13 - L'ouverture et les perspectives

Le quartier aujourd’hui

- Les bonnes sœurs du passage des Otages sont très sympas. Elles veulent toujours donner des petites fleurs à mon fils.

- La crainte c’est qu’on forme un petit cocon privilégié, il suffit d’aller jusqu’à la poste pour se dire qu’on est dans un autre monde.

- Tout ce que nous faisons pour l’immeuble, tout ce temps passé c’est super mais on se ferme un peu les yeux, la vie de quartier c’est aussi en ouvrant ses portes. Il y a du deal à l’autre bout de la rue, à 50 m. On connaît qui a fauché le vélo de mon fils et on n’a rien pu faire. C’est un peu ne pas vouloir regarder la vérité en face, cela me choque aussi de temps en temps.

Ce qu’on fait ici c’est très bien mais c’est très fermé

- Ce qu’on fait ici c’est très bien mais c’est très fermé. On le sent quand on fait des fêtes et qu’on voudrait ouvrir sur l’extérieur, souvent d’autres refusent et veulent rester entre nous.

- Au conseil syndical quelqu’un a dit qu’il ne fallait pas être ouvert sur l’extérieur, ne pas permettre à trop de monde de venir en même temps (voire les anniversaires d’enfants) et C. qui est au rez-de-chaussée dit : « Je suis aux premières loges et si on était envahis je le saurais et cela me gênerait, je vois qu’on n’est pas du tout envahis. » Il y a là deux conceptions qui se confrontent.

- Le fait que l’immeuble se bouge cela peut aussi donner envie à d’autres que le quartier évolue s’enrichisse culturellement, que quelque chose se passe.

- Ce quartier Télégraphe n’est pas très animé et quand on arrive ici qu’on voit les gens âgés et on pense à une maison de repos.

- Il y a des choses à faire dans ce quartier, la maison des jeunes brasse beaucoup de jeunes et d’activités. Depuis le métro Télégraphe c’est assez désert, il y a une vie commerçante qui devrait prendre son essor.

- Le petit restaurant en face a fermé. Il ne reste que l’autre café où l’ambiance est moins bonne. Après la poste il y a des boutiques ou petits ateliers pas en très bon état. Ils sont occupés, mais un petit coup de pouce de je ne sais qui, pourrait faire que des choses se montent là…

- D’ici il faut prendre le métro quand on veut sortir un peu. Le quartier Gambetta est plus animé. Le 20e a une vie culturelle très riche mais est assez sinistré sur le plan des commerces à l’inverse d’autres quartiers.

Les souhaits et les projets

- J’aimerais bien qu’on entretienne le jardin et les jeux d’enfants, je sais que certains n’ont pas souhaité les changer il y a deux ans.

- J’aimerais bien aussi qu’on puisse entretenir le terrain de tennis et le bac à sable.

- Si on continue à faire la galette des Rois, quelque chose à Pâques et à Noël et un repas pour l’immeuble c’est déjà pas mal. C’est très bien.

- Comme il y a de plus en plus d’enfants on pourrait essayer de faire davantage pour eux. J’ai entendu parler d’un projet d’aménager un local pour les petits enfants, il faudrait que tout le monde s’entende pour prendre une permanence, on pourrait aussi faire des spectacles pour les enfants

- J’ai su qu’il y avait eu il y a longtemps un projet de garderie ou à défaut une sorte de salle où les enfants auraient pu se retrouver le week-end. L’été il y a le jardin, mais l’hiver par mauvais temps ils pourraient se retrouver et partager des jeux. Ce n’est pas évident, demande beaucoup d’attention et pose des problèmes de sécurité. Les gens qui n’ont pas d’enfants ne voudraient peut-être pas payer pour les autres. Pourtant quand on pose le problème de l’accessibilité dans l’immeuble pour les personnes à mobilité réduite, ça ne concerne pas tout le monde non plus. Il y a eu une polémique pour les jeux d’enfants, qu’ils jouent sur les jeux ou sur le bitume ils font autant de bruit, donc autant qu’ils soient plus à l’aise. Quand ces gens là ne seront plus là, leurs enfants vendront leur appartement, ils seront bien contents d’avoir ces prestations.

- La grande salle il faudrait continuer de la rendre un peu plus jolie.

- Côté travaux je trouve que le passage n’est pas très bien éclairé, mais je sais que ce n’est pas notre propriété.

- On a des projets : rajouter des balcons cela se fait très bien, transformer le toit en terrasse !

