1. A est la première lettre de l'alphabet, un a est un exemplaire de cette lettre.
De A à Z, depuis A jusqu'à Z signifie du début à la fin.
Phonétiquement, A est une voyelle centrale très ouverte et facile à articuler, ce qui explique peut-être qu’on la retrouve dans toutes les langues et qu’elle soit un des tout premiers sons prononcés par les enfants. Il fut un temps où l’on estimait d’ailleurs que cela justifiait sa place de tête dans les alphabets [...]
L’ancêtre le plus lointain connu du A est en effet un hiéroglyphe égyptien représentant une tête de vache : il ne notait pas alors une voyelle (l’équivalent de notre son [a] était noté par un faucon) mais une aspiration sans doute assez proche de celle notée par le h placé à l’initiale des mots allemands. Les Phéniciens empruntèrent ce signe, mais ils le couchèrent sur le côté. Les alphabets sémitiques anciens l’empruntèrent à leur tour. C’est aussi aux Phéniciens que les Grecs empruntèrent ce A, en lui donnant encore un quart de tour et en en faisant le son vocalique que nous connaissons aujourd’hui. A, dorénavant appelé « alpha », était donc devenu une voyelle et notre pauvre vache avait désormais la tête à l’envers (pour la retrouver, il n’est que de retourner ce A et de tracer deux points qui figureront les yeux dans la partie fermée par la barre horizontale). À l’article alpha de son Dictionnaire, Littré rappelle d’ailleurs cette signification dans la notice étymologique : « Alpha, du grec alpha, de l’hébreu aleph, qui est la première lettre de l’alphabet hébreu et qui signifie “bœuf” ». Et il conclut ainsi : « Aleph et [le grec] elaphos, “cerf”, ont la même origine. » Cette étymologie a été par la suite invalidée, mais le rapprochement entre le bœuf et le cerf, d’une part, et les noms alpha et elaphos, d’autre part, était tentant, le cerf n’étant, après tout, qu’un ruminant particulièrement bien encorné.
En savoir plus : Académie française.
2. j'ai, tu as, elle a, il a, on a, nous avons, vous avez, elles ont, ils ont (verbe ou auxiliaire avoir).
Le verbe avoir vient du latin habere « tenir, occuper » « habiter » « se tenir » « posséder » « avoir en son pouvoir ».
1. Mots avec à : à ; çà et là ; ah çà ! en deçà de ; deçà ; déjà ; delà ; au delà de ; l'au-delà ; par-delà ; holà ! mettre le holà ; là ; là-bas, là-haut ; celui-là, celle-là, ceux-là, celles-là ; cet objet-là ; une pietà ; revoilà ; voilà.
2. La préposition : Elle va à Reims. Elle fait du tir à l'arc. À qui parles-tu ? Il commence à chanter.
Il convient d'employer l'italique si l'on veut marquer le caractère latin de ces locutions : à capella / a cappella, a capella, à contrario / a contrario, à fortiori / a fortiori, à maxima, à minima / a maxima, a minima, à postériori, à posteriori, à priori / a posteriori, a priori.
à / dans :
Sa maison est à deux kilomètres du village. Il habite à vingt minutes du village.
Dans deux kilomètres vous arriverez au village. Dans six cents mètres, tournez à droite. Dans vingt minutes, vous serez au village.
à / chez :
La préposition chez s’emploie pour signifier « dans le local professionnel, le commerce de quelqu’un », alors que devant un nom générique de lieu, on recourt plutôt à la préposition à. On constate toutefois que, lorsque la préposition précède le nom d’une entreprise explicitement nommée, il y a souvent une hésitation entre les prépositions chez et à.
à / en :
Certaines langues, comme le latin, le grec ancien, l’allemand ou l’anglais, sont synthétiques. Le français est plus analytique, c’est-à-dire qu’il recourt volontiers aux prépositions. Notre langue en compte une trentaine et leur emploi en est une des caractéristiques fortes. Certaines de ces prépositions sont très utilisées, comme pour, à, de ; d’autres sont vieillies, comme ès, lez, jouxte, ou régionales, comme endéans, et s’évanouissent au profit d’autres, plus fréquentes. Il serait bon de conserver ces vestiges du passé, mais plus encore d’éviter que certaines prépositions ne deviennent hégémoniques, comme cela semble être le cas pour en. On rappellera donc que, s’il est parfaitement possible de mettre des fruits ou des livres en caisse ou en caisses, ou de faire pousser des lauriers, des orangers en caisse, c’est à la caisse que l’on passe quand il s’agit de régler ses achats. D’autre part, si certains tours un peu désuets comme en l’église, en la cathédrale sont encore en usage, on évitera les formes comme en mairie ou en préfecture. En savoir plus : Académie française.
Le Dictionnaire des belgicismes indique des usages particuliers de cette préposition, pas seulement en Belgique :
à rue, à route, à chemin : donnant sur la rue, la route, le chemin.
la femme, l’homme à la bière, au lait, au mazout,... : l'homme, la femme qui vend, qui livre de la bière, du lait, du mazout,...
habillé ou déguisé à (femme) : habillé ou déguisé en (femme).
sonner à messe, à vêpres, sonner la messe, les vêpres.
sonner à mort, sonner le glas.
prendre un enfant à bras, à dos : le prendre dans ses bras, sur son dos.
à fait que, fait à fait que, fait à mesure que : à mesure que.
fait à fait : au fur et à mesure.
couper à morceaux : couper en morceaux.
mettre à place : mettre en place.
à la place de se plaindre : au lieu de se plaindre.
taper au pouf : au hasard.
à peu près : juste convenable, acceptable sans plus, qui pourrait convenir.
être à là près de, à l’après de, à l’à près de : ne pas (en) être à telle chose près.
sous la date de : à la date de.
tourner à rien : dépérir ; dégénérer.
Le préfixe a- a pour variante la forme ad- dans un nombre restreint de mots : adjacent(e), adjoindre, adjuger, admettre. Cette forme est reprise de nos jours (bien que très rarement) dans certains néologismes techniques comme adsorber.
Le préfixe a- subsiste essentiellement dans les mots composés de formation ancienne, dont plusieurs sont toutefois en voie de disparition : accourcir, alentir, apetisser, assauvagir, assoter. Il est souvent remplacé ou concurrencé par ra-, où r- a une valeur intensive : rabaisser, ralentir, rabattre, raccrocher... Comme néologisme, on ne relève que amocher « rendre moche, abimer ».
Beaucoup de créations en a- ne sont plus guère analysées de nos jours : accaparer, accomplir, acheter, acquiescer, adapter, admirer, affecter, affrioler, affubler, agglomérer, ajouter, ablution, accastillage, accointance, admonestation, adversaire, affection.
a- est fortement concurrencé en français moderne par le préfixe en-, les suffixes -ifier et -iser.
En français moderne le préfixe a- ne s'accole qu'à des mots commençant par une consonne. Les radicaux commençant par une voyelle lui préfèrent le préfixe en- (enorgueillir). a- entraine souvent le redoublement de la consonne initiale du mot de base.
Le préfixe a- se combine avec le préfixe ré- : réaccoutumer, réadapter, réadmettre, réaffirmer, réajuster mais aussi rajuster, réapparaitre, réapprovisionner, réarranger, réarrangement, réassigner, réassortir.
Beaucoup plus nombreux sont les exemples où a- se combine avec la forme abrégée du préfixe re- (qui n'exprime pas l'itération) : rabattre, raccompagner, raccourcir, raffiner, raffoler, rajuster, ralentir, rallonger, ramasser, ramener, ramollir, rapetisser, rapprocher, rassembler, rassurer, ravitailler, raviver.
L'alliance de r- et de a- entraine souvent des spécialisations sémantiques : affiner, raffiner ; affoler, raffoler ; assurer, rassurer.
a- peut également se combiner avec le préfixe dés- : désacclimater, désaccoutumer, désagrément, désapparier, désappointer, désapprouver.
a-, d'origine grecque, signifie « sans » « privé de ». La plupart des dérivés appartiennent au vocabulaire technique.
acardiaque, acataphasie, acéphale, acéphalie, adynamie, agrammatisme, agraphie, aleucémique, alexie, anergie, anorganique, aphasie, anonyme, anormal, apolitique, atypique, achromatique, apesanteur, asymétrique, acotylédone, acyclique, amitose, aptère...
Ce préfixe s'écrit a- devant une consonne dont il n'entraine jamais le redoublement : abiotique, acardiaque, acéphale, achromatique, acotylédone, acyclique, adynamie, agrammatisme, agraphie, aleucémique, alexie, alogique, amoral, anormal, apolitique, asymétrie, etc. Il devient an- devant une voyelle : anencéphale, anérétisme, anergie, anorganique, anorthographie, etc.
Le préfixe a- privatif s'accole de préférence aux adjectifs : acyclique, alogique, amoral, atypique, etc. plus rarement à des substantifs : acotylédon, agrammatisme, agraphie.
Dans alogique (« qui ne tombe pas sous les exigences de la logique ») et amoral (« qui est moralement neutre »), le préfixe est commutable avec in- qui signifie « contre, qui va contre... » (illogique « qui va contre la logique, incohérent », immoral « qui viole la morale, qui va à l'encontre de la morale ») ; in- sert à nier et à manifester une réaction contre ce qui est établi, a- exprime la passivité à l'égard de ce qui est, il signifie « qui reste étranger à..., qui est sans rapport avec... ». Cependant, dans quelques néologismes, il se rapproche du sens de anti- (asocial « qui ne peut pas ou ne veut pas s'adapter à la vie sociale » ; asyndical « qui est étranger au..., qui va à l'encontre du syndicalisme ») et dans le vocabulaire de la médecine : abiotique « contraire à la vie ».
L'Aa est un fleuve de France.
À Hawaï, la surface d'une coulée de lave aa est formée de blocs.
L'adjectif aalénien, aalénienne, indiquant que la formation date de l'ère secondaire ou mésozoïque, est dérivé du nom de la ville d'Aalen, en Bade-Wurtemberg, un land d'Allemagne. L'aalénien est l'étage supérieur du système jurassique inférieur.
Les Aârouch ou Aârchs, c'est un mouvement citoyen en Kabylie.
L'adjectif aaronide ou aharonide est relatif au grand prêtre Aaron, frère de Moïse.
ab- (ou abs- souvent devant c et t) signifie l'éloignement ou l'écart.
Actuellement ab- n'est productif que dans la langue scientifique. Pourtant il est analysable dans un nombre relativement élevé de mots : abarticulaire, abjurer, ablactation, abnégation, abréaction, abscission, abuser, abstenir, (abs-),... On trouvera parfois l'opposition ab- / ad-.
Le préfixe ab- s'oppose, du point de vue sémantique, à ex-, qui marque le mouvement de l'intérieur vers l'extérieur, et à de-, qui peut exprimer le mouvement de haut en bas, ou la diminution. La langue semble avoir préféré de- à ab- et ex-.
La locution latine ab initio, composée de la préposition a, ab « de, à partir de » et l'ablatif de initium, initii « début », signifie dès le début, dès l'origine ; reposant sur les principes de base.
Mourir ab intestat indique qu'il n'a pas été fait de testament. Une succession ab intestat ou succession légale est applicable si les biens n'ont pas été dévolus par un acte volontaire du défunt, par un testament. Cette locution est empruntée au latin juridique ab intestato de même sens, une locution adverbiale attestée depuis le 2ème siècle et formée à partir de l'adjectif intestatus (voir : intestat)
Un acte ab irato est réalisé sous l'empire de la colère, par exemple un testament ab irato, fait par une personne contre un héritier. Le nom (une) ire (un courroux, une colère) vient du latin īra « colère ». Voir aussi : irascible, irasciblement, une irascibilité.
La locution latine ab ovo fut employée par Horace pour désigner l'origine de la vie (l'œuf de Léda, d'où naquit Hélène, la cause de la guerre de Troie) et le premier service du repas. L'emploi français (depuis l'origine, depuis le commencement) semble plutôt se référer à la notion de « principe, d'origine de la vie », mais est plus probablement encore une création savante du 17ème siècle.
Le nom (un) aba, emprunté à l'arabe abā « grossière étoffe de laine » et « manteau fait avec cette étoffe », désigne une étoffe de laine grossière fabriquée en Turquie et qui sert, en Orient, à confectionner des vêtements ; un costume oriental consistant en une espèce de redingote sans manches, avec un large pantalon ; un manteau en laine grossière que portent les bédouins.
Un abaca est un bananier des Philippines ; la matière textile fournie par l'arbre, le chanvre de Manille ou tagal. L'espagnol abaca (du tagal abaka) n'est attesté que depuis 1786, mais est néanmoins probablement à l'origine des formes romanes, les Espagnols étant installés aux Philippines depuis le 16ème siècle.
L'abacavir est un antirétroviral, analogue de la thymidine, inhibiteur nucléosidique de la transcriptase inverse, prescrit dans le traitement de l’infection par le virus de l’immunodéficience humaine.
L’abacost [à-bas-le-costume] était la doctrine vestimentaire imposée par Mobutu au Zaïre en 1972 et 1990.
Un objet abactérien, un milieu abactérien sont exempts de toute bactérie, ce qui n’exclut pas la présence d’un autre organisme vivant.
Un abacule est un cube constituant un élément d'une mosaïque.
Un abacus est le sceptre que portait le grand maitre des templiers selon l'abondante littérature traitant de cet ordre à partir du 19ème siècle. Ce terme n'est pas attesté avant.
Des abaddirs sont dans la mythologie syro-phénicienne, des météorites considérées comme objets divins.
Un abaddir est dans la mythologie latine, une pierre enveloppée de langes, que Saturne dévora à la place de son fils Jupiter.
Le nom latin abaddir est peut-être d'origine orientale. On trouve aussi les graphies abadir, abaddir, abbadir.
Les abadèches sont des poissons de la famille des ophididés, exemples : une abadèche barbiche, du Cap, noire, rose, rouge.
Une abadie ou une abbadie, une, un abadis était un grand rassemblement de badauds, une foule, une multitude. Le signe d'Abadie est une analgésie avec pression indolore du tendon d’Achille, observée dans le tabès. Ce nom se rattache probablement aux représentants méridionaux du latin batare « être ouvert », en ancien provençal badar « être ouvert, s'ouvrir, ouvrir la bouche, regarder bouche bée » (voir : badaud), en franco-provençal abada « donner le large au bétail en le faisant sortir des étables pour le mener paitre » (voir : abader) avec le suffixe -is, -ie marquant une formation déviante et exprimant une idée de rassemblement, le premier avec une nuance péjorative. L'étymon italien ab(b)adia « abbaye » n'est pas acceptable, le sens de « foule » n'étant pas attesté en italien, ni même en provençal.
L'abaga est une langue kalam de Papouasie-Nouvelle-Guinée, ce nom désigne aussi un dialecte mongol.
L'adjectif abaissable qualifie ce qui peut être abaissé.
Une situation abaissante, un monument abaissant abaissent moralement ou sont considérés dégradants.
Une abaisse est une pâte amincie au rouleau de pâtisserie.
L'adjectif abaissé, abaissée, qualifie ce qui a été descendu à un niveau inférieur, ou ce qui a subi une baisse de l'importance, de la quantité, de l'intensité, de la valeur. Une abaissée d'ailes ou des ailes est, pour les oiseaux et les premiers avions, l'action de baisser les ailes, ainsi que sa durée.
Un abaisse-langue ou un glossocatoche [origine grecque] est un instrument utilisé pour examiner la cavité orale et l’oropharynx. L’abaisse-langue en métal, en forme de palette coudée, est actuellement remplacé par une languette en bois qui ne permet qu’un examen très succinct.
Un abaissement est l'action d'abaisser ou de s'abaisser ; l'état de ce qui est abaissé ; l'action de faire descendre à un niveau inférieur la valeur attachée à une personne ou à une chose ; l'action (volontaire ou forcée) de descendre du niveau (moral, intellectuel) auquel on se tient habituellement ou auquel se trouve habituellement une chose ; le résultat de cette action. Un abaissement d'orbite (en anglais : orbit lowering) est une correction d'orbite consistant à réduire l'altitude moyenne d'un satellite artificiel (JORF du 18/04/2001). Un abaissement du régime (moteur) (en anglais : downspeeding) est un décalage des plages de fonctionnement d’un moteur vers des régimes inférieurs, visant à diminuer ses frottements internes et, partant, la consommation (JORF du 28/07/2015).
Le verbe abaisser signifie faire descendre une chose à un niveau inférieur ou faire descendre à un niveau inférieur la valeur attachée à une personne, ou à son activité, aux qualités qu'elle s'attribue, etc. Le verbe s'abaisser signifie descendre à un niveau inférieur ; faire descendre à un niveau inférieur la valeur attachée à sa propre personne ; descendre du niveau auquel on se tient habituellement, pour faire une chose ; se décider, consentir, se laisser aller à le faire. En Belgique notamment, on entend abaisse-toi pour baisse-toi. Ce verbe est dérivé de l'ancien français baissier (baisser).
La fonction d'un (muscle) abaisseur est d'abaisser l'organe sur lequel il est fixé. Autres termes techniques : un rouleau abaisseur, un transformateur abaisseur de tension.
Le verbe baisser vient du latin vulgaire bassiare dérivé de bassus « gras, obèse » puis « bas, peu élevé », d'où baissant, une baisse, baissé, un baissement, un baisseur, baissier, un lève-et-baisse, mi-baissé.
Pour bas, on trouve : une basse, une basse-contre, une bassecour ou basse-cour, une basse-courière, un basse-courier, une basse-fosse, bassement, une bassesse, un basset, elle est bassette, il est basset, une basse-taille, un bassier, un bassiste, un basson, une, un bassoniste, le bas-ventre, ici-bas, là-bas (à cet endroit éloigné ; dans le lointain). Pour un bas, un vêtement couvrant le pied et la jambe : un bas de laine, un bas-bleu, un bas-bleuisme, un mi-bas ou un demi-bas.
Le nom (un) enfer est emprunté au latin chrétien infernus, infernum, du latin classique « d'en bas », d'où infernal, infernalement.
Pour les équivalents des expressions anglaises avec low, voir France Terme.
Le verbe rabaisser est dérivé d'abaisser, d'où un rabais, rabaissant, un rabaissement, rabaisseur.
Le nom soubassement est composé de sous et bas, d'où une muraille soubassée
Le mot surbaissé est composé de sur- et baissé, d'où surbaisser, un surbaissement.
