Le néolithique

Les premiers hominidés ne datent que de - 6 millions d'années... la récente découverte de Toumaï repousse les premiers hominidés à - 7 millions d'années !

Il y a 10.000 ans, de Villeconin à Etréchy, puis d’Etréchy à Bouray, il n'y avait que de vastes forêts à la place des champs de céréales…

Pourtant des hommes ont fait cette route, ils y ont campé, ont abandonné certains de leurs outils. Ils se dirigeaient vers les vallées de la Seine et de l’Orge pour y guetter les troupeaux de chevaux et de rennes en migration vers le Sud. Ils cherchaient un paysage ouvert, la vallée n'était qu’un lieu de passage.

Cette époque, nommée Chelléenne, du nom de Chelles (Seine-et-Marne) où elle a été bien étudiée, correspondait à un climat plus chaud que le nôtre. Dans les alluvions de la Seine, à Chelles et en d’autres localités, on a retrouvé des restes fossilisés de figuiers, de lauriers, d’arbres de Judée, végétaux qui ne poussent plus actuellement à l’état sauvage sous notre climat.

Les animaux que l’on rencontre à cette époque sont: l’Éléphant antique, le Rhinocéros de Merck, le grandHippopotame, de grands félins, le Felix Spelæa, le lion, le tigre et le Machairodus, dont la mâchoire était armée de dents formidables (voir photo en dessous ). Outre ces animaux, disparus aujourd’hui ou émigrés, il y avait aussi des chevaux sauvages, des cerfs, des bœufs, etc… L’homme de cette époque taillait dans des blocs de silex, ou d’autres roches, lorsque le silex était rare, de grossiers instruments, à la fois armes et outils, en forme d’amande. Débités à grands éclats, que l’on a nommé coups-de-poing, parce que l’on a supposé que l’homme s’en servait en les tenant directement à la main, ils forment tout ce que nous connaissons de l’outillage humain de cet âge. On trouve des coups-de-poing sur les plateaux des environs d’Étampes, à la surface du sol, mélangés à des industries humaines d’âges postérieurs. Le Musée d'Etampes en possède trois et M. G. Courty en a trouvé un, en 1911, dans les graviers anciens déposés par la Juine dans la vallée de Morigny. La période Acheuléenne (de Saint-Acheul dans la Somme), qui fait suite à la période chelléenne, forme la transition avec une période plus froide. Cet acheuléen est caractérisé par un coup-de-poing mieux taillé et à retouches plus fines que l’outil chelléen; on trouve aussi des disques, éclats circulaires du silex, taillés à grands coups, qui devaient servir d’armes de jet.

Puis arrive l’époque Moustérienne, qui donne son nom de la grotte du Moustier (Dordogne). Les conditions climatiques ont changé; une période, plus froide et extraordinairement pluvieuse, a remplacé le climat méditerranéen de l’âge chelléen. Les cours d’eau s’étendent bien au-delà de leurs limites actuelles. L’emplacement où sera bâti Paris est complètement immergé; du fleuve immense que forme la Seine, émergent seulement la colline de Montmartre et celle du Mont-Valérien. La Juine, aujourd’hui si paisible roule tumultueusement dans toute la largeur de la vallée et dépose ses graviers jusqu’au pied des coteaux. Les espèces animales, adaptées à un climat chaud émigrent vers le Sud; elles sont remplacées par des espèces mieux adaptées au froid: éléphant pourvu d’une abondante toison, le Rhinocéros à fourrure, l’Ours des cavernes, qui atteignent la taille d’un bœuf… etc. Certaines espèces ont cependant persisté; ce sont celles qui supportent facilement des variations assez considérables de température: le cheval, le cerf, le bison, etc. L’homme d’alors vit encore sur les plateaux; mais il commence à rechercher l’abri que lui offrent les grottes naturelles creusées dans les parois rocheuses. Dans ces grottes, il accumule les débris provenant de sa nourriture, ses outils et ses armes. Ce mélange d’os d’animaux, brisés pour en extraire la moëlle, et de silex taillés, forme dans certaines cavernes un remplissage que l’on a vu atteindre jusqu’à trente mètres d’épaisseur. On peut juger par là de la prodigieuse durée des temps moustériens. L’outillage est restreint; à part quelques survivances de forme du coup-de-poing primitif, que l’on trouve à la base du moustérien, il ne comprend que deux types: le racloir et la pointe, simples éclats de silex retouchés sur une seule face. C’est de cette époque que date le début de l’utilisation de l’os, qui deviendra plus tard une matière première d’industrie très importante pour l’homme primitif.

