Notices nécrologiques - W

Notices nécrologiques des ALMANACHS MATOT-BRAINE

WACHTER (Frédéric François).

Négociant en vins de Champagne, décédait à Épernay 1e 19 janvier, dans sa 70e année.

Le regretté défunt était d’une grande affabilité et avait conquis la sympathie de tous; aussi sa mort fut-elle vivement ressentie dans la ville d’Épernay qu’il habitait depuis de longues années et où il ne comptait que des amis.

M. Frédéric François Wachter avait été juge au tribunal de commerce ; il était encore membre de la Commission administrative de l’Hospice.

Il était né à Ablois le 19 décembre 1834.

Albert Baudon.

Source : AMB 1905.

WADDINGTON (William Ernest).

Ancien président du conseil, ancien ministre des affaires étrangères, de l’Instruction publique et des Beaux-Arts, membre de l’Institut, ancien ambassadeur, ancien sénateur, président du Conseil général de l’Aisne, né à Saint-Remy-sur-Avre (Eure-et-Loir) le 11 décembre 1826, décédé à Paris le 13 janvier 1894, fit de brillantes études à l’Université de Cambridge. Il se fit ensuite naturaliser Français, et se consacra tout d’abord à l’étude de la numismatique à sa majorité.

En 1865, l’Académie des inscriptions et belles-lettres l’élisait en remplacement du comte Beugnot.

L’année précédente, il avait été élu conseiller général pour le canton de Neuilly-Saint-Front, dans l’Aisne, où il possédait un magnifique château, près de La Ferté-Milon. Mais il échoua aux élections législatives.

Ce n’est qu’en 1871, qu’il fut envoyé par le département de l’Aisne, siéger sur les bancs de l’Assemblée nationale. Il faisait partie du centre gauche. La première fois qu’il fut ministre, avec le portefeuille de l’Instruction publique, c’est dans le cabinet qui précéda de peu, en 1873, la démission de M. Thiers.

Après la chute de M. de Broglie en 1874, le maréchal de Mac-Mahon offrit à M. Waddington un portefeuille qu’il refusa pour ne pas se séparer de ses amis politiques.

Aux élections du 30 janvier 1876, il fut élu sénateur par le département de l’Aisne, en même temps que Henri Martin et M. de Saint-Vallier, morts tous deux aujourd’hui.

En 1885, il fut réélu et n’échoua, on le sait, qu’au renouvellement du 7 janvier dernier.

De 1876 à 1880, M. Waddington fit partie de plusieurs cabinets : c’est lui qui, comme ministre de l’Instruction publique, proposa de restituer à l’État la collation exclusive des grades universitaires. À cette époque, cette loi votée par la Chambre, fut repoussée par le Sénat. Elle ne fut définitivement adoptée que plus tard. En 1878, il était l’un des plénipotentiaires français aux Congrès de Berlin.

M. Waddington fut enfin président du Conseil et ministre des affaires étrangères. Il avait été nommé ambassadeur à Londres après M. Challemel-Lacour, et avait conservé ces hautes fonctions jusqu’à l’an dernier. Il fut alors remplacé par M. Decrais.

En 1883, il avait représenté la France au sacre du Czar Alexandre III.

Avant de se consacrer à la politique et à la diplomatie, M. Waddington s’était distingué par des travaux d’épigraphie, de numismatique et de philologie qui, en 1865, lui avaient ouvert les portes de l’Institut, ainsi qu’il est dit plus haut.

Charles Remy.

Source : AMB 1895.

WAGNER.

Maire de Courcelles, près Braisne, né en 1829, décédé au château de Courcelles le 13 février 1894, avait épousé l’une des filles de M. Geoffroy de Villeneuve, ancien député de Soissons.

M. Wagner est le beau-père de M. Octave de Muizon, de Reims.

Charles Remy.

Source : AMB 1895.

WAILLY (Natalis de).

Des hommes, malgré l’immensité de l’œuvre qui couronne leur vie, passent inaperçus de leurs compatriotes ; la presse de leur pays natal semble dédaigner de les saluer au seuil de la tombe. Noël de Wailly (par corruption latine Natalis) fut un de ceux-là.

Jean-Noël de Wailly naquit à Mézières (Ardennes) le 20 floréal, an XIII de la République (L’an XIII de la République, le 21 floréal, deux heures après midi, devant nous Jean Fidèle François Puthau, maire de Mézières, faisant les fonctions d’officier de l’état-civil. est comparu le sieur Noël-François de Wailly, âgé de 32 ans, né à Paris, commis à cheval de la régie des droits réunis, demeurant au Pont-de-Pierre, faubourg de Mézières, lequel nous a présenté un enfant du sexe masculin, né au dit Pont-de-Pierre, hier à dix heures et demie du soir, fils de lui comparant et de dame Marie-Magdeleine Huz, son épouse en légitime mariage, âgée du 25 ans, née au dit Pont-de-Pierre, et auquel il déclare donner les prénoms de Joseph-Noël.

