"Quand un enfant se sent aimé et protégé, al veut avancer courageusement et progresser dans sa vie qu' al prend comme une aventure dans laquelle al veut s' engager sans peur" (Virginia Axline).
Les enfants ont le droit de guérir et grandir mème si leurs parents ou ceux qui en ont la garde ne veulent pas qu' als changent. Chaque ètre humain a le droit d' accomplir sa vie et d' ètre indépendant. Maintenir quelqu' un en situation de handicap ou de maladie chronique dans le but de continuer à en tirer des bénéfices lucratifs ou de satisfaire sur la personne en souffrance des besoins personnels de domination n' est pas acceptable.
Nécessité de respecter les enfants : la nécessité fondamentale si on veut se situer dans un cadre véritablement thérapeutique est de ne jamais forcer un enfant à faire ce qu' al ne veut pas faire, car cela bloquerait l' efficacité du processus et endommagerait la relation que l' enfant a avec l' adulte qui veut le forcer.
De plus, cela peut détériorer la santé mentale et/ou physique de l' enfant. En tant que tel, cela correspond donc à la définition de mauvais traitement (tout ce qui nuit à l' enfant).
Si l' enfant refuse de faire ce qu' un adulte lui demande, cela indique que c' est opposé aux besoins de l' enfant, au moins dans la situation présente. Dans une telle situation conflictuelle, ce qui compte alors est de savoir de qui les besoins ont priorité sur ceux de l' autre personne ? Les besoins de l' adulte ou ceux de l' enfant ?
Dans un environnement conçu pour aider des enfants à guérir de leur état chronique, les besoins des enfants doivent avoir priorité sur ceux des adultes.
Respecter quelqu' un veut dire ne pas le forcer à faire ce qu' al ne veut pas faire. Quand nous voulons respecter quelqu' un et que nous lui demandons quelque chose, nous savons que nous devons laisser à la personne le droit de refuser. Pourquoi lorsqu' il s' agit d' enfants ce principe civil élémentaire est-il souvent ignoré ? Est-ce que les enfants ne sont pas des personnes ? Est-ce que les enfants ne sont pas dignes de respect ? Est-ce qu' on peut facilement oublier le respect vis à vis des enfants car als n' ont aucun pouvoir ?
Nous proposons avec le milieu thérapeutique une différence d' avec ces habitudes négatives, avec pour bonne conséquence d' aider les enfants à sortir de leurs souffrances chroniques.
L' élan naturel de croissance est la force principale qui pousse chaque enfant vers le meilleur accomplissement possible de soi-mème dans son contexte. Nous devons donc nous efforcer de déceler tout ce qui peut s' opposer à cet élan vital pour chaque enfant : inhibitions personnelles, limites dues à la façon dont la maison est conçue, manque de souplesse chez les assistants du fait de leurs préjugés...
"La force principale à l' oeuvre dans toute psychothérapie est qu' il est plus satisfaisant d' ètre développé qu' infantile. C' est cela qui permet avant tout à la thérapie d' ètre efficace" (Virginia Axline).
Autodétermination pour chaque enfant : le droit et les occasions de prendre les décisions pour ce qui les concerne est la condition préalable nécessaire pour guérir et devenir une personne responsable et autonome. Une fois que les enfants ont au moins partiellement surmonté leurs symptomes, l' expérience montre que ces jeunes personnes habituellement ne demandent pas une vie facile mais veulent assumer la responsabilité de créer leur propre vie et bàtir leur avenir. Nous apprécions pleinement cette tendance courageuse qui les oriente vers la santé et la maturité d' adultes, composantes indispensables pour une vie heureuse et signifiante.
Les mauvais traitements détruisent chez l' enfant son sentiment d' ètre une personne. Les traumatismes subis sans pouvoir y échapper peuvent l' avoir conduit à quitter son propre ètre pour échapper au moins mentalement aux sentiments et émotions atroces, lui causant des expériences de dépersonnalisation. La thérapie doit donc s' efforcer de s' orienter vers tout ce qui peut restaurer chez la jeune victime sa vie intérieure pour lui permettre de retrouver son existence en tant que personne.
