Vendredi 1er février, la nuit est tombée sur Gotham City.
Dans les Narrows, Clayface patrouille sous son apparence habituelle - un homme entre deux âges, sans signe particulier, vêtu comme un ouvrier des docks. Il n'a pas grand chose à faire : il y a de moins en moins de crime dans le quartier. Certains habitants ont fui, les truands se terrent effrayés par Clayface ou le souvenir d'Harley Queen. L'île ressemble maintenant à une friche industrielle. Clayface finit par se décider à rentrer dans un bar encore ouvert, et commande une bière. Derrière le comptoir, il note le faible nombre de bouteilles restantes et en fait la remarque au patron. Celui-ci rétorque qu'il part dans 15 jours - on lui a proposé de racheter son bar pour le double de sa valeur, alors... Qui donc ? Mais la Lex Corp, bien sûr. Elle est en train de tout racheter dans le quartier.
Chez Rachel Dawse, Kovacs arrive pour une visite amicale - en tenue de Dr Fate. Sur l'écran de l'ordinateur où Rachel travaille, une lettre de démission. Kovacs l'interroge à ce sujet : que compte-t-elle faire de sa vie ? Elle veut se consacrer à plein temps à son poste au conseil d'administration d'Arkham - quelque chose se trame là-bas. Et puis, elle ne pourra plus cacher sa grossesse très longtemps. Elle reviendra à la justice d'ici quelques années, lorsque Harvey ne sera plus procureur. Kovacs n'est pas spécialement plus à l'aise dans les relations sociales qu'avant sa transformation, mais se sent néanmoins obligé de demander : "Est-ce que tout va bien avec Harvey ?" "Je ne sais pas..." Revenant aux affaires, il poursuit : "Est-ce que je peux lui faire confiance ? Je vais avoir besoin d'alliés." Rachel n'hésite pas : "Oui. Si tu es prêt à bosser avec Clayface, oui." Elle poursuit en expliquant que Clayface n'a jamais tué personne ni même commis de violences graves, si l'on excepte l'accident à Ace Chemicals - qui n'était peut-être vraiment qu'un accident. Kovacs hoche la tête, puis change de sujet : "Est-ce que tu vois encore Selina ?" Surprise par la question, Rachel hausse les épaules. Elle a du mal à accepter le mariage de son ancienne amie avec Wayne, et dit qu'elle ne pourra jamais s'empêcher de penser que c'était peut-être bien une histoire d'argent. Kovacs insiste un peu, et se laisse convaincre : elle donnera une deuxième chance à Selina. Jusque tard dans la soirée, ils continuent à discuter, télé et radio éteints.
Silverfox est à la limite de l'épuisement. Il y a 4 jours, l'incendie de Blackgate a contraint la ville de Gotham City à distribuer les prisonniers vers les autres prisons de l'état, et Fox a passé son temps à surveiller les transferts sans que rien ne soit à signaler. Un dernier convoi est prévu, transportant certains des plus dangereux criminels de Gotham vers Arkham, où ils seront temporairement détenus. Tout semble se passer normalement, quand Silverfox reçoit un appel : Flass, le dirigeant par intérim de la MCU. Il requiert l'aide de Silverfox dans le centre. Celui-ci, sarcastique, commence par demander ce qui pourrait être plus important que ce qu'il est en train de faire - il n'apprécie vraiment pas la façon dont Gordon a été temporairement écarté de ses fonctions - mais change de ton quand Flass explique la situation. Une montgolfière arborant un immense smiley sur le ballon vient de s'arrêter à côté du loft Falcone, et on entend déjà des tirs d'armes automatiques. Fox raccroche et se précipite vers le centre-ville de toute la puissance de ses réacteurs. Sur le sommet de la tour où se dresse l'arrogant manoir du Romain, les sbires du Joker, grotesquement maquillés, attaquent les hommes de Falcone. La scène est chaotique ; plusieurs cadavres jonchent déjà le sol. Sans hésiter, Fox intervient, distribuant des coups à tous les protagonistes sans chercher à savoir qui est avec qui. Il pénètre dans le bâtiment et, alors qu'il se précipite dans un couloir, tombe sur le Joker lui-même. Il est debout, un couteau ensanglanté à la main ; à ses pieds le corps de Sofia Falcone se vide de son sang. Les senseurs médicaux de son armure informent Fox que la fille de Falcone est encore en vie, mais plus pour très longtemps. Fox se jette sur le Joker et le projette contre un mur sans que celui-ci ne fasse le moindre geste pour se défendre. Fox l'assomme, défonce une cloison d'un coup de poing, en tire un tuyau et s'en sert pour entraver le criminel. Alors que l'équipe des SWAT arrive à son tour dans le bâtiment, il ramasse le corps de Sofia Falcone et s'envole vers l'hôpital. Quelques minutes plus tard, il la dépose et l'hôpital et repart vers le manoir. Le Joker est toujours là, entouré par les hommes des SWAT qui cherchent encore comment le dépêtrer de ses liens métalliques. Fox les écarte, le ramasse et l'emporte vers Arkham.