Les dites présentations et déclarations faites en présence du sieur Joseph Huz, âgé de 59 ans, marchand brasseur, ayeul maternel de l’enfant, et du sieur Jean-François Baudesson, âgé de 33 ans, employé au bureau du commissaire des guerres, cousin issu de germain maternel audit enfant, tous deux demeurant audit Pont-de-Pierre, lesquels, ainsi que le père de l’enfant, ont signé avec nous le présent acte de naissance.) (9 mai 1804). En 1814, il fut envoyé à Paris pour commencer ses études, et entra au lycée Henri IV dont son oncle était proviseur. Sa mine chétive et la froideur de son caractère, ne faisaient pas supposer que cet enfant fournirait une carrière aussi longue et aussi laborieuse ; les débuts de ses études furent difficiles, sauf sa quatrième et sa troisième, il « redoubla » toutes ses classes ; rien ne révélait donc en lui l’étoffe d’un savant.

La mort de son oncle, proviseur du lycée, lui fit quitter Henri IV, pour entrer en 1822 dans une des deux maisons de l’institution Sainte-Barbe, celle qui prit en 1830 le nom de collège Rollin. Il terminait sa philosophie dans cet établissement qu’il quittait en 1824. Élève à l’École de droit, il obtenait sa licence le 11 août 1827.

De nombreuses carrières s’ouvraient devant le jeune Macérien. Ses goûts le portèrent vers l’étude de la diplomatique et après la Révolution de Juillet, nous le trouvons au poste de chef de section administrative des archives du Royaume.

À cette époque, cette position était, encore moins qu’elle ne l’est aujourd’hui, une sinécure. La paléographie et la diplomatique étaient à l’état embryonnaire. Aucun auteur n’avait encore recueilli, fouillé, disséqué l’œuvre considérable des manuscrits légués par les Bénédictins, et éparpillée dans les bâtiments de l’État ; des parchemins, les uns roulés en paquet, les autres enfermés dans des layettes, n’avaient jamais été ouverts ; ce qu’ils contenaient était un secret pour tout le monde, à part pour quelques rares pionniers de la science. Les sceaux, les médailles, en un mot l’histoire matérielle du passé était dans l’oubli le plus complet.

Il fallait, avant de livrer cette science nouvelle à la culture des esprits, établir des régies qui permissent de marcher avec une quasi-certitude dans ce dédale d’écritures et d’abréviations. C’est dans l’accomplissement de cette œuvre que Natalis allait révéler tout son talent. Sa compétence pour le classement des sceaux, des médailles et des différentes pièces, chartes et autres documents du Moyen âge, attirèrent sur lui l’attention de M. Guizot, alors ministre de l’Instruction publique, qui lui confia le soin de rédiger un cours de paléographie.

En 1830, la première édition des Éléments de Paléographie voyait le jour (2 vol. in-4°, 1168 pages). « L’auteur n’y avait pas seulement fait preuve d’une science consommée ; la seule analyse des immenses travaux accomplis par les Bénédictins était un labeur effrayant dont il supporta le poids sans faiblir ». Cet ouvrage lui ouvrit les portes de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres le 14 mai 1851, et le 23 avril 1858 il était appelé aux importantes fonctions de conservateur au département des manuscrits de la Bibliothèque Impériale, poste qu’il conserva jusqu’en 1871. L’âge l’autorisait bien à se reposer sur ce passé semé partout de gloires.

L’œuvre de Natalis de Wailly est immense ; elle brille d’un grand éclat par l’érudition. Parmi les travaux qu’il a publiés dans les Mémoires de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, dans la Bibliothèque de l’École des Chartes et dans le Journal des Savants, il convient de citer :

Fragments de papyrus écrits en latin et déposés à la bibliothèque et au musée de Leyde (1842).

Collection de sceaux des rois et des reines de France (1843).

Chronique anonyme du XIIIe siècle (1845).

Notice sur Guillaume Guiart (1846).

Examen de quelques questions relatives à l’origine des chroniques de saint Denis (1847).

Geoffroy de Paris (1849).

Tablettes de cire conservées au trésor des Chartes (1849-1851).

Système monétaire de saint Louis (1857).

Date et lieu de naissance de saint Louis, etc., etc.

Il écrivit plusieurs notices, parmi lesquelles nous citerons celles sur MM. Daunou (1840), Letronne (1849), Guérard (1855), et de nombreux articles de critique dont l’énumération serait trop longue. De Wailly collabora avec MM. Guigniaut, Jourdain et Léopold Delisle aux tomes XXI, XXII et XXIII des historiens de France.

Il donna une édition, aujourd’hui très recherchée, de la Conquête de Constantinople, de Geoffroi de Villehardouin, et une restauration habile des Récits d’un ménestrel de Reims au XIIe siècle. Mais un travail qui peut être regardé par l’érudition qu’il révèle comme l’égal des Éléments de Paléographie, devait être la dernière publication du savant : L’histoire de saint Louis, par Joinville, dont une édition Firmin-Didot, faite en 1874, est hors de pair, tant par le texte que par la finesse de l’impression et les gravures.

Le meilleur jugement qu’on puisse faire de cette œuvre, c’est de rapporter celui émis par M. Édon, l’éminent professeur du lycée Henri IV : « Quelle sagacité pénétrante, appuyée sur quel savoir, ne fallait-il pas pour réparer les ruines de ce vénérable monument ! M. Natalis de Wailly, par une comparaison raisonnée des trois manuscrits qui nous restent et d’ingénieux rapprochements avec des chartes de la chancellerie de Joinville, sut d’une main justement hardie corriger le texte corrompu de cette histoire ; et il en reconstitua l’orthographe originale que, dès la fin du XIVe siècle, on avait odieusement dénaturée ».

