1899 à 1908

Mariages extraits de "La Vie Rémoise" d'Eugène Dupont

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1899

Auguste Théophile Vassart, avocat, né à Pontfaverger en 1865, rue du Clou-dans-le-Fer, 9. Fils de Cyrille Théodore († 1883) et de Marie Augustine Choffin. Vassart, poussé dans la carrière par Nouvion père, a l’élocution aisée, hardie, il est blond aux yeux fulgurants, moustache fine ; il épouse Berthe Pépin, 18 ans, rue Chabaud, 54, fille des rentiers Pépin-Taine.

4 février. Adolphe Guinot, 31 ans, rue de Neufchâtel, 14, chez son père Pierre Eugène Guinot-Béglot, trieur, de Liry (Ardennes). Il épouse une fine et jolie personne, agréée en rechignant par ses trop ambitieux parents, dont sa sœur Mélina, institutrice, lesquels, le voyant bien lancé dans les laines, à la maison Henry Mennesson, aspirent pour lui à de hautes destinées ? Il fera en effet son chemin ! Eugénie Blanche Guichard est jeune et courageuse, mais sans dot, et dame ! Sa mère est une Rasselet et habite rue du Temple, 26. Les témoins sont, pour Adolphe, son cousin Charles Lecomte, 37 ans, comptable chez Gaston Hédin, laines, rue des Murs, 34, et l’autre, Henri Guinot, entrepositaire des bières Champigneulles, rue Caqué, 5. Blanche Guichard mourut sans enfants à Orléans, où elle s’était réfugiée en 1914 : ils habitaient alors rue Coquebert. Adolphe était mobilisé aux Chasseurs à pied, comme sous-lieutenant de réserve. Il fit campagne, et, après l’armistice, épousa une toute jeune femme, sans avis de personne, à Orléans. Ses père et mère étaient morts à Reims, à l’hospice Saint-Marcoul, pendant le bombardement, ayant eu une fin des plus malheureuses. Son frère Fernand avait épousé avant-guerre une demoiselle Le Foll, des marchands de fromages rue Legendre, qui mourut très jeune, laissant plusieurs enfants. Adolphe est à Paris, gérant de la laine chez Lamy, anciennement Wallon & Lamy. Fernand est à Reims, avenue de Laon, dans les fromages. Petit de taille, assez joli de visage, quoique avec une face lunaire et des yeux en trou de vrille, perçants, pleins d’intelligence. Ex-élève de l’École professionnelle. Signe distinctif : ne pleut jamais devant sa porte. Malice cousue de fil blanc, où perce surtout la volonté de faire bisquer les jaloux, nombreux autour de lui.

Paul Brié, musicien, gérant avec son oncle Brié le jardin de l’Embarcadère, boulevard Louis-Rœderer, 48, fils de Jules Edmond († Vouziers, 1880) et d’Adélaïde Cécile Niverd, épouse en secondes noces de Védie père, ex-séminariste « regibé » devenu épicier rue du Jard. Professeur de piano et chant, rue Hincmar, 3 – et Marie Elvire Gaignot, lingère, 29 ans, de Rilly-aux-Oies (Ardennes), rue de la Concorde, 5. Émile Brié, l’oncle, a 64 ans, et Paul Védie, 63.

Marie Louis Mauvy, 27 ans, négociant au Havre, et Jeanne Constance Carnot, 26, boulevard Dieu-Lumière, fille du fabricant de biscuits à champagne Auguste Carnot-Monclin.

Auguste Crapez, 27 ans, dentiste, d’Ay, rue de la Prison, 1, et Hélène Le Carlier de Veslud, 21 ans, rue de Châtivesle, 20. Témoins : Dr Paul Lévêque, Émile Crapez, pharmacien à Châteauneuf-du-Loir ; Émile Charbonneaux, et Félix Guillemin, aïeul, fabricant à Petit-Nassandre (Eure).

Charles Jallade, 34 ans, tissus, rue Ponsardin, 68, fils de Jallade-Croutelle, et Marie Caroline Berlencourt, d’Enghien. Témoins : Félix Jallade, rue Houzeau-Muiron, 7, et Christian Hubert Baudet (Jules), à Ludes.

Dr Albert Bocquet, 28 ans, à Paris, fils de louis Augustin Bocquet († 1876) et de Élise Julie Langlet († 1883), – et Berthe Joséphine Marie Henriette Langlet, 22 ans, rue des Augustins, 23, fille de Félix Langlet-Haussart, directeur de la Voirie. Témoins : les beaux-frères le professeur Henry et Jacques Lemoine, négociant rue de l’École-de-Médecine, 5 ; Auguste Alfred Langlet, clerc de notaire, rue des Augustins, 23.

Jules Félix Pasquier, 72 ans, trieur, rue d’Oseille, 16, veuf, et Eugénie Muller, 65 ans, ménagère, de Château-Porcien, veuve Courtelot. Pendant le 16 mai, Pasquier, pour avoie braillé dans les rues, ayant le nez piqué : « À bas Mac-Mahon ! » avait été salé de 3 mois de prison. De quoi se mêlent des margoulins de cette espèce, hé ! – Fourtou ne badinait pas, surtout avec le menu fretin.

7 juillet, René Bünzli, 30 ans, ingénieur à Paris, rue Fontaine-au-Roi, 19, fils du musicien Bünzli-Trouvelot, – et Jeanne Marie Pauline Gavet, fille de Gavet-Putiot, ex-épicier, rue des Orphelins, 26. Témoins : le beau-frère Louis Georges Delaunay-Bünzli, de la Comédie-Française, et Louis Lamazière, constructeur à Paris ; Achille Gavet, lieutenant au 37e R.I. à Mourmelon, et Alfred Constant Lemoine, rentier, rue du Carrouge, 13.

Édouard Charles Jolly, docteur médecin, violoniste à la Philharmonique, rue de Vesle, 60, fils de Jolly-Watteau, et Émilie Lucie Gandon, 19 ans, boulevard de la République, 5 bis, fille de Clément Gandon († 1881) et de Zoé Lucie Degouy. Témoins : le beau-frère Dr Léon Eugène Chevy, rue de Vesle, 18 ; Léon Vaquez, publiciste, adjoint au maire du XVIe arrondissement à Paris ; Ernest Isidore Henri Gandon, oncle, à la ferme Montalon, à Gueux, et le pharmacien Auguste Laby, adjoint au maire de Reims.

Dr Georges Poulain, de Bucamp (Oise), à Paris, 26 ans, fils de l’instituteur Poulain-Harranger, à Sainte-Geneviève (Oise), et Marie Madeleine Raveaux, 20 ans, rue Kellermann, 12, fille de Honoré Raveaux-Caurette.

Paul Herlem, 25 ans, fabricant à Pontfaverger, où il est né le 7 février 1873 de feu Victor Herlem († Selles, 1887) et de Marie Madeleine Chevalier, et Jeanne Gabrielle Gabreau, de Saint-Quentin, 18 ans, fille de feu Georges († 1890) et de Marie Julie Poincenet, boulevard Lundy, 28. Ernest Monfeuillart le député est son beau-frère, et le père Poincenet, son aïeul, est encore fabricant rue du Faubourg-Cérès, 20, à 67 ans. Un oncle, Édouard Gabreau, 37 ans, est à La Ville-aux-Bois, près Pontavert. Jacques Chevalier, oncle, est avocat à Saint-Maur-des-Fossés.

Eugène Démoulain, du Claon, 41 ans, rue Clovis, 61, divorcé de Louise Éléonore Lacatte (1889), fils d’Eugène Démoulain-Lefèvre, camionneur chez les Raymond Aubert, marchand de bois chaussée du Port, et demeurant rue Boulard, 40, et Mathilde Cardront, 28 ans, sa maîtresse même maison, fille de Cardront-Havart, journalier, rue Montlaurent, 9. Altiste à la Musique des Frères du Jard (voir « Souvenirs du Jard », la photo de ce groupement), représentant en vins pour Boigeol & Zopf, et qui habitera rue du Jard, 112. Témoins : Auguste Boigeol, boulevard Fléchambault, 29 ; Félix Petit, ex-élève des Frères rue des Telliers, et agent de navigation dans la maison chaussée du Port où le père Démoulain habitait en 1870 ; Émile Mellier, 31 ans, peintre, rue Buirette, 12, et le cousin Henri Lefèvre, rue Pluche, 32.

Divorce de Charles Cornet, ex-capitaine au 132e, né à Besançon, expatriés à Bruxelles, et de Célestine Pauline Bourgeois, à Wignehies.

Henri Cazé, attachée au Ministère des finances, né à Beaumetz (Pas-de-Calais), fils de Cazé-Raison († Toul, 1875), et Jeanne Rouyer, 22 ans, fille des Rouyer-Warnier, rue David, 25. Témoins : Ernest Raison, 62 ans, à Ciry-Salsogne (Aisne), oncle ; Jules Charles, receveur municipal ; plus les oncles Gosset et Warnier.

Ernest Détré, 40 ans, pharmacien à La Ferté, près Sedan, et Marie Emma Pérard, 30 ans, fille de Maxime Pérard-Hurault, agent de change. Témoins : Félix Benoist, fabricant et officier d’Académie. Le cousin Léon Détré, teinturier rue de Vesle, 127 ; Charles Hurault, vins de Champagne à La Haubette ; l’oncle Charles Glinet, ex-notaire à Laon. Charles Hurault, en 1913, consulté par Melchissédec sur des concours à solliciter pour inaugurer l’École de musique, désignait une personnalité influente dans les milieux musicaux, Mme Émile Charbonneaux. Melchi qui avait conscience de sa personnalité à lui, déclina indulgemment l’offre ! (Voir à la Bibliothèque municipale des papiers concernant ces démarches).

Charles Monclin, de Calais, pharmacien à Châlons, fils de Napoléon Monclin-Faÿ, directeur des Établissements économiques à Reims, et Marie Louise Hélène Bouchereau, 18 ans, rue du Barbâtre, 91, fille de Ernest Bouchereau-Mary, chef de bureau à l’état civil. Témoins : Émile Bourquelot, professeur à l’École de pharmacie à Paris, et pharmacien à l’Hôpital Laennec, cousin ; Lourdel, pharmacien à Reims, rue Gambetta ; Arsène Bourquelot, ingénieur à Laon.

Charles Eugène Grégoire, 34 ans, adjudant au 132e, à Mourmelon-le-Petit, fils de Grégoire-Blanchard, directeur de la Maison de retraite, et Emma Léontine Girard, de Vittencourt (Lorraine), fille de Girard-Gantlet, rue de Clairmarais, 91. Louis Dor, 32 ans, charcutier place d’Erlon, beau-frère, et Hildevert Ghislain Grégoire, chef de la petite vitesse à Ham.

Victor Gérard, 25 ans, rue de Monsieur, 29, fils de Lucien Gérard-Villenfin, trieur de laines, rue Savoye, 8, et Hélène Gabrielle Julie Glatigny, 21 ans, rue du Levant, 8, fille de Calixte Léon Glatigny-Laurent, marchand de blousses, même rue, 13, angle rue Ponsardin. Cette maison verra peu après s’y installer le marchand de blousses Fernand Moch, à la mort, rue Chanzy, 71, de son père adoptif, Samuel Moch. Glatigny était alors associé à un rentier, Jules Menu, ex-vendeur en retraite aux tissus chez Frédéric Lelarge. Ayant 100.000 fr. disponibles, il avait imaginé de les faire fructifier en commanditant quelque professionnel « calé » de la laine, et avait choisi Jules Dupont. On s’établit rue des Murs, 16, là même où eurent leurs magasins et bureaux Alfred Renard et Ernest Garnier. Après séparation, Alfred Renard avait acquis le poste de directeur de la Société des Déchets. La firme Menu & Dupont dura un an, après de brillants débuts gâchés par la baisse rapide et importante de la matière, en 1886. Liquidation, et essai nouveau avec un « as » qu’on estimait devoir rendre mieux. Il n’en devait point en être ainsi. En attendant, Glatigny, qui est père de deux superbes filles, case l’aînée en la mariant au plus gentil garçon du monde, qui, plus est, a un père cossu. Un peu délicat de poitrine Gérard s’en alla, et la belle Hélène devint veuve, pour rester toute sa vie. Les sœurs avaient un frère, Hubert Georges, 28 ans, dans la laine également. Témoins : Charles Hickel, 46 ans, marchand de laines, rue du Levant, 6, où il avait remplacé Émile Petit-Albeau, à bout de coulisses ; Étienne Léon Simon Prévot, cousin des Gérard, bijoutier, rue Colbert, 20.

Alexandre Henrot, 26 ans, docteur médecin chez son père, Henri Henrot, rue Gambetta, 75, et Julie Eugénie Grandval, 20 ans, rue Féry, 14, file de Louis Alexandre Grandval-Damide, chimiste. Témoins : Jules Henrot ; Ernest Bourgeois, fabricant de cardes, rue Werlé, 12. Adolphe Alexis Grandval, 48 ans, pharmacien à Neuilly-Saint-Front, et César Auguste Damide, aïeul, 82 ans. Eugénie Grandval devait périr, par accident d’automobile, en allant à la Côte d’Azur, – comme il en fut ces jours-ci pour cette jeune Reine qu’on enterre aujourd’hui, 3 septembre 1935. – Astrid la bonne.

Armand Hüe, de Paris, graveur sur métaux, et Augustine Constance Gabrielle Baratte, 26 ans, professeur de piano, rue du Jard, 37, veuve d’Alexis Siry († Wasigny, 1897), fille de Baratte-Saingery. Témoins : Louis Cocâtre, cordonnier, rue du Jard, 66, et Charles Lecreux, dit « Bouillon de veau », 46 ans, menuisier, rue Hincmar, 6.

Ferdinand Renaudin, de Champigneulles (Ardennes), 44 ans, chef-paveur municipal (tué sous les bombes en 1914), veuf de Pauline Godefroy, et Félicie Cerveaux, de Bony (Aisne), 29 ans, femme de chambre, rue du Clou-dans-le-Fer, 12.

Henri Vuitry, de Rethel, 28 ans, fils du boulanger Vuitry-Cousin, rue de Vesle, 154, et Marie Julie Emma Moisy, 21 ans, rue de Talleyrand, 37, fille de Moisy-Audierne. Avait été employé chez les Givelet à Rethel, au temps où Eugène Cocâtre était directeur de l’usine Cayenne ; puis, directeur chez Collet frères ; et, enfin à Paris, avenue des Gobelins, où il fabrique des instruments de précision. Bon gros type à la Danton, humain envers l’ouvrier, rieur et conciliant. Témoins : Paul Givelet ; Léopold Eugène Blondel, directeur de la filature de la rue de l’Écu ; Arthur Moisy, oncle, chef de bataillon retraité à Besançon ; Alphonse Audierne, oncle, capitaine retraité à Saint-Mandé.

Léon Lapourielle, 26 ans, charcutier rue Gambetta, 50, successeur de Bartolet-Gavet, et Gabrielle Isabelle Juliette Gérard, de Beauvais, fille de Gérard-Brabant, comptable, rue du Barbâtre, 130.

Édouard Benoist, des « Capucins », 29 ans, rue de Monsieur, 30 (maison de commerce), fils de Félix Benoist-Godet, et Marguerite Albertine Lucy Laignier, 19 ans, fille de l’avoué Paul Laignier-Simon, rue Libergier, 57. L’oncle Jules Benoist, et ces autres : Léon Cailliau, Albert et Paul Simon, peintres en décors et bâtiment, rue de l’Université, 53.

L’entrepreneur Nilès (Georges), alors commis, d’Auménancourt-le-Grand, 25 ans, rue Saint-André, 3 bis, fils de Nilès-Stévenin, boulanger à Perthes (Ardennes), et Marthe Sophie Loth, 21 ans, rue Polonceau, 20, fille de Lotte-Dollé. En 1915, la malheureuse fut ensevelie sous les décombres de la maison rue Polonceau au cours d’un passage à Reims, où elle venait emporter des objets usuels. Témoins : Louis Beausseron, 25 ans, dessinateur en tissus, rue Saint-André, 14, où il habite encore, en 1935, avec sa mère, et qui, en 1920, fut attaché, avec Ernest Kalas, au service des Beaux-Arts ; François Baillard, 28 ans, ébéniste rue de Vesle, 116, actuellement marchand de meubles.

Fernand Ducrot, de Ribemont (Aisne), 21 ans, rue de Merfy, 6, trieur de laines, et qui fut secrétaire du syndicat de cette corporation, en même temps que gérant de la « Populaire rémoise », rue du Mont-d’Arène, pour finir en 1930 scribe au « Nord-Est », – et Mélanie Wébert, couturière, 22 ans, rue Clicquot-Blervache, 8. Pendant la guerre, il assura le ravitaillement par Épernay de la cantine Clémence Fouriaux, aux écoles du Mont-d’Arène (voir « Cahiers du temps de guerre »), et en profita pour sauver le berloquin de ses amis, par fractions. On lui devra beaucoup pour cette raison. Il resta à Reims les bombes aussi longtemps que son collègue Émile Guernier.

Louis Georges Renard, de Charmes (Aisne), 23 ans, fils de Renard-Debéthune, et Lucie Camus, 17 ans, rue Dieu-Lumière, 31, fille du marchand de monuments funéraires Louis Camus et de feue Clémence Henriette Bernoville († 1894). En Cantonale, ce couple se présenta devant la commission du 3e canton en grande pompe et tenue, l’épouse ruisselante de diamants. Cette industrie bénéficiait alors de l’abondance des travaux de reconstitution et des larges crédits accordés à certains sinistrés, au dossier bien garni ! La mariée a un frère, Lucien Camus, 25 ans, étudiant à Paris et plus tard médecin à Reims, lequel mourut jeune. Témoins : Charles Pérard, cousin, rue Dieu-Lumière, 54 ; l’oncle Désiré Renard, curé de Chevrigny (Aube) ; le beau-frère Alfred Louis Bernier, adjudant d’artillerie à Maubeuge.

François Alexandre Paroche, de Son (Ardennes), berger à Inaumont, et une Mary, de ce village. Un Paroche, courtier en grains et rabatteur de laines pour les Docks de Reims, rue Pierret, 17, a une fille divorcée de Doré, chauffeur d’autos, en 1927, en ménage avec le cadet des fils Monce, imprimeur, et mariée ensuite.

Le capitaine porte-drapeau du 132e, Henri Émile Guiffrey, de Barraux (Isère), 43 ans, rue Libergier, 2, et Juliette Haberer, de Rufach (Alsace), 24 ans, fille de Érasme Hubert Haberer-Schommel, rue Pluche, 19. Témoins : Henri Lorin, des Galeries-Rémoises, rue Clicquot-Blervache, 10 ; Édouard Grand’Barbe, de Metz, même rue, 2, beau-frère du capitaine Bonneton, de Voiron (Isère), par sa sœur Louise ; Dr Raoul Gaube, 41 ans, rue Pluche, et Auguste Charles, receveur municipal. – Édouard Grand’Barbe avait été associé à son frère Lucien, pour les chaussures, rue de l’Arbalète, 4, puis courtier en alimentation. Était en 1914 capitaine territorial réengagé et tint sous Reims jusqu’à la dernière heure. A réhabité en 1920 son habitation rue Saint-André, 1.

Émile Georges Denizet, trieur, chez son père, au « Vieux-Coq », avenue de Laon, et sa mère Euphrosine Clara Simon, de Mainbressy (Ardennes). Georges épouse Marie Joséphine Bernard, de Cormicy, 19 ans, fille de Bernard-Lelièvre. Mourut jeune d’abus de boissons, comme son père.

Louis Eugène Cochet, d’Ambonnay, 24 ans, rue du Temple, 56, fils de Pol Alexandre Cochet-Véry, marchand de « champagnes », – et Blanche Angèle Nourry, fille de Victor Nourry-Remy, chef de caves Pommery. Désiré Paillard est régisseur du vignoble Pommery à Bouzy. Jules Henri Petitjean, 27 ans, industriel aux Mazures (Ardennes), et Edmond Pelletier, pharmacien à Courbevoie, sont témoins pour le marié.

Bertin Alexandre Delouvin, chef de caves à Damery, et Marthe Sautrez, Saint-Étienne-à-Arnes (Ardennes), fille de Sautrez-Bouchez. Les Delouvin : Isidore, à Mardeuil, et Romain Désiré, rue de la Justice, à Reims ; Henry Hubert, ingénieur à Paris, cousin de la mariée est Arnould Millet, cousin, rue Ponsardin, 29.

Jules Bazin, de Bordeaux, 36 ans, gérant de « la Voix du Peuple », journal de Mirman, rue Jacquart, 42, veuf d’Aurélie Pétré, et Marie-Amélie Poucet, 22 ans, rue du Faubourg-Cérès, 44, imprimerie du journal, fille de feu Poucet-Béguin. Témoins : Henri Hubert Pétré, 59 ans, libraire rue Saint-Crépin, et Pierre Poucet, boulanger à Damvillers (Meuse).

Georges Roby, 21 ans, menuisier chez son père Roby-Mauvignez, rue du Jard, 148, et Victorine Baron, 21 ans, couturière rue des Romains, 34, fille du peintre Baron-Crépin (14 octobre).

23 août. Divorce : Léon Rendeux et Mlle Chédeville. Léon mourut avant-guerre, laissant une fille Lucienne qui avait épousé le jeune Raillard, donneur de trame à l’usine Collet, et qui fut tué en guerre. Elle a hérité de sa grand-mère Mme Rendeux-Chevillot ; propriétaire du numéro 8 rue de Contrai.

William Cohar-Rogers fils, 26 ans, publiciste à Paris-Neuilly, et Léa Netter, 21 ans, rue des Élus, 16, des Félix Netter-May, distillateurs. Peu connu ce Cohar de la Tribu.

Clovis Chauvet, 36 ans, vins, à Rilly-la-Montagne, et Mlle Seuvre l’aînée, 22 ans, fille du Dr Edmond Seuvre, rue Chanzy, 9.

Jules Hansen, 23 ans, rue des Créneaux, 6, professeur de piano, ex-élève de la Maîtrise et de Paul Dazy, fils de Michel Hansen-Brayotel (Marguerite Almodie), et Blanche Hélène Choubry, 21 ans, avenue Saint-Pol, fille de feu Octave († 1899) et de Isabelle Irma Fossier († 1898). Hansen sera directeur de la Musique municipale après Ernest Lefèvre. Témoins : Alcide Antoine Hocmelle, 34 ans, frère utérin du marié, à Levallois-Perret ; Charles Givelet fabricien de Saint-Remi, où Hansen tint le petit orgue ; ou, plus simplement il fut enfant de chœur ; Louis Adolphe Choubry, cantonnier, à Rosnay, et l’oncle Paul Choubry ; Edmond Fossier, oncle, bourrelier à Caurel.

Jean-Baptiste Vatin, de Lutzelhausen (Alsace), 38 ans, emballeur, rue du Jard, 96, veuf de Émélie Pillon, et Juliette Cruel, de Châlons, 40 ans, fille de ce Cruel-Souris qui était marchand de rouennerie rue Chanzy, 64. Elle était veuve de Camille Mérot, mort à Châlons en 1897. Juliette était une superbe brune, aux yeux noirs, affligée malheureusement de surdité.

Marcel Lartilleux, fils du pharmacien place Saint-Timothée, 26, et Mlle Allaire, de Pontoise.

Alexandre Jéroboam Israël, rue de Venise, 57, de « l’Éclaireur de l’Est », et Noémie Marcelle Henrie Astruc, à Paris : la carrière lui est désormais ouverte, et on verra qu’il s’en est bien tiré ! Avec de telles protections il faudrait être vraiment maladroit pour rester en panne !

