Château du Fresne

Le château du Fresne se situe à coté de la ferme du Fresne. Il dépend de la commune de Villeconin qui est située à environ 8 k mBien que le château soit en ruine, il est possible de distinguer le corps central simple, flanqué de deux petites ailes.

Le Fresnes était le siège d'une seigneurie importante citée dès 1242. Ce nom de Fresnes est certainement le souvenir d'un ancien bois de frênes défriché.

Ce fief important, fit partie en 1482 de la donation faite par l'amiral de Grâville, aux Célestins de Marcoussis, de la terre et seigneurie d'Ardennes, dont il relevait.

Relevé de Mr J.Pierre Dagnot :

Nous allons narrer l'histoire de la seigneurie de Fresne relevant de celle d'Ardennes (écart de St Hilaire) possédée par les Célestins de Marcoussis.

Notons par les historiens locaux Olivier le Dain seigneur du Fresne en 1481.

En 1485, Loys de Graville, admiral de France et chambellan du roy obtient des lettres d'amortissement au profit des Célestins de Marcoussis... relevons pour cette chronique les terres et seigneuries d'Ardennes, sainct Ylaire, Aubeterre, qui se consistent en fief maison manoir d'Ardennes, granches cour jardins ... Le seigneur de Marcoussis donne le fief d'Ardennes aux religieux Célestins de Marcoussis.

Antérieurement à cette donation, Guillaume de Courtenay et Bertrand d'Arbouville rendent aveu du fief d'Ardennes consistant en ung hostel, cour, jardin...

Quatre années après, une autre copie collationnée demandée par Loys de Graville sous forme d'amortissement des fiefs terres d'Ardennes, reproduit l'acte précédent ... En 1520 le château comportait un grand corps d'hôtel, l'hôtel seigneurial du Fresne, une cour, un colombier, une grange, une bergerie, une étable, une garenne etc...

Dans l'aveu et dénombrement fournit le 16 juin 1633 par Jacques Le Berche, il est écrit : Un autel et lieu seigneurial consistant en un grand corps d'hôtel, deux gros pavillons et deux petits pavillons, le tout couvert d'ardoises et un petit corps de logis couvert en tuiles, cour, avant-cour et basse-cour fermée de grandes murailles, jardin, parc, clos partie de murs. Le château du Fresnes était encadré d’un côté par les immenses champs de la Beauce, de l’autre, par un parc admirable, aux ombres profondes comme une forêt.

Ce beau château de la fin du XVI ème siècle, tombera en ruine dans la seconde moitié du XIX ème siècle, après la mort d'Anne de Barville, dernière représentante de la seigneurie du Fresne. Les possesseurs précédent sont de vieux noms de l’Étampois, comme les Wicardel, et les Hémard.

Il évoquait par ses possesseurs successifs de vieux noms de l’Étampois, mêlés à toute notre histoire les Wicardel, les Hémard, les Barville et il constituait un précieux spécimen de l’élégante et sobre architecture du début du XVIIe siècle: grand corps d’hôtel avec quatre pavillons aux longs rampants,

Depuis 1859, le château n'est plus occupé et tombe lentement en ruine, il n'y a plus de portes à l'entrée de la cour et plus de crépis à la façade. On pouvait constater des murs éboulés, des toitures découvertes.

Fresnes sous les Wuicardel.

En 1520, relevons l'aveu et dénombrement détaillé d e la seigneurie du Fresnes, relevant de la seigneurie Dardaine, par Guillaume de Wicardel, consistant en un chasteau consistant en un grand corps dhostel, grange, coulombier, bergeries, étables, cour jardin, garennes et bois, contenant 13 arpens, autre mestairie avec 97 arpens, autre avec 86 arpens, autre avec 94 arpens... en tout 381 arpens...

Dix sept ans après, notons la foy et hommage présenté par Philippe Laurens veuve de feu Guillaume de Wicardel ...

En 1547, Jehan de Vuicardel l'ainé, escuier, seigneur du Fresnes, Loys de Bastemont, seigneur d'Ardennes et Georges sa femme, Loys, Nicolas, Jacques de Vuicardel, lesquels font le partage des biens de feu Guillaume et de Philippe Laurens sa femme; Jehan l'ainé obtient par préciput, lhostel seigneurial du Fresnes, cour, jardin clos à murailles, en la paroisse de Vileconin, avec 75 arpens de terres, 12 arpens de bois, ... Loys de Bastemont et sa femme Georges obtiennent le fief de la Ronce, lhostel seigneurial de Saudreville, ... Nicolas obtient par indivis la moitié du manoir seigneurial de Saudreville, .... Jacques obtient lhostel seigneurial de la Ronce, ...