Tel fut le savant ; quel était l’homme ?

Malgré les nombreux et hauts titres qu’il possédait (Conservateur, sous-directeur de la Bibliothèque nationale, président honoraire du conseil de perfectionnement de l’École des Chartes et ancien directeur de cette école. Membre de l’Institut, officier de la Légion d’honneur, etc, etc.), malgré les hautes situations qu’il avait occupées, Natalis de Wailly était la simplicité, la modestie même ; rien ne témoigne mieux de la possession de ces deux qualités, si rares cependant chez un homme qui a tant de titres à la gloire, que le testament qu’il déposa en 1875, au secrétariat de l’Institut, et dans lequel il exprime 1a volonté formelle qu’aucun discours ne fut prononcé sur sa tombe.

Son talent d’écrivain, ses nombreuses et profondes connaissances, il les mit toujours au service de tous, et les « jeunes » qui se recommandaient à lui étaient assurés de recevoir un accueil paternel et rencontrer un puissant soutien en même temps qu’un guide savant. La droiture de son caractère, la rectitude de son jugement, la netteté de ses vues, la ferme simplicité de son langage, attirèrent sur lui l’estime et la considération de tous ceux qui le connurent. Que de fois, a dit M. Gaston Paris, à l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, le 10 décembre 1886, que de fois il nous arrivera encore, au moment d’une décision à prendre, de tourner instinctivement nos regards vers la place où ils étaient accoutumés à chercher les siens, espérant une adhésion même tacite, qui seule nous rassurait pleinement.

Quoique d’un abord un peu froid, N. de Wailly aimait la gaieté, et ne déniait pas l’expansion et la familiarité.

Jusqu’en 1833, il professa des opinions très libérales et mit sa plume au service des journaux Le Globe et Le National. En 1834, il fut atteint par une des plus grandes douleurs entre toutes celles qui peuvent faire saigner le cœur de l’homme. Marié à une femme charmante qu’il adorait, elle lui fut enlevée au moment où, ironie de la nature, les liens de leur union allaient être resserrés par la naissance d’un fils ; l’enfant ne survécut que quelques heures à sa mère. Ce double deuil laissa dans le cœur de de Wailly une plaie si profonde que jusqu’au jour de sa mort il n’oublia jamais ces deux êtres si chers, la femme, l’enfant qui avait à peine vu le jour. Il ne put jamais dominer cette douleur et dès ce moment de deuil ses principes politiques changèrent, il alla s’abreuver à cette source où il crut, sinon trouver la consolation, mais au moins puiser la force et le courage. Il se jeta dans les bras de la religion, et toutes les œuvres religieuses de Paris eurent l’insigne honneur de le compter parmi leurs membres d’honneur, actifs ou honoraires.

En 1874, alors qu’il était âgé de 70 ans, et que l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres venait de l’appeler pour la deuxième fois à la présidence, il se retira en continuant toutefois à remplir avec la plus constante assiduité ses obligations d’académicien, « et il fut jusqu’à son dernier jour une des lumières de la compagnie ». Dans sa retraite, à Passy, il continua ses savantes investigations et le 4 décembre 1886, au moment où la mort vint le ravir à l’affection de sa famille, de ses amis et au respect des pauvres, il préparait une édition nouvelle de l’Imitation de Jésus-Christ.

De Wailly s’est endormi doucement dans la sérénité de sa conscience et dans la conviction de sa foi. En saluant sa tombe, qu’il nous soit permis, à nous son jeune compatriote, de lui appliquer ces paroles avec lesquelles le savant Domergue saluait le cercueil de Noël-François de Wailly, son aïeul paternel : « O. de Wailly, tu n’es pas mort ! tu vis au cœur de ta famille inconsolable, au cœur de tous tes confrères, dans la mémoire de l’amitié et des muses. Tu n’es pas mort ; la nature t’avait prêté la vie, tu l’as rendue pleine de bons ouvrages et de bonnes actions ».

Jules Poirier.

Source : AMB 1888.

WALBAUM (Florens).

Ancien avoué, ancien négociant en vins de Champagne, vice-président de la Chambre de Commerce de Reims, président du Syndicat du commerce des vins de Champagne, président du conseil d’administration de la Compagnie des Assurances rémoises, vice-président de l’Union des fabricants pour la protection des marques de fabrique et de commerce, né à Reims le 25 janvier 1821, décédé à Muizon (Marne) le 23 septembre 1893.

M. Florens Walbaum a tenu une large place dans notre cité, où son extrême affabilité et son empressement à rendre service à tous lui avaient conquis la considération et l’estime générale et l’affection de tous ceux qui avaient eu l’occasion de l’approcher et de le connaître.

Simple et modeste, ne cherchant jamais à se mettre en avant, il avait cependant été investi par la confiance de ses concitoyens de charges importantes qu’il sut toujours remplir avec zèle et une ardeur qui ne l’ont jamais abandonné.

Ses qualités, sa connaissance approfondie du droit et son amour du travail le désignaient pour ces fonctions où il a rendu tant de services, soit à la Chambre de commerce, soit dans d’autres associations publiques ou privées.