Une abajoue, la poche située de chaque côté de la cavité buccale de certains animaux, vient probablement de la bajoue (avec agglutination), en raison de la ressemblance des joues ainsi gonflées de ces animaux avec des bajoues ; il a été emprunté par Buffon aux dialectes et est passé dans la langue argotique à la fin du 19ème siècle. On lit aussi une abat-joue. Le nom abajoues a été utilisé pour le visage d'une personne ou ses fesses...
Le verbe abalober signife étonner, ébahir, avec une nuance d'admiration plutôt que de crainte. Ce terme régional de l'Orléanais est un croisement de esbalobbé (le résultat de la contamination de l'ancien moyen français lober « séduire, tromper », et du type provençal esbalourdi, de même sens que le français abalourdi) et d'abalourdir, abasourdir ; du croisement de berlue avec esbalobé et abalobé sont respectivement issus élerlobé et aberlobé « étonné, ébahi » qui est aussi un terme régional de l'Orléanais.
Le nom (un) abalone, un mollusque, vient d'un mot anglo-américain de Californie.
Le verbe abalourdir, rendre balourd, gauche, stupide, est composé de a-, balourd, -ir. On lit aussi s'abalourdir, devenir balourd, et un abalourdissement.
Le mot balourd est soit une réfection du moyen français bellourd « épais, informe (s'agissant d'un inanimé) », beslourd « stupide, grossier (s'agissant d'une personne) », formé de lourd « épais, sans finesse » et du préfixe péjoratif bes- (du latin bis) sous l'influence de l'italien balordo « sot, stupide », soit emprunté à l'italien balordo avec une réfection d'après lourd, dans ce cas bellourd, beslourd , en moyen français, seraient des formations indépendantes. Pour d'autres hypothèses, voir : CNRTL.
j'abalourdis, tu abalourdis, il abalourdit, nous abalourdissons, vous abalourdissez, ils abalourdissent ;
j'abalourdissais ; j'abalourdis ; j'abalourdirai ; j'abalourdirais ;
j'ai abalourdi ; j'avais abalourdi ; j'eus abalourdi ; j'aurai abalourdi ; j'aurais abalourdi ;
que j'abalourdisse, que tu abalourdisses, qu'il abalourdisse, que nous abalourdissions, que vous abalourdissiez, qu'ils abalourdissent ;
que j'abalourdisse, qu'il abalourdît, que nous abalourdissions ; que j'aie abalourdi ; que j'eusse abalourdi ;
abalourdis, abalourdissons, abalourdissez ; aie abalourdi, ayons abalourdi, ayez abalourdi ;
(en) abalourdissant.
je m'abalourdis, tu t'abalourdis, il s'abalourdit, nous nous abalourdissons, vous vous abalourdissez, ils s'abalourdissent ;
je m'abalourdissais ; je m'abalourdis ; je m'abalourdirai ; je m'abalourdirais ;
je me suis abalourdi(e) ; je m'étais abalourdi(e) ; je me fus abalourdi(e) ; je me serai abalourdi(e) ; je me serais abalourdi(e) ;
que je m'abalourdisse, que tu t'abalourdisses, qu'il s'abalourdisse, que nous nous abalourdissions, que vous vous abalourdissiez, qu'ils s'abalourdissent ;
que je m'abalourdisse, qu'il s'abalourdît, que nous nous abalourdissions ; que je me sois abalourdi(e) ; que je me fusse abalourdi(e) ;
abalourdis-toi, abalourdissons-nous, abalourdissez-vous ; sois abalourdi(e), soyons abalourdies, soyons abalourdis, soyez abalourdi(e)(es)(s) ;
(en) s'abalourdissant.
L'abamectine est un antiparasitaire.
Dans le Dictionnaire historique du français québécois, on lit qu'abander ou s'abander signifient en parlant d’animaux, se mettre en bande, se joindre à d’autres animaux, et en parlant de personnes, se rassembler, s’attrouper ; s’associer (généralement avec des gens peu recommandables). Le verbe abander est aussi utilisé pour réunir, rassembler des personnes, ainsi que liguer. Le verbe s'abander peut aussi signifier se mettre en concubinage. D'où l'adjectif abandé, abandée, pour un animal ou une personne qui en a rejoint d'autres. Une personne abandée peut aussi être quelqu'un qui vit en concubinage. Ce verbe est dérivé de bande « groupe de personnes, d’animaux qui vont ensemble ».
Le nom (un) abandon est issu du syntagme en ancien français (mettre) a bandon « mettre à disposition, livrer » ; bandon signifiant à l'origine « pouvoir, puissance » est issu du croisement des radicaux ban- (du francique bannjan « bannir ») et band- (du francique bandjan « faire signe »). Les sens de ce nom et du verbe abandonner ont sensiblement évolué.
Un abandon est défini d'abord comme l'action de rompre le lien qui attachait une personne à une chose ou à une personne. Pour l'OQLF, un abandon de panier est l'action qui consiste, pour le visiteur d'un site marchand, à quitter celui-ci sans commander quoi que ce soit après avoir placé des produits dans son panier virtuel. C'est aussi l'action de renoncer à la possession d'un bien, par exemple en faveur d'un créancier, et l'action de cesser de s'occuper d'une chose à laquelle on était lié par l'intérêt qu'on lui portait, par un engagement, etc. (un abandon de poste, des traditions, d'une lutte, souvent dans un contexte politique ou militaire). D'où abandonner un endroit, quitter un lieu, ne plus l'occuper, dans la langue du droit « abandonner le domicile conjugal » et dans le langage militaire « abandonner son poste ». On peut aussi laisser à quelqu'un la possession ou le soin d'un bien (ou d'une personne), laisser quelque chose à l'entière disposition de quelqu'un. Noter l'expression abandonner à quelqu'un le soin de faire quelque chose.
Le Dictionnaire historique du français québécois indique que l'abandon était l'ancienne coutume rurale selon laquelle on laissait les bestiaux paitre librement à travers la campagne à certaines époques de l’année (on les abandonnait), en particulier dans des champs débarrassés de leurs récoltes, ainsi que le fait de laisser paitre ainsi les bestiaux, de leur rendre accessibles des terres pour qu’ils y paissent librement. L’abandon parait avoir été pratiqué jusqu’au 20ème siècle, notamment dans des champs appelés bandons qu’on livrait aux animaux avant les semailles ou après les récoltes.
En escrime, c'est le mouvement par lequel on quitte le fer soit en marchant, soit en prenant le plus long pour aller aux parades. On parle alors de l'abandon d'un boxeur, à la différence d'être battu aux points, être battu par disqualification de l'arbitre. Pour les courses hippiques, le nom abandon a été choisi comme équivalent à l'anglais D.N.F., did not finish (n'a pas fini), forfait correspondant à D.N.S. did not start (n’a pas pris le départ). Ceux qui abandonnent renoncent à poursuivre une action, une recherche ; ils renoncent à une entreprise, à un projet. Le verbe abandonner est alors utilisé pour cesser de défendre une cause, renoncer à des principes, à une idée en les rejetant ou simplement en s'en séparant. D'où l'expression abandonner (la partie), renoncer à poursuivre une compétition.
L'abandon se définit aussi comme l'action de cesser de s'occuper de quelqu'un qui on était lié par un lien d'affection ou d'obligation, de l'abandonner. Un abandon d’enfant est l'acte par lequel la mère abandonne ses droits parentaux et remet son enfant à l’Aide sociale à l’enfance ; un abandon de portée désigne le comportement anormal de certaines femelles qui refusent de se laisser téter. Le tour d’abandon était un dispositif tournant, placé dans l’ouverture d’un mur de couvent ou d'hôpital, permettant d’abandonner des nouveau-nés dans l'anonymat. Au 19ème siècle, de nombreux romans ont eu l'abandon pour thème, par exemple François le Champi (c'est-à-dire abandonné dans un champ), généralement avec une mère contrainte de se séparer de son enfant, pour l'honneur de la famille ou en raison de sa misère. L'indifférence de la mère vis-à-vis de son nouveau-né ou l'illégitimité de sa naissance sont rarement évoquées comme motifs. Par contre, l'enfant abandonné, souvent assimilé à un enfant naturel, est fréquemment décrit défavorablement, s'intégrant mal à la société. La littérature actuelle aborde cette question d'une manière plus complexe, plus réaliste. Une approche plus complète est consultable sur Persee. La névrose d'abandon est un état permanent d’insécurité datant de l’enfance, lié à la crainte, motivée ou non, d’être abandonné. En psychanalyse, l'enfant abandonnique vit, sans raisons, dans cette crainte et l'abandonnisme est l'état psycho-affectif d'une personne, notamment d'un enfant, qui vit dans la hantise d'être abandonnée.
L'abandon désigne aussi l'état résultant de l'action de délaisser, de laisser à l'abandon des choses, mais aussi des personnes et des animaux. Cet abandon est souvent qualifié de total, complet, parfois entier, absolu. Abandonner quelqu'un, c'est le quitter, se séparer de lui, ne pas lui rester fidèle. Abandonner un cheval, c'est le laisser aller librement en relâchant les rênes. On lisait en abandon pour à l'abandon, qui est dans un état de délaissement. Abandonner quelqu'un à son sort, c'est le laisser à la merci d'un danger, d'une difficulté, le laisser en proie à une force hostile. On lit fréquemment que des quartiers sont abandonnés par l'État, que des personnes sont abandonnées par le système médical ou par la société. Une des réponses qui ne convainc plus est que le gouvernement "ne laisse personne au bord de la route". L'appel à la résilience est compris comme la nécessité de se résigner, de subir.
Dans un sens plus littéraire l'abandon est l'action de laisser aller son corps, son cœur, son esprit, etc. à leur pente naturelle, (avec l'effet, parfois désagréable, qui en résulte). Il peut s'agir d'une manière d'être, d'écrire ou de peindre. S'abandonner (soi-même) signifie se laisser aller, renoncer à agir, à lutter, renoncer à la surveillance ou à la maitrise de soi-même, laisser aller son corps, son esprit, mais aussi ne plus prendre soin de soi-même, se négliger. Pour des écrivains, s'abandonner à quelqu'un a le sens de se donner, se confier, se livrer à lui. Les personnages peuvent également s'abandonner à un état, un sentiment, un plaisir, une passion, une action, parfois s'abandonner à faire quelque chose. On a lu abandonnément, en se donnant sans retenue. L'expression s'abandonner aux mouches était comprise comme ne plus avoir de souci de sa personne ou de ses intérêts, être dégouté de tout, jeter le manche après la cognée. On a lu aussi abandonnément, en se donnant sans retenue. Un abandonnement était l'action d'abandonner une personne, ou parfois des choses concernant une personne, l'état d'une personne abandonnée, l'action de s'abandonner, de laisser aller tout ou partie de son être.
En droit, l'abandon est le fait de délaisser, de négliger ou de se séparer volontairement d'une personne ou d'un bien ou le fait de renoncer à un droit ou à une procédure. On lit une, un abandonnataire pour celle, celui en faveur de qui est fait un abandon de biens ou d'un droit par une abandonnatrice ou un abandonnateur. On retrouve ces sens pour le verbe abandonner et l'adjectif abandonné, abandonnée, qui désigne (ce) qui est délaissé, quitté, confié à quelqu'un, qui n'est plus occupé, qui n'est plus pratiqué, quelqu'un qui est laissé sans aide, sans assistance, qui a renoncé à agir, à lutter, qui a renoncé à la direction ou à la possession de soi-même. Cet adjectif est aussi utilisé comme nom.
On a lu une abandonneuse, un abandonneur pour celle, celui qui abandonnent, qui ont l'habitude d'abandonner.
Synonymes d'abandon (CNRTL) : renoncement, délaissement, renonciation, cession, résignation, négligence, laisser-aller, démission, capitulation, désertion, simplicité, mollesse, lâchage, franchise, confiance, sacrifice, rupture, reniement, liberté, intimité, détachement, désinvolture, don, abdication, apostasie, arrêt, cessation, changement, dessaisissement, plaquage, rejet, relâchement, retrait, retraite, solitude, suppression, séparation, trêve, volte-face, évacuation, nonchalance, isolement, insouciance, abjuration, abnégation, concession, désintéressement, désistement, détente, exode, expansion, familiarité, fuite, incurie, naïveté, naturel, largage, inconstance, omission, ouverture, rétractation, suspension, vide, épanchement, générosité, fléchissement, faiblesse, abandonnement, alanguissement, armistice, bannissement, confidence, donation, défaite, défection, désappropriation, dévêtissement, non-usage, oubli, passation, placage, reculade, reddition, soumission, sécurité, inoccupation, infidélité , forfait, aliénation, déguerpissement, dépôt, déréliction, désordre, enterrement, exposition, fatalisme, élimination.
Antonymes d'abandon (CNRTL) : abstinence, acharnement, achèvement, acquisition, adoption, aide, appropriation, appui, assaut, assistance, confort, conquête, conservation, contrainte, cérémonie, dynamisme, défense, défiance, détention, effort, endurance, engagement, entretien, entêtement, fermeté, fréquentation, grâce, inculpation, intransigeance, mainmise, maintien, mise en ordre, méfiance, observation, obstination, occupation, ordre, persistance, persévérance, possession, prise, raideur, recherche, respect, rigidité, résistance, secours, soin, soutien, sévérité, tension, vigueur, égoïsme.
Un abaque est une planchette rectangulaire munie de boules servant à compter ; un boulier-compteur ; un tableau graphique permettant d'opérer rapidement et avec plus ou moins de précision différents calculs numériques ; une tablette qui forme la partie supérieure d'un chapiteau de colonne et supporte l'architrave ; une sorte d'auge à laver le minerai. Ce nom a parfois été utilisé au féminin. La variante abax, empruntée directement au grec α ́ ϐ α ξ , avait le sens de table ou tablette.
Le nom (un) abaque est emprunté au latin abacus, adapté du grec α ́ ϐ α ξ, α ́ ϐ α κ ο ς « table servant à poser les récipients dans une ferme » « table servant à calculer [table couverte de sable fin sur laquelle on traçait chiffres et signes] ». Ce mot rare et technique s'est d'abord appliqué aux mathématiques (ce sens ayant toutefois subi une évolution sémantique due aux progrès de la civilisation), puis à l'architecture. Il a signifié « arithmétique » du 13ème au 17ème siècles, l'abaque étant le principal instrument de l'arithméticien et en outre, au Moyen Âge, l'attribut habituel de l'Arithmétique dans les représentations allégoriques des 7 arts libéraux.
À son entrée dans la langue (avec le seul sens mathématique) le mot se présente sous trois formes : d'une part abaco, d'autre part abaque/abac. Avec l'introduction du sens architectural, abaco se spécialise dans le sens mathématique − cependant on le trouve encore parfois au 19ème siècle avec certains sens d'abaque − tandis que abaque prend le sens nouveau et que la variante abac disparait. Au 19ème siècle, abaco disparait à son tour et abaque recouvre aussi le sens mathématique.
Une abarthrose ou aparthrose sont d'anciennes dénominations pour une jointure synoviale, une articulation mobile par opposition aux synarthroses et aux amphiarthroses.
L'adjectif abarticulaire désigne ce qui est en dehors de l'articulation.
Une abarticulation est une articulation qui jouit d'une grande mobilité ou une diarthrose.
Dans ces mots, ab- indique l'éloignement ou l'écart.
1. L'origine du nom (un) abas, un poids qui, en Perse, servait à peser les perles, est obscure.
2. L'expression à bas prix correspond à l'anglais low cost, à un prix modique, au-dessous de l'ordinaire.
On dit maintenant en bas pour à bas, à terre, vers la terre : mettre, jeter à bas une personne ou une chose, être à bas, à bas du lit, tomber à bas de son cheval
À bas ! est un cri d'hostilité envers quelqu'un ou quelque chose, par exemple à bas les profiteurs !
Un à-bas ou abas est l'ensemble des chantiers d'exploitation et des voies de circulation qui se trouvent au fond d'une ardoisière. Une ouvrière, un ouvrier d'à-bas travaille au fond d'une ardoisière.
Un abas est aussi dans un dialecte du pays de la Loire, l'ouest, ou l'aval d'un fleuve. Ce mot composé de à et bas est originaire du pays de la Loire. La Loire coulant du Nord-Est au Sud-Ouest, abas désigna l'aval du fleuve, puis le Sud-Ouest, puis l'Ouest.
Une abasie, formé à partir du grec β α ́ σ ι ς « marche », est l'impossibilité de marcher sans trouble musculaire. Une astasie-abasie est l'impossibilité de garder la station debout et de marcher.
Le verbe abasourdir (parfois prononcé comme sourd) signifiait étourdir et comme assourdir par un grand bruit, il signifie maintenant provoquer chez quelqu'un un sentiment voisin de la stupeur. D'où les adjectifs abasourdi, abasourdie, indiquant que quelqu'un est étourdi par un grand bruit ou stupéfait, et abasourdissant, abasourdissante, pour ce qui est assourdissant, abrutissant, stupéfiant. Un abasourdissement est l'état d'une personne étourdie à l'extrême par un grand bruit ou un état psychologique voisin de la stupeur. Ce verbe est composé de l'ancien argot basourdir « tuer », dérivé de l'argot bazir « tuer » dont l'origine est obscure, voir : CNRTL.
j'abasourdis, tu abasourdis, il abasourdit, nous abasourdissons, vous abasourdissez, ils abasourdissent ;
j'abasourdissais ; j'abasourdis ; j'abasourdirai ; j'abasourdirais ;
j'ai abasourdi ; j'avais abasourdi ; j'eus abasourdi ; j'aurai abasourdi ; j'aurais abasourdi ;
que j'abasourdisse, que tu abasourdisses, qu'il abasourdisse, que nous abasourdissions, que vous abasourdissiez, qu'ils abasourdissent ;
que j'abasourdisse, qu'il abasourdît, que nous abasourdissions ; que j'aie abasourdi ; que j'eusse abasourdi ;
abasourdis, abasourdissons, abasourdissez ; aie abasourdi, ayons abasourdi, ayez abasourdi ;
(en) abasourdissant.
Un abat désigne l'action de s'abattre, une chute, la force d'un levier résultant de sa longueur, une partie détachée d'une roche schisteuse, un abattage, la longueur sur laquelle s'abat un arbre. Des abats sont des parties accessoires d'animaux tués pour la consommation. Ce nom est un dérivé régressif d'abattre.