On peut réfléchir à d’autres lieux commu-nautaires

- Un atelier de bricolage commun pour éviter de faire de la poussière chez soi. On n’a pas la place dans les appartements. Il faudrait organiser cet atelier différemment du premier qui a fonctionné au début de l’immeuble, plutôt pour le petit bricolage. Il faudrait un responsable par cage d’escalier chez qui on viendrait chercher la clef. Le responsable s’engagerait à descendre vérifier si tout est là après le départ de la personne qui a emprunté la clef. Je suis persuadé qu’on trouverait un responsable par escalier sans difficulté. Cela permettrait de lutter contre un inconvénient de l’appartement où on ne peut faire de poussière.

- On peut réfléchir à d’autres lieux communautaires. On pourrait aussi aménager une salle en bas pour que les gens s’y retrouvent et jouent aux cartes. Mais on peut le faire chez soi.

- Il y a de l’espace dans cet immeuble, des salles, il faut en faire quelque chose : la salle qui sert à la mosaïque n’est pas sous un appartement. Le bruit n’y gêne personne. Les enfants pourraient venir faire du ping-pong, dans cette salle et nous aussi bien sûr, ça ne gênerait personne… sauf les mosaïstes !

- L’utilisation de la salle les mardis soirs pour la mosaïque a montré son intérêt. Une bonne quarantaine de personnes est venue, une quinzaine est assidue, on va aussi ouvrir bientôt un atelier pour les enfants le mercredi après midi (peut-être deux répartis par tranches d’âge). Les regroupements du mardi soir ont montré le plaisir des participants à se retrouver et tous souhaitent poursuivre après le cinquantenaire sur le principe d’une veillée autour de différentes activités manuelles. Il y a un appartement juste au-dessus de la salle ; Les occupants ne seraient pas contents qu’on fasse du bruit. D’ailleurs dans les années 60-70, c’était là le club des jeunes qui a dû fermer pour cette raison.

- On a ouvert un atelier mosaïque deux fois par semaine, le mardi soir et le mercredi après-midi. Il y a un groupe très fort de fidèles. On souhaiterait réussir à un intégrer des ados. En commençant l’installation de la mosaïque dehors, on souhaite susciter encore plus de curieux.

- On pourrait mettre une table de ping-pong intergénérationnelle.

- Oui, dans le jardin, au petit théâtre de verdure, comme cela, ça ne dérangerait personne.

- Il faudrait mettre l’accent sur les activités ouvertes à toutes les générations : le ping-pong, profiter du jardin ou s’en occuper mais on ne peut pas nier que les centres de préoccupations sont souvent liés à une génération.

- J’ai aussi beaucoup de plaisir à discuter avec des personnes plus âgées qui me racontent des tas de choses.

- On est seulement allé à l’apéritif des voisins. C’était bien, on voit que les gens se connaissent.

Il faudrait que les activités concernent tout le monde à la fois… une vraie mixité

- La bibliothèque ? J’ai un ami dans son immeuble ils font un week-end échange de lecture. Ils mettent à disposition des livres qu’ils ont lus, ils se retrouvent et en parlent. Chacun parle de son coup de cœur du mois ou de l’année. Après si quelqu’un est intéressé, il prête son livre. Il y a comme cela échange de livres entre les gens de l’immeuble. J’ai trouvé l’idée assez sympathique. Cela nécessite un investissement, mais un échange c’est moins impliquant qu’une lecture de livre ensemble. Il s’agit de donner envie aux autres de lire le livre qu’on a lu. Les gens qui viennent ce sont les retraités qui ont le temps de lire, les enfants et les étudiants. Du coup des personnes âgées se sont mises à relire des livres pour enfants pour leur donner envie de les lire. On peut aussi laisser un ou des livres lus à disposition près des boîtes aux lettres.

- Je suis sûr qu’on pourrait développer tout un tas d’activités qui ne coûteraient rien…

- A mon avis, il faudrait soutenir les activités qui concernent tout le monde à la fois, les jeunes comme les vieux, les familles comme les personnes seules, une vraie mixité.

Pour le cinquantenaire

- Le projet de fêter le cinquantenaire c’est bien.

- Maintenant, c’est peut-être le moment ou jamais de refaire appel à sa mémoire et de transmettre puisque je suis dans l’immeuble depuis 1963. C’est à force d’en reparler qu’on se souvient des choses. C’est ce qui m’a amenée à me replonger dans cette aventure qu’on a vécue au sein de l’immeuble dont on avait un petit peu oublié qu’elle était aussi merveilleuse.

- J’ai rencontré un ancien habitant de l’immeuble. Il est arrivé à l’âge de huit ans et se souvient très bien de la coopérative, où il allait chercher la crème dans des pots avec sa mère. Il travaille à Jeunesse et Sports dans le secteur Urbanisme et reparle souvent de cette expérience dans les projets en disant : « Pourquoi on ne repart pas de là ? »

- Ressentir qu’il y avait quelque chose à transmettre a été réveillé par le livre d’A. Il fallait s’y atteler. C’est merveilleux l’arrivée des jeunes qui réveillent les autres. Avec le cinquantenaire, les anciens se réveillent et racontent leurs belles histoires mais ils n’ont plus la force de s’y atteler. Il faut donc que les jeunes prennent le relais.

