Article : Enseigner le dessin d'observation en BIOLOGIE

Il y a quelques années j’enseignais en BTS, je leur faisais faire des travaux pratiques au cours desquels je leur demandais de réaliser des dessins pour rendre compte de leurs observations. J’ai été très surpris par le bas niveau des étudiants alors qu’ils sortaient tous du lycées et avaient, a priori, pratiqué le dessin d'observation depuis la classe de sixième. Je me suis alors engagé à « rattraper » ce manque de technique en créant des exercices de dessin « purs » où je proposait aux étudiants une série de petits exercices de plus en plus complexes qu’ils devaient réaliser dans un temps limite , suivi d'une auto-évaluation. Lors d'une visite dans mon établissement André Goureau , formateur des enseignants de "Biologie-Ecologie" à l'ENFA, m'a surpris en plein travail de dessin avec ces élèves,intéressé par ma démarche il m'a alors demandé d'intervenir auprès des enseignants stagiaires dans le cadre d'un module sur les travaux pratiques afin que je puisse témoigner de mon expérience . Je tiens à remercier André Goureau pour la confiance qu'il m'a donné et pour les heures enrichissantes passées auprès des stagiaires .Cet article est une compilation des séquences réalisées avec les stagiaires.

Les contours du malaise

Quand on discute du dessin d'observation avec les collègues de Biologie on sent toujours un véritable malaise… l’idée principale étant que c’est très difficile de noter un dessin, on ne sait pas quoi vraiment noter! .Ce malaise s'explique en grande partie par le fait que l'on n’a jamais fournit dans la scolarité de l'élève les outils nécessaires pour la réussite de cet exercice,on imagine à tort que la technique est acquise les années du collège dans les cours d'Arts plastiques. Nombre de collègues eux mêmes, ne sont pas à l'aise avec cette technique pourtant ils se sentent obligés de faire faire du dessin,cela se traduit par des évaluations où il y a plus d'importance dans la note pour la présentation , le respect des conventions que pour la fidélité de la représentation….ce type d’évaluation semble en effet bien plus objectif à évaluer ! Mais en definitif ,que diriez vous de noter sur 15 points la présentation d’un copie et sur 5 points son contenu ?

Si le prof par contre maîtrise la technique il n'a pas toujours la pédagogie nécessaire pour faire acquérir la méthode aux élèves car lui même a probablement développé son "coup de crayon" sans l'aide de personne. De plus enseigner le dessin présuppose des séances d’apprentissage et cela amputerait les heures précieuses de travaux pratiques . Il est donc primordial dans un premier temps de se positionner clairement par rapport à la pertinence de l'utilisation du dessin en travaux pratiques. En effet, la réalisation dessin n'est pas toujours la panacée, il existe d'autres techniques qui répondent à des objectifs communs. ( annotation de croquis déjà réalisés, photo numérique à commenter, décalquage d'illustrations....)

Pour finir le tableau disons que "le dessin "est une discipline suspecte qui semble destinée à une poignée d'élus, l'idée prédominante étant que l' « on sait on que l'on ne sait pas dessiner » .... or cette idée est a peu près aussi fausse que "on sait on ne sait pas jouer au foot";on peut imaginer que certains élèves aient des prédispositions à la naissance, mais avec de bons coaches et des entraînements on arrive à des résultats significatifs et ce dans le deux cas, il suffit souvent d'un peu d'encouragements et de motivation...Tant que ce blocage du "don"innée n'est pas dépassé, tous les efforts pour progresser seront vains.

Une fois intégrée la nécessité de faire réaliser des dessins aux élèves il est temps de faire expérimenter les outils qui permettent de faire progresser ses élèves dans cette technique.

Enfin une fois la technique acquise par l'élève l'évaluation pourra être envisagée plus sereinement et les objectifs de celle-ci plus ciblés. En effet il parait évident qu’avant de noter un exercice de math, le professeur apprend aux élèves à résoudre cetype d’exercice lors d’entraînements préliminaires… qu’en est-il pour le dessin ? Disons-le fermement si je note le dessin d’un élève, je lui donne les moyens de le réussir.