Dans le Dictionnaire des régionalismes de France, les expressions il pleut d'abat, ça tombe d’abat signifient il pleut de façon soudaine et violente. Une pluie d’abat et un abat d’eau sont des pluies d’orage, soudaines et violentes.
Le verbe abâtardir signifie rendre bâtard, altérer, en faisant perdre les qualités et la vigueur originelle inhérentes. L'adjectif abâtardi, abâtardie, désigne ce qui est rendu bâtard, ce qui a perdu sa pureté et sa vigueur originelles. Une plante abâtardie est privée de ses qualités originelles par une hybridation incontrôlée. On lit aussi s'abâtardir pour devenir bâtard, dégénérer, et un abâtardissement pour l'action de rendre progressivement bâtard, le résultat de cette action et une altération portant atteinte à la vigueur originelle. Le mot bâtard est attesté en latin médiéval sous la forme bastardus dont l'origine est obscure.
j'abâtardis, tu abâtardis, il abâtardit, nous abâtardissons, vous abâtardissez, ils abâtardissent ;
j'abâtardissais ; j'abâtardis ; j'abâtardirai ; j'abâtardirais ;
j'ai abâtardi ; j'avais abâtardi ; j'eus abâtardi ; j'aurai abâtardi ; j'aurais abâtardi ;
que j'abâtardisse, que tu abâtardisses, qu'il abâtardisse, que nous abâtardissions, que vous abâtardissiez, qu'ils abâtardissent ;
que j'abâtardisse, qu'il abâtardît, que nous abâtardissions ; que j'aie abâtardi ; que j'eusse abâtardi ;
abâtardis, abâtardissons, abâtardissez ; aie abâtardi, ayons abâtardi, ayez abâtardi ;
(en) abâtardissant.
je m'abâtardis, tu t'abâtardis, il s'abâtardit, nous nous abâtardissons, vous vous abâtardissez, ils s'abâtardissent ;
je m'abâtardissais ; je m'abâtardis ; je m'abâtardirai ; je m'abâtardirais ;
je me suis abâtardi(e) ; je m'étais abâtardi(e) ; je me fus abâtardi(e) ; je me serai abâtardi(e) ; je me serais abâtardi(e) ;
que je m'abâtardisse, que tu t'abâtardisses, qu'il s'abâtardisse, que nous nous abâtardissions, que vous vous abâtardissiez, qu'ils s'abâtardissent ;
que je m'abâtardisse, qu'il s'abâtardît, que nous nous abâtardissions ; que je me sois abâtardi(e) ; que je me fusse abâtardi(e) ;
abâtardis-toi, abâtardissons-nous, abâtardissez-vous ; sois abâtardi(e), soyons abâtardies, soyons abâtardis, soyez abâtardi(e)(es)(s) ;
(en) s'abâtardissant.
Le verbe abat-carrer signifie utiliser un abat-carre pour adoucir les arêtes du cuir.
Les abat-carres sont des gouges de différentes tailles généralement serties dans un manche en bois. La partie aiguisé de la gouge qui coupera le cuir est appelée chanfrein. On peut ainsi trouver un abat-carre fixe, c'est à dire une gouge emmanchée ou un abat-carre multiple appelé également abat-carre 5 en 1, un manche et différentes gouges qui se fixent généralement par serrage d'un mandrin. En savoir plus : crea-cuir.com.
Le nom (une) abat-chauvée (au pluriel : des abat-chauvées), une laine de basse qualité, est composé d'abat (abattre) et de chauvée, un dérivé de formation obscure, peut-être de chaux avec l'influence du latin calvus, ou à partir des formes dialectales de chaux.
Pour une abatée, voir : abattée (ci-dessous).
Un abat-faim était un plat de résistance servi au commencement d'un repas. Le pluriel recommandé est des abat-faims, anciennement : des abat-faim. Ce nom est composé avec une forme du verbe abattre.
Un abat-feuille (au pluriel : des abat-feuilles) est un dispositif destiné à maintenir la feuille sur le cylindre de la presse d'imprimerie. Ce nom est composé avec une forme du verbe abattre.
Un abat-flanc, une forme dialectale pour bat-flanc, est une planche suspendue verticalement par des cordes à une certaine hauteur au-dessus du sol d'une écurie et qui sépare deux chevaux. Le pluriel est des abat-flancs.
Un abat-foin est une trappe permettant de faire tomber directement le foin du grenier. Le pluriel est des abat-foins. Ce nom est composé avec une forme du verbe abattre.
On a lu des abatis pour des abattis (ci-dessous).
On a lu une abat-joue pour une abajoue (ci-dessus) par étymologie populaire.
Un abat-jour désigne un dispositif destiné à rabattre la lumière d'une lampe ; une visière ; un casque colonial ; une ouverture percée obliquement dans un mur pour donner à un lieu plus de lumière ; un volet incliné ou une persienne servant à masquer cette ouverture ou à la protéger contre le soleil. Ce nom est composé avec une forme du verbe abattre. Son pluriel est des abat-jours.
Abaton en grec άβατο (préfixe privatif ά +βαίνω, marcher) ou άβατον dans sa forme archaïque, lieu d'accès interdit. Cette inscription indiquait les endroits tabous dans certains sanctuaires, mais le mot est également synonyme de portique d'incubation dans les sanctuaires guérisseurs.
Le nom argotique (un) abat-relui ou abat-reluit, un abat-jour pour vieillards, est composé d'abat (abattre) au sens propre et de relui, un terme d'argot attesté depuis 1800 au sens « jour », du participe passé de reluire.
Des abats sont des parties accessoires d'animaux tués pour la consommation. Voir : abat, abattage, abattis.
Un abat-son est un ensemble de lames insérées dans les baies d'un clocher pour rabattre le son vers le sol.
Le pluriel est des abat-sons. Ce terme technique d'architecture, monosémantique, apparait au 19ème siècle : une certaine confusion existe alors entre abat-son et abat-vent qui tendent à se différencier à l'époque contemporaine, chaque terme retrouvant son sens étymologique, abat-vent étant plutôt associé à l'idée d'intempérie, et abat-son aux phénomènes sonores.
Si chacun se souvient de la menace "Numérote tes abattis !", il peut y avoir une hésitation entre les graphies abattis et abatis ou abattée et abatée, en raison de la préférence élitiste pour les complications. L'évidence est maintenant de les écrire comme abattre. Pour les autres mots dérivés, la question ne se pose plus. La graphie abattre ne s'est imposée définitivement qu'à partir du dictionnaire de l'Académie française de 1740. Mais on la rencontre déjà dans des exemples du 14ème et du 16ème siècles. À son entrée dans la langue, le mot apparait sous la forme abatre. Au 16ème siècle, il y a prédominance des formes avec redoublement de consonnes : abbatre. La graphie étymologique abbattre figure en vedette dans les dictionnaires de Nicot (1606) et de l'Académie française (1694 et 1718). Au 17ème siècle, il y a un retour vers les formes sans redoublement de consonnes : abatre. Le nom (une) abattée s'est écrit ainsi dès son entrée dans la langue à la fin du 17ème siècle. Cette graphie a néanmoins été concurrencée jusqu'au 20ème siècle par la forme abatée. Le nom (un) abattage s'est écrit abatage jusqu'au 19ème siècle. Si la graphie d'un abattoir date d'il y a deux cents ans, celle d'un abattant ne s'est imposée qu'en 1932.
L'adjectif abattable qualifie ce qui peut être abattu.
Un abattage est l'action de faire tomber ou l'action d'abattre un animal, de le tuer. Pour les autres sens, voir : CNRTL.
Une tablette abattante peut être abaissée. Un abattant est un objet qui peut se rabattre, une pièce d'un meuble ou d'un siège que l'on peut abaisser et lever à volonté, la pièce du métier à bas qui fait descendre les platines à plomb, un rabat quelconque. Une abattante, un abattant sont les ouvriers qui abattent la roche.
Une abattée ou abatée est le mouvement de la proue d'un navire dont la ligne s'éloigne du lit du vent, de la direction du vent, ou une chute en piqué à la suite d'une perte de vitesse qui rompt l'équilibre horizontal de l'avion. Ce nom est dérivé d'abattre, un terme maritime, « s'écarter du rumb ou de la direction du vent qui doit régler la conduite du vaisseau ».
Un abattement est l'action d'abattre ; le résultat de l'action d'abattre ; un abattage, l'action de faire tomber ; un retranchement, une réduction d'une somme d'argent ; une diminution des forces physiques ou morales. C'est le seul dérivé d'abattre ayant conservé la notion de réduction (C'est rarement les abattements qui causent l'abattement d'un contribuable).
Une abatteuse, un abatteur sont celle, celui qui abattent quelque chose ou un animal.
un abattis ou abatis est l'action d'abattre ; ce qui est abattu ; un ensemble d’arbres abattus et laissés sur place après la coupe ; au Canada, dans les régions en voie de défrichement, un terrain qui n'est pas encore complètement essouché ; un obstacle artificiel formé d'arbres abattus ; un sentier frayé par les fauves passant régulièrement par le même endroit ; un amoncellement d'objets abattus.
Des abattis ou abatis sont des abats, particulièrement de volailles, d'où, familièrement, les bras et les jambes. L'expression numérote tes abattis ! incite à être sur ses gardes contre les coups de son adversaire notamment au moment d'engager la lutte, comme si on risquait de ne pas retrouver, après le combat, la disposition de ses membres.
Un abattoir est un établissement d'abattage des animaux destinés à la consommation. Les sens figurés sont nombreux : un lieu où sont massacrés des êtres humains ; un lieu où sont massacrées des opinions, etc. ; un tribunal correctionnel où les sentences sont rendues sans véritable débat ; une guillotine ; une cellule ou un cachot des condamnés à mort ; un atelier ou une usine, où les ouvriers sont surveillés comme dans une cellule de condamnés à mort ; un lieu de rendez-vous suspects.
Le verbe abattre une chose, un animal, une personne signifie provoquer la chute et/ou la destruction (ou la mort) d'un être animé ou inanimé. Employé au sens propre, abattre figure fréquemment dans des récits réalistes ou dans la littérature policière où il prend une coloration fortement péjorative : abattre ne signifie plus seulement tuer, mais tuer froidement, voire lâchement. Au sens figuré, abattre une personne signifie la priver brusquement quelqu'un des forces physiques ou morales, sous l'action d'une violente contrariété, ou lui faire perdre le courage, l'énergie, etc. L'expression se laisser abattre correspond à perdre le courage, l'énergie, etc. S'abattre (sur) indique que quelque chose tombe brusquement ou perd sa position verticale, sous l'effet d'une force ou d'un choc violents. Au sens figuré s'abattre sur signifie tomber brusquement et violemment sur un être (animé) de manière à le priver de ses forces ou de sa vie. Ce verbe est emprunté au latin abbattere (en bas latin : abbattuere), seulement depuis le 6ème siècle, « faire tomber, détacher (de quelque chose) » mais d'autres langues attestent son existence antérieure. Le verbe battre est emprunté au latin battĕre, de battuĕre « frapper le visage de quelqu'un ». Le verbe rabattre est formé avec le préfixe intensif re-.
Synonymes d'abattre :
abaisser, renverser, culbuter, défaire, étendre, rabattre, rabaisser, aplatir, baisser, coucher, faire tomber, détacher, affaisser, étaler, crouler ;
anéantir, détruire, briser, écraser, démolir, terrasser, vaincre, enfoncer, couper, consumer, miner, démanteler, vider, triompher, réduire, faucher, raser, tirer, annihiler, frapper, jeter à bas, liquider, trancher, démonter, déraciner, scier, déconstruire ;
accabler, fatiguer, ruiner, épuiser, affaiblir, diminuer, déprimer, assommer, décourager, saper, confondre, désespérer, atterrer, consterner, bouleverser, lasser, précipiter, ébranler, faire cesser, broyer, atteindre, affliger, flétrir, désoler, démoraliser, écœurer, catastropher, mater, déshonorer, dompter, supplicier, disqualifier, contrarier, calamiter, alanguir, émousser ;
tuer, foudroyer, supprimer, exécuter, assassiner, achever, égorger, décapiter, éliminer, saigner, massacrer, descendre, mettre à mort, mettre à bas, régler son compte, brûler la cervelle.
Emplois techniques :
(architecture) abattre les angles d'une construction : les arrondir. D'où : abattre les angles, supprimer les excès.
(armurerie) abattre le chien d'un fusil
(bonnetterie) abattre l'ouvrage : faire descendre sous les aiguilles du métier les anciennes boucles qui ont passé par-dessus leurs becs.
(carterie) abattre : étendre les paquets composés d'étresses.
(céramique) abattre les sutures : les enlever.
(chapellerie) abattre un chapeau : aplatir les bords et le dessus de la forme d'un chapeau.
(chirurgie) abattre la cataracte.
(coiffure) abattre la barbe de quelqu'un.
(art culinaire) abattre les bouillons d'un liquide en ébullition : faire tomber les bouillons d'un liquide en ébullition en versant dessus de l'eau froide.
(fauconnerie) abattre un oiseau : l'immobiliser en le couchant sur le côté pour le soigner.
(jeu de quilles) abattre des quilles : les faire tomber.
(jeu de cartes) abattre ses cartes : les abaisser avec vivacité sur la table pour les montrer et indiquer par là qu'on a gagné sans jouer. D'où : abattre ses cartes, abattre son jeu, montrer son jeu, manifester explicitement ses intentions sur un ton généralement agressif.
(jeu de tric-trac) abattre du bois : jouer beaucoup de dames de la pile afin de caser (c'est-à-dire placer deux dames dans une case) plus aisément.
(équitation) abattre l'eau d'un cheval : essuyer un cheval lorsqu'il sort de l'eau ou lorsqu'il est en sueur. D'où : s'abattre l'eau : s'essuyer.
(manutention) abattre : peser sur un levier pour faire faire un tour au treuil.
(maréchalerie) abattre le pied : enlever de la corne au sabot du cheval.
(marine) abattre : se dit d'un bâtiment qui tourne sur lui-même autour d'un axe vertical.
abattre en carène : se dit d'un navire qui est couché sur le côté pour être réparé.
(météorologie) abattre le vent, la poussière : (en parlant de la pluie) faire tomber le vent, diminuer la force du vent, l'épaisseur de la poussière.
(minéralogie) abattre du minerai, de la houille : le, la détacher de la paroi.
(police sanitaire) abattre un animal : le tuer.
(tannerie et corroierie) abattre les peaux : les pénétrer d'eau.
abattre les cuirs : dépouiller les animaux tués.
abattre la laine : faire tomber la laine des peaux de mouton.
(teinturerie) abattre le bain ou le bouillon : rafraichir un bain avec de l'eau fraiche, avant d'y plonger l'étoffe ou l'écheveau.
(typographie et imprimerie) abattre la forme, la frisquette, le tympan : les abaisser rapidement.
(art vétérinaire) abattre un cheval : renverser un cheval sur le côté pour lui faire quelque opération.
Pour des sens techniques plus anciens, voir : CNRTL.
Expressions familières, argotiques, proverbiales :
abattre (bien) du bois : expédier beaucoup d'affaires en peu de temps.
abattre de la besogne, abattre de l'ouvrage, abattre du chemin : travailler (trop) rapidement.
abattre du chemin : avancer rapidement.
abattre le brouillard : s'éclaircir la vue le matin en buvant.
abattre : faire des dettes.
Petite pluie abat grand vent : peu de choses suffit pour calmer une grande querelle (par analogie avec "la pluie abat le vent, la poussière").
j'abats, tu abats, il abat, nous abattons, vous abattez, ils abattent ;
j'abattais ; j'abattis ; j'abattrai, j'abattrais ;
j'ai abattu ; j'avais abattu ; j'eus abattu ; j'aurai abattu ; j'aurais abattu ;
que j'abatte, que tu abattes, qu'il abatte, que nous abattions, que vous abattiez, qu'ils abattent ;
que j'abattisse, qu'il abattît, que nous abattissions ; que j'aie abattu ; que j'eusse abattu ;
abats, abattons, abattez ; aie abattu, ayons abattu, ayez abattu ;
(en) abattant.
je m'abats, tu t'abats, il s'abat, nous nous abattons, vous vous abattez, ils s'abattent ;
je m'abattais ; je m'abattis ; je m'abattrai, je m'abattrais ;
je me suis abattu(e) ; je m'étais abattu(e) ; je me fus abattu(e) ; je me serai abattu(e) ; je me serais abattu(e) ;
que je m'abatte, que tu t'abattes, qu'il s'abatte, que nous nous abattions, que vous vous abattiez, qu'ils s'abattent ;
que je m'abattisse, qu'il s'abattît, que nous nous abattissions ; que je me sois abattu(e) ; que je me fusse abattu(e) ;
abats-toi, abattons-nous, abattez-vous ; sois abattu(e), soyons abattues, soyons abattus, soyez abattu(e)(es)(s) ;
(en) s'abattant.
L'adjectif abattu, abattue, signifie abaissé(e), affaissé(e) ou privé(e) de ses forces physiques ou morales. L'expression à bride abattue, avec la bride retombée sur le cou du cheval, signifie très vite. La position à l'abattu est relative au chien de fusil. Une abattue est la retombée d'une voute ; dans les salines, le travail d'une chaudière pleine d'eau salée, depuis le moment où on la met au feu jusqu'à celui où on la laisse reposer ; l'action d'un vaisseau qui suit la direction du vent en se retournant.
Le nom (une) abatture « action d'abattre », attesté depuis le 14ème siècle, a resurgi comme terme technique des Eaux et Forêts au 19ème siècle : "Vieux mot qui s'est dit pour abattis, action d'abattre. Action d'abattre les fruits des arbres et particulièrement les glands". Des abattures, à la chasse à courre, sont les traces laissées par le grand gibier qui abat les broussailles par son ventre. Ce sens est attesté depuis le 16ème siècle.
Un abat-vent est un dispositif destiné à protéger des intempéries les fenêtres, les cheminées, les plantations horticoles, ou une espèce d'auvent, servant aussi à rabattre le son des cloches. Le pluriel est des abat-vents. Ce terme technique d'architecture est apparu au 14ème siècle : au 19ème siècle, une certaine confusion existe alors entre abat-son et abat-vent qui tendent à se différencier à l'époque contemporaine, chaque terme retrouvant son sens étymologique, abat-vent étant plutôt associé à l'idée d'intempérie, et abat-son aux phénomènes sonores.