Lucien Bellevoye, bijoutier rue de Talleyrand, 27, et Adrienne Rion, d’Ay.

Henri Gosset, agriculteur, chez son frère le Dr Pol Gosset et sa mère rue des Templiers, 9, et Anne Marie Eugénie de Trogoff-Coatalio, à Fouesnant (Finistère). Hortense Fert, dite Potence, au service du docteur en 1931, ignorait encore l’existence de ce frère de son patron.

Édouard César Condette, professeur et organiste à Saint-Charles de Sedan, ex-chantre au lutrin de Notre-Dame de Reims, et Mlle Halma, de Sedan.

Nicolas Jacques Odelin, employé dans les laines chez Henry Mennesson, rue Colbert, 39, avec sa mère, veuve Odelin-Laignier, mercerie-rouennerie, et une luronne campagnarde ardennaise, Anne Louise Rambourg, à Sedan, originaire de Vrigne-Meuse. En 1905, Odelin est au service de Fernand Baumann, dit Moch, bloussier rue du Levant, 13. Peu d’années après, on associera à son nom, au parfum de sacristie catholique, à ceux des Juifs Moch et Jean Dreyfus, ce qui aidera à pénétrer dans la clientèle bien-pensante. Et depuis, la grande chance de ses associés fut la sienne, et la guerre en a fait un millionnaire, à Elbeuf. La vertu est toujours récompensée. – Ce jeune homme bien élevé, dans de pieux sentiments, joua du violon à la Philharmonique, aux côtés de son ami le commis-notaire Hanrot et du commis-architecte Dufay, pupilles de l’abbé Camus, à Notre-Dame Dieu bénit les siens !

Louis Jean André Clarmant, baron Pichon, lieutenant au 14e dragons, rue Nicolas-Henriot, 39, et Marie Louise Léonie Polliart, fille du beau rouquin de ce nom, à Boult-sur-Suippe.

Paul Savy, commis entrepreneur chez Thomas père, boulevard Louis-Roederer, 36, et Pauline Véronique, fille de son patron. Son beau-frère Louis Thomas a été adjoint à l’architecte dijonnais Adolphe Prost pour la reconstruction de l’hôtel Le Vergeur. Savy est sous les ordres d’Henri Deneux, chargé des travaux de la basilique Saint-Remi ; il est de l’Académie nationale de Reims depuis 1927. – Très brave homme, d’une modestie exemplaire, et aimé de tous les intellectuels rémois.

Jules Neveux, rue Gambetta, 96, et Marthe Valentine Pangant, de La Chapelle-Montaudon (Aisne). Il est au service des laines chez Wenz & fils, dont il tient la succursale de Reims rue de la Tirelire, depuis 1920. Son jeune fils, hautboïstes en herbe, mobilisé en 1914, mourut d’accident en permission au pays de sa mère, écharpé par un obus allemand qui percuta sous lui, dans un bois. Neveux est fils du trombone solo de la Musique municipale lequel était comptable chez le feutrier Haenlé, à Fléchambault.

Henri Émile Macquart, fils de Macquart-Leroux, publiciste et conférencier à Paris, et Juliette Aline Pâté, de Fismes.

Alexandre Gustave Laurent, future gloire édilitaire à Reims, originaire de Paris, allié aux Taupin, de Reims, commis-greffier chez Villain, du Tribunal civil et de père de celui qui assassinat Jaurès en 1914, – rue du Clou-dans-le-Fer, 3, – et Camille Joséphine Bouteillier, rue des Augustins, 17, où habiteront les jeunes époux ? La mariée était une jolie brune, vivante, intelligente et pleine de cœur ; elle fut répudiée sous le banal prétexte de mauvaise direction de son intérieur, « sale, ne sachant pas cuisiner ». Les amis de l’époque et du ménage en furent choqués. À d’autres le soin de suivre la carrière du bredouillant politicien et historien à passions de pamphlétaire, lesquelles nuiront beaucoup à ses remarquables travaux sur Reims et la Révolution. On peut conserver une certaine amitié à de tels hommes, mais peu d’estime pour de tels citoyens : c’est chose regrettable.

Charles Victor Émile Simonet, à Paris, et Marguerite Élise Emma Guérin, rue Bacquenois, 29, chez ses parents. Veuve avant-guerre, Mme Emma Guérin mère, acquitté sa maison Bacquenois, pour devenir pensionnaire à la Maison de retraite, à l’âge de 80 ans.

Georges Ernest Désiré Gouverne, instituteur au Jard, sous Wibrotte, et Marie Clotilde Élise Bourlette, à Montigny-sur-Vesle. Depuis, directeur à l’école rue Libergier. – En retraite en 1935.

Alexandre d’Anglemont de Tassigny, rue des Consuls, 31, et Henriette Jeanne Morel, de Rouen.

Albert Lucien Debay, fleuriste, rue de Courcelles, 65, et Marie Léonie Seiler, repasseuse, rue Sainte-Claire, à Clairmarais, 5. Les deux frères Debay cultivaient un terrain en bordure de la rue Vernouillet, et qui fut vendu à leur mort précoce ; ils étaient de rudes travailleurs, arrondissant en conscience le trésor de leurs futures veuves, peut-être âpres à s’assurer des années de tranquillité ! Ces dames eurent de nombreux locataires de parcelles de terrain dans la partie sud de cette rue Vernouillet, où, le dimanche, chacun suait à ensemencer des vergers à légumes, fleurs et fruits. Pour 50 fr. par an, on pouvait disposer d’un carré de 15 mètres sur 15, où certains « bûcheurs » dominicaux récoltaient maintes sortes de fleurs simples, légumes de choix, et aussi mirabelles, abricots-pêches, poires et pommes. Le musicien-bijoutier Tanret avait là une « baraque » agrémentée d’arbres fruitiers encadrés de murs. D’autres occupaient des parcelles séparées par des haies. Certains hommes de la laine y passaient leurs dimanches, et tel chef-trieur y recevait visite de ses ouvriers, apportant leur tribut commun sous forme de litres de bière, voire de brioches fondantes. Tous ces petits bonheurs furent saccagés par la redoutable guerre, et les Allemands qui massacraient Reims prirent un plaisir sadique à semer leurs prunes mortelles dans ces champs pacifiques. Ils ne paieront jamais assez cher leur barbarie idiote et inintelligente. Depuis des « reconstituants » accourus des quatre points cardinaux pour récolter les fruits d’une victoire à laquelle ils n’avaient point participé, y installèrent leurs ateliers et dépôts de matériaux. Adieu dès lors à ces joies pastorales ! Ce temps de la grande misère des hommes a trop duré, et nos cœurs en ont pâti ! Raca sur l’immonde troupes des assassins de Français !

Georges Aubert, fils d’Alfred, neveu d’Éphrem, Raymond et Numa Aubert, marchand de bois chaussée du Port, 31, et Marie Léontine Canard, de Ludes (voir Philippe Barrès et son livre sur « La guerre à vingt ans ». Georges est, de nos jours, commandant des Sapeurs-pompiers.

Antoine Quirique Jean Font, bouchonnier, rue du Barbâtre, 83, et Angèle Mathilde Gény, modiste, rue de Contrai, 10. Ce Font fut une des victimes de la bombe allemande dite des « Loges-Coquault », en 1914. Il habitait alors rue Gambetta, 3, à l’atelier de bouchonnerie Hablot-Larcher.

Alphonse Émile Cabay, apprêteur, rue de Vesle, 194, et Marthe Elvire Henriet, rentrayeuse, fille du tisseur aux Capucins Henriet, candide défenseur de la République française sociale et démocratique, qui doit apporter le bonheur définitif au peuple des travailleurs. – Le « Reims-Magazine » de décembre 1931 a publié une étude d’un Henri Cabay, ex-apprêteur devenu concierge à la Bourse du Travail, avec retraite assurée, sur le peuple-ouvrier rémois d’il y a 50 ans. Henri s’intitule sagement et fièrement : « Fonctionnaire à la Bourse du Travail ». Cette famille des Cabay est originaire de Philippeville (Belgique) et sont encore à quatre frères vivant en 1935. Henri qui a, en outre, écrit le récit de l’aventure des 100 otages en septembre 1914, a épousé une Alby, filleule de Prosper Alvin, intéressé chez Fourmon. Alphonse, le marié de 99, était coloriste chez Laval, à 325 fr. par mois, ce qui était alors un gros salaire. Jules, est à Nantes avec Alphonse, depuis la guerre, chez les Saupiquet, sardiniers. César, contremaître chez Laval, est à Saint-Malo, chef-débardeur, après avoir été manouvrier.

Fernand Ducrot, nous l’avons noté, est marié. Il fut secrétaire du Syndicat des Trieurs de laines, fondé en 1905, et dont Eugène Dupont était président-fondateur honoraire, honoraire, bien entendu, puisqu’il n’exerçait plus. Ducrot était beau-frère de Émile Guernier, directeur de la Bourse du Travail. Il est décédé en 1929, à l’Hôtel-Dieu, à Reims, et eut des obsèques civiles, ainsi qu’il convenait à sa vie passée. Libre-penseur suivant la formule de cette société. Beau garçon, fort myope et malgré cette infirmité, excellent trieur, – le « toucher » y contribuant. En 1914, il faisait partie de l’atelier F. Moch, dirigé par Ernest Dupont, chef-trieur, secondé par son aîné, Désiré, et l’acheteur de laines de France de la firme, Eugène Dupont signataire de ces lignes. Ducrot avait une bonne face ronde, enflammée, le nez chevauché de binocle à branches d’or, d’un caractère pacifique et arrangeant, peu redoutable aux « patrons » et d’un socialisme non effarouchant, apaisant les différends entre parties, mais ayant géré en myope les deniers de la « Populaire rémoise » et de ses adhérents, qui, après-guerre, recueillirent péniblement, grâce à l’intervention d’un trieur, Émile Loiseau, des bribes de leurs versements. Au fond, il fut un de ces « endormeurs » appréciés du patronat, qui conviennent à notre population ouvrière si confiante et qui ne sait où donner sa voix pour trouver ses véritables défenseurs, masse plus « ronchonneuse » que combative, et dont on obtient le bon lard par la basse et moqueuse flatterie. Dans ce chantier, on lui donnait toutes facilités pour l’accomplissement de ses fonctions syndicales, libre de son temps, et responsable seulement de son travail. Les dirigeants de cette équipe avaient fait en sorte d’assurer à la Corporation toute l’indépendance, avec la fierté de l’homme et du bon travailleur, amoureux de sa profession, féru de solidarité. Pourvu qu’on ne bût point jusqu’à l’ivresse, que le travail fût aussi parfait que possible, afin d’assurer la réputation du « Trieur de Reims », chacun pouvait se considérer comme libre de ses mouvements, paroles et actes, travail ou repos, le gain le plus élevé dans la mesure du « bon travail », et on s’efforçait de se faire aimer et estimer des collègues restés à la claie. Le patronat, parfois, témoignait de son inquiétude, en redoutant que tant de liberté engendrât des « libertaires » ! À faux, car c’est cette équipe d’avant-guerre, échappée en partie aux tueries dont la Corporation fut une grande victime, pendant que le patronat garait les siens, qui maintient à Reims la renommée du « beau triage » que n’ont pu acquérir les professionnels de Roubaix-Tourcoing et autres centres industriels. Les équipes neuves sont, à vrai dire, inférieures à leur aînée : tous ces « gosses », instruits en hâte pour combler les vides, ne sont que trop enclins à n’envisager que le haut gain immédiat. Les directeurs du Peignage de Reims sont les responsables de cette mauvaise méthode d’apprentissage, et des déboires qu’elle peut amener à brève échéance. Liberté, bon travail, honnêteté, voilà ce que les Anciens de notre trempe se sont efforcés de sauvegarder : on ne leur refusera pas le droit de s’en féliciter ! Ainsi soit-il !

Et voici que vont apparaître les hommes de 1900 !

1900

Paul Petit, 27 ans, fils d’Armand Petit-Grandpierre, directeur de l’Orphéon d’Alsace-Lorraine, marchand de déchets, rue Saint-André, et Léonie Aline Lantein. L’oncle Ernest Lantein, 60 ans, boulevard de la République. Victor Antoine Petit, 74 ans, à Fère-en-Tardenois.

Fernand Martin, de Chenay, 27 ans, rue Libergier, 5, successeur du feu cabaretier Birck, fils de feu Jean-François († 1871) et de Amélie Varoquier, veuve Meillier, chaussée du Port, 63, et Jeanne Eugénie Henriette Détrez, d’Écly (Ardennes), 24 ans, rue Carnot, 8, fille de feu Eugène († à Prémontré, 1887) et de Félicie Moreaux. – Martin finit ses jours en trieur de laines, se livrant à la boisson, depuis qu’il eut mangé ses sous dans le débit Birck. Ayant séjourné longtemps sous les bombes, à Reims, en 14 et 15, il avait été criblé de shrapnells, rue Libergier, en septembre 1914, devant le bureau postal installé là provisoirement. Sa femme mourut jeune après guerre, à Reims, et lui, peu après. En 1919, on le vit assister à la réunion du comité électoral de “L’Éclaireur de l’Est”, à l’Embarcadère (Voir Cahiers du temps de guerre) et la pipe au bec, aux côtés d’un autre loufoque, Lucien Wendel, opiner du geste et de la voix aux directives imprimées par la dizaine de grands-prêtres du Parti radical-socialiste, qui préparait les voies à sa prise de possession du pouvoir communal, avec ses ristournes directes ou indirectes – la Bourgeoisie ayant lâché la queue de la poêle pour mieux s’occuper de la récupération généreuse de ses dommages de guerre.

Auguste Jean Ernest Goulden, de Pouilly (Meuse), rue Piper, 5, fils de Jacques et de Marie Henriette Renous, et Maud Holden, 20 ans, chez son aïeul Jonathan Holden, boulevard de la République, 23, fille de feu Jean Édouard († Moustapha, 1891) et de Marie Suzanne Sugden († Londres, 1889). Témoins : Eugène Gosset ; Robert Lewthwaite, 37 ans, des Heidsieck-Monopole, rue de Grenelle, 151, à Paris, frère de Jean, directeur du peignage Isaac Holden, à Reims ; Thomas Stanley Brailsford, à Chislehurst-Kemmel Manor (Kent), cousin. Émile Wenz père, 66 ans.

Charles Bliard, typo, chez son père, Bliard-Ihry, cordonnier, rue Gambetta, 23, et Eugénie Brouardelle, 18 ans, rue Heidsieck, 16, fille de Jules Brouardelle-Arnold, boueur. Sa sœur, Marie, petite brune à peau d’albâtre, nez pincé, très jolie, dont on dit qu’un jour Alexandre de Bary la fit présenter, nue, dans une corbeille d’osier aux roses blanches, sur la table de ses invités, comme un Saxe vivant, ou une Tanagra ?

Louis Cuny, de Jaulny (Meurthe-et-Moselle), 20 ans, relieur, rue Nanteuil, 8, fils naturel de Marie Rosalie Cuny, et Élisa Irma Boudoux, 19 ans, cité Duchâteau, rue Jacquart. Cuny, est, après guerre, relieur à “L’Indépendant rémois” et ses succursales.

Félix Quénot, 28 ans, serrurier, place d’Erlon, 33, fils de Quénot-Hérisson, et Jeanne Godbillon, 21 ans, fille de Achille Godbillon-Grosset, couvreur, rue Buirette, 36.

Camille Lecomte, de Cugny (Aisne), 24 ans, instituteur, et Jeanne Jaspart, fille de Jules, trieur et succursaliste rue Montoison, 7, et de Florence Massin, au “Familo”, où les trieurs du peignage Holden, rue des Moissons, s’approvisionnent de “pinard”, dit “cambouis”, à 0.30 le litre. Témoins : Le directeur d’école Thomas, rue Ponsardin, 54 ans, râtelier complet, cheveux isolément blancs, moustache et barbichette de même. Le beau-père Jules Thomas Jaspart, trieur, 76 ans, rue Saint-Nicaise, 5, de Rethel. Ce dernier est l’aïeul. Le vrai beau-père du marié, fut un temps mécanicien sur le réseau de l’Est, et, pendant la guerre, travailla en usine, à Paris. Mort en 1923.

Paul Désiré Dupont, de Sons-et-Ronchères, industriel, 36 ans, divorcé de Nélia Célina Eugénie Guermann, et Zoé Marie Génin, 25 ans, rue Villeminot-Huart, divorcée de Benjamin Vincenot (1898), fille de Désiré Génin-Valette. Vincenot, de l’usine du Mont-Dieu, est mort en 1926, d’angine de poitrine.

Pierre Leroy-Beaulieu, d’Olmet-et-Villecun (près Lodève), 28 ans, fils de Paul Leroy-Beaulieu-Chevalier et Louise Jeanne Marcelle Hourblin, rue Andrieux, 16, fille de Alfred Hourblin-Déhu, fabricant. Richesses accumulées. Possédera moitié de la rue Saint-Nicaise. Témoins : l’oncle Anatole Leroy-Beaulieu, 58 ans, de l’Institut, rue Pigalle, 69 ; Léopold Émile Flourens, 59 ans, ancien Ministre des Affaires étrangères, rue du Ranelagh, 82. Paul Henri Déhu, oncle, 38 ans, médecin à Paris ; le cousin Charles Albert Hourblin, 46 ans, capitaine au 25e d’Artillerie à Châlons.

Charles Lucien Casimir Barroteaux, de Vervins, 27 ans, fils de Barroteaux-Baheux, et Eugénie Berthe Guinot, 23 ans, femme de chambre, rue Libergier, 33, fille de Eugène Guinot, de Liry, trieur, lui-même fils de Napoléon Guinot, des Bains de rivière, et sans domicile connu ; et Rose Isabelle Venant, sa femme, fruitière à Vervins. Témoins : Maurice Louis Dénecheau, député de l’Aisne, 54 ans ; Jules Théodore Barroteaux, de Paris, rue de Belfort, à Reims ; Adolphe Guinot, laines, cousin germain, et cet autre cousin, Albert Quoix, cordonnier, rue Coquebert, 46, où habite Adolphe Guinot, nouvellement marié.

Georges Rousseau, de Thilay (Ardennes), 29 ans, industriel, fils de Rousseau-Laurent et Adèle Jeanne Charlotte Kollen, 24 ans, avenue de Laon, 8, chez sa mère, fille de feu Charles Kollen († Châlons, 1890) et de Charlotte Corneille. Morte par immersion dans l’Aisne, en cours de promenade, dans une voiture conduite par son frère l’abbé Kollen, vicaire de Saint-André, versant au tournant d’un pont. Témoins : Simon Mangon, industriel à Boult-sur-Suippe, oncle. Dubed, notaire à Fontainebleau, beau-frère. Paul Greff, marchand de cuirs à Vincennes, oncle, et Paul Victor Clair Kollen, 22 ans, alors séminariste.

Paul Henri Raulin, de La Vallée (Meuse), de la Compagnie de l’Est, rue de Thillois, 57, fils d’un brigadier forestier, et Marthe Cochart, de Nouzon, 21 ans, fille du chef de gare à Reims. Raulin le sera, à son tour, en 1914. Il a 2 frères : Jean Charles Gustave, celui-ci sculpteur à Sedan ; et celui-là, Stanislas Joseph, voyageur de commerce à Épinal (Vosges) ; Auguste Darbourg, de Sedan, économe à la Charité. Un oncle, Lobjoit, à Rimogne.

Jules Ménétrier, chef-magasinier aux Vieux-Anglais, 25 ans, et Blanche Bladet – il est mort à Paris pendant la guerre.

Lucien Masson, 25 ans, rue Saint-Symphorien, 13, fils de Jules Masson-Jacquemart, fabricant, et Antoinette Pauline Émilie Duquesnel, 20 ans, rue du Cadran-Saint-Pierre, 10, fille de feu Duquesnel-Laignier. Un Duquesnel (Émile Léopold) est médecin à Roye (Somme).

Jules Pierre Demogue, d’Isles-sur-Suippe, 24 ans, mécanicien, chaussée Bocquaine, 24, fils de Demogue-Cordier, directeur d’apprêts, et Célestine Pinart, 24 ans, repasseuse, rue de Vesle, 176, fille de Pinart-Roche, menuisier. Les oncles Maxime Demogue, mécanicien, rue des Islettes ; et Louis Demogue, menuisier, rue Baussonnet ; Pierre Octave Loitron, beau-frère, journalier, rue de Soissons, 14.

Léon Émile Duval, 24 ans, coutelier, rue de Venise, 16, chez son père Édouard Louis Duval-Menu, de la Société des Déchets, et Marthe Thiéry, 20 ans, rue de Venise, fille de Thiéry-Valet. Témoins : César Duval, 29 ans, comptable, rue des Capucins, 164, et l’oncle de la mariée, Edmond Duquénois, 45 ans, rue Marlot, 24, musicien aux Pompiers.

Albert Charles Soyer, de Gernelle (Ardennes), 26 ans, sous-lieutenant à Saint-Maixent, fils du colonel Soyer du 30e Régiment d’Infanterie à Annecy, et Suzanne Lucie Delautel, 23 ans, rue des Marmouzets, 7, fille de Delautel-Pestiaux. Témoins : commandant Famechon, du 18e Chasseurs à pied, à Stenay ; Joseph Rémond-Delautel, laines ; Charles Laval, 53 ans, rue de l’Échauderie, 2, teinturier-apprêteur, rue Ernest-Renan.

Docteur Pierre Minelle, à Paris, 30 ans, fils de feu Bernard Minelle († 1871) et de Marie Palle, et Élisabeth Simon, 19 ans, rue de l’Université, 53, fille de Paul Simon-Robinet. La tante des Neuville, Jeanne Adélaïde Clémentine Minelle, veuve Bruel, rue des Trois-Raisinets, 9.

Georges Frédéric Glatigny, 24 ans, courtier en laines, à Tourcoing, fils de Léon Glatigny-Laurent, rue du Levant, 13, marchand de laines, et Marthe Valentine Bocquet, 19 ans, fille de Émile Bocquet-Defayolle, charcutier, rue des Poissonniers, 49, angle rue de l’Arquebuse. Comme témoins principaux, les intimes Charles Hickel, laines, et son employé Victor Gérard-Glatigny.

Alexandre Legras, 22 ans, biscuitier, rue du Jard, 96, fils de feu Legras († Épinay-sur-Orge, 1886) et de Marie Alexandrine Vagnier, ménagère, et Jeanne Adeline Rasselet, 27 ans, repasseuse, même maison, fille de Célestin Émile Rasselet († 1895) et de Céline Adeline Schneider, épouse Legros. Témoins : Le débitant chiffonnier Miclo, rue du Barbâtre, 59 ; le tondeur Émile Gauvain, rue de Fléchambault, 65, tondeur d’apprêts. Avant-guerre, Legras habitait rue Gambetta, 19, et faisait le courtage en biscuits, liqueurs et sirops. Fournisseur attitré de l’Amicale du Jard, dont il était membre, en sirops, bière et bonbons, aux séances concertantes et bals. Mutualiste, il avait pris la Salle et le Débit des Folies-Bergère, où il sut attirer les groupements de mutualistes et les sociétés post-scolaires, tout en exploitant le bal. Il fit là fortune, et, après-guerre, fit de la politique militante, et devint conseiller municipal. De taille moyenne, affable et souriant, un futé entre les futés, ce qui se voyait à son nez pointu et fouilleur, et à ses petits yeux malins ; il sut adroitement, et sans trop de scrupules d’amour-propre, tirer parti de l’ambiance.

