Notices nécrologiques - T

Notices nécrologiques des ALMANACHS MATOT-BRAINE

TABOUILLOT (Abbé Joseph Ernest).

Curé-doyen de Fismes, né en mai 1838, décédé à Vichy le 5 juillet 1891.

Il n’était que depuis deux ans à la tête de cette importante paroisse, et déjà il avait eu le temps d’y révéler les brillantes qualités de cœur et d’esprit dont il était doué, sa piété, son zèle pour les âmes dont il était chargé, et sa science profonde.

Ordonné prêtre en 1862, il fut envoyé comme vicaire à Sedan ; deux ans après il fut nommé curé de Vrizy et de Condé-lès-Vouziers, dont la population réunie s’élevait à plus de 1.200 habitants, ce qui était déjà une grande marque de confiance donnée à un jeune prêtre. En 1876, il fut appelé à diriger l’importante paroisse de Revin, qui a le titre de cure de second ordre au doyenné de Fumay qu’elle égale presque en importance. Il ne manquait à l’abbé Tabouillot que le titre de doyen qui lui fut conféré en 1888, à la suite de la nomination de M. l’abbé Collignon comme vicaire général.

À l’exemple de ses prédécesseurs, il avait su se concilier l’affection de ses paroissiens et la haute estime de l’administration civile.

Mais hélas, sa santé était atteinte d’un mal dont on ne prévoyait point l’issue fatale.

Envoyé par les médecins aux eaux de Vichy pendant la belle saison de 1891, il y succomba le 9 juillet.

Son corps fut ramené à Fismes pour y être inhumé, et la touchante manifestation de ses paroissiens à cette occasion donne la mesure de leur attachement et de la douleur qu’ils ressentaient d’être sitôt privés de leur doyen.

Charles Remy.

Source : AMB 1892.

TAIÉE.

Inspecteur d’Académie en retraite, chevalier de la Légion d’honneur, officier de l’Instruction publique, décédé à Laon le 25 novembre 1889, dans sa 86e année, avait fourni dans l’Université, comme professeur et comme administrateur, une longue et brillante carrière.

Il prit sa retraite à Laon, et consacra ses loisirs à de sérieux travaux sur l’histoire locale.

Pendant son premier séjour à Laon, i1 fit partie de la Société académique, dont il devint l’un des dignitaires. Obligé par ses fonctions de quitter cette ville, il devint membre honoraire de cette Société, qui le reçut de nouveau, à son retour dans cette ville, comme l’un de ses membres les plus distingués.

Il publia dans les bulletins des études remarquables sur Prémontré et sur l’Abbaye de Saint-Jean de Laon.

Il laisse en manuscrit un précieux travail sur l’Enseignement secondaire dans sa ville d’adoption.

Charles Remy.

Source : AMB 1890.

TAINE (Hippolyte).

Docteur ès lettres, ancien professeur de l’Université, professeur d’esthétique à l’école des beaux-arts, membre de l’Académie française, né à Vouziers, le 21 avril 1828, décédé à Paris, le 5 mars 1893.

Brillant élève du lycée Bonaparte, lauréat du prix d’honneur au grand concours, il fut reçu le premier à l’école normale. Malgré ces titres brillants, il fut envoyé comme professeur dans de petits lycées de province, ce qui le fit renoncer à la carrière universitaire. Il vint suivre à Paris les cours du Muséum de l’École de médecine ; il se fit bientôt journaliste, écrivit dans la Revue des Deux-Mondes, dans celle de l’Instruction publique et dans le Journal des Débats. Il était avant tout philosophe et littérateur, artiste et fantaisiste.

Ces diverses formes de la philosophie lui inspirèrent les Études sur la Littérature anglaise et sur La Fontaine, la Philosophie de l’Art, le Voyage aux Pyrénées, l’Intelligence. Mais il reste philosophe, historien, et son plus beau titre à la renommée fut son bel ouvrage sur les Origines de la France contemporaines, dont le 5e et dernier volume, resté inachevé, était intitulé : Reconstitution de la France en 1800.

En 1874, il se présenta à l’Académie française pour succéder à M. Vitet, un autre fut nommé ; mais en 1878, il fut appelé à prendre le siège de M. de Loménie.

Il succomba à l’âge de 65 ans, à une longue et incurable maladie, dont il avait ressenti les premières atteintes l’été précédent aux bords du lac d’Annecy où il allait chaque année passer la saison dans sa belle villa.

M. Taine est une des plus grandes figures des Ardennes à notre époque.

Charles Remy.

AMB 1894.

TALHOUET (Marquis de).

Ancien député, ancien ministre, ancien sénateur, ancien conseiller général de la Marne, né à Paris le 11 octobre 1819; décédé à son château du Lude (Sarthe) le 11 mai 1884.

Il était le gendre du comte de Roy, ancien ministre, du chef duquel il possédait le magnifique château de Saint-Martin-d’Ablois, près d’Épernay, qu’il habitait une partie de l’année.

Source : AMB 1885.

TANTON (Mme Julie, veuve HUE).

Née à Rennes (Ille-et-Vilaine) le 15 mai 1785, décédée à Sedan le 16 avril 1870 Mme veuve Hue a fait don à la ville de Sedan de la somme de 60.000 fr. à la charge et condition de payer les frais d’instruction et d’entretien d’un enfant pauvre tant au collège de Sedan que dans une école spéciale.

Source : AMB 1871.

TAPIN (Charles Louis Pierre).

Chevalier de la Légion d’honneur, ancien conservateur des hypothèques, administrateur du théâtre, ancien vice-président de la commission administrative des hospices, décédé à Reims, dans sa 100ème année, le 16 décembre 1869.

M. Tapin, par la finesse de son esprit, sa bienveillance, la distinction de ses manières, sa belle tenue, a été jusqu’à sa mort un beau type de l’homme de bon ton du XVIIIe siècle.

Comme administrateur, il savait décerner et réprimer les abus, malgré les calculs et les artifices qui lui étaient opposés. Il avait été camarade d’études du conventionnel Saint-Just et avait épousé Mlle Pelée des Charmeaux, dont il eut deux filles pour lesquelles il conserva, dans de douloureuses circonstances, un dévouement à une tendresse inaltérables. Il a laissé 5.000 francs aux hospices de Reims.

Source : AMB 1871.

TASSART.

Né à Tartier (Aisne), – maire de sa commune et vice-président du Conseil d’arrondissement.

M. Tassart a passé sa vie à faire le bien autour de lui comme maire depuis 1821 ; conseiller d’arrondissement de 1834 ; suppléant de juge de paix ; délégué de l’instruction primaire et de l’inspection des chemins vicinaux ; comme expert enfin choisi par le tribunal civil de Soissons.

L’occupation prussienne devait être fatale à ce vénérable vieillard. Arrêté comme maire pour avoir rempli son devoir de bon Français, et, bien que malade, envoyé en Prusse comme punition ; lorsque M. Tassart revint de ce pays, la maladie dont il souffrait, avait pris un caractère des plus graves, il mourut le 19 mars 1871.

Source : AMB 1872.

TASSIN de MONTAIGU (Paul Fortuné).

Né à Orléans (Loiret) le 8 mars 1798, ancien censeur de la Banque de France, décédé à Reims le 13 janvier 1878, dans sa 80e année.

Source : AMB 1879.

TAUSSERAT (Antoine).

Né à Plivot (Marne) le 4 mai 1797 (15 floréal an V), dans la maison familiale, ancienne aumônerie de l’abbaye de Saint-Denis de Reims, était petit-neveu, par son aïeule maternelle, du chimiste châlonnais Pierre Bayen, attaché au service médical des Dames de France, tantes de Louis XVI, et dont une des rues de Paris porte le nom.

Pendant les Cent Jours il s’engagea au 4e bataillon du régiment de la Marne, et reçut le baptême du feu à Sedan, dans un engagement avec une division russe. Sedan dut capitulé, et le bataillon fut licencié, le 24 août 1815.

