Castors de Pessac, des pionniers de l'auto-construction

Tout d'abord un rappel historique, trouvé dans Wikipédia :

1945 à 1950 : développement du mouvement

Le terme "Castor" semble apparaître à la fin de la Seconde guerre mondiale3. Le terme apparaît particulièrement à Bayonne, où un groupe de pionniers, malgré l'hostilité du maire de l'époque, obtient pour un prix raisonnable un terrain marécageux, dans les barthes de l'Adour, soumis à l'influence des marées. Une soixantaine de familles dans un premier temps, rejointes par une vingtaine d'autres, dont le premier travail a consisté à creuser des canaux de leurs mains, à assécher les marécages, protéger le quartier par des buttes, avant de s'attaquer aux constructions proprement dites.

Le premier chantier important débute en 1948 à Pessac, organisé par les membres du Comité ouvrier du logement de Bordeaux. Deux suivront, un à Montreuil et puis un à Rezé.

On voit alors des familles se regrouper dans différentes villes de France (dont Lyon et Villeurbanne) autour d'expériences d’auto-construction coopérative fondées sur le principe de l’apport-travail : le travail collectif, effectué pendant les heures de loisirs, vient pallier l’incapacité des personnes ainsi associées à financer l’achat ou la construction d’un logement.

Ces regroupements ont été une réponse militante de différents mouvements politiques et sociaux à la crise du logement (qui, selon l'analyse de Pierre Mercklé3, n’aurait pas suffi, à elle seule, à le déclencher). Bien que la part de l'aspect communautaire varie suivant les opérations, il a joué un rôle dans l'essor et l'organisation du mouvement, en favorisant les rencontres des membres et les échanges entre les regroupements.

1950 à 1959 : période des coopératives

En 1950 (ou 1951, selon les sources2,3) est fondée en Bretagne l'Union Nationale des Castors (UNC), « dans le but de coordonner l'action des différents groupements de Castors, de les conseiller administrativement, juridiquement, financièrement et techniquement, et de les représenter auprès des administrations des organismes compétents. ».

Le principe de l'apport-travail, acquis avec l'expérience de Pessac, fut reconnu par une décision interministérielle (du MRU et des Finances) du 5 mai 1949. Après une rencontre en mars 1951 entre le MRU et l'UNC, Claudius-Petit, alors ministre de la Reconstruction, reconnaît officiellement (par une circulaire MRU) le 12 août 1952 le mouvement CASTORS, autorisant l'emploi de la formule Castor dans la législation HLM4.

L’UNC structure peu à peu la majeure partie du mouvement Castor, jusqu’à la création en juin 1954 de la Confédération Française des Unions de Castors (CFUC), réunissant l'UNC et les associations départementales de la Seine et de la Seine-et-Oise. Mais dès le début de l’année 1955, avec le lancement du programme des grands ensembles, le mouvement décline. La préférence des pouvoirs publics va plutôt au collectif et au locatif. La CFUC est dissoute en mai 1955.

1960 à nos jours : développement du Castor individuel

Le mouvement Castor s'oriente dans les années 1960 autour de la construction à titre individuel. Les structures du mouvement évoluent tandis que les coopératives de consommation disparaissent avec l'essor des grandes surfaces. Fin 1968, les associations des Castors de Loire-Atlantique et de Seine-et-Oise fondent l'UDEC5, organe comptable des associations des Castors, qui permet à leurs adhérents d'acheter des matériaux à des conditions préférentielles.

L'une des dernières opérations de regroupement de Castors est celle de Saint-Vrain en 1972. Les différentes associations se regroupent au sein de la Confédération d'Autoconstruction Nationale des CASTORS5.

Services

    • Liste d’artisans locaux et entreprises agréées. Tarif préférentiel et promotions pour les membres,

    • Organisation de rencontres entre autoconstructeurs, échange d’expérience et coup de main,

    • Conseils d’achat,

    • Financement : Prêt PASS TRAVAUX labellisé CASTORS supprimé au 1er janvier 20096

    • Assistance pour les plans et permis de construire,

    • Dans certaines régions, conseils d’un architecte,

    • Assistance Technique Chantier,

    • Groupement d’achat,

    • Matériel de location suivant la région,

    • Revue mensuelle,

    • Memento de la construction,

    • Assurance : Dommage ouvrage décennal. Multigaranties responsabilité civile de l’adhérent Castor pendant les travaux, assurance des biens... plusieurs formules sont proposées.

Voir aussi

Références[modifier]

Bibliographie

    • Jacques Ethioux, Bressuire, la Cité des Castors, cité des forçats de la construction, dans le numéro 57 de la Revue d’Histoire du Pays bressuirais

    • Paul Culturello, Les nouveaux "Castors". Des solidarités collectives aux solidarités familiales. Les pratiques d'autoconstruction des ménages accédant à la propriété en maison individuelle, Nice, Université de Nice, 1987, 213p., (Étude réalisée dans le cadre du Groupe d'Études et de Recherches sur les transformation des Modes de vie)

    • H. Inyzant, Le mouvement Castor en France. Les coopératives d'autoconstruction entre 1950 et 1960. Recherche historique, analyse économique et politique, Nanterre, 1981, 167p., (Thèse de Doctorat de troisième cycle de sociologie, Université Paris-X, dir. Henri Raymond).

    • Devenir "Castor" : les différentes Associations Castors en France diffusent le Mémento de la construction. Le Mémento de la Construction

Liens externes

Puis quelques photographies prises récemment (novembre 2011) à la cité des Castors de Pessac, lotissement parmi d'autres de cette grande ville de la banlieue bordelaise, mais comment expliquer ce qu'on ressent lorsqu'on s'y promène ?

Tout simplement un bien-être et la pensée que celui qui a conçu cet ensemble avait une forte conscience des futurs habitants. Quand on apprend que le concepteur, c'est l'habitant, justement, on comprend mieux.

Voici la présentation de cette réalisation dont la ville est très fière, sur le site de la Mairie, pourtant, en 1948, les Castors ont été en butte à l'opposition du maire, qui refusait de leur faire l'adduction d'eau, d'où la construction d'un château d'eau.

Avenues Gandhi, Favreau, Cérésole, allées Payot, Journade, Poulbot…

En 1948, au lendemain de la guerre et alors que sévit une grave crise du logement, 150 jeunes gens, entraînés par Etienne Damoran, jeune prêtre-ouvrier bordelais, se lancent dans une folle aventure : construire de leurs propres mains une "Cité-modèle", voire une société idéale.

La Cité des Castors voit le jour à Pessac, dans la banlieue de Bordeaux, dans le Sud-Ouest de la France, au bout de quatre longues années de travaux, et après bien des difficultés.

Elle représente non seulement 150 habitations, toutes pourvues d’un confort très en avance sur son époque, mais également une communauté de vie, avec notamment :

- Mise en place d'une coopérative d'approvisionnement alimentaire et de services collectifs (machine à laver "itinérante", bibliothèque, ciné-club),

- Création d'activités de loisirs (orchestre de jazz, troupe de spectacle "les Variétés Castors"...),

- Autogestion dans l'approvisionnement de l'eau et dans le tout-à-l'égout.