Moulin à vent

Le moulin à vent s'est généralisé en Europe vers le XIIe siècle, d'abord sur les côtes maritimes des pays du Nord, puis dans les pays de la bordure atlantique. On les trouve sur des éminences, soit isolés, soit groupés en série, ainsi que dans des lieux éloignés des cours d'eau, Le moulin à vent est apparu au Moyen Age, bien après le moulin à eau..

La première attestation de moulin à vent en France, en 1170, figure dans une charte de la ville d'Arles. Il se développe au XIIe siècle et même si certains seigneurs sont réticents à remplacer le moulin à eau, banalité plus robuste.

Le moulin à vent est plus complexe à construire et demande plus d’entretien que son homologue à eau. Les moulins à vent sont essentiellement implantés sur de grandes plaines exposées à des vents puissants et réguliers.

L’utilisation des moulins était gratuites jusqu’au 10ème siècle. Au début du Moyen Age, le moulin devient la propriété du seigneur. Les paysans étaient alors obligés d’utiliser le moulin banal (de la propriété du seigneur) et de payer les taxes ; « droit de mouture », « droit de vent »,.... Ces taxes, très lourde provoquaient de nombreuses révoltes de la population. Il leurs étaient également interdit de fabriquer leur propre moulin.

Ce système restera en place jusque la révolution, l’abolition des privilèges supprima toutes ces règles.

Les moulins à vent sont, pour la plupart des moulins à farine, ils peuvent faire tourner plusieurs paires de meules, ce qui permet un bon rendement. Pour approfondir l'histoire du pain et son importance au moyen age, je vous invite à consulter l'histoire de la boulangerie.

Le moulin à vent du fief de la Grange :

Dans un article "le fief de la Grange 1449-1653" du site : Chronique du vieux Marcoussy par JP. Dagnot, C. Julien", les auteurs sur une gravure retrouvée signalent l’existence possible d'un moulin sur Villeconin.

Il existait un moulin à vent sur le plateau près du château de la Grange comme le montre cette ancienne gravure. La difficulté est de savoir à quel endroit précis il se trouvait par rapport au château.

L'état actuel du château par rapport à la gravure ayant fort changer, il est difficile de placer ce moulin à sa juste place.

Le moulin à vent de La Ronce:

Ce moulin était le plus gros, situé sur le plateau de Saudreville à l'emplacement du colombier (disparut après le moulin) et de l' abris de cantonnier.

Il appartenait à Simon de Malaunoy, écuyer du roi, seigneur de Saudreville.

Cet important moulin, dominait la plaine et fonctionnait jour et nuit. Le meunier, Marie Baillefert, surveillait la direction du vent pour orienter les ailes, si grande, que déployées sous l'action de l'air, elle entraînaient, à l'aide de courrions, de câbles, de pignons, la roue intérieur "le rouet", la trémie, l'auget et la meule.

Le grain versé dans la trémie, reçu dans l'auget, était ensuite broyé par les meules de grès. Après plusieurs opération, la farine extraite, était ensachée, prête à être enlevée.

Le seigneur détenait le monopole de la mouture du grain, le "droit de moulin", et prélevait, une portion sur toutes les céréales apportées par les utilisateurs du moulin (impôt en nature ou "banalités"). C'était une obligation pour les producteurs de céréales des fiefs alentour de porter et faire moudre leur grain au moulin seigneurial.

Si des farines d'une autre provenance étaient découvertes, non seulement la marchandise était saisie mais la charrettes et attelages étaient également confisqués. D’ailleurs le seigneur de Malaunoy, proclamait ainsi son droit : "Aucun meunier de quel-qu’autre châtellenie ne peut chasser, amasser, passer ou repasser, charger de blé pour le porter à moudre qu'à mon moulin banal, sous peine de confiscation du bled, ou des bestes, sinon en pressant, pour le dit meunier, du moulin banal, un boisseau pour chaque stier de monture".

Autre privilège du seigneur, le "droit de four". Le pain devait être cuit au four banal du château. Chacun avait la faculté de cuire chez soi en "s 'abonnant, mais cette liberté du seigneur était assortie des paiements d'une certaine somme fixée par lui. Pour avoir tolérance et congé de cuire et avoir un four en leur maison et paient chacun une somme d'argent selon leur possibilité et le ménage qu'ils tiennent. A cet époque Vramaut, maréchal ferrant venait à Saudreville, payait 4 sols par an, pour cette liberté.

Le moulin à vent de Fourchainville :

Ce moulin ce trouvait dans la vallée de la Madeleine à Fourchainville.

Des ruines existaient encore en 1810, selon un rapport du 12 août 1810 du garde champêtre dans le cadre de la limitation de la circonscription qui faisait état d'un moulin à vent vers Fourchainville

Un lieu dit à proximité s'appelle encore "le bois du moulin à vent" et une route dans le hameau de Fourchainville porte le nom de "la route du moulin à vent".

Se trouvait-il sur la butte du bois Maugé ou plus loin en suivant la route ?

Le moulin à vent de Monflix:

L'histoire mentionne l’existence d'un moulin à vent sur Monflix qui daterait de l'an 1490. Nous n'avons pour l'instant aucune information à son sujet.

Mise à jour du 03/03/2020

Nous avons retrouvé une pièce que l'on pence appartenir à l'un de ces moulins dans l'église, plus précisément dans le clocher. Il s'agit d'une grande pièce en forme de poutre et comportant un axe taillé. Il s’agirait de l'axe des pales ou est fixé le rouet avec ses alluchons (engrenage interne).

Photos à venir !


Sources et liens:

Chronique du vieux Marcoussy Octobre 2011, JP. Dagnot, C. Julien, Le fief de la Grange de Villeconin (1449-1653),

les moulins à vent : wikipédia

les techniques et sciences du moyen age : (page)

L'histoire de la boulangerie : (page)

Connaissances de Mr Victor Poloni

Jérémy Kopacz, étude sur le terrain.