Il est mort le 24 décembre 1895, à Vitry-le-François, après quelques jours de maladie, dans sa 99e année, ayant conservé jusque dans ses derniers moments la plénitude de ses facultés intellectuelles.

Source : AMB 1897.

TAUZIN (Charles).

Né en 1815, décédé à Saint-Quentin en 1878, ancien imprimeur, vérificateur des poids et mesures et secrétaire-adjoint de 1a Chambre de commerce. À la suite de longs services comme adjudant-major de la garde nationale de Saint-Quentin, M. Tauzin avait été fait chevalier de la Légion d’honneur après la défense du 8 octobre 1870.

Source : AMB 1879.

TERNAUX (Louis Mortimer).

Né à Paris le 22 novembre 1808, neveu du célèbre manufacturier de ce nom, nommé membre de la commission des récompenses nationales, entré ensuite au conseil d’État, prit part à ses travaux en qualité de maître des requêtes de 1837 à 1848.

Au mois de mai 1842 il recueillit à Rethel, la succession parlementaire du maréchal Clausel. Il vota d’abord avec le ministère, passa en 1845 dans les rangs de l’opposition, et fit, en plusieurs occasions, preuve de connaissances étendues en matière d’administration, de commerce et d’industrie.

Après 1848, il représenta les Ardennes à la Constituante et à la Législative ; il y prit une part active aux discussions et aux travaux préparatoires des comités, membre de la majorité, il refusa de s’associer en 1851 à la politique de l’Élysée, protesta contre le coup d’État et rentra dans la vie privée, il faisait partie de l’Académie des sciences morales et politiques.

On a de lui un grand travail sur la Révolution française intitulé Histoire de la Terreur 1792-1794 d’après les documents authentiques et des pièces inédites 1861-1864, 4 vol. in-8°, plusieurs brochures et des rapports.

Nommé à l’Assemblée nationale le 8 février 1871, le troisième sur sept par les électeurs des Ardennes, M. Ternaux est mort à Paris le 30 janvier 1872.

Source : AMB 1873.

TERRASSIN (René Antoine).

Ancien capitaine d’artillerie, ancien adjoint au maire, chevalier de la Légion d’honneur, président du conseil d’arrondissement.

Né à La Haye-Descartes (Indre-et-Loire) le 20 mai 1805, décédé le 3 août 1890 à Épernay.

Entré au service à 21 ans, après avoir parcouru tous les grades intermédiaires, il fut nommé capitaine en 1842, et prit sa retraite en 1850. Au moment de la guerre, à l’âge de 65 ans, il reprit du service comme capitaine d’artillerie et fut par sa bravoure et ses bons services décorés de la Légion d’honneur.

Il était très considéré à Épernay, où ses concitoyens le nommèrent successivement conseiller municipal, adjoint au maire, conseiller d’arrondissement, fonctions qu'il occupa avec la plus grande exactitude, car il aimait à rendre service dans la vie publique comme dans la vie privée.

Charles Remy.

Source : AMB 1891.

TERRIEN (Louis Joseph).

Instituteur en retraite, officier d’Académie, est décédé à Asfeld le 9 novembre 1887, dans sa 82e année. M. Terrien a exercé à Asfeld ses humbles fonctions d’instituteur de 1826 à 1874, jour où il a été mis à la retraite. Il a été honoré de toutes les récompenses académiques, et en 1867, il a été décoré de la palme d’officier d’Académie.

Il avait succédé à son père, Charles-Louis Terrien, qui lui-même avait été nommé instituteur à Asfeld, en ventôse an XIII. C’est donc pendant près de 75 ans que le père et le fils ont exercé dans la même commune les fonctions d’instituteur.

Les plus vieux habitants d’Asfeld, hommes et femmes, nés dans la commune, ont eu pour maître, à l’école, M. Terrien.

M. Terrien père était lui-même fils de l’instituteur de Seraincourt, où il a exercé de 1782 à 1820.

Ch. Remy.

Source : AMB 1888.

TESTULAT-GASPAR (Auguste).

Viticulteur et négociant en vins de Champagne, membre du Conseil municipal et du bureau de bienfaisance d’Ay, administrateur du Comice agricole de Reims pour le canton d’Ay, vice-président de la Société de secours mutuels, vice-président de la Société de viticulture de Reims, membre de la commission phylloxérique de la Marne, du bureau de la Société de patronage de l’enfance abandonnée, né à Ay le 4 juin 1829, et décédé en la même ville le 17 août 1888.

Sa compétence dans tout ce qui concerne la viticulture et les vins de Champagne était un fait reconnu, non seulement à Ay, mais dans toute la région.

Possesseur d’une des bonnes marques, il allait à Marseille fonder une agence pour son commerce, puis il revint dans son pays natal.

Comme conseiller municipal, on lui doit un mémoire sur les voies de communication entre Ay et Épernay, et d’autres rapports d’utilité publique.

Délégué phylloxérique, il déploya à cette importante question beaucoup de zèle et d’activité. Il fut chargé avec M. Doutté, professeur d’agriculture, d’aller étudier en Suisse le redoutable fléau. Il collabora, pour la partie géologique, à la carte viticole et œnologique de la Champagne.

Lauréat de tous les concours, il fut aussi l’un des organisateurs de l’exposition vinicole et viticole au concours régional d’Épernay.

Il fut aussi l’un des membres les plus zélés et les plus utiles de la société de l’enfance abandonnée, dont l’établissement d’Ay était en partie confié à ses soins.

La population tout entière d’Ay accompagnait son cercueil, et sur sa tombe des paroles de regret et d’éloge furent prononcées par M. J.-L. Plonquet, médecin à Ay, président honoraire de la section de viticulture d’Ay, ami du défunt et l’un de ses plus dévoués collaborateurs pour le bien public.

Charles Remy.

Source : AMB 1889.

TÉVENART (Jean Louis).

Curé-archiprêtre de l’église Notre-Dame de Laon, doyen des chanoines honoraires du diocèse, ancien vicaire-général, chevalier de la Légion d’honneur, décédé à Laon le 21 janvier 1880.

M. Tévenart naquit à Liesse, le 4 décembre 1795, d’une honorable famille qui a donné plusieurs de ses membres au service de la religion. Après son ordination, il fut nommé professeur au grand-séminaire de Soissons et devint successivement supérieur de celui de Laon. En 1837, il fut nommé au poste envié de l’église de Laon, où il exerça depuis cette époque jusqu’à sa mort ses laborieuses et délicates fonctions. Durant son ministère sacerdotal, il sut toujours, par son esprit éclairé et libéral et par sa bonté de cœur, s’attirer l’estime ainsi que le respect de ses concitoyens.

Source : AMB 1881.

THAREL (Charles Omer Joseph).

Conseiller général pour le canton de Rumigny, notaire honoraire à Aubigny, né à Aire (Pas-de-Calais) le 31 décembre 1835, décédé à Aubigny le 15 juin 1894.

Homme serviable, homme de cœur, M. Tharel avait, par sa courageuse conduite pendant la guerre, mérité d’être fait chevalier de la Légion d’honneur. Dénoncé aux Prussiens parce qu’il avait caché des armes dans sa maison, il fut arrêté et faillit être fusillé. Échappant à la mort, il fut conduit en Allemagne, puis interné dans une forteresse, et là dut subir les rigueurs les plus atroces.

M. Tharel, sympathique à tous pendant sa vie, a laissé après sa mort de vifs regrets.

Charles Remy.

Source : AMB 1895.

THÉIS (baron Charles de).