Mais c’est surtout le Syndicat du commerce des vins de Champagne qui, depuis plus de dix ans, fut l’objet de ses occupations de tous les instants. On peu dire qu’il s’est donné tout entier à la tâche qu’il s’était lui-même tracée, la défense du commerce des vins de Champagne contre les contrefaçons dont il est si souvent victime, et la reconnaissance, au profit de notre région, de la propriété du nom de « Champagne », usurpé précédemment par les contrées produisant des vins mousseux qu’elles cherchaient à faire passer pour des vins de Champagne. On se souvient des arrêts mémorables des Cours d’Angers et de Paris, qui ont définitivement tranché la question en faveur de notre commerce. C’est aux efforts persévérants de M. Florens Walbaum qu’est due cette victoire si décisive.

M. le comte Werlé, vice-président du Syndicat, par quelques paroles pleines d’affection et de regrets, qui ont été au cœur de tous, parce qu’elles sortaient du cœur, a retracé cette vie de travail et d’honneur. Il a particulièrement parlé de la grande place occupée par M. Walbaum à l’Union des Fabricants, dont il avait été nommé vice-président. M. Werlé signale entre autres ses rapports contre les prétentions de l’Income-tax en Angleterre, au sujet des lois de protection en Russie, en Autriche-Hongrie, sur les marques de fabrique et de commerce, et sur les noms commerciaux, ses amendements si remarqués au Ministère et au Sénat sur le projet du loi de M. J. Bozérian, et enfin le rôle si important qu’il joua dans la discussion et la rédaction des Conventions commerciales de Madrid, des 14 et 15 avril 1891, pour la protection internationale de la propriété industrielle.

Sa perte a été vivement sentie par l’industrie des vins de Champagne et par la ville de Reims tout entière dont il fut l’un des citoyens les plus utiles et les plus dévoués.

Nous ne pouvons mieux terminer cette notice qu’en citant la fin du discours prononcé sur sa tombe par M. Werlé :

« Simple et modeste, il était tout à tous, et toujours prêt à les éclairer de ses lumières et de ses conseils, et il laisse à ses amis et à tous ceux qui l’ont connu, le souvenir aimé du chef de famille vénéré, de l’homme de bien, du juste ».

Charles Remy.

AMB 1894.

WALBAUM (Frédéric Auguste).

Décédé à Reims le 31 décembre 1896 et inhumé le 2 janvier 1897, dans sa 78e année, était né à Reims le 2 mars 1819.

Il a tenu à Reims une place considérable, non seulement par l’importance des établissements industriels qu’il avait créés ou dirigés, mais surtout par sa haute intelligence, par l’intégrité et la loyauté de son caractère.

M. Walbaum était chevalier de la Légion d’honneur, ancien manufacturier, président honoraire de la Chambre de commerce, administrateur de la succursale de la Banque de France, directeur honoraire de la Caisse d’épargne, ancien président de la Société industrielle et du Tribunal de commerce. – Parmi les couronnes déposées sur le cercueil, il faut surtout citer celle des employés de la maison Walbaum et Desmarest, celle des ouvriers de l’établissement, celle de la Chambre et du Tribunal de commerce.

Les cordons du char funèbre étaient tenus par : MM. Noirot, maire de Reims ; Poullot, président de la Chambre de commerce ; Masson, juge au Tribunal de commerce ; Hébert, directeur de la succursale de la Banque de France ; Jonathan Holden, représentant la Société industrielle ; Wenz, ami du défunt.

Au Temple, M. le pasteur Lauga a prononcé une éloquente et pathétique oraison funèbre de M. Auste Walbaum, qui était membre du Conseil presbytéral de Reims.

Sur la tombe, deux discours ont été prononcés, l’un par M. Poullot, au nom de la Chambre de commerce, l’autre par M. Masson, au nom du Tribunal de commerce. Tous deux rendent un hommage très mérité à l’homme intègre, laborieux et dévoué que la cité vient de perdre.

Source : AMB 1898.

WALBAUM (Henri Louis).

Fondateur et directeur de la succursale de la banque de France en 1830, ancien conseiller municipal, ancien juge au tribunal de commerce, etc., décédé à Reims le 6 avril 1869.

Source : AMB 1870.

WALLON (Jean Gustave).

Écrivain, né à Laon le 7 septembre 1821, décédé à Paris en 1882, à l’âge de 61 ans.

M. Wallon avait commencé ses études au collège de Laon et les termina au Collège Louis-le-Grand, à Paris.

Ensuite il séjourna dans le quartier latin et devint presque légendaire, grâce au roman d’Henri Murger.

Jean Wallon, en effet, c’est la Colline des Scènes de la vie de Bohême, le savant aux poches profondes, bourrées de livres et même de dictionnaires.

Cette passion du bouquin, M. Jean Wallon la conserva jusqu’à la fin.

Parmi les ouvrages qu’il a publiés, les plus connus sont d’abord : Du vrai, du beau et du bien, réfutation très vive de la philosophie de Cousin ; le Testament de Richelieu ; surtout des travaux considérables sur l’histoire religieuse : le Clergé de 89, la Vérité sur le Concile, Jésus et les jésuites, un Collège de Jésuites, etc.

Il traduisit, en collaboration avec M. H. Sloman, la Logique subjective, de Hegel.