Quelques heures plus tard, dans la nuit : Eric Lamarche travaille toujours. Il est à l'Université, dans un laboratoire. Devant lui, des fioles contenant le venin du Joker à divers degrés de dilution et des formules - il essaie de trouver un antidote au redoutable poison. Il y a deux jours qu'il n'a pas dormi. Le téléphone sonne : le lieutenant Flass. "On a arrêté le Joker", annonce-t-il. Après un instant de stupéfaction, Lamarche se reprend. "On ? Vous voulez dire Silverfox, je suppose." Il peut presque entendre Flass grincer des dents à l'autre bout de la ligne. Celui-ci finit par reprendre : "On l'a posé à Arkham." "Hein ?!?" "Vous vouliez qu'on en fasse quoi ? Il est dans une cellule." "J'arrive !" Il bondit hors du laboratoire, attrape sa veste et se précipite vers sa moto. Quelques minutes et excès de vitesse plus tard, il reçoit dans son casque un appel d'un de ses hommes à Arkham : "Il s'est échappé ! Il a pris des otages ! Il faut que vous.. Non ! Il m'a vu ! Aaaaaaargh !" Lorsque Lamarche arrive devant Arkham, le bâtiment est verrouillé. Les mesures de sécurité qu'il a lui-même mises en place pour assurer un lockdown complet de l'asile si nécessaire sont maintenant employées contre lui... Sur un panneau vidéo proche de l'entrée, où apparait habituellement le visage du préposé à l'accueil des visiteurs, le Joker se marre. Lorsque le professeur approche, il prend la parole : "Bonjour, Mr Lamarche. Les fous sont les docteurs, les docteurs sont les fous ! Les pensionnaires ont pris le contrôle de l'asile !" Il poursuit en expliquant entre deux éclats de rire hystériques qu'il a dispersé des bombes dans Gotham. Si quelqu'un essaie d'entrer, il en fera exploser quelques-unes. Quant à ses revendications, il les communiquera via la télévision.
Quelques minutes plus tard, Fox arrive à son tour sur les lieux. Lamarche le met au courant, et explique qu'il leur reste une solution : il a mis en place dans ses propres mesures de sécurité quelques failles soigneusement dissimulées, afin de parer à une manœuvre de ce genre. Il n'a pas le temps d'en dire plus que la première camionnette des médias arrive, précédant de peu les forces de la Major Crime Unit. Vicky Vale se précipite vers Fox et Lamarche, et demande une déclaration. Fox se tourne vers elle et lui demande : "Bonjour Vicky. Comment va mon frère ?" Surprise, Vicky fait signe au cameraman de couper et se retourne vers Fox : "a quoi vous jouez ?" Fox lui explique en surveillant la caméra du coin de l’œil que ce n'est vraiment pas le moment. Lamarche, habitué, le pousse doucement et se place face à la caméra qui se rallume instantanément. Il lance une vague déclaration officielle, puis demande aux médias de se retirer. La police est en train de mettre en place le périmètre de sécurité, tandis que les voitures des autres chaînes de télévision et de radio arrivent à leur tour.
De son côté, Fox s'est branché sur le système de sécurité d'Arkham, et tente d'en passer les protections. Bientôt rejoint par Lamarche, il pense être sur le point d'y parvenir quand le réseau se coupe, après un dernier message : "Et le mot magique ?" L'écran de l'accueil se rallume. "Je vous avais demandé de ne toucher à rien", lâche le Joker d'un ton paternaliste. Une lointaine explosion ébranle le sol et fait sursauter les deux hommes. "C'était le bâtiment de la fraternité de l'Université. Vous saviez qu'il y avait une soirée ? La prochaine fois, ce sera un hôpital. Ou peut-être une école."
