurable, comparable à celle d'un abime, d'un abysse ; ce qui appartient, ce qui est propre aux couches les plus profondes, c'est-à-dire les plus anciennes et les moins connues de la personnalité humaine. Le pluriel est abyssaux, abyssale. Ce mot est dérivé du latin chrétien abyssus « abime, abîme », attesté au sens propre de « espace immense, s'étendant entre le ciel et la terre et habité par Dieu », un emploi figuré fréquent en latin chrétien en relation avec hominum, judicia, consilium, cor, conscientia, corruptio... En rapport avec le substantif abime, abîme et après avoir éliminé abîmeux et abismal, abyssal a eu d'abord et surtout un emploi religieux. D'autres emplois sont possibles , mais ces emplois ont subi l'influence d'abysse. En rapport avec le substantif technique abysse, abyssal a pris à la fin du 19ème siècle, un sens technique en océanographie. Cet emploi second s'est imposé comme un sens propre. On remarque la spécialisation d'abyssal pour la faune, les sédiments et le relief des grandes profondeurs océaniques, et d'abyssique, un terme technique du 19ème siècle. Au début du 20ème siècle, abyssal a été utilisé pour désigner les recherches ayant pour objet l'exploration de l'inconscient. Associé à psychologie, il devient synonyme de psychanalyse ou psychologie des profondeurs. Le nom (un) abime vient du latin chrétien abyssus qui a servi, au 19ème siècle, à former le mot abysses, le singulier, un abysse, étant parfois employé pour un abime.
L'adjectif hypo-abyssal, hypo-abyssale, est relatif à de très grandes profondeurs. Le pluriel est hypo-abyssaux, hypo-abyssales.
Les abysses sont les régions les plus profondes des mers et des océans. Un abysse désignait un abime. Ce nom est emprunté au latin chrétien abyssus attesté depuis le 4ème siècle au sens « profondeur de la mer », attesté fréquemment au même sens en latin médiéval. Ce terme technique du vocabulaire de l'océanographie est entré tardivement dans la langue sous la forme plurielle, et s'emploie aussi au singulier.
Un terrain abyssique constituait les abysses des fonds océaniques anciens.
L'abyssobenthos est l'ensemble des organismes qui vivent à la surface ou dans les sédiments du plancher abyssal.
Une zone abyssopélagique est située à une profondeur comprise entre 2000 et 6500 m, la faune abyssopélagique y vit. Ce mot, composé d'abysse et de pélagique, semble être un néologisme d'auteur. Il risque de prêter à confusion : en effet, abysso- (abysse, abyssal) évoque la zone abyssale ou zone des eaux profondes, et -pélagique caractérise traditionnellement la zone de surface de haute mer ; entre la zone pélagique et la zone abyssale s'étend la zone bathyale : -pélagique fonctionne ici comme un suffixe formateur désignant la mer envisagée dans sa structure verticale.
Les dérivés abyssin et abyssinion sont aussi cités : CNRTL.
elle est abyssine ou abyssinienne, il est abyssin ou abyssinien : elle, il est de l'Abyssinie.
une Abyssine ou Abyssinienne, un Abyssin ou Abyssinien
un (chat) abyssin
un zébu abyssin
L'abyssin est un idiome.
L'abyssinique est la branche de la famille sémitique qui comprend les dialectes de l'abyssinien.
abyssique, abyssobenthos, abyssopélagique : voir abysse (ci-dessus).
Un abzyme est un anticorps se comportant comme l'enzyme catalysant une réaction, généralement d’hydrolyse, portant sur la molécule hapténique ou antigénique liée à son site spécifique.