L’homme moustérien est remarquablement homogène: de taille plutôt petite, avec une tête énorme, très allongée d’avant en arrière, il possédait des orbites très développées, formant un bourrelet saillant au-dessus des yeux; sa musculature était extrêmement puissante. Rare aux environs d’Étampes, l’industrie moustérienne y est cependant représentée par quelques trouvailles isolées, soit à la surface des eaux, soit dans les éboulis des pentes des vallées, où les pièces ont été entraînées du plateau supérieur par le ravinement intense dû aux incessantes pluies moustériennes. Il y a donc dans notre région quelques traces de cette époque, bien que nous ne puissions y rencontrer d’importants dépôts comme ceux que l’on trouve dans les grottes, qui n’existent pas chez nous, à cause de la constitution géologique de notre sol. Avec l’époque Solutréenne, de Solutré (Saône et-Loire) la taille du silex se perfectionne. Les pointes à crans, les pointes lancéolées, dites en feuille de laurier et en feuille de saule, présentent une finesse de retouche et une perfection de détails qui dénotent une extraordinaire habileté de la part de l’homme préhistorique dans l’art de tailler une matière aussi dure et aussi cassante que le silex.

Cette industrie solutréenne, qui comprend également des instruments en os, est assez peu abondante partout; quelques trouvailles isolées en ont été faites en Seine-et-Oise; nous n’en connaissons pas aux environs d’Étampes. Il est probable que la durée de cette période préhistorique a été infiniment moins longue que celle de la période moustérienne.

Puis vient l’âge de la Madeleine, ou Magdalénien, qui tire son nom de la grotte de la Madeleine, dans la Dordogne. Les conditions climatiques se sont encore une fois modifiées. Il fait plus froid et plus sec qu’au Moustérien. Les grands glaciers, qui couvraient nos montagnes, et qui ont laissé des traces de leur extension pendant les âges antérieurs, bien au-delà de leurs limites actuelles, commencent à se retirer. Ces glaciers, favorisés par la grande humidité et le froid de l’âge moustérien, couvraient, en effet, des étendues considérables. Celui des Alpes, atteignait l’emplacement actuel de Lyon, et celui des Pyrénées, l’emplacement actuel de Toulouse. L’homme du Magdalénien recherche les cavernes; il possède un outillage en silex de formes extrêmement variées et propre à de multiples usages: grattoirs, burins, scies, perçoirs, petites lames retouchées, etc… Il a porté l’industrie de l’os à un très haut degré de perfection, taillant dans celui-ci et dans les bois de rennes et de cerfs, des pointes de sagaies, des harpons, des aiguilles, etc… Grâce au burin de silex, qui lui permet de travailler l’os, il utilise les loisirs que lui procure le long hiver magdalénien, pour copier, par la sculpture et la gravure, les figures des animaux et des plantes qui l’environnent. Très rares dans tout le bassin de Paris, à cause de l’absence des grottes, l’industrie magdalénienne ne renferme, dans cette région, qu’un gisement important en plein sol: celui du Beauregard, près de Nemours (Seine-et-Marne).

Des fouilles pratiquées en 1912 sur le plateau de Fontaine-Liveau, près d’Étréchy, permettent de combler cette lacune. Quelques pièces ont été découvertes au milieu d’une industrie d’un âge postérieur, dont un burin, qui semblent incontestablement magdaléniennes.

Malheureusement, dans nos sables siliceux, la matière osseuse ne s’est pas conservée, et les silex taillés sont les seuls témoins qui nous restent de la civilisation magdalénienne de notre région. Ils suffisent, néanmoins, pour pouvoir affirmer que les magdaléniens ont habité ce plateau, surplombant le plateau de la Juine.

Un silex recueilli à Fontaine-Li-veau, appartenant à l’époque tardenoisienne, période postérieure au magdalénien, mal connue encore et caractérisée par de petits silex à formes géométriques. Puis arrive l’époque néolithique, mot qui signifie nouvelle pierre, par opposition à l’époque paléolithique ou ancienne pierre, que l’on donne à tous les âges antérieurs. Avec l’époque néolithique nous entrons dans la période actuelle, bien que nous soyons séparés du néolithique par plusieurs milliers d’années.

