Basile PARENT

1807... un capitaine d'industrie

Basile Joseph PARENT voit le jour le lundi 7 décembre 1807 à Couillet dans une maison de la rue de Villers à l'angle de la rue de la Citadelle, fils de Jean Théodore Joseph PARENT et Catherine Joseph ALLARD. Il eut pour parrain Jean Hubert Basile BOLLE et pour marraine Marie Catherine QUINET. Il descendait ainsi d'une vieille famille de Couillet, son bisaïeul Théodore Parent, né à Couillet, le 2 avril 1667, y ayant déjà été bourgmestre. Il est le dernier né d’une fratrie de sept enfants. A sa naissance, il a plusieurs sœurs aînées dont Marie Catherine Joseph (née à Couillet le 10 décembre 1793), Alexandrine (née à Couillet le 15 mars 1801), Sophie (née à Couillet le 17 mars 1803).

Sa mère Catherine meurt le 19 mars 1818, Basile n’a que 10 ans et son père Jean meurt le 28 juillet 1826, Basile est alors âgé de 18 ans.

A 23 ans, Basile PARENT s'engage dans la compagnie de volontaires du lieutenant de DORLODOT et prend part à la campagne de 1830; il participe aux combats au Parc et à la Chaussée de Louvain à Bruxelles, etc. Il y conquiert sa première décoration.

Il s'engage ensuite dans l'armée belge, sert dans un régiment de Génie et acquiert ainsi d'excellentes connaissances en matière de nivellements, de constructions de déblais et de remblais. Revenu à la vie civile, il participe à la création du premier chemin de fer en Belgique (et sur le continent) entre Bruxelles et Malines (1835).

C’est sans doute lors de ses déplacements à Malines qu’il rencontre Marie Jeanne CONSEEN, la fille d'un orfèvre, avec qui il se marie à Malines en 1832. Cette union sera de courte durée puisque son épouse décède à Liège le 3 avril 1841.

Il entreprend ensuite la construction de réseaux ferroviaires notamment en France (par exemple Paris-Strasbourg), en Italie et en Espagne. Il s'associe à un ancien compagnon d'armes et ainsi est fondée la firme PARENT & SCHACKEN. Il devint l'un des plus grands entrepreneurs de construction des chemins de fer de son époque.

Il rencontre à Paris Mathilde BLIN (née vers 1824), avec qui il se marie à Paris, le 3 août 1846 Ce couple aura trois enfants : Auguste, Joséphine et Mathilde.

En 1852, l’Etat français désigne sa firme pour la construction du tronçon Lyon-Avignon de la ligne impériale  «Paris-Lyon-Méditerranée». La ligne restera privée de 1858 à 1938 date à laquelle elle sera gérée par la S.N.C.F. 

Sa notoriété lui vaut d'être souvent reçu au palais des Tuileries par Napoléon III et l'impératrice Eugénie, mais il aime revenir en son village natal. 

Le 14 mars 1865, Basile pose la première pierre de l'église dont il voulait doter sa commune natale. Il n'en vit pas l'achèvement. Le 7 février 1866 son épouse Mathilde meurt, Basile est alors âgé de 58 ans. Lui décède quelques mois plus tard, le samedi 2 juin 1866, à 58 ans également, à Paris en son hôtel de la place Vendôme. Il fut fait Officier de l'Ordre de Léopold et Chevalier de la Légion d'honneur. 

Ses enfants: Auguste PARENT, secrétaire d'ambassade, Joséphine PARENT, comtesse Le Bœuf de Montgermont, Mathilde PARENT, marquise des Roys, firent continuer les travaux de la nouvelle église qui était très vaste,de style ogival très pur,de 58,50 mètre de long, 18 de large et 25 de haut, à trois nefs, dotée d'un clocher de 65 mètres de haut, couvert en ardoises. Elle aurait coûté plus de 100.000 francs à l'époque, briques non comprises. 

Le 8 septembre 1868, l'église fut bénite et ouverte au culte, desservie par le clergé de Saint Laurent renforcé d'un second vicaire François PARENT, nommé le 19 juillet 1871. Malheureusement l’église fut fermée en l'an 2000 par crainte d'effondrements.

 

Entre 1855 et 1860, Basile achète à la famille de Cartier-Bosquet, des biens situés à Couillet pour un ensemble de 61 ha 57 a 50, parmi lesquels le château de la «ruelle à Mahy» (devenue rue du Moulin) et tous les terrains situés entre les rues actuelles du Moulin, du Belvédère, du Pâ, de Châtelet aux lieux dits Paradis des chevaux et Pachy Colas. Il morcèle ce vaste domaine pour en affecter les parcelles comme suit : un parc pour le château et la brasserie projetée,c'est le parc communal actuel; une place devenue Place Basile PARENT, en face de l'église en projet; des emplacements à front des rues citées plus haut, existantes ou en projet ; enfin 33 ares 30 destinés à la construction d'une église. Il entreprend aussi la construction de la ferme et du château de Parentville (plus tard occupé par les usines Solvay,ensuite par l'Université libre de Bruxelles) 

Très intéressés par le village natal de leur père, les siens encouragèrent ensuite la création d'une chorale, «Les Amis du Progrès», dont le centenaire fut fêté en 1968 en présence de la princesse Paola, future reine des Belges.

Basile PARENT était un homme de bien, d'une immense richesse acquise à force de travail, mais qui resta toujours simple, généreux, patriote, amoureux de son sol natal. Dans la chapelle de droite de l'église dédiée à son saint patron, un beau monument en marbre blanc représente un ange couronnant de laurier un buste de Basile posé sur un fût de colonne, à l'arrière-plan, la silhouette d'une locomotive symbolise la carrière du donateur.

Le château de Parentville

La brasserie qu'il fait construire, il la réserve à sa sœur Alexandrine, qui avait épousé le 19 février 1925 à Couillet Dominique François MALACORT, son cousin. Dominique François Ignace MALACORT était né le samedi 1 février 1800 à Couillet. Il est le fils d’André MALACORT (notre Sosa 80), cabaretier et de Marie Philippine Henriette PARENT (notre Sosa 81), âgée de 23 ans. Alexandrine est aussi la marraine d'une cloche de 450 kilos de l'église Saint-Basile à Couillet qui a été emportée par les Allemands le 27 septembre 1943.

L'ancienne brasserie PARENT à Couillet

Sources :