Maurice Édouard Vincent, des Ryceys, 23 ans, rue de Pouilly, 26, fils de Vincent-Loisellier, marchand d’étoffes ambulant, et Zélie Désirée Alby, 23 ans, née le 30 avril 1878, de Ernest Alby, de l’État civil à la Mairie, et de Maria Adrian, rue de Courcelles, 29. Fille unique, grande et belle blonde, comme sa mère, et veuve de bonne heure. Après-guerre, elle mourut à Bar-sur-Seine, où elle était au service de Lallement, acheteur de laines dans la région pour Alfred Gosme. Sa mère était réfugiée à Bar-sur-Seine, auprès d’elle, et revint en 1917-18, habiter à Troyes. Ces Alby descendaient d’un cordonnier de la rue du Jard (voir “La Rue du Jard”). Maria était née à Sedan, faubourg du Ménil, d’Adrian-Stévenot, en 1856. En 1875, la veuve Adrian étant venue à Reims, sa dernière fille Maria était “lisseuse” au peignage du Mont-Dieu, et logeait dans une mansarde au 24 rue Fléchambault, chez Mme Francotte, propriétaire. C’est là qu’elle épousa Alby, petit blond, un peu faible de poitrine : elle était une blond-cendré aux doux yeux, grasse et blanche de peau, digne du pinceau d’un Titien, par la richesse de son teint de lys et de roses. Elle fut recherchée de nombre de soupirants, et, de quelques-uns aimée autant qu’une très jolie fille peut l’être. Certain d’eux a gardé jusqu’à ce jour l’intime souvenir des heures de bonheur qu’il lui dut. Où se trouve-t-elle en 1935 ? Elle aurait 79 ans. – Les témoins de ce mariage furent : Aristide Alvin, frère d’Ernest et fils d’Aristide le Trieur, apprêteur, rue du Ponceau (Vernouillet), 16 ; le bouchonnier Henri Cabay (Célestin Alexandre), 36 ans, rue de Clairmarais, 88. Cabay fut concierge à la Bourse du Travail. Il fit partie, en septembre 1914, de la troupe des 100 otages retenus par les Allemands, et a écrit le récit de leurs émois. Musicien et contrebassiste d’orchestre et de danse, fit sa partie dans les cafés-concerts, après-guerre, avec son fils, pianiste-accompagnateur, et violoncelliste.

Victor Thiret, d’Hermonville, où il est notaire, 40 ans, fils de Thiret-Lemoine, régularise, le 21 mai ses rapports avec Adèle Irma Caron, de Gueux, 35 ans, vendeuse aux Sœurs-de-Charité, dont il a des enfants : Madeleine Marie Louise (1892), Roger Yvon (1893), Pierre (1899). Adèle était fille de Caron-Dégodet, décédés en 1881 et 1890. Elle habitait rue des Poissonniers, 30. Thiret, clerc chez le notaire Lefort, avec Jules Mary et Georges Bugg. Les témoins sont Victor Porgeon, 54 ans, représentant de commerce, rue Buirette, 56 ; le boulanger d’Hermonville, Thomas, qui tient auberge et fabrique sur commande de succulentes tartes au lait.

Jacques Géry, 60 ans, de Francheval (Ardennes), directeur de l’usine Lelarge, boulevard Saint-Marceaux, veuf de Marie Francine Ehringer, et Berthe Leclerc, 45 ans, rue de Cernay, 13, veuve de Jules Pauporté, de la laine, et fille de feu Leclerc-Lamort († 1869) dont la veuve habite rue Saint-André, 5, avec ses fils Alexandre et Léon. Géry fils, ex-brasseur à Sedan, est à Reims, rue Houzeau-Muiron, 5, sans emploi, dessinateur humoristique de talent, collaborateur au “Rire” et à d’autres feuilles soi-disant “amusantes”. Un 3e frère de Berthe, Charles, l’aîné, est aussi dans la laine, mais de tempérament libertaire, quoique d’opinions “bien pensantes”, mais aussi, quand il a soif, il “fait suisse” devant sa boisson favorite, de préférence au comptoir en zinc des petits “caboulots”. Ce système a du bon au point de vue hygiénique, car il survécut à ses frères plus sobres, et garda un nez fleuri jusqu’à la limite d’âge très avancé qui lui avait été assigné : il mourut vers 1933, rue David, 42, âgé de 81 ans. Tous les matins, il allait assister pieusement aux offices de la petite chapelle des Sœurs Réparatrices, rue Ponsardin, ex-habitation de Henri Rogelet.

Charles Carré, de Douzy (Ardennes), 24 ans, professeur de violon, rue des Poissonniers, 4, fils de Charles Carré et d’Ernestine Marie, et Louise Joséphine Oberlé, 21 ans, demoiselle de magasin, rue Croutelle, 52, fille de Eustache Oberlé († 1885) et de Victorine Metzler, ménagère, rue Saint-Thierry, 31. Son frère Henri est musicien à Versailles. Guillaume Paul Josserand, violoniste, ex-premier Prix du Conservatoire de Dijon, est directeur de teinture à Sainte-Marie-aux-Mines (Il doit y avoir confusion ici).

Docteur Léon Mabille, de Hulluch (Pas-de-Calais), 23 ans, rue des Capucins, 72, fils de Achille Mabille, directeur de l’Octroi, et Élisa Jouglet, de Pontavert, 21 ans, fille du feu publiciste Anatole Jouglet-Godat († 1879).

Gabriel Amédée Borgoltz, de Fère-en-Tardenois, 27 ans, rue Gambetta, 156, et Marie Philomène Berthélemy, 37 ans, de Houdilcourt, chez ses parents, directeur d’agence de locations, rue Bertin, 6. En 1926, les Borgoltz-Berthélemy sont cours Anatole-France, 3. Un oncle, Martin Ernest Berthélemy est receveur des Postes à Berry-au-Bac. Un frère, Louis Émile Berthélemy, 44 ans, est voyageur de commerce, rue Pierret, 13. Cet autre Berthélemy, René, 30 ans, ingénieur à Paris. Il épouse Jeanne Marie Pauline Gavet, fille de Gavet-Putiot.

Charles Auguste Labourgade, 25 ans, étudiant pasteur, boulevard Lundy, est fils du pasteur Paul Labourgade, de Sainte-Foy-la-Grande (Gironde) et il épouse Alix Henriette Lauga, de Lhyrondelle (Dordogne), 23 ans, fille du pasteur Franck Henri Lauga-Cazalis.

Henri Félix Lefèvre, 28 ans, directeur du moulin d’Évergnicourt, mais habitant à Pontfaverger, fils de Henri Lefèvre-Senart, à Jonchery-sur-Vele, et Marie-Louise Alice Jallade, 24 ans, fille de feu Jallade-Bailly.

Ernest Scherding, de Bischwiller, 36 ans, trieur, rue du Levant, 6, chez son beau-frère Charles Hickel, et Zélie Marchandise, de Heuvilly (Somme), 32 ans.

Docteur Charles Fossier, de Coucy-le-Château, 29 ans, fils de Fossier-Mouret, rue Périn, 6, ex-boulanger dans le Bourg-Saint-Denis, angle rue du Jard, puis rue Gambetta, 66, et Marie Thérèse Tailliet, 22 ans, fille du menuisier Tailliet-Jacquart, rue de la Justice, 8. Fossier est médecin à Reims, rue des Élus, 5. Témoins : l’avocat Émile Duval, 47 ans, rue des Telliers, 20 ; le médecin Strapart, oncle des Tailliet et Remi Louis Tailliet, oncle.

Constant Thoubans, de Sainte-Marie-aux-Mines, 55 ans, et Mathilde Antonia Trézaune, 47 ans, directrice du Lycée de jeunes filles, née à Barbonne-Fayel, rue de l’Université, 23, fille de feu Hubert Trézaune († Gentilly, 1885) et de Mathilde Richomme († 1893). Un frère, Lucien Trézaune est officier d’artillerie à Brest.

C’est le dernier mariage en date, de l’année 1900.

Précédemment, l’avocat Albert Paris, 27 ans, fils de Paris-Verdelot, syndic de faillites, un grand et gros homme à barbe pleine, rue Jeanne-d’Arc, 27, et Marie-Louise Gallet, 21 ans, fille du pharmacien Gallet de Parisot de Louvercy, rue du Cadran-Saint-Pierre, 12. Témoins : l’avocat Paul Chappe, 47 ans, conseiller municipal ; le banquier Charles Paris, frère, place du Chapitre, 6 ; Alexis Collet, rentier, 82 ans, place d’Erlon, 86 ; et, rentier aussi, même maison, Jules Perseval.

Eugène Riégel, 37 ans, de la laine, veuf en 1898 de Eugénie Ony, de Trépail, et Louise Eugénie Deck, 30 ans, rue David, 10. En 1914, Riégel était placier chez Picard-Goulet fils, rue du Levant, et s’en fut à Paris, où, n’ayant su se remettre au travail, espérant toujours la fin de l’épreuve, il devint neurasthénique, et en mourut, en exil. Sa femme fut demoiselle d’honneur, en 1885, au mariage d’Émile Petit et Camille Albeau, à Saint-André et à la salle Besnard, avec Eugène Dupont, le cousin du marié. Témoins : Henri Picard et Ernest Bécret ; Henri Althoffer, constructeur à Remiremont, oncle des Deck, et le frère Louis Deck, de Ville-en-Tardenois.

L’architecte de l’État, Max Sainsaulieu, de Péronne, 30 ans, boulevard Montparnasse, 57, à Paris, avec sa mère, et Élisa Louise Henriette Gosset, 22 ans, fille d’Alphonse Gosset-Francart. Témoins : Constant Moyaux, de l’Institut, et Georges Train, ingénieur à Paris, beau-frère de la mariée.

Louis Émile Paul Lessoré de Sainte-Foy, 26 ans, lieutenant au 79e Régiment d’Infanterie à Nancy, né à Beuzeval (Seine-Inférieure), et Suzanne de La Morinerie, 22 ans.

Louis Félix Jules Follias, de Mareuil-sur-Ay, 29 ans, et Marie Julie Cochinard, 28 ans, fille de Cochinard-Yvon, rue Boulard, 20. Cochinard, le rouquin exalté qui fut contremaître de peignage au Mont-Dieu, et avait épousé la “bonne” de ses parents, habite rue du Champ-de-Mars, 5. Un témoin est Henri Bauche, 50 ans, à Paris. Les Bauche ont leur fabrique de coffres-forts rue Boulard, 20, où Henri Houbart les a remplacés. Follias est directeur de la Maîtrise de Saint-Benoît, après guerre.

Léon Roch Éloi Brouette, couvreur, et Louise Cressiot, veuve Artruc. Adjoint au Maire en 1930, il décède en 1933, et a sa place publique à Reims, comme Louis XV, Colbert et Drouet d’Erlon. Dame !

Jacques Blumenthal, avocat à la Cour d’appel, à Paris, rue Le Goff, 15, et Marthe Rosine Bernheim, fille de Mathieu Bernheim, marchand de laines, rue de Mâcon, 2. Déjà avant-guerre il y avait eu séparation et Marthe Rosine vivait seule à Vaugirard.

Victor Corbeil, trieur, rue des Gobelins 37, et Marie Joséphine Hulbert. Sa sœur Corbeil épousa Jean Bentley, contremaître au peignage Isaac Holden.

Paul Adolphe Kéfer, violoniste à Paris, rue Rochechouart, 71, et Marie Élise Buss, pianiste, rue de l’Université, à Paris. Le marié est fils de l’artiste Kéfer, rue Jeanne-d’Arc, 15.

Paul Duchénoy, rue de Bétheny, 32, et Félicie Joseph, à Haudrecy (Ardennes). Ces Duchénoy sont originaires de ce village, et le sous-bibliothécaire à la Ville en est. Un cousin, Jules Duchénoy était trieur, et mourut à Paris noyé accidentellement dans la Seine, pendant la guerre. Son fils Armand, mobilisé, étant venu le voir, alors qu’il travaillait en usine à Courbevoie, il regagnait son domicile à Clichy, en “bac”, quand celui-ci chavira et le plongea à l’eau. Après-guerre, Armand habita rue du Jard, où il mourut vers 1932.

Henri Wirbel, commandant au 112e Régiment d’Infanterie à Antibes, et Augustine Joséphine Chassepot, à Marseille. Wirbel était général de brigade en 1914.

Henri Lenain, courtier en grains à Fourmies (Nord), et Marie Alice Gribaumont, fille du menuisier, rue des Augustins, 16.

Un fils du comte de Montebello, ambassadeur en Russie, et une Fénélon-Salignac.

Henri Cardozo, ingénieur, et Renée Marteau, fille de Charles et sœur d’Henri Marteau. Le mariage religieux a lieu à la Cathédrale, sous le curé Collignon, de Saint-Clément-à-Arnes. Émile Chevrier, chef de cabinet de Paul Deschanel, est beau-frère du marié. La Maîtrise prête son concours et Henri joue à l’orgue son “Ave Maria”, de Gounod.

Henri Arthur Quin, instituteur-adjoint au Jard, et Louise Marguerite Herbé, rue de l’Isle, 18. Quin sera directeur à l’école rue Simon ; il a un frère qui sera administrateur de l’imprimerie de “L’Éclaireur de l’Est”, et à ce titre, participera aux distributions de croix du ministre Marchandeau, son “patron”. Les Herbé, eux, seront rattachés à l’office de la “Prospérité de Reims” en la personne de la dame Henri Quin.

Émile Champrigaud, peintre, rue de Contrai, 3, et Malvina Denier, domestique à Soissons, en parenté avec Poix-Hancart, prédécesseur de son époux. Champrigaud fut une des victimes de la bombe dite des “Loges-Coquault”, en septembre 1914. Leur fille fut, en temps de guerre, employée avec Félix Pilton et l’avocat Duval à l’Office des Sinistrés rémois, rue Bonaparte, dirigé par Alexandre Henriot.

Docteur Henri Joachim Cochemé, de Gueux, et Marie-Louise Piot, place Royale, 8. Sauf erreur, il y eut divorce, et Marie-Louise fut infirmière à Saint-Marcoul, ayant laissé deux fils et une fille ? Un des fils Cochemé, Jean, apprit, après guerre, à trier au Syndicat des Producteurs de Laine, puis entra au service des Wenz. D’abord en Tchécoslovaquie, puis à Bahia Blanca, où il réside en 1935. – Le Docteur Cochemé habite maintenant rue du Jard, 41.

Henri Jacquier, épicier rue Cérès, 7, fils de l’ex-tenancier du “Louis XV”, et de Jeanne Baronnet (Léonie), de Hauviné.

Gaston de Pape, transports à Verzenay, et Jeanne Eugénie Maucurier, professeur de musique, boulevard de la République, 119.

Louis Émile Bonant, épicier-chocolatier, boulevard de la République, 19, et Hélène Marie Claire Forzy, de Soissons, pays d’origine de Mignot, associé des Bonant, et exploitant des “Comptoirs Français”, 800 fois millionnaire en 1935, affirment les gens qui se disent renseignés. C’est du travail bien payé !

Léonce Jules Bayle, restaurateur, rue des Telliers, 23, et Marie Dor, rue Thiers 30, fille du charcutier messin François Dor. Tenait en 1914 le restaurant de la rue des Consuls, ancien immeuble du notaire Demarquay, et où les gens de la laine fêtaient annuellement la Saint-Blaise. Après guerre, cette réunion se tient au Restaurant de la Bourse, près de la Cathédrale, qu’avait si bien achalandé l’ancien combattant Boirat, de l’Isère.

Émile Barcelo, rue Belin, 1, et Anne Moreaux, veuve Georges, rue Payen, 16. En 1914, Barcelo était comptable chez les Neuville. 1919 le vit à Provins, en même temps que Albert Dubois-Roby, attendant un retour difficile à Reims.

Divorce de Alphonsine Adèle, dite Odile Jény, épouse de Octave Leconte, rue de Châtivesle, 47. Elle était fille de Jény-Balame, successeur de Péria à la Salle-Besnard. Le mari avait abandonné, en Amérique, femme et enfants, Yvonne et André – ce dernier, électricien, tué sur le Front de Champagne. Yvonne épousa à Paris un musicien-violoniste connu au Casino de Reims. Odile est morte à Paris, boulevard Voltaire, 282, après l’Armistice. Les enfants étaient nés à Chicago, où Hervé du Lorin avait entraîné les époux.

André Gabriel Jean Delaisement, rue Charlot, 6, à Paris, et Marthe Marguerite Thérèse Radlé, fille du propriétaire du “Lion d’Or”, place du Parvis-Notre-Dame à Reims. Delaisement tient une grande maison de couture rue Montmartre, 161, où il eut longtemps, comme première, Jeanne Dupont, née à Reims en 1883, rue Hincmar, 23, de Jules Dupont, laines, et Élise Callais, de Bébing (Moselle).

Léon Christian Charlier, commis-greffier, fils de Charlier sous-chef de la Musique municipale, rue Hincmar, 55, et Jeanne Bouré, impasse du Pré-aux-Moines. En souvenir de ces braves gens, tournons le disque Columbia : “Air varié” de Morh, ou Mohr, sur un thème suisse, qui nous reproduira les délicieux sons du hautbois et de la clarinette du père Charlier, au temps de Gustave Bazin l’Unique !

Les derniers mariés de l’année sont, le 31 décembre, un lundi, Augustin Émile Durmarque, 24 ans, journalier, né à Chestres (Ardennes), rue de Vesle, 29, – et Marie Augustine Coutures, 21 ans, bouchonnière, de Malancourt (Meuse).

Wilfrid Alfred Tonnelier, 22 ans, d’Esquéhéries (Aisne), de la Compagnie de l’Est, et Marguerite Husson, 19 ans, culottière, tous deux demeurant rue de Merfy ,40.

1901

Antony Vigneau, teinturier à Tinqueux, et Jeanne Adam, de Berru.

Dajeans, marchand de parapluies, rue de l’Étape, et Lucie Pauline Gay, des corsets Tancrède de la rue Chanzy. Tout pour la baleine !

Théodore Cladt, trieur, rue de Witry, 5, et Félicie Louise Schlecht, couturière, rue d’Alsace-Lorraine, 63. Camille Lenoir a son débit non loin de là, et Cladt y recueille avec soin les enseignements du maître. Affilié aux internationalistes de la Bourse du Travail, il deviendra secrétaire du Syndicat des Trieurs de laine. Après-guerre, on le retrouve mastroquet à Troyes, ayant renoncé à travailler davantage au service des Porron les bonnetiers.

Georges Héliodore Bocquillion, rue Gambetta, 18, et Marie Suzanne Millet, rue Savoye, 13. Il est propriétaire viticulteur au Clos Saint-Remi, vis-à-vis l’Hôtel-Dieu, d’où il tire le meilleur vin de Reims, concurremment avec les Walfard-Binet.

Arthur Henri Luzurier, tonnelier, rue Ponsardin, 120, et Marthe Husson, tapissière chez Fromonnot, demeurant Faubourg-Cérès, 70. Créature fine et délicate, au cœur d’or, qui, après-guerre, sera l’infirmière de son mari, et l’enterrera décemment lorsqu’il mourra à l’hôpital. Elle vit provisoirement, en 1932, en faisant des « ménages », pour reprendre peu après l’aiguille de la tapissière.

Henri Burnod, de la rouennerie, rue Bonhomme, 10, et Louise Verdun, de l’épicerie. Familles de boutiquiers.

Fernand Renard, fils de Renard-Frissard, directeur de la Société des Déchets, et Léonie Gabrielle Garnier, à Charleville. Fernand Renard était directeur en 1914, et, après-guerre, ralluma ses chaudières, aussitôt réparées. Il mourut en 1923, et fut remplacé par son adjoint, Arthur Colin.

Jules Bourmault, typographe, à Bône (Algérie), et Virginie Ripert, rue Jeunehomme, 13. Bourmault fut prote en 1910 à « l’Éclaireur de l’Est », alors rue du Cloître, 11, où il eut à s’occuper de l’impression de : « Pierre Dubois », des « Souvenirs de la Maison d’École » et de « Le Fils de la Galiléenne ». Mort à Reims en 1930, ayant repris son poste.

Félix Bouxin, vannier, frère de l’artiste peintre Armand, Faubourg d’Épernay, 24, et Clarisse Ernestine Hannequin, couturière, rue des Grands-Murs-Saint-Remi, 21. Ses ateliers sont rue de Vesle, près la rue Passe-Demoiselles, en 1935.

Valentin Petitfils, employé au Gaz, rue Hincmar, 56, et Marie Rach, couturière, rue Maucroix, 20. Les Petitfils sont de Château Porcien et vinrent à Reims vers 1900, rue des Fusiliers, 41. De là, le père fut sacristain à Saint-Benoît. Deux fils, Paul, du champagne, et Valentin, au Comptoir d’Escompte, après-guerre. Deux filles : Marie, en service chez les Tassigny (Lefèvre) et Mathilde, institutrice. Parents morts.

Albert Dubois, né à Reims le 29 août 1854, place d’Erlon, 15, fils de Pierre Dubois, imprimeur († 1868), et de Francine Balteau († 1911), aux tissus chez Walbaum & Desmarest, rue des Marmouzets, et habitant rue Chabaud, 13, et Thérèse Roby, fille des époux Roby-Mauvigner, couturière en robes rue des Fusiliers en 1898, et en 1901, rue Brûlée, 1, au 1er étage d’un vaste immeuble construit par l’architecte Maréchal, fils de Maréchal-Gruat, imprimeur jadis à Reims, et avec les fonds de Heinrich-Brion, hôtelier à la « Maison-Rouge ». Sur l’atelier de couture de la rue des Fusiliers (voir « Échos et Visions du Passé »).

Léon Rothier, fils du photographe de la rue Saint-Maurice, et baryton d’opéra, et Mariette Charles, cantatrice à l’Opéra, où elle chante les rôles de Marguerite et d’Elsa. Il avait eu un premier prix de chant en même temps qu’elle, la Soyer et Marthe Caux, en 1899. Beau garçon à la voix claire, étendue, bien timbrée. Son frère, successeur du père, a épousé en 1933 la fille de Lampson, en service à la Bibliothèque municipale comme garçon de salle.

Georges Abel Robert, architecte, rue de Thillois, 49, et Jeanne Félix, modiste, rue de Mâco, 18, faubourg de Laon.

Louis Camus, marbrier, rue Dieu-Lumière, 31, et Félicie Laure Liance, veuve Bernoville, rue du Barbâtre, 101. Un frère du marié fut médecin et mourut jeune, après avoir collaboré à « l’Éclaireur de l’Est ».

Louis Nicart, sonneur de cloches à Saint-Remi (comme ses aïeux), rue Féry, 8, et Berthe Cocâtre, rue de Courlancy, 163.

Théophile Caÿde, de Pontfaverger, ex-tisseur devenu « chifforton », violoniste amateur, et frère de Jules, le musicien ; c’est un bon gros garçon « «pas bileux » le moins du monde, demeurant cité de Bétheny ; il épouse Eugénie Fischbach, faisant des « ménages » à 0.25 l’heure, prix habituel, rue Chabaud, 92.

Marius Bernard Puisieux, peintre, rue Charlier, 37, et Marie-Louise Bourquin, rue de Bétheny, 100. Par sa femme, il est le beau-frère de Bourquin le chanteur comique et de Mme Antonin Reinneville. Réfugié à Vitry-le-François en 1914, puis à Lyon, il put s’employer de son métier et avoir, à Lyon, du verre à vitres à bon marché, qu’il ramena à Reims en 1919. Manchot du bras gauche, il reste vivace, loquace, bon enfant, avec des yeux de porcelaine gais comme ceux d’une poupée, mais allant s’affaiblissant de la vue, qu’il traite par des lotions d’eau de Camille.

