Nicolas David

Un écrivain rémois

1822-1874

Les Bohémiens de Reims sont dus à la plume d’un de nos compatriotes, Nicolas David, qui fut en son temps un écrivain au style solidement trempé et clair, à l’imagination ardente, polémiste fougueux, poète satirique et humanitaire fécond de l’école de Gonzalle. Ceux d’entre nous qui ont appris à connaître les œuvres fortes de nos grands écrivains au moyen des in-16 à couverture bleue, se payant 0 fr. 25 l’exemplaire, édités dès 1863 par la Bibliothèque nationale, ont pu remarquer le mérite des Introductions, préfaces, avis au lecteur, biographies et études qui précèdent nombre de volumes de cette collection populaire, et ne seront pas peu surpris d’apprendre que la signature N. David appartenait à un Rémois de famille rémoise, né en 1822, au n° 21 du faubourg Cérès d’alors, lequel Rémois disparut de la scène littéraire en 1874, à Neuilly-sur-Seine.

Les David se rattachent à une famille d’artisans rémois qui habitaient la Couture il y a 150 ans. Nicolas David, l’ancêtre, mourut en 1829, entrepreneur de bâtiments et capitaine-instructeur à la Compagnie des Sapeurs-Pompiers de Reims. Jean-François David, son fils, fut également dans le bâtiment et décéda en 1845.

Le Nicolas David, auteur des Bohémiens de Reims, fut élève du Collège de Reims, embrassa la carrière typographique, et fut prote et correcteur dans les ateliers d’imprimerie Migne et Dubuisson et Cie.

Le roman, l’histoire, les annales locales et la poésie eurent en lui un fervent adepte et ses œuvres furent nombreuses en toutes ces matières littéraires. Un certain nombre d’entre elles figurent au catalogue de la Bibliothèque municipale.

Il fut rédacteur en chef et journaliste en province et à Paris. De nombreuses revues reçurent sa copie, signée soit de son nom, soit du pseudonyme D..., du Bourg-Cérès.

Il avait fondé à Reims, en 1845, la Revue de Reims, avec Pierre Dubois, les Pierson et d’autres typographes de la ville. Leur franchise junévile suscita des oppositions acharnées et la feuille nouvelle dura l’espace d’un an à peine.

N. David habitait Paris depuis la révolution de 1848, et revint de temps en temps dans sa ville natale. Comme son frère en littérature et profession Pierre Dubois, Nicolas David revivra sous peu, en sa personne et ses œuvres, dans une Étude[1]destinée à intéresser ceux qui s’occupent des hommes et des choses du passé de notre vieille cité rémoise.

Eugène DUPONT (Mars 1913)[2]

[1] Allusion d’Eugène Dupont à son ouvrage qui devait paraître en 1913 et ne fut publié qu’en 1929 : Les Serviteurs de la Plume, Nicolas David, Prote d’imprimerie et Littérateur, 1822-1874, Reims, Matot­-Braine, in-8°, 183 pages.

[2] Texte écrit en mars 1913 et publié dans le Reims-Magazine n° 23 du 5 décembre 1927.

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Extrait du Catalogue des manuscrits de la Bibliothèque Carnegie :

2586. David (Nicolas-Remi) prénommé Nestor dans le C.G.I de la Bibl. Nat., Reims, 1822-1874. Manuscrits et papiers divers. N. David est une curieuse figure de «typographe, artiste et homme de lettres», comme il se qualifie lui-même dans son autobiographie (cf. ci-dessous, I). Militant d’extrême-gauche en 1848, il a travaillé aussi dans l’imprimerie de l’abbé Migne, et a créé en 1860 la «Bibliothèque Nationale», petite collection de classiques à bon marché qui eut grand succès. Cf. Eugène Dupont, Les Serviteurs de la plume : Nicolas David. - Reims, Matot-Braine, 1929 ; et notre ms. 2587.

    • I. Renseignements biographiques et bibliographiques sur lui et sa famille. – 238 ff. toutes dim.

    • II. Dessins de monnaies, de costumes, de personnages divers, caricatures. – 114 ff. toutes dim.

    • III. Correspondance et quelques poèmes politiques, – 186 ff. t.d.

    • IV. Revue de Reims. 1845, Premier état du 1er article. – 3 ff.

    • V. Feuilletons divers : «Un Mauvais pauvre ou un Suicide de rentier» (1853), «Léandre» (1857), «Honesta», «Rodolphus», «La Forge de Sonnery» (1840), «De l’indifférence du public en matière d’art», «Les Tribulations d’un barbet», «Le Mans». «De la Vocation», «Le Tigre de Maestrazgo» (1869). – 90 ff. t.d.

    • VI. Divers contes et nouvelles publ. dans Fleurs d’Espagne (Paris, 1863). – 125 ff. t.d.

    • VII. Notes destinées à une Histoire de Reims. – 70 ff. t.d.

    • VIII. Notes sur trois journaux rémois : L’Indicateur champenois (1833), L’écho de Reims et de la Marne (1834 ), Le Grapilleur (1834). - 2 ff.

    • IX. «Le Théâtre de Reims à Paris», ms. de 1’ouvr. publ. à Reims, 1851. – 41 ff. 220 x 145 mm.

    • X. « Souvenirs de la 2e République [à travers la correspondance de N. David avec Pierre Dubois]. Notices [sur diverses personnalités] rémoises », notes copiées par Eugène Dupont en 1917. – 68 p. dim. Moy. 210 x 140 mm.

    • XI. Poésies, la plupart inédites. – 83 ff. toutes dim.

    • XII. Critique littéraire, historique, artistique, musicale. études bibliographiques. – 116 ff. t.d.

    • XIII. Écrits sociaux et politiques. – 49 ff. t.d.

    • XV. Correspondance et papiers relatifs à la «Bibliothèque Nationale» et à «l'école mutuelle». – 24 ff. t.d.

    • XV. Autographes d’hommes de lettres. Aphorismes républicains extraits de divers auteurs. – 88 ff. t.d.

    • XIXe - XXe s. Papier. 15 liasses de dim. div. (Don Louis David, 1930.)