Sur le front du mal-logement dans le 20ème et ses environs

Nous n'oublierons jamais d'où "nous" venons, ceux qui, squatteurs ou mal logés, ont été à l'origine de la construction de l'immeuble grâce auquel nous dormons au chaud à présent. Ils sont peut-être partis définitivement, comme les Cayrou, Cruiziat..., mais pour garder vivante la mémoire de leurs luttes, ici, aussi souvent que possible, l'actualité du mal-logement.

A lire ou à relire, sur les premiers habitants, du recueil de témoignages : "vers un nouveau logement", ainsi que "la recherche d'un nouveau logement"

Février 2010 :

    • Bagnolet : Conférence de presse à 17 heures

      • vendredi 12 février 2010 par Fédération DAL

        • Expulsés du 92 rue Victor Hugo à Bagnolet - Conférence de presse à 17h00 : Les expulsés et leur comité de soutien vous invite à une conférence de presse à 17h00, au 104 rue Robespierre, dans les locaux de la Confédération Paysanne.

        • A cette occasion, nous réagirons aux propos insultants et calomnieux tenus dans le dernier communiqué de la Mairie de Bagnolet et vous informerons des événements de la journée.

        • Les expulsés du 92 Victor Hugo à Bagnolet continuent leur mouvement cette nuit (1h30).

        • Malgré la présence policière aux abords de l’immeuble expulsé, détruit et rendu inhabitable, malgré la confiscation cet après midi d’une vingtaine de tentes et de 50 sacs de couchages, les expulsés organisent cette nuit un piquet permanent et se relaient au carrefour proche de la rue Victor Hugo (métro Robespierre). Les autres se reposent dans les locaux de la confédération paysanne, situés à quelques centaines de mètres.

        • Trois représentants des expulsés et un représentant du DAL ont été reçu ce soir en délégation par Mr Jamet, 1er adjoint à l’urbanisme, et trois autres élus de la commune de Bagnolet. Il a annoncé que la Préfecture mettait à disposition 19 places en hôtels, pour trois nuits, sans préciser l’emplacement. Il a également indiqué qu’une table ronde pourrait être possible avec la Préfecture demain en fin de matinée à Bobigny.

        • Les délégués ont rendu compte aux expulsés réunis en Assemblée, en l’absence de toute personne extérieure, au cours de laquelle a été décidé :

        • • De refuser l’hébergement, qui ne permet pas d’accueillir la totalité des personnes expulsées, risque de les disperser et peut se résumer à un hébergement temporaire avec remise à la rue.

        • • De désigner l’association droit au logement pour défendre leurs intérêts, et les aider à conduire leur mouvement.

        • • De constituer la liste des personnes expulsées qui vivaient dans ce bâtiment et de constituer les dossiers : 29 ménages vivaient sur place, dont 6 couples avec un enfant chacun.

        • • De poursuivre le mouvement à proximité de l’immeuble expulsé.

        • • D’envoyer les délégués et le DAL à la Préfecture de Bobigny en fin de matinée dans l’hypothèse d’une table ronde.

        • Pendant la réception de la délégation, un comité de soutien réunissant plusieurs dizaines d’habitants, d’élus, et de représentants d’organisations et d’associations a été mis en place. Une pétition sera lancée vendredi matin. Il lance un appel à :

        • Rassemblement vendredi à 18h00 au carrefour de la rue Victor Hugo.

        • Expulsion au bulldozer à Bagnolet (93), 92 rue Victor Hugo

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Un taudis à Bagnolet, où les habitants payent encore des charges...

Le comité de soutien interpelle les pouvoirs publics :

"Monsieur le Maire,

Depuis une semaine, les habitants de l’immeuble (sans toit depuis six mois) situé 35 rue M.A. Colombier, accompagnés de l’association Droit Au Logement (DAL) et de leur comité de soutien bagnoletais, font appel à vous pour être relogés de toute urgence en raison du danger de mort lié à l’insalubrité du bâtiment dans lequel ils vivent.