Dans l'appartement de Rachel Dawse, rien n'a encore filtré. Elle décroche son téléphone et appelle Harvey, lui demandant de passer. A peine a-t-elle raccrochée que le téléphone sonne à nouveau. Sur l'écran s'affiche "Arkham". Rachel décroche, et une voix stridente lui lance : "Bonjour Miss Dawse ! Ou future Mrs Dent ? Votre présence est demandée à Arkham tout de suite ! Vous avez été l'heureuse élue tirée au sort pour entendre en personne mes revendications !" Puis plus rien. Blanche comme un linge, Rachel raccroche. Elle se tourne vers Kovacs, mais avant qu'elle ait pu commencer à parler le téléphone sonne à nouveau. Paralysée, elle le regarde sans faire un geste, et c'est Kovacs qui décroche. Après une hésitation, il lance : "Allo ?" A l'autre bout du fil, Lamarche se paralyse. Il connait cette voix, ces modulations, et sait que son propriétaire est mort. Dégoûté, il crache : "Joker !" et raccroche. Il téléphone aussitôt à Dent le prévenir : Rachel Dawse est probablement en danger, le Joker a mis quelque chose en place chez elle. Il n'a pas le temps de finir son explication, Dent a déjà raccroché. Quelques minutes plus tard, dans l'appartement, Fate lâche : "Il arrive." La seconde suivante, une flaque d'argile passe sous la porte et reprend une forme humanoïde. Voyant Rachel indemne, Clayface se calme un tout petit peu et se tourne vers Fate, prêt à attaquer. Rachel intervient : "Harvey... Voici... Euh..." "Dr Fate", complète Kovacs. Abasourdi, Dent reprend son apparence normale. Son regard va de Rachel à Fate, puis il finit par lancer : "Vous existez vraiment ! Mais comment..." Kovacs enlève tranquillement son masque, causant un deuxième choc au procureur. "Kovacs ?! Mais vous êtes mort !!" Kovacs s'explique rapidement, mais est interrompu par la sonnerie du téléphone de Dent. Fox le prévient des derniers évènements. Rachel explique à son tour le coup de téléphone qu'elle a reçue à l'instant. Dent la persuade de ne pas aller au rendez-vous - il est parfaitement capable de s'en charger. Il prend son apparence, ses clés de voiture et descend au garage.
A Arkham, Lamarche est au téléphone avec Silver St-Cloud. Il la presse de quitter l'hôpital. Alors qu'il raccroche, un éclair de lumière l'éblouit brièvement. Fate est face à lui. Avant qu'il ait pu parler, Fate a soudain une vision : Washington DC, la Maison Blanche, le Bureau Ovale. Un homme est assis dans le fauteuil du président - de grande taille, le port altier, le nez aquilin, le crâne chauve. A sa droite, debout, se tient Eric Lamarche. La vision se termine et Fate se retrouve avec Lamarche qui le dévisage les yeux ronds. "Bonjour, Eric" lance-t-il. "Vous êtes qui, vous ?!?" "Dent et Dawse me connaissent. Je suis venu vous aider contre le Joker." Eric regarde autour de lui, et voit plusieurs journalistes les yeux exorbités. Il pousse Fate devant eux et annonce : "Je vous présente le nouveau héros de Gotham", avant de filer vers la camionnette aménagée en QG.