M. Jean Wallon, gallican très convaincu, ami de Montalembert et du père Gratry, avait été extrêmement affecté par le Concile de 1870.

Il fut décoré de la Légion d’honneur en 1868.

Source : AMB 1883.

WARGNIER (Jean Pierre Louis).

Chanoine honoraire, curé de Bernot, avait été ordonné prêtre le 29 mai 1847. Nommé vicaire à Saint-Erme et desservant de Ramecourt, il y resta dix-sept ans, puis fut appelé en 1864, à la paraisse de Bernot. C’est dans ce nouveau poste qu’en 1896, Mgr Duval, évêque de Soissons, voulant lui donner une marque de reconnaissance, l’éleva à la dignité de chanoine honoraire.

Albert Baudon.

Source : AMB 1902.

WARNESSON de GRANDCHAMPS (Charles Auguste).

Colonel d’artillerie en retraite, officier de la Légion d’honneur, né à Sedan le 20 avril 1822, décédé à Sedan le 24 mars 1890.

Fils du lieutenant-colonel Warnesson décédé à Balan en 1844, et petit-fils d’un général de brigade décédé à Mézières en 1807, notre compatriote suivit les traditions de famille en embrassant la carrière des armes. Sorti de l’École polytechnique avec le grade de lieutenant en 1843, il était nommé en 1854 capitaine instructeur du 3e régiment d’artillerie, puis dans l’artillerie de la Garde impériale. Il était depuis le mois de décembre 1868 chef d’escadron en Algérie, lorsque la guerre de 1870 le rappela en France. Il se signala par sa bravoure et son sang-froid aux combats de Châtillon, de Champigny et Buzenval, et autres champs de bataille. En 1873, nommé lieutenant-colonel, il fut chargé en cette qualité, à l’heure où il nous fallait songer à réparer nos désastres et refaire notre armée, de l’organisation du 37e régiment d’artillerie en formation à Bourges, dont il fut nommé colonel en 1875.

Après 46 ans de loyaux services et à la veille même de passer général, il préféra prendre sa retraite ; le 4 novembre 1878, il se retira à Balan. Il comptait deux campagnes, était officier de la Légion d’honneur depuis le 15 novembre 1870, et avait été fait chevalier le 30 décembre 1862.

Jules Poirrier.

Source : AMB 1891.

WARNIER.

Député d’Alger, né en 1810 à Rocroi, décédé le 15 mars 1875 à Versailles.

Destiné d’abord à l’état ecclésiastique, M. Warnier, après d’excellentes études faites à Charleville et à Reims, embrassa de préférence, en 1830, la carrière de la médecine militaire et fut envoyé comme aide-major à l’armée d’Algérie.

C’est là que devait se révéler toute l’aptitude, l’intelligence du jeune Warnier ; il n’avait alors que 22 ou 23 ans. En effet, il ne tarda pas à s’y faire remarquer pour toutes les affaires sérieuses et en particulier pour celles de notre nouvelle colonie ; il se livra avec une ardeur infatigable à l’étude de la langue et des mœurs indigènes, ce qui le désigna bientôt pour remplir des missions spéciales. Il fut successivement adjoint au commissaire du gouvernement près d’Abd-el-Kader pendant la paix de la Tafna, membre de la commission scientifique de l’Algérie, négociateur du traité de Tanger (1844). En récompense de ces premiers services, il fut nommé chevalier et officier de la Légion d’honneur, médecin major, préfet d’Oran (1848), et préfet d’Alger en 1870. En dehors de ses occupations médicales, il s’occupait de colonisation, devint colon lui-même, et encourageait les nouveaux émigrants à se faire cultivateurs.

En juillet 1871, les élections du département d’Alger l’envoyèrent à l’Assemblée, où il siégeait sur les bancs de la gauche républicaine. Il fut le président de la commission qui a fait la loi sur l’organisation de la propriété indigène et le rapporteur de cette loi.

Source : AMB 1876.

WARNIER-DAVID (Jules Désiré)

Naquit à Reims, 1e 27 août 1826.

Ancien membre de l’Assemblée nationale, ancien juge au tribunal de commerce de Reims, ancien membre de la Chambre de commerce, ancien président de la Société Industrielle, ancien conseiller municipal, M. Jules Warnier, eut une vie presque entièrement consacrée à l’industrie et au commerce. La maison qu’il avait créée devint bientôt une des plus importantes du pays, et là, comme dans les différents postes qui lui furent confiés, il fit constamment preuve d’une grande intelligence et d’une grande énergie. Il ne cessa de prendre la défense des intérêts de la liberté commerciale et resta jusqu’à sa mort l’un des partisans les plus convaincus du libre-échange.

L’homme politique s’était déjà révélé dans le mouvement libéral qui se produisit à la fin de l’Empire et en février 1871, ses concitoyens l’ayant nommé député à l’Assemblée nationale, il y siégea à la gauche républicaine jusqu’en février 1876.

Républicain modéré, M. Warnier s’occupa surtout d’études sur les questions économiques et publia des rapports très remarqués de son mandat.