Un abat-voix est un dais placé au-dessus d'une chaire d'église et facilitant l'audition du prédicateur. Le pluriel est des abat-voix. Ce nom est composé avec une forme du verbe abattre.
On a lu un abax pour un abaque, une table ou tablette.
L'adjectif abaxial, abaxiale, désigne en anatomie, ce qui se rattache parallèlement à l'axe, et plus généralement, ce qui est éloigné de l'axe. Le pluriel est abaxiaux, abaxiales.
Une abaya est un long vêtement porté par certaines femmes musulmanes, une forme traditionnelle du hijab.
Pour abbadie, voir : abadie (ci-dessus).
L'adjectif abbasside se rapporte aux Abbassides, à leur dynastie.
L'adjectif abbatial, abbatiale, indique ce qui appartient à l'abbaye en tant que communauté religieuse, ce qui constitue un élément d'une abbaye en tant que bâtiment, ce qui appartient à l'abbé ou à l'abbesse en tant que chef d'une communauté religieuse. Le pluriel est abbatiaux, abbatiales. Une (église, chapelle) abbatiale est l'église, la chapelle d'une abbaye. Un (bâtiment, palais) abbatial est le logis de l'abbé et des moines dans un monastère. Le mot abbatial est formé sur le latin abbatia (voir : abbaye), ou plus probablement emprunté au latin médiéval abbatialis « qui appartient à l'abbé, ou à l'abbaye ». Pour la formation du substantif féminin, comparer avec (église) cathédrale, collégiale.
Un abbatiat est la dignité, la fonction d'abbé d'un monastère, le temps d'exercice de cette fonction. Ce nom est formé sur abbatial.
Une abbaye est un monastère placé sous la direction d'un abbé ou d'une abbesse, la communauté religieuse d'hommes ou de femmes vivant dans le monastère, un bâtiment occupé actuellement ou autrefois par une communauté religieuse, le monastère envisagé du point de vue de la part de ses revenus constituant un bénéfice ecclésiastique donné à un abbé séculier ou commendataire. Ce nom était utilisé en argot pour une maison de tolérance, un refuge de voleurs, de vagabonds, une prison, une guillotine. Il vient du latin ecclésiastique abbātiā depuis 651 au sens de « charge, dignité d'abbé », « monastère placé sous la direction d'un abbé », depuis 798 au sens de « monastère placé sous la direction d'un abbé », depuis 825-830, au sens « ensemble des domaines et des autres droits profitables attachés à la fonction d'abbé ».
Un abbé est le supérieur ecclésiastique exerçant sa juridiction sur une abbaye ou un monastère régulier, un bénéficiaire partiel du revenu, séculier ou laïc, d'un monastère sur lequel il n'existe aucune juridiction, un titre donné à un clerc qui se destine à exercer ou le plus souvent exerce la fonction sacerdotale, depuis le clerc tonsuré jusqu'au vicaire général s'il n'est pas prélat. Ce nom est emprunté au latin chrétien abbātem (accusatif de abbás, d'où la forme ábes) emprunté lui-même à l'araméen par l'intermédiaire du grec ecclésiastique α ́ ϐ ϐ α ̃ « père » (en s'adressant à Dieu) ». Ce nom a déjà eu la forme latine abba, puis est entré dans la langue française sous la forme abé puis abbat, abeit, abbeit, abbet.
Une abbesse est la supérieure d'une abbaye ou d'un monastère de religieuses. En argot, c'est une maitresse d'une maison de prostitution. Ce nom vient du latin ecclésiastique abbatissa.
Par plaisanterie, un abbéton désigne un jeune abbé, un curaillon, un cureton. Ce nom est dérivé d'abbé, avec les suffixes -et, -on, peut-être d'après cureton ou le provençal abatoun, abachoun, abetoun, abechoun.
L'adjectif abbevillois, abbevilloise, est relatif à Abbeville, une ville en France dont les habitants sont les Abbevilloises et les Abbevillois.
L'adjectif abbevillien, abbevillienne, est utilisé en préhistoire et géologie pour ce qui concerne l'abbevillien, un type de culture appartenant au paléolithique ancien, découvert dans les dépôts quaternaires de la Somme, à Abbeville, caractérisé par l'usage de lourds fragments de silex grossièrement taillés sur deux faces, de premiers outils rudimentaires à usages multiples.
Un ABC ou abécé, abécédé est un petit livre destiné à apprendre la lecture aux enfants à partir des lettres de l'alphabet.
L'ABC de ... c'est les premiers rudiments d'une pratique, d'un art, d'une technique, d'une science, et en général de toute activité qui s'apprend et comporte des degrés dans l'apprentissage.
On a lu un ordre abécédaire pour alphabétique, et un temps abécédaire, qui en est à l'A.B.C. quant au niveau des connaissances.
Un abécédaire qui est emprunté au latin abecedarius « de l'alphabet », est un manuel scolaire pour apprendre l'A.B.C. d'une matière ; c'est aussi un ouvrage élémentaire.
Le mot abécédaire, emprunté au latin au latin abecedarius « de l'alphabet », se dit en provençal abecedàri, en italien abecedàrio, en espagnol abecedario, en catalan abecedari, en portugais abecedário, en roumain abecedar.
Ces mots se prononcent généralement [aps].
Une abcédation est la formation d'un abcès. Une tumeur abcédée s'est transformée en abcès. Le verbe abcéder ou s'abcéder signifie se transformer en abcès. Ce verbe abcéder est emprunté au latin abscedere « se former en abcès », un terme médical calqué sur le grec α ̓ φ ι ́ σ τ α μ α ι, « s'écarter, se désagréger ».
j'abcède, tu abcèdes, il abcède, nous abcédons, vous abcédez, ils abcèdent ;
j'ai abcédé ; j'abcédais ; j'abcédai ; j'abcèderai ou j'abcéderai ; j'abcèderais ou j'abcéderais ;
que j'abcède, que tu abcèdes, qu’il abcède, que nous abcédions, que vous abcédiez, qu’ils abcèdent ;
que j'abcédasse, qu’il abcédât, que nous abcédassions ; que j'aie abcédé ; que j'eusse abcédé ;
abcède, abcédons, abcédez ; aie abcédé, ayons abcédé, ayez abcédé ;
(en) abcédant.
elle s'abcède, elles s'abcèdent, elle s'est abcédée, elles se sont abcédées,...
Un abcès est un amas de pus collecté dans une cavité néoformée résultant de la nécrose de liquéfaction d’un tissu solide refoulant les tissus mous voisins, ce peut être un micro-abcès ou microabcès. Un abcès est aussi une situation anormale, devenue intolérable et appelant une intervention rapide et énergique pour y mettre fin. Ce nom est emprunté au latin abscessus « éloignement » devenu un terme médical par équivalence du grec α ̓ π ο ́ σ τ η μ α. Le nom abcès a longtemps été en concurrence avec apostume et apostème.
Un abdalas est un nom des religieux en Perse, correspondant à derviche chez les Turcs, à moine chez les chrétiens. Ce nom est emprunté à l'arabe abdallah « serviteur de Dieu » qui continue à être employé comme nom propre (Abd Allah).
L'adjectif abdéritain, abdéritaine, emprunté au latin abderitanus « d'Abdère » est relatif à Abdère, une ville de l'ancienne Thrace. La sottise de ses habitants nommés Abdéritains ou Abdérites était proverbiale.
L'adjectif abdicataire s'applique à celle, celui qui a abdiqué.
Une abdication est une renonciation à de hautes fonctions, à l'autorité souveraine ; une aliénation des volontés particulières au profit d'une volonté supérieure de type juridique ou morale ; l'action de renoncer à une valeur ou à un sentiment considérés comme étant de grand prix. Ce nom est emprunté au latin abdicatio.
Le verbe abdiquer signifie renoncer, de plein gré ou non, à de hautes fonctions, à l'autorité souveraine ; renoncer à toute espèce de puissance, de droit ou de charge ; renoncer à quelque chose ; renoncer à agir. Ce verbe abdiquer est emprunté au latin abdicare (comme dīcere, abdicere, dīcare, terme technique à son origine) « se refuser à reconnaitre, renier (un fils) ».
Une abdocentèse est une ponction de l'abdomen (un liquide d'abdocentèse).
Un abdomen est la partie du tronc comprise entre le thorax dont il est séparé par le diaphragme au-dessus et le pelvis, avec lequel il communique par l’ouverture supérieure du pelvis, au-dessous ; la partie postérieure du corps de certains invertébrés, des arthropodes ; la troisième et dernière division (ou tagme) du corps des insectes. Ce nom est emprunté au latin abdomen.
L'adjectif abdominal, abdominale, est relatif à l’abdomen. Le pluriel est abdominaux, abdominales.
Les abdominaux sont des muscles et des exercices de gymnastique.
un réflexe abdominocardiaque : chacune des réponses réflexes du rythme cardiaque provoquées par toute excitation du sympathique abdominal.
un ligament abdomino-colique
elle est abdomino-coraco-humérale, il est abdomino-coraco-huméral, elles sont abdomino-coraco-humérales, ils sont abdomino-coraco-huméraux
un abdomino-coraco-huméral, des abdomino-coraco-huméraux
elle est abdomino-costale, il est abdomino-costal, elles sont abdomino-costales, ils sont abdomino-costaux
elle, il est abdomino-diaphragmatique
un nerf grand abdomino-génital, un nerf petit abdomino-génital, des nerfs abdomino-génitaux
elle est abdomino-gutturale, il est abdomino-guttural, elles sont abdomino-gutturales, ils sont abdomino-gutturaux
un abdomino-guttural, des abdomino-gutturaux
elle est abdomino-humérale, il est abdomino-huméral, elles sont abdomino-humérales, ils sont abdomino-huméraux
un abdomino-huméral, des abdomino-huméraux
elle est abdomino-ombilicale, il est abdomino-ombilical, elles sont abdomino-ombilicales, ils sont abdomino-ombilicaux
elle est abdomino-pectorale, il est abdomino-pectoral, elles sont abdomino-pectorales, ils sont abdomino-pectoraux
la cavité abdomino-pelvienne : l'ensemble des cavités abdominale et pelvienne qui communiquent largement par l’orifice supérieur du pelvis.
un syndrome douloureux ostéomusculo-articulaire abdominopelvien bénin
une amputation abdominopérinéale : une intervention d’exérèse complète du rectum et de l’anus, terminée par une colostomie définitive, pratiquée en cas de cancer du bas rectum et de cancer du canal anal.
une abdominoplastie ou abdoplastie : une intervention de chirurgie réparatrice ou esthétique de l'abdomen.
elle, il est abdomino-scapulaire
une abdominoscopie : un examen de l'abdomen qui se fait à l'aide du palper et de la percussion sur le doigt ou sur le plessimètre.
elle, il est abdominoscopique : elle, il concerne l'abdominoscopie.
elle est abdomino-scrotale, il est abdomino-scrotal, elles sont abdomino-scrotales, ils sont abdomino-scrotaux
elle, il est abdomino-thoracique
une abdomino-utérotomie
une expression abdomino-vaginale : l'expression abdominale, l'évacuation du placenta par compression de l’utérus à travers la paroi abdominale.
un plexus aortico-abdominal
un (muscle) costo-abdominien
un (muscle) iléo-abdominien
une désarticulation interilio-abdominale : une amputation du membre inférieur en passant dans l’interligne coxofémoral, comportant selon les cas un sacrifice plus ou moins important de l’os iliaque et des muscles de l’abdomen et du pelvis.
elle est latéro-abdominale, il est latéro-abdominal : elle, il se rapporte aux parois latérales de l'abdomen.
elle est lombo-abdominale ou lombo-abdominienne, il est lombo-abdominal ou lombo-abdominien : elle, il se rapporte, appartient aux lombes et à l'abdomen.
le triangle lombo-costo-abdominal
un insecte microgastre : qui a un petit abdomen.
un hématome pelvi-abdominal ou thrombus pelvi-abdominal : un hématome génital des suites de couches débordant le plancher pelvien et s’étendant vers l’espace rétropéritoneal du petit bassin et de l’abdomen, jusque vers les piliers du diaphragme.
des rameaux phrénico-abdominaux : les branches motrices terminales du nerf phrénique destinées à l’innervation du muscle diaphragme.
une plaie thoracoabdominale : une plaie des viscères à la fois thoraciques et abdominaux.
un signe thoracoabdominal : sur une radiographie thoracique de face, signe permettant de situer l’origine d’une masse dans le médiastin postéro-inférieur.
une endoprothèse vasculaire thoraco-abdominale
un anévrisme thoraco-abdominal
une grossesse tubo-abdominale
Les abdominaux sont aussi un ordre de poissons qui, dans la classification de Cuvier, comprend la plus grande partie des poissons d'eau douce.
Le mot abdominal est dérivé d'abdomen, avec le suffixe -al.
Un nerf abducens est un nerf crânien moteur appartenant à la sixième paire.
On lit aussi une eminentia abducentis
Un (muscle) abducteur est un muscle qui provoque un mouvement par lequel un membre ou un segment de membre s’écarte de l’axe médian du corps. Un tube abducteur est un tube à l'aide duquel on recueille les gaz dans une réaction chimique. Ce mot est un dérivé savant de abducere, voir abduction.
Un raisonnement abductif permet d'augmenter la vraisemblance d'une hypothèse par l'ajout de nouveaux faits. On lit aussi un raisonnement par abduction, une abduction, une inférence abductive.
Une abduction est un mouvement par lequel un membre ou un segment de membre s’écarte de l’axe médian du corps ; un mouvement d'un organe des sens vers le dehors ; un syllogisme aristotélicien dans lequel, la majeure étant certaine, mais la mineure seulement probable, la conclusion n'est elle-même que probable. Ce nom est dérivé du latin abducĕre « action d'emmener, action d'enlever » (ab ducere : éloigner de).
Un hallux abductus ou hallux valgus est la déformation du premier orteil qui est anormalement dévié en dehors.
Un metatarsus abductus ou metatarsus valgus, pes abductus est la déformation du pied dans laquelle l’avant-pied est porté en dehors, latéralement, par rapport à l’axe de l’arrière-pied.
abécé, abécédaire, abécédé : voir ABC (ci-dessus).
Un abecquement ou abéchement est l'action d'abécquer ou d'abécher, de donner la becquée.
Abecquer ou abéquer, abécher ou abicher, c'est pour un oiseau, donner la becquée à un oiseau trop jeune pour prendre lui-même sa nourriture ; en fauconnerie, donner à l'oiseau de proie une partie seulement de son pât ordinaire, afin de l'exciter à voler peu après ; porter la nourriture à la bouche de quelqu'un ; nourrir ; attirer, mettre en gout. Le verbe abecquer, dérivé de bec avec le préfixe -a, a suscité des emplois figurés.
j'abèche, tu abèches, il abèche, nous abéchons, vous abéchez, ils abèchent ;
j'ai abéché ; j'abéchais ; j'abéchai ; j'abècherai ou j'abécherai ; j'abècherais ou j'abécherais ;
que j'abèche, que tu abèches, qu’il abèche, que nous abéchions, que vous abéchiez, qu’ils abèchent ;
que j'abéchasse, qu’il abéchât, que nous abéchassions ; que j'aie abéché ; que j'eusse abéché ;
abèche, abéchons, abéchez ; aie abéché, ayons abéché, ayez abéché ;
(en) abéchant.
On a lu s'abecquer pour se donner mutuellement la becquée.
Le délit de voler à l'abéquage ou à l'abecquage est un vol dans la maison où l'on s'est engagé comme domestique.
Une abecqueuse ou abéqueuse désigne une nourrice ; une maitresse d'hôtel ; une voleuse qui dévalise les magasins de nouveautés en se servant d'un enfant.
Une abée est une ouverture pour le passage de l'eau qui fait mouvoir un moulin, ou un canal de décharge pour l'écoulement de l'eau quand un moulin ne tourne pas. Ce nom est une forme agglutinée de la bee, du participe passé de l'ancien français baër « ouvrir ».
A. Un abeillage ou aboilage était un droit seigneurial sur les abeilles et leurs productions. Le nom (un) aboilage est dérivé de aboille (une forme régionale d'abeille).
B. Un abeillage est une apiculture, un élevage des abeilles ; un abeillon, un essaim d'abeilles.
Un abeillaud [en anglais : drone] est un faux-bourdon, le mâle des abeilles domestiques.
Une abeille est un nom usuel d'un insecte hyménoptère apocrite aculéate (porte-aiguillon) de la famille des apidés, produisant du miel et de la cire et vivant en société (on lit aussi une mouche à miel, une mouchette, une avette) ; un nom usuel donné à tous les insectes appartenant à la super-famille des apoïdes ; ce qui en a la forme. Ce nom est emprunté à l'ancien provençal abelha, du latin apicula.
Avant d’entrer dans le vif du sujet, précisons d’abord ce que nous entendons par abeilles. Pour le grand public, abeilles équivaut en fait à l’abeille domestique ou abeille à miel (Apis mellifera). Mais, en fait, elle est une espèce particulière, dans l’ordre des hyménoptères, devenue semi-domestique, parmi les milliers d’autres (entre 5 et 6000 dans le monde) que compte sa famille les apidés. Or, une majorité de ces dernières, les « autres » abeilles, fonctionnent de la même manière que l’abeille domestique et sont susceptibles tout autant d’assurer le service de pollinisation des plantes à fleurs.
Parmi elles figurent : les bourdons, les xylocopes ou abeilles charpentières et l’immense groupe des abeilles dites solitaires ; parmi ces dernières, on trouve une foule de genres : osmies, andrènes, halictes, mégachiles, anthophores, collètes, mélittes, anthidies, sphécodes,… Soit des centaines d’espèces rien qu’en France.
Extrait de Les abeilles sauvages bien plus efficaces que les domestiques dans les vergers de pommiers (Zoom nature). Voir aussi : Des abeilles très sélectives au printemps (Zoom nature) ; Abeilles solitaires : les « autres » abeilles (Zoom nature) ; Guêpes : pourquoi tant de haines ? (Zoom nature).