Accepter d' entendre le pire : les assistants doivent ètre prèts à entendre le pire que l' enfant a dù endurer, que ce soit émotionnellement, physiquement ou sexuellement, lorsqu' al s' efforce de surmonter sa souffrance et essaie d' ouvrir son coeur sur les faits de son passé. Les assistants doivent accepter toute la charge affective négative attachée chez l' enfant à ces faits, mème si cela peut ètre éprouvant pour als-mèmes car il s' agit là d' une étape indispensable dans le processus de guérison (un bon exemple de tels extrèmes révélés en thérapie est décrit dans le livre "Sybil" de Flora Rheta Schreiber).
Par exemple, un(e) enfant peut pleurer pendant plusieurs mois à chaque séance de psychothérapie, apparemment sans fin : personne ne doit essayer d' interrompre ni d' accélérer le processus, il n' existe pas de raccourci ni de voie agréable lorsqu' on doit se libérer des traumatismes de son passé.
Les pires cas sont lorsque l' enfant a été délibérément et d' une façon répétée soumis à la souffrance uniquement parce que l' adulte tortionnaire éprouvait du plaisir à voir la jeune victime devenir folle d' angoisse et de terreur, sans aucun moyen d' échapper au cauchemar. L' origine de telles perversions tient au fait que ceux qui s' y adonnent sont sous une emprise compulsive conséquence des mauvais traitements qu' als ont als-mèmes subis lorsque enfants. Personne ne peut sortir avec une personnalité indemne de telles atrocités.
De tels enfers sont au-delà de la compréhension des gens normaux et on ne peut pas imaginer toute la souffrance et la terreur que la victime a ressenti. Lorsque le traumatisme est trop massif, la victime perd sa conscience normale de façon à s' adapter en se déconnectant de ses affects, devenus trop intenses pour ètre supportables. Ensuite la victime est aliénée de ses propres sentiments.
Ces horreurs peuvent se développer pendant longtemps avant que qui que ce soit ne les suspecte car elles sont complètement en dehors du bon sens et des usages sociaux. Fréquemment, pour se protéger de sentiments d' angoisse vive, les personnes qui peuvent ètre témoins ont tendance à nier la véracité des faits, pensant "non, ça n'est pas possible que quelqu' un puisse faire cela à un enfant", et als essaient de se dégager pour éviter d' éprouver personnellement une détresse analogue à celle de la jeune victime.
Cette réaction d' auto-protection a tendance à faire douter les témoins de l' authenticité de leurs perceptions, c' est pourquoi la loi rend obligatoire le signalement de mauvais traitements commis sur un(e) enfant mème lorsqu' il s' agit seulement de doutes.
Similairement certains professionnels préfèrent diagnostiquer chez l' enfant une anomalie au cerveau plutot que de réaliser que la condition de l' enfant est dùe à ce que ses parents ou quelqu' un d' autre lui ont fait, cela d' autant plus lorsque les parents se présentent comme des gens normaux : les professionels étant rémunérés par les parents, als ne veulent pas déplaire à leurs clients et sont d' autant plus disposés à fermer les yeux.
Plus un(e) enfant est dégradé(e) plus atroces ont été les traumatismes qui lui ont été infligés. Nous avons alors le grand honneur d' essayer de venir en aide à la malheureuse petite personne puisqu' al est encore en vie, et lui apporter la meilleure réparation possible en réponse au pire qu' al a subi. "Essayer de cacher sa peine n' aide en rien. On ne peut pas faire semblant que ça ne s' est jamais produit" (une femme internée en institution, violée à l' àge de 9 ans par son grand-père).
Amour-propre : pour ètre en bonne santé mentale, les enfants ont besoin de leur amour-propre. L' amour-propre se crée chez chaque enfant par la façon dont al est traité par autrui : bien aimé l'enfant aura un bon amour-propre, mal aimé al aura une mauvaise opinion d' al-mème et souffrira de dépression, sera passif et non entreprenant, et dépendant vis à vis d' autrui. L' affection doit donc faire partie de ce que nous apportons à ces petites victimes pour leur permettre de guérir et se reconstituer une personnalité viable.
revu 2013