Définitions préalables :

Il s’agit de se mettre d’accord sur un certains nombre de définitions pour avoir un langage commun. Il s’agit de mes propres définitions ; elles n’ont rien d’universelles mais Il me paraît important de les donner en préalable aux élèves pour qu’ils sachent ce que j’attends d’eux précisément quand je leur demande de faire un dessin d’observation.

Le schéma

c’est une représentation symbolique d’un problème, d’un fonctionnement, d’une organisation. Elle s’articule autour de légendes précises. Un schéma peut contenir des flèches, des formes géométriques, des logos, des abréviations, des croquis.

Le croquis

c’est une représentation simplifiée de la réalité. L’objet représenté est reconnaissable par ses traits généraux qui vont le caractériser. Par exemple, un arbre.

Le dessin d’observation.

C’est une représentation fidèle de la réalité. Le dessin d’observation cherche à décrire les détails le plus caractéristiques d’une observation faite lors d’une étude biologique (physiologie, anatomie, détermination). Le dessin fait alors apparaître des légendes précises en lien avec le thème de l’étude.(Le dessin d’observation est un croquis fouillé).

Le dessin d’art.

Il s’agit d’une représentation artistique très fidèle à la réalité (qui se rapproche de la photo) faisant apparaître le plus de détails possibles.(Un dessin réaliste est un dessin d’observation fouillé).

D’où vient le dessin en Biologie ?

Dans l'histoire de l'humanité, le dessin est le premier mode d’expression picturale avant l’apparition des livres, il est utilisé dès la préhistoire. Les premiers naturalistes, Aristote, Théophraste, Dioscoride, Pline l’ancien utilisent surtout l’écrit pour décrire leurs observations. Les plantes sont connues plutôt pour leur vertus que pour leur forme. Pendant le moyenâge le dessin est utilisé principalement comme vecteur de connaissance de la bible et de ses enseignements. Quand les plantes et les animaux sont dessinés ils véhiculent plutôt l'ensemble des symboles, des mythes qui y sont associés plutôt les détails d'une réalité objective.

Il faudra attendre l’époque des grandes découvertes pour que les Sciences Naturelles soient le lieu d’expression des premiers dessinateurs naturalistes. Les découvertes réalisées à l’autre bout du monde sont en dehors de toutes références européennes, il faut trouver un autre système pour les décrire : on ne sait rien de leur vertu, de leur symbolique…..Le numérique n’était pas encore à l’ordre du Jour. Le dessin s'impose alors comme support souvenir de ces découvertes. C’est aussi à cette époque que l'on voit fleurir les Herbiers ,les Jardins d’acclimations et les jardins botaniques.

La fleur de la passion représentée avec ses attributs symboliques ( clous et couronne d'épine)

La place du dessin dans le développement humain

Dans le développement humain, le dessin prend une place toute particulière. Pour le jeune enfant le dessin est une activité naturelle et normale, il se prête aisément à cet amusement qui lui permet d’exprimer sa créativité, ses représentations du monde avec ses fantasmes et ses angoisses. C’est une technique très utilisée par les pédopsychiatres pour communiquer avec les enfants. Le dessin est avant tout un langage symbolique.Passer au dessin d'observation prés-suppose d'utiliser le dessin pour passer au réel. Ce passage du symbolique au réel est loin d'être évident car il exige un processus mental à l'opposé du symbolisme s'appuyant sur des formes précises, des angles, des proportions. Expliquer ce changement d'attitude est très difficile avec des mots c'est pourquoi il est indispensable de passer par des expériences mentales qui font prendre conscience de ces deux « états » ( voir exercice sur les deux visages)

Quel est l’intérêt de faire faire des dessins d’observation en Biologie ?

Je suis un partisan du dessin d'observation car c'est un des outils les plus simples et des plus puissant à mettre en œuvre en classe ; il suffit d’une feuille, d’un crayon. A travers la réalisation du dessin il s'agit d'offrir à l'élève l'occasion de rencontrer le monde vivant d'une façon très prégnante, très intime. Le dessin permet de développer sons sens de l’observation, sa capacité à faire le lien avec des aspects théoriques et cela permet aussi de mémoriser de façon très efficace une notion car elle va être vécue par 2 canaux importants: le canal visuel et le canal kinesthésique. Cependant pour atteindre ces mêmes objectifs on peut déployer d’autres stratégies : commentaires, QCM, photos légendées …et le je le redis ici, le dessin d’observation ne s’impose pas toujours pour répondre à ces mêmes objectifs.

