Un curé
On sait que, dans l'Ancien Régime, la dîme était la principale redevance due au clergé et à l'Eglise, elle représentait la portion la plus importante de ses revenus. Elle portait sur toutes les terres, les cultures, le travail et était aussi due par les nobles. La dîme était perçue avant le champart qui lui était un impôt seigneurial, et avant tous les autres droits seigneuriaux ou royaux. Le taux en était variable selon les lieux et les cultures, mais avoisinait en moyenne le douzième ou le treizième des récoltes et des produits des troupeaux.
La dîme rapportait des sommes colossales au clergé de l'époque. Il faut dire que la dîme était faite pour l'entretien des membres de l'église catholique, l'entretien des églises, l'assistance aux pauvres, etc. La dîme était une redevance annuelle qui était versée soit en nature, soit en monnaie, sonnante et trébuchante. Cette dîme et d'autres impôts et privilèges ont été abollis au moment de la Révolution Française.
A la lecture des « Greffes scabinaux » de Chaumont-Gistoux nous avons découvert toute l'importance « économique » du clergé rural en suivant les interventions du Frère François MAGHE, curé de Chaumont, devant le collège des échevins entre 1702 et 1722. De ce curé on ne sait pas grand-chose, sa date de naissance et sa date de décès n'ont pas été retrouvées. Le Concile de Trente (1545-1563) ayant institué les séminaires, on présume qu'il a suivi deux ans de philosophie, trois ans de théologie et presté un stage de vicaire dans une autre paroisse avant de s'établir à Chaumont.
Ses premières interventions devant le collège des échevins coïncident avec l'arrivée à Chaumont d'au moins deux familles MAGHE originaires d'Opprebais dont celle d'Antoine MAGHE et de Marie Joseph SOUPART, une famille très active à Chaumont pendant cette période sur les marchés financiers et immobiliers.
Voici un petit aperçu des activités autres qu'ecclésiastiques de François MAGHE pendant une vingtaine d'années.
Requête devant les échevins : GSN 363 : 23/10/1702. Le Sieur François MAGHE, curé de Chaumont, avise les échevins qu'il est urgent de faire réparer la flèche de l'église.
Prêt d'argent : GSN 363 : 22/01/1703. Simon BERO reçoit du Sieur François MAGHE, curé de Chaumont, la somme de 48 florins et crée une rente de trois florins.
Acquisition : GSN 360 : 04/06/1703. Demoiselle Catherine LARMOYEUR, veuve du Sieur Antoine THIRY et son beau-frère Jean Baptiste THIRY vendent à Frère François MAGHE, curé de Chaumont, un journal de terre au lieu dit "Le Pairoir".
Procès : GSN 319 : 09/07/1706. Procès du curé de Chaumont contre Jean CLAUDE et ses enfants.
Acquisition : GSN 319 : 04/03/1709. Le Sieur François BELLET vend à Monsieur François MAGHE, curé, une rente de six stiers de bled sur le cortil Abroucle.
Location : GSN 319 : 04/03/1709. Le curé rend à bail à Louis MARNEFFE une maison et dépendances sous Gistoux.
Prêt d'argent : GSN 358 : 19/08/1709. Pierre DUPONT reçoit de Frère François MAGHE, curé de Chaumont, la somme de 56 florins et crée une rente de 3 florins 10 sols.
Vente de biens : GSN 349 : 27/03/1713. Maître François MAGHE, curé de Chaumont, vend à Jeanne MOTTART le cortil Boulouf sous Chaumont.
Location : GSN 318 : 28/05/1713. Monsieur François MAGHE, curé de Chaumont, mambour de la chapelle Notre-Dame de Gistoux, rend à bail à Jean HAUTFENNE, époux de Barbe DUPONT, une closière à Febvrimont (Chaumont) et un petit cortil assez près.
Acquisition : GSN 318 : 19/09/1713. Pierre ROLLAND, époux de Marie D'AOUST, vend à Frère François MAGHE, curé de Chaumont, une maison et dépendances.
Vente de biens : GSN 318 : 13/10/1713. Le curé admet Eloy BONUS au retrait lignager d'une maison et dépendances sous Chaumont.
Prêt d'argent : GSN 318 : 13/11/1713. François LETELLIER, époux d'Anne Françoise del FALLIZE, reçoit du curé François MAGHE, la somme de cent florins et crée une rente de six florins cinq sols au profit de la table des pauvres.
Prêt d'argent : GSN 318 : 11/12/1713. Norbert STAQUET, mayeur de Chaumont, époux de Marie SERRON, veuve de Jean GERARD, reçoit du curé 75 florins et crée une rente de 4 florins 13 sols au profit de la table des pauvres.
Acquisition : GSN 318 : 22/01/1716. Jacques MAUCLET vend à François MAGHE, curé de Chaumont, au nom de l'abbaye de Bonne Espérance, un bois au trieu du château.
Procès : GSN 363 : 13/07/1716. Le curé MAGHE contre le Vicomte de BREUCQ, Demoiselle Jeanne d'Emeville et le Sieur Nicolas Joseph d'Emeville.
Procès : GSN 364 : 18/09/1719. Procès du curé MAGHE contre le Vicomte de BREUCQ.
Acquisition : GSN 318 : 06/11/1719. Le Sieur Charles BENOICT vend au curé François MAGHE pour l'Abbé de Bonne-Espérance, six florins de rente sur la maison de l'orpheline Jacques SERON à Lornoy, deux florins dûs par Joseph PIERSON, quatre florins par les héritiers Nicolas GILLO, 25 sols par Simon DAIX et trois florins 19 sols par Norbert BERO.
Procès : GSN 364 : 13/11/1719. Procès du curé MAGHE contre Thierry BAWIN.
Prêt d'argent : GSN 318 : 16/12/1720. Thérèse LANDWYCK, jeune fille habitante de Longueville, reçoit du curé de Chaumont 112 florins et crée une rente de 7 florins au profit de la chapelle Notre-Dame de Gistoux. Dans le GSN 349 le même acte est repris mais on y évoque la somme de 212 florins.
Prêt d'argent : GSN 320 : 23/04/1721. François le TELLIER, veuf d'Anne DELFALLIZE reçoit du curé François MAGHE la somme de 165 florins et crée une rente de dix florins six sols.
Acquisition : GSN 320 : 03/11/1721. Nicolas MATERNE vend à Frère François MAGHE, curé au nom de la chapelle Notre-Dame de Gistoux un demi bonnier de terre aux vallées.
Vente de biens : GSN 320 : 15/09/1722. Echange entre le curé MAGHE et Jeanne MATTART. Le curé rétrocède à François DU MORTIER, époux de Catherine MARCQUET un journal et demi de terre sur la campagne du Buisson, bien acquis le 1er juin 1722.