Originaire d’une ancienne famille du Dauphiné depuis longtemps fixée en Picardie au château de l’Aventure, près Chauny (Aisne), était le fils du baron Alexandre Étienne Guillaume, frère de la princesse de Salm, ancien maire de Laon et préfet de la Haute-Vienne, auteur de plusieurs ouvrages estimés. M. de Théis entra jeune au ministère des affaires étrangères et débuta comme élève consul en 1831. Nommé successivement à Leipzig, à Gênes, à Varsovie ; consul général à Tunis, à Anvers, à Venise, M. de Théis sut mériter l’estime des divers ministres sous lesquels il servit, et il eut la satisfaction vers la fin de sa carrière active de voir son zèle récompensé par le grade de commandeur.

Durant le peu de loisirs que lui laissaient ses fonctions, le baron de Théis se livrait spécialement aux études archéologiques. Étant en Tunisie, il explora les ruines de Carthage et recueillit une curieuse collection d’antiquités dont il fit un vrai musée dans son petit castel de l’Aventure où il se retira de bonne heure. Le baron de Théis n’était pas seulement un archéologue de haut mérite, mais un artiste plein de verve et d’originalité. Les antiquités si curieuses qu’il avait recueillies et auxquelles il attachait tant de prix, ont été vendues à l’hôtel Drouot après sa mort.

Source : AMB 1875.

THELLIER (Georges).

Médecin aide-major de 1ère classe, au 3e régiment de Cuirassiers, né à Sedan le 11 janvier 1859, décédé dans cette ville le 19 juillet 1887.

Après de bonnes études au collège de Sedan, Thellier vint à Reims comme maître répétiteur au lycée, afin de pouvoir suivre les leçons de l’École de médecine ; il entra en novembre 1883, au Val-de-Grâce ; en 1884, il était nommé aide-major au 3e cuirassiers, en garnison à Versailles.

Atteint d’une bronchite aiguë, il vint dans sa famille, à Sedan, espérant entrer bientôt en convalescence, mais le mal l’emporta le 19 juillet 1887.

Il ne dut sa position qu’à son travail et à son énergie ; ses supérieurs et ses amis avaient pour lui beaucoup d’estime et d’affection, aussi emporte-t-il la considération de tous ceux qui l’ont connu.

Ch. Remy.

Source : AMB 1888.

THÉREMIN d’HAME (Mme).

Mme Théremin d’Hame naquit à Versailles, le 17 janvier 1826. Son père, M. Jules Simond de Morydier, ancien garde du corps de LL.MM. Louis XVIII et Charles X, était petit-neveu, par sa mère, du cardinal de Latil, archevêque de Reims, qui sacra le roi Charles X, et, par sa femme, du Maréchal Sérurier. Il était aussi cousin de l’historien économiste Sismondi et le dernier représentant de cette branche des Sismondi qui francisa son nom en venant s’établir dans notre pays. M. de Morydier mourut à Vorges, le 14 mars 1889, dans sa 92e année ; avec lui s’éteignit le nom des Morydier.

Mlle Louise Gabrielle Désirée Simond de Morydier avait épousé, le 14 septembre 1848. M. Charles Théremin d’Hame, alors capitaine de dragons. En 1870, bien qu’en retraite depuis quelques années, le général Théremin reprit du service et fut nommé commandant de la place de Laon. Mme Théremin, après l’explosion de la citadelle de Laon, n’obtint qu’avec peine l’autorisation de donner ses soins au général mortellement blessé, pendant que ses deux fils étaient à l’armée ; aussi, depuis, était-elle justement froissée dans ses sentiments d’épouse et de française, quand elle entendait exalter l’acte du garde du génie Henriot, qui, dans un moment de folie, avait fait sauter la poudrière de Laon et avait été la cause de la mort du général et de plus de 200 mobiles.

Son courage et sa foi profonde la soutinrent au milieu des épreuves qui vinrent assombrir ses dernières années, où elle vit brusquement s’éclaircir les rangs de ceux qu’elle affectionnait. L’élévation de ses sentiments, la distinction et la dignité de son caractère, faisaient d’elle une femme vraiment supérieure, une mère et un chef de famille admirable, et rendirent sa perte d’autant plus sensible à tous ceux qui l’avaient connue.

Elle fut brusquement enlevée par 1'influenza le 3 janvier 1890, au cours d’un rapide voyage qu’elle faisait à Paris. Son corps a été ramené dans la sépulture de famille à Bruyères-sous-Laon.

Charles Remy.

Source : AMB 1891.

THEUREL.

Protonotaire, chanoine titulaire de la métropole, décédé à Reims le 30 avril 1869.

Source : AMB 1870.

THIBAULT (Abbé Jacques Honoré).

Curé-doyen de Vertus, chanoine honoraire, né à Bannes le 14 août 1814, décédé à Vertus, le 24 avril 1893, fit ses études au petit et au grand séminaire de Châlons, et fut ordonné prêtre par Mgr de Prilly, en 1839. Il fut envoyé, en 1840, comme desservant à Bergères-les-Vertus, commune suburbaine de Vertus, et en 1849, il était nommé avec l’agrément du gouvernement titulaire du doyenné de Vertus. C’est après 44 ans qu’il est mort dans l’exercice de cette fonction, regretté de tous sans distinction d’opinion.

Le discours prononcé par M. le Maire de Vertus sur sa tombe nous apprend à quel point M. Thibault poussait l’esprit de conciliation et la collaboration qu’il a donné à l’administration civile dans tous les cas où l’intérêt de ses paroissiens était en jeu et dans toutes les œuvres d’utilité publique.

Il resta jusqu’à la fin de sa vie membre de la commission de l’hospice, vice-président des administrateurs de la caisse d’épargne, président de la commission des écoles du canton, mais surtout prêtre zélé et bienfaiteur de la paroisse pendant sa vie et il n'a point oublié dans son testament nos établissements de bienfaisance. À la dernière entrevue qu’il eut avec M. le Maire, il lui disait : « La meilleure des choses c’est l’entente ; avec cela on fait des prodiges ».

Il ne faut pas oublier qu’il avait composé une Notice sur la ville de Vertus, qui fut récompensée après sa mort, à la dernière séance solennelle de la Société d’agriculture, commerce, sciences et arts de la Marne.

Charles Remy.

AMB 1894.

THIBOUMERY (Mlle).

Agrégée ès lettres, directrice du Collège des jeunes filles de Vitry-le-François, décédée à Paris le 12 février 1894, à l’âge de trente ans.

Depuis son arrivée à Vitry-le-François, pour prendre son poste à la rentrée des classes de 1892, elle s’était acquis la sympathie et le respect des parents, et l’affection des maîtresses et des élèves du collège qu’elle dirigeait.

Elle était en congé à Paris, déjà souffrante, où elle mourut.

Charles Remy.

Source : AMB 1895.

THIÉNOT (Jules).

Né à Anglure (Marne), professeur de rhétorique au Lycée Charlemagne et d’histoire à l’École normale supérieure, décédé à Paris le 16 février 1870.

Source : AMB 1871.

THIÉNOT (Jules).

Né à Montmirail (Marne), maître des conférences à l’École normale, l’un des auteurs du Rapport sur les études historiques en France, publié sous les auspices du ministère de l’Instruction publique, décédé à Paris en janvier 1873.

Source : AMB 1874.

THIÉROT (François Édouard).

Architecte, inspecteur des édifices diocésains, président d’honneur de la société des Architectes de la Marne, fut chargé pendant près d’un demi-siècle de la surveillance des travaux de la cathédrale de Reims et c’est au pied de ce monument, le crayon à la main, poursuivant l’étude d’un détail de la Salle des Rois, qu’il tombait, frappé d’une congestion, le lundi 7 mars. La mort avait fait son œuvre.

Né à Reims le 18 avril 1823, il eut de bonne heure le goût de l’art. Remarqué par M. Arveuf, l’éminent architecte se l’attacha et peu de temps après, M. Thiérot devenait inspecteur des Édifices diocésains.

Durant cinquante ans, il travailla à la restauration du splendide monument. D’autres œuvres sont dues à son activité et à son talent. Il construisit le château de Boursault en collaboration avec M. Arveuf ; le château de Savigny-sur-Ardres ; ceux de Taissy, de Toussicourt, de Marzilly, de Pargny-lès-Reims ; les églises de Gueux, de Witry-lès-Reims, de Sainte-Ménehould (Marne), d’Orainville (Aisne), etc.

