Gare et tacot
En 1902, la municipalité accepte le projet de construction d'un chemin de fer à voie unique d'Arpajon à Étampes avec un raccordement pour aller à Paris.
Cette ligne desservait : Morigny, Brières les scellées , Boissy-le-sec, Villeconin, Souzy-la-Briche, St-Sulpice-de-Favière, St-Yon, Egly et Arpajon. Cette ligne de 29.6 km prolongeait celle du tramway Paris-Arpajon.
Cette ligne, qui empruntait la vallée de la Renarde de Venant à Saint-Yon permettait d’expédier des wagons complets de produits maraîchers (cresson) jusqu’aux halles centrales de Paris (en empruntant les rails du tramway de l’avenue d’Orléans et du Boulevard Saint-Michel).
Ce chemin de fer sera appelé communément "le tacot".
Le conseil général de Seine-et-Oise décide la construction de cette ligne d'intérêt local sous réserve que les communes cernées par ce projet participent au quart des dépenses engagés par le département.
Après différentes modifications du trajet, les travaux commencent en 1909.
Les wagons de marchandises et les voitures de voyageurs (50 places) étaient tractés par des locomotives à vapeur Pinguely (Lyon) 130 T ou Energie (Marcinelle en Belgique) 040 T.
L'inauguration a lieu le 23 décembre 1911 .
Les voitures fabriquées par La Buire et Energie étaient accessibles par les 2 plateformes d’extrémité, elles comportaient un couloir central et des banquettes en vis-à-vis éclairées par 6 fenêtres de chaque côté. Une cloison séparait les différentes classes.
A partir de 1926 une automotrice à essence Renault Scemia AB 150 de fabrication Schneider fit son apparition, elle pouvait transporter 32 personnes à une vitesse maximale de 40 km/h (7 en 1ère classe, 12 en seconde classe et 13 voyageurs debout).
Cet autorail était surnommé " la Micheline", bien que ne roulant pas sur pneus ; il était doté d'un puissant "Klaxon" à deux tons que l'on entendait de loin.
L’exploitation du chemin de fer fut d’abord concédée en 1909 à la Compagnie des Chemins de fer de Grande Banlieue (CGB) qui fit faillite en 1916, époque ou les rails de son réseau avaient été déposés pour être utilisés sur les voies stratégiques construites le long du front.
En 1921 le conseil général de Seine et Oise confia le réseau CGB à la Société des Transports en Commun de la Région Parisienne ( STCRP) qui reconstruisit la voie.
Le trafic reprend en 1924. C’est ensuite la Société Générale des Chemins de Fer Economiques (SE) qui exploita à partir de 1933 le réseau du CGB, dont la ligne de «l’Arpajonnais» qui fut fermée en 1936.
Le Tacot fonctionna jusqu'au 5 septembre 1948, date à laquelle il est définitivement supprimé.
Quelques anciennes gares (transformées en maisons d'habitation, telle la gare de St-Sulpice-de-Favière, de Souzy-la-Briche, Villeconin et Boissy le sec) persistent encore, de même que subsiste la trace de certain passage à niveau.
Pendant la 2ème guerre mondiale le trafic fut maintenu permettant aux parisiens d’aller au ravitaillement. Entre 1940 et 1945, la région est occupé par les allemands.
Le 23 juin 1944 la police allemande arrêta les résistants du réseau «vengeance» qui furent rassemblés à la gare de Saint-Sulpice avant leur déportation.
En dépit des réquisitions de l'occupant, les agriculteurs connurent une époque de prospérité relative qui se propagea dans l'immédiat après-guerre.
Le train du "tacot" du dimanche soir, en direction d'Arpajon, était fort fréquenté par ces visiteurs hebdomadaires qui rentraient à Paris avec des sacs à dos pleins de légumes, de fruits, d’œufs et de volailles.
Certains y achetèrent des résidences secondaire.
Voici un ancien billet pour le tacot émis à la gare de Boissy le sec. Derrière celui ci on peut remarquer le ticket SNCF délivré pour la commune. Fait historique:
Le service n'a été suspendu que de juillet à octobre 1944, à la suite du mitraillage d'un train par un avion de chasse américain.
Ce fait de guerre s'est produit sur la commune de Boissy le sec, un mois environ après le débarquement des troupes alliées en Normandie.
Le train du matin, venant d'Etampes, avait été repéré par un chasseur à double fuselage de type P 38 "Lightning", vers sept heures moins le quart, du côté du Chesney.
Le pilote américain a effectué des passages d'avertissement et le mécanicien a stoppé son convoi, après la "Croix du Four", sur le petit remblai de la "Pente des Beaumonts".
Le mécanicien, le chauffeur, le contrôleur et l'unique voyageur ont sauté du train pour se coucher à l’abri du talus et le chasseur, piquant au dessus du bourg de Boissy, au grand émoi des habitants lâcha plusieurs rafales de ses canons à tir rapide sur la locomotive dont la chaudière fut percée de nombreux trous.
Du village, on entendait siffler la vapeur ainsi libérée. Un fût de bière, placé dans le fourgon et destiné à un café de Boissy, fut aussi endommagé dans cette mémorable opération militaire.
Sources : Extrait : Wikipedia - le blog de Franck saint sulpice de favier
Numéro spécial de la revue de la FACS - Le réseau CGB
Repris sur le site de la SAVAREN
Mr Jean Pierre Dobler
Mr Jérémy Kopacz