Un profond changement s’est opéré dans le climat; il est plus doux et plus humide qu’au magdalénien. Les espèces animales de climat froid, répandues chez nous depuis le moustérien, émigrent vers le Nord et sont remplacées par la plupart des espèces que nous connaissons aujourd’hui.

Le renne, si abondant autrefois que l’on a donné le nom d’âge du renne aux époques allant du moustérien à la fin du magdalénien, cède la place au cerf. La civilisation humaine s’est profondément transformée.

Jusqu’alors exclusivement chasseur et pêcheur, l’homme possède maintenant des végétaux cultivés et des animaux domestiques. Il a inventé la poterie, et s’il utilise encore la pierre taillée, il a imaginé aussi de la polir, en usant régulièrement sa surface par le frottement sur une roche de grès.

Les grottes ne servent plus d’habitations, mais souvent de sépultures; les néolithiques ensevelissent aussi leurs morts dans des dolmens, monuments élevés en pierres brutes, souvent de dimensions colossales, que l’on croyait autrefois, par une interprétation erronée, autels druidiques. Ils dressent des menhirs dont la signification est encore très obscure, gravent les rochers de figurations conventionnelles, qui constituent l’origine lointaine de l’écriture, mais ils ont perdu l’art si remarquable des magdaléniens. L’homme néolithique nous est bien connu; il ne diffère de nous que par des détails anatomiques très secondaires; plusieurs races sont déjà mélangées. L’industrie néolithique et les monuments de cet âge sont très communs dans les environs; citons seulement: le dolmen de Janville, le menhir de Pierrefitte, celui de Milly, la grotte sépulcrale de Buno-Bonnevaux, les polissoirs de Villemartin, de la Briche, du bois du Val-Salmon à Villeconin, etc…

Quant aux silex et aux haches polies, les stations où on les trouve sont innombrables. La collection que M. Dujardin a léguée au musée d'Etampes provient en majeure partie du plateau du Temple, au-dessus de Valnay, et nous montre la plupart des types de l’industrie néolithique de notre région.

M. M. Legrand a bien voulu nous signaler qu’il avait rencontré des silex néolithiques aux points suivants: Champdoux, Tourot, Mondésir, Nonserve, Guinette, Brières, Lhumery, Ormoy, Saclas, Les Émondants, La Briche, Rimoron, Saint-Yon, etc.

Dans la vallée, les plus anciens témoignages d'activités de l'homme favorisées par les sources sont les polissoirs du bois du val-salmon qui sont datés du Néolithique et des pierres polies trouvées par des particuliers ( voir le musée privé ).

Le polissoir du Bois de la Charmille est l'un des vestiges de cette période, mais les recherches faîtes sur l'ensemble du bassin parisien permettent d'imaginer la vie des habitants de la vallée de la Renarde.

Les habitats sont assez typiquement installés sur des sols lœssiques, très fertiles, couverts de chênaies mixtes, facilement défrichables par brûlis. Ils se situent globalement toujours en plaine ou en plateau, à proximité du réseau hydrographique. Dans le Bassin Parisien, les premiers agriculteurs ont préféré les terrasses alluviales des grands fleuves, sur des terrasses en graviers. Les villages sont groupés, ils occupent des surfaces variant de 5 à 50 ha.

Les maisons sont construites selon des plans uniformes, rectangulaires. Leurs tailles varient de 10 à 50 mètres. Les parois sont en torchis montées sur clayonnage de bois et s’appuient sur des poteaux. L’argile est extraite de fosses latérales qui servent ensuite de fosses à déchets. Le plan est classique : trois rangées de poteaux, groupés par tierces latérales. L’espace est subdivisé en trois parties: l’entrée, qui soutient le grenier, l’espace de vie, et l’arrière, souvent lieu de stabulation. Un enclos est souvent adossé à l’arrière de la maison.

Le type ancien des maisons danubiennes est constitué d’alignements par tierce formant des Y par rapport aux poteaux de la paroi, alors que le style récent se compose d’un quinté de poteaux.

Les maisons post-rubanées marquent une perte progressive du modèle architecturale et des techniques du Rubané. Elles restent “longues”, prenant en compte la direction des vents. Les tierces de poteaux persistent également, mais le plan devient trapéziforme, voire naviforme.

