Bartholomé FLEMAL

Cet article est paru dans l’édition de Wavriensia, la revue du Cercle Historique, Archéologique et Généalogique de Wavre et du Brabant-Wallon, dans le  tome VII, numéro 1, 1958, page 16.

Patente pour Bartholomé Flémal, messager de Wavre pour la ville de Louvain

"Nous J. F. F. Columbanus, escuyer, bailly maJeur, Pierre Rauscen, bourgmestre, Bartholomé Gilson, François de Saincte, Claude François du Sart, Jean Collet, Sébastien Ancillon, Henry l'Estanche, et Henry Petit, eschevins de la ville et franchise de Wavre à tous ceux qui ce presente veoiront salut.

La charge de messager de cette ville vers Louvain, estant cy devant exercée par quelques femmes et filles, dont les inconveniens ont souvent fors causé du préjudice au publicq, et ayant trouvé nécessaire pour le service tant de cette Communaulté que de nos circonvoisins d'establir une personne capable et idoine pour deservir ladite charge, scavoir faison qu'estant bien informe de la bonne conduite, fidélité et expérience de Bartholomé FLEMAL, nous l'avons créé et estably messager ordinaire de cette ville vers Louvain aus mesme profits et émoluments que notre messager ordinaire vers la ville de Bruxelles, à condition de porter le jour ordinaire de son voyage les armoiries de notre ville attachées sur la poitrine et de ne demander pour une simple lettre qu'un solz, et les autres à l'advenant de leur grosseur, et de partir de nostre ville tous les lundy et vendredy de la semaine d'un grand matin et d'être de retour le mesme jour comme aussy d'adresser ou faire adresser toutes ses lettres et pacquets lesdits jours de son voyage, scavoir en la ville de Louvain devant midy, en cette ville aussitôt son arrivée, et de ne réveller aucun secret qu'on lui aura confié; non plus que de livrer ou donner ouverture des lettres luy mises en mains à d'autre qu'à celluy ou ceux a qu'elles s'adressent, ayant ledit Flemal presté serment es main du Bailly en notre présence.

Ayant fait signer les présentes par notre greffier juré et y apposer le cachet ordinaire de nostre ville ce 22/12/1693."

Bartholomé FLEMAL est le fils d’Adrien FLEMAL et de Jeanne JEAN, tous deux établis à Wavre. Il est né à Wavre le 15 octobre 1640 et y est décédé le 10 février 1710. Il s’est marié à Wavre le 9 février 1668 avec Marguerite FRANCOIS, fille de Maître Gilles FRANCOIS, veuve de François JOSSART, décédé le 7 mars 1666, avec lequel elle s'était mariée le 18 février 1664. Nous n'avons trouvé aucune descendance à Bartholomé.

Il avait donc 53 ans au moment où cette charge lui a été confiée et il l'assumera de 1693 jusqu'à la fin de sa vie en 1710. Son épouse lui survivra huit ans, elle décèdera le 30 septembre 1718.

Le Cercle Philatélique roman de Wavre a consacré quelques pages de son cahier numéro 5, paru en 1982, à la présentation de ces messagers qui assuraient le transport du courrier entre Wavre et Bruxelles. Les conclusions de cette étude très fouillée nous permettent de mieux cerner la personnalité de Bartholomé FLEMAL.

"Les maîtres de poste et les messagers communaux sous l'Ancien Régime sont en général des bourgeois qui possèdent quelques biens. Leur salaire annuel, qui est de l'ordre de 5 florins, attribué pour l'exercice de la profession de messager semble être insignifiant par rapport aux opérations financières réalisées par les titulaires de cette fonction.

Il faut donc conclure qu'ils avaient des activités complémentaires. Dans la plupart des cas, ils sont propriétaires ou tenanciers d'auberges ou hôtelleries et bénéficiaient dans ce cas, en ce qui concerne les maîtres de poste, des avantages en matière d'impôt et accises.

La profession se transmet parfois de père en fils. Ce métier, à coup sûr dangereux à certaines époques, certainement de tout temps éprouvant, ne peut être exercé avec plénitude qu'après le guerre de Succession d'Autriche où grâce au développement économique que connaissent les Pays-Bas, le réseau routier s'améliore."

D’après Léon ROY dans son «Dictionnaire de généalogie », au XVIème siècle, une lettre de patente était un document conférant une prérogative à une personne. C’était en quelque sorte un brevet ou un certificat.