Pourquoi le dessin bloque souvent les adultes ?

Comme nous l'avons déjà vu, Il est une croyance selon laquelle le dessin est un don, certain parmi vous pense peut- être avoir été oublié par la bonne fée au dessus du berceau … Un dessin à la base est purement symbolique et le croquis même très simplifiés du poisson suffit à tout le monde pour faire comprendre qu’on désigne un poisson.Comme notre cerveau adore fonctionner de façon symbolique car c’est un mode très efficace, rapide de communication, choisir un mode plus objectif qui demande plus de concentration n’apporte rien a priori. …

A la près-adolescence on pourra observer deux catégories de jeunes : ceux qui ont découvert leur capacité à progresser en dessin d’observation souvent par ce qu’ils ont été encouragé dans ce sens , et les autres qui par conséquent se sont dit que de toutes façons il n’y arriverait jamais .Le mode symbolique du dessin leur suffisant largement pour survivre, et au diable les notes en biologie.

ci contre : le dessin du bas montre le dessin réalisé par Camille 16 ans, je lui ai fait remarqué des éléments qui pouvait lui servir de référence pour les proportions ( esquisses légère)

Le dessin du haut réalisé juste après

Apprendre à représenter fidèlement la réalité [1]:

Au cours de mes questionnements et mes expérimentations dans le domaine du dessin d’observation, j’ai eu la chance de découvrir qu’il existait des manières très opérante pour progresser . Le principe de base est énoncé ci-dessous.

Apprendre à dessiner fidèlement, c’est refuser les symboles que nous propose notre cerveau. Il faut demander à son œil de commander sa main, et refuser que son cerveau prenne les commandes!

En effet c’est la partie symbolique de notre cerveau qui dirige habituellement ce genre d’exercice, et il est donc difficile de sortir de ce « cadre symbolique » qui s’impose a nous. Nous auront toujours tendance à reproduire l’image que l’on a dans la tête plutôt que d’essayer de s’appliquer à placer les traits sur notre feuille en respectant, les angles, les proportions que nous observons réellement.

Un exercice simple qui permet de prendre conscience de ce fonctionnement paradoxal de notre cerveau (subjectif /objectif) consiste à dessiner le profil d’un personne avec une courbe sur le bord gauche de la feuille (là c’est la partie subjective qui travaille) et de reproduire comme dans un miroir ce profil sur l’autre partie de la feuille (ici c’est la partie objective qui travaille).L’évaluation de ce genre d’exercice se fait très facilement en repliant la feuille en deux.

Remarque :Pour les élèves pour qui l’exercice est facile vous pouvez leur proposer des profils tarabiscotés du genre « profil de sorcière »

Proposition de séquence d’apprentissage du dessin d’observation

Voici ici une proposition de séquences avec des exercices très simples qui permettront aux élèves de prendre confiance en eux en réalisant par le vécu des opérations élémentaires essentielles à la réussite du dessin :

Voici la liste du matériel necessaire pour ces séances: papier, crayon, taille crayon, gomme, photos de portraits, (on peut demander aux élèves d’apporter des magazines avec la photo de leur star préférées), des ciseaux, des fonds de visages , des photocopies de dessin sur du papier en couleur.

Définir un objectif motivant pour l’élève.

Demander aux élèves de réflechir à cette question: Qu’est-ce ce que cela changera pour moi si je sais dessiner fidèlement ? ( si je sais bien dessiner ) l’écrire , ou le dire .

Il faut que l’objectif soit suffisamment motivant pour que le processus soit efficace. Sinon autant faire autre chose.

Réalisation de dessins préalables

Ces dessins sont la photographie du niveau de l’élève au temps zéro, la motivation sera d’autant plus grande que le jeune pourra visualiser et prendre conscience de sa progression …Demander aux élèves de dessiner un visage de face d'une personne. Marquer son nom et écrire dessin visage N°1.