Sa mort si brutale, laisse parmi tous les architectes et les amateurs d’art un grand vide, mais un souvenir durable lui sera conservé.

La tâche qu’il entreprit et qu’il réalisa si grandement et avec une réelle modestie est une de celles qui honorent le pays.

Albert Baudon.

Source : AMB 1905.

THIERRY (M. de), comte de Faletans.

Né en 1805 à Besançon, d’une famille noble de la Franche-Comté, décédé à Fismes.

Le jeune de Faletans, voulant marcher sur les traces de son père, entra à l’âge de seize ans à l’école de Saumur ; lieutenant au 8e cuirassiers en 1831, il fait la campagne de Belgique, et après quinze années de bons services, vint se fixer à Fismes, où il fut pendant vingt-cinq ans du conseil municipal de cette ville.

Source : AMB 1876.

THIRHARD (Jacques Bon).

Chanoine et vicaire général, supérieur du grand-séminaire de Soissons, né à Picauville en 1838, décédé à Vindefontaine (Manche), son pays natal, dans sa 61e année.

M. l’abbé Thirhard appartenait au diocèse de Coutances, dans lequel il occupa plusieurs postes importants. En août 1894, Mgr Germain, évêque de Coutances, l’autorisa à répondre à l’appel de Mgr Duval, qui appréciait depuis longtemps la haute valeur de ce prêtre éminent. Nommé supérieur du grand-séminaire de Soissons, M. Thirhard réalisa toutes les espérances de Mgr Duval.

Il conquit en peu de temps et conserva le respect et l’affection de ses collaborateurs et de ses élèves. Les hommes du monde qui l’approchèrent, n’oublieront jamais la franchise de son accueil, et, sous les apparences austères du prêtre, la bonté du cœur. Sa mort est une grande perte pour le jeune clergé du diocèse de Soissons.

Ses obsèques ont été célébrées à Vindefontaine où il repose dans le caveau de sa famille.

Source : AMB 1899.

THOMAS (Alphonse Jean Marie).

Né à Saint-Masmes (Marne), en 1827, docteur en médecine, membre du conseil municipal de Sedan, décédé en cette ville le 11 novembre 1870.

M. Thomas fit ses études au Collège royal de Reims où il se distingua par ses succès. Les qualités d’homme de bien qu’il montra dans sa carrière se révèlent par la sympathie que lui portent encore aujourd’hui ses nombreux camarades de classe habitant Reims.

M. Thomas, après ses études de médecin, fut appelé à Sedan, où il se fit dignement apprécier par ses connaissances et son dévouement vis-à-vis de tous ; il était de ceux qui savent que le médecin doit être un ami et non pas seulement le guérisseur d’un malade. Aussi était-il récompensé de ses soins par la reconnaissance de tous.

Il joignait à ces qualités du caractère une grande énergie et une persévérance dont il a donné preuve dans ses études sur le traitement de l’Épilepsie, il était digne d’arriver à une grande position dans le pays où ses idées libérales lui acquirent une haute réputation.

Source : AMB 1871.

THOMAS (le docteur Jean Alfred Jules).

Ancien député de Reims, chevalier de la Légion d’honneur, officier de l’Instruction publique, est décédé dans cette ville le 28 janvier 1899, à l’âge de 72 ans. Il était né a Saint-Masmes (Marne), le 30 octobre 1826.

Après d’excellentes études au Lycée de Reims, il se prépara à la médecine, subit avec succès ses examens de concours et obtint une place d’interne des hôpitaux de Paris. Il passa sa thèse en 1873 et reçu docteur, vint exercer à Reims, sur l’appel de Landouzy, dont la préoccupation était de réorganiser l’École de Médecine.

Il acquit bientôt dans notre ville une grande notoriété, et après avoir été professeur de pathologie interne, il le fut successivement d’anatomie, de physiologie et de clinique.

Il publia peu de travaux, mais il contribua à la reconstitution de la Société Médicale et fonda même un prix pour le meilleur travail de clinique ayant pour auteurs les médecins du dehors.

Lors de l’invasion de 1870, arrêté comme otage par les Prussiens en même temps que les docteurs Brébant et Henrot, il fut enfermé à Magdebourg du 15 novembre 1870 au 25 février 1871. Élu par les électeurs du département à l’Assemblée Nationale, il alla siéger à la gauche républicaine.

Le docteur Thomas fut nommé à nouveau député en 1876 à une grande majorité, puis en 1878 ; il ne se représenta pas aux élections de 1885. Ajoutons qu’il fut aussi pendant longtemps conseiller général du canton de Bourgogne.

À Reims même, son tôle politique fut considérable ; il est un des fondateurs de « l’Indépendant Rémois ».

Président de l’Association des Médecins de la Marne ; Président du Syndicat agricole et viticole ; il était professeur honoraire à l’École de médecine et de pharmacie de Reims, et membre de l’Académie de cette ville.

Les obsèques civiles ont eu lieu le 30 janvier. Au cimetière, suivant les prescriptions du défunt, aucun discours n’a été prononcé.

M. le docteur Thomas avait un frère, docteur lui-même, décédé à Sedan en 1871, victime de son dévouement dans une épidémie de typhus.

Albert Baudon.

Source : AMB 1900.

THOMAS (Pierre).

Jardinier en chef de la ville de Reims, né à Anthume (Jura) le 2 février 1815, décédé à Reims le 3 août 1878.

Homme très adroit et d’un goût remarquable dans la science horticole, M. Thomas occupait dignement le poste de jardinier en chef de la ville depuis 12 ans.

C’est lui qui ornementait nos belles promenades, qui datent de 1735, et nos squares modernes, dont les magnifiques parterres aux mille couleurs font l’admiration de tous. Il avait un profond amour du travail et une modestie sans égale jointe à une parfaite urbanité.

L’affluence de ses collègues et de ses amis à ses funérailles témoignait de l’estime générale dont il jouissait.

Source : AMB 1879.

THURIOT de LA ROSIÈRE.

Fils du célèbre conventionnel qui présidait la Convention nationale le 9 thermidor, est décédé à Connantre (Marne) le 30 août 1876.

Né aux Tuileries, près Sézanne (Marne), le 10 décembre 1807, il suivit son père exilé en Belgique sous la Restauration et ne prit part aux affaires publiques qu’après la révolution de juillet. Secrétaire de la légation à Berne 1831, au Brésil 1833, à La Haye 1838, il fut en 1842 chargé d’une mission temporaire en Espagne. Premier secrétaire d’ambassade à Turin en 1843 ; il était chargé d’affaires à Rome l’année suivante et retournait au Brésil comme ministre plénipotentiaire en 1846.

La révolution de février le trouva ministre au Mexique, où son court passage laissa une trace durable dans cette colonie.

Lorsque M. de Lamartine était aux affaires, il lui offrit une place qu’il refusa, inspiré par les nobles sentiments de son opinion.

En 1849, il se présenta pour l’Assemblée législative dans l’arrondissement de Sézanne ; élu député par 36.230 suffrages il siégea au côté droit à l’assemblée. Le 2 décembre arriva, M. de la Rosière rentra dans la vie privée et pour toujours.

Le baron James de Rothschild saisit alors l’occasion d’employer un esprit de cette valeur ; il l’attacha à la grande et difficile affaire des chemins de fer Lombards, dans laquelle il apporta toutes les facultés dont il avait donné des preuves multipliées dans la vie politique : un esprit net, un jugement sûr et une droiture absolue.

Content d’une aisance honorable qui lui permettait de se donner les jouissances de l’esprit, les seules dont il fit vraiment cas, il partageait le temps que lui laissaient ses occupations entre ses amis et ses livres.