Jusqu’au 18ème siècle, on ne connaissait guère d’autre moyen de sucrer les aliments que d’y mettre du miel ; le sucre était fort rare et fort cher. De là la place importante qu’a occupée de tout temps l’élevage des abeilles : Virgile y a consacré le IVe livre de ses Géorgiques, et cet art est assurément un des mieux connus parmi ceux que les Anciens ont pratiqués. L’abeille s’appelait en latin apis ; ce mot, qui a été repris sous sa forme latine dans des noms composés récents (apiculture, apiculteur, apicole), a donné en français, par voie populaire, un mot extrêmement court : au singulier ef, au pluriel ès. Ces formes (réduites à é dans la prononciation) se rencontrent sporadiquement dans la littérature jusqu’au début du XVIe siècle. Elles ne survivent plus que dans quelques patois. Réduit à une voyelle, ce mot n’a eu qu’une vie très précaire, et on a éprouvé le besoin de le remplacer par des termes plus amples. D’une façon générale, on a remplacé ef par mouche. Mais il a fallu préciser, de là des mots composés singuliers, tels que mouche-ép, « mouche-guêpe », qui est devenu mouchette. Mais c’était tomber de Charybde en Scylla, car une abeille, loin de ressembler à une petite mouche, est plus grosse qu’une mouche commune. Finalement, on s’est tiré de la difficulté en créant le composé mouche à miel. En savoir plus : Georges Gougenheim.
Un objet abeillé, un vêtement abeillé sont garnis d'abeilles, de points d'arrêt en forme d'abeille stylisée ou de broderie plate, faite avec un cordonnet de soie dont la forme et la disposition donnent l'aspect schématique de l'abeille.
On lit un abeiller ou abeillier pour un rucher, l'industrie abeillère, relative aux abeilles, un abeillon pour un essaim d'abeilles.
Un nida ou nid-d'abeilles est un matériau ayant une structure similaire aux alvéoles. Un nid-d'abeilles est aussi un ornement en broderie ou un tissu avec des alvéoles légèrement en relief.
Champ lexical :
abeille à miel, abeille mellifique, abeille commune, Apis mellifera, Apis cerana, mouche à miel (familier), mélipone ;
abeille à culotte, abeille à longues antennes, abeille à membrane ou abeille cellophane, abeille charpentière, abeille cotonnière, abeille coucou, abeille d’eau, abeille de la sueur, abeille découpeuse, abeille des sables, abeille domestique, abeille fouisseuse, abeille inférieure, abeille maçonne, abeille mellifère, abeille noire, abeille sociale (ou grégaire), abeille solitaire, abeille supérieure, abeille tapissière, abeille tueuse, abeilles inférieures, abeilles supérieures ;
mégachile, andrène, notonecte, cuculines ;
reine, ouvrière, faux bourdon, essaim, jet, jetée, colonie, ventileuse, larve, couvain ;
jabot, brosse, dard, aiguillon, venin ;
bourdonnement, essaimage, essaimement, eusocialité, nid d’abeilles, pollinisation, trophallaxie ;
gelée royale, nectar des fleurs, miel, miellat, royalactine ;
butiner, bourdonner, essaimer, jeter, polliniser, enfumer ;
mellifère, mellifique, apicole, hétérogyne, apifuge, xylocope, apivore ;
miel, cire d’abeille, pollen, gelée royale, propolis, venin, alvéole, opercule, rayon, gâteau ;
apithérapie, apiphobie, piqûre, allergie, choc anaphylactique ;
...
Le nom (une) mélitte (une plante) est emprunté au latin scientifique melittis melissophyllum, en grec attique μ ε ́ λ ι τ τ α « abeille ».
Avette est une forme régionale ou vieillie d’abeille. Ces deux noms sont issus de diminutifs de apis, le nom latin de cet insecte : avette est tiré de apitta et abeille de apicula. Si avette se lit encore chez Giono, ce nom fut surtout en vogue à la Renaissance. [...] L’importance du rôle économique de l’abeille et la manière dont on la nomme (son nom n’est pas tiré d’une racine indo-européenne unique) pourraient amener à penser qu’elle a été l’objet de ce qu’ethnologues et linguistes appellent un tabou linguistique. En savoir plus : Académie française.
Un exemple classique est celui du nom de « l’abeille ». En latin, le mot était semble-t-il ape (forme de l’accusatif sans -m, nominatif apis). Je dis “semble-t-il” parce que, de l’Antiquité latine, nous sont parvenus surtout des textes littéraires, même s’ils sont variés, et très peu de chose de la langue des paysans. Le terme apem est rare dans les sources écrites. En savoir plus : Les billets de François Jacquesson.
La fonction abélienne a été introduite en analyse par le mathématicien norvégien Niels Abel. D'où : un groupe abélien, une fonction hyperabélienne, un groupe hyperabélien (en mathématiques)
L'adjectif abélien, abélienne, peut aussi être relatif à Abel, le frère de Caïn.
Abelspora est un genre de protozoaires microspora.
Les Abénaquis ou Abénakis [en anglais : Abenaki, Wabanaki] sont des autochtones d'Amérique du Nord dont la langue appartient à la famille algonquienne et dont la culture et la civilisation sont historiquement liées au territoire qui correspond aujourd'hui au sud du Québec, à l'ouest de l'État du Maine et au nord de la Nouvelle-Angleterre. Ces mots, d'origine algonquienne, signifient « peuple du levant, peuple de l'est », par référence à la Nouvelle-Angleterre. En savoir plus : OQLF.
Prolongements : la culture abénaquise, le territoire abénaquis, l'abénaquis, une langue.
abéquer, voler à l'abéquage, une abéqueuse : voir abecquer (ci-dessus).
j'abèque, tu abèques, il abèque, nous abéquons, vous abéquez, ils abèquent ;
j'ai abéqué ; j'abéquais ; j'abéquai ; j'abèquerai ou j'abéquerai ; j'abèquerais ou j'abéquerais ;
que j'abèque, que tu abèques, qu’il abèque, que nous abéquions, que vous abéquiez, qu’ils abèquent ;
que j'abéquasse, qu’il abéquât, que nous abéquassions ; que j'aie abéqué ; que j'eusse abéqué ;
abèque, abéquons, abéquez ; aie abéqué, ayons abéqué, ayez abéqué ;
(en) abéquant.
un aber : un estuaire d'une petite rivière en forme de crique ou d'anse et servant de lieu de relâche pour les bateaux de pêche y échouant.
Aber-Benoît, Aber-Ildut, Aber-Wrach, Aberdéen, Aberconway, etc.
Le nom (un) aber vient d'un mot breton emprunté au français havre.
1. Un abergement (on lit parfois abergeage) était, en droit féodal, un contrat de longue durée par lequel un vassal remet une terre à une personne pour la cultiver moyennant un prix convenu, ainsi qu’un cens en général annuel en argent ou en nature. Cet acte est parfois confondu avec l'emphytéose. La « personne » qui reçoit la terre est appelée l'abergataire (ou amodiateur). En Suisse romande, en Franche-Comté et en Savoie, ce terme est à l'origine de nombreux toponymes. Quelques villages sont nommés L'Abergement, ou Abergement, ou Labergement, près de la Suisse, en Franche-Comté ou en Savoie.
2. Un abergement est, en construction, un ensemble de tôles façonnées et souvent soudées, mises en œuvre par le couvreur-zingueur. Il est destiné à faire la liaison étanche entre les matériaux de couverture et les souches de cheminées, les éléments de ventilation et les ouvertures.
Une aberrance est le caractère d'une grandeur qui dans une série d'observations s'écarte nettement de la valeur moyenne ; une aberration, une anomalie.
L'adjectif aberrant, aberrante, indique que quelque chose s'écarte de la norme attendue, va contre la logique ou la vérité ; que cela présente des caractères non conformes à la norme biologique attendue.
Une aberration est une déviation, un écart par rapport à la norme attendue ; une déviation apparente de la lumière envoyée par un astre, et que divers procédés permettent de corriger ; un défaut de l'image d'un objet vu à travers une lentille ; une anomalie, une déviation hors de l'état normal ; un égarement des sens ; des troubles du cerveau ; le caractère d'un phénomène aberrant, c'est-à-dire qui s'écarte de la règle générale et constitue une exception ; une déviation du jugement par rapport au bon sens ou à des habitudes de pensée ou de sentiment prises comme norme ; une erreur, une absurdité, une folie. On trouve aussi une aberration de courbure (en mathématiques) et une aberration du gout pour une manie non pathologique de manger des matériaux inhabituels. Ce nom est dérivé du verbe aberrer ou du latin aberrare. En astronomie, il est emprunté à l'anglais aberration, le terme exprimant le phénomène décrit par l'astronome anglais James Bradley en décembre 1728
Le verbe aberrer, emprunté au latin aberrare « s'écarter de », a été utilisé, généralement à l'infinitif pour s'écarter de la vérité, de la bonne règle, se tromper et s'écarter de la voie normale, dévier. On lit aussi aberrer dans la foule pour s'égarer dans la foule.
On a lu un aberrographe et un aberroscope.
L'abessif (en linguistique finno-ougrienne) est le cas marquant la notion « à l'extérieur ». Ce nom est dérivé du latin abesse « être absent ».
On a lu abêtifier quelqu'un, le rendre progressivement comme bête, abruti, par paresse des facultés intellectuelles due au milieu ambiant. Ce verbe est issu du croisement d'abêtir et de bêtifier.
On utilise maintenant abêtir pour rendre bête, de manière à faire subir une diminution des facultés humaines les plus nobles, et s'abêtir pour devenir bête, stupide, s'abrutir. Ce verbe est dérivé de bête.
j'abêtis, tu abêtis, il abêtit, nous abêtissons, vous abêtissez, ils abêtissent ;
j'abêtissais ; j'abêtis ; j'abêtirai ; j'abêtirais ;
j'ai abêti ; j'avais abêti ; j'eus abêti ; j'aurai abêti ; j'aurais abêti ;
que j'abêtisse, que tu abêtisses, qu'il abêtisse, que nous abêtissions, que vous abêtissiez, qu'ils abêtissent ;
que j'abêtisse, qu'il abêtît, que nous abêtissions ; que j'aie abêti ; que j'eusse abêti ;
abêtis, abêtissons, abêtissez ; aie abêti, ayons abêti, ayez abêti ;
(en) abêtissant.
je m'abêtis, tu t'abêtis, il s'abêtit, nous nous abêtissons, vous vous abêtissez, ils s'abêtissent ;
je m'abêtissais ; je m'abêtis ; je m'abêtirai ; je m'abêtirais ;
je me suis abêti(e) ; je m'étais abêti(e) ; je me fus abêti(e) ; je me serai abêti(e) ; je me serais abêti(e) ;
que je m'abêtisse, que tu t'abêtisses, qu'il s'abêtisse, que nous nous abêtissions, que vous vous abêtissiez, qu'ils s'abêtissent ;
que je m'abêtisse, qu'il s'abêtît, que nous nous abêtissions ; que je me sois abêti(e) ; que je me fusse abêti(e) ;
abêtis-toi, abêtissons-nous, abêtissez-vous ; sois abêti(e), soyons abêties, soyons abêtis, soyez abêti(e)(es)(s) ;
(en) s'abêtissant.
L'adjectif abêtissant, abêtissante, indique que quelque chose rend bête, stupide, un abêtissement est l'action d'abêtir, l'état de celui qui est abêti. On a parfois lu une abêtisseuse, un abêtisseur pour celle, celui qui abêtit et un abêtissoir : un endroit où l'on s'abêtit.
L'expression latine familière (argot scolaire) ab hoc et ab hac signifiant « de celui-ci et de celle-là », est formée de la préposition ab (voir : à) et des formes pronominales hic, haec à l'ablatif. Elle a été surtout utilisée avant le 19ème siècle avec les sens de confusément et à tort et à travers.
Le verbe abhorrer signifie avoir pour une personne ou une chose une antipathie telle qu'on ne saurait la voir ou y penser sans éprouver un frémissement et un mouvement tendant à s'en éloigner ou à l'éloigner. On a lu abhorrable pour (ce) qui mérite d'être abhorré, détesté, exécré.
Le verbe abhorrer, concurrencé jusqu'au 16ème siècle par avourir, aborir, aborrir, abhorrir et abhourir, est emprunté au latin abhorrere « s’éloigner avec effroi, avec horreur » « répugner à », formé du préfixe ab- marquant l’éloignement et du verbe horrere « se hérisser, frissonner d’effroi ou d’horreur ». En français, abhorrer est devenu transitif, mais il continue à se référer à la notion d’horreur. Il n’a ni nom d’action ni adjectif correspondant.
Pour comparaison, le nom (une) horreur est emprunté au latin horror « hérissement, frissonnement ; frisson d'effroi ; frisson religieux ». Par contre, le verbe adorer est emprunté au latin adorare, dérivé de orare « prier ».
Un bibaccalauréat ou bibac est une certification de fin d'études secondaires délivrée simultanément à l'issue d'un examen unique à des élèves en France et dans un pays partenaire, et reconnue dans les deux pays pour l'accès à l'enseignement supérieur. L'« abibac », commun à la France et à l'Allemagne (de Abitur et « baccalauréat »), le « bachibac », commun à la France et à l'Espagne (de bachillerato et « baccalauréat ») et l'« esabac », commun à la France et à l'Italie (de esame di Stato et « baccalauréat ») sont des bibaccalauréats.
abicher : voir abecquer (ci-dessus).
L'abies (du latin « sapin ») est le nom générique et scientifique du sapin, par opposition au picéa « épicéa », au larix « mélèze », au pinus « pin ».
Les abiétacées sont les pinacées, une famille d'arbres.
Un abiétate est un sel ou ester de l'acide abiétique.
Une plante abiétine présente certains caractères des abies.
L'adjectif abiétiné, abiétinée, indique une ressemblance au sapin.
Les abiétinées sont la famille de conifères ayant le sapin pour type.
On trouve l'acide abiétique dans la résine de l'abies.
Abigaël, Abigael, Abigaelle sont des prénoms.
Le nom une abigaïl désignant une suivante, une soubrette, une femme de chambre, est emprunté à l'anglais abigail « suivante, servante » depuis 1671, de Abigail, le nom de la suivante dans The Scornfull Lady, une pièce de Beaumont et Fletcher, 1610, du nom d'une des épouses de David, un roi d'Israël, à comparer avec to abigail « rendre service », 1654, abigailship « condition de servante ». Le nom hébreu Ăbhigáyil, littéralement « mon père se réjouit », est formé de l'hébreu ābh « père » et gīl « se réjouir ».
Le nom (un) abigéat, un détournement de bétail en vue de se l'approprier, est emprunté au latin abigeatus, terme juridique, « enlèvement de bétail » de abigere « enlever, détourner un troupeau ».
Le mot bigot signifiant dont la dévotion étroite se fourvoie dans des manifestations formelles et/ou superstitieuses est d'origine germanique. On lisait abigotir pour rendre bigot, s'abigotir (ou s'abigoter) pour devenir bigot, avoir l'esprit abigoti.
j'abigotis, tu abigotis, il abigotit, nous abigotissons, vous abigotissez, ils abigotissent ;
j'abigotissais ; j'abigotis ; j'abigotirai ; j'abigotirais ;
j'ai abigoti ; j'avais abigoti ; j'eus abigoti ; j'aurai abigoti ; j'aurais abigoti ;
que j'abigotisse, que tu abigotisses, qu'il abigotisse, que nous abigotissions, que vous abigotissiez, qu'ils abigotissent ;
que j'abigotisse, qu'il abigotît, que nous abigotissions ; que j'aie abigoti ; que j'eusse abigoti ;
abigotis, abigotissons, abigotissez ; aie abigoti, ayons abigoti, ayez abigoti ;
(en) abigotissant.
Selon les rectifications orthographiques de 1990, il est recommandé d'écrire sans accent circonflexe : un abîmage, une abîmation, un abîme, abîmé, un abîmement, abîmer, s'abîmer.
Le Dictionnaire historique du français québécois indique un abimage dérivé d'abimer « mettre en mauvais état, causer du dommage » pour un dégât, un désordre, un ravage, et une abimation dérivé d'abimer quelqu'un, le couvrir de paroles injurieuses ou dénigrantes, pour une injure, un juron.
Un abime [on a aussi écrit abyme] est une cavité naturelle, aux parois abruptes, s'ouvrant au niveau du sol, sans fond apparent, considérée comme insondable ; un écart, un fossé entre des personnes ou des choses ; une perte, un désastre, des circonstances difficiles, voire tragiques ; ce qui est impénétrable, insondable, un mystère, une énigme.
être au bord de l'abime : être dans une situation désespérée.
en abime : au point central de l'écu, où une pièce ou une figure est placée de telle façon que les autres pièces ou figures ne sont ni chargées, ni même touchées par elle et qu'elles apparaissent en relief, celle en abime étant située comme au fond.
une mise en abyme ou mise en abime : un procédé artistique ou littéraire qui consiste à répéter un élément à l'intérieur d'éléments similaires.
La signification de l'adjectif abimé, abimée, a évolué : jeté(e), plongé(e) dans un abime ; absorbé(e) par une activité ou une préoccupation ; qui a subi un dommage, une dégradation de sa valeur.
On a lu un abimement pour l'action de s'abimer dans ou de s'abimer en ; un état qui en résulte ; l'action d'abimer ; une détérioration.
Le sens, au 17ème siècle, du verbe abimer, jeter, plonger dans un abime, correspond à s'abimer : tomber, s'écrouler au fond d'une cavité, d'un creux de l'espace terrestre, marin, cosmique, de manière à disparaitre momentanément ou définitivement ; disparaitre comme par une chute dans un abime, un creux ; se laisser absorber par une activité ou une préoccupation de nature intellectuelle, spirituelle ou affective. L'expression s'abimer dans ses pensées signifie être absorbé par ses pensées.
Les autres sens du verbe abimer sont faire baisser la valeur d'une chose ou d'une personne en la dégradant, en lui causant ainsi un dommage total ou partiel, définitif ou momentané ; dégrader en rendant méconnaissable, ou inutilisable, ou en mettant dans un état voisin de la destruction ; priver quelqu'un de sa vitalité par une torture morale, l'accabler profondément ; anéantir quelqu'un par la critique publique ; dégrader quelqu'un dans l'opinion d'autrui par la médisance. D'où s'abimer pour être dégradé, rendu méconnaissable, ou inutilisable, ou mis dans un état voisin de la destruction.