Ressentir L’état « Zen » ( phase d’auto ancrage_facultatif)

Il s’agit d’un technique simple d’autosuggestion très utiliser en sophrologie ou en PNL afin de retrouver facilement une ressource dont on a besoin en associant un geste à un état interne. ( cf : la madeleine de Proust , les rituels pratiqués par les sportifs avant le début d’une compétition) . Ici nous avons besoin de retrouver une état où le temps ne semble pas exister. C’est en effet l’état que ressentent les artistes lors de la réalisation de leurs œuvres, cet état est connu de tous mais pour des occasions diverses, les consignes suivantes vont aider les élèves à l’ancrer par un geste afin d’y avoir accés plus rapidement les fois suivantes.

Fermer les yeux et se remémorer un moment où le temps avait l’air de ne pas exister : Cela peut être un film passionnant, un jeux prenant, une danse, un bon bouquin, un match etc …

Si vous vous voyer de l’extérieur essayer de rentrer à l’intérieur de vous , quelles sensations ressentiez vous ?, ressentir les goûts dans la bouche, les sons entendus,les odeurs, ce que vous vous êtes dit, les images que vous avez vu…..recommencer une fois la mise en condition , les goûts, les odeurs, les images,

Au moment où vous ressentez pleinement cette sensation, serrez, vos poings l’un contre l’autre et prononcez a haute voix un mot, une courte phrase qui vous renvoi à ce moment du genre « ça va bien » ou « c’est parti »….

Demander aux élèves de recommencer l’ancrage au moment de l’exercice . Cet ancrage pourra servir tout le reste de l’année pour rétablir les conditions optimales de réalisation du dessin .

Dessiner avec le compas que l’on a dans son oeil

Exercice : le visage avec des consignes

Il s’agit de guider la réalisation du dessin d’un visage en utilisant des photos de portrait afin de repérer la position des différents éléments les uns par rapport aux autres .Cet exercice qui parait assez éloigné des préoccupations biologique présente le grand avantage de montrer en très peu de temps à l’élève qu’il peut progresser en dessin ( alors que très souvent il est convaincu du contraire)sur un sujet assez valorisant , en tout cas plus que de savoir dessiner une fleur de Diplotaxis ou la dissection d’une souris!

Donner un « blanc » aux élèves (c’est-à-dire le fond vide d’un visage) voir document en téléchargement

Question : Où se situe la ligne qui passe au milieu des yeux par rapport au haut et au bas du visage ?( le vérifier avec sa règle)

……… au centre !là en général ça en bouche un coin de voir à quel point notre cerveau symbolique dirige nos représentations.

Positionner cette ligne

Par rapport à la longeur d’un œil , quelle est la distance entre les eux yeux ?

……….En gros la longueur d’un œil.

Toujours par rapport à la longueur d’un œil,Quand le visage est bien de face quelle est la distance apparente entre la fin d’un œil et le bord du visage ?

………en gros la longeur d’un œil.

Découper en 5 segments égaux la ligne centrale pour visualiser la place des yeux sur le blanc.

Par rapport à la ligne des yeux et le bas du visage, ou se situe la base du nez ?

……….en gros au milieu

Position cette ligne

Par rapport à la longueur d’un œil, quel est la largeur du nez ?

…….. en gros aussi large

Position la largeur du nez

Par rapport à la base du nez et le bas du visage où se situe le la place de la bouche ?

…….en gros au dessus de la moitié

Par rapport à la position des pupilles repérez ou commence et fini la bouche

…..a peu près entre les deux centre de chaque de pupille.

Positionner le début et la fin de la bouche

Par rapport à la position des yeux et la base du nez où se situent le commencement et la fin des oreilles ?

…. Les oreilles commencent à peu près au niveau des sourcils et finissent au niveau de la base du nez (valable surtout si le visage est bien de face)

Positionnez la place des oreilles.

On peut procéder ainsi pour le reste du visage notamment avec ceux qui sont en avance : placer les cheveux, le départ du coup juste sous les oreilles, les épaules, faire remarquer que l’iris n’est pas visible en entier qu’il recouvert d’une paupière, qu’il y a un reflet blanc dans l’œil….

A la fin de l’exercice les élèves comparer leur dessin avec leur premier dessin.

