Spirus Gay

La littérature naturiste évoque souvent le hameau de Bois Fourgon qui constitue la première trace historique de cet art de vivre en France. 

En effet, un certain M. S. Gay aurait créé la première colonie naturiste à Bois Fourgon sur la commune de Villeconin en 1903. 

Selon Franck Dit Bart, en France et à la Pie en région parisienne à Saint-Maur des Fossés, il s'agissait de lieux de vie en anarchiste. 

Les compagnes et compagnons vivaient ensemble et travaillaient à Paris, puis le week-end, ils organisaient des causeries et autres réjouissances culturelles pour toucher le maximum de personnes non acquises à leur cause. 

Dans le livre de Histoire du naturisme en France de Sylvain Villaret, page 105, on retrouve les traces de Spirus Gay. Spirus Gay était un acrobate, possesseur d'un gymnase à Paris nommé Vegetarium. Il donnait des cours d'éducation physique et a ébauché une méthode de soins basée sur l'utilisation du magnétisme des éléments naturels, méthode qu'il baptisa "biothérapie". Il rejoignit des groupes de Naturiens avec le Cercle d'études sociales dirigé par Jules Barriol et Président du groupe des Harmoniens. De sa vraie identité : GAY Joseph, Jean, Auguste. il est né le 25 octobre 1865 à Paris, et est mort en 1927. il fut équilibriste, naturien et anarchiste de Paris. Autres informations sur ce personnage : Spirus-Gay, champion du monde équilibriste-athlétique des Folies-Bergère. Spirus-Gay (Jean), Professeur, Sec. gén. de la Soc. anthropotech. de France 10, cité Riverin.

De père italien, Joseph dut acquérir la nationalité française. Il accomplit également une année de service militaire. 

Il était équilibriste et vivait au cachet sans autres moyens d’existence. En juillet 1893, il était nommé au Conseil Syndical du syndicat des Artistes Dramatiques. 

En 1894, il était membre du groupe allemaniste du XI arrondissement de Paris mais cela ne l’empêchait pas de clamer ses sympathies pour l’anarchisme. D’ailleurs, dans le journal Le Parti Ouvrier du 10 avril 1894, il écrivait un poème dédicacé à Jean Grave. Journal dans lequel ils écrivaient de temps en temps des aphorismes. Il fit non seulement, lors d’une réunion du Cercle d’Études Sociales des Artistes dont il était l’un des fondateurs, l’apologie de l’assassinat de Carnot mais il prit également la défense de Henri Etiévant. Il expliquait son adhésion au Parti Allemaniste par le fait que ce dernier était celui qui se rapprochait le plus de l’anarchie. Il fit aussi partie du Syndicat fédératif du spectacle, qu’il poussa dans la voie révolutionnaire. 

En 1900 le Cercle d’Études Sociales et le Syndicat fédératif étaient déjà dissous. En novembre 1894, il logeait au 19, rue Pierre Nys à Paris. Il vivait alors maritalement avec Louise Cary. En mai 1895, il participait à la création de l’Union artistique de la scène, de l’orchestre et du cirque. Cette union se tenait à la disposition de toutes les associations ouvrières organisant des fêtes dans un but de propagande ou de solidarité afin de leur fournir tous les renseignements utiles à ce sujet ; et ainsi l’Union se proposait de se charger de la direction des concerts-spectacles. Spirus-Gay en était le secrétaire. En février 1896, avait lieu à la Maison du Peuple de Paris une soirée de gala organisée au bénéfice de Spirus-Gay pour la restauration de son matériel de jongleur et d’équilibriste brûlé dans un incendie le 20 novembre 1895. En 1897, il faisait partie des « Naturiens Propagandistes » avec Émile Gravelle, Hubert Beaulieu, Paul Paillette, Henri Zisly, etc., qui exposèrent les fondements du Naturianisme dans l’article « Notre Base » paru dans L’Etat naturel de juillet 1897. Cette même année, il était également trésorier du Comité des jeunes défenseurs de Cuba Libre. En mars 1898, un appel à la solidarité pour Spirus-Gay était lancé. Il avait attrapé une congestion lors d’un représentation qu’il n’avait pas réussi à guérir. Malade il ne pouvait plus subvenir à ses besoins, à ceux de sa femme atteinte d’ataxie ni à ceux de ses parents dont il s’occupait. De nombreuses souscriptions, fêtes et représentations d’artistes ont eu lieu. En 1900, il habitait 20 rue d’Avron à Paris. Il était inscrit, cette même année, sur la liste des anarchistes du département de la Seine ; il mesurait 1m65, avait des cheveux blonds et une moustache. En 1903, sa résidence, 5, Cité Riverin, était surveillée par la police. Il fut le délégué du Syndicat des Artistes Lyriques au 14e congrès national corporatif – 8e de la CGT – et à la conférence des Bourses du Travail tenus à Bourges du 12 au 20 septembre 1904. Il s’y prononça contre le label corporatif (cf. compte rendu, p. 228). Lors du même congrès Spirus-Gay évoqua l’antimilitarisme. Naturien, il s’était bâti en 1903 une maison sur le site d’un ancien four à chaux à Brières-les-Scellés (aujourd’hui dans l’Essonne). Une communauté y aurait apparemment habité et le naturisme y était pratiqué. Spirus-Gay y cultivait les plantes et passait pour guérir naturellement nombre d’affections. Dans L’Ordre Naturel de novembre 1905 il écrivait : "Vouloir asservir la nature à son joug, ce n’est pas être libertaire ni conscient : c’est entreprendre orgueilleusement une lutte contre une force incommensurablement supérieure à soi et c’est s’exposer inévitablement à succomber d’une façon piteuse et lamentable après un excessif et stupide labeur inutile. On s’affirme donc libertaire en étant naturien." En 1910, il était critiqué avec bien d’autres personnes par Emile Janvion pour faire partie des francs-maçons voulant mettre la main sur les syndicats. En effet, il avait été initié comme Apprenti le 13 juin 1904 à la Loge Art et Travail de Paris. Il devint Compagnon le 15 novembre 1909 et Maître maçon le même jour, pratique courante à l’époque. Il fut membre fondateur de la Loge Anatole France, créée le 12 janvier 1925 à Paris, rue Cadet dans le IXe arr. Démissionnaire de la loge le 1er janvier 1926, il la réintégra le 12 mai 1927. Il fit une planche (exposé) le 9 juin 1927 : "Le tabagisme, au point de vue hygiénique, pathologique et social". Le "fichier allemand" des francs-maçons indiquait qu’il était mort le 9 novembre 1938, en contradiction avec une mort en 1927 indiquée sur d’autres documents. La loge Anatole France était composée de quelques artistes, nombreux de ses membres étaient ouvertement "socialisants".

https://maitron.fr/spip.php?article156720, notice GAY Joseph, Jean, Auguste [dit SPIRUS-GAY] [Dictionnaire des anarchistes] par Thierry Bertrand, Marianne Enckell, version mise en ligne le 25 février 2014, dernière modification le 29 juillet 2021.