Atteint d’une cruelle maladie, il était revenu depuis quelque temps dans son pays natal ; c’est là qu’est mort ce galant homme, ce politique judicieux et distingué auquel il n’a manqué qu’une occasion favorable pour jouer un rôle vraiment important dans les affaires de son pays.

Source : AMB 1878.

TIEFAINE (Léon).

Maire de Ribemont (Aisne), conseiller général de ce canton, décédé le 4 septembre 1901, appartenait au parti républicain modéré.

« M. Tiéfaine, écrivait à la date de sa mort le « Guetteur de Saint-Quentin », aurait pu, il y a une quinzaine d’années, être le candidat des républicains modérés aux élections législatives et éviter au département de l’Aisne, la scission qui s’est produite dans ce parti, et que les radicaux intransigeants ont encore si impolitiquement accentuée on faveur du parti radical-socialiste-révolutionnaire. C’est une personnalité qui s’en va et qui laissera son souvenir parmi ses amis, parmi tous ceux qui connaissaient sa loyauté, son bon cœur, son dévouement aux travailleurs, à la ville de Ribemont et aux habitants des communes de ce canton ».

À ses obsèques auxquelles assistaient de nombreuses personnalités saint-quentinoises et la population tout entière de Ribemont, se remarquaient M. Sébline, sénateur ; M. François Hugues, Desjardins et Ermant, députés ; MM. Legry, vice-président du Conseil général, Jourdain, directeur de la ligne de Guise, etc.

Albert Baudon.

Source : AMB 1902.

TILLANCOURT (Edmond de).

Député de l’Aisne, né le 14 octobre 1808, à Montfaucon (Aisne), décédé à Paris le 27 décembre 1880, et inhumé à Château-Thierry.

Il débuta dans la carrière du barreau à Paris, en 1830 ; il plaida avec succès pendant plusieurs années, particulièrement dans des procès politiques. Puis il abandonna le palais et se retira, en 1836, dans ses propriétés du département de l’Aisne, où il s’adonna exclusivement à l’agriculture. Cependant, dans les dernières années du gouvernement de Juillet, il prit une part active aux luttes de l’opposition et, en particulier, à la campagne des banquets réformistes.

Après la révolution de 1848, les électeurs de l’Aisne l’envoyèrent, pour la première fois, siéger à l’Assemblée constituante, où il resta jusqu’au coup d’État de 1851. Rentré à ce moment dans la vie privée, il ne reparut à la Chambre qu’en 1865. Il fut élu comme candidat de l’opposition et fut l’un des fondateurs du centre gauche.

En 1871, il fut élu député de l’Aisne à l’Assemblée nationale et siégea dans les rangs de la gauche. Il fut réélu au 20 février 1876 et au 14 octobre 1877, par l’arrondissement de Château-Thierry. Dans ces deux Chambres, comme à l’Assemblée nationale, il se fit inscrire dans le groupe de la gauche.

M. de Tillancourt était président du Comice agricole de l’arrondissement de Château-Thierry, depuis 1844.

Source : AMB 1882.

TILLOY (l’abbé Jean Anselme).

Docteur en théologie et en droit canonique, chanoine de Lorette, officier d’académie, ancien vicaire à l’église Saint-Germain-l’Auxerrois à Paris, puis aumônier du lycée Louis-le-Grand, né à Berzieux (Marne) le 21 avril 1824, succombait le 15 octobre 1903, dans sa 80e année.

Revenu, vers la fin de sa vie, dans le diocèse de Châlons-sur-Marne, dont il était originaire, il avait dirigé à Esternay, pendant quelques années, l’école libre Saint-Remy, que venait d’instituer M. le marquis de La Rochelambert, puis il avait pris la direction de l’école libre Saint-Vincent-de-Paul, de Montmirail que M. Labbé, ancien maire, venait de fonder, avec la participation de M. le duc de La Rochefoucault et des plus honorables familles de la ville et de son canton.

(Bulletin du Diocèse de Reims).

Source : AMB 1905.

TILLOY (Jean-Baptiste).

Né à Berzieux (Marne) le 11 juin 1819, maître de pension à Pontavert (1844-1848), professeur au Collège de Péronne (1849-1860), rédacteur en chef de la « Gazette de Péronne » (1860-1869), rédacteur en chef du « Journal d’Amiens » (1860-1872) ; emprisonné par les Prussiens pendant la guerre à la citadelle d’Amiens ; appelé en 1872 à la rédaction en chef de « l’Indépendant rémois » ; envoyé par Edmond About à la rédaction en chef du « Phare de la Manche », de Cherbourg (1875-1877), et rappelé à « l’Indépendant rémois » de 1877 à 1880. En 1870, il avait eu la douleur de perdre son fils, l’un d’un des internes les plus distingués de la clinique du docteur Péan.

Quelques années plus tard, il perdait cette femme distinguée qui avait été la douce et charmante compagne de sa vie, sa consolation dans les jours de découragement. Il en ressentit un chagrin incurable et se retira à Fère-en-Tardenois, son pays d’origine. Bientôt, ses concitoyens l’investirent, malgré sa résistance, des fonctions municipales et en 1888 le nommèrent maire de Fère-en-Tardenois. Il en remplit dignement les fonctions jusqu’à sa première attaque de paralysie (avril 1895). Une seconde attaque l’emporta le 3 décembre 1895, à 77 ans

C’était un érudit, un maître écrivain et un journaliste de grande dignité.

Source : AMB 1897.

TIRLET (Eugène Louis, vicomte).

Membre du conseil général de la Marne, pour le canton de Ville-sur-Tourbe, décédé à Paris le 11 janvier 1874 à l’âge de 56 ans.

Né à Paris le 23 octobre 1817, de cet illustre volontaire de Moiremont qui, parti de son village à 19 ans, était général à 30 ans, et de Mlle Pérignon, sœur de M. le baron Paul Pérignon, notre ancien député, M. le vicomte Tirlet fut de bonne heure auditeur au conseil d’État, puis sous-préfet de l’arrondissement des Andelys. Son mérite personnel et son énergie dans une circonstance délicate lui avaient valu la décoration de la Légion d’honneur.

Il venait d’être appelé à la préfecture du Gers, lorsqu’éclata la révolution du 24 février 1848. Les événements ne lui permirent pas de remplir ces fonctions, il dut se retirer. Néanmoins, il ne pouvait, à son âge, et possédé du désir ardent d’être utile à son pays, se condamner à l’inaction.

En mai 1849, l’Assemblée législative remplaçait la Constituante et M. Tirlet y entrait avec une majorité imposante de suffrages. Il y siégea jusqu’à la dissolution de la Chambre, après le coup d’État du 2 décembre, et dès lors, rentra dans la vie privée.

Mais son intelligence et son activité avaient besoin de se produire : il s’associa à l’œuvre gigantesque si heureusement accomplie par M. de Lesseps, devint administrateur de la Compagnie de l’Isthme de Suez, et bientôt après, de la Société des forges de Fourchambault.

Dans ces graves occupations, il ne perdait pas de vue les intérêts de ce pays où il venait fréquemment réparer sa santé affaiblie. Aussi, en 1871, les électeurs du canton de Ville-sur-Tourbe l’envoyaient au conseil général dont il devait être un des membres les plus distingués par ses connaissances étendues, son jugement sain et son ardente participation aux travaux des commissions, qualités appréciées de ses collègues qui le nommèrent avec empressement membre de la commission de permanence.

Son corps a été déposé dans un caveau de famille à Fontaine-en-Dormois (Marne), le 15 janvier 1874.

Source : AMB 1875.

TIRMAN (Henri).

Docteur en médecine, né en 1832, décédé à Charleville le 19 octobre 1874.

« Le jeune Tirman se destina de bonne heure à la médecine, et il ne tarda pas à faire de rapides progrès dans cet art ; ses succès d’école furent partout remarqués. Dans la dernière guerre, il prodigua ses soins et son talent à nos malheureux soldats qui encombraient nos ambulances. À côté de ces qualités, il était modeste, et l’amour de ses semblables était sa seule pensée.