Léon Tarpin, des biscuits, rue du Petit-Four, 13, – il en fabrique ! – et Minna Caroline Marmiesse, du Manège, boulevard de la République.

Edmond Hureaux, notaire, ex-clerc de Me Douce, rue du Carrouge, 12, et Berthe Marie Hasé, de la laine, place Godinot, 3.

Charles Hofsaës, chef de fabrication, rue de Taissy, 8, et Léonie Henriet, fille d’ouvriers fileurs, rue Gambetta, 124. Henriet père fut mêlé un temps aux coalitions électorales, et ardent et sincère démocrate, croyant que « c’était arrivé », manifesta l’intention d’accepter une candidature à la Chambre. Après-guerre, il reprit du travail comme tisseur aux Capucins, mais il y gagnait, comme sa femme, 12 fr. par jour, insuffisants pour la huche et le reste : il devint alors porteur rural de « l’Éclaireur », en même temps que propagandiste zélé, les yeux non encore dessillés ! – Charles Hofsaës a un fils qui est au Peignage de Reims, en 1935.

Henri Alfred de Tassigny, de la Brasserie, rue des Consuls, 31, et Germaine Mandron, fille de haut et puissant seigneur de la Basoche, notaire, ayant comme principal clerc Élie Culotteau, rue de l’Université, 36.

Géraud Sarret, des fers et métaux, rue de Berru, 28, et Blanche Laure Mahot, de Hans (Somme). Géraud fut un « as » de l’aviation pour la guerre.

Gaston Démolin, agriculteur à Brimont, et Jeanne Alexandrine Lemaire, à la ferme des Maretz, près Reims. Démolin est, par sa sœur, beau-frère de Prévost, de la ferme de Fond-Pâté, au faubourg de Laon. Il a été régisseur, pour Vasnier et Godon, de la ferme des Marquises. Lettré, essayiste en matière agricoles, il y consomma ses ressources. Aux Marquises, il eut un très beau troupeau de moutons mérinos de champagne, et l’un des meilleurs bergers qui fussent. Gros et court, affligé en outre de claudication.

Joseph Marie Boscher, des beurres et fromages (surtout le « maroilles »), rue Pluche, 6, et Claire Marie Eugénie Niquet, dame de halles, à Paris, rue des Innocents, 4. Ce court a acquis une forte situation à Reims, rue Legendre, où il s’associa à Le Foll, pour la fabrication du « maroilles ». Avec les dommages de guerre, l’architecte dijonnais Adolphe Prost leur a construit un vaste et original bâtiment à cinq étages de caves, rue Andrieux, devant les nouvelles Halles. C’est là que jusqu’à la mort récente de son époux, Mme la marquise du Marolles, baronne de Camembert, fait mûrir les odorants produits de son richissime commerce. Cette bâtisse médiévale a ceci de remarquable, d’après son auteur, pince-sans-rire, que le tirage de ses cheminées d’aération fait des victimes quotidiennes dans le monde des petits oiseaux, hirondelles, martinets et corbeaux, par la violence des émanations qui s’échappent par les longs et étroits soupiraux. Malheur à l’emplumé qui se repose sur le rebord des cheminées. Prost prétend avoir relevé des cadavres de corbeaux couchés sur les piles de « marolles » amoncelés dans la dernière cave !

Eugène Edmond Alvin, de la dynastie méridionale des Alby, représentant de commerce, rue des Telliers, 3, où sa fiancée, Marie Eugénie Clogne, veuve Lavaire, exploite un café-bar.

Henri Alexandre Louis Pommery, rue Vauthier-le-Noir, 17, fils de veuve Pommery-Mélin, des champagnes, et Marie Louise Antoinette Thévenin, à Amondans (Doubs), fille de l’ex-capitaine au 91e R.I. à Mézières, en 1879-80, où il enseigna la topographie aux Volontaires d’un an d’alors. Louis Pommery mourut peu d’années après, dans leur villa de Cannes, soigné par le Dr Mathieu. Cette villa a été vendue à la suite des désastreuses années subies par le « champagne » depuis 1925. C’est Mme Pommery qui fit les honneurs de sa réception à Pierre Lyautey, venu à Reims pour se documenter sur le feu cardinal Luçon, en 1934.

Pierre Aust, Luxembourgeois, garçon d’hôtel, place d’Erlon, 75, et Marie Muller, femme de chambre, chaussée du Port, 37, chez Mme Mellier. Aust tenait un débit de boissons faubourg de Laon, angle rue Lesage.

Émile Allart, de la laine, rue d’Anjou, 14, fils de Michel, garçon de magasin chez Picard-Goulet fils, ex-valet de chambre de l’archevêque feu Jean-François Landriot, et Andrée Catherine Joséphine Laignier, rue Gerbert, 8. – Émile fut mobilisé en 1914 à Fougères (voir « Cahier de Fougères »). Depuis, à Paris, courtier en laines.

Paul Dinette, de la Société des Déchets, rue du Préau, 8, et Adèle Prévost, rue Villeminot-Huart, 28. Dinette, sourd malheureusement comme un pot, est l’un des animateurs, avec Jules Matot, Thiéry, de la Société de Photographie. En 1935, la Société des Déchets ferme ses portes, pour cause de pénurie d’affaires et de dessèchement de capital, jetant sur le pavé son personnel désemparé et sans « retraite ». Les œuvres philanthropiques, elles aussi, vont être victimes de la crise.

Henri Mennesson, fils de Benjamin, des tissus, rue du Levant, 12, et Madeleine Lucie Delarue, fille du quincaillier rue des Écrevées, 11.

Edmond Lesourd, professeur de comptabilité à l’École professionnelle, conseiller municipal rapporteur du budget, rue Chabaud, 48, et Marie Juliette Canot, institutrice à Vauchamps. Se fit déclasser dans l’opinion publique, en 1914, en abandonnant ses fonctions devant l’ennemi, avec l’adjoint Chappe. On a revu, ces derniers mois, Lesourd, revenu habiter à Reims, suivre la dépouille en cendres de feu Camille Lenoir.

Eugène Boÿs, tonnelier, rue de Vesle, 111, et Pauline Bardoulet, rue des Moulins, 21. En 1914, était rue Brûlée, et se réfugia à Troyes, où il fut atteint de paralysie ; on le vit tremblant de ses mains, bègue à demi, divaguant, pleurant sur son triste sort, dans les rues de Reims ! Mort.

Charles Waltener, fils de l’ébéniste, rue Gambetta, 19, et Marcelline Bauger, rue du Jard, 44. Ces rue Gambetta, 19, que mourut Joséphine, gouvernants de Hédouin de Pons-Ludon.

Pierre Louis Chauvet, cultivateur à Saint-Clément-à-Arnes, et Marguerite Julie Amélie Fontaine, rue du Jard, 86. Cette dernière était fille des Fontaine-Naviaux et sœur de Jules, Joseph et Léon. Affligée d’un léger bégaiement et difficulté d’élocution. Veuve, elle habite cette même maison, héritage des parents.

Auguste Alfred Leconte, doreur sur métaux et bois d’encadrement, rue du Carrouge, 9, et Henriette Baudelot, veuve Sourdeau, rue Sainte-Claire, à Clairmarais. À sa disparition, son apprenti Golinveau, a repris la clientèle, rue Montoison angle rue Ponsardin.

Édouard Lluhi, d’origine espagnole, graveur lithographe, rue Brûlée, 50, et Mathilde Eicker, rue du Marc, 3. Beau-frère par une sœur du relieur Charles Pothé, et spécialiste chez Maillet-Valser.

1902

Se marient les enfants de Reims, ou ses adoptifs, dont les noms ont pu apparaître en surface, à tel moment de la vie locale, et, à ce titre, peuvent fixer certains souvenirs de ce Passé dont nous a séparés la digue immense de la grande Guerre, aux massacres et déprédations impardonnables ! Et, au premier rang, par date d’entrée dans la cohorte de ces braves Reconstituants :

Georges Henri Renard, ingénieur à Paris, et Pauline Cécile Jeanne Marie Duchâtaux, fille du vieil avocat et sœur du fabricant de tissus « à la Soierie », rue Gosset. Suivront :

Charles Verrière, pain d’épicier place du Palais-de-Justice, 5, et Jeanne Marie Joséphine Petitdemange, de Suippes.

Louis Sidaine, courtier en parapluies, rue des Capucins, 21, et Clémence Mangin, ouvrières en « pépins » et ombrelles chez « Papa », qui va décéder sous peu.

Georges Raoul Cruel, successeur de Cruel-Souris, rouennerie-lingerie, rue Chanzy 64, et Béatrix Fernande Doublet, à Guignicourt.

Achille Édouard Gervais, commis aux colis postaux, bureau de la Compagnie de l’Est, sur la place du Parvis, et demeurant rue de Contrai, 20, et Jeanne Amélie Clarisse Détraigne, lingère, rue du Château-de-Porte-Mars, 2.

René Eugène Gabriel Peltereau-Villeneuve, lieutenant au 1er Dragons à Joigny, et Marie Marguerite Hortense Charbonneaux, rue Saint-Symphorien, 33.

5 avril, Adolphe Émile Maurice Grignon, substitut à Clermont-Ferrand, et Marie-Louise Raïssac, rue Payen, 22. La mariée était fille du secrétaire de mairie, à Reims, et Grignon fut substitut à Reims ; en 1926, il était secrétaire particulier de Raymond Poincaré.

Fernand Lemaire, pianiste et ténor, épouse Marthe Gabriel Talazac, fille de l’artiste de l’Opéra-Comique, et la cérémonie a lieu à Chatou, où villégiature la petite.

Henri Zoller, pain d’épicier rue Saint-Sixte, et Marie Léonie Blaise, couturière, rue du Barbâtre, 11. Zoller continue après-guerre sa fabrication, et approvisionne notamment les forains.

Maurice Simon, employé de commerce, rue de l’Université, 22, et Berthe Godin, fille de Casimir, boulanger, rue Chanzy, 48.

Gustave Laplanche, frère de Georges, et dont une sœur a épousé le fabricant de « madeleines » Rousseaux, ex-employé chez Nonnon, épouse Angéline Éléonore Gaillard, veuve Rousseau, à Villers-Franqueux, où la mariée, d’âge canonique, comme le marié, possède une villa, appelée à recevoir les camarades-visiteurs rémois, en promenade dominicale à Hermonville et Toussicourt. En sortant de manger la fine côtelette aux cornichons chez Duport, charcutier en face la villa, on prend la « flûte » chez les bons copains.

Maurice Salle, avocat, 10, rue des Anglais, et Jeanne Marie Van den Broucque, rue Cotta, 8.

Henri Van den Eynde, courtier en vins, rue Sainte-Marguerite, 25, et Yvonne Marie-Louise Fossier, fille de l’architecte, rue Petit-Roland, 23.

Alfred Wenz, de la laine, boulevard Cérès, 9, et Louise Hollier-Larousse, à Paris. – Les bureaux de la firme devaient se trouver, ainsi que l’habitation particulière, en façade sur le boulevard, mais protégés contre toute invasion ou regards extérieurs par une série de fenêtres impitoyablement grillagées, qui donnaient à l’immeuble visage de prison. On ne prenait jour que sur cour et jardin. Intérieurement, ces bureaux étaient découpés en damiers également séparés par des grillages, comme aux Postes, avec guichets imposants, le tout imprégnant ce lieu de travail de plumitifs encagés d’une atmosphère de discipline tout à fait puritaine et d’esprit germanique. Une fois le « chat » dehors, les « souris » dansaient. La surveillance n’en était pas moins rigoureuse à l’égard de ceux du Personnel que leur rôle autorisait à sortir en ville, et le Grand-Maître, qu’on eût pu estimer d’esprit plus large, s’abaissait à l’espionnage derrière les vitres des cabarets où quelqu’un de ses « sujets » aurait pu se glisser. En échange de cette réelle servitude, les salaires étaient généreux, et adoucissaient les amertumes de cette sorte d’esclavage, qui répugne tant à l’esprit gaulois. En somme, on ne peut exiger d’un Allemand immigré qu’il change de nature, même au contact quotidien avec les indigènes de la douce France, « sourire de l’Europe ».

Henri Brissart, médecin, fils de l’avocat, et descendant de nos grands libraires-éditeurs au XIXe siècle, dans Reims, esplanade Cérès, 3, et Gabrielle Louise Valentine Parmentier, avenue de Laon, 70.

Arthur Marie Gobert, docteur en droit, administrateur du « Courrier de la Champagne », et Marie-Louise Helluy, à Lille, sœur de Claude, rédacteur à ce journal rémois. Gobert habite rue Hincmar, 81, au voisinage immédiat de Paul Dazy, qui, au 83, précédera Henri Huart, de la firme Lelarge, frère de Armand Huart, libraire à Paris, rue de Rome, 82, après-guerre.

Paul Becker, filateur, fils de l’agent de change, rue de Talleyrand, 76, et Marthe Héloïse Guillemaud, à Loos (Nord).

Maurice Eugène Alfred Romagny, employé à la Société Générale, rue Brûlée, 60, et Lucie Haidot, rue du Couchant, 3, fille du bourrelier originaire de Metz.

Victor Quenardel, comptable, rue de Tambour, 28, et Charlotte Désirée Louise Bréart, de l’Université, 5.

Constant Victor André Mornet, substitut, rue Jeanne-d’Arc, 57, et Anaïs Berthe Lucie Darboux, veuve Cabanis, rue Gay-Lussac, 36, à Paris.

Victor Auguste Francotte, caviste chez Delbeck, rue Fléchambault, 57, et Sophie Victorine Corlot, journalière, rue Jean-de-La-Fontaine, 28.

Julien Radière, de Montcheutin (Ardennes), trieur, fils d’un garçon de culture, chez son nom de Baptiste Peter-Charbogne, de Mützig (Alsace), rue des Fusiliers, 37, et sa cousine Lucie Peter, ouvrière en laine, rue de Beine, 109. Julien avait été élevé par Adélaïde Charbogne, sa tante, alors débitante et restauratrice rue des Poissonniers, angle Bacquenois, où, grâce à la proximité du champ de Foire et du Versailles, ainsi que des constructions nouvelles de la rue Large, cette excellente usinière recevait les ouvriers du bâtiment. Cette maison basse, à murs épais, était, pendant la Révolution, la demeure du bourreau Samson, de Reims. À sa mort, il fut difficile de trouver acheteur de la sombre demeure. Enfin, un Dagot n’hésita pas, et fit la bonne affaire, en s’y installant « bistrot ». Les Peter en étaient propriétaires au début du siècle. Julien Radière fut mobilisé au 40e d’artillerie en 1914, comme sous-officier et mis en réforme pour maladie, il est mort au cours de la guerre à Nogent-sur-Seine. Les Peter étaient morts, et Lucie s’était réfugiée dans leur villa de l’allée des Filaines, à Germaine, qu’elle dut abandonner, de force, au moment critique de l’affaire du Chemin des Dames, en 1918. Non loin de cette « bastide », Essiani la contralto du Théâtre de Reims, avait également la sienne, et, aux soirs d’été, les oiseaux de la forêt prêtaient l’oreille aux divines incantations de cette puissante charmeuse. De même, certain soir de juillet, les invités des Peter, goûtaient ces harmonies, extasiés, pendant que d’une fourchette experte, ils détaillaient un de ces canards aux girolles dont Adélaïde était coutumière. Festin des Dieux ! Essiani égrenait les perles de sa magnifique voix, et, pour Sigurd, annonçait à ce monde forestier : « La Walkyrie est ta conquête... ! » Minutes émouvantes, trop vite évanouies !

À Paris, Jules Laurent, commis chez un « sulpicien » de l’art décoratif religieux, rue Bonaparte, 36, et Gabrielle Dazy, rue de Contrai, 8 caissière en biscuiterie, sœur du musicien Paul Dazy ; les époux habitent depuis lors à Paris, rue de Bagneux.

Henri Alexandre Geoffroy, du « champagne », rue Werlé, 9, et Marie Louise Andrée Tailliet, fille du menuisier rue de la Justice, 8 (impasse). Ce garçon, établi à son compte, depuis, mit bien des gens dans la peine, en conduisant mal sa barque.

Émile Baratte, fils du Baratte des « Messageries », rue Tronsson-Ducoudray, 16, et Valentine Hélène Fritsch, rue de Cernay, 68, dont le père est caissier à la maison Moch, rue du Levant, 13.

Jules Edmond Olivier, tissus, rue de l’Université, 9, et Blanche Marie Antoinette Mercier, rue des Poissonniers, 32. Olivier est le frère de cette Phryné rémoise, Louise, qui tint salon mondain et quasi-littéraire rue Chanzy, 79, entre 1888 et 1890. Il eut pour comptable Ernest Mottelet, mort à 80 ans, en 1933, à Reims, et qui avait jadis été au service de Auguste Givelet, fabricant, rue de l’Université, 1, en même temps que musicien aux Pompiers. [Parenthèse à propos de Louise Olivier, qui n’eut rien de commun avec Edmond ; celui-ci était originaire de Rocquigny (Ardennes) et les autres de Reims, où un frère de Louise était peintre].

Casimir Godin le boulanger marie son fils Eugène en même temps que sa fille de Berthe, avec Berthe Lanisson, de Sainte-Ménehould. Les époux retirés de la boulangerie vers 1925, habitent rue de Vesle ; l’épouse est vendeuse au « Grand-Bazar », dit Magasins Modernes ; ils ont une fille restée célibataire. – En 1914, Mme Lanisson mère demeurait rue Gambetta, 23, et se réfugia au village des Godin, Juvigny, près de Tours-sur-Marne, où un fils Godin est curé de la paroisse.

Henri René Justinart, ingénieur-électricien à Paris, fils de l’imprimeur de « l’Indépendant rémois », et Odette Hortense Alix Adèle Mesureur, place Luton, 5, dont le père est directeur des « Voitures de place ».

Lionel Houzeau, fils du fabricant, rue Legendre, 17, et Françoise Julie de Rougé, à Paris.

Gaston Émile Rouillon, ajusteur mécanicien, son père, restaurateur rue Chanzy, 50, et Marie-Madeleine Weiss, cuisinière à Eschbach (Alsace), en service de ce même restaurant bon marché, repris depuis par le gros Gauthier, client fidèle mais payeur retardataire du boucher d’en face, Gaston Tailliet, fournisseur de « couëtte » et de côtelettes « maigres » à 0.20 centimes pièce. Gauthier resta sous les bombes jusqu'à expulsion et s’en alla être « troquet » à Paris, au coin des rues Lamartine et Montmartre. Reprit du service après-guerre, sous un baraquement provisoire, transformé depuis en café-restaurant meublé par Guillemineau.

Louis Gillen, menuisier, rue Henri-IV, 40, et Marie Ida Lapierre, de Buzancy. Gillen eut le tort, après-guerre, une fois installé faubourg Cérès, de vouloir trop entreprendre à la fois, y mangea le bien acquis rapidement, et en mourut, ruiné et failli, en 1928.

Un trieur futé et peu délicat en matière « subventions aux pères de familles nombreuses », Arthur Dubois, rue du Chalet, 54, et Juliette Thomas, rue d’Alsace-Lorraine, 53. Très éclectique sous le rapport « rites confessionnels », il recevait de toutes mains pieuses, notamment du Temple et de ses « pasteurs ». Troupes de choc sur lesquelles on aurait tort de compter.

8 septembre 1900, il y eut divorce entre Berthe Marlier et Arthur Kewe, mais l’entérinement ne se fit qu’en 1901.

Auguste Louis Beausseron, chez sa mère, rue Saint-André, 14 (où ils habitent encore en 1935), et Jeanne Pauline Brémont, boulevard Louis-Roederer, 24. Après-guerre, le marié fut attaché aux Beaux-Arts pour la reconstruction de Notre-Dame, puis fit partie du personnel du Musée. A remplacé Félix Pilton pour l’organisation des expositions d’art. Possède une certaine partie des papiers de Henri Menu, manuscrits qu’il céda à la Bibliothèque municipale. L’un des personnages de pierre de la Cathédrale le représente en apôtre saint Paul.

Jean-Paul Krug, pasteur protestant à Roubaix, et Éva Alice Juliette Durand-Gasselin à Nantes. – Ces Krug du « champagne » sont de sincères philanthropes ; Krug père donne annuellement au Bureau de Bienfaisance 400.000 fr., le double de la « contribution » volontaire du presque milliardaire épicier Mignot.

Albert Lartilleux, marchand de laines avec son frère Lucien, esplanade Cérès, et demeurant rue Werlé, 9, et Félicie Gabrielle Foilliet, à Abondance (Haute-Savoie). De santé précaire, Albert mourut avant-guerre.

Sinecius Charles Normand, « gabelou », place d’Erlon, 17, « manilleur » chez Wendel, passage Marlier, et Marthe Railla, rue Martin-Peller.

Edmond de La Haye-Jousselin, rue Matignon, à Paris, et Jeanne Barbe Werlé (Émilie), quai d’Orsay, 41, à Paris.

Adolphe Victor Alexandre Alard, comptable chez son oncle Alard-Plumet, rue Chanzy, 75, et Germaine Remigie Michelet, à Mézières. Excellent flûtiste aux Pompiers et à la Philharmonique, où il exerce encore, généreusement, en 1935. Se plaint doucement du marchandage pratiqué de nos jours par les « Nouveaux Riches » qui veulent épater le monde en donnant des soirées musicales ! Les générations défilent ayant toujours le même emblème !

Henri Bocquillon, filateur à Barcelone, et Florence Isabelle Rousseau, des « rubans de carde », rue Ruinart, 19. Ces Ardennais de Bertoncourt étaient dans la laine de père en fils ; fils d’un trieur, Henri Alexandre s’expatria en Espagne, où il devint rapidement directeur d’usine. En visite fréquente Reims, il ne tarissait pas sur la propreté et le pavage de nos rues, considérant Reims comme l’« une des cités les plus propres qu’il ait jamais vues ! » Un jour que son père, gros homme réjoui et fort d’ossature comme d’estomac et de denture, puisqu’il pouvait broyer des noix avec sa mâchoire et les avaler avec leur écale ! était allé à Barcelone, il n’en revenait pas de se voir salué à tous instants, dans les rues, par son nom de Bocquillon. Des gamins vicieux n’avaient-ils pas attaché au dos de son veston une étiquette où ce nom même était inscrit en grosses lettres majuscules !

Émile Paul Follias Reims, employé dans les champagnes, musicien et futur maître de chapelle à Saint-Benoît, demeurant rue du Champ-de-Mars, 5, et Marguerite Marie Madeleine Bourgouin, sœur du sculpteur, rue Colbert, 29.

Félix Léon Édouard Piat, cocher des Lüling, à Toussicourt, et Marie Julie Lindner, femme de chambre, rue des Carmes, 17.

Dudley Holden Illingworth, constructeur mécanicien à Bradford, et Florence, fille de Jonathan Holden, boulevard de la République, 23. Six ans après, au décès de Jonathan, le gendre fait don de 10.000 fr. à Reims.

Paul Vassart, cocher chez son père Justin Vassart-Henry, de Lançon (Ardennes), aubergiste au « Cheval blanc », faubourg de Laon, 59, et Jeanne Marie Mélanie Perlot, couturière, rue Belin, 16. La mère du marié, Élisa, était fille de Basélide Henry, receveur d’octroi à la Porte Cérès, natif de Liry (Ardennes), et sa tante Octavie, épouse de Marlier, débitant au passage de ce nom, rue Chanzy.