Le Dictionnaire historique du français québécois indique abimer avec les sens de s’enfoncer (dans le sol, dans l’eau) de manière à disparaitre partiellement ou complètement ; s’écrouler, s’abattre, et s'abimer : s’affaiblir, s’épuiser, généralement par suite d’un excès de travail ; ainsi que les expressions :
la sueur l’abime : elle l'inonde, elle le mouille, elle le trempe.
abimer le sang : saigner abondamment, être couvert de sang.
abimer d’eau, abimer l’eau : pour un canot, une chaloupe, faire eau, s’emplir d’eau.
elle est abimée, il est abimé : est infesté(e).
abimer quelqu'un : le couvrir de paroles injurieuses ou dénigrantes.
abimer quelque chose : s’en prendre violemment à quelque chose par des paroles ou par des écrits.
abimer quelqu'un de bêtises, d’injures, d’invectives, de malédictions, etc. : le couvrir d’injures, d’invectives, de malédictions, etc.
Notre mot français abîme, auparavant abisme, copie le latin abismus qui est un « faux-mot » étonnant. En effet, en latin le mot était abyssus mais on a trouvé que c’était plus convaincant si on y mettait un -isme qui faisait savant et même superlatif (-issimus !). Quant au vrai mot latin, le -y- montre qu’il a été emprunté au grec abussos, avec le a- privatif bien connu et le mot bussos ‘le fond de la mer’.
Le mot anglais chasm ‘abîme’ est une copie du grec chasma ‘ouverture béante, gouffre, abîme’, dérivé de notre mot chaos. Bref, on tourne en rond dans des creux tout au fond. Nous sommes, tant en anglais qu’en français et ailleurs, assez dépourvus puisque nous sommes obligés d’emprunter des mots anciens.
En savoir plus : Les billets de François Jacquesson.
Le nom (un) abime ou abîme vient du latin chrétien abyssus qui a servi, au 19ème siècle, à former le mot abysses (les régions les plus profondes des mers et des océans), le singulier, un abysse, étant parfois employé pour un abime. Le verbe abimer, abîmer est dérivé d'abime, abîme. En rapport avec le nom abime et après avoir éliminé abîmeux et abismal, abyssal a eu d'abord et surtout un emploi religieux. Voir aussi : abysse, abyssique, abyssobenthos, abyssopélagique
Une abiogenèse est une absence de formation vitale, c'est aussi le nom donné à la théorie ancienne qui admettait la génération spontanée, c'est-à-dire la production d'êtres vivants issus directement de la matière brute. Ce nom est formé du préfixe privatif a-, du grec β ι ́ ο ς « vie » et de genèse.
Une biogenèse ou biogénèse est la théorie d'après laquelle un être vivant ne peut provenir que d'un autre être vivant ; une recherche et une reconstitution des conditions atmosphériques, physiques et chimiques qui ont permis l'apparition de la vie sur la terre ; l'élaboration d'une substance biologique par et dans un organisme vivant.
Une abiose est une absence de vie ou une suspension des manifestations de vie pour un être vivant. Ce nom est composé du préfixe privatif a- et du grec β ι ́ ο ς « vie ».
Un abioseston est la composante abiotique des matières en suspension dans les eaux marines ou douces des plans d’eau continentaux.
L'adjectif abiotique se dit d’un milieu privé d’organismes vivants ou d’un milieu dont une ou plusieurs caractéristiques ne permettent pas la vie. Un facteur abiotique est un facteur de l'environnement de nature non biologique ou de nature physico-chimique, pouvant influencer les organismes qui y vivent (biocénose). Un habitat abiotique est un habitat de nature non-biologique (structure et texture d'un sol, de roches, composition chimique d'une eau, teneur en CO2 dans l'atmosphère, vitesse d'un courant, etc), ou physico-chimique (température, humidité, photopériode, pluviométrie, vent, etc.).
L'adjectif biotique est relatif aux êtres vivants et à leur action.
Une abiotrophie est un processus dégénératif qui atteint les cellules vivantes (en particulier les cellules du système nerveux) et provoque une diminution de l'activité vitale, c'est aussi des particularités anatomopathologiques des processus dégénératifs nerveux centraux. Ce nom serait emprunté à l'anglais abiotrophy créé par le médecin neurologue britannique W. R. Gowers en 1902, probablement formé d'après trophic (voir : trophique, avec le préfixe a- privatif et bio-).
L'adjectif abiotrophique concerne l'abiotrophie, a rapport à l'abiotrophie. Une affection abiotrophique est une affection du système nerveux, souvent familiale et héréditaire, attribuée à l'anomalie de certains gènes. Ce mot est formé sur trophique dans son usage en neurologique, avec le préfixe a- privatif et bio-.
L'expression à bis et à blanc qui signifie « de toute façon », est liée à la fabrication de la farine et du pain. Selon que le blé est broyé plus ou moins grossièrement, on obtient une farine bise, c’est-à-dire gris foncé, ou blanche, à partir desquelles on aura du pain bis ou du pain blanc. On trouvait aussi la forme à bis, à blanc « faire les choses en quelque sorte et à quelque prix que ce soit, justement ou injustement, de gré ou de force. » Courrier des internautes de l'Académie française.
L'adjectif abitibien, abitibienne, est relatif à la région de l’Abitibi. Les autochtones de langue algonquienne vivant dans la région du lac Abitibi ont été nommés les Abitibiens ou plus souvent Abitibis. L'Abitibi-Témiscamingue est la région la plus à l’ouest du Québec, composée de cinq municipalités régionales. Voir le Dictionnaire historique du français québécois.
abiye ! [Belgique] vite !
L'adjectif abject, abjecte, indique ce qui inspire le dégout, le mépris par sa bassesse, sa dégradation morale ; il a aussi signifié humble, modeste. D'où l'adverbe abjectement, d'une manière abjecte. Une abjection est le dernier degré de l'abaissement ou de la dégradation. Pour la religion chrétienne, une abjection est une humiliation profonde, voulue ou acceptée, devant Dieu ; l'état de dégradation dans lequel se trouve le corps de l'homme par suite du péché originel ; un objet de rebut.
Le mot abject est emprunté au latin abjectus, du participe passé de abicere, spécialement au sens de « abaisser, rejeter, mépriser ». Le nom (une) abjection est emprunté au latin abjectio, dérivé de abicere au sens de « abaisser, rejeter, mépriser ».
L'adjectif abjurateur, abjuratrice, signifiait qui abjure.
Une abjuration est une renonciation formelle et solennelle à une croyance religieuse ; toute forme de renonciation formelle ou raisonnée, et publiquement connue ; une renonciation à une idée, à une création de l'esprit, une renonciation à un sentiment, à une attitude morale. Ce nom est emprunté au bas latin abjuratio.
Une formule abjuratoire et un acte abjuratoire concernent l'abjuration.
Le verbe abjurer, emprunté au latin abjurare « nier quelque chose avec serment », a pour sens : abandonner, par une déclaration formelle et solennelle, une croyance religieuse ; renoncer à ce que l'on faisait profession de croire ou d'aimer.
Une ablactation (ab- exprime l'arrêt) est une cessation volontaire de la lactation pour une femme qui ne souhaite pas allaiter après son accouchement.
Une ablastine est un anticorps empêchant la reproduction des cellules bactériennes et des microorganismes infectant un organisme. Ce nom est formé sur le grec (voir : blasto-), avec le préfixe a- privatif et le suffixe -ine.
Le verbe ablater qui signifie produire l'ablation, enlever de la matière par action mécanique ou par changement d’état, ou subir la perte de matière, est emprunté à l'anglais to ablate attesté d'abord sous la forme du participe ablat puis ablated, emprunté au participe passé ablatus, ablata, ablatum du latin auferre « emporter, enlever », puis probablement refait sur ablation au 20ème siècle. Le verbe s'ablater a été utilisé dans le sens de subir une ablation.
1. L'ablatif est le cas de la déclinaison latine réservé principalement au complément circonstanciel. Ce nomest emprunté au latin ablativus, un terme de grammaire fréquent en latin médiéval, l'adjectif est emprunté au latin ablativus « qui régit l'ablatif ». La réflexion des théoriciens de la grammaire française aux 16ème, 17ème et 18ème siècles sur la nature de l'ablatif a très souvent pris les formes d'une mise en cause de la dénomination de ce cas grammatical. En savoir plus : CNRTL.
Une poignée de termes de notre langue viennent, eux, d’ablatifs latins mais, même s’ils ont été parfaitement intégrés à notre langue, on peut considérer qu’il s’agit encore de mots latins. Ce sont par exemple folio, illico, recto, verso, sans oublier la liste primo, secundo, tertio, quarto, quinto, sexto, septimo, octavo, ni les pluriels quibus et rébus (malgré son accent). Omnibus est, lui aussi, rare puisque c’est un datif. En savoir plus : Académie française.
2. L'adjectif ablatif, ablative [en anglais : ablative] indique ce qui est propre à l'ablation, notamment en spatiologie. JORF du 22/09/2000.
Une ablation est : l'action de retrancher du corps un organe ou une partie morbide ; l'action d'enlever, de retirer une chose de façon généralement brutale.
une ablation : [spatiologie / matériaux - thermique] l'action d'un flux de matière ou de rayonnement sur la surface d'un corps, entraînant une perte de substance de celui-ci par décomposition chimique, changement d'état ou érosion mécanique. L'ablation de matériaux appropriés déposés à la surface d'un corps permet d'en réduire l'échauffement pendant une durée limitée. En anglais : ablation. Voir aussi : ablatif, cône d'ablation, photoablation. JORF du 22/09/2000.
une ablation d'un glaçon : [nucléaire / fusion] l'érosion d’un glaçon qui se produit au cours de sa pénétration dans le plasma de fusion confiné par un champ magnétique. En anglais : pellet ablation. Voir aussi : glaçon, injecteur de glaçons. JORF du 30/09/2017.
une couche d'ablation : la couche externe d’un microballon de fusion inertielle destinée à être transformée en plasma sous l’effet de faisceaux laser ou d’un rayonnement X afin de produire l’implosion du microballon. On trouve aussi, dans le langage professionnel, le terme « ablateur ».
un cône d'ablation : un bouclier thermique en forme de cône, dont l'ablation participe à la protection d'un engin spatial contre l'échauffement cinétique.
une cryo-ablation : une technique utilisant le froid pour détruire certaines structures anatomiques.
une photoablation : une ablation due à une irradiation par des photons.
une photoablation réfractive ou kératectomie réfractive, une photoablation thérapeutique
une thermo-ablation
Le nom (une) ablation est emprunté au bas latin ablatio attesté comme terme général, fréquent en latin chrétien dans divers emplois, et comme terme médical (ablatione sanguinis « ponction de sang »). La stabilité sémantique d'ablation comme terme de chirurgie est remarquable depuis le 13ème siècle. Jusqu'à la fin du 19ème siècle, il désigne l'enlèvement de toute partie malade du corps, tandis qu'actuellement on parle plutôt de l'amputation d'un membre. De la chirurgie, le terme s'est étendu à d'autres branches de la médecine mais ces emplois ne sont pas attestés au delà du 16ème siècle. Depuis la fin du 19ème siècle, ablation, dans le sens plus général de « action d'enlever, de retrancher », s'emploie dans des domaines étrangers à la médecine.
L'ancienne expression "mettre quelque chose ou quelqu'un ablativo tout (ou tous) en un tas" signifiait entasser pêle-mêle, en désordre. Son origine est sans doute à chercher dans l'argot scolaire des écoles latines.
Un able est une variété de poissons ; un poisson confondu avec l'ablette ; une espèce de saumon. Ce nomvient du latin albula « petit poisson », de albulus, diminutif de albus « blanc ». Voir aussi : un ableret, un ablet, une ablette, un ablier (ci-dessous).
Un ablégat est un vicaire, c'est-à-dire un suppléant, d'un légat du pape, chargé généralement de porter la barrette, entre autres insignes de sa dignité, à un cardinal nouvellement nommé. Ce nom est formé du préfixe latin ab- exprimant l'origine, le point de départ et de légat ; à remarquer que le latin ablegare (ablegatus) signifie « écarter, renvoyer », la notion d'« envoyé, délégué » est exprimée par adlegatus (adlegare). Le nom (un) légat est emprunté au latin legatus « ambassadeur » « envoyé d'un général ou d'un gouverneur de province », attesté en latin chrétien au sens de « délégué du pape ».
Une ablégation est la dignité, la fonction d'ablégat, et dans le droit romain, une espèce de bannissement que les pères pouvaient prononcer contre leurs enfants, ce sens étant apparu au 19ème siècle.
Un abléphare est un genre de reptile saurien de la taille d'un petit lézard, et qui se caractérise par l'absence totale de paupières. Ce nom, composé du préfixe privatif a- et du grec ϐ λ ε ́ φ α ρ ο ν « paupière », a d'abord été attesté sous la forme grecque ablepharon.
Une ablépharie est un colobome de la paupière supérieure dont les moignons représentent moins du tiers de la paupière. On note le syndrome d'ablépharie-macrostomie.
Chez un individu ablépharoplastique se trouve maintenue, après intervention ou traitement, l'ablépharie.
Un ableret ou ablier, carrelet est un filet carré, formé de fils très fins et attaché au bout d'une perche, employé pour la pêche des ables et autres petits poissons.
Le nom (un) ablet pour une ablette est dérivé d'able, avec le suffixe -et. La bête à l'ablet étant un appât qui sert à prendre l'ablet.
Une ablette est un petit poisson d'eau douce dont les écailles argentées servent à la fabrication des fausses perles. Au sens figuré, c'est une personne faible qui se laisse facilement maitriser ou duper. Ce nom est un vieux mot de la langue commune, morphologiquement un diminutif d'able mais sémantiquement longtemps confondu avec ce dernier. À partir du 19ème siècle, l'histoire du mot révèle un effort de classification savante ou pseudo-savante situant ablette par rapport à able et distinguant différentes espèces dont les plus connues sont l'ablette commune et l'ablette spirlin. On trouve aussi l'ablette de mer, un nom vulgaire donné à une espèce de perche. À noter en outre, aux 19ème et 20ème siècles, une acception figurée d'ablette s'appliquant à des personnes sans doute par comparaison avec le manque de défense de ce petit poisson qui mord assez facilement à l'hameçon.
Le CNRTL cite aussi : ablerette, ablettier, ablière.
Un abloc est un important pilier soutenant un bâtiment ou un massif en béton sur lequel on construit la culée d'un pont. Ce déverbal d'abloquer est attesté en moyen français comme terme désignant un bloc de pierre ou de bois servant d'assise à une construction.
Un ablocage est la fixation d'une pièce à usiner à la table de la machine-outil. Ce nom est dérivé d'abloquer, avec le suffixe -age.
Le verbe abloquer, fixer une pièce à la machine-outil sur laquelle on veut l'usiner, est dérivé de bloquer, avec le préfixe a-. D'abord attesté dans le Nord de la France, au sens de « disposer sur une assise de blocs de pierre ou de bois, consolider par une telle assise », il a encore le sens de « fixer, affermir », d'où l'emploi technique actuel.
Une préparation abluante lave, déterge une plaie ou un ulcère.
Un abluant est une préparation servant à laver, à déterger une plaie ou un ulcère, c'est aussi un détersif.
Le verbe abluer signifie laver à fond ; laver des manuscrits ou des livres avec un produit spécial pour en raviver l'écriture ou enlever les taches. On a utilisé s'abluer pour se laver ; se raviver, comme après un lavage. Le verbe abluer est emprunté au latin abluere « enlever en lavant ». Très peu usité, abluer s'est difficilement maintenu dans la langue, d'où le néologisme ablutionner pour laver et s'ablutionner pour se laver, faire ses ablutions.
Une ablution est l'action de laver, d'abluer ; l'action de se laver le corps ou une partie du corps par mesure d'hygiène ou à des fins de purification religieuse. Ce nom est emprunté au latin chrétien ablutio « purification par l'eau du baptême » « baptême ».
Une abmigration est le mouvement printanier d’un oiseau qui n’a pas fait de déplacement automnal mais a séjourné l’hiver sur son lieu de naissance.
Une abnégation est un renoncement ou un sacrifice consenti pour des motifs de perfection morale et spirituelle ; une vertu ; un dévouement. Ce nom est emprunté au latin abnegatio « renoncement, détachement (de soi) », d'où par extension « action de renoncer (à quelque chose) », « action de nier, dénégation (opposé à assertio) », avec la spécialisation juridique au sens de « refus » en latin médiéval, et la spécialisation philosophique au sens « action de s'opposer par négation à deux éléments contradictoires » en latin médiéval. Ce terme de création savante (religion, philosophie), a pris dès son origine latine deux orientations qui se retrouvent en français : « action de nier » le sens attesté le premier en latin ainsi qu'en français et disparu au 17ème siècle, et « action de renoncer à soi-même », qui subsiste avec des extensions.
Un aboi est le cri du chien lorsqu'il aboie et tout bruit évoquant plus ou moins l'aboiement du chien. Les abois sont les cris des chiens au moment où la meute met le gibier à la dernière extrémité. Être aux abois signifie être réduit à la dernière extrémité, être dans une situation très difficile. Ce nom est un déverbal d'aboyer. L'histoire de ce mot est marquée par la disparition presque totale du sens premier (passé à l'autre dérivé aboiement) et corrélativement par sa restriction à la langue de la vénerie (dans quelques emplois techniques figés où le mot n'existe plus qu'au pluriel). Cette évolution principale a donné à ce mot originellement tout à fait commun une valeur littéraire tenant au caractère d'abord noble, puis noble et archaïque, de la langue de la vénerie, d'où toute une série d'emplois figurés moins usités depuis que la vénerie a perdu son importance.
Un aboiement est le cri naturel du chien ou d'autres animaux d'espèces voisines ; une voix désarticulée, un cri ; avec un sens péjoratif, une parole, un discours parlé ou écrit.
Un aboilage ou abeillage (1) était un droit seigneurial sur les abeilles et leurs productions. Ce nom est dérivé de aboille (une forme régionale d'abeille).
Un aboiteau est une digue dressée en bordure de la mer, ou d'une rivière soumise aux variations du niveau de ses eaux, qui, par le moyen d'une vanne à clapets, permet d'assécher les terres marécageuses du littoral en vue de les rendre propres à la culture ; la surface de terrain récupérée ; une vanne à clapets dont cette digue est pourvue ; une étendue de terre asséchée au moyen de cette digue. Voir : Dictionnaire historique du français québécois ; OQLF. Voir aussi : aboteau (ci-dessous).
Une cantine mobile ou cantine ambulante [Québec] est un petit camion spécialement équipé qui parcourt un circuit de distribution pour y fournir un service de restauration rapide. En Côte d’Ivoire, le terme aboki est employé pour désigner un petit restaurateur en plein air généralement situé à proximité d’un chantier ou sur le bord de la route.