Au manoir Fox, le maître des lieux s'est installé devant un ordinateur à l'écran gigantesque. Des satellites scannent la surface de Gotham City, à l'affut des émissions qui trahiraient la présence des bombes. Derrière Fox, Barbara Gordon arrive d'un pas décidée et s'installe à côté de lui. Le téléphone sonne : Eric Lamarche. Barbara le salue, et celui-ci surpris interpelle Fox : "Qui est avec vous ?" "Barbara." "Appelez-moi Robin", précise la jeune fille. A l'autre bout du fil, Lamarche grimace. Puis il se reprend, et explique l'arrivée du Dr Fate. Aussitôt, Fox affiche la principale chaîne de télévision de Gotham : Fate est face à la caméra. "Je le connais", confirme Fox. Lamarche râle un peu - il est le dernier au courant, visiblement, et ce n'est pas dans ses habitudes. Et est-ce qu'au moins Fox peut confirmer qu'on peut lui faire confiance ? "Je ne sais pas", répond Fox. "J'ai discuté avec lui une demi-heure et je n'ai rien compris." Puis il raccroche, et se retourne. Face à lui, sa jeune équipe. Flash, Black Canary, Poison Ivy et Robin. Cette dernière porte un costume inspiré par celui du premier Robin, et une perruque blonde. Sur l'uniforme de chacun, une tête de renard stylisée. Fox s'accorde un sourire avant de distribuer les rôles. Une personne à l'Université pour aider les secours - Flash est parti avant qu'il ne finisse sa phrase.Les autres, en ville, trouvent et désamorcent les bombes. Robin leur expliquera en chemin. Les jeunes gens se précipitent vers leur véhicule, une longue voiture sombre, pendant que Silverfox rajuste son armure et redécolle pour Arkham.
A Arkham, la voiture de Rachel Dawse vient d'arriver. Celle-ci en sort, traverse la meute de journaliste en se fendant d'un lapidaire "Nous vous tiendrons informés dès que possible" et rentre dans le QG temporaire où elle retrouve Lamarche. Surpris, celui-ci se lèvre, et Rachel explique la situation : le Joker a appelé chez elle, et elle compte bien s'y rendre. Lamarche s'oppose farouchement à cette idée, jusqu'à ce que "Rachel" lève une main qu'elle déforme brièvement. "Dent", lâche dégouté Lamarche en se rasseyant. Les deux hommes sont bientôt rejoints par Fate puis Fox. Ils n'ont pas le temps de faire les présentations - le délai accordé par le Joker est pratiquement écoulé. Clayface explique qu'il prendra le rôle de Rachel, et part se présenter à l'accueil d'Arkham. Le visage du Joker apparait sur l'écran alors qu'il s'approche, et s'esclaffe. "Ah ! Bienvenue, Miss Dawse ! Entrez, mais vous seule !" La porte s'ouvre brièvement, et se referme aussitôt Clayface passé.
"Rachel" est immédiatement accueillie par deux gros bras à la mine patibulaire, qui lui font signe des les suivre. Dans l'asile, la situation est dantesque. Les lieux ont été ravagés, et des fous hurlent sur le passage de Clayface et de son escorte. Il reconnait plusieurs visages - des criminels transférés depuis Blackgate, dangereux et parfaitement sains d'esprit. Jason Woodrue et "Bane". Ils finissent par arriver dans une grande salle où, au sommet d'un amoncellement d'objet divers, dans un large fauteuil de cuir, trône le Joker. "Alors, Miss Dawse, êtes-vous prête à devenir l'intermédiaire de ce moment historique ?!" Il bondit au sol, et passe un bras autour de l'épaule de "Rachel". Ses revendications sont simples : amenez ici, là où est leur place, tous les prétendus héros de Gotham - Silverfox, Lamarche, Dent, Gordon, même le nouveau venu en collants bleus... Et dans moins d'une heure, s'il vous plait. "Rachel" proteste contre l'inclusion de Dent et Gordon dans la liste, et le Joker la gifle violemment. "Rachel" tombe au sol et se relève sans un mot. Le Joker, sa bonne humeur retrouvée, fait signe à deux hommes : "Foutez-là dehors."
A l'extérieur de l'asile, Lamarche ronge son frein. Son téléphone sonne à nouveau, et une voix connue lance : "Bonsoir, Mr Lamarche. Vous avez besoin d'aide, je crois ?" Bien que Jonathan Crane propose de l'assister sans contrepartie, Lamarche rechigne à faire appel une nouvelle fois à l'individu. Crane insiste : il s'est fait quelques nouveaux amis, explique-t-il. Il a réhabilité Zsasz, et a recueilli un égaré dans les sous-sols de Gotham - un égaré de 2m de haut pour 1m, de large, né en 1890 à ce qu'il dit. Et ces hommes ne sont pas astreints à des codes moraux ridicules, glisse-t-il. Les monstres dans l'asile constituent une véritable gangrène pour Gotham. Et quand la maladie s'est à ce point étendue, il faut amputer... Bien que l'argumentation de Crane fasse mouche, Lamarche refuse de nouveau. Il y a tout de même des limites.