En outre, il avait une de ces rares intelligences qui s’assimilent tout sans effort. Littérature, arts, sciences, philosophie, rien ne lui était étranger.

Ces nombreuses connaissances le firent nommer conseiller municipal. Sa bonne gestion des affaires lui attira beaucoup d’estime de la part de ses concitoyens, qui regrettent en lui un savant et un ami ».

Source : AMB 1876.

TIRMAN (Louis).

Sénateur des Ardennes, ancien conseiller d’État, ancien gouverneur général de l’Algérie, décédé au château des Taboureaux, près de La Ferté-Loupière (Yonne) le 2 août 1899, était né à Mézières (Ardennes), le 29 juillet 1837. C’est surtout dans ces dernières fonctions qu’il fit preuve d’une grande intelligence et d’éminentes qualités qui appelèrent sur lui l’attention du Gouvernement, quoique déjà auparavant il se fut distingué dans l’administration, soit comme chargé du gouvernement de la Défense nationale dans le département des Ardennes, soit comme préfet du Puy-de-Dôme et des Bouches-du-Rhône.

Il resta en Algérie pendant onze ans, de 1881 à 1892 et fut à cette époque élevé à la dignité de grand croix de la Légion d’honneur. Dès lors, sa vie se passa au milieu de nous. Élu sénateur des Ardennes le 18 décembre 1894, il montra toujours à la gauche républicaine du Sénat cette persistante énergie, cette éloquence claire et précise qui en firent un des plus dignes représentants de l’Assemblée. Une trop longue énumération de ses qualités ne cadrerait pas avec le caractère modeste de sa vie qui fut toute entière, même aux jours pénibles, celle de l’homme plaçant au-dessus des luttes de partis, les principes de loyauté et de civisme, ayant avant tout, comme but à atteindre, l’avenir de la patrie.

M. Tirman était président du Conseil d’administration de la compagnie du chemin de fer de Paris-Lyon-Méditerranée.

Albert Baudon.

Source : AMB 1900.

TITON (Auguste Hubert).

M. le docteur Titon, décédé à Châlons-sur-Marne le 22 juin 1877, à l’âge de 47 ans, avait acquis, dans l’exercice de la médecine une grande notoriété et une réputation bien méritée.

Il était chirurgien en chef des hôpitaux unis de Châlons, médecin du personnel du chemin de fer de l’Est ; il faisait partie de plusieurs sociétés médicales et scientifiques, et était membre titulaire de la Société d’agriculture, commerce, sciences et arts du département de la Marne.

Né à Soudron, canton d’Écury-sur-Coole (Marne), le 18 décembre 1825, il avait été remarqué pour son travail et son aptitude à l’école primaire de son village par M. Desallangre, médecin du pays, qui encouragea ses parents à faire quelques sacrifices.

Ses succès ne se démentirent point à 1a pension Drouin et au collège de Châlons, où il fit rapidement de brillantes études.

À l’école de médecine de Paris, son amour pour le travail et ses progrès le firent remarquer par ses condisciples et par ses professeurs.

Il obtint les plus hautes récompenses académiques, et après avoir été successivement externe et interne des hôpitaux de Paris, il fut reçu docteur en médecine le 1er décembre 1854.

Mais si on pouvait le féliciter de ses succès, on admirait encore plus les qualités de son cœur.

Pouvant aspirer à un brillant avenir, sa reconnaissance le rappela auprès de son bienfaiteur, dont il devint le gendre, et pendant plusieurs années il le seconda dans sa modeste mais sublime mission de médecin de campagne.

En 1858, il quitta Soudron, pour s’établir à Châlons, où l’avait précédé sa réputation de savant docteur, et où il acquit en peu de temps celle d’un praticien consommé.

Son affabilité et sa douceur auprès des malades venaient encore au secours de sa science dans l’art de guérir.

Ses connaissances étendues sur l’hygiène, sur l’histoire naturelle, sur la physique et la chimie appliquées, sur les questions d’assistance publique, le rendirent encore utile à son pays dans les commissions dont il fut chargé et en firent un des membres les plus distingués de la Société d’agriculture de la Marne.

Sa mort prématurée, causée par les fatigues de sa profession et par la perte de sa vertueuse épouse, est un véritable deuil pour ses amis et pour ceux dont il a avec tant de dévouement soigné les maladies.

Les employés du chemin de fer de l’Est tinrent à honneur de le porter eux-mêmes à sa dernière demeure, au milieu d’un nombreux concours d’amis et de clients de toutes les classes de la société.

M. de la Barre Duparcq, ingénieur en chef des ponts et chaussées, président de la Société d’agriculture, prononça sur sa tombe un discours au nom de cette société ; M. le docteur Bienfait prit la parole au nom de l’Association des Médecins du département ; M. le docteur Wast et M. Dudez parlèrent au nom de ses nombreux amis.

Sur le désir exprimé par lui, Mme de Geffriey, sa fille, a donné à la ville de Châlons sa bibliothèque médicale et à l’Hôtel-Dieu ses instruments de chirurgie. Il est question de donner son nom à la rue qu’il habitait.

C.R.

Source : AMB 1878.

TORTRAT (François Nicolas).

Né à Reims le 28 mars 1804, décédé le 6 janvier 1875, ancien architecte de l’arrondissement de Reims, membre de la Société archéologique de France.

Source : AMB 1876.

TORTRAT (Jean Pierre Louis).

Entrepreneur de bâtiments, capitaine honoraire de la compagnie des Sapeurs-Pompiers volontaires de Reims ; né en cette ville le 24 septembre 1808, décédé le 5 janvier 1872.

Intrépide au feu, il y a bien des fois exposé sa vie pour aider ses concitoyens.

Source : AMB 1873.

TOUDOUZE (Gustave).

Gustave Toudouze qui était né à Paris en 1847, tenait une place des plus brillantes dans la littérature contemporaine.

Entré en 1866, comme simple employé dans un grand établissement financier, il y resta jusqu’en 1880, consacrant à la littérature tout le temps que lui laissait ses occupations.

Parmi les principaux ouvrages de Gustave Toudouze, citons : « Octave » (1877) avec une préface d’Alexandre Dumas, fils ; le « Coffret de Salomé » (1877), la « Coupe d’Hercule » (1879), « Madame Lambelle » (1880) qui obtint de l’Académie française le prix Lambert; le « Ménage Bolsec » (1886), le « Pompon vert » (1887), le « Train jaune » (1888), « Péri en mer » (1898), « Ma Douce » (1899), le « Vertige de l’Inconnu » (1892), etc.

M. Gustave Toudouze était chevalier de la Légion d’honneur.

Albert Baudon.

Source : AMB 1905.

TOULMONDE (Docteur Jean Nicolas).

Né à Sedan le 23 mai 1812, décédé, en la même ville le 29 janvier 1894, était médecin en chef de l’Hospice de Sedan dont il avait été nommé médecin adjoint en 1852, c’est donc depuis 42 ans qu’il a prodigué ses soins aux malades de l’Hospice avec le plus grand dévouement. Il était aussi médecin de la maison d’arrêt.

Charles Remy.

Source : AMB 1895.

TOUPET des VIGNES.

Conseiller général des Ardennes, ancien député, sénateur, chevalier de 1a Légion d’honneur ; né à Givet le 6 septembre 1816, décédé dans sa propriété de Montbayen le 22 juin 1882.

Toupet des Vignes fit ses études au collège Charlemagne et songea un instant à se présenter à l’École polytechnique, mais il ne persévéra pas dans cette idée ; en 1848, il fut élu par ses concitoyens, député à la Constituante et réélu à l’Assemblée législative ; il vota constamment avec la gauche libérale.

Pendant la durée de l’empire, il s’occupa uniquement des intérêts de la ville et du canton où il était né.