1903

Dans le 3e, véritable type du canton populaire, on ne rate pas l’occasion de grouper plusieurs « noces » par mesure d’économie, et aussi parce que plus on est de fous, plus on s’amuse… et les « gueulées » sont plus franches. La rue de Normandie en fournit un exemple le Jour des Rois, lequel, il semble, devrait être prohibé ! mais quoi qu’on soye de « Par-en-Haut », là ousqu’on est « sans-culotte » en naissant, et qu’on fasse partie de ce terroir glorieux qu’on appelait le « Belleville rémois », et Dieu sait si l’on en était fier ! – à l’époque candide où il s’agissait avant tout de « culbuter » Badinguet pour le remplacer par la vraie de vraie des Républiques, la bonne, celle des vieux de 48 !

Louis Godard, peigneron aux Anglais, et Marie Heiter, drousseuse audit lieu ; Pierre Élie et Eugénie Bougy, d’une dynastie de « pots-à-colle » ; Maxime, crieur de journaux, – ils se disent « journalistes » –, et Hélène Hanus, fleuriste, associent à la même heure leurs ardeurs juvéniles et leurs « misères » pour une carrière conjugale qu’on se promet mutuellement longue et féconde, le Bon Dieu devant y pourvoir ! et, au pis-aller, quand on sera vieux, on ira à la Charité : « a n’est pas faite pour les chiens ». Les trois « raies d’oignons » s’allongent dans le quartier Saint-Maurice, à la joie trépignante des « morveux » et des « pisseuses », sous la curiosité pimentée des commères à « bandeaux », surgies des « courées », lesquelles en négligeront le « fricot » sur la poële, au risque de le laisser brûler. Le soir, les « noceux » danseront au Bal-Français, où Chalamel, généreux, leur donnera accueil et « musique » au plus juste prix. Au lendemain de la noce, on nettoiera les « restes » à midi – « oun’heure », après la tournée des grands-ducs dans les arrière-cabarets de Sainte-Anne ou de Saint-Bernard. Et tant pis pour ceux qui auront trop bu ! On les couchera.

Le jeune, élégant et joli Paul Brugnon, mandataire aux Halles de Paris, épouse dans le milieu des « cuirs et peaux », la non moins piquante et florissante Mathilde Léontine Brunesseaux, rue de Vesle, 109.

Charles Favart, agent d’assurances, fils de l’ex-marchand de laines défunt, rue Coquebert, 12, et Louise Élisabeth d’Augerot, rue de Bourgogne, 33.

Louis Marcel Bataille, des Galeries-Rémoises, rue des Consuls, 27, et Marguerite Georgette Benoiston, à Paris.

Edmond Pothier, des tissus, rue Petit-Roland, 12, et Adèle Marie Briclet, rue de Mars, 14. Il est le fils cadet de Henri Pothier, du lutrin de Notre-Dame et fut, comme son frère aîné Émile, élève au Jard. Émélie Pothier, cousine germaine, est l’épouse de Paul Dazy, maître de chapelle (morte à Saint-Germain-en-Laye, en 1935, à 72 ans).

Marguerite Lapchin, de la « chapellerie », et Charles Teilliez, comptable à Cambrai.

Louis Paul Devraine, peintre rue Chanzy, 84, et Louise Adèle Thiéry, rue de Venise, 14.

Edmond Watrigant, à Lille, et Laure Louise Thérèse Véroudart, rue Saint-André, 18. Watrigant sera l’associé de son beau-père, marchand de charbons.

Paul Lejeune, trombone et « pilier » aux Pompiers, et des tissus (mort en octobre 1935), rue du Jard, 22, et Marie Joséphine Aas, rue Petit-Roland, 18.

Le petit « rouquin » Amand Bertin, de Fougères, pharmacien rue Chanzy, 91, et Anna Hélène Jolibois, rue Saint-Julien, 9. Bête noire de son collègue Breton, de Trois-Puits, établi aux Loges-Coquault, – qu’il a revêtues, par une enseigne peu élégante et recommandable, de ce fâcheux titre : « Aux Six-Cadrans » –, et qui l’arrangea comme la « poupée à Jeanneton » dans une notice biographique, à tant la ligne, où il se hisse au pavois, imprimée dans le « Dictionnaire de la Marne », organe de publicité. Mobilisé en 1914, Bertin termina la campagne dans un hôpital de Provins. Sa femme avait tenu, du milieu et le plus possible leur officine sous les bombes, à l’imitation de quelques commerçants voisins : le restaurateur Gauthier, Mme Bombard-Mallèvre, bouchère aux Loges-Coquault, et sa consœur Mme Gaston Tailliet, au n° 71, celle-ci avec le boucher Armand Foisy. Breton devait lui aussi payer son écot au malheur : son père, ex-instituteur à Trois-Puits, eut la carotide tranchée par un éclat de l’obus dit des Loges-Coquault. Les Bertin sont revenus habiter à Reims dans une des nouvelles rues excentriques de la cité, dite de Chamery.

C’est chez les parents de Bertin, menuisiers à Fougères, que le groupe de Réfugiées rémoises, sous la conduite du lainier Eugène Dupont furent accueillies en Bretagne, à l’heure de la fuite... au pays des Chouans de Balzac (voir Cahiers du Temps de Guerre : Fougères).

Henri Dupouy de Bonnegarde, à Paris, et Madeleine de Faÿ, rue de la Prison, 7.

Léon Frédéric Appert, docteur en droit à Paris, et Renée Sophie Julie Grandval, fille du chimiste, rue Féry, 14. 28 ans plus tard, l’élégant et heureux marié de ce jour menait à la mort, en auto, près d’Avignon, sa belle-sœur Mme A.Henrot, en blessant à mort sa propre belle-maman !

Georges Pucel, des Chasseurs à pied, dont il portera toujours le « bouc », caissier chez Raymond Aubert, marchand de bois, rue Fléchambault, 32, et Joséphine Joly. Pucel est Ancien combattant.

Fernand Meurant, fils du courtier en laines, « principal » chez Jolivet, notaire, rue Rivart-Prophétie, 14, et Jeanne Marguerite Masson, rue des Poissonniers, 24.

Charles Verrière, pain-d’épicier, place du Palais-de-Justice, et Émilie Marie Adélaïde Aubry, fille d’un riche propriétaire, rue Chanzy, 28. Verrière sera sous peu au service de la Compagnie du Gaz, rue Chanzy, 68, avec l’ex-adjudant Bourguignon, du 132e. Gros et ventru, barbe claire et fine sur teint légèrement bistré, et l’homme claudicant quelque peu.

Marie René Victor de Bovis, médecin major, premier occupant d’une coquette demeure rue Brûlée, angle Boulard, 1, et la Marseillaise Amélie Thérèse Bergasse.

Ernest Marie Jean Harmel, de Warmeriville, et Marie Pauline Mennesson, fille de Benjamin, des tissus, rue du Levant, 12, là même où le « Foyer rémois » a fait construire une immense caserne en ciment armé, à l’usage des nouveaux Rémois qui peuvent disposer de quoi payer des loyers de 4 à 8.000 fr. par an. On a plutôt besoin à Reims d’appartements pour « petites gens » disposant de 1.800 à 2.400 fr. pour cette dépense : on a fait trop vaste, trop éloigné du centre, en voyant « trop grand », d’où, en tous quartiers, nombreux logements « à louer ».

Charles Eugène Braidy, fabricant d’enveloppes de paille, pour « champagne », rue de l’Abreuvoir, 6, et la jolie et fraîche Juliette Truchon, cadette de veuve Truchon, débitante et restaurateur au « Soleil levant », rue de Cernay, 16, à la renommée du vin blanc ou rouge de pays, des tripes à sauce blanche, de la « dédaine » de Ludes, etc. Beaucoup de « fines margoulettes » rémoises auront au ventre une reconnaissance infinie pour cette aimable matrone. Truchon père, maître maçon, était décédé prématurément d’avoir pris trop à cœur le succès de ce cabaret, en acceptant ou offrant de trop rapprochées et nombreuses « tournées » entre clients et bistrot : gros écueil de la profession ! et Mme Truchon a tenu parole : elle avait juré que sa fille n’épouserait jamais un homme de « la carrière ».

Fernand Guinot, des laines, chez H. Mennesson, avec son aîné Adolphe, fils de Pierre Eugène Guinot-Béglot, trieur, rue de Neufchâtel, et Marie Le Foll, fille des marchands de « marolles » de rue Legendre, 13. Ces « fromagiers » furent les premiers réimportateurs de ce produit si apprécié des Rémois, aussitôt l’armistice de 1918, à 9 fr. pièce. Marie Le Foll devait décéder à Avenay, en temps de guerre. Aussitôt les noces terminées, le jeune couple prenait possession d’une « crémerie » place des Marchés, proche la maison Le Vergeur.

Albert Lucien Grandmaison, plombier, rue des Créneaux, 32 (voir « Échos et Visons du Passé »), et Cécile Dufour, rue Gambetta, 98.

Henri Detoul, maître de forges à Paris, rue Beaubourg, 20, et Jeanne Ducancel, fille de feu le droguiste de la rue de Thillois, 27, et dont la sœur aînée fut directrice de « l’Enfant-Jésus », à la mort d’Adèle de Bohan.

Fernand Maréchal, instituteur à Chatrice, rue du Jard, à Reims anciennement, et Eugénie Pauline Seib, couturière, rue du Jard, que sa maigreur avait fait surnommer « le Sauret », habitant chez sa sœur rue Vauthier-le-Noir. Très ouvert d’esprit, possédant une plume alerte, et d’idées plutôt « avancées », Maréchal quitta l’enseignement officiel pour le « libre », à l’école Berlitz, section de Leeds (Angleterre). De cette ville, il fit publier, sous les auspices d’un ami du Jard, des récits de voyage et de mœurs anglaises, dans « l’Écho de Givet », dirigé par Albert Dury. Il eut là comme collaborateurs le feuilletoniste Eugène Dupont, le poète Léon Niclot, Amédée Godefroy, Maurice Dazy, de Reims ; Victor Vanier, de Troyes, Émile Chevanne, le « chansonnier d’Écly » (voir Almanach Matot-Braine, 1928). Le typo et rédacteur en chef de cette feuille hebdomadaire à 0.15 centimes était un petit bonhomme d’une vingtaine d’années, Louis Batardy, enfant abandonné recueilli par les Dury, à l’imagination furibonde et la plume facile et féconde ; appelé à rédiger, à la mort de son protecteur (1892) et de son journal, peu après, « l’Espoir », de Rethel. Maréchal fut mobilisé en 1914 au service de contre-espionnage, en rison de sa connaissance des langues allemande et anglaise ; plus tard, il fit du commerce d’exportation, et de meubles de style, où il acquit une certaine fortune. Il a traduit de l’anglais « De l’Esclavage à la Fraternité » de Kenneworthy, dont le manuscrit sera donné à la bibliothèque de Reims.

Édouard Weill, boucher aux Halles de Reims, rue des Élus, 18, frère de Edmond Salomon, qui exploitera l’Hôtel du Nord.

Marie-Hélène Hodgson, sœur de Jean, des Anglais, rue de Belfort, 17, et René Legrand, à Lucey (Meurthe-et-Moselle).

François Cyrille Senot, frère de Henri, grainetier rue Jeanne-d’Arc, 12, et Marie Lucie Jeanne Lederné, rue Buirette, 9. Vers 1930, au cours d’un voyage à Lourdes, les deux époux périrent par accident d’automobile.

Le libraire Eugène Chauvillon, rue des Élus, 17, et Alice Louise Gontier, dont le père est libraire place Royale. Chauvillon a abandonné, il y a peu d’années, son épouse, pour faire place à une employée de la maison Gontier, reprise avant-guerre. La première Mme Chauvillon entra aussitôt au service de la librairie Guerlin-Martin.

Eugène Edmond Bocquillon, trieur, rue du Faubourg-Cérès, 218, et Marie Ida Dupuis, ménagère. Le couple devait prendre une baraque foraine à jouets et pain d’épices, et y propérer.

Jules Marcel Gazeau, agent agricole, chez sa mère, veuve d’un professeur au Lycée, rue du Barbâtre, 87, et Félicie Valentine Gaillot, de Champfleury.

Charles Petit, fils d’Ambroise et musicien, veuf de Marie Colin, rue Hincmar, 15, et Blanche Soyer, sœur de Mme Arthur Colin, rue du Jard, 31.

Henri Paul Habert de Romance, rue des Cordeliers, 26, et Marguerite Grandremy, Faubourg-Cérès, 6.

Léon Michaud, libraire, rue du Cadran-Saint-Pierre, 19, et Lucie Aline Quentin, des Docks et de l’optique, rue Villeminot-Huard, 12. Le commerce de la papeterie et des tableaux de « maîtres » ou pseudo, s’intercale avec celui de la reliure à façon et des livres d’une façon tout à fait en rapport avec l’esprit mercantile de ces familles associées. Qyant à être des remplaçants d’un Brissart-Binet, « macache » ! L’oculisme et le commerce de produits alimentaires est une des vocations de ces Rémois. Les verres à lunettes sont aussi du programme. Des Ossa sur des Pelions de pièces de 100 sous, voilà l’enseigne ! À part cela très considérés et achalandés par le « bon ton ». – et c’est ainsi que se fondent les « bonnes maisons » : il n’y a pas besoin d’être Juifs pour cela !

Alphonse Syren voyageur en casseroles et fourneaux, originaire de l’Aisne, rue d’Alsace-Lorraine, 102, et Juliette Blanche Ruffin, à Couvron (Aisne). En 1933, Syren exploite la firme de quincaillerie rue Gambetta, 8, fondée par Thibaut et Hayon, et l’épouse, personne active et aimable vendeuse, dirige l’élégant magasin qui remplace la bijouterie Goudsticker, angle rue de Vesle et Talleyrand. Tout ce coin a été radicalement transformé par les suites de la guerre : ça sent un peu davantage la « boutiquerie ». Reims se « rattrape » heureusement par ailleurs. – Il eût fallu, après-guerre, que le « fait du Prince » fût l’apanage et la passion de nos nouveaux Maîtres pour que l’esthétique rémoise fît de notre ville ressuscitée et reconstruite à neuf, la cité la plus originale et splendide de France : l’occasion, fut, hélas ! dédaignée. On avait d’autres chats à fouetter : affaires, dommages de guerre, politique « profitable », etc. « Zut », diront ces MM. « Vous êtes des geigneurs, d’irréductibles tenants du passé ! » Soit ! « Pognon, pognon » ! formule moderne.

Émile Maigrot, futur architecte des nouvelles Halles, rue Trudaine, 1, et Madeleine Henriette Dollé, à Villers-Allerand.

Armand Millet, trieur, rue Henri-IV, et Claudine Guérin, couturière. Réfugiés dans la Haute-Saône pendant guerre, leurs destins depuis nous restent inconnus. Jeune, il eut un temps la passion de « griveler » les pots d’allumettes dans les cabarets : cela lui passa, heureusement ! D’un caractère placide, il n’eût pas tué une puce, et, silencieux et renfermé, quand il avait « humé » le coup de « picton », il poussait soudain, en une sorte de rugissement : « Oui ! je gueulerai ! » Ne faisait-il point partie de cette corporation des Trieurs de laines qui aurait pu, à elle seule, fournir et alimenter une galerie d’originaux, lesquels eussent donné de parfaits « Gugusse » à nos banquistes populaires !

Georges Lazarus, de la laine, roux comme maïs en messidor, de la firme Léon Cailliau, rue du Jard, 8, et Marie Marguerite Jeanne D’Hé, rue Brûlée, 9, fille des époux D’Hé-Wirbel, et veuve de ce commerçant en laines dont on ne louait pas outre mesure le caractère et les façons de traiter les affaires. Lazarus fut mobilisé au service de l’Habillement, palais des Invalides, en qualité de « surexpert » de certains experts officiels dont il avait encore à apprendre. De la même firme Cailliau, Louis Leloup, lui, avait goûté du « Front » ; considérant le nombre imposant de copains coupant à la rude corvée, il se décida à, lui comme eux, à partager leur sort, lequel consista à servir honnêtement la Patrie en danger à l’« Arrière ». Nombreux furent ces bonnets à poil de la bourgeoisie commerçante et industrielle de Reims qui échappèrent à la tourmente, tandis qu’aucun de leurs ouvriers, trieurs ou autres, ne manqua à l’appel. Après-guerre, ont vit tel marchand de laines ayant réalisé une énorme fortune pendant cette période, sans avoir fait quoi que ce soit pour ceux de ses trieurs mobilisés et combattants, de même que pour les « hors d’appel », faire encadrer et exposer, dans ses bureaux parisiens, non loin de l’Opéra, un tableau reproduisant en lettres gravées sur marbre, ou simili, les noms de ceux d’entre eux morts à la guerre. On en tirait encore quelque chose, de ces pauvres diables ! Isidore Lechat n’eût pas fait moins bien !

Louis Émile Kuhn, Alsacien, sous-chef de musique au 112e R.I. à Courbevoie, et Amélie Fritsch, professeur au Lycée de Jeunes Filles, rue de Cernay, 68, chez son père, caissier dans les laines. Mme Fritsch mère exploitait un commerce de légumes et fruits à l’angle de la rue de Belfort.

Paul Boucart, gérant du « Potin » place des Marchés, et Blanche Caroline Paradis, rue La Boétie, 69, à Paris.

Eugène Grandvarlet, coiffeur, chez son père, Célestin, chef-trieur à la firme Gosme, rue de Strasbourg, et Marie Joséphine Claudel, brodeuse à Saint-Remy (Vosges).

Hubert Baudet, fils de Baudet-Paquis (voir Échos et Visions du Passé), courtier en bonneterie, rue de Contrai, 8, et Henriette Gobréau, de Sedan.

Louis Jacques Doëns de Lambert, artiste dramatique, rue de la Renfermerie, 21, et Paulette Henriette de Cordon (S.V.P.), à Paris.

Lucien Érard, commissaire du génie, à Versailles, professeur de fortification à Saint-Cyr, neveu du marchand de tissus, et Marie-Madeleine Érard, veuve de Salivet de Fouchécour, sa cousine, rue de l’Université, 44.

Désiré Bombaron, musicien violoniste, fils de Léopold, rue de Vesle, 110, et Émilienne Aglaé Lavoisier, journalière, rue du Faubourg-Cérès, 27. De santé délicate, fort myope, le jeune musicaillon s’exerçant, comme son père, à tous instruments, sans les connaître à fond, mourut jeune encore, avant-guerre ? Son père lui a survécu jusqu’en 1930, habitant et exerçant encore à Paris, « grattant » de la contrebasse dans les « bastringues » et surtout chez Pacra, à l’Alcazar des Gobelins.

Renée Alice de La Morinerie, d’une famille très catholique, rue Libergier, 43, et un lieutenant au 137e, Henri Gabriel Strauss, à Fontenay-le-Comte.

Armand Bouxin, ex-vannier devenu artiste peintre, rue Martin-Peller, 24, et Delphine Berthe Cahart, institutrice, avenue de Paris, 30.

Gustave Lorrillière, commis boulanger, rue de Nogent, 3, et Alice Louise Langlet, rue Saint-Thierry, 30. Un Lorrillière de même famille est, en 1935, comptable dans les laines à Sedan, chez Edmond Dupont & Fils.

Henri Guyot, cultivateur à Aure (Ardennes) et Anne Charlotte Schneiter, rue Gambetta, 13 (voir « Rue Neuve »).

Urbain Falaize, publiciste et ex-rédacteur au « Courrier de la Champagne » (en 1935, correspondant parisien au « Nord-Est »), boulevard de la République, 99, et Marthe Célinie Degouy, de Verzenay. Paul Degouy est, à cette date, rédacteur à « l’Éclaireur de l’Est ».

Georges Albert Quenardel, des « champagnes » rue du Barbâtre, 36, dans les caves et celliers précédemment occupés par Henri Goulet, et Jeanne Eugénie Henriette Launay. Les Quenardel habitent en 1935 rue Chanzy, sur l’emplacement de la pharmacie Bertin. Leur fille a épousé Suisse, et professe le chant et le piano. Quenardel est l’un des fondateurs de l’une de ces sociétés d’Ardennais qui s’« arrachent » l’adhésion des milliers d’Ardennais en passe de reconstituer une nation rémoise, et qui seront l’un des meilleurs apports en l’espèce.

Eugène Espich, d’origine suisse, « courtaillon » en laines, rue Vercingétorix, 72, et un précieux Saxe, la jolie Marguerite Eugénie Viéville, bébé rose et mutin, fille du boucher de la rue du Cardinal-Gousset. Les époux habiteront rue de Cernay, 10, dans un immeuble de construction récente où logent déjà les Messins Achille Mignot, du « champagne » Gibert, et ses sœurs Jeanne et Julie.

Claude Helluy, gérant du « Courrier de la Champagne », place Barré, 4, et Alice Lartilleux, sœur de Henri et Lucien, de la laine, rue Werlé, 9. Témoins : Bertrand de Mun, Albert Gobert, Charles Lartilleux et Dugénie, cousins, à Paris.

Charles Demain, docteur médecin, ventre replet, barbe blonde et pleine, regard dur, paré d’un masque de gravité impressionnant, ayant salon rue Chanzy, 71, et une riche héritière de Witry-lès-Reims, Henriette Marquant.

Louis Paul Bonnefoy, des assurances, rue Savoye, 16, et Hortense Lorthiois, de Roubaix.

Lucien Pierre Auguste Jacquin, médecin nouvellement immigré, rue Notre-Dame-de-l’Épine, 3, et Lucie Marie Pillière, veuve Delattre, chaussée du Port, 19, voisine des Druart. Jacquin était conseiller municipal en 1914, et fut une des premières victimes des Boches, tué d’un éclat d’obus, place de Hôtel-de-Ville, le 4 septembre : on a donné son nom à une rue.

Charles Pénaud, professeur de piano, rue de l’Arquebuse, 18, et Jeanne Marie Colin, fille de Théophile, ancien trieur, collaborateur au père Flamand, maison Walbaum & Desmarest, des Coutures, pour la mise des laines en filature. Colin père, réfugié à Mazamet en 1914, revint en 1918 à Paris, et y mourut.

Gabriel Falaize, frère d’Urbain, et Marie Geneviève Laville, à Paris.

Enfin, Charles Edmond Petit, professeur de piano, rue Saint-André, 44, chez son père Armand Petit, musicien frère d’Ambroise, marchand de déchets de laines, épouse sa cousine Marie Petit, professeur de chant, fille d’Ambroise, rue Simon, 37.

1904

Georges Alexis Sergent, des tissus, rue de l’Université, 6, et Gabrielle Jeanne Marie Bourge, rue de Monsieur.

Paul Émile Genet, tapissier, place Royale, 13, associé de Bouchette, et Jeanne Lapchin, des chapeliers, rue du Cadran-Saint-Pierre, 30.

Auguste Fernand Commun, dessinateur sur tissus chez Lelarge, boulevard Saint-Marceaux, 27, et Henriette Bonjean, fille du maître tisseur rue Saint-Nicaise, 3. – Commun père avait été intéressé de commerce chez les Lelarge, avec les Menu et Étienne Pothier.

Laurent Torre, huissier, rue de la Clef, 9, et Marguerite Marie Pourrieux, à Sainte-Ménehould. Son frère Léon l’a remplacé, après-guerre, rue Libergier, 75. Torre estimait qu'en 1914, le chiffre des dossiers en poursuites civiles s’élevait à 13.000, et celui des Assistés à 25.000.

Émile André Grojean, des tissus, rue de la Grue, 3, et Marguerite Bonnefoy, des assurances, rue du Cloître, 7. Aimable garçon, s’occupant de laines avec le courtier Émile Herlicq, – tous deux finissant leur journée de travail au Café Louis XV, tenu par Tayot, en « manillant » avec une coterie d’habitués, de la même partie industrielle.

