Notices nécrologiques - K

Notices nécrologiques des ALMANACHS MATOT-BRAINE

KARCHER (Théodore).

Journaliste, né à Sarre-Union (Bas-Rhin), décédé à Paris le 6 avril 1885.

Après avoir fait son droit à Strasbourg, il était entré dans la presse. Rédacteur en chef du Républicain des Ardennes en 1849, il s’y occupait spécialement des questions sociales et s’y montra un actif propagateur des associations ouvrières.

Traduit à deux reprises pour des écrits politiques d’une grande violence de plume devant la cour d’assises de Mézières, il fut condamné à deux ans de prison et gagna la Belgique. Bientôt il se réfugiait en Angleterre, où il collabora à la Voix du Proscrit.

À Londres, M. Théodore Karcher se consacra au professorat. Il devint examinateur de l’Université, examinateur des candidats pour l’administration civile des Indes, et il obtint une chaire à l’Académie militaire de Woolwich. Il eut là pour collègue Edmond Valentin.

De retour en France, après le 4 Septembre, M. Karcher reprit la plume de journaliste. Après un stage au Réveil du Dauphiné, il prit la rédaction en chef du Globe à Paris ; il fut chargé ensuite, à la Petite République, des questions de politique extérieure.

Il avait fondé l’Espoir de Rethel, qu’il a dirigé jusqu’à son dernier jour.

M. Karcher a publié, entre autres choses : Rienzi, drame en vers ; Écrivains militaires de la France ; Études sur les institutions politiques et sociales de l’Angleterre.

M. Karcher était membre du Conseil général du département des Ardennes et conseiller municipal de Rethel.

Il a succombé aux atteintes d’une fluxion de poitrine.

Source : AMB 1886.

KASPARECK.

Né à Lublin, Pologne russe, d’une famille distinguée, avait pris part tout jeune encore à l’insurrection contre la Russie. Il avait seize ans lorsqu’il obtint de son père la permission de s’engager parmi les patriotes insurgés, il était accompagné d’un vieux serviteur de la maison paternelle.

Après la défaite des Polonais, Kaspareck émigra avec une poignée de braves qui vinrent offrir leurs services à Manzoni pour l’aider à libérer la Sardaigne. Mais ils avaient plus compté sur leur bravoure que sur leur nombre, et obligés de se replier, ils gagnèrent la frontière française.

Kaspareck vint en 1840 à Reims où sa famille avait eu autrefois des relations.

Jeune et distingué et en outre recommandé d’avance par son patriotisme, il y fut fort bien accueilli, et entra dans la maison Maxime Sutaine, qui était alors l’une des premières du commerce de Champagne.

Musicien distingué, il fut l’un des fondateurs à Reims de plusieurs sociétés musicales et artistiques dont les membres l’ont pour la plupart précédé dans la tombe.

À Paris comme à Reims, il fut bien accueilli dans le monde des arts et des artistes. Il y est décédé le 27 septembre 1892, à l’âge de 76 ans. Comme son ami Lundy, il n’avait pas oublié la ville de Reims ; aux termes de son testament olographe, il a légué au Musée de cette ville sa belle collection se composant d’une centaine de tableaux et d’esquisses, où l’on remarque principalement :

Des Paysages de Th. Rousseau, de Corot, de Daubigny, de Courbet et de Eugène Decan ; des Figures de Diaz, de Meissonier, de Carolus-Duran, de Ribot, de Bonnat ; un Pastel de Troyon, un autre de Roqueplan ; trois Aquarelles de E. Delacroix, deux d’Isabey ; Dessins anciens de Berghem, Karol, Dujardin, Prudhon ; Dessins modernes de E. Delacroix, Th. Rousseau, Troyon, Millet, Gavarny, Beaudry, etc.

C’est ainsi que les nobles cœurs savent reconnaître et récompenser dans la prospérité, le bon accueil qui leur a été fait dans les temps malheureux.

Charles Remy.

AMB 1894.

KELLER (Joseph).

Ce fut une brillante et belle carrière que celle de M. le général Keller et en lui la France perdait, 1e 22 novembre 1903, l’un de ses officiers les plus distingués. Brillante, elle le fut par ses états de service et son dévouement constant à l’armée ; belle, elle le fut encore par ses principes de chrétien et son amour des pauvres.

Il était né le 16 mai 1828 à Wasselonne (Bas-Rhin). Entré le 4 décembre 1847 à l’École spéciale militaire, il en sortait dans les premiers rangs et était incorporé au 37e d’infanterie le 1er octobre 1849, puis promu lieutenant le 30 décembre 1852. L’année suivante, il passe au 18e bataillon de chasseurs à pied et sort de l’école de tir de Vincennes avec le numéro 2 et le second prix de l’Empereur. Capitaine instructeur de tir au bataillon de tirailleurs de la 2e légion étrangère, puis au 1er régiment étranger en 1856, on le trouve au 6e bataillon de chasseurs à pied en 1859.

Entré en 1862 dans le corps de l’intendance militaire, il y est successivement promu adjoint de 2e, puis de 1ère classe, sous-intendant de seconde classe le 24 avril 1870, puis de 1ère classe en 1879. Enfin contrôleur de 1ère classe de l’administration de l’armée, le 7 novembre 1882, il est nommé contrôleur général de 2ème classe en 1886 et de 1re en 1889.

De nombreuses campagnes illustraient cette noble figure : en Afrique (1856-1859), en Italie (1859), en Afrique encore (1863-1866), au corps expéditionnaire de Rome (1867-1870) à l’armée de Paris (31 août 1870-5 septembre 1870), à l’armée de la Loire (1870-1871), et enfin en Tunisie et en Algérie (1888).

Aussi, sur la poitrine de ce vaillant soldat brillaient à côté de la croix de commandeur de la Légion d’honneur, la médaille d’Italie, la médaille commémorative de l’expédition de 1867, la croix de commandeur de Saint-Grégoire-le-Grand, la décoration de grand-officier du Nicham-Iftickhar et celle d’officier de l’ordre de Léopold de Belgique.

Sur un autre terrain, celui de la charité, M. Joseph Keller se montra un zélateur parfait, modeste autant que son dévouement était grand, et c’est imbu des vertus chrétiennes les plus pures qu’il succombait à Reims où il laisse de chères affections et où l’entourèrent le respect et la reconnaissance publics.

Albert Baudon.

Source : AMB 1905.

KNOPS (Antoine Eugène).

Né à Balan le 19 avril 1826, décédé curé de Senuc le 30 mai 1872.

Source : AMB 1873.

KOCH (Louis Hippolyte Gustave).

Négociant en vins de champagne, né à Avize, le 26 janvier 1836, décédé au même lieu, le 18 juillet dernier.

M. Koch appartenait à une des meilleures familles du commerce des vins de Champagne. Conseiller municipal et ancien maire d’Avize, il ne comptait que des amis. – Il était chevalier de l’ordre du Christ de Portugal.

Albert Baudon.

Source : AMB 1904.