- Il pourrait y avoir plus de participation extérieure pour mettre un peu d’air frais ici : inviter des spectacles, des troupes de théâtre, pour la fête de la musique inviter un groupe de musiciens… Organiser quelque chose pour que chacun participe financièrement. Un bon repas et un orchestre pour danser, le mieux c’est dehors.

- Le loto ça intéresse tout le monde, le jeu peut se faire dehors ou dedans, il y en a un chaque année à la maison des jeunes.

- Une soirée loto peut-être. Une tombola en fin d’année, j’irai voir (et d’autres aussi) les commerçants pour récupérer des lots.

- L’immeuble : on y a laissé beaucoup de temps et beaucoup de salive, on l’a fait parce que c’était notre esprit. Ce serait bien de retrouver cet esprit, de travailler ensemble pour préparer le cinquantenaire. Le projet de mosaïque c’est une très bonne idée.

- Pour le cinquantenaire, il faut faire quelque chose de très bien, une grande fête, on a en projet de faire un parterre de fleurs avec le chiffre 50, dans le jardin derrière à une place où tout le monde pourrait le voir.

- Il y aura la grande fête incontournable et un projet plus fort, la mosaïque. Les autres projets, c’est le recueil de témoignages organisé par thèmes et l’exposition, la forme la plus dynamique pour garder un souvenir de ces 50 ans. On a aussi des projets de photos, de cinéma, un spectacle vivant…

- La mosaïque va se faire, puis une méga bouffe.

On trouvera la place

- Pour le repas il y aura peut-être un problème de place, quand on est 100 ou plus, …on trouvera la place, on y arrivera, il y en aura partout !

- Il faudra faire cela en été. Quand on faisait le bal anniversaire de l’immeuble c’était en hiver, il y avait des tables partout et dans la pièce derrière la cuisine mais il ne faisait pas très chaud. Dans la grande salle il y avait un coin pour l’orchestre et pour danser, la cuisine servait de bar bistrot, on manquait presque de place.

- Pour le cinquantenaire il faudrait faire cela aux beaux jours. Il y a 150 appartements. Ici on est un petit village, dans certains villages il y a moins d’habitants qu’ici.

- Bien sûr, je pourrai travailler pour le cinquantenaire avec les marionnettes.

- On pourrait faire un rappel de la Commune avec les Amis de la Commune puisque nous sommes sur un lieu historique.

- Il faudrait aborder notre assemblée générale sous une autre forme, que tout le monde soit présent : Faire l’A.G. un samedi matin plus l’apéro et un petit lunch. Je suis fêtard. J’ai toujours fait la fête. Il faudrait terminer et démarrer l’année tous ensemble le 31 décembre.

- Au mois de juin on peut faire une fête avec des tournois des animations un peu plus que d’habitude : faire courir les enfants, course en sacs, course à la valise, course à l’œuf…

Ouvert à qui ?

- Ouvert à qui ?

Une journée portes ouvertes sur le quartier. Il faudrait demander à tout le monde qui serait d’accord pour faire cette journée portes ouvertes. Il ne faut pas que le conseil syndical ou des personnes prennent sur eux des décisions. Il faut consulter l’immeuble sur ce qui peut être perçu comme nuisances.

- Il faut aussi avoir conscience qu’on ne peur avoir toujours l’unanimité. Les bonnes idées demandent parfois de l’audace, c’est après qu’elles sont appréciées. Il faut prendre le temps d’en discuter, d’écouter, d’apporter des arguments…

- On pourrait organiser un rallye pour pousser les habitants de l’immeuble à découvrir les autres et à s’ouvrir sur le quartier.

- On peut inviter le maire, le commissariat et les pompiers…

- En dehors des festivités proprement dites, il faut faire un état des gens qui étaient là au départ et sont encore là, y compris les descendants. Il faut demander à ces gens là comment retrouver ceux qui sont partis (notamment en retraite), pour les inviter et leur envoyer le programme des festivités.

- Il faudra inviter tous les gens qui se sont investis, tous les anciens : M. B et B de Nîmes, R. S. qui s’est beaucoup occupé des jeunes et qui nous a encouragés à lire et ouverts aux jeux : bridge, tarot, canasta. Il s’est occupé des colonies de vacances. Il n’a jamais habité là, mais le patro c’était sa vie. Il habite Lyon.