La famille De Barville

La famille De Barville:

Le fief du Fresne est entré au XVII ème siècle, en 1693 précisément, dans la famille Hémard de Boissy le Sec et depuis les terres ne seront plus vendues sauf la ferme assez récemment à la société Vilmorin.

Claude Hémard de Boissy, seigneur du Fresne, était conseiller du roi, contrôleur des grandes et petites chancelleries de Paris. Il meurt en 1694 et sa femme accouche quelques mois plus tard à Villeconin d'une fille, Marie-Claude, qui trouve ainsi dès sa naissance la seigneurie dans son berceau.

Louis I de Barville, né en 1694, page de Louis XIV depuis 1707, va épouser en 1714 l'héritière du Fresne et en devient donc seigneur par mariage. Il était de son côté seigneur de Romainville et Moigneville et semble ne pas avoir exercé de charge particulière, vivant surtout du revenu de ces terres. Le couple réside sinon continuellement, du moins très fréquemment à Villeconin. Plusieurs enfants y naissent et Marie-Claude Hémard de Boissy y meurt en 1740.

Louis II de Barville (1716-1781), son fils aîné sera, lui, militaire : capitaine au régiment de marine-infanterie. Marié deux fois, il aura un fils de son premier mariage et 5 enfants du second avec Marguerite de Meaussé qui lui a apporté en dot la seigneurie de Souplainville. Ces derniers naissent tous à Villeconin entre 1764 et 1771, époque où leur père est retiré de l'armée. Il meurt à Villeconin en 1781.

L'an mille sept cent quatre vingt un, le treizième jour du mois de janvier, par moy prêtre, prieur curé de cette paroisse, soussigné, a été inhumé au cimetière de cette église, avec les cérémonies ordinaires et accoutumées, le corps de messire Louis François de Barville, chevalier, seigneur du Fresne, Souplainville et autres lieux, ancien capitaine d'infanterie, décédé d'hier, en son château du Fresne, en cette paroisse, après avoir reçu, pendant sa maladie, les sacrements de l'église, âgé de soixante trois ans et neuf mois.

Ont assistez à ses funérailles :

Messire François Louis de Barville, chevalier, seigneur d'Ennorville, lieutenant au régiment des gardes française, son fils du premier lit.

Louis Robert de Barville, chevalier et Louis de Barville, chevalier, ses enfants du second lit.

Messire François Michel de Rotrou, chevalier, conseiller du roi, auditeur ordinaire en sa chambre des comptes, seigneur de Saudreville, Fourchainville, Villeneuve et autres lieux.

Messire Louis Bertaut de Moigneville, écuyer, chevalier de St Louis, ancien capitaine d'infanterie.

Monsieur de Saint-Pol, seigneur de la Briche, qui ont signez.

François de Barville (1749-1836), son fils aîné porte le second prénom familial de Louis : celui de son père et de son grand-père et que tous ces frères et sœurs ont en forme masculine ou féminine parmi leurs prénoms. Il est officier aux gardes française : mousquetaire de la seconde compagnie de la garde du roi ; il sera ensuite colonel d'infanterie. Député de la noblesse aux États-Généraux pour le baillage d’Etampes, il démissionne très vite et se retire à Villeconin où il vit en propriétaire, sa dernière fille y naît en 1797. Il traverse lui aussi la Révolution sans problème, abandonnant quelques temps sa particule pour être le citoyen Barville.

Le dernier des Barville se retrouve le seul héritier de la famille : sa sœur Henriette, seule mariée, n'a pas eu d'enfant, ses autres frères et sœur sont célibataires. Lui-même n'aura que des filles de son mariage avec Anne Boyetet de Boissy qui se marient toutes à Villeconin sous l'Empire et la Restauration, la plupart de leurs enfants y naissent. Il meurt à Villeconin à 87 ans en 1836, sa femme à 89ans trois ans plus tard. Leur dernière fille Constance, mariée à un chevalier de Malte, vit auprès de ses parents jusqu'à leur décès.

Pierre de Tullières (1754-1845), qui épouse en 1798 Henriette de Barville, soeur de François, est le personnage le plus connu de la famille. Après avoir été capitaine au régiment de la couronne-infanterie, il devient commandant de la garde nationale d'Etampes et sera maire de cette ville sous la Restauration de 1816 à 1826. Il sera décoré de tous les grands ordres "royalistes", il est chevalier de Saint-Louis, de Notre-Dame-du-Mont-Carmel et de Saint-Lazare.

Après la mort des parents Barville, c'est la fille aînée Anne (1778-1859) qui hérite de la propriété du Fresne et s'y installe. Elle est veuve de Jean-Louis de Belot (1770-1838) qui vit sa carrière militaire interrompue par la Révolution : il venait d'être officier au Régiment d'Aquitaine quand elle a éclaté. Elle sera la dernière habitante du château du Fresne jusqu'à sa mort à 81 ans en 1859.

Sa seconde fille Marie-Adrienne y réside auprès d'elle quelques années, ses deux dernières filles y naissent, mais c'est l'aînée Marie-Louise qui hérite de la propriété à la mort de sa mère. Elle n'y résidera pas et le château tombe peu à peu en ruines comme on l'a vu dans la description plus haut. Mariée à Charles Vernot de Jeux, le domaine passe à leur fils Pierre (1842-1911), au fils de celui-ci Joseph, puis à sa fille Hélène mariée à Louis de Varax, enfin, dernière propriétaire qui en hérite à la fin des années 1950, à leur fils le vicomte Edmond de Varax.