Nicolas André René Demogue, professeur à la faculté de droit, à Lille, et Isabelle Reimbeau, rue des Templiers, 30, – dont le père est neveu et associé de Oury-Dufayt, marchand de laines, boulevard Cérès. Demogue père est meunier à Isles-sur-Suippe, et époux de Mlle Pilton, fille du vétérinaire et sœur de Félix Pilton, de la laine. Ce dernier, octogénaire en 1935, tient la comptabilité-correspondance du gros épicier Joseph Goulet, boulevard Louis-Rœderer.

Ernest Jules Péchenet, d’Ardeuil (Ardennes), gérant de la Recette municipale, boulevard Carteret, 23, et Caroline Klein, rue des Grands-Murs-Saint-Remi, 17. Placide à souhait pour le poste difficile qu’il tient, Péchenet, en cousinage avec les Dupont-Aumont, meurt à la tâche en 1930, ayant accepté d’être officier payeur au Bureau de bienfaisance dans les locaux de l’ancienne maîtrise de Notre-Dame. Auparavant, il avait souffert de son métier de receveur municipal, dans une « pièce » sur la rue Noël, privée de jour et d’air, où furent « jouqués » ses services après l’armistice.

Joseph Samuel Krug, des « champagnes », et Jeanne Hollier-Larousse, boulevard Saint-Germain, 250, à Paris.

Léon Érard, des tissus, rue Vauthier-le-Noir, 4, et Marie Antoinette Adrienne Sutter, à Neuilly-sur-Seine. Son frère Henri, du 22e chasseurs à pied à Albertville, et Blanche Marguerite Edmée Gros, à Oullins (Rhône).

Fernand Laval, de la teinture et apprêts, rue de l’Échauderie, 2, et Louise Anne Lorin, des Galeries-Rémoises, rue Clicquot-Blervache, 10.

Ferdinand Jean Le Tellier, capitaine de cavalerie rue Ruinart-de-Brimont, et Renée Adélaïde Robillard, de la Basoche, rue Salin, 2.

Gabriel Félix Morange, médecin, rue Chanzy, 28, et Louise Gabrielle Drouet, à Tagnon. Celle-ci devait périr misérablement, avec leur fils, dans l’incendie de leur automobile.

Albert Blottière, de Charleville, et Juliette Angéline Marie Guerlin, rue de Tambour, à l’ancienne papeterie Martin-Vatin, dépôt, à ses origines, des volumes de la « Petite Bibliothèque nationale » (voir « Nicolas David »).

Paul Roby, monteur de « chaînes » à l’usine Walbaum, dernier des fils Roby-Mauvignez, rue du Jard, 148, et Julie Pauline Steinmetz, tisseuse, rue Saint-Thomas, 67 (ce mariage fut dissous avant d’être consommé. Paul Roby a épousé Blanche Pétré, petite-nièce du ténor-compositeur Antoine Renard).

Georges Becker, lieutenant d’état-major de son oncle le général Becker, fils de l’agent de change, rue de Talleyrand, 76, et Marie Jeanne Marguerite Renaud, d’Épinal. Becker est mort en octobre 1935.

Émile Dubois, peintre, rue Saint-Julien, 6, et Jeanne Alexandrine Eugénie Neveux, rue Gambetta, 95, fille de Neveux le trombone des Pompiers, et sœur de Jules Neveux, des laines.

Léon Walfard, marchand de vins à Bazancourt, et Marie Marguerite Grandremy, Faubourg-Cérès, 6. Neveu de Louis Tinet, des laines, il reprit sa charge d’acheteur en plaine les toisons de tonte de France, région de Rethel, puis passa au service des Ventes publiques de Reims.

Eugène Léon Cougout, pharmacien, rue du Barbâtre, 175, et Marie Eulalie Victorine Hécart, rue Périn, 18, fille de Hécart-Lhoste, et petite-nièce du « père Bon-Dieu », alias Lhoste-Pérard, si confit en dévotion.

Paul Raymond Bréart, garçon boucher, avenue de Laon, 57, et Eugénie Cogne, fille du charcutier de la rue de Monsieur, angle rue Nanteuil. Bréart est buffetier à la Gare, et a un fils, Georges, qui occupe une situation à « l’Union Ovine » de France. Son beau-frère, le 100 kilos Cogne, fut son associé au Buffet, et, depuis 1932, exploite le restaurant Bellevue, sur la montagne de Reims, près Saint-Imoges. Au lieudit « le Cadran ».

Georges Dauphinot, secrétaire de la Chambre de commerce et plus tard, aux « Assurances rémoises », rue de Vesle, 200, et Marie Marguerite Moeglin, des « poids et mesures », rue de Châtivesle, 38. Ce bon garçon ne craignait pas, en 1918, par excès de zèle, de réclamer leur prime d’assurances à des sinistrés dont tout le mobilier était resté sous les bombes, et que la Compagnie n’aurait pas remboursé s’il avait été détruit. Les époux Dauphinot-Moeglin eurent comme témoins : Barthélémy Combt, directeur de brasserie, à l’Ile-Belon ; Alfred Helm, ingénieur, beaux-frères de l’époux, et les cousins Émile Pilton, de Chenay, et Jules Poullot.

Constant Jérôme Colmart, d’Ardeuil, engagé volontaire devenu capitaine au 91e R.I., et Marie Augustine Mélin, rue des Augustins, 7. Il est le neveu de Honoré Colmart et de Constant Colmart, tous deux de la Société des Déchets – cousin germain, et non neveu de ces messieurs, mais neveu de feu Colmart-Péchenet, en son temps marchand de déchets de laine rue du Barbâtre, 3.

À Saint-Pierre de Chaillot, Charles Van Cassel, rédacteur aux Finances, explorateur, fils d’un ancien procureur à Reims, et Marie Geldermann, des « champagnes ». – (Tous Français de « rebêche » !).

Charles Marie Géhin, lieutenant au 91e R.I., et Jeanne Quinquet de Monjour, fille du magistrat, rue Werlé, 28.

Léopold Wagner, tailleur de « luxe », rue de Talleyrand, 20, et Juliette Laroche, fille du papetier.

Edmond Dosse, rue des Capucins, 100 (propriété des Aubert-Picard), ébéniste, ex-élève des Frères de la rue Perdue, et Augustine Jeanne Lecrique, rue Thiers, 2, femme de chambre. Ouvrier d’art, a été décoré de la Légion d’honneur en 1935. – Il habite rue Pasteur, et a son atelier à Courlancy. La rue Pasteur est redevenue rue du Grand-Cerf.

Léon Defond, caviste, chez Pommery, rue de Villedommange, 68, et Marie Percheron, femme de chambre, chaussée Saint-Louis, 2. Après-guerre, installé à son compte rue Cérès, à l’alignement nouveau, contre la boutique Damoy, qui va disparaître premiers jours 1936.

Adolphe Georges Laroche, frère de Juliette, et Georgette Garnier, à Paris.

Francisco Luigi Mario Bénévole, banquiste réputé à Paris, et Clémence Marie Françoise Henren, avenue de Laon, 277.

Gabriel Adolphe Le Bâcle, comptable, rue de l’Arbalète, 3, fils du marchand de vins de rue de la Justice, et Lucie Henriette Ronnet, professeur de piano, élève de Fernand Lemaire, rue du Jard, 132. Le Bâcle, après-guerre, est employé civil à la caserne Colbert.

Charles Adolphe Gaston Saingery, clerc de notaire à Hautvillers, et Gabrielle Marie Juliette Thiérot, fille de feu Thiérot, peintre rue Neuve, 35 (voir « Rue Neuve »). Une autre demoiselle Thiérot épousa Lefils, comptable chez Rémond, marchand de laines. Toutes deux sont séparées de leurs maris, pour incompatibilité d’humeur, et elles ont réhabité ensemble le 35 rue Gambetta. Lefils, retiré des affaires de laine, vit rentier, d’abord à la Maison de retraite, dont il a dit : « Il faut être loufoque pour entrer là-dedans ! » et promène ses loisirs dans nos rues, avec quelques voyages à bon marché de temps à autre. On le baptise : « original ». – pour 3.000 fr. il a réglé ses obsèques, afin de n’« embêter » personne, et reçoit 3 % d’intérêt de son versement.

Augustin Grandsart, graveur typographe chez L. de Bary, rue des Fusiliers, et demeurant rue Victor-Rogelet, 11, et Fernande Taquet, à Neufville-Saint-Remi (Nord). Manilleur au cabaret Vendel, passage Marlier, fut mobilisé aux obus en 1914, et, après-guerre, succursaliste (système D).

Charles Albert Schneiter, placier en liquides, ex-employé chez Henry Mennesson, fils de l’horloger rue Neuve, 15 (voir « Rue Neuve »), et Jeanne Marie Sart, d’Épernay, à Reims, rue Gambetta, 67. Mobilisé à l’arrière par le même système D, réussit à ravitailler le front de Reims et y encaissa une fortune. Son fils a épousé, en 1933, Mlle Fandre, fille du directeur du Peignage. Les Schneiter sont d’origine bavaroise. Mme Schneiter mère tenait des « garnis ». Ceux qui montent !

Florent Ernest Percheron, vins de Champagne, boulevard de la République, 67, et Marie Apolline Marthe Ruinart de Brimont, rue Hincmar, 62.

Émile Noël, de la « bâtisse », rue de Beine, 31, et Charlotte Eugénie Pêcheur, fille de feu le restaurateur sous les loges, rue de Saint-Brice, 1. Conseiller municipal en 1918, fut chargé de l’enlèvement des métiers de l’usine Haënlé à Fléchambault, pour être envoyé à Gisors (voir « Cahiers de temps de guerre »).

Albert Cyprien Guichon, cocher et valet de pied à Cernay, et Louise Clodung, cuisinière, rue des Deux-Anges, 6. Sauf erreur, Guichon revint adjudant de la guerre, et occupe un emploi à la Bibliothèque municipale de Reims.

16 juillet, bénédiction à Saint-Pierre de Chaillot des époux René Henri de Polignac, fils du duc et de feue demoiselle Frottier de Bagneux, et Diane sa cousine, fille du marquis de Polignac et de Louise Pommery. Les Bourbon-Chalus, Doudeauville, Gontaut-Biron, et l’évêque du Puy, Mgr Le Guillois. Ah ! notre chère Mélin, qui l’eût dit, et qu’il eût cru après l’avoir dit !

Marcel Aimé Wiart, industriel à Cambrai, et Jeanne Anne Marie Mennesson, fille du lainier Henry Mennesson, esplanade Cérès, 8.

Maurice Georges Octave Mauroy, rue de Mars, 32, des Établissements de ce nom, et Hélène Charlotte Christine Bastin, à Champigny (Marne).

Maurice Michaëlli, pasteur à Quincy-Ségy (Seinete-Marne) et Élisa Loïs Drancourt, fille du marchand de tissus rue du Levant, 7, et rue Ponsardin. Tous les matins, chez Drancourt, impasse du Levant, distribution de vivres aux pauvres.

Édouard Amand Pilard, Ardennais du Sud, tonnelier, rue des Capucins, 3, et Anne-Marie Threis, rue Coquebert, 85. Réintégra en 1919 son atelier vermoulu, resté, dépuis que les époux ont renoncé à la dure profession, sans occupant, et dont la disparition nettoierait ce coin.

Henri Paul Maurice Habert de Romance, rue de l’Université, 12, et Marie Amélie Darcq, à Vandy.

Albert Alexis Cogne, charcutier chez sa mère, veuve, rue Courmeaux, 8, et Renée Louise Thiébault, rue des Élus, 12 (le 100 kilos déjà cité).

Charles Auguste Maurice, adjudant au 41e artillerie, rue de Neufchâtel, et sa cousine, Gabrielle Élise, rue Payen, 15, chez son père le vieux Maurice, ex-homme de maison, lequel finit ses jours, avant-guerre, à la Maison de retraite.

Le violoniste Édouard Josserand, chaussée du Port, 39, et une Dijonnaise, Charlotte Louise Fornerot.

Émile Louis René Seuvre, courtier en vins Maison Chauvet, rue Chanzy, 9, chez son père le docteur Edmond Seuvre, et Hélène Dupont, 40 ans, fille de Édouard Dupont-Faupin, comptable rue Saint-Symphorien, Maison Lelarge. Séparés plus tard, Hélène est professeur de piano à Paris. Fin tragique du père de la mariée, mystères des « intérieurs » détruits. Recherche du luxe et de « l’épate » !

Louis Gustave Boileau, employé de commerce à Paris, rue Christiani, 5, et Marianne Hubertine Toussaint, fille de Jules Toussaint-Hermenge, de la laine, rue David, 50. Ce dernier est originaire de Romain, et mourut à son retour à Reims, en 1922.

Charles Lacomblez, trieur, rue de Beine, 30, et Héloïse Bosquette, rentrayeuse, rue des Murs, 6. Après-guerre, voulurent goûter de l’américanisme sur place, avec vision d’avenir doré, mais furent reflués en raison de pléthore d’immigrants. On ne les y repincera plus !

Louis Basin, trieur, rue de Strasbourg, 54, et Émilie Joséphine Alexandrine Lamotte, veuve de Granvalet fils, coiffeur, rue du Barbâtre, 199.

Théodose Mathieu Casalis, « carabin » rue Houzeau-Muiron, 18, chez les Samuel Delacroix, – et Adèle Marie Saradet, à Pau.

Émile Alphonse Lahaye, fils de boulanger rue Gambetta, angle Orphelins, et Madeleine Antoinette Pigné, rue Théophile-Gautier, à Paris. En 1914, Lahaye était chef des « Camelots du Roi » à Reims, et avait fourni à Léon Daudet les précieux renseignements sur l’Autrichien Haënlé, fabricant de feutres à Fléchambault ; et les installations ennemies du Port-Sec, à Reims, pour son livre sur « l’Avant-Guerre ». Il était devenu gérant de l’imprimerie de « l’Action française », rue Bonaparte, à Paris. Ex-élève du Pensionnat des Frères de la rue de Venise.

1905

De nombreuses unions conjugales, auxquelles s’adjoignit certainement quelques autres extrêmement libres, apportent leurs promesses de renouvellement des cadres rémois, éprouvés durement par le temps, les maladies, les accidents. Comme Rocambole, Reims n’est mort ; il devait démontrer, peu d’années après, que, si acharnées que fussent à sa destruction des hordes d’hyènes enragées, il reste éternel !

Émile Charles Brever, teinturier, rue d’Ay, 50, et Jeanne Lucie Hiltenbrand, journalière, rue de Berru, 11. Entré depuis à la Société des Déchets, Brever y est attaché aux réceptions des matières, et sa femme, concierge.

Fernand Émile Bigot, notaire, boulevard de la République, 21, et Cécile Renée Mellion, à Paris.

Edmond Guillemont, (Paul Alphonse Hippolyte), professeur à l’École professionnelle, futur adjoint au maire de Reims (1932), rue Chanzy, 33, et Marie Azélia Augustine Roux, de Licourt (Somme). Conférencie rue Henri-Delacroix, pour l’Université populaire sur les sujets suivants : « Guillaume II à Tanger », et « Nos préjugés contre l’Angleterre ».

Madeleine Delavallée épouse le Dr Jules Morvan, du Laboratoire de Châlons, et dont le père est architecte à Saint-Brieuc.

Gaston Jules Albert Liégeois, juge d’instruction à Évreux, et Geneviève, fille de Paul Douce, notaire, rue de l’Université, 24.

Élysée Édouard Haouy, électricien, rue du Faubourg-Cérès, 9, et Adrienne Désirée Sanson, à Boulogne (Seine). Haouy-Fouriaux père est fabricant de cardes et rots rue de Contrai, 8, et, après-guerre, se retira à Rethel, pour s’y livrer en toute tranquillité d’esprit, à la pêche au brochet, dont il raffole. Clémence Fouriaux l’institutrice est la déesse tutélaire de la famille. Édouard, établi après-guerre rue Chanzy, 82, électricien, est dépositaire des appareils TSF « Stanislas », de Nancy, a, finalement, cédé boutique et appareils pour 160.000 fr., dès la mort de la tante Clémence, pour reprendre un cabaret à l’angle du cours Langlet et place Myron-T.-Herrick (on s’américanise à Reims ! – au prix de 200.000 fr., ce qui l’aidera à manger l’héritage familial, et on le verra revenir à ses anciennes amours, l’électricité, qui nourrit encore son homme –, pour l’instant.

Pierre Paul Louis Leclerc, chef de fabrication, rue Saint-André, 7, est Aline Marie Jacquinet, de Suippes.

Georges Loison, avenue de Laon, 35, et Jeanne Élisabeth Loret, à Alland’huy. Ces Loret sont alliés de Robert Coutin, l’artiste sculpteur. Quant à Georges il est au service de Fernand Moch, de la laine, rue du Levant, 13, et ira tenir à Roubaix une filiale de cette firme, où, surpris par la guerre, il restera prisonnier des Boches pendant les 52 mois de l’horrible massacre. Épuisé, il mourra peu de temps après l’armistice.

Albert Paul Léguillon, sellier chez Raulet-Hérold, rue de Contrai, 1, et habitant rue de Champigny, 5, – et Marthe Haidot, fille du bourrelier de rue du Couchant, 3, de Metz, repasseuse de linge. Il entrera au service de son beau-père, et habitera, après-guerre, rue du Jard, dans un immeuble de Jules Fontaine, dont Gaston Gautier, tapissier, est le principal locataire.

Louis Strœbel, avocat à la Cour d’appel, à Courbevoie, et Gabrielle Marthe Laignier, rue Courmeaux, 20.

Fernand Censier, teinturier d’étoffes, rue de l’Arbalète, 11, et Marie Gabrielle Legaye, des « Sœurs de Charité », rue du Cadran-Saint-Pierre. Il est, de nos jours, conseiller général pour le premier canton. Censier père a son médaillon commémoratif sur sa tombe, au Cimetière du Nord.

Maurice Eugène Hurel, lieutenant au 10e chasseurs à pied, à Stenay, et Gabrielle Jeanne Justine Moyen, rue Périn, 14, dont le père est « placier » à la firme lainière Wenz. Son aïeul Moyen était tailleur sacerdotal place du Parvis-Notre-Dame.

Maximilien Félix Bouchez, fabricant de tissus, rue de l’Écu, 7, et Berthe Albeau, fille d’Émile Albeau, du bâtiment, rue David, 57, et de la seconde femme de celui-ci, Mlle Lamoitié, couturière, avant mariage, rue Carnot. Le mari n’ayant pas donné signe de vie après-guerre, Berthe obtint le divorce, et a épousé Émile Deveaux, architecte, lequel l’a laissé veuve en 1933, alors que Mme Albeau, veuve, avait ses 80 ans. Les époux habitaient rue Guillaume-de-Machault, où Deveaux est décédé en 1931, après 6 ans de mariage. Mme Deveaux est habitante de Gênes depuis 1934. Deveaux lui-même avait divorcé, en 1923, avec sa première épouse, Mlle Collinet, ex-employée des Postes, et fille du peintre rémois bien connu.

Alexandre Raulet, carrossier, rue de Contrai, 1, et Louise Élisa Tangre, de Fismes. Raulet était le petit-fils de Hérold le carrossier, en ce vieil immeuble des Coquebert, disparu dans la tourmente, et sa mère, Mlle Hérold habite encore en 1935, rue Boulard, angle place Clovis, demeure du musicien Étienne Robert.

André Mandron, rue Nicolas-Henriot, fils du notaire, et Jeanne Émilie Blanche Saint, fille du fabricant de toiles d’emballage, à Flixécourt (Somme).

Édouard Minet, biscuitier, rue de l’Isle, 4, et Blanche Pothier, fille du musicien, professeur de mandoline, rue de la Grue, 5.

Émile Bichaton, médecin, assez modeste et sincère pour s’enorgueillir de cet humble titre professionnel, alors que la majorité de ces messieurs se parent du nom de docteur ! – rue Thiers, 12, et Suzanne Frédérique Haënlé, fille du fabricant de feutre de laine à Fléchambault, officier supérieur autrichien envoyé en camp de concentration en 1914. Mauvais point pour le susdit Bichaton ! – Originaire de Bourgogne (Marne), il fut médecin major au 132e R.I. territorial. Cela nous laisse rêveurs ! nous autres qui avions eu affaire à lui pendant les manœuvres de 1893.

Charles Truchon, tailleur de pierres, fils de la mère Truchon, rue de Cernay, 16, « Au Soleil levant », et Marie Tixier, institutrice à Ay.

Auguste Kenpen, trieur, rue de Strasbourg, 5, et Marie Françoise Warzée, veuve du trieur Coulvier, rue de Sébastopol, 17. Maigre et brun comme un chat de village, des yeux noirs flamboyants, agile comme un cerf, ou plutôt un jeune chimpanzé.

Marie René Édouard Lecart, ingénieur à Paris, avenue Trudaine, 26, et Marie Emmélie Roche, sœur de Charles qui sera le maire de Reims après-guerre.

Ernest Eugène Robert, charpentier, de l’Amicale des anciens élèves du Jard, rue Ponsardin, 20, et Rose Lemaire, noueuse, rue du Mont-d’Arène, 56. Mobilisé en 1914, Robert eut le bonheur d’échapper à la mort, aux blessures, à la captivité.

Gustave Edmond Humbert, ingénieur, boulevard de la République, 109, et Hortense Faupin, rue Jacquart, 56.

Gaston Eugène Laval, apprêteur teinturier rue Ernest-Renan, et Marie Cailteaux, rue de Talleyrand, 56.

Paul Leclerc, de la laine, rue Saint-André, 7, et Aline Henriette Marie Marguerite Walfard, des champagnes, boulevard Jamin, 42, parente aux Kalas.

Charles Marie Stanislas de Saint-Delis, lieutenant au 16e dragons, et Pauline Fournival, dont le père est fabricant à Rethel.

Un excellent trieur, un Coulvier (Albert), rue de Sébastopol, 17, et Marie Léonie Dumoutier, fileuse en soierie.

Paul Achille Leduc, fabricant de caisses, boulevard Dieu-Lumière, 32, et Marie Eugénie Berthe Prat, fille du marchand de « pinard », Faubourg-Cérès, 61.

Léon Eugène Lapchin, chapelier, rue du Cadran-Saint-Pierre, 20, et Jeanne Marie Renault, du Mesnil-sur-Oger.

Georges Émile Peter, scribe, rue de Strasbourg, 90, et Lucie Amélie Charlier, couturière, route de Cernay, 250.

Hubert Louis Adolphe Charbonneaux, verrier, rue Saint-Symphorien, 33, et Denise Vincent, à Paris.

Georges Henri Quentin, étudiant en médecine et futur oculiste « à la page », rue Michelet, 5, à Paris, et Madeleine Michaud, sœur de Léon le libraire, rue des Telliers, 8. Lunettes et tableaux, fortune rondelette assurée !

Georges Alfred Poitevin, sans profession déclarée, rue Henri-IV, 24, et Hélène Georgette Melave, à Aizy (Aisne).

Henri Constant Hacard, de l’épicerie, rue Colbert, 7, et Georgette Clémentine de Guerne, fille du créateur, avec Gustave de Bohan, des « Boucheries agricoles », rue Périn, 4.

Ernest Syren, tailleur, rue des Capucins, 16, et Marguerite Fouret, couturière rue de Beine, 28.

Arthur Alexandre Aimé Chapelain, sculpteur modeleur chez son père (voir Fontaine place Godinot), Faubourg-Cérès, 234, violoniste élève des Gautier, et Ernestine Henry, sa voisine.

Fernand Louis Henri Billet, rue Landouzy, 22, et Noémi Blanche Le Bâcle, fille du marchand de vins en gros, rue de l’Arbalète, 3.