Le verbe abolir signifie pour une personne ou une collectivité, mettre fin à l'existence de quelque chose, supprimer. Ce verbe est emprunté, avec un changement de conjugaison, au latin abolēre au sens de « détruire (un objet inanimé) » d'où les emplois juridique et religieux.
j'abolis, tu abolis, il abolit, nous abolissons, vous abolissez, ils abolissent ;
j'abolissais ; j'abolis ; j'abolirai ; j'abolirais ;
j'ai aboli ; j'avais aboli ; j'eus aboli ; j'aurai aboli ; j'aurais aboli ;
que j'abolisse, que tu abolisses, qu'il abolisse, que nous abolissions, que vous abolissiez, qu'ils abolissent ;
que j'abolisse, qu'il abolît, que nous abolissions ; que j'aie aboli ; que j'eusse aboli ;
abolis, abolissons, abolissez ; aie aboli, ayons aboli, ayez aboli ;
(en) abolissant.
Une loi abolissable, une coutume abolissable peuvent ou doivent être abolies.
Un abolissement est l'action d'abolir et le fait d'être aboli.
Une abolisseuse, un abolisseur sont celle, celui qui abolit.
Une loi abolitive abolit une disposition antérieure.
Le nom (une) abolition, l'action d'abolir, est emprunté au latin abolitio attesté comme terme juridique « interruption d'une poursuite criminelle commencée ».
Un abolitionnisme est la doctrine des partisans de l'abolition de l'esclavage ainsi que la doctrine de ceux qui demandent l'abolition d'une loi, d'une coutume. Ce nom est emprunté à l'anglais abolitionism de même sens, dérivé de l'anglais abolition (voir : abolitionniste) depuis 1808.
Le mot abolitionniste (partisane ou partisan de l'abolitionnisme) est emprunté à l'anglais abolitionist de même sens, dérivé de l'anglais abolition « suppression de l'esclavage des Noirs (aux États-Unis) », ces deux mots étant attestés depuis Thomas Clarkson (respectivement en 1790 et 1788), qui avec W. Wilberforce, lui aussi anglais, fut un des pionniers de l'abolitionnisme. Le mot anglais abolition, emprunté au français abolition, est attesté au sens de « destruction, suppression » depuis 1529.
Un aboma est un boa géant. L'origine de ce nom est obscure.
L'adjectif abomasal, abomasale, est relatif à l'abomasum, à la caillette. Le pluriel est abomasaux, abomasales.
Une abomasite est une inflammation de l'abomasum [caillette] des ruminants.
Une abomasopexie est une fixation chirurgicale de la caillette, par exemple dans le déplacement à gauche de la caillette.
Un abomasum ou abomasium, abomasus est la caillette, l'estomac glandulaire [partie sécrétrice avec du suc gastrique] des ruminants où le pH est très acide.
L'adjectif abominable indique ce qui inspire l'aversion, l'horreur ; ce qui est particulièrement laid ou désagréable. On lit l'abominable pour ce qui est abominable, une, un abominable pour une personne abominable. Ce mot est emprunté au latin chrétien abominabilis. L'adverbe est abominablement, d'une manière abominable ; beaucoup, extrêmement.
Une abomination est une horreur quasi sacrée qu'inspire ce qui est impie, maudit, mal ou monstrueux ; une action, une conduite ou un aspect abominable. Ce nom est emprunté au latin chrétien abominatio. Le sens premier « répugnance physique » « nausée » (provoquée par l'infection, l'ordure, la crotte) a engendré le sens « sentiment d'horreur ». C'est de lui que procède, par une sorte de métaphore, de transfert du sentiment à l'objet qui le provoque, le sens « objet, action ou personne abominables ». De ce sens provient par restriction le sens religieux spécialisé « idole » (matériellement) et « culte des idoles » (moralement).
Le verbe abominer, avoir en horreur, en exécration, est emprunté au latin abominari « écarter comme un mauvais présage », un terme religieux, d'où : « s'écarter avec horreur, exécrer », un terme général, avec l'élargissement de sens en latin chrétien « rendre exécrable quelque chose de sacré, le rendre capable d'inspirer l'horreur » « le souiller » « le profaner ».. La recherche d'un effet littéraire est peut-être à l'origine de la résurgence de ce terme du vieux français chez les auteurs du début du 19ème siècle. Sa résurgence et sa vitalité dans la langue actuelle ont été consacrées par son admission dans le dictionnaire de l'Académie française 1932-1935 (qui précise que le mot s'emploie surtout par exagération plaisante).
1. Un taurin Abondance, un (fromage) abondance proviennent de la vallée d'Abondance en Haute-Savoie (France).
2. L'adverbe abondamment signifie d'une manière abondante.
L'abondance est ce qui est disponible en très grande quantité. Une abondance de quelque chose est une très grande quantité de. L'expression parler d'abondance correspond à parler de mémoire, en improvisant. Ce nom est emprunté au latin abundantia.
L'abondancisme ou le socialisme de l'abondance est une théorie optimiste de Jacques Duboin, née en réaction contre le malthusianisme économique de l'âge capitaliste. Une, un abondanciste sont une partisane, un partisan des doctrines de l'abondance.
L'adjectif abondant, abondante, indique ce qui est disponible ou ce qui est produit en grande quantité. Pour d'autres sens, voir : CNRTL.
Faire de l'abonde, c'est faire du profit ; être avantageux ; faire du volume, faire nombre ; donner l’impression (illusoire) de l’abondance, de la quantité. Voir le Dictionnaire des régionalismes de France.
Un abondement est une contribution facultative d'une entreprise faisant participer, au moyen d'un plan d'épargne, ses salariés aux fruits de son expansion. Ce nom est dérivé d'abonder, avec le suffixe -ment. Attesté au Moyen Âge (« ajout dans le calendrier, embolisme »), ce terme est réapparu dans l'usage administratif et financier au 19ème siècle.
Le verbe abonder signifie être disponible en grande quantité, affluer ; abonder de, abonder en : avoir à sa disposition, contenir ou produire quelque chose en très grande quantité. Le sens ancien "parler avec abondance, jaser" se retrouve dans l'expression abonder dans le sens de quelqu'un, être d'accord avec lui. Les usages récents sont abonder un compte, un budget, un fonds, c'est-à-dire l’approvisionner en argent, le créditer, et abonder un dossier, un projet, abonder le débat, c'est-à-dire l’enrichir, l’alimenter.
Le Dictionnaire des régionalismes de France complète l'usage de ce verbe :
abonder : être en quantité plus que suffisante ; faire du profit.
abonder à quelque chose : venir à bout de la tâche dont on est chargé, suffire à une tâche ; avancer dans son travail ; avoir une activité débordante ; être turbulent.
ne pas abonder à/de : ne pas arriver à, ne pas venir à bout de, ne pas suffire à.
Le verbe abonder est emprunté au latin abundare (de ab- et unda, « eau ») au sens propre de « couler en abondance, en parlant de l'eau ».
Une matière abonnable, en droit ancien, pouvait être l'objet d'un abonnement. Ce mot est dérivé, avec le suffixe -able, d'abonner « fixer une limite » (1268), « être borné, limité (s'agissant d'une terre) », « convertir en une somme déterminée les droits, sujets à variation, dus au seigneur pour une terre, une rente, une redevance », (1306 et au milieu du 15ème siècle), d'où abonner de « libérer (d'une obligation) » (1322), « fixer la valeur de quelque chose à un certain prix » (1559), voir : abonner (ci-dessous).
Un abonnage est l'action de poser une borne dans une parcelle de terre pour en limiter l'étendue ; une convention par laquelle on fixe une redevance auparavant incertaine. On a aussi écrit abonage, abournage. Voir : abonner, abornage (ci-dessous).
Une, un abonnataire est celle, celui qui contracte un abonnement ; une entrepreneuse, un entrepreneur chargé(e) d'un marché par abonnement. Une gestion abonnataire est concédée par abonnement. Le nom abonnataires a été utilisé pour désigner les abonnés éventuels d'un journal.
Une abonnée, un abonné ont demandé la fourniture régulière d'un service ou d'un produit, qui a pris un abonnement. Une (personne) désabonnée, un (lecteur) désabonné ont fait cesser son abonnement.
L'expression être abonné signifie avoir souscrit un abonnement ou être habitué.
Un abonnement est le fait de passer une convention assurant le bénéfice régulier d'un service ou d'un produit moyennant un prix global. Un désabonnement est l'action de se désabonner, le résultat de cette action.
Le verbe abonner signifie passer une convention pour bénéficier régulièrement de services ou de produits ; s'abonner c'est souscrire à un usage ou un service réguliers ; désabonner quelqu'un, c'est faire cesser un abonnement ; se désabonner, c'est arrêter son abonnement à un journal, une revue, au téléphone, à un service.
Le verbe abonner est dérivé de l'ancien français bonne (en français moderne : borne) « limite » et « but ».
Évolution des sens de ce verbe : « fixer une limite » (1268), « être borné, limité (s'agissant d'une terre) », « convertir en une somme déterminée les droits, sujets à variation, dus au seigneur pour une terre, une rente, une redevance », (1306 et milieu du 15ème siècle), d'où abonner de « libérer (d'une obligation) » (1322), « fixer la valeur de quelque chose à un certain prix » (1559), et en langue littéraire avant 1307, abonner de « fixer quelqu'un dans un état voisin de » d'où « attribuer, accorder ». En 1397, la forme abourner (aborner), un terme juridique, « convenir d'un prix déterminé, souvent en dessous du taux ordinaire, pour l'acquit d'une somme », est une réfection d'après borne. L'abonnement était un procédé très apprécié par beaucoup de provinces, de villes, car il leur était fort avantageux, étant fort au-dessous de ce qu'aurait produit une perception exacte et généralement accepté par le fisc qui était bien aise de recevoir une somme liquide et certaine. Seul le terme de droit « soumettre moyennant une convention à une redevance déterminée payée à échéance fixe », apparu au 14ème siècle, subsiste tout en connaissant une évolution parallèle à celle des institutions et plus généralement de la civilisation : parti du français fiscal (Moyen Âge) le mot l'a quitté (forfait y a remplacé abonnement), il est passé dans la langue du droit commun (abonné à un service, à un journal, etc.).
On a lu une terre abonnie, un vin abonni, un enfant abonni.
Le verbe abonnir signifie rendre bonne une chose antérieurement mauvaise ; rendre meilleure une chose déjà bonne ; faire sécher à demi une terre molle, afin de la mettre en état d'être rebattue ; s'abonnir signifie devenir bon ; devenir meilleur.
j'abonnis, tu abonnis, il abonnit, nous abonnissons, vous abonnissez, ils abonnissent ;
j'abonnissais ; j'abonnis ; j'abonnirai ; j'abonnirais ;
j'ai abonni ; j'avais abonni ; j'eus abonni ; j'aurai abonni ; j'aurais abonni ;
que j'abonnisse, que tu abonnisses, qu'il abonnisse, que nous abonnissions, que vous abonnissiez, qu'ils abonnissent ;
que j'abonnisse, qu'il abonnît, que nous abonnissions ; que j'aie abonni ; que j'eusse abonni ;
abonnis, abonnissons, abonnissez ; aie abonni, ayons abonni, ayez abonni ;
(en) abonnissant.
je m'abonnis, tu t'abonnis, il s'abonnit, nous nous abonnissons, vous vous abonnissez, ils s'abonnissent ;
je m'abonnissais ; je m'abonnis ; je m'abonnirai ; je m'abonnirais ;
je me suis abonni(e) ; je m'étais abonni(e) ; je me fus abonni(e) ; je me serai abonni(e) ; je me serais abonni(e) ;
que je m'abonnisse, que tu t'abonnisses, qu'il s'abonnisse, que nous nous abonnissions, que vous vous abonnissiez, qu'ils s'abonnissent ;
que je m'abonnisse, qu'il s'abonnît, que nous nous abonnissions ; que je me sois abonni(e) ; que je me fusse abonni(e) ;
abonnis-toi, abonnissons-nous, abonnissez-vous ; sois abonni(e), soyons abonnies, soyons abonnis, soyez abonni(e)(es)(s) ;
(en) s'abonnissant.
Un abonnissement est le fait d'abonnir, de s'abonnir.
Le verbe abonnir (à distinguer du moyen français abonnir, terme juridique, variante d'abonner) est dérivé de bon.
L'adjectif aboral, aborale, indique pour les animaux de forme arrondie, ce qui est placé du côté opposé à la bouche. Le pluriel est aboraux, aborales. Ce mot est formé du préfixe latin ab- exprimant l'éloignement, et d'oral.
A. Un abord est une arrivée ; un lieu par où l'on arrive ; l'action d'aborder un rivage ou un lieu quelconque ; un dispositif de débarquement. D'où : les abords, les environs immédiats ; aux abords de, aux environs de.
B. Un abord est une arrivée, une présence ; le début d'une rencontre ; un aspect, une attitude. D'où : l'abord, les abords, l'apparence d'une personne ; un abord, une attaque par terre ou par mer ; des abords, un maniement des bovins autour de la base de la queue et de la pointe des ischions, ce qui permet d'apprécier les dépôts graisseux de cette région ; en abord, sur le côté d'une coque de navire, d'une carlingue.
C. (tout) d'abord : en premier lieu, au premier abord, de prime abord.
D. En Belgique, d'abord signifie donc, alors, dans ce cas ; d’abord que signifie aussitôt que ou pourvu que, du moment que.
E. Au Québec, d'abord que signifie aussitôt que ; en abord signifie à bord (du navire) ou sur le côté du navire.
Selon les sens, le nom (un) abord est un déverbal d'aborder ou est dérivé de bord.
Une abordabilité est le caractère de ce qui est à un prix jugé raisonnable sur un marché concurrentiel. [Belgique, Québec]
L'adjectif abordable indique ce que l'on peut aborder, ce qui est accessible, ce qui peut être entrepris, ce qui est à un prix raisonnable. L'adjectif inabordable indique qu'il n'est pas possible d'y aborder ; que c'est impossible ou très difficile d'approcher ; que l'abord, l'accès est difficile ; que l'on ne peut pas en parler aisément ; que c'est difficile à comprendre ; que cela ne peut pas être entrepris ; que c'est trop cher.
Un abordage est l'action d'aborder un navire, un lieu ou une personne ; l'action de s'approcher de quelqu'un pour entrer en relation ou s'entretenir avec lui.
Un abordé est un navire ayant un rôle passif dans un abordage. Une abordée est une frégate, une goélette,... qui reçoit l'abordage.
L'adjectif abordé, abordée, signifie entreprise, entrepris ou approché(e). L'adjectif inabordé, inabordée, indique que cela n'a jamais été abordé, entrepris, approché.
Le verbe aborder signifie achever un mouvement d'approche vers quelque chose ou quelqu'un ; atteindre ; heurter un navire pour l'attaquer ; s'approcher de ; commencer à s'occuper de ; en savoir plus : CNRTL. Le verbe s'aborder signifie pour des navires, se heurter volontairement ou accidentellement ; s'attaquer ; s'approcher pour se parler, entrer en relation.
Le nom anglais address a, entre autres sens, celui d’« abord ». A man of good address désigne un homme à l’abord distingué. Le sens correspondant du verbe to address est celui d’« aborder (une personne) ». Par extension, ce verbe anglais admet un complément d’objet inanimé et s’emploie pour évoquer un sujet, un point qu’on vient à traiter. Bien que ce soit le français adresser qui se trouve être à l’origine du verbe anglais, il n’a jamais eu cette signification particulière, propre à l’anglais. On se gardera donc bien de confondre les sens des verbes anglais et français et l’on préfèrera le verbe aborder qui, lui, admet des compléments d’objet animés et inanimés, comme dans « aborder un passant », « aborder un rivage », « aborder un sujet difficile ». En savoir plus : Académie française.
Un (navire) abordeur provoque un abordage. Une (marin) abordeuse, un (marin) abordeur font partie du détachement qui doit toujours être le premier à l'abordage.
Le verbe aborder est dérivé de bord, avec le préfixe a-. Les sens originels du mot sont tous deux maritimes : d'une part « heurter un navire pour l'attaquer », apparu en 1306 et continuellement attesté depuis, ainsi que aborder à « attaquer dans un combat naval », apparu dans la seconde moitié du 14ème siècle, d'autre part « amener (un navire) sur le rivage », attesté pour la première fois en 1416 et continuellement attesté depuis. L'aspect maritime s'est ensuite estompé, faisant place à l'idée que l'on peut attaquer, approcher ou heurter autre chose qu'un navire, et joindre (autrement qu'à bord d'un navire) autre chose qu'un rivage.
Des aborigènes sont des habitants originaires du pays où ils vivent.
L'adjectif aborigène s'applique à une personne ou une plante qui est originaire du pays où elle vit.
L’adjectif et nom aborigène a été emprunté, sous l’influence d’indigène, du latin aborigines, qui désignait les premiers habitants du Latium, qui y vivaient ab origine, « depuis leur origine ». Aborigène, souvent employé au pluriel, désigne les premiers habitants d’un pays, en particulier ceux de l’Australie, par opposition à ceux qui vinrent s’y établir plus tard. C’est un synonyme d’autochtone, un mot d’origine grecque signifiant proprement « issu du sol même », et d’indigène. Mais comme les représentations que nous nous faisons de nos plus lointains ancêtres ne sont pas toujours nettes ou exactes, il arrive fréquemment qu’on se les figure vivant ou se réfugiant dans des arbres. De cette image, et par souci de cohérence avec elle, on tire parfois la forme arborigène, étonnant mélange d’aborigène et d’arboricole. Création ingénieuse, certes, mais qui n’en reste pas moins fautive. Académie française. Voir aussi : Parler français.
Le nom (une, un) aborigène est emprunté au latin aborīgĭnes, attesté comme le nom ethnique des premiers habitants du Latium, probablement une déformation par étymologie populaire (ab-origine) d'un nom ethnique de peuple ancien. Dès la fin du 16ème siècle, il a le sens moins restrictif qui se maintient jusqu'à nos jours. Depuis le milieu du 19ème siècle, aborigène s'emploie également comme épithète propre à l'origine aux seuls animaux et plantes, puis étendue aux humains. À l'époque actuelle, ce mot semble être usité moins couramment que ses synonymes indigène ou autochtone.
Un abornage est l'action de poser des bornes, un abornement. Voir aussi un abonnage (ci-dessus).