L’efficacité de cet exercice doit nous pousser au moins dans un premier temps d’une progression dans l’apprentissage de la technique du dessin de proposer aux élèves des protocoles d’observation leur permettant d’acquérir des réflexes d’observation (voir l’excellent travail réalisé par les stagiaires ENFA en téléchargement en bas de cette page)….

Voici quelques consignes qui pourraient être rajouter sur le protocole ou bien oralement :

"Si je prends tel élément sur la préparation, où sont situé les suivants, avec quelles proportion ? Quel angle ? Par rapport au bord de la zone d’observation où se situe l’élément que j’observe, au milieu, l’objet prend –il, un quart, un tiers du diamètre, y a t il une épaisseur visible à la paroi ? y a t- il un contenu cellulaire visible ?"

Exercice : Le dessin à l’envers

L’objectif est de découvrir une technique simple permettant de déjouer les manipulations symboliques de notre cerveau. Le plus simple est de ne pas reconnaître l’objet que l’on souhaite reproduire, ainsi notre s’attachera aux angles, aux proportions (comme dans l’exercice des visages) plutôt qu’à un objet pour lequel nous avons de façon inconsciente une représentation symbolique limitante.

La technique est simple il suffit de prendre un dessin de le positionner à l’envers et de le reproduire dans cette position.

Il est important pour la qualité de l’exercice qu’un dessin préliminaire ait été fait quelque temps à l’avance afin de faire une comparaison.

Les résultats sont souvent très surprenants. Pour les élèves pour qui cette technique a été la plus efficace vous pouvez leur conseiller lors des TP de prendre l’objet à dessiner dans la position la moins naturelle. Prendre la dissection, la fleur, le criquet à l’envers!

reconnaissez vous cet individu?

Exercice : Les espaces négatifs

Cet exercice est tout particulièrement destiné aux kinesthésiques qui ont besoin de ressentir les choses pour les comprendre et les restituer.

Il permet de découvrir surtout ce que sont les espaces négatifs et combien leur observation va aider à réaliser des dessins d’observation de qualité.

Que représente cette forme?

Il faut faire des photocopies préalables sur du papier de couleur de dessins de formes assez simples avec des contours nets.

  • Griser l’intérieur de la forme.

  • Découper des bandelettes autour du dessin de telle sorte qu’il n’y ai pas beaucoup d’espace entre le dessin et le bord de la bandelette.

  • Demander aux élèves d’enlever la partie grisée en ayant soin de garder précieusement la partie colorée autour de la forme (son pochoir en quelque sorte).

  • Une fois la forme évidée, découper en 3 ou 4 morceaux le pochoir.Jeter la partie grisée!

  • Mélanger les morceaux et les positionner sur un support blanc .

  • Dessiner les différents morceaux de papier le plus fidèlement possible sans se servir .

  • Les parties qui viennent d’être dessinées constituent les espaces négatifs de la forme.

Cet exercice permet de se rendre compte que chaque objet peut être dessiner soit en se basant sur ses contours propres soit sur les contours des objets qui l’entourent. Ainsi pour dessiner l’Europe je peut soit dessiner les contours des continents soit dessiner les contour des mers et des océans qui bordent l’Europe ( voir image ci dessus). Le résultat devrait être le même à la distinction prêt que nous avons une représentation « symbolique » des différents pays qui constituent l’Europe : l’hexagone pour la France, la botte pour l’Italie .... cela vient « polluer » la qualité de la restitution que nous pouvons faire en dessin, l’utilisation des contours de la mer (l’espace négatif du continent) permet d’éviter ce travers.

Quand la démarche est bien comprise ont peut s’apercevoir que l’intérieur même de chaque objet n’est qu’un juxtaposition d’espaces négatifs qui seront des aides très précieuses pour la réalisation de dessins d’observations précis.

L’application directe pour la réalisation de TP sera l’utilisation de fonds colorés pour placer les objets à dessiner.

Le dessinateur de" la LINEA "n'utilise que les espaces négatifs pour représenter ses personnages

L’ensemble des ces étapes peut se dérouler sur deux ou trois séances d’une heure.