Le Néolithique moyen est marqué par une structuration du territoire, concomitante à une forte hiérarchisation. Des enceintes apparaissent. L’ espace intérieur de ces dernières est en général occupé par des habitations et des structures de stockage.

L’architecture domestique change : les formes générales deviennent plus carrées, les tailles varient, les pièces de maisons sont plus nombreuses. Les fondations sur sablières semblent se développer, rendant difficiles le travail de repérage des archéologues.

A partir de la moitié du IV siècle, des modifications interviennent : l’habitat devient plus dispersé, les sites enclos d’enceintes du Néolithique Moyen sont souvent abandonnés. Les sédimentations du Subboréal et du Subatlantique rendent difficile le repérage archéologique de ces structures par le colmatage.

Conséquence de l’expansion du Chasséen, de grandes installations sédentaires se développent sur les plateaux et dans les vallées fertiles et limoneuses. Ces structures sont souvent protégées par des fossés et des palissades.

D’autres petits groupes satellites partent à la conquête de l’espace agraire de moindre intérêt, dans des vallées secondaires, témoignage d’une démographie en expansion. La mobilité reste d’actualité, notamment par la transhumance et l’activité pastorale. Des abris sous roches sont réutilisés comme bergerie.

Au Chasséen, des enceintes de protection de l’habitat constituées de palissades et de fossés. On ne sait globalement pas grand chose sur les habitations présentes dans ces enceintes

Avec l’âge de la pierre polie, les progrès de la civilisation humaine deviennent plus rapides. L’homme découvre les métaux, le bronze d’abord, probablement importé chez nous d’Orient. Une trouvaille, remontant à cette époque, a été faite, il y a plusieurs années, à Boutigny.

Puis, ils forgent le fer, matière précieuse d’abord, employée au premier âge du fer ou pallstattien, pour orner les armes et outils de bronze, avant de constituer la matière principale de l’industrie métallurgique.

Au deuxième âge du fer, époque marnienne ou gauloise, nous arrivons à la fin des temps protohistoriques, c’est-à-dire de ceux qui ont immédiatement précédé l’histoire.

De ces âges du fer datent la découverte, faite en 1876 près d’Auvers, de tombes contenant des corps ornés d’anneaux de bronze, et celle de Congerville, en 1912, signalée par M. M. Legrand.

Dourdan : Après la mise au jour de tombes préhistoriques, il est possible de situer la première présence humaine à Dourdan autour du VIe millénaire avant Jésus-Christ.

Vous possédez des pierres ou autres objets témoins de cette période, contactez nous à l'adresse suite histoire.villeconin@gmail.com, afin que des clichés puissent être réalisés pour enrichir le musée privé du site.

Sources et liens :

René de Poilloüe de Saint-Périer - Les temps préhistoriques dans la région d’Étampes -1913 (voir fichier)

http://www.mae.u-paris10.fr/arscan/Le-Neolithique-moyen-dans-le.html

Evolution des félin : http://melut.free.fr/evolution.html

Territoire néolithique dans le bassin parisien : (fichier pdf)

Généralité sur le néolithique du bassin parisien : (fichier pdf)

Mégalithique du morbihan : http://www.culture.gouv.fr/fr/arcnat/megalithes/fr/neo/fsneoint.htm

Sur les traces des premiers peuples : http://www.inrap.fr/archeologie-preventive/Actualites/Communiques-de-presse/Les-derniers-communiques/Communiques-nationaux/p-14826-Sur-les-traces-des-premiers-peuplements-europeens-a-Etricourt-Manancourt.htm

Le mammouth : http://cenozoicpark.e-monsite.com/pages/pleistocene/le-mammouth-laineux.html

Pierres de la préhistoire : http://prehistoirepierresdememoire.over-blog.com/article-racloir-mousterien-en-silex-2-flint-s-mousterian-scraper-71009562.html

Tir à l'arc : http://www.tiralarc.ch/prehis.htm

l'Habitat au Néolithique : http://archeologie.pasdecalais.fr/Enseignant-animateur/Produits-pedagogiques/Animations/L-habitat-au-Neolithique

Musée d'Etampes : http://fr-fr.facebook.com/pages/Mus%C3%A9e-dEtampes/311997878827178?sk=info

Culture du Rubanné : http://fr.wikipedia.org/wiki/Culture_ruban%C3%A9e