Une propriété abornée, un terrain aborné sont délimités par des bornes.
Un abornement est l'action d'aborner, un bornage exécuté entre deux propriétés contigües.
Le verbe aborner signifie mettre des bornes pour préciser les limites. Ce verbe est un synonyme total d'abonner jusqu'au 16ème siècle. Dès lors il se différencie de ce verbe pour ne plus signifier que « limiter » et supplante abonner en ce sens, mais, contrairement à ce dernier, il ne semble pas usité au figuré.
L'adjectif abortif, abortive, indique que cela fait avorter, par exemple une maladie abortive. Il peut aussi signifier qu'un développement ou de son cycle parasitaire n’aboutit pas au terme attendu, par exemple une étamine abortive, un fruit abortif, dont le développement normal a été arrêté. Un (remède ou médicament) abortif fait avorter. Ce nom avait aussi le sens d'avorton. Ce motest emprunté au latin abortivus « né avant terme » « qui fait avorter (en parlant d'une pratique, d'une substance) » et au latin abortivum « avortement ».
Une abortion est une thérapeutique par laquelle s'interrompt avant son terme le processus habituel d'une maladie évolutive, ainsi que son résultat. Ce nom est dérivé du radical d'abortif (avec un élargissement de sens), avec le suffixe -ion.
Un traitement aborto-préventif est susceptible d'empêcher une maladie d'aller jusqu'au bout de son évolution.
On a lu un abortum pour un avortement. Une septicémie postabortum, un tétanos postabortum peuvent suivre un avortement. On relève aussi un infarctus utérin du postabortum, une pelvipéritonite ou péritonite du postabortum, une rétention placentaire du postabortum
1. Le nom (un) abot, une entrave que l'on met au paturon du cheval pour le retenir, vient de ce mot normand, issu du normand aboter « mettre un abot (à un cheval) », composé de bot « sabot » de même origine que (pied-) bot, et botte. D'où le verbe aboter, mettre un abot à un cheval.
2. L'adjectif aboté, abotée, ou abotté, abottée, signifiant qui est mal ajusté, vient du participe passé d'aboter, une forme dialectale d'abouter.
3. Le verbe aboter ou abotter signifie faire aboutir, en venir à bout. D'où : y abotter, en arriver à. Ce verbe est une forme dialectale d'aboutir qui a pratiquement remplacé abouter.
Un aboteau est un barrage faisant obstacle au courant d'une rivière ; une digue sur la mer ; une digue située entre deux claies à huitres. Ce nom est dérivé d'abot, un terme dialectal « levée de terre pour retenir l'eau, barrage » qui vient lui-même de bot, terme dialectal « digue, bord surélevé d'un canal » du germanique butt « émoussé ». Voir aussi un aboiteau (ci-dessus).
A. la bouche du corps humain.
On utilisait un abouchement pour indiquer une mise face à face par un entretien ou en vue d'un entretien. Le verbe aboucher signifiait mettre en rapport, en communication verbale, étroite, directe, comme bouche contre bouche ; coucher quelqu'un bouche contre terre. S'aboucher avec ... signifiait se mettre ou être en rapport, en communication étroite avec ; entrer en communication verbale, notamment pour traiter une affaire. S'aboucher signifiait se mettre en communication avec des gens ; se reposer, la bouche sur le lit ou la litière. Celle, celui qui mettait en rapport, qui se faisait un métier d'aboucher des personnes en vue de conclure une affaire étaient nommés une aboucheuse (de), un aboucheur (de).
B. une bouche : une ouverture quelconque.
Un abouchement est une jonction de choses creuses, qu'elles soient de même nature ou que l'une soit le réceptacle de l'autre. Le verbe aboucher signifie mettre en communication étroite, comme bouche contre bouche ; mettre en communication, faire adhérer étroitement. S'aboucher à ... signifie être en communication étroite avec quelque chose par son orifice, et s'aboucher, être en contact étroit.
Le verbe aboucher est dérivé de bouche. L'étymon latin bŭcca pris au propre (bouche, une partie du corps humain) ou au figuré (bouche « ouverture quelconque ») se retrouve dans tous les sens du verbe. Le préfixe a- du latin ad suggère, en plus, une idée de mouvement accompagnée d'une idée de jonction (rapprocher de façon à joindre). Depuis le 16ème siècle, on ne trouve plus que deux grands sens : « faire communiquer de bouche à bouche » (de bouche, « ouverture ») concernant les inanimés et « mettre en relation deux personnes », verbe transitif ou « s'entretenir avec quelqu'un » verbe pronominal (de bouche « partie du corps humain ») concernant les animés. Ce dernier sens a pris dans la langue contemporaine une valeur péjorative.
Le Dictionnaire des régionalismes de France indique que les expressions à bouchon, à l'abouchon, d'abouchon, d'à bouchon, d'abochon, en abouchon peuvent signifier : sur la face, à plat ventre ; la tête penchée en avant et reposant sur les avant-bras ; à l'envers ; sens dessus dessous.
Abou Dhabi est la capitale des Émirats arabes unis. Ses habitants sont les Aboudhabiennes et les Aboudhabiens.
En Côte d’Ivoire, un abougnon est le système de métayage dans lequel la récolte est divisée en deux entre le propriétaire de la plantation et le travailleur agricole ; un travailleur agricole rémunéré selon ce principe.
L'ajectif abougri signifie mal formé, mal venu. Un bois abougri est raboteux et plein de nœuds, peu utilisable, et en particulier peu propre aux constructions navales. On a lu une personne abougrie pour un très petit individu qui n'est pas bien conformé dans son espèce, abougrir une plante, l'arrêter dans son développement, s'abougrir, pour une plante, s'arrêter dans son développement. Un abougrissement est l'état d'un bois, d'un arbre, dont le développement a été arrêté dans sa première croissance. Le verbe abougrir, remplacé par rabougrir, est dérivé de bougre « hérétique » puis « chétif, malvenu ».
j'abougris, tu abougris, il abougrit, nous abougrissons, vous abougrissez, ils abougrissent ;
j'abougrissais ; j'abougris ; j'abougrirai ; j'abougrirais ;
j'ai abougri ; j'avais abougri ; j'eus abougri ; j'aurai abougri ; j'aurais abougri ;
que j'abougrisse, que tu abougrisses, qu'il abougrisse, que nous abougrissions, que vous abougrissiez, qu'ils abougrissent ;
que j'abougrisse, qu'il abougrît, que nous abougrissions ; que j'aie abougri ; que j'eusse abougri ;
abougris, abougrissons, abougrissez ; aie abougri, ayons abougri, ayez abougri ;
(en) abougrissant.
elles s'abougrissent, ils s'abougrissent, elles se sont abougries, ils se sont abougris,...
Un aboukorn est une espèce de gekko d'Afrique et du Moyen-Orient muni d'une crête osseuse sur le front.
Dans le langage familier, abouler quelque chose signifie le donner, l'apporter sans retard et quoi qu'il en coute ou le payer. Aboule le fric ! paye ! L'autre signification d'abouler ou s'abouler est arriver rapidement. Ce verbe est dérivé de bouler, donc de boule.
Une aboulie désigne des difficultés ou une impossibilité de l’exercice de la volonté, notamment dans le passage à l’action, avec tendance à différer celle-ci. Ce nom a aussi été utilisé pour la perte de vitalité d'un groupe social, d'une nation, etc. Ce nom est emprunté au grec α ̓ ϐ ο υ λ ι ́ α (formé du préfixe privatif α ̓- et de β ο υ λ η ̀ « volonté ») « irréflexion, imprudence » dont le sens a été modifié par β ο υ ́ λ ε σ θ α ι « vouloir ».
L'adjectif aboulique signifie atteint d'aboulie ou relatif à l'aboulie. Une, un aboulique sont des personnes atteintee d'aboulie.
La diaboulimie est la pratique qui vise, pour une personne diabétique insulinodépendante s’estimant en excès pondéral, à limiter, de sa propre initiative, la prise de poids par une réduction de la dose d’insuline qu’elle s’administre.
Un about est l'extrémité d'une pièce de bois, de métal, préparée en vue d'un assemblage précis ; au Québec, c'est un espace résiduel entre deux rangs, résultant d'un découpage cadastral. Ce nom est dérivé d'abouter.
L'expression avoir de bons abouts signifiait avoir du bon travail à faire.
Une ouvrière, un ouvrier d'abouts sont chargés des travaux de réparation et d'entretien d'un puits (creusement des fosses, cuvelages et picotages).
Un about d'ouvrage ou une devise d'about étaient une convention par laquelle une des parties s'obligeait à faire des constructions nouvelles sur son propre bien-fonds.
L'expression mettre le demandeur en son about signifiait le mettre en possession d'un héritage sur lequel une rente lui est assignée.
Un aboutage est l'action d'abouter par un nœud les extrémités de deux cordages. Un aboutage ou aboutement, jointage, assemblage en bout est la technique d'assemblage qui consiste à joindre bout à bout plusieurs courtes pièces de bois afin de former une pièce plus longue. En anglais : end-to-end joining ; end-to-end jointing ; end joining ; end jointing (OQLF). Un aboutement est l'action d'abouter deux pièces de charpente, l'état de deux pièces aboutées, leur point de jonction. Ces noms sont dérivés d'abouter, avec les suffixes -age, -ment.
Des pièces (d'armoiries) aboutées :se répondent par les pointes. Des pièces de bois aboutées sont jointes bout à bout.
Le verbe s'aboutéier signifiait pour un abcès, mûrir, être prêt à suppurer.
un aboutement : voir aboutage (ci-dessus).
Le verbe abouter signifiait joindre, lier en joignant deux objets par leurs bouts ; mettre en rapport deux personnes ou deux groupes de personnes ; aboutir à ; mener jusqu'au bout ; tailler la vigne jusqu'au bout. S'abouter avec quelqu'un signifie se joindre à lui. Le verbe s'abouter signifiait aussi se joindre comme deux objets mis bout à bout. Selon les sens, ce verbe abouter est dérivé de boute « pousser », avec le préfixe a-, soit dérivé de bouter soit plus probablement dérivé de bout au sens de « limite » [un bien, une terre désignée par ses limites]. Du 12ème au 15ème siècles, abouter a de nombreux sens et connait une forte vitalité. Au 16ème siècle, il semble conserver une certaine importance dans le sens de « confiner à » ; il est alors concurrencé par aboutir. Par la suite, abouter disparait totalement des dictionnaires pour ne reparaitre qu'au cours du 19ème siècle surtout comme terme technique ; on remarque, à cette époque, la survivance de quelques sens anciens par l'intermédiaire de certains dialectes locaux, mais la vitalité du mot est très limitée.
Les verbes abuter et abouter sont très proches au point de vue sémantique et ont pris quelquefois des sens très voisins et même identiques, particulièrement dans l'ancienne langue.
Le mot aboté ou abotté (mal ajusté) vient du participe passé d'aboter, forme dialectale d'abouter.
Le verbe aboter (1) ou abotter (faire aboutir, en venir à bout) est une forme dialectale d'aboutir qui a pratiquement remplacé abouter.
Anciennement, le verbe aboutir signifiait en horticulture, pousser des boutons, et en médecine, venir à suppuration. L'adjectif abouti, aboutie, signifiait venu(e) à suppuration.
L'adjectif abouti signifie maintenant mené à son terme ; achevé, réussi, voisin de la perfection, contrairement à inabouti, qui n'a pas pu aboutir ; qui est inachevé.
Le verbe aboutir signifie arriver au bout, avoir une issue ; arriver à un résultat, achever, réussir ; en architecture, revêtir de minces feuilles de plomb ou de tout autre métal un ornement d'architecture ou de sculpture ; en hydraulique, raccorder un gros tuyau sur un petit, au moyen d'un collet ou tambour de plomb qui va en diminuant du gros au petit. Aboutir à, c'est se terminer dans ; arriver ; converger ; toucher le bout. Ce verbe est dérivé de bouter ou de bout selon les sens. En dehors de quelques sens spéciaux rapidement disparus, aboutir a connu une vitalité assez grande depuis son apparition : de la langue juridique (du 14ème au 16ème siècles), il passe au 16ème siècle dans la langue courante, au propre et au figuré et dans la langue technique. À la même époque, on constate de nombreuses interférences entre aboutir et le verbe très voisin abouter ; dans les deux verbes, on retrouve l'étymon bout au sens de « limite, extrémité »; d'où les sens de « confiner à, toucher à » et de « avoir pour but, pour résultat ». Mais abouter apparait le premier (milieu du 13ème siècle) avec ces deux sens, tandis que pour aboutir, le premier sens n'est attesté qu'au 14ème siècle, le second au 16ème siècle. Au 16ème siècle, et jusqu'au début du 17ème siècle ils coexistent mais abouter est progressivement remplacé par aboutir qui subsiste seul dans les dictionnaires jusqu'au 19ème siècle, l'époque où abouter ressurgit.
j'aboutis, tu aboutis, il aboutit, nous aboutissons, vous aboutissez, ils aboutissent ;
j'aboutissais ; j'aboutis ; j'aboutirai ; j'aboutirais ;
j'ai abouti ; j'avais abouti ; j'eus abouti ; j'aurai abouti ; j'aurais abouti ;
que j'aboutisse, que tu aboutisses, qu'il aboutisse, que nous aboutissions, que vous aboutissiez, qu'ils aboutissent ;
que j'aboutisse, qu'il aboutît, que nous aboutissions ; que j'aie abouti ; que j'eusse abouti ;
aboutis, aboutissons, aboutissez ; aie abouti, ayons abouti, ayez abouti ;
(en) aboutissant.
Un aboutissant est un aboutissement ; l'endroit où quelque chose, notamment un organe, aboutit ; un point d'aboutissement, un résultat, une conséquence. En droit, les aboutissants d'un fonds sont les fonds adjacents à ses petits côtés, par opposition aux tenants qui sont les fonds adjacents à ses grands côtés. D'où l'expression les tenants et les aboutissants : tout ce qui se rapporte étroitement à quelque chose ou à quelqu'un, notamment l'environnement d'une situation, la signification d'une affaire.
Ce nom vient du participe présent d'aboutir. Ce terme juridique, attesté constamment depuis 1508, le plus souvent dans l'expression tenants et aboutissants. En outre, du sens initial de « limites » on est passé au 19ème siècle à celui de « endroit où quelque chose aboutit » (1805), où aboutissant est généralement employé seul et a perdu son caractère juridique ; il s'agit probablement d'une recréation du mot par mise en relation avec aboutir et aboutissement.
Un aboutissement était le commencement de la suppuration d'un abcès.
Un aboutissement est l'action d'aboutir ; le résultat de cette action ; une extrémité, un endroit où quelque chose, notamment un chemin, aboutit ; un objet situé à l'extrémité, l'extrémité d'un objet ; un terme auquel on aboutit, avec ou sans effort ; un résultat normal, attendu, d'un processus, avec, plus ou moins clairement suggérée, une idée d'accomplissement, de perfection, de réussite ; le fait d'obtenir un résultat ; le succès d'une entreprise. Ce nom est dérivé du participe présent d'aboutir, avec le suffixe -ement. Les interférences que l'on constate au Moyen Âge entre les sens d'abouter et d'aboutir se retrouvent au niveau de leurs dérivés about, aboutement, aboutissant et aboutissement. Dans ces quatre mots on retrouve le sens de « limite » : aboutement au 14ème siècle, about au 16ème siècle, aboutissant et aboutissement depuis le 16ème siècle. (à comparer avec les expressions tenants et abouts que l'on rencontre au Moyen Âge et tenants et aboutissants courante depuis le 16ème siècle). On remarque qu'au Moyen Âge about et aboutement occupent une place très importante. Mais de même qu'aboutir l'a emporté sur abouter, aboutissant et aboutissement surtout prennent, à partir du 16ème siècle, une importance de plus en plus grande tandis que about et aboutement ne conservent plus qu'une place restreinte dans certains domaines techniques.
Le verbe aboutonner était une façon dialectale de dire boutonner, fermer un vêtement au moyen des boutons.
une foule aboyante : qui vocifère, qui hurle.
un chien aboyant : qui aboie.
des aboyants : des gens qui viennent voir, écornifler s'il n'y a pas quelque chose à rapiner.
Le verbe aboyer signifie pour le chien, émettre son cri le plus habituel consistant en un bruit sonore et bref, généralement répété par saccades ; reproduire volontairement ou involontairement le cri du chien ; prononcer des paroles violentes et incohérentes.
j'aboie, tu aboies, il aboie, nous aboyons, vous aboyez, ils aboient ;
j'aboyais ; j'aboyai ; j'aboierai ; j'aboierais ;
j'ai aboyé ; j'avais aboyé ; j'eus aboyé ; j'aurais aboyé ; j'aurais aboyé ;
que j'aboie, que tu aboies, qu’il aboie, que nous aboyions, que vous aboyiez, qu’ils aboient ;
que j'aboyasse, qu’il aboyât, que nous aboyassions ; que j'aie aboyé ; que j'eusse aboyé ;
aboie, aboyons, aboyez ; aie aboyé, ayons aboyé, ayez aboyé ;
(en) aboyant.
une personne aboyeuse, un chien aboyeur : qui aboie ou pousse des cris semblables à l'aboiement.
Un aboyeur est un chevalier gris, un oiseau, ou une arme qui par son bruit rappelle l'aboiement du chien.
Une aboyeuse, un aboyeur sont celle, celui qui lance des cris semblables à un aboiement, qui fait le boniment, qui commande, qui appelle, qui harcèle de cris, de criailleries importunes.
Le verbe aboyer (abaier à l'origine) est dérivé du radical bai- forme apophonique de bau- exprimant l'aboiement du chien et qui est à la base de plusieurs formations de même sens : grec β α υ ́ ζ ω, latin baubare (baubari), etc.
Le verbe aboyer est attesté sous sa forme graphique actuelle dès le 16ème siècle, mais l'Académie, qui dans les deux premières éditions de son dictionnaire donne la graphie abboyer, ne préconise la forme moderne qu'à partir de l'édition de 1740. Le mot entre dans la langue sous la forme abaier (au 12ème siècle), encore en vedette en 1680 à côté de aboier.
Il existait aussi abaier/aboyer (2) « aspirer à », du latin batare duquel provient, bayer, béer « être ouvert, avoir la bouche ouverte ». D'où un aboyeur, celui qui désire, qui poursuit ardemment une chose.