Une fois ces séances réalisées vous serait en mesure de pouvoir évaluer les élèves.Ils ont, grâce à vous acquis les outils méthodologiques pour progresser il peuvent s’y référer quand il veulent. Pour rendre plus efficace l’acquisition de ces techniques il conviendra de faire réaliser au cours de séances rapprochées des TP faisant intervenir le dessin d’observation.

Dans un premier temps on peut imaginer des TP avec un guide d’observation assez fouillé , puis petit à petit limiter les consignes aux éléments propres à la thématique du TP. Un peut choisir par exemple de ne pas noter le dessin lors des deux premieres séances, puis de ne noter qu'à partir de la troisième séance.

L’évaluation du dessin :

Bon , vous ne pouvez plus dire que vous êtes nul en dessin et que du coup vous ne pouvez, ne savez, ne souhaitez pas évaluer les dessins des élèves… car si malgré les exercices présentés ici vous vous obstinez, je vous propose d’arrêter de faire faire des dessins aux élèves comme support de TP. Aider les plutôt à observer en faisant autre chose, QCM, photo légendées …

Pour ceux qui restent persuadés que le dessin d’observation restent un outil performant d’observation et d’apprentissage de la biologie, ils nous faudra répondre aux question suivantes :

· Que cherche-t-on vraiment à évaluer ?

· Quels sont les critères à utiliser ?

· Quelle part donner à la réalisation technique du dessin ?

Faire le lien avec des notions :

Si l’on cherche à évaluer siles élèves ont bien compris ce qu’ils ont observés il faut s’assurer dans les documents distribués lors du TP ou lors des cours précédent qu’il y a des éléments de compréhension accessibles à tous par l’observation.

Voici quelques exemple de consignes :

« En utilisant le document descriptif du Mildiou, placer sur votre dessin les conidies, les hyphes siphonnés, la paroi , ….. »

« En utilisant le schéma théorique de la fleur retrouver et positionner sur votre dessin , les sépales, les pétales….. »

« Comparer l’organisation morphologique du criquet avec le dessin de la sauterelle, de l’éphipigère, du hanneton ….quels sont les animaux les plus proches de par leur morphologie, souligner en rouge sur votre dessin les caractéristiques communes aux orthoptères, souligner en bleu les caractéristiques communes à tous les insectes »

Vérifier que l'élève comprend ce qu'il observe :

Cette évaluation de la « compréhension de l’élève »peut se faire grâce à la pertinence du titre du dessin thématique de la séance et à la présentation de l’objet dessiné....

Vérifier la qualité de l'observation :

C'est la fidélité du dessin avec la réalité qui est évalué ici: la présence de détails les plus fins (la grosseur du dessin permettant d’apprécier le maximum de détails), le respect des proportions , la présence en légendes de commentaires sur l’aspect, le nombre des éléments observées nous renseigneront sur la finesse d’observation de l’élève. Ce sont donc ces éléments qui seront pris en compte.

Qu’en est-il des conventions de présentation ?:

Bien trop souvent pris comme éléments principaux de l’évaluation ( car facile a évaluer) les conventions sont l’expression symptomatique du malaise des professeur de Biologie . Il est bon de questionner le sens de celles –ci .De façon classique on retrouve de conventions concernant la façon de positionner et réaliser les flèches des légendes, l’utilisation du crayon, la place du dessin sur la feuille, le cartouche de présentation .

En ce qui me concerne, je considère la présence de conventions comme un élément qui va me permettre d’être plus efficace dans l’évaluation de l’observation , cela m'évite en effet d’avoir àadopter à chaque copie un nouveau décryptage de lecture et d’être influencer dans ma notation par des éléments annexes.

Voici une proposition d'une grille d'évaluation du dessin ( à adapter)

Bibliographie :

Edwards,E.Dessiner grâce aux cerveau droit.2004. Pierre Margada ed

Dubosque, D. Les insectes, le dessin par l'exemple. 2000.Evergreen ed

Sitographie :

Dessin de micro-observation ( fiches)

De l'intérêt d'apprendre à dessiner

Rôle du dessin d'observation

[1] Je me suis largement inspiré des travaux de Betty Edwards "dessiner grâce aux cerveau droit"Ed MARGADA que mon frère Didier m'a fait découvrir. Je vous recommande la lecture de cet ouvrage si vous souhaitez approfondir le sujet.