Fox, en surveillance au-dessus de l'asile, contacte son équipe. Robin fait aussitôt un bref rapport : Poison Ivy a trouvé et enterré profondément l'une des bombes. Black Canary est sur les lieux d'une seconde. Fox la remercie et contacte directement Flash - comment se fait-il que le boulot ne soit pas fini ? Il le tance sévèrement - il n'est pas là pour faire le beau devant les caméras. Flash accepte le reproche, termine d'évacuer les blessés restant en quelques minutes et se précipite vers la bombe la plus éloignée. Fox raccroche : "Rachel" vient de sortir de l'asile. Il descend se poser au sol, et rejoint Lamarche, Fate et Clayface dans le QG. Là, ce dernier leur explique les revendications du Joker. Fox rappelle aussitôt Robin : les bombes doivent être désamorcées avant une heure. "Impossible !" répond Robin, un début de panique dans la voix. Les bombes sont trop éloignées les unes des autres, et Flash est déjà en train de s'occuper de plusieurs d'entre elles. Fox explique qu'il va s'y mettre également. Fate intervient : il peut aider, affirme-t-il, avant de disparaitre dans un éclair de lumière. Il réapparait dans le sous-sol d'un bâtiment, à côté de Black Canary penchée sur une machinerie étrange. Celle-ci coupe un fil, un long bip se fait entendre et le compte à rebours passe à zéro. Une fraction de seconde avant que l'explosion ne les emporte, le monde autour de Fate disparait et la vision prends fin. Il attrape la main de Black Canary qui sursaute, et coupe un autre fil. "Vous êtes qui ?!?" "Je vois l'avenir. Vous alliez couper le mauvais."
Au QG près d'Arkham, Lamarche a fini par prendre une décision. "J'ai une idée", lance-t-il à Dent, "mais ça ne va pas vous plaire. Il faut que Rachel vienne, et Silver St-Cloud". Avec elle, explique-t-il, ils pourront annuler les pouvoirs des personnes présentes à l'intérieur, ce qui leur donnera une chance. Dent proteste : eux aussi perdront leurs pouvoirs, et la lutte serait très inégale en leur défaveur. Arkham compte nombre de prisonniers sans pouvoirs, mais armés. Il faut trouver autre chose... Une voix surgit de l'épaule de Dent : "Voyons voyons, il ne faut pas nous jouer des tours comme ça, messieurs ! Je vous avais prévenu !" Pétrifiés, les deux hommes regardent le minuscule micro collé à l'épaule de "Rachel" par le Joker. Furieux, Dent fait exploser le micro.
Dans un gratte-ciel du centre-ville, Silverfox est devant une machinerie très semblable à celle que Black Canary a manqué faire exploser. Alors qu'il est sur le point de la désamorcer, elle s'active. En un éclair, Fox l'arrache du sol et s'envole le plus haut possible dans les airs. La bombe explose, et le projette dans les eaux de la baie.
Dans son bureau à la mairie, Bruce Wayne pose le combiné du téléphone fixe sur le bureau, coupe le micro et sort son portable. "Eric ? J'ai l'armée au téléphone. Ils sont prêts à y aller si nécessaire." Lamarche réalise le massacre qu'une attaque militaire pourrait produire, et prend enfin une décision. "Ce ne sera pas nécessaire, Bruce. J'ai encore un plan B." Il raccroche et sort de la camionnette, ignorant Dent qui exige de savoir de quoi il s'agit. Dehors, il parcourt son répertoire téléphonique et s'arrête sur le nom de Crane. Celui-ci décroche instantanément. "Alors, j'ai le feu vert ?" "Allez-y", lâche Lamarche. Il entend à l'autre bout du fil. "Vas-y, Solomon". Un bruit sourd retentit sous le bitume et fait trembler le sol. Quelques minutes plus tard, des coups de feu commencent à retentir à l'intérieur d'Arkham. Dent, toujours métamorphosé en Rachel Dawse, sort du QG et se précipite vers une bouche d’égout - il faut qu'il intervienne ! Lamarche s'interpose, et utilise ses pouvoirs pour le détourner de son projet. Dégoûté, furieux, "Rachel" rejoint sa voiture et quitte les lieux. Au même moment, un tintement retentit et la porte de l'asile s'ouvre. Flass, hésitant, se tourne vers Lamarche qui lui fait signe d'envoyer ses hommes. Les forces de police investissent aussitôt le bâtiment, et les rapports arrivent rapidement. Presque tous les otages sont morts. La plupart des détenus sont prostrés dans les coins des pièces et des couloirs. Bane est immobile, le dos visiblement brisé. On finit par signaler la découverte du cadavre de Jason Woodrue, la tête littéralement encastrée dans un pilier de béton. Le Joker n'est visible nulle part.