Charles Louis Ward, secrétaire général de « l’Auto-Club » à Paris, et Thérèse Pétronille Damiette Doncœur, sœur du futur aumônier de « Diables bleus », rue Nicolas-Henriot, 4.

Charles Alexis Fouriaux, cultivateur à Savigny-sur-Aisne, et neveu de Clémence Fouriaux, et Blanche Andrée Lamouche, fille du commis au Bureau central de mesurage, membre de comités électoraux, qui aura, à ce titre, droit à une appellation de rue dans le nouveau quartier Charles-Arnould. Clémence Fouriaux aura aussi sa rue, mais l’aura mérité à un degré considérablement plus élevé : çà fera une bonne moyenne, et le « Baptiste » se fera « bénaise » ! – Et, pour rétablir l’équilibre, l’homme de la rue Petit-Roland sera dégommé : c’est là de l’épicerie à poids et balances truqués !

Frédéric Émile Raunet, retraité militaire à Hauviné (Ardennes), et Eugénie Blanche Laclaire, fille de l’instituteur du village, qui décédera à 82 ans, avant-guerre à l’Enfant-Jésus, rue du Barbâtre, 48. Blanche mourut en 1931, subitement, retraitée rue Clovis, 7. Raunet fut à Reims comptable, sous Halbardier, aux Établissements Économiques. Il vit seul et désolé, maigre comme un héron, distribuant discrètement à ses héritiers peu fortunés le trop-plein de sa tirelire, et sillonnant nos rues de sa silhouette aux airs penchés mais sympathique, s’occupant à des « comptabilités » çà et là, « popotant » sa fruste cuisine, et s’intéressant à toutes choses de la vie rémoise. Son beau-frère l’instituteur Dupuis, de Savigny-sur-Aisne a perdu sa femme peu après lui, la cadette des Laclaire. Blanche avait été, en dernier lieu, à l’école Carteret, et, à un moment donné, où cette « trouille » de Chéron, ayant dévoilé une « cagnotte » nationale de 16 milliards, on imagina, pour la mettre à sec, d’en distribuer les savoureuses miettes à tout ce qui se ressentait de fonctionnarisme, et Raunet déclarait, un peu honteux, qu’il rougissait d’encaisser un « revenez-bon » inexpliqué au nom de sa tendre épouse !

Lucien de Tassigny, rue Coquebert, 51, et Louise Charlotte Ida de Grandrut, aux Sénades, près les Islettes, verrerie.

Gaston René Albert Nézelof, voyageur de commerce à Paris, et Anne Clémentine Eugénie Bray, dont le père était fabricant rue du Levant. Bray est placier à Montaigu. Un Nézelof est intéressé à la firme J. Machuel, et l’autre, aux coffres-forts Fichet, rue des Poissonniers.

Albert Simon, architecte, et Gabrielle Sartiaux.

Arnould Paul Jamart, maître d’armes au 132e après l’avoir été au 25e artillerie, et Lucie Liégeois, couturière rue Jean-de-La-Fontaine, 67. Lorsqu’il eut succédé à Berlin, du 132, devenu concierge au Collège d’Athlètes et Parc Pommery, il le remplaça de même à la « manille » du Café Godinot. L’équipe réunissait de notabilités du « carton » telles que le peintre Camille Venain, le boucher Jules Blanche, dit « Barnum », Couvreur l’épicier, dit « Léocadie », Maupinot, répétiteur au Lycée, et le Toulousain Firmin, concierge dudit, Poirson, dit le cousin de Poincaré, ex-adjudant de tirailleurs, quelque chose aux « boy-scouts » d’apparition récente, buraliste d’enregistrement, rue Brûlart, hâbleur s’il en fut, et 20 autres fidèles de ce cabaret bien situé et achalandé, tenu à l’angle de l’Université et des Anglais (Saint-Just) par Leleu, Ducrot, Curien, et Mme Franc, de Cormontreuil.

Fernand Paul Dubois, pâtissier et commis auparavant chez Martin-Pâris, rue Chanzy, angle Couchant et habitant rue de Metz, 53, – et Eugénie Marguerite Louis, cuisinière, rue de l’Arbalète, 26. Ils avaient repris la pâtisserie Martin avant 1914, et se réfugièrent à Troyes.

Marie Joseph René Meunier, serrurier, rue Saint-Yon, et Marie Henriette Gabrielle Lemoine, impasse Belle-Tour, 4. Meunier sera établi rue Andrieux.

Louis Albert Corbet, avocat, rue Libergier, 70, et Jeanne Blanche Julie Brunet, rue de Talleyrand, 36.

Jacques Pierre Gosset, des « champagnes », rue des Templiers, 24, et Madeleine Juliette Adeline Mauchauffée, des bonnetiers de Troyes.

Charles Roussel, marchand de beurre et fromages « À Jeanne d’Arc », rue Chanzy, 46, et Marie Victoire Mathieu, rue de Vesle, 119 (voir « Échos et Visions du Passé »).

Louis Marius Barras, chef d’orchestre au Théâtre, rue du Trésor, 3, et Marcelle Mathilde Lambert, successeur de Mandil « À la coquille Saint-Jacques » (disons prédécesseur).

Jean Jacquy, lieutenant au 132e R.I., futur sénateur, et cultivateur à Bouvancourt, rue du Temple, 10, et Virginie Marie-Louise Budker, boulevard Lundy, 4. On sait sa conduite courageuse pendant la guerre, et son labeur à la ferme de Vaux-Varennes.

Célestin Georges Colle, trieur, rue Libergier, 26, et Marie-Louise Carpentier, veuve Poitaux, couturière, rue des Romains, 10.

Jules Wallon, de la laine, rue Chanzy, 101, et Marie-Thérèse Demilly, rue Eugène-Desteuque, 10.

Lucien Charles Henri Gandon, médecin, boulevard de la République, 11, et Marie Marthe Pauline Adolphine Misset, à Sault-lès-Rethel.

Auguste Alfred Langlet, notaire à Fismes, et Anne-Marie Michel, rue Petit-Roland, 28. Félix Michel père est décédé en novembre 1935.

Paul Maurice Burnod, de la rouenneries, rue des Deux-Anges, 19, et Gabrielle Félicité Simon, à Paris.

Sur ces noms, nous bloquerons les freins, descendrons de wagons, et irons introspecter rapidement les rues de Reims, en nous mêlant à la Vie rémoise, dont la chaîne se déroule avec son tic tac régulier.

1906

À l’œuvre, maintenant, ceux et celles qui, intentionnellement ou non, vont combler les vides ; il faut à la Camarde des semeurs pour les moissons futures. La sale et dégoûtante garce ! Qui donc arrivera jamais à briser sa faux et ses dents ?

L’un de ces « marieux » par vocation ou nécessité va passer le premier, à titre de privilège familial : c’est le père de celle qui est en tête du précédent nécrologie : Jules Dupont. Veuf en premières noces de la Sedanaise Angélique Renault, morte poitrinaire en 1877, et divorcé en secondes de Élise Callais, il a 56 ans, et va épouser en troisièmes noces une femme de 28 ans, Belge d’origine, Juliette Baëis, veuve de Waël, lingère. « À nous, la jeunesse ! » a-t-il chanté, ce nouveau Faust. Blondinette assez accorte, elle devait, au début de 1914, planter là son époux devenu sexagénaire, pour courir une prétentaine plus en rapport avec ses ardeurs encore juvéniles.

Léon Princiaux, rue Clovis, 91, et Marie-Hélène Barré, à Mainbresson (Ardennes).

Henri Houbart, des toiles d’emballage, ex-cuirassier, rue des Chapelains, 1, et Henriette Héloïse Arsène Ponchon, de la vaisselle, rue de Vesle, 28.

Jules Ernest Lacroix, de Liry (Ardennes), menuisier, rue Charlier, 82, et Lucie Guillemart, cuisinière, rue de l’Arquebuse, 15.

Albert Truchon, vannier, rue de Contrai, 34, et Aline Charlotte Rousselet, jolie et aimable boiteuse aux boucles blondes, lettrée et quelque peintresse, rue de Châtivesle, 41, chez le vitrailleur Vermonet. Après-guerre, ces deux époux cependant bien assortis se séparent : mystère des alcôves !

Paul Gambier, cuisinier, place d’Erlon, 9, et Jeanne Julie Rose Dessort, rue des Capucins, où son père, ex-maître d’armes au 132e, tient Salle d’escrime, après avoir exploité le Café Chanzy, dans cette rue, au 100. Repris alors par un Lemoine dont les sœurs étaient en rapports avec les fils de Mathieu Bernheim, de la laine, Jacques et Gaston, jumeaux, et, pour Gaston, en vue du mariage. Dessort père mort avant-guerre, son gendre Gambier installa un restaurant pour midinettes sur l’emplacement de la Salle, et y prospéra.

Alphonse Henri Ternant, mutilé de la jambe droite, entrepreneur de bâtiments, rue Polonceau, 14, et Marie Élise Hénin, rue des Capucins, 5.

Alfred Martin, garçon coiffeur chez Locart, rue du Couchant, 3, né à Cumières et habitant à Dontrien, en 1906, et Louise Marguerite Hurier, rue de Neufchâtel, 32.

Camille Henrotte, magasinier rue Vernouillet, 53, Belge d’origine, et Julie Jolibois, veuve Ammann, rue de Courcelles, 137 (un Jean Ammann, ex-élève à Grignon, où il a un oncle professeur achève son stage agricole à Gueux, en 1933, chez Jean Prévost, des Prévost-Démolin). En 1914, Henrotte exploitait un cabaret rue Vernouillet, à l’angle rue Saint-Brice, ombragé de grands arbres séculaires que les bombes n’ont que partiellement amochés. Henrotte avait tenus quelques mois avant d’être obligé à l’évacuation. Il est mort depuis.

Camille Chapelain, rue du Faubourg-Cérès, 166, sculpteur-monumentiste (voir place Godinot), et Pauline Juliette Bricout, tisseuse.

Alcide Fouriaux, maréchal-ferrant à Savigny-sur-Aisne, près Vouziers, neveu de l’institutrice Clémence Fouriaux, – et Marie Joséphine Henriette Schiff, repasseuse, rue Saint-Thierry, 19.

Jean Valaster, ajusteur-mécanicien, rue Plumet-Folliart, et Léonie Marthe Maine, rue du Mont-d’Arène, 8. Un Valaster de la laine et des Cercles catholiques, est à la tête de la Maison Moch, esplanade Cérès.

Marcel Duplessis, rue de l’Espérance, 33, et Léonie Irma Lamiraux, couturière, rue de l’Arbalète, 14. Alors sous les ordres de Edgar Rolin, chargé des arrivages au peignage Jonathan Holden, il devait, en 1930, remplacer celui-ci à la direction technique des laines. Excellent garçon, serviable et gai comme pinson, – quand il n’y a pas de crise, un vrai Rémois de Par-en-Haut, où les siens furent débitants proche la place Saint-Timothée !

Émile Zénoble (!) Thirache, boulevard de la République, 129, et Charlotte Charlier, fille du sous-chef aux Pompiers, et professeur elle-même de chant et piano, rue Hincmar, 55.

Lucien Lartilleux, de la laine, place Royale, 6, et Germaine Marie Madeleine Cailliau, fille de Léon, rue Ponsardin, 82. Lucien était avec Maurice son frère et associé, fils du Lartilleux, associé à Alphonse Chemin, laines. Établis eux-mêmes esplanade Cérès, en remplacement de Henry Mennesson, ils avaient comme acheteur à Londres et directeur Édouard Poursain ; comptable, Émile Sistel ; commis, Eugène Picart. En 1910, liquidation, Poursain jouait au « terme » de compte-à-demi avec Fernand Moch, et entra à son service en septembre 1914, pour assurer, sous les bombes, le sauvetage de plusieurs centaines de milliers de kilos de laine brute et peignée, transférés à Elbeuf : il était « généreusement » payé de ce dangereux exercice : 200 fr. par mois ! Son patron était « filé » 50.000 fr. en poche, jusqu’à la Rochelle ; mais, la sécurité assurée, ou à peu près, et les affaires marchant à grande allure, on le prit à demeure, et il mourut, en 1920, à l’hôpital Broca, d’une affection cutanée, et d’une bronchite y consécutive à un séjour trop prolongé sur la table d’auscultation de l’hôpital, par une température défavorable. Léon Cailliau subit un accident de l’œil à Elbeuf, pendant la guerre ; occupé à regarder des joueurs de billard, il reçut le choc d’une bille sortie de la ligne, laquelle rencontrant un verre de binocle, le brisa en crevant l’œil de Cailliau. En 1935, l’homme est toujours allant, vert comme poireau, candidat au centenariat, et travaillant encore à diverses œuvres à « coupons ». Président de la Société des Déchets, son indemnité de présence est de 12.000 fr. par an. Ça va ! – Les actionnaires des Petites Voitures lui doivent une belle chandelle pour la façon heureuse dont il solutionna leur liquidation : 104 % ! (? ? ?).

Pierre Détré, de la teinture et apprêts, rue de Vesle, 127, immeuble centenaire et des plus camoussis que les bombes ont ironiquement respecté, – ils ont tant d’esprit, ces boches ! – et Eugénie Adrienne Marie Chuchu, d’Ay.

René Beauvais, horloger, rue de Vesle, 87, et Angélique Marie Louise Coquereau, de La Ferté-sous-Jouarre. Beauvais, réfugié à Moulins en 1914, s’y est installé à demeure.

Léon Pierre Bourquin, rue de Châtivesle, 57, et Jeanne Marie Tricot, à Vitry-le-François.

Charles d’Anglemont de Tassigny, rue de Bétheny, 27, et Marie Émilie Charles, de Metz, dont le père est receveur municipal.

Claude Jean, ténor au Théâtre, demeurant à Paris, boulevard Raspail, 280, et sa voisine Marie-Louise Thibault.

Marcel Emmanuel Rebstock, employé chez Henri Houbart (en 1933), rue Maucroix, 25, et Marie Germaine Zélia Holigner, repasseuse, rue du Barbâtre, 145.

Alfred Petit, fils d’Armand le musicien et marchand de déchets rue Saint-André, lieutenant au 106e à Châlons (colonel à Nancy en 1935), et Mathilde Mangard, fille du commandant du Génie.

Raphaël Pierre Maurice Cavarrot, dessinateur à Paris, boulevard Montparnasse, 130, et Marie Eugénie Stévenin, fille du charbonnier Faubourg-Cérès, 44. Maurice est fils du commandant du Génie Cavarrot, J. N. neveu de Baptiste Cavarrot, de l’Union Chorale et contremaître de peignage chez Collet frères, et aussi de Léon Blain, agent-voyer à Sedan.

Romain Monny, scieur de long, de l’Amicale des anciens élèves du Jard, rue du Jard, 68, et Marie Angéline Pierre, veuve Liégeois.

Charles Fourmon, des tissus, fils de Clément l’Auverpin, dit « Cha n’a pas ! », rue de l’Université, 27, et Hélène Thiénot, fille du notaire – successeur de Jules Neveux, rue de la Clef, 1.

Jacques Eugène Hickel, relieur, rue Duruy, 50, et Gabrielle Bruyelle, couturière rue du Jard, 96. L’oncle Charles Hickel, de la laine, leur a monter une boutique de papeterie-librairie Faubourg de Laon.

Marcel Decrion, serrurier d’art, rue des Telliers, 30, et Lucie Émilie Laruelle, rue d’Anjou, 8.

Émile Clovis Gouvernal, employé chez son père, rouennier, rue de Cernay, 74, et ex-contremaître chez Clignet, – famille de trieurs –, et Adèle Louise Lemaître, rue du Docteur-Thomas, 76.

Pierre Louis Lochet, marchand de vins en gros, rue Libergier, 45, et Marguerite Marie Charlotte Lefort, fille du notaire, rue d’Anjou, 4.

Lucien Georges Dubois, capitaine de frégate en retraite à Nancy, et Louise Marguerite Haeüsler, à Taissy, fille du soldeur en tissus de la rue Saint-Pierre-les-Dames.

Pierre Mennesson, fils de Henry le lainier, et aussi roux que lui, rue Coquebert, 49 (ou Henry Mennesson est mort après guerre), et Jeanne Charlotte Hélène Aubert, à Ay. Depuis la guerre, Pierre est marchand de bois rue du Jard.

Émile Chabrolle, maître adjoint à l’École professionnelle, et Hélène Rémond, institutrice à Rambouillet, fille du directeur d’école rue Perdue, dont la femme s’est séparée en suivant Jean-René Aubert, sur la Côte d’Azur. Les deux pigeons sont à Roquebrune en 1935. On entendit un soir, à l’école Armonville, Rémond père, conférenciant sur La Fontaine et les remparts de Reims, déclarait que les Rémois étaient tous « cocus » au temps de l’aimable fabuliste. « Parle pour toi, mon vieux ! »

Léon Aimé Leroy, trieur, rue Duruy, 79, et Marthe Florentine Prévost, à Courmas. Ces Leroy sont de la parenté pauvre de Leroy l’ingénieur, lequel coupe son nom en deux, et se trouve être le neveu de Mme Baudet-Le Roy, belle-mère de Henry Picard, de la laine.

Eugène Gravier, fabricant de cartonnages, rue de Vesle, 66, et Lucie Jeanne Svérédo, rue Bacquenois, 12. « Crinson » blondinet, Gravier était fils d’un « serveur ». Installé en dernier lieu rue Neuve, 80, où se trouve, à un moment donné, le bal des « Folies-Bergère », il ne put résister à la concurrence des frères Prost, venus de Chaumont ouvrir ateliers avenue de Laon, puis rue Jacquart.

Marcel Finot, universitaire qui, à ses heures libres du professorat au Lycée, fit du journalisme local, rue Saint-Symphorien, 20, – et Emma Huot, directrice de l’Internat du Lycée de filles, rue de l’Université, 23. Depuis la guerre, les époux habitent rue des Moissons, dans un logement où Moreau-Bérillon est décédé. Finot est de l’Académie nationale de Reims et a consacré des chroniques aux œuvres locales de l’auteur de ces lignes. Il fut chroniqueur à « l’Éclaireur de l’Est » jusqu’au moment où la direction le déposséda de son poste, « sans bouffe ni baffe », en dépit des services rendus. Il en a gardé quelque juste rancœur.

Gaston Gautier, rue du Couchant, 3, chez sa mère, Mme François Gautier, tapissier chez Fromonnot, rue de Vesle, angle Chabaud, et une « tapissière » de la même maison, Élisa Juliette Armand, rue Chabaud, 5, délicate et délicieuse créature qui sera pour lui l’épouse la plus précieuse. Gautier était veuf d’une Luxembourgeoise, prénommée Catherine, décédée à la clinique Guelliot d’une tumeur à l’intestin.

Léon Damel, secrétaire à la Sous-préfecture, chez Léon Dhommée, et fils d’Alfred Damel, maire de Châlons, et Thérèse Poirier, fille de Louis Poirier, président du Tribunal de commerce de cette ville.

Marguerite Lavinnie Dubernais, professeur de piano, en meublé rue Gambetta, 17, chez Pigneux, – et Lalande, de la Compagnie du Nord.

Julien Armand, du Grand-Bazar, rue Chabaud, 5, et Marie Alphonsine Dussart, même emploi, rue de Châtivesle, 9. Julien se mariera en même temps que sa sœur Juliette. Peu après, Mme Armand tiendra boutique de fruits et légumes place d’Erlon. Après-guerre, l’époux a repris son poste au Bazar, dit Magasins modernes.

Les Gautier-Armand ont quitté Fromonnot pour travailler à leur compte, rue de Vesle, angle rue Payen. En 1918-19, ils débutent rue de Contrai, 8, pour venir s’installer rue du Jard, 39, propriété de Jules Fontaine le fumiste.

Pierre Émile Martin, chef de cabinet du préfet de la Haute-Marne, et Anne-Marie Monfeuillart, fille de ce député de Pontfaverger à la mâchoire de requin, demeurant à Paris, avenue Rapp, 25.

Marguerite Doyen, fille du fameux chirurgien, et René Schwaeblé, à Saint-Honoré d’Eylau, à Paris.

Paul Ernest Kanengieser, ingénieur à l’usine Lelarge, et Marie-Caroline Chaveton, à Villers-le-Bel (Seine-et-Oise).

Émile Marius Mazellier, représentant de commerce et compositeur de musique apprécié, rue du Sentier, 28, à Paris, et Jeanne Émilie Hodin, fille de Georges Hodin, futur adjoint au maire, après-guerre, rue Andrieux, 1.– En parenté avec Mme Gaston Daymard-Hodin, épouse d’un employé de Fernand Moch.

Suzanne Cahen, rue de l’Étape, 2, et Paul Cahen, à Genève. Cahen père, de Metz, est directeur du « Petit-Paris », qui, en 1933, passe ès-mains des Monoprix.

Alfred Hamilton Casalis, étudiant en médecine, à Paris, et Louise Éveline Herding, boulevard de la Paix, 2.

Léon Blott, trieur, et Marie Catherine Decottignies, « soigneuse » au peignage Amédée Prouvost, à Roubaix. Blott fut des 10 trieurs qui rendirent la vie à la profession dans Reims dévasté, au chantier du Syndicat des Producteurs de Laine en 1921, ouvert à la Société des Déchets par Fernand Renard, directeur, afin de faciliter les opérations de cette création coopérative de production et vente de laine en France.

1907

Hubert Marcel Charbonneaux, lieutenant au 73e R.I. à Paris, et Pauline Picard, rue de Sèvres, 37.

Jules Létrilliart, carrossier, rue Ruinart, 42, et Marie Céline Brochard, institutrice à la Neuville-au-Pont.

Henri Bonhomme, employé, rue Gambetta, 24, et Marguerite Rémond, fille du directeur d’école rue Armonville, 10.

Henri Maurice Père, dessinateur en tissus, place des Marchés, 22, et Suzanne Rousseaux, fille du fabricant de « madeleines » en déconfiture, place Royale, 8.

Félix Barré, organiste à Sainte-Clotilde, rue Ledru-Rollin, 71, et Pauline Jacquemin, rue Chanzy, 57.

Maximilien Georges Payer, enseigne de vaisseau, fils de l’ex-commissaire-priseur, et Laure Amélia Robin, fille du Dr Robin, rue du Clou-dans-le-Fer, 9.

Joseph Louis Grave, rédacteur à « la Volonté Nationale », à Remiremont, et Marguerite Victorine Grison, fille de l’ancien organiste de Notre-Dame, rue Payen, 22.

Théodore Georges Hine, marchand de vins, à Jonzac, et Solange Walbaum, fille d’Alfred, manufacturier, rue des Moissons, 38.

Eugène Dourcy, architecte, rue Simon, 39, et Albertine Constance Lainé, repasseuse, même rue, n° 23. – Dourcy, poète et mémorialiste rémois, conseiller municipal après-guerre, a reconstruit notamment la boulangerie Alfred Colmart, réputée pour ses « darioles », place Saint-Timothée ; il avait eu l’intention d’orner la façade de sa bâtisse, qu'il eût volontiers élevée sur des arcades comme elle l’était avant le siège, au moyen d’un haut-relief représentant l’image de l’ancienne façade ; mais la nécessité de laisser passage au tramway en eût réduit la profondeur nécessaire aux arcades, on dut se borner à une construction sans reflet ni style, au regret des Rémois. – La plaque en émaux est restée dans le domaine des rêves.

Louis Lallement, aubergiste à Buzy (Meuse), et Anna Marguerite Muller, couturière, rue de Pouillon, 36. Un Lallement, boulanger au même Buzy, est rentier depuis la guerre, dans une charmante villa, ornée de sorbiers, proche la gare de cette commune.

