ci-dessous, un article explicatif.
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Le lombricompostage (ou vermicompostage) est une méthode écologique de valorisation des déchets organiques (résidus de cuisine, fumiers, excréments, boues de station d'épuration...). Cette technique repose sur l'utilisation de vers de terre qui se nourrissent des déchets que nous leur apportons. Leurs déjections s'accumulent et constituent le lombricompost (de la consistance d'un terreau et sans odeur). Ces vers sont placés dans un récipient, le lombricomposteur, dans lequel est reconstitué un milieu favorable à leur développement et à leur appétit.
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Thème S'alimenter
Lombricompost prêt à l'utilisation
La principale différence avec le compostage classique est qu'il n'y a pas de fermentation. Dans un composteur classique, l'étape importante, amenant les résidus à l'état de compost frais, est une dégradation aérobie intense : il s'agit essentiellement de la décomposition de la matière organique fraîche à haute température (50-70 °C) sous l'action de bactéries. Dans un lombricomposteur la transformation des déchets se fait à température ambiante, via le travail des vers, bactéries et autres organismes décomposeurs.
Dans le cadre d'une utilisation familiale, ces deux procédés ne génèrent pas non plus les mêmes quantités, le compostage s'accommode très bien des quantités de déchets qui peuvent être récoltés dans un champ ou dans un grand jardin. D'un autre côté, le lombricompostage correspond à des quantités plus restreintes et grâce à cela il permet à ceux qui ont un petit jardin ou vivent dans un appartement de profiter des bénéfices du compostage.
Même différents, ces deux systèmes n'en sont pas moins complémentaires, le composteur servant pour les gros volumes de déchets et le lombricomposteur pour les déchets de cuisine ou pour les jours de froid ou de pluie quand le composteur se fait trop distant.
Le lombricompostage est avantageux à plusieurs niveaux. En plus de la satisfaction de faire quelque chose de ses déchets, cela vous permet de les réduire en bonne quantité (~30% soit environ 300 kg/an par foyer). Et cela a plusieurs conséquences :
moins de sacs poubelles à sortir de la cuisine,
moins d'odeurs de fermentation dans la cuisine,
les bacs à poubelles (et/ou la cour) sont plus propres et nécessitent moins d'entretien,
baisse de taxe d'ordures ménagères si vous payez au poids.
Tout jardinier y verra aussi que cela produit de l'engrais utile et naturel pour les plantes, jardins, parcs.
D'un point de vue plus global, la revalorisation des déchets est plutôt bénéfique :
moins de sacs poubelles produits,
transport des déchets moins important et donc baisse de la pollution,
incinération réduite (les déchets ménagers étant constitué à 80% d'eau, les incinérateurs doivent fonctionner à haut régime pour les détruire),
décharges moins remplies, sols et nappes plus saines.
Le lombricompostage produit deux types d'engrais, le lombricompost et le "thé de vers".
Le lombricompost, de la consistance d'un terreau et sans odeur, est un complément nutritionnel qui régénère et aère le sol tout en favorisant la rétention d'eau. Stable et directement assimilable par les végétaux, il favorise l'enracinement et la croissance des végétaux en ajoutant des éléments nutritifs.
Le "thé de vers", récupéré dans le fond du lombricomposteur, provient essentiellement de l'eau contenue dans les déchets de cuisine (environ 80% de leur masse) chargée des nutriments, minéraux et oligo-éléments assimilés lors de l'écoulement dans le lombricompost. Cet engrais liquide ne doit pas être utilisé pur sur les végétaux, mais doit être dilué dans 10 parts d'eau pour une part de liquide.
Les récoltes se font en moyenne tous les mois, voire aux mois et demi.
Il existe beaucoup de conteneurs différents pour faire du lombricompostage. Ils peuvent être en bois, en plastique ou encore en frigolite, avec un aspect plus ou moins esthétique selon les constructeurs. On peut toutefois les classer en trois catégories qui partagent toutes le même principe de fonctionnement du lombricopostage : les avantages sont les mêmes et les résultats identiques. Les différences se situent au niveau pratique et/ou de l'encombrement.
Bien entendu, il est tout à fait possible de fabriquer facilement sa propre lombricompostière. Un simple bac de poissonnier en frigolite peut suffire.
Les bacs verticaux uniques sont les lombricompostières les plus simples. Un conteneur basique avec un robinet dans le fond suffit. Les déchets sont alors simplement déposés par le haut comme on le ferait avec une poubelle classique. Simples, peu onéreuses et ne nécessitant pas de grands espaces, ces lombricompostières complexifient l'étape de récolte. À ce moment il faudra sortir tout le contenant, séparer les déchets non encore transformés pour les remettre au fond et surtout trier le lombricompost des vers.
Plus pratique que les modèles verticaux, cette lombricompostière inclut deux bacs contigus (voir plus), ce qui permet de pouvoir effectuer une 'rotation'. Lorsqu'un bac est plein, le dépôt des déchets se fait dans le second, la séparation entre les deux étant prévus pour, les vers vont alors simplement migrer pour effectuer la transformation de ces nouveaux déchets. Ainsi quand arrive la fin du second bac, le premier est entièrement composté et peut être directement récolté (à quelques exceptions de vers fureteurs près).
Un bac de récupération du thé de vers est tout de même nécessaire sous le lombricomposteur.