M. Warnier était aussi un amateur d’art éclairé ; il s’était lié avec des artistes de valeur tels que Corot, Daubigny, Chintreuil et bien d’autres ; il acquit leurs œuvres et, par générosité, en gratifia sa ville natale. C’est ainsi que notre Musée s’est encore enrichi de toiles d’ordre supérieur qui viennent s’ajouter aux legs de Rémois regrettés : les Lundy, les Kasparek, les Irroy, etc., qui comme lui ont droit à la reconnaissance publique.

Après une longue maladie qui depuis longtemps faisait prévoir un dénouement fatal, M. Warnier succombait à Reims le 21 juin dernier.

Albert Baudon.

Source : AMB 1900.

WASSINHAC (Charles Gédéon Théodore de).

Comte d’Imécourt et du Saint-Empire, ancien pair de France, ancien député, ancien colonel d’état-major, ancien gentilhomme de la Chambre du roi Charles X, officier de la Légion d’honneur, propriétaire du château de Roucy, décédé à Paris, le 26 Juillet 1872, dans sa 92e année. Ce vénérable vieillard avait eu la douleur de voir disparaître avant lui trois de ses fils : les comtes Edmond, Charles et Louis d’Imécourt ; son petit-fils, Gédéon d’Imécourt-Gallifet, mort à 21 ans et son gendre, le comte de Béthune-Sully.

Source : AMB 1873.

WASSINHAC d’IMÉCOURT (comtesse de, née Marguerite Marie Louise marquise de GALLIFET des MARTIGUES).

Née en 1826, décédé à Paris le 2 octobre 1890, à l’âge de 64 ans, fut inhumée à Roucy.

Cette femme généreuse a répandu beaucoup de bien dans le pays et fait construire à ses frais un magnifique hospice. Elle repose près de son époux, Louis d’Imécourt, dans le caveau de famille qu'elle a fait construire sous la chapelle de l’hospice.

Charles Remy.

Source : AMB 1891.

WASSINHAC-IMÉCOURT (Charles Louis Xavier).

Comte du Saint-Empire Romain, ancien officier de cavalerie et membre du conseil général de l’Aisne, propriétaire du château de Roucy, décédé à l’âge de 55 ans, le 1er mars 1871 à Boulogne-sur-Mer.

Source : AMB 1872.

WASSINHAC-IMÉCOURT (Olivier Louis Marie Gédéon, vicomte de).

Sous-lieutenant aux 6e chasseurs, né à Roucy (Aisne), décédé à Paris le 28 août 1870, à l’âge de 21 ans.

Source : AMB 1872.

WATTELIER (Ambroise)

Chevalier de la Légion d'honneur, ancien président du Tribunal civil de Rethel, conseiller municipal, président du conseil d'arrondissement, décédé à Rethel le 25 juillet 1869.

Source : AMB 1870.

WENDLING (Michel).

Sculpteur de grand mérite, né à Luzy, près de Stenay, le 20 septembre 1815, décédé à Reims le 22 mai 1896.

Élève de l’École des Beaux-Arts vers 1836, M. Wendling entra en 1839, à Reims, comme sculpteur, dans l’atelier de M. Courbette, chargé des travaux de restauration de la cathédrale. Titulaire en 1852, il ne cessa d’y travailler qu’en 1894, époque où son fils le remplaça. On peut dire de lui que, dans sa longue carrière, il a tenu toutes les pierres de Notre-Dame. C’est lui qui a fait tous les travaux de sculpture de Saint-Thomas, de Saint-Remi, dont il a exécuté le tombeau, de l’Hôtel de Ville, du Palais de Justice, de Saint-André, de l’Enfant-Jésus, du Théâtre, du Lycée, etc. De plus, il a travaillé avec Arveuf au château de Boursault, et au Louvre, avec P. Dubois.

Source : AMB 1897.

WERLÉ (Mathieu Édouard).

Négociant en vins de Champagne, ancien président du Tribunal de commerce, ancien maire de Reims, ancien député, commandeur de la Légion d’honneur, président de l’Association des Légionnaires, officier de l’Instruction publique, commandant de Saint-Grégoire-le-Grand, était né à Wetzlar, diocèse de Trèves, le 30 octobre 1801, d’une famille d’origine alsacienne qui compte dans l’armée française, parmi ses membres, un général dont le nom est inscrit sur l’Arc de Triomphe de l’Étoile, il est décédé à Reims le 6 juin 1884.

M. Werlé est, sans contredit, la grande figure rémoise de ce siècle qu’il a presque entièrement rempli de son nom, comme commerçant et comme administrateur ; personne, même ses adversaires politiques, ne lui conteste le premier rang.

Il vint à Reims en 1821 pour se perfectionner dans la langue française et pour apprendre le commerce. Entré, dans la maison de vins de Champagne de Mme veuve Clicquot, qu’il n’a pas quittée pendant toute sa vie et qui devint la sienne, il y fut bientôt, apprécié par de nombreuses qualités. Son esprit d’ordre et son habileté dans le commerce firent de cette maison la première du monde, malgré les crises qu’elle eut à traverser.

Ces appréciations ne sont point un vain éloge fait sur son cercueil, elles ont été confirmées pendant toute sa vie commerciale par ses pairs qui l’ont fait monter, dès 1848, au Tribunal de commerce et l’ont élevé par trois fois à la présidence, la Chambre de commerce le compta longtemps parmi ses membres, et, quelque temps avant sa mort, le Syndicat des Vins de Champagne, rendant un nouvel hommage à celui qui avait porté si haut le, drapeau commercial de Reims, lui conférait la présidence honoraire de l’Association.

