Ernest THIBOU

En poursuivant nos recherches généalogiques, nous avons découvert que les origines de la famille THIBOU, bien implantée à Couillet et à Charleroi, se situaient, elles aussi, dans le Brabant-Wallon et plus précisément à Grez-Doiceau. Christian THIBOU, le fils d’Ernest, était un cousin direct de notre père par le biais des MALACORT repris dans son ascendance maternelle.

Fait rare pour l'époque, c'est en Flandre et pensionnaire qu'Ernest a poursuivi ses études. Il a ensuite été engagé à la commune de Couillet et plus tard comme employé dans diverses entreprises. En 1928, il part seul au Congo belge et travaille comme secrétaire à l'Union minière du Haut-Katanga. Son épouse l'y rejoindra un peu plus tard. Le couple revient en Belgique fin 1932 et Ernest est alors engagé aux Etablissements Jacquet.

Il reprend ensuite un café à Charleroi, rue Grand-Central, 44, situé au coin de la place de la Digue. Au début de la Seconde Guerre Mondiale, son fils Christian est fait prisonnier et est déporté. Ernest multiplie alors les démarches pour le faire revenir d'Allemagne. Christian revient le 19 mars 1944 et quelques jours plus tard, le 8 avril, Ernest est arrêté et déporté à son tour. Christian rejoindra aussi le maquis après l'arrestation de son père. 

Membre du groupe "G" (Groupement général de sabotage de Belgique), de décembre 1943 au 8 avril 1944, il participa au maquis de Senzeilles, servit de boîtes aux lettres, dépôt de papiers et d'armes. Il hébergea des maquisards et fournit des renseignements. Il a été emprisonné à Charleroi avant d'être transféré en Allemagne, à Arssongens, dans un camp de déportation près de Buchenwald.Au moment de son arrestation, Ernest pesait 94 kilos. Quand il est décédé le mardi 19 décembre 1944, à l'âge de 47 ans, il n'en pesait plus que 35 aux dires d'un médecin qui était son compagnon d'infortune.

Il est décoré le 20 septembre 1947, à titre posthume, de Chevalier de l'Ordre de Léopold II avec palme et Croix de Guerre 1940.

Nous avons obtenu du Ministère de la Défense Nationale une copie de son acte de décès ainsi que tout le dossier déposé au Ministère de la Reconstruction, Commission d’Agréation pour Prisonniers Politiques et Ayants-droit. On y apprend que sa veuve a eu droit à une allocation exceptionnelle pour la période s’étendant du 8 avril 1944 au 19 décembre 1944, soit huit mois complets de 30 jours. Cette allocation a été calculée sur base de 8 x 1.500 Frs (de l’époque).  

Libération du camp de Buchenwald par les troupes américaines