Le Gallo-romain

50 avant notre ère, la Gaule est conquise par les Romains et entre dans l’histoire. César a donné dans ses Commentaires le récit de cette conquête, et des renseignements qui sont précieux pour nous, sur la manière de vivre de nos ancêtres, à son arrivée dans leur pays.

On sait que, malgré une résistance acharnée, les Gaulois, divisés en un grand nombre de petits peuples, durent plier sous le poids des armes romaines. Le sort malheureux de Vercingétorix, traîné en captivité, et égorgé, après le triomphe de Jules-César, malgré l’héroïsme de sa défense d’Alésia, est dans toutes les mémoires comme un épisode de notre histoire nationale.

Les Romains, dont la clémence envers les chefs vaincus n’était pas la qualité dominante, étaient, par contre, d’admirables colonisateurs; sous leur administration, la Gaule, devenue province de l’Empire, vit se développer une brillante civilisation, dont les témoins sont encore abondants dans les environs. Notre communauté devient partie intégrante de l’Empire et relève de la province de Quatrième Lyonnaise. La civilisation gallo-romaine qui est devenue la nôtre présente une étonnante synthèse entre la culture romaine et les vieilles traditions gauloises. La statue dite du « Dieu de Bouray », romaine par l’idée qu’elle représente, mais gauloise par son style est l’un des principaux témoins de ce phénomène de mixité des cultures. On la date habituellement du Ier siècle. Le réseau routier, indispensable au développement économique se développe et notre terroir se trouve littéralement coupé en deux par l’axe important que constitue la voie romaine qui, de Lutèce (Paris) gagne Genabum (Orléans).

A Saint-Yon, on voyait encore, il y a peu d’années, les restes d’une voie romaine; une autre de ces routes, près de laquelle on a trouvé une borne milliaire aujourd’hui conservée au Musée d’Orléans, passait à Saclas, village dont l’origine remonte peut-être au Salioclita gallo-romain, indiqué dans l’itinéraire romain d’Antonin.

Dans les vallées et sur les rebords des plateaux apparaît un nouveau type d’habitat : la villa romaine, à la fois ferme et résidence, centre d’un vaste domaine agricole cadastré et bien géré. Les plans de ces bâtiments construits en pierres de tailles, contrairement aux maisons gauloises de terre et de bois, sont encore visibles aujourd’hui sur certaines photos aériennes (Villeconin, Mérouville, Bouray, Mauchamps, Torfou…)

Mosaïque de Souzy la Briche

Certaines d’entre elles, comme celle de Souzy-la-Briche, pavées de marbre et de mosaïques et dotées de thermes luxueux, étaient sans doute la propriété de riches marchands ou de hauts fonctionnaires impériaux. Nous pouvons conclure, qu'une voie romaine traversait Villeconin, et qu'il existait une villa romaine, mais aucune information complémentaire ne nous permet pour le moment, de connaitre le tracé de cette voie ou l'implantation de cette villa.

Sur Villeconin et ses hameaux nous avons put recenser plusieurs villas dont d'après l'histoire la plus proche serait à l'emplacement actuel de l'église saint Aubin. D’après une étude de terrain, il y en aurait plus que l'on ne peut l’imaginer et espacées tout les 600 mètres les unes des autres dans la vallée ! En effet plusieurs fragments de tuiles anciennes et de pierres peuvent être trouvés en surface dans certains endroits. Sur la commune de Boissy le sec, une clef en bronze aurait même été découverte par un agriculteur dans son champs !

(1) Découverte dans un parfait état de conservation le 20 novembre 1912 à l'emplacement d'un ancien établissement gallo-romain, cette vaste mosaïque trouvée à Souzy la Briche est ornée de motifs décoratifs géométriques et colorés. Par sa qualité, elle témoigne d'une part du raffinement à cette époque dans les villas du bassin parisien, et, d'autre part, de la diffusion de la technique de la mosaïque dans l'ensemble de l'Empire romain. Enlevée de son emplacement d'origine, elle a été offerte par le propriétaire du terrain dans lequel elle a été découverte au musée d'Étampes où elle a été installée sur le sol de l'une des salles.

Sources et liens :

René de Poilloüe de Saint-Périer, Le Dieu gaulois de Bouray, 1933

Communauté de Communes Entre Juine et Renarde http://www.entrejuineetrenarde.org/

Photo Dieu de bouray : http://www.linternaute.com/musee/diaporama/1/7202/musee-d-archeologie-nationale/5/35587/dieu-dit-de-bouray/

Jean Pierre Dobler

Jérémy Kopacz