Plusieurs heures plus tard, au petit matin, l’évacuation des blessés se termine. A un bloc de là, Silverfox improvise une conférence de presse pour présenter son équipe. Les jeunes gens ont l'air mal à l'aise, mis à part Flash qui prend la pose sur toutes les photos. Fox les présente rapidement, donnant leurs noms de code, et les félicite pour leur travail avant de les renvoyer au manoir. Fox rejoint ensuite Lamarche à l'intérieur d'Arkham, qui lui explique ce qui s'est passé : l'intervention de Crane, qui n'a pas fait dans la dentelle. Fox proteste - à long terme, ce n'est pas une solution acceptable. Crane est un criminel, pas meilleur que ceux qui étaient enfermés là ! "Je croyais que vous aviez changé", lâche-t-il amer. "J'ai changé. Je n'ai pas fait ça pour moi, je l'ai fait pour Gotham." Chacun campe sur ses positions, et le ton monte. "Ils ne feront plus de mal à personne", avance Lamarche. "Tu ruines des années de boulot !" crie Fox. "Tu ruines ma confiance à chaque fois !" Excédé, Fox finit par tourner les talons. Il défonce un pan de mur d'un coup de poing, sort et s'envole, Lamarche essayant vainement de le retenir.
Chez Rachel, Dent essaie de retrouver son calme. Il ne peut accepter la décision qu'a prise Lamarche - tous ces morts ! Rachel lui fait remarquer que c'était peut-être la moins mauvaise des solutions... Elle lui montre un mail qu'elle a reçu un peu plus tôt : Bruce Wayne a convoqué le conseil d'administration d'Arkham à la mairie pour une réunion d'urgence lundi matin. Dent est également invité en tant que procureur.
Au manoir Fox, Kovacs frappe à la porte. Il est vêtu en civil, et ne cache pas son visage. Quand Alfred ouvre la porte, il en perd son flegme britannique et devient blême. "C'est Mr Dent ?" demande-t-il sans trop y croire. "Non." "Mais vous êtes mort !" "En effet. Mr Fox est là ?" Alfred, encore secoué, retrouve ses manières et lui fait signe d'entrer. Par la fenêtre ouverte du salon, on entend des bruits de tôle déchirée et de verre brisée. Alors qu'il s'avance vers la terrasse, Kovacs voit voler un morceau de tôle verte, visiblement arraché à une voiture. Fox lui tourne le dos, il porte son armure de Silverfox sans le casque et est en train de déchiqueter ce qui ressemble à un reste de Ferrari. "Tout va bien, Lucius ?" demande Kovacs. Celui-ci se retourne brusquement. "Kovacs !?! Mais... Harvey ! C'est pas le moment !" "C'est bien moi." "Mais vous êtes mort !?!" Kovacs soupire. Il s’assoit sur une chaise, et Fox l'imite, toujours en armure. "Dr Fate m'a propose de prendre sa place." Fox laisse brusquement tomber sa mâchoire. "J'ai déjà parlé à Dent", poursuit Kovacs. Fox se reprend enfin. "Chez Selina... ?" "C'était moi." "Et l'homme en bleu ?" "J'ai discuté avec le Dr Manhattan sur la lune." L'explication qui suit est longue et difficile à avaler, mais Fox finit par l'accepter. "J'ai besoin d'alliés si je dois aider Gotham", conclut Kovacs. "Vous pouvez me compter parmi eux. Et je vous remercie d'avoir sauvé la vie de Black Canary." Kovacs s'enquiert du coup de colère de Fox lorsqu'il est arrivé, et s'entend expliquer les dernières nouvelles de Lamarche. Fox fait signe à Alfred de lui apporter un whisky. Peut-être que Lamarche ne peut pas être sauvé, finalement. Kovacs insiste : tout le monde peut être sauvé. Lui-même revient de beaucoup plus loin que Lamarche. Il réussit à rassurer un peu Fox, qui décide de garder Lamarche à l’œil plutôt que de le jeter du manoir comme il en avait l'intention. "Rien à voir", finit par reprendre Fox, "vous qui connaissez bien Selina Kyle : est-ce qu'on peut lui faire confiance ? Ou est-ce qu'elle a épousée Thomas Wayne pour sa fortune ?" Kovacs ne peut s'empêcher de sourire. Selina n'a jamais eu besoin d'argent, explique-t-il, ce qui surprend Fox : elle vient après tout d'un milieu difficile... "Faites-moi confiance. Je ne peux pas vous l'expliquer, mais Selina n'a pas épousé Wayne pour l'argent." Fox sourit. "Merci d'être passé." Il jette un œil vers la fenêtre, puis regarde à nouveau en direction de Kovacs : celui-ci a disparu. Fox secoue la tête. "J'aurais aimé qu'il perde aussi cette habitude-là..." Il ressort, ramasse les morceaux de la Ferrari, et entreprend de les déformer, avec une idée derrière la tête.