Il entra au Conseil municipal en 1843 et y demeura jusqu’en 1868, c’est-à-dire pendant 27 ans.

Il fit partie, en 1849, par rang d’inscription au tableau, de la commission municipale provisoire ; nommé maire en 1852, il garda ses fonctions jusqu’en 1868.

Les qualités d’ordre et de prévoyance qui faisaient sa prospérité commerciale, il les apporta dans l’administration de la Cité. Avec ces moyens, sans imposer de nouvelles charges aux habitants, il fit de grandes choses, et malgré toutes les critiques que lui valurent une fermeté inébranlable dans les idées mûries avec ses collaborateurs et définitivement arrêtées, il est considéré, même par ses adversaires, comme l’un des plus éminents administrateurs de la ville de Reims.

D’autres énuméreront tous les travaux de son administration et tout le bien qui en résulta ; notre cadre restreint ne nous permet pas de nous étendre sur ce point.

Il faut encore dire un mot du député, de l’homme privé.

M. Werlé fut élu député en 1852 ; il fut réélu à la Chambre en 1863 et en 1869. Là encore, on retrouve les qualités du commerçant et de l’administrateur ; il fit partie de toutes les commissions sérieuses, où il fit valoir les ressources d’un esprit élevé qui savait distinguer entre de vaines théories et des résolutions pratiques.

En 1870, il abandonna la vie publique ; mais l’on n’a pas oublié quels services il fut à même de rendre pendant l’invasion par le prestige qu’il exerçait sur les chefs qui commandaient nos ennemis et sur le roi de Prusse lui-même.

Dans sa maison, les employés sérieux étaient justement appréciés ; il savait reconnaitre les services de ses coopérateurs, encourager les jeunes gens auxquels il reconnaissait des aptitudes et préparer leur avenir.

Sa charité était inépuisable pour les pauvres, la fondation de la Maison de Retraite pour les vieillards, dont il eut l’initiative et dont il fut l’un des principaux bienfaiteurs, témoigne de son dévouement pour les invalides du travail ; sa sollicitude et sa charité s’étendaient sur tous les besoins de son époque.

L’affluence de toutes les classes de la société à ses funérailles montrèrent suffisamment à sa famille en deuil combien il tenait de place dans le cœur de ses concitoyens.

Source : AMB 1885.

WERLÉ (Mme), voir BOISSEAU.

WÉRY (Jean Charles).

Graveur-ciseleur, né à Sedan (Ardennes), le 2 octobre 1831, est décédé à Reims, le 1er août 1900, à l’âge de 69 ans.

Après avoir habité Paris trente ans, il vint se fixer à Reims où son talent de graveur et surtout de ciseleur fut vite connu.

Son atelier de la rue de Pouilly devint le rendez-vous des amateurs rémois, qui apprécièrent ses plats en cuivre repoussé.

Il composa et exécuta des fontaines, des vases décoratifs en étain, ce métal au doux éclat, presque aussi souple que la terre du mouleur dont il sut tirer un admirable parti. Il allia heureusement les richesses de tons du cuivre rouge et du cuivre jaune pour en faire de délicieux objets décoratifs ou même usuels.

Aussi, après la mort qui est venue l’enlever si soudainement à l’affection des siens, toutes ses œuvres se disputèrent-elles à coups d’enchères par les Rémois, ses admirateurs et amis.

Il laisse un fils, M. Émile Wéry, artiste peintre qui continue grandement la tradition d’art de son père et qui lui avait donné cette année une suprême joie, en obtenant, avec son tableau, « Les Bateliers », le prix du Salon de 1900.

Albert Baudon.

Source : AMB 1901.

WIET (Edmond Eugène).

Ancien conseiller municipal, ancien conseiller général et d’arrondissement, né à Remis, le 15 mars 1828, décédé dans cette ville, le 16 décembre 1897.

Suivant le vœu du défunt, membre fondateur de la Société de la Libre-Pensée, aucune cérémonie religieuse n’a été célébrée. Les coins du drap mortuaire étaient tenus par MM. Vatinel, directeur de 1’école primaire du3e canton ; Dr Knoeri, conseiller général ; Vassart, conseiller d’arrondissement; Bocquet, secrétaire du Comité radical du 3e canton. Le deuil était conduit par le Dr Wiet, fils du défunt, assisté du député Mirman.

Au cimetière, quatre discours ont été prononcés : parle président de la Société de la Libre-Pensée ; par le Dr Knoeri au nom des comités radicaux-socialistes de Reims ; par le président du Comité radical du 3e canton et par le député Mirman.

M. Wiet avait, pendant quelques années, dirigé une petite pension de garçons.

Source : AMB 1899.

WIGNACOURT (marquis Alof de).

Décédé le 25 janvier 1897, dans son hôtel du faubourg Saint-Germain, à Paris, inhumé le jeudi 28, à Guignicourt-sur-Vence, dont il était maire depuis plus d’un demi-siècle. Il était dans sa 84e année.