Les élections de 1871 vinrent l’arracher à la vie privée, et il fut élu par 45.000 voix à l’Assemblée législative où il siégea sur les bancs du centre gauche ; il fut nommé questeur de la Chambre, il était d’un libéralisme éclairé qui fut plus utile à la République et au pays que tous les efforts des énergumènes pour arriver à un but que l’on ne pourra jamais atteindre.

M. Toupet des Vignes fut ensuite élu sénateur. Il suivit au Sénat la même voie qu’à la Chambre des députés et fut élevé à la questure du Sénat ; quelque temps après, sa santé ne lui permit plus de paraître au Luxembourg, il vint mourir dans une de ses propriétés voisines de Givet ; il fut transporté dans cette ville pour y être inhumé en présence des représentants de la Chambre et du Sénat, du préfet et d’un grand nombre de fonctionnaires des Ardennes et d’amis particuliers.

Source : AMB 1883.

TOURNEUR (Marie Élisa).

En religion sœur Sainte-Paule, de la communauté de l’Enfant-Jésus de Reims.

Cette vénérable religieuse, sœur de M. l’abbé Tourneur, vicaire général de Mgr Langénieux, est née rue du Barbâtre, 102, le 21 mai 1821.

Elle est entrée à 19 ans, en 1840, comme novice dans le couvent où elle avait fait ses études et c’est deux ans plus tard qu’elle prononça solennellement ses vœux entre les mains de Mgr Gousset. Son frère, alors vicaire, abordant la chaire pour la première fois, prêcha le sermon d’usage. À cette date, Mme Pérot était supérieure de l’Enfant-Jésus, Mme Bourguignon dirigeait les novices.

Le grand titre de gloire de sœur Sainte-Paule est, sinon d’avoir créé le pensionnat, du moins de l’avoir fait prospère : quand elle l’a pris comme directrice en 1848, il comptait 40 élèves, grâce à sa distinction, autant qu’à son intelligence, il en comptait plus de 300 lorsqu’elle le quitta en 1875.

On ne pouvait pas plus comprendre la communauté du Barbâtre sans la sœur Sainte-Paule que la sœur Sainte-Paule sans la communauté du Barbâtre, aussi le divorce entre les deux inséparables fut-il mortel à cette nature d’élite.

Envoyée à Maubert-Fontaine le 18 septembre 1875, elle y fut frappée trois mois plus tard, le 13 décembre 1875, d’une congestion cérébrale, dont elle ne se remit jamais complètement.

Elle vécut, toutefois encore, mais dans une inaction forcée dont elle eut beaucoup à souffrir jusqu’au 20 septembre 1883.

Ses funérailles ont témoigné de profondes sympathies qu’elle avait su s’inspirer car, malgré le temps le plus ingrat, elles eurent lieu au milieu du concours immense de personnes notables de la cité et de ses anciennes élèves.

Pour compléter cette notice, nous devons aussi relater que sœur Sainte-Paule est l’auteur d’un cours abrégé de littérature, rédigé pour le pensionnat et réédité il y a 2 ans.

Source : AMB 1884.

TOURNEUR (Mgr Louis Victor).

Protonotaire apostolique, vicaire-général titulaire de Reims, ancien curé de Sedan, Supérieur de plusieurs communautés religieuses, membre fondateur et ancien président de l’Académie nationale de Reims, né à Reims le 12 janvier 1818, décédé en la même ville le 8 janvier 1889.

La mort inattendue de Mgr Tourneur fut pour la ville de Reims et pour tout le diocèse un coup de foudre, qui ne fut pas le dernier de cette année.

Mgr Tourneur fit ses études au Petit Séminaire de Reims et ses études ecclésiastiques à Saint-Sulpice.

Il avait été ordonné prêtre en 1842 pendant qu’il professait au Petit Séminaire de Reims.

L’année suivante, il était nommé, malgré sa jeunesse, professeur de rhétorique, et au bout de sept ans il devenait préfet des études dans le même établissement.

C’est dans le professorat qu’il puisa cette science profonde qui fit de lui le prêtre le plus distingué du diocèse.

Après un carême prêché à la Cathédrale en 1848, il était nommé chanoine honoraire ; il avait alors 30 ans.

En 1853, il était vicaire à la Cathédrale depuis un an à peine, quand il reçut la charge importante d’aumônier du Lycée de Reims.

En 1855, Mgr le cardinal Gousset l’appela à la cure de Sedan, en remplacement de Mgr Nanquette, qui avait été nommé évêque du Mans. En quittant ce poste, quinze ans après, pour celui de vicaire-général de Mgr Landriot, il emporta la confiance de ses paroissiens, en même temps que dans sa nouvelle charge il avait conquis instantanément celle de tout le clergé.

En même temps que ses fonctions administratives, M. l’abbé Tourneur avait encore la direction de plusieurs maisons religieuses et de plusieurs sociétés de Dames chrétiennes.

Dans ses dernières années, Mgr Tourneur, qui avait les talents et les vertus d’un évêque sans jamais avoir voulu en assumer les charges, fut nommé par le Pape Léon XIII protonotaire apostolique, digne récompense des services rendus par lui à l’Église et au diocèse de Reims.

En chaire, il charmait les esprits et les cœurs. La plume à la main il montrait une grande érudition, ornée d’un style élégant.

Membre fondateur de l’Académie de Reims, dont il fut plusieurs fois secrétaire-général, et président, il a laissé dans les mémoires de cette société de nombreux travaux d’histoire locale, de littérature et d’archéologie ; son ouvrage de prédilection fut la description de la Cathédrale de Reims, arrivée à sa 6e édition ; sa famille vient de faire éditer un livre remarquable intitulé : Conférences aux Mères chrétiennes, dont il avait laissé le manuscrit.

Sur sa tombe, M. Jadart, l’un de ses successeurs comme secrétaire-général de l’Académie, a prononcé un éloquent éloge de l’homme, du prêtre et surtout « du littérateur émérite, de l’archéologue plein de verve et de sagacité ».

« Quando inveniemus parem ?

Quand trouverons-nous son égal, ajoute M. Jadart, pour défendre l’intégrité et la parure séculaire de nos monuments, pour retracer avec justesse la vie bien remplie de nos compatriotes, pour éclairer, pour instruire avec charme et onction, pour renfermer, avec un art supérieur, le merveilleux ensemble de Notre-Dame dans une mince plaquette qui circule aujourd’hui dans les mains des touristes du monde entier ? »

M. Tourneur a laissé en mourant la bibliothèque la plus riche sur l’histoire de Reims et de toute la province de Champagne.

Charles Remy.

Source : AMB 1890.

TOUSSAINT (Albert Philippe).

Né à Mézières le 17 avril 1821, décédé dans sa ville natale le 25 décembre 1892.

Reçu docteur en 1851, il fut pendant quelques temps médecin militaire, puis il vint s’installer à Mézières où il exerçait depuis une quarantaine d’années. Il remplissait les fonctions de maire en 1870 et fit preuve dans ces circonstances difficiles d’un dévouement et d’une activité qui lui valurent la croix de la Légion d’honneur.

Médecin par goût, médecin de vocation, il avait marché sur les traces de son père. Il ne voyait dans la pratique de la médecine que l’application des règles du dévouement et de l’abnégation. Il aimait ses malades, s’attachait à eux avec énergie, et luttait pou obtenir la guérison. Intelligent et travailleur, il était doué d’une activité extraordinaire et remplissait avec zèle les nombreuses charges dont l’avaient honoré la confiance de l’État et celle de ses concitoyens.

Le Dr A. Toussaint avait succédé en 1854 à son père comme chirurgien de l’hôpital de Mézières ; il était en outre vice-président du conseil d’hygiène et président de l’Association des médecins des Ardennes.

Charles Remy.

AMB 1894.

TREZAUNE (Charles Ovide).

Professeur honoraire au lycée de Reims, officier de l’Instruction publique, mourut dans notre ville le 5 juin dernier. Il n’avait que soixante-quatre ans. Sa carrière consacrée à l’instruction des jeunes élèves, fut des mieux remplies.