Dans un bar de Gotham, Lamarche est assis devant une verre plein et deux verres vides. Il le vide et fait signe au barman d'en remettre un autre.
Lundi 5 février, au matin. A la mairie, dans une salle de réunion.
Autour de la table, sont assis Bruce Wayne, Eric Lamarche, Harvey Dent et Rachel Dawse. Un peu à l'écart sur un bureau, un greffier est penché sur son bloc-notes. Dent remarque qu'aucune personne de la police n'est présente. Wayne ouvre la réunion : suite aux évènements de la veille, il va être nécessaire de revoir leur politique de détention. Il se trouve qu'il a d'ores et déjà un plan. Celui-ci était en branle depuis quelques temps, et il a décidé de l'accélérer. Il a déjà toutes les autorisations nécessaires, y compris celle du gouverneur de l'état. Il précise que ce chantier, qui sera long, sera le dernier de son mandat. Il compte démissionner dès qu'il en aura vu le bout. Il en vient au fait : il compte créer un centre de détention d'un nouveau genre, pour les individus qui ne peuvent être contenus ni à Blackgate ni à Arkham. Par ailleurs, les Narrows sont depuis trop longtemps une zone de non-droit, le terrain de chasse de vigilantes comme Rorschach, Clayface ou Harley Queen - Rachel et Harvey échangent un regard. Il propose donc de convertir tout le quartier des Narrows en une gigantesque prison à ciel ouvert. Le projet a un nom : Arkham City. La physionomie des lieux facilitera la surveillance, tous les ponts menant sur l'île seront détruits sauf un. Harvey voit immédiatement un problème : que faire d'un méta-humain qui pourrait voler, ou sauter par-dessus le fleuve ? Wayne a déjà la réponse : la LexCorp dispose des brevets nécessaires. Il fait signe au greffier, qui ouvre la porte. Un homme grand, au nez aquilin, complètement chauve, entre en souriant. Il se présente : Lex Luthor, dirigeant de la LexCorp. Il confirme les propos du maire : sa société dispose des technologies nécessaires pour contenir les méta-humains. Wayne poursuit en expliquant la détail : la présence au centre du quartier d'un bunker fortifié, tenu par l'armée, pour les soins médicaux d'urgence. Les détenus seront en auto-gestion. Quelques questions sur la mise en place d'un tel projet sont posées, et Wayne y répond de son mieux. En réponse à une question de Dent, Luthor explique son intérêt dans ce projet : pas tellement le contrat de gestion opérationnel de la prison, mais surtout l'énorme coup de publicité pour lui et ses technologies - sans oublier l'aspect philanthropique de sa démarche, bien sûr. Quant aux méta-humains qui souhaitent aider au maintien de l'ordre : ils pourront tout simplement se faire engager dans le personnel. Enfin, l'asile d'Arkham sera rendu à sa vocation première d'ici quelques années : être une maison de repos. La réunion touche à sa fin, et l'ensemble des participants donnent leur accord. Dent promet de soutenir l'initiative de tout son poids politique. Dawse et Lamarche signent l'accord de principe, prévoyant la fin d'Arkham comme asile pénitentiaire.