En 1556, noble homme Jacques de Vircardel, escuyer, et ses frères et soeurs portent hommage pour la seigneurie du Fresnes relevant d'Ardenne: il se rend à Marcoussis au monastaire des Célestins... et déclare ung hostel seigneurial manoir maisons, granche bergerie estables, coullombier...

Fresne sous les Mortier et Leberche.

Nous arrivons en 1580, Claude Mortier, seigneur du Fresnes, en raison d'une adjudication par décret, rend hommage à la seigneurie d'Ardennes détenue par les Célestins qui donnent main levée de la saisie féodale. Fresnes étant auparavant le bien de Jacques de Vicardel.

Notons en 1584, l'achat de 13 arpents par Claude Mortier seigneur du Fresnes.

En 1603, Josias Mortier, escuyer, seigneur du Fresnes, demeurant à Paris paroisse Saint Paul, fils de Claude, porte foy et hommage aux Célestins de Marcoussis seigneurs d'Ardennes...

Cinq ans après, un accord est concle entre les Célestins et Josias Mortier pour le rachat de droits seigneuriaux de la seigneurie du Fresnes en raison de l'adjudication par décret, ceci fait moyennant 3.000 livres payées en doubles pistoles d'Espagne.

En 1610, Marie Mortier, soeur de Josias, veuve Pierre Leberche, vivant seigneur du Fresnes porte foy et hommage aux Célestins.

L'année suivante, Marie et Josias Mortier refont le même hommage.

De nouveau deux ans après, les enfants de Marie Mortier, Jacques, Alphonse et Claude Leberche réitèrent l'hommage de la seigneurie du Fresne aux Célestins.

En 1627, les enfants de la famille Jean de Brion-Claude Leberche portent foy et hommage pour la part qu'ils possèdent de la seigneurie de Fresne.

Fresne sur la carte napoléonienne

En 1633, un acte très intéressant nous indique par le détail la composition de la seigneurie du Fresne: Jacques Leberche, chevalier, seigneur du Fresne et Saudreville rend aveu et dénombrement de sa seigneurie qui se consiste en un grand chastel composé de deux gros pavillons, deux petits pavillons, granges, colombier, bergeries, étable, pressoir, cour, jardin, garennes, bois, parc, terres, le tout contenant 343 arpents ...

Nous arrivons en 1670, Jacques Leberche échange la seigneurie du Fresne et Saudreville avec Jean Baptiste Letellier; Leberche cède la seigneurie consistant en un chasteau et maison seigneurialle basse court jardin clos de murs, parc, 70 arpens en bois taillis, colombier, logement pour le fermier, granges, escuryes, bergeries, 500 arpens de terres labourables, relevant des Célestins de Marcoussis, en contre eschange Letellier cède 2.545 livres de rentes représentant 50.245 livres...

Les derniers propriétaires de Fresne sur trois siècles.

Après cet échange le nouveau propriétaire se transporte au chasteau d'Ardennes pour porter foy et hommage aux Célestins seigneurs d'Ardennes. Il est qualifié de correcteur en la chambre des comptes et demeure à Paris paroisse st Jean.

Fin janvier 1671, Letellier rend aveu et dénombrement pour la terre et seigneurie de Fresne consistant en chastel et lieu seigneurial, composé d'un grand corps dhostel, deux gros pavillons et deux petits, le tout couvert d'ardoises, (description de 1670) ...

Le temps passe, en 1682, Marie Madeleine Letellier, fille mineure et héritière de feu Jean Baptiste Letellier, rend souffrance pour la seigneurie du Fresne.

Quatre années après, Marie Madeleine toujours mineure mais émancipée d'âge, porte foy et hommage de sa seigneurie de Fresne et paye les droits de profit de fief.

En 1693, Claude Hémar, escuyer, seigneur du Fresne et de Saudreville, payeur des gages des decrétaires du roy, à cause de Marie Madeleine Letellier son épouse, s'est transporté devant la principalle porte du lieu seigneurial d'Ardennes, sans ceinture ni épée ... pour raison du chasteau terre et seigneurie du Fresne, de payer tous proffits de fief ...

L'année qui suit enregistre le décès de Claude Hemart; son épouse demeurant en son chasteau du Fresne paroisse de Villeconin, réitère les foys et hommage pour sa seigneurie.

En 1711, Marie Claude et Marie Madeleine Hemart, filles de feu Claude, Jean de Longeau second époux de Marie Madeleine Letellier pour ses deux filles Jeanne et Marie Madeleine, chacune des filles recueillant un quart de la seigneurie de Fresne.