En effet, outre d’importants désordres liés au très mauvais état du bâtiment et à des travaux entamés par le propriétaire (dans le cadre d’un arrêté de péril grave et imminent de 2007), en juillet 2009, ce dernier a fait enlever la toiture qui menaçait de s’écrouler sur les locataires. Ainsi depuis six mois l’eau (et la neige) s’infiltre, ruissèle, coule par le plafond sans protection, sur les murs gorgés d’eau.

Cette eau coule sur des installations électriques de fortune pouvant provoquer à tout moment des courts-circuits et donc des incendies. Deux incendies d’origine électrique se sont déjà déclarés, arrêtés heureusement sans faire de victimes.

De plus, le propriétaire, véritable marchand de sommeil, qui n’a pas payé ses factures d’eau à Véolia, laisse vivre ces familles avec un filet d’eau que la société Véolia en procédant à la coupure, a « bien voulu » leur laisser. Il continue à leur réclamer le paiement de charges en espèces sans délivrer de reçu.

Alors que cette situation est connue des services de la mairie depuis des années, qu’elle s’est aggravée depuis l’enlèvement du toit, aucune mesure n’a été prise pour reloger ces familles qui sont toutes demandeuses de logement HLM.

Aucune procédure n’a été entamée à l’encontre de ce propriétaire irresponsable, sans scrupule.

Aucun arrêté d’insalubrité n’a été proposé au Préfet pour que ces personnes, des Bagnoletaises et des Bagnoletais, pour certains depuis trente ans, soient relogées.

Aucune démarche auprès du Préfet n’a été entreprise dans le cadre du Fonds d’Aide au Relogement d’Urgence permettant aux communes de bénéficier de subventions pour financer l’hébergement et le relogement d’urgence de personnes occupant des locaux présentant un danger pour leur santé ou leur sécurité.

Nous vous rappelons aussi que lorsqu’un immeuble concerné par un arrêté d’insalubrité est frappé d’une interdiction définitive d’habiter, une commune peut bénéficier d’un régime dérogatoire au droit commun pour exproprier.

Face à l’abandon de ces personnes par les pouvoirs publics, municipaux et de l’État, face à cette situation intolérable, des voisins, des citoyens de Bagnolet se sont émus et l’émotion grandit encore. Ils ont fait appel à l’association Droit Au Logement pour mettre un terme à ce scandale.

Ensemble (familles, DAL, comité de soutien) à deux reprises, nous avons rencontré des élus et des services de la mairie pour leur exposer la situation et leur demander d’agir d’urgence en relogeant ces familles.

Or, à ce jour, malgré cette situation dramatique, aucun résultat, ni début de résultat n’a été entrevu. Une seule famille s’est vu proposer un hébergement en hôtel pour quinze jours avec une participation de la famille de 600 € par l’Aide Sociale à l’Enfance.

Laurent Jamet, premier adjoint, qui nous a reçus, a refusé de s’engager dans un processus de relogement. De plus, il nous a fait comprendre clairement que la Ville ne dépenserait pas un euro pour le relogement de ces personnes. Nous n’acceptons pas ce manque de générosité de notre ville à l’égard de personnes démunies et en danger.

Nous vous demandons de bien vouloir recevoir ces familles dans les meilleurs délais et de vous engager solennellement et par écrit pour le relogement de ces six familles en danger dans les griffes de leur marchand de sommeil.

Six familles bagnoletaises qui vivent dans l’immeuble insalubre au 35 rue M.A. Colombier sont en danger dans les griffes de leur marchand de sommeil.

Nous vous demandons de bien vouloir recevoir ces six familles dans les meilleurs délais et de vous engager solennellement et par écrit pour leur relogement.

Dans cette attente, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Maire, l’expression de nos salutations distinguées.

Le comité de soutien"