Né le 2 janvier 1837, à Jonval (Ardennes), il fut d’abord envoyé à Saint-Omer, puis au lycée de Reims. M. Joguet, alors proviseur, lui confia la chaire de professeur de septième où il resta trente-trois ans. Son dévouement sans bornes, sa modestie et sa bonté lui acquirent bien vite l’affection des jeunes gens et la sympathie de ses confrères. Il se dépensa sans compter, tout entier à son devoir professionnel, continuant jusqu’au jour de la retraite, la mission d’éducateur à laquelle il s’était voué.

Au cimetière, M. Bazin de Bezons, proviseur, M. Lebel, professeur honoraire et M. P. Douce, président de l’Association amicale des anciens élèves du lycée, ont rappelé son zèle infatigable et ses loyaux services à l’Université.

M. Trézaune disparait avec l’estime publique et le souvenir d’un homme qui fut bon parmi les meilleurs.

Albert Baudon.

Source : AMB 1902.

TRIBUT (Jean-Baptiste Grégoire).

Né à Écordal le 17 septembre 1815, ancien curé de Falaize, d’Hauviné et de Pargny, près Reims, mort le 10 septembre 1873, à Bourg-la-Reine, diocèse de Paris.

Source : AMB 1874.

TRIBUT (Nicolas).

Curé de Cernay, puis de Gespunsart, né à la Sabotterie le 6 mars 1824, décédé le 19 janvier 1871.

Source : AMB 1872.

TRICHET (Jean Denis).

Braves soldat de la République du premier Empire, décédé à Avançon (Ardennes) le 20 août 1869, à 97 ans

Source : AMB 1870.

TRIOULEYRE (Jules Ernest).

Né à Soissons, le 10 mai 1848, décédé à Reims le mardi 9 mars 1897, dans sa 49e année.

C’était un homme aussi intelligent que serviable, et un comptable distingué. Aussi remplissait-il des fonctions aux conseils d’administration des nombreuses sociétés dont il faisait partie.

Source : AMB 1898

TRIQUENEAUX-DEVIENNE (Jules Louis Ernest).

Né à Voultaix (Aisne), le 24 février 1846, décédé à Saint-Quentin, le 8 janvier 1898, dans sa 52e année.

Fils d’un instituteur, il fut d’abord destiné à l’enseignement. Au sortir de l’École normale de Laon, il vint à Saint-Quentin faire la classe de neuvième au lycée. Il avait alors 20 ans. En 1871, i1 reprit une toute petite maison de librairie, qu’il sut rendre importante, rue Croix-Belle-Poste ; c’est là qu’il a vécu 26 ans, sans guère s’en absenter.

Aimant le livre, sachant le présenter, très au courant des catalogues, il était un libraire bibliophile d’un conseil très sûr et d’un commerce agréable. Aucune publication locale ne le laissait indifférent, et les collectionneurs connaissaient bien le chemin de sa maison. Aussi, les amateurs et les bibliophiles le regrettent sincèrement.

Source : AMB 1899.

TROMPETTE (Joseph).

Artiste musicien et photographe, né à Vedène (Vaucluse) en 1847, décédé à Reims le 9 janvier 1891. Après avoir servi comme musicien dans un des régiments de l’armée, est venu se fixer il y a environ vingt ans à Reims, où il sut bientôt se faire une renommée comme musicien et comme photographe. Il fut longtemps attaché à la Musique municipale et au Théâtre, comme soliste flûtiste.

Il se fit aussi bientôt une réputation comme photographe et fut remarqué par M. Adolphe Dauphinot qui, à Reims, est le grand appréciateur de l’art sous toutes ses formes, et artiste lui-même.

Les encouragements qu’il reçut de lui et de tous les hommes de goût le mirent à même de développer ses aptitudes particulières. Ses reproductions des grands établissements industriels et des monuments historiques, surtout de la cathédrale de Reims, dans toutes ses parties, lui firent une grande réputation dans le monde artistique et archéologique, où ses belles planches sont très recherchées.

Sa mort prématurée coupe court à de belles espérances d’avenir ; et tout Reims a regretté sa perte.

Charles Remy.

Source : AMB 1892.

TRUMELET (Colonel Corneille).

Né à Reims le 11 mai 1817, décédé à Valence au mois de juillet 1892.

S’engagea à 19 ans dans l’infanterie légère et gagna l’épaulette de sous-lieutenant en 9 années d’Afrique, où il conquit tous ses grades jusqu’à celui de colonel. Il prit sa retraite à Valence (Drôme), en 1877.

Écrivain distingué, narrateur aimable, le colonel Trumelet est l’historien de notre colonie d’Afrique. Il avait recueilli sur elle des notes fort intéressantes qu’il coordonna et qu’il publia sous le pseudonyme C. T. de Fallon.

Il publia aussi Les Français du Désert, journal historique militaire et descriptif d’une expédition au Sahara algérien.

On a encore de lui : Le Livre d’or des Tirailleurs indigènes de la province d’Alger. – Les Saints du Tell, histoire de l’insurrection des Oulad-Sidi-Echk-Chich. – Un drame pour un cheveu. – Bouffarick, Blidah ; seuls selon la légende, la tradition et l’histoire.

Son fils, le commandant Trumelet, chef de bataillon au 35e de ligne, continue la tradition de science et de bravoure de son père.

Charles Remy.

AMB 1893.

TUGNY (Henri Michel Victor GONDALLIER de).

Ancien magistrat, né à Beaurieux (Aisne), le 5 août 1823, mort dans son pays natal, le 18 février 1902.

M. Henry de Tugny qui était fils de l’ancien conseiller général du canton de Craonne, fit toute sa carrière dans la magistrature, juge à Vervins, puis à Laon, il fut ensuite président du tribunal civil de Soissons. M. Henry de Tugny était un magistrat de vieille roche et de haute intégrité.

Albert Baudon.

Source : AMB 1903.

TUNIOT (Auguste Adolphe).

Caissier-comptable, président de la Société des sciences naturelles de Reims, médaillé d’honneur du Commerce et de l’Industrie, né à Reims, le 24 novembre 1836, décédé dans cette ville, le 16 février 1902.

C’est comme naturaliste que le nom de Tuniot figure ici. Nommé président de la Société des sciences naturelles de Reims, en 1890, l’année même qu’il avait reconstitué cette compagnie avec le concours de M. Bellevoye et de plusieurs autres, il en était depuis dix ans le pionnier infatigable, poursuivant dans ses moments de loisirs, ses excursions, ses recherches sur le sol de la contrée rémoise à laquelle il s’attacha particulièrement.

Il avait sur la géologie, la botanique et l’entomologie de la Champagne des connaissances approfondies qu’il mit au service de ses collègues avec le plus complet désintéressement, ayant surtout en vue le développement de ces sciences et de cette société qui le compta parmi ses plus fervents adeptes. Bibliophile et naturaliste, il laisse de remarquables collections scientifiques.

Albert Baudon.

Source : AMB 1903.

TURQUIN (Hippolyte).

Était l’un des vice-présidents de la Société d’horticulture, décédé à Laon le 10 juin 1889. Ses obsèques ont eu lieu le surlendemain au milieu d’une nombreuse assistance. Le cercueil disparaissait entièrement sous les magnifiques couronnes et les fleurs qui le recouvraient.

Charles Remy.

Source : AMB 1890.

TURQUIN (Hippolyte).

Vice-président de la Société d’horticulture de Soissons, membre de la Société académique de Laon, né à Laon, où il est décédé en 1889, figurait parmi les entomologistes les plus distingués du département de l’Aisne.

Charles Remy.

Source : AMB 1890.

TURQUIN (Théophile).

Décédé à Voyenne (Aisne), le jeudi 26 août 1897, dans sa 45e année, inhumé le lundi 30 du même mois, était né le 14 janvier 1853.

Source : AMB 1898.