À ses obsèques, M. le curé de Guignicourt donna lecture d’une lettre de S. E. Mgr le cardinal Langénieux, faisant un magnifique éloge du défunt, « un grand chrétien, un vrai français », dont la vie tout entière a été un enseignement pour ceux qui l’ont approché ». Il prit ensuite la parole et résuma la vie du défunt dans une allocution touchante, commentaire éloquent de ces trois mots qui la résument : « Il a cru, il a espéré, il a aimé ».

Au cimetière, M. le doyen de Fismes, ami personnel de la famille et ancien curé de Guignicourt, a dit les dernières prières. Ensuite l’adjoint, au nom de la municipalité et des habitants de Guignicourt et d’Yvernaumont, a rappelé les remarquables qualités de l’administrateur, sa simplicité, son affabilité, son esprit conciliant, et surtout son patriotisme pendant les mauvais jours de l’occupation prussienne, son courage et son sang-froid en face des exorbitantes prétentions de l’ennemi, contre lesquelles il osa lutter énergiquement.

Ayant, dans son testament, exprimé le désir que ses funérailles fussent de la plus grande simplicité, il ne put empêcher, malgré l’absence de toute invitation officielle, d’avoir toute la contrée à ses funérailles. Au reste, dans ses dernières dispositions, il n’a pas oublié les pauvres, auxquels il s’était montré si secourable pendant sa vie.

Il laisse trois fils : le comte de Wignacourt, député des Ardennes ; le comte Alof de Wignacourt ; et le comte Simon de Wignacourt, lieutenant-colonel du 28e dragons.

Source : AMB 1898.

WIGNACOURT (Mme la comtesse de).

Née princesse de Beauvau, belle-fille du maire de la commune de Guignicourt (Ardennes), décédée à Paris le 5 février 1873, chez son grand-père le duc de Mortemart, douze jours après la naissance d’un premier enfant, et inhumée le 8 du même mois, à Guignicourt.

On n’a pas oublié dans cette commune avec quel dévouement M. le marquis de Wignacourt, sa femme et sa fille, ont voulu partager en 1870-71, toutes les épreuves, tous les périls, tous les malheurs occasionnés par l’invasion prussienne, dont un corps d’armée était campé à Boulzicourt, avant le bombardement de Mézières, et cela pendant que deux de leurs fils défendaient sur le champ de bataille, avec les autres enfants des Ardennes, l’indépendance de la patrie.

Source : AMB 1874.

WILLEMET (Joseph Antoine).

Chanoine honoraire de l’église métropolitaine de Reims, décédé le 17 août 1883.

D’origine rémoise, M. Willemet naquit le 1er février 1822, d’une famille très honorable.

Après ses études au séminaire de Reims, il fut nommé prêtre en 1843 et exerça successivement son ministère dans les communes de Bouvancourt, Pargny et Saint-Souplet. En 1874, il fut nommé aumônier de l’Hôpital général de Reims et chanoine en 1882. Prêtre dévoué et généreux, M. Willemet fut un ami constant et bienveillant pour ceux qui l’ont connu ; toujours prêt à rendre service d’une manière discrète et généreuse.

Source : AMB 1884.

WILLOT.

Ancien principal du collège de Soissons, membre titulaire, puis correspondant, de la Société archéologique de Soissons, né à Nampcelle-la-Cour en 1802, où il est décédé en 1889, à l’âge de 87 ans. Ancien professeur de philosophie à Soissons, puis à Abbeville, il revint comme principal du collège de Soissons en 1839 ; il prit sa retraite en 1853.

Dans sa retraite, il s’occupa d’archéologie et de numismatique.

Charles Remy.

Source : AMB 1890.

WIMET (l’abbé Justin).

Curé des Hauts-Buttés, né à Namur (Belgique) le 7 septembre 1841, décédé aux Hauts-Buttés le 12 janvier 1902.

Le sanctuaire de la paroisse n’était qu’une modeste chapelle tombant en ruines. L’abbé Wimet ne se découragea pas. Il quêta et pendant dix ans, il recueillit les sommes nécessaires pour l’édification du nouvel édifice qui s’élevait entièrement terminé en 1877.

Peu de temps après, il construisit un asile de vieillards.

La mort le trouva au milieu de ses occupations. Sa mémoire sera précieusement gardée au sein des populations, qu’il dirigea avec tant de zèle et de dévouement.

Albert Baudon.

Source : AMB 1903.

WUILLIÈME (Eugène).

Vicaire à Saint-Jacques de Reims, né à Pourru-Saint-Remy le 10 décembre 1842, décédé le 18 janvier 1871.

Source : AMB 1872.

WURM (Jean Thiébault).

Juge de paix du 2e canton de Reims, était un de ces fonctionnaires de l’Alsace-Lorraine qui avaient sacrifié leur situation dans leur pays, à leur attachement à la France ; né à Griesheim (Basse-Alsace) le 31 octobre 1822, décédé à Reims le 17 octobre 1883.

Venu depuis environ six ans à Reims, avec les fonctions de juge de pais du 2e canton, il s’y montra un magistrat conciliant et zélé ; par son aimable caractère, il s’y était fait beaucoup d’amis qui eurent à cœur de montrer à ses funérailles en quelle estime ils le tenaient.

Sur la tombe, M. Maussant, juge de paix du 1er canton, exprima dans quelques paroles pleines de cœur, les regrets de tous et le montra comme magistrat, comme ami et comme homme de cœur.

Source : AMB 1884.