La même année, Jean de Launay, sieur de Gironville comme ayant épousé Marie Madeleine Hémart, porte hommage pour le tiers de la seigneurie et chasteau de Fresne ...

Trois ans après, Louis Robert de Barville, seigneur de Romainville, ayant épousé Marie Claude Hemart de Boissy, porte hommage pour la moitié de la seigneurie du Fresne, l'autre moitié appartenant au sieur de Gironville...

En 1724, Louis Robert de Barville, chevalier, propriétaire à cause de son épouse, rend aveu de la moitié de la terre du Fresne, l'autre moitié appartenant au sieur de Gironville. Cet aveu contient les mêmes objets que l'aveu de 1520, ledit fief consistant en chastel et lieu seigneurial, ... parc et garenne soit 349 arpents pour le domaine et 68 arpents en censive...

Nous arrivons en 1740, Louis François de Barville, capitaine au régiment de la vieille marine infanterie, tant pour lui que pour son frère et ses soeurs, porte foy et hommage pour la terre et seigneurie du Fresne ...

En 1781, François Louis de Barville, chevalier, tant pour lui que pour Louise Henriette, Louis Robert, Louis et Louise ses frères et soeurs, porte foy et hommage pour la terre et seigneurie du Fresne ...

Pour terminer avec Fresne, relevons le décès d'Anne Louise de Barville en 1839, décédée au château du Fresne. « Anne Boyetet de Boissy, est née à Orléans le 20 octobre 1750, mariée le 12 mai 1777 à Francois Louis de Barville dans l’église de Boissy-le-Sec. Contrat passé au Fresne devant Gard notaire / à Paris le 11 Mai 1777. Morte au Château du Fresne le 10 novembre 1839. "

Ce sera la fin du château qui tombera en désuétude.

En effet au décès d'Anne, sa fille Charlotte de Belot hérite de la propriété qui tombe en ruines. Elle est mariée à Charles Vernot de Jeux dont ils ont un fils Pierre. Ce dernier possédera le domaine jusqu'en 1911. Sa sœur Hélène, mariée à Louis de Varax a un fils Edmond qui héritera de ce biens vers 1950.

Aménagement du château. Relevé effectué entre 1950 et 1990:

Au rez de chaussée, à gauche du vestibule, se trouvait une grande cuisine avec une haute cheminée supportée par deux colonnes, et son énorme tournebroche, souvenir des contes de Perrault, accroché au manteau. De grands landiers de fer forgé, des tables et billots.Après un grand vestibule tout garni de lambris, un escalier, au plafond voûté en berceau, conduit au premier étage, ou se trouvait, dit-on, la chapelle.

Des poutres apparentes jadis peintes d'une pièce se trouvait un monogramme "AM" alternant avec un autre devenu indéchiffrable pouvant ressembler à un W. Dans une autre pièce, les plafonds à caissons portaient également la trace d'un enduit de couleur. Au salon, quatre beaux dessus de porte en grisailles, au cadre sculpté, s'achevaient de s'écailler, pendant qu'une glace au trumeau Louis XVI finissait de perdre sa dernière trace d'étamage. Dans la cour intérieur, la végétation prit le dessus et empêchait de s'approcher de deux jambages de style renaissance, qui accoste une fenêtre du salon.

Le château bâtis sur des caves dont l'une, la plus grande permet de communiquer à deux autres caves superposées entre elles. Au total on recense cinq caves et un souterrain qui partirait du château et se raccorderait aux autres de la région.

Sur la vieille photographie, on peut constaté que des constructions sont visible sur la gauche, déjà dans un état de semi-ruine. A quoi servait-il ? Aujourd'hui il n'y a plus de mur debout à cet endroit mais des tas de pierres parmi les buissons.

Cause de l'état actuel :

Le château fut incendié au départ des Allemands après que ceux-là lurent quitté à la fin de la deuxième guerre mondiale.

Sources : Villeconin, Archives inédites en Essonne

Voie du Frene

Le champtier de la Voye du Fresne est cité en 1664 (ADE 2E 66 /272). Il figure parmi les terres de la Congrégation Notre Dame d'Etampes dans un document de 1718 (ADE D 1925)

Ce champtier figure au plan d'intendance de 1785 au sud du Temple. Il figure sur un plan daté de 1806 (ADE 136 J 16). On trouve encore la graphie Voye du Fresne sur le plan de 1825.

Mr Jean Pierre Dobler

Mr Jérémy Kopacz

Mr J.Pierre Dagnot http://julienchristian.perso.sfr.fr/Chroniques/villeconin10.htm

Mr Victor Poloni

Mr Louis Pelletier

Mr Gérard Delton

M. Dominique d’Arnoult Docteur en histoire de l’Art