Kovacs est de retour dans la petite planque que lui a offert Selina Kyle, au coeur de la ville. Alors qu'il pose la main sur la poignée de porte, il sent que quelqu'un l'attend chez lui. Un homme en costume. Il ouvre la porte, entre, et dévisage sans manifester d'étonnement celui qui lui fait face. "Bonjour, Mr Kovacs. Je m'appelle Henri Ducard et je m'intéresse à la ville." Kovacs remarque que Ducard non seulement ne semble pas surpris de le voir en vie, mais qu'il a en outre réussit à le trouver très rapidement. Ducard sourit. "Je fais partie d'une organisation qui surveille les points chauds de la planète. Et les choses vont aller très mal à Gotham City d'ici peu - Lex Luthor a un plan." Il explique rapidement le projet discuté le matin même à la mairie. "Lex Luthor va se retrouver à la tête d'une armée de méta-humains vicieux et sans morale." Kovacs, méfiant, demande à Ducard ses objectifs. "Mais, les mêmes que vous : redresser la ville. Comme vous, je suis revenu d'entre les morts." Kovacs lui fait signe de s'asseoir, et ils continuent à discuter. Ducard finit par faire remarquer que si Gotham doit être sauvée, ils ne pourront se permettre de reculer devant les moyens à employer. Qu'est-ce que la mort d'un innocent si elle permet d'en sauver mille ? Kovacs se lève immédiatement. Il se refuse retourner dans cette direction. Plus maintenant. "Vous aurez du mal", reprend insidieusement Henri Ducard. "Vos ennemis tuent, eux." "C'est pour ça que ce sont mes ennemis." Il montre la porte du doigt.
Plus tard, sur un toit des Narrows, Dr Fate et Catwoman regardent les rues. Il lui a expliqué le plan pour Arkham City, la visite d'Henri Ducard. "Il a peut-être raison", finit par dire Selina. "Je ne suis pas sûr qu'on puisse arrêter le projet Arkham City." Elle poursuit en expliquant qu'elle ne renonce pas pour autant. Qu'adviendra-t-il des SDF, des malheureux qui resteront dans les Narrows ? Quelqu'un devra les protéger. "On aura du boulot", conclut-elle. "Et Silverfox ?" demande Fate. Catwoman secoue la tête. Puis elle se tourne vers Fate en souriant. "Tu devrais remplacer le bleu par du noir, ce serait tout de même plus discret."
Au manoir, Fox entre dans la chambre de Pamela. Il lui demande comment elle gère la mort de celui qui était malgré tout son père. Pamela se retourne et sourit. Elle gère au mieux : elle en est ravie. Elle l'aurait tué elle-même si elle avait pu. Voyant Fox prendre un air inquiet, elle le rassure : elle ne tuera jamais qui que ce soit d'autre. Fox commence un discours sur la nature sacrée de la vie, mais Pamela le rabroue gentiment : est-ce qu'il se rend bien compte qu'il est en train de parler à quelqu'un qui pleure quand on abat un arbre ? Fox sourit, et la félicite pour sa sortie de vendredi. Pamela n'est pas ravie d'avoir été sous les feux des caméras - elle préfère l'anonymat. Fox lui promet que leurs prochaines sorties seront moins médiatisées.
A l'hôpital central de Gotham, Rachel Dawse est allongé sur un lit, pendant que le médecin fait passer l'échographie. Elle tient la main de Harvey Dent, et lui lance un sourire radieux. Sur l'écran, l'image floue d'un foetus. Alors que Harvey et Rachel se regardent et que le médecin se détourne, sur l'écran un membre du fœtus se déforme étrangement, formant un pseudopode avant de se rétracter.
Devant Arkham, il pleut sur la statue de tôle verte, posée ici par Silverfox comme mémorial des victimes de la prise d'otages. Lamarche s'avance et pose une gerbe de fleur aux pieds de la statue. Sa tête s'affaisse, et il etouffe un sanglot. Derrière lui, Silver St-Cloud pose la main sur son épaule. Il se retourne, des larmes sur le visage, et demande : "Est-ce que j'ai fait le bon choix ?" Saint-Cloud lui sourit. "Oui", répond-elle, avant de l'embrasser.