Ernest Eugène Buridant, caviste, rue de Strasbourg, 17, et Émilienne Désirée Louise Lemoine, repasseuse, rue de Cernay, 109. Buridant fils, baryton à « l’Union Chorale », est chef de cet orphéon depuis 1933, et contrebassiste à l’orchestre du restaurant de la Bourse, près la Cathédrale, dirigé par Paul Baudoin, – disparu depuis. Sa sœur a épousé, en 1934, le commis-greffier Léon Nermerick.

Alfred Lescot, coutelier, chez son père, Lescot-Léonard, rue Chanzy, 34, et Marie Élise Drot, couturière, rue Maucroix, 19. La mère du marié, la belle et callypige Léonard, fut, avec Blanche Rousselle-Poissinger, l’une des premières « veloce-woman » rémoises. Elle est veuve et rentière à Pouillon, de nos jours.

René Sinet, employé d’imprimerie, rue des Capucins, 168, et Marie Joséphine Martin, de Fumay. Sinet est beau-frère de l’artiste Julien Lepage ; il est l’éditeur du premier annuaire de Reims d’après-guerre. Il est décédé subitement en 1934. – Rue de Venise, 1.

Léon Hourlier, coureur cycliste, mort en 1915, par accident d’avion, rue de Tambour, 22, et Joséphine Alice Cômes, artiste lyrique, Faubourg-Saint-Denis, à Paris. Une rue du faubourg de Laon a été consacrée à son souvenir. Le général Petit, qui épargna une seconde invasion à notre malheureuse ville, en 1918, attend encore un tel hommage.

André Tricot, trieur, rue de Strasbourg, 96, et Marie Françoise Monjean, divorcée Hermann, tisseuse. Il fut un des « fier-à-bras » de la corporation et don Juan de faubourg, a tenue soignée et élégante, langage recherché, ce qui est plutôt honorable. Fut contremaître chez Wallon & Jubert, laines. Veuf après-guerre, il se remaria avec une jeune femme, et, pour cette raison, ayant acheté une petite maison, il la fit mettre au nom de sa nouvelle épouse. Mais celle-ci, étant décédée contre toute prévision, il devint héritier de son propre bien, payé de ses deniers, et le fisc ne l’a pas raté ! On voit de ces choses, de nos jours.

Alphonse Petitmangin, professeur de violon, chef d’orchestre de danse aux « Folies-Bergère » de la rue Gambetta, demeurant rue des Grands-Murs-Saint-Remi, 9, et Zoé Constance Minot, contredame rentrayeuse, rue des Capucins, 17.

Sinet, dont il est parlé plus haut, succomba à une embolie le 9 janvier 1934, rue Gambetta, 18, où il venait d’emménager. La veille encore, il avait pris rendez-vous pour une affaire de publicité rémoise : il avait 62 ans.

Gaston Louis Bigelot, fils des hôteliers de Saint-Brice, Hôtel du Dauphin, et Célinie Anne Marie Chemin, de l’Embarcadère, rue de Vesle, 23, ou son père tenait boutique de droguerie.

Henri Valentin Herduin, sous-officier au 1er R.C. à Cherbourg, et Fernande Renée Nivoix, rue de Witry, 13. Lieutenant au début de la guerre et fusillé pour abandon de poste. À tort. Sa mémoire a été réhabilitée, et son nom a été donné à une rue de Reims.

Louis Fernand Gabreau, boulevard Lundy, 28, fils de Gabreau-Poincenet, et Marie Amélie Louise Paule Caroline Piétri, à Tunis.

Armand Huart, employé chez Lelarge, avec son frère Henri, rue du Jard, 44, et Marie Gabrielle Benedetti, contredame rentrayeuse, rue des Trois-Piliers, 48. À Paris, réfugié, monta une papeterie-librairie, rue de l’Échiquier, puis s’installa définitivement rue de Rome, 82, face le Collège Chaptal : « Librairie des Écoles ». Les Benedetti étaient de pauvres gens du faubourg de Laon, ayant pour médecin Henri Saint-Aubin. Le père était marchand des quatre-saisons. Un fils, René, marié avant-guerre, fut de l’intimité de Paul Marchandeau, à Épernay, alors que celui-ci combattait courageusement à la rédaction et à la diffusion du « Reims à Paris ». Ces rapports continuèrent au retour à Reims, et René devint rédacteur en chef de « l’Éclaireur de l’Est », dont Popaul fut directeur politique. Tandis que l’un grimpait, l’autre restait son poste. Au 31 décembre 1931, on trouvait enfin un bon portefeuille d’assurances à Paris à notre modeste stagiaire de la plume. Toutefois, en 1933, il assurera une « correspondance parisienne » au journal, prospère et répandu. En 34, Popaul étant ministre, un Benedetti est chef de cabinet du préfet de Colmar ?

Henri Charles Bur, des champagnes, rue Libergier, 4, et Jeanne Marie Adèle Collet, rue Ponsardin, 6.

Hippolyte Flajollet, successeur de Bulteau, monuments funéraires, boulevard Lundy, 76, et Marie Lucie Dazy, fille d’Albert Dazy-Dombry, rue Polonceau, 3. En 1914, Dazy père vient habiter rue de Contrai, 8, et c’est la qu’en septembre, Mme Flajollet accouchera dans une cave. L’oncle Paul Dazy venait précisément de quitter cette maison pour aller habiter cour du Mouton-Noir, place du Palais-de-Justice chez le baron Berge, où l’incendie dévora son mobilier et ses œuvres d’art.

Pierre Delautel, secrétaire à la Chambre de commerce, rue des Marmouzets, 17, et Lucie Claudie Privez, rue de La-Tour-d’Auvergne, à Paris. Delautel est l’auteur d’une plaquette d’histoire locale : « Ces Messieurs de la Fabrique ». Il devait terminer une jolie carrière en plongeant dans la déconfiture la Banque Chapuis, dont il était devenu directeur.

J. J. Alaric de Job, lieutenant au 132e, rue Saint-Just, 10, et Marie Bathilde Dauger, à Paars (Aisne). Ces Dauger ont acquis depuis un vicomté comme d’autres acquièrent la particule : cela ne fait de mal à personne, si d’aucuns s’en laissent éblouir !

Henri Albert Louvet, porteur des « cafés Caïffa », rue Ponsardin, 122, et Louise Delphine Collinet, rue des Martyrs, 2. Louvet père, marchand de café, est conseiller municipal et propriétaire de l’immeuble restauré après guerre à l’angle de Contrai-Fleur-de-Lys.

Paul Lucien Lestoquoit, des tissus, rue Eugène-Desteuque, et Juliette Célinie Lefèvre, fille de Henry Lefèvre, filateur à Saint-Brice.

Julien Marius Aurélien Delgorgue, lieutenant au 2e dragons, rue du Barbâtre, 33, et Cécile Juliette Boucart, dont le père tient la succursale Potin place des Marchés.

Léon René Martin, lauréat de Polytechnique, à Paris, et Marie Françoise Guelliot, fille du docteur, rue du Marc, 9. Les noces ont lieu à Hermonville chez l’aïeul Achille Renard, conseiller à la Cour de cassation, et c’est l’abbé Brouet, aumônier du Lycée, qui dit l’office religieux.

Charles Eugène Barot, médecin à Bourgogne, et Marthe Ernestine Legendre, rue de Talleyrand, 36. Un de ses clients, Gustave de Bohan, 80 ans, est mort, à la suite d’un transport au cerveau, pendant que le Dr Barot attendait en réservant son diagnostic.

Maurice Émile Aurèle Delemme, employé, rue Rivart-Prophétie, 34, et Anne Eugénie Alice Mouze, sœur du peintre amateur, Henri Mouze, secrétaire au bureau du Syndicat des Agriculteurs de Champagne, auquel on doit le portrait du général Petit, défenseur de Reims en mai 1918, offert au Musée par M. Eugène Dupont, M. de Bohan en ayant confié l’exécution à Mouze.

Disons que le père de Herduin était employé au Bureau Central ; et qu’à son décès, sa veuve reçoit un secours de 100 fr.

À Saint-Maurice, Suzanne de Larquelay et Paul Cohas, commandant d’infanterie en retraite.

Henri Grandremy, marchand linger rue de Talleyrand, 35, et Lucie Jumaucourt, rue Dieu-Lumière, 3.

Georges Bentley, trieur, fils de Jean, contremaître au peignage Isaac Holden, rue Houzeau-Muiron, 24 (Cité des Anglais), et Henriette Justine Tognola, rue d’Alsace-Lorraine, 94.

Louis Lucien Froment, commis épicier chez son beau-père aux Loges-Coquault, fils du serrurier, rue du Jard, 72, et Blanche Georgette Hardy, laquelle, le 19 septembre 1914, eut les deux jambes fauchées par l’obus allemand dit des Loges-Coquault. Pendant la guerre, Ernest Hardy tint une épicerie à Fismes, puis à Sézanne et revint à Reims rue Maucroix, pour y mourir en 1924.

Léon Wilmotte, dont le père, Belge, est marchand de charbon cour Morceau (actuellement rue Henri-Jadart), entrée rue des Capucins, 11, et Marguerite Schnoch, rue de l’Université, 3.

Henri Haution, marchand de chaussures et fabricant, boulevard de la République, 97, et Hélène Émilie Galtat, à Larzicourt (Marne).

Léon Darras, huissier à Rouen, et la très belle Junon, – non ! Juliette Canart, des fameux « jambons de Reims », place des Marchés. Juliette, superbe blonde à la Titien, survécut à son « crinson » de Roméo, chétif corporellement mais ayant de l’esprit comme un bossu, qu’il aurait pu devenir, si sa poitrine lui avait été plus fidèle. De 1919 à 1923, il fut greffier à la Commission cantonale du 3e canton, dont Paul Labey, était agent administratif, Brugère président, et, assesseurs, Arthur Dagot, Eugène Dupont et Crampon.. Il habita rue Carnot, puis Clicquot-Blervache, où il mourut. Il racontait finement cette historiette à propos du père Canart, le charcutier réputé de la place des Marchés, qu’un jour, une jeune mère vint trouver, en déposant sur le comptoir le fruit de ses amours avec Canart fils. Prenant l’enfant et le plongeant dans une bassine pleine d’eau, il dit : « Nous allons voir si c’est un vrai canard. S’il surnage, j’accepte. »

Georges Ernest Desmarest, architecte à Paris, et Simonne Lucienne Antoinette Bouchez, fille de Michel, fabricant, rue de l’Écu, 7.

Marcel Émile Weill, lieutenant au 51e à Beauvais, et Henriette Strauss, de Colmar, dont le frère est associé au marchand de blousses de laine, Isidore Blum, rue du Levant, 4. En arrivant à Reims, Blum habita, au premier étage sur rue, au-dessus du confiseur Dajeans, rue Cérès, 20.

Albert Ponsart, peintre décorateur et illusionniste, frère des demoiselles Ponsart, couturières, rue Gambetta, 23 (voir « Rue Neuve »), et Charlotte Jaloux, couturière rue des Moulins, 13. Très joli garçon, fit de l’art illusionniste théâtral, en fabriquant décors et personnages, avec scène adéquate.

Édouard Ath. Ernest Dusseigneur, sous-lieutenant au 16e dragons, rue de Cernay, 22, et Antoinette Marguerite Emma Trapp, sœur du violoniste de la Philharmonique et associé aux Marteau, rue des Moissons, 16.

Dr René Louis Jolicœur, rue Saint-Maurice, 4, et Renée Ramigé, fille de l’ex-pharmacien, rue du Temple, 30.

Henri Smith, mécanicien-dentiste chez Lee, rue Houzeau-Muiron, 26, et Emma Dutton, de Croix (Nord). Frère de Édouard, Rayner et Albert, dont le père fut au service de Isaac Holden, dès la création de l’usine de Reims. Henri est mort dans ce même logement en 31. Édouard, en 32. Rayner, veuf, habite rue Oberkampf, 20, à Paris, en 1935.

Albin Ghislain, dit Jules Pinchart, commis-voyageur chez Mignot l’épicier, rue de Contrai, 42, et Émilie Gardette, couturière à Fismes. Ex-élève au Jard, sous Wibrotte, sous-officier d’infanterie pendant la guerre, fut un des rares survivants de cette remarquable équipe d’anciens élèves que Jules Wibrotte avait légués à son successeur Paul Muzart, et qui périrent en majeure partie pour la France (voir « Rue du Jard » et « Rue Neuve »).

Pierre Walbaum, fils Alfred, rue des Moissons, 38, et Yvonne Amélie de Heyder, au Havre.

Pierre Léon Bourquin, rue de Châtivesle, 57, et Marie Lucie Hélène Flobert, dont le père fut associé au fabricant Jean Salaire, rue Clovis, 13. – Les Bourquin sont dans la papeterie jusqu’au cou.

Louis Hippolyte Machaux, représentant de commerce, rue du Barbâtre, 43, propriétaire du restaurateur Lallement, où jadis le fabricant Charles Joltrois et son alter ego Louis Beugé faisaient teindre leurs échées de fil de laine, – et Henriette Élise Deborre, couturière en parfumerie, chez son père ex-fabricant de chapeaux de paille rue Chanzy, retiré à la Haubette ; Mlle Deborre était veuve du pharmacien Fleury.

Henri Eugène René Gallice, des champagnes, à Épernay, et Nicolle Renée Marie Prévost, fille d’André, de la laine, rue du Marc, 8.

Eugène Gaston Tourais, anciennement rue Neuve, 35, employé à Paris, et Julienne Céline Adolphine Beauvillain, professeur de piano, rue Gambetta, 53.

Fernand Brunesseaux, fondeur de suif, rue de Vesle, 109, et Aimée Alphonsine Berthe Rocher, à Paris.

Louis Cocâtre, des Cocâtre-Montmarthe, cordonnier rue du Jard, 66, et Joséphine Adéline Raison, rue Petit-Roland, 29. Exerçait encore au même endroit en 1934 (voir « Rue du Jard »).

Marcel Waldruche de Montremy, lieutenant au 1er bataillon d’artillerie, fils d’un ex-sous-préfet de Reims (1880), et Marie-Madeleine Benoist, fille d’Albert, fabricant au Mont-Dieu, boulevard de la République, 45, où ce dernier est décédé en 1932, à 79 ans. Montremy dirige actuellement l’usine de son beau père.

Léon Samuel Cahen, professeur à Paris, rue de Saint-Pétersbourg, 43, et Esther Jacob, dit Paquin le couturier, Villa Saïd, 2, proche Anatole France.

Et, enfin, en décembre, Albert Lucien Tardieu, à Paris, et Augustine Marie Rose Bliquet, marchande de drap à Quintin (Côtes-du-Nord). Tardieu père, des tissus, était cabaretier rue de Chevigné.

1908

À nous, cette fois, les enfants de chœur de l’amour conjugal !

Comme pour le « tour du pays » à la fête patronale de Cormontreuil, c’est un violoniste qui va conduire à la danse : Albert Ernest Le Comte, professeur de violon, fils d’un ex-régisseur au Théâtre, rue de Vesle, 57, et Renée Suzanne Béaslas, professeur de piano, dont le père est chef de musique civile, rue des Murs, 2.

Alfred Henri Hanesse, employé de banque, rue de l’Arquebuse, 3, et Rose Marie Henriette Janin, fille de Charles et de Mlle Barrotteaux, marchands de bois, rue de Venise, 9, et nièce de Janin des Sauveteurs et du « Courrier de la Champagne ». Les parent Janin-Barrotteaux habitent en 1935 rue Chanzy, 38.

Georges Jules André Berriaud, substitut à Meaux, et Anne Marie Paule Monfeuillart, fille du sénateur (député seulement pour l’heure !) à Paris. – Encore un futé qui s'assure de l’avancement !

André Louis Jules Mennesson, clerc de notaire, fils du lainier Henry Mennesson, esplanade Cérès, 8, et Mlle Fiévet, à Douai.

Jules René Lucien Godin, boulanger rue Chanzy, chez son père Casimir, et demeurant place d’Erlon, 20, et Angèle Eugénie Malvy, à Mailly-Champagne.

Alexandre Béglot, serrurier, rue Boulard, 16, et Pauline Chérie Halary, repasseuse, rue Brûlée, 24.

D’une pierre deux coups, par les mariages simultanés, a Saint-Jacques, de : Ernest Détré, teinturier-apprêteur rue de Vesle, 127, et Marie Louise Léonie Verdun, de l’épicerie, rue Caqué, 8 ; et de : Pauline Amélie Marie Thérèse Détré, et Lucien Graffe, de Metz, fils de Émile Graffe (décédé), associé à Jougla pour les plaques lumineuses cédées à Louis Lumière, usine au Perreux (Seine) ; neveu de Eugène Graffe, peintre et mouleur décorateur à Metz. Lucien est chimiste à Vailly (Aisne), et aura son usine détruite en 1918.

Pierre Charles Maurice Petitcollot, à l’Office du Travail à Lille, et Marie Micaëla Mandron, fille du notaire, rue de l’Université, 36.

Jules Félicien Lallement, des tissus, rue de l’Université, 27, et Marie Dupuis, rue de Talleyrand, dont le père décèdera sous peu.

Paul Adolphe Chatin, avocat à Paris, et Louise Émilie Suzanne Rogelet, rue de Talleyrand, 41. Notre bourgeoisie conservatrice prise les gendres où les brus affiliés au fonctionnarisme tout puissant dont on peut tout espérer aux heures de distribution de la manne ! des demoiselles qui élèvent des poules ou traient des vaches, très peu pour nous ! de même que des travailleurs des champs. De fait, comment concilier deux éducations différentes et des mœurs opposées !

Ghislain Louis René Cordier, notaire à Villers-devant-le-Thour, et Camille Eugénie Émilienne Raynald (impossible de confondre !), fille de Jacquemin-Froment, chiffons et métaux, peaux de lapins et de biques, etc. rue Landouzy, 15. « Ceux qui montent ! ».

Arthur Joseph Martin, fondeur à Charleville, et Marie Andrée Coze, du gaz, rue des Romains.

Auguste Allyre Loche, vins, à Bouy (Marne), et veuve Harlaut-Hardel.

Le petit Koob, à la poix, cordonnier, rue de Contrai, 14, et Juliette Amélie Ogée, divorcée Jondreville, au sort marital de laquelle il va recoudre une « pièce » invisible !

Henri Lebâtard, de la firme Werlé, boulevard Lundy, 15, et Jeanne Marguerite Hardy, rue Émile-Cazier, 10. Mme Lebâtard mère habite en 1935 rue Ponsardin, 76.

Paul Henri Louis, médecin de santé (officier), parent de Pol Gosset, place du Palais-de-Justice, 16, et Marie-Louise Charlotte Gérard, à Vittel, où il exerce en « season ».

Victor Causandier, agent de publicité, rue Hincmar, 6, et Anne Caroline Debrigode, rue de Châtivesle, 49. Causandier père fut débitant rue du Jard, 26, au temps où son grand coquin de garçon enjambait le chéneau du toit de sa mansarde pour courir « la gueuse ». En 1918, les Causandier habitaient rue Hincmar, 27, ex-maison de laine Leclerc-Bourgeois, où ils avaient recueilli une quarantaine de matelas en provenance des maisons dévastées. Trois Rémois, venus s’assurer, le 18 novembre 1918, à Reims, de l’état de leurs demeures : Émile Derungs, Hutteau le cabaretier et Eugène Dupont, de la laine, eurent la bonne fortune d’être accueillis par ces aimables et serviables concitoyens, et de profiter de cette literie. Causandier ouvrit un ciné : le « Palais rémois », place d’Erlon, où il réussit. Ayant voulu voler trop haut, il atterrit les ailes cassées, et mourut violemment, ruiné, à Sézanne, par éclatement d’obus, en son jardin.

Maurice René Parmantier, employé de banque, rue Buirette, 50, et Suzanne Célinie Bellancourt, couturière, rue du Jard, 87. Les Bellancourt sont des indigènes de Fléchambault. Parmentier dirige en 1935 une banque, cours Langlet.

Pierre de Muizon, fils d’Octave, enseigne de vaisseau, et Marie Isabelle de Miniac, dont le père est capitaine de vaisseau.

Gustave Brosius, instituteur, rue de Metz, 61, et Mathilde Prévost, institutrice, fille du cabaretier place Saint-Maurice, et sœur de l’aviateur Maurice. Brosius joua « Gringoire » dans une séance de la Ligue de l’Enseignement à l’Hôtel de Ville.

Louis Félix Auguste Tanet, comptable, rue Clovis, 65, les Marthe Boucton, à Pontgivart, nièce des Poissinger-Rousselle, de la rue des Murs, 36. Veuve, tint succursale de la « Société rémoise » à Pontgivart, où elle vit rentière.

Divorce de Maurice Fauchat, coiffeur place d’Erlon, 46, et de Cécile Sarah Gravez.

Louis Pierre Doncœur, agriculteur à Loivre, et Marie Joséphine Thierry.

Marc d’Anglemont de Tassigny, à Londres, et Anne Germaine Marie Marx, à Toul.

Jacques Harmel, au Val-des-Bois, de Warmeriville, et Germaine Marie Reimbeau, rue des Templiers, 30. Le père de la mariée est le neveu et associé d’Oury-Dufayt, laines.

Albert Rebeyrolle, de la bonneterie Sordet & Mazoyer, chez sa mère, rue Gambetta, 64, et Louise Muller, de Rethel. Ex-vice-président de l’Amicale du Jard, sous-officier tué en 1916 (voir « Rue du Jard »).

Louis Henri Marteau, rue Hincmar, 38, et Hélène Rouyer, rue David, 27.

Marie Georges Augustin Anthime, fils de Firmin, concierge de Notre-Dame, et Marie Amélie Chevreux, chez Anthime père, rue des Fusiliers, 46.

Arthur Hégot, sous-officier au 22e dragons, et Hilda Aurélie Désirée Wernert, dont le père est pharmacien, plutôt herboriste, rue de Cernay, 123. Famille de musiciens lettrés, dont Tatiane, de la Philharmonique.

Charles Paul Dupont, industriel à Douai, et Lucie Louise Lhotelain, fille de Charles, faubourg Cérès, 37.

Jehan Prudhomme, opérateur chez le dentiste Lee, et Jeanne Murjas, fille d’un avocat à l’ail et au pinard de Montpellier.

Maurice Cailteaux, clerc de notaire rue Thiers, 32, et Amélie Marguerite Lacoisne, à Witry-lès-Reims, successeur de Cailteaux.

Marthe Blaise, fille de l’ex-greffier, et René Braunshausen, entrepreneur de travaux publics, propriétaire en 1935 de divers immeuble rue des Murs.

Désiré Victor Delvincourt, fils de « Totor », soliste des Pompiers, ex-bistrot rue du Cadran-Saint-Pierre, 4, angle Carrouge, commis d’architecte, chez son père rue Gambetta, 125, et Laure Marie Jeanne Faron, marchande à la toilette à Jussey (Haute-Saône).

Marie Thérèse Marguet, fille de l’agriculteur Pol Marguet, à Courcelles-Saint-Brice, et René Charbonneaux, fils du savonnier Ernest. René fera partie du Bureau du Syndicat des Producteurs de Laines en 1921, – et l’est encore en 1935. L’œuvre et les hommes durent on s’en félicitera ici même.

François-Xavier Victor Bibent, directeur d’usine, rue Cotta, 4, et Marie Madeleine Queutelot, des tissus.

Un point, c’est tout. Ce qu’il en reste à citer, de 1908 à ce jour ! et qui donc entreprendra cette besogne, justes Cieux !