Le principal inconvénient est une répartition non homogène des vers, la limite entre les deux bacs étant au milieu, les déchets sur les extrémités sont moins valorisés.
Ce dernier système semble être le plus utilisé et il est sans conteste le plus pratique. Reprenant l'idée de plusieurs bacs, mais placé les uns sur les autres, il permet une véritable rotation des bacs à compost laissant ainsi le lombricompost prêt en bas et le dépôt des déchets en haut. L'étage du bas étant toujours celui de récupération de l'engrais liquide.
Par rapport à un système horizontal, l'avantage est un déplacement plus naturel des vers puisqu'ils montent continuellement. Cela permet également une transformation plus homogène des déchets. L'aération est également mieux gérée.
Conçue sur trois étages (voir plus), la récolte s'en trouve donc d'autant simplifiée. En effet les déchets frais étant en haut, il ne reste plus qu'à récupérer directement le lombricompost et placer le bas au-dessus des autres pour commencer à le remplir.
Le ver du fumier (Eisenia fetida) est une espèce de ver de terre vivant de la décomposition de matières organiques.
Les moucherons sont nuisibles (à détailler).
Le ver utilisé pour le lombricompostage est le ver de fumier (Eisenia foetida). Il vit dans la couche superficielle du sol (10cm de profondeur au maximum) et se nourrit de matière en décomposition ce qui convient parfaitement pour le compostage.
Les marchands spécialisés dans le matériel de lombriculture vendent souvent le ver de Californie (Eisenia andrei). Il préfère les matières plus fraîches que Eisenia Foetida. Malgré son nom il est originaire de nos contrées.
Compost et paillage au jardin recycler, fertiliser par Denis Pépin. ISBN 2914717008
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Et voici à présent le témoignage d'un habitant d'un immeuble de l'Est parisien, tiens, tiens, comme nous...
Le 21 octobre aura lieu la fête de notre immeuble de l’Est parisien. Une occasion de faire connaissance avec nos voisins, dans une cour d’immeuble qui fait réellement preuve de mixité sociale, avec des artisans, des bobos, des personnes de classes moyennes et populaires. Ce sera l’occasion d’un pot et d’échange bien sûr. Mais j’ai également préparé à cette occasion une petite démonstration de lombricompost d’appartement. Je n’ai pas mon appareil numérique sous la main, mais vous l’imaginerez facilement en vous représentant une caisse en polystyrène. En attendant, voici une photo d’une cour d’immeuble qui mériterait d’être alimentée en engrais organique :
Après des recherches sur Internet et la visite de blogs et sites amis, j’ai trouvé une méthode économique pour réaliser un compost d’appartement :
- Contenant : j’ai récupéré très rapidement une boite en polystyrène de poissonnier avec son couvercle. Vous en trouverez facilement en fin de marché ou chez votre poissonnier. Assurez-vous de bien prendre le couvercle correspondant à la boite et de boucher les trous d’aération s’ils existent (avec d’autres bouts de polystyrène, par exemple). Vous pouvez superposer 2, 3, 4 boites de ce type ou plus, et les faire communiquer entre elles en les trouant. Au-dessus, vous mettrez vos déchets organiques frais.
- Lombrics : les sites spécialisés conseillent d’utiliser deux espèces communs de vers de terre : les vers rouges et les vers tigrés. Vous pouvez soit en acheter sur un site comme Vers la terre (section "boutique"), si vous en avez besoin d’une grande quantité rapidement, soit en récupérer grâce à l’économie du don. En effet, ces bestioles se reproduisent rapidement. Pour ma part, j’ai reçu des lombrics grâce à la liste Freecycle Paris, une liste de dons d’objet.
- Le compost : vous pouvez y mettre tous vos déchets organiques. N’y mettez pas de déchets de viande, mais vous pouvez y ajouter quelques coquilles d’oeuf. Rajoutez-y régulièrement des couches de carton mouillé, et un peu de sable. Celui-ci doit être dans un boite fermée. Les lombrics digèrent et remuent les déchets. Le compost s’aére lorsque vous l’ouvrez pour y rajouter des déchets. En deux ou trois mois selon les saisons, vous aurez un fertilisant organique que vous pouvez utiliser pour vos plantes d’appartement ou votre jardin.
Deux avantages du lombricompost :
Réduire vos déchets, et les sacs que vous mettez à la poubelle, et en faire quelque chose d’utile.
Produire de l’engrais organique pour nos plantes, jardins et parcs.
Le lombricompost est sans odeur !
J’espère convaincre mes voisins de contribuer à un compost d’immeuble qui pourra alimenter les nombreuses plantes que plusieurs générations de gardienne ont installés avec art dans la cour, pour notre plus grand bonheur à tous.
Par ailleurs, la communauté de commune de Centre-Hérault met en place une filière de valorisation des biodéchets à l’échelle de cette partie du département proche de la ville de Monpellier. Une usine de compostage est en construction, qui ira alimenter de compost (payant - de 30 à 50 euros la tonne) les maraîchers et agriculteurs de la région. Les déchets organiques peuvent être rentable et valorisé à l’échelle d’une petite région !
Vers la terre, le lombricompostage facile. Vous pouvez y commander des vers de terre.
Un site belge avec une bonne description des différentes méthodes de construction d’un lombricomposteur.
Un article des Amis de la Terre : Transformez vos déchets en richesse