Lundi 14 janvier. Une semaine plus tard, la mort de Rorschach fait encore la une des journaux. "Rorschach abattu dans un réglement de comptes". "Fin de cavale tragique pour le justicier psychopathe". La police soupçonne les Falcone, plus une demi-douzaine de familles mafieuses mineures, plus tous les truands que Rorschach a jamais croisé - et ça fait du monde. Lamarche est en Suède. Silverfox est entre Tokyo et Washington. Quant à Harvey Dent, il ne voit plus le jour depuis une semaine.
L'ambiance est morne au New Frontiersman où travaille Edward Nygma. La rédaction s'intéresse assez peu au cas Rorschach, finalement pas assez prometteur de développements à venir, et préfère se pencher sur Silverfox et ses démêlés avec l'armée. Ce soir, il termine son article sur les derniers développements du mouvement "Occupy Wall Street" : la police a fait évacuer la bourse de Gotham a grand coups de matraques et de lacrymogènes, sur ordre direct du maire. Dans son article, Nygma dénonce l'influence de Wayne Corp sur la politique de Bruce Wayne. Une femme frappe à la porte de son bureau; Elle porte un jean, une chemise et des baskets. Elle se présente : "Selina Kyle-Wayne". Elle propose à Nygma un scoop : elle a connu Walter Kovacs, alias Rorschach, à l'orphelinat, et est restée amie avec lui depuis. Nygma, flairant l'histoire croustillante, se montre très intéressé. En échange, Kyle-Wayne ne veut qu'une seule chose : savoir ce qui est réellement arrivé à Rorschach il y a une semaine. "Vous ne croyez pas à l'histoire officielle ?" demande Nygma. Kyle-Wayne secoue la tête. Selon elle, si l'histoire était vraie, la police aurait fait des avancées - or, l'enquête piétine. Les caméras de vidéo-surveillance sur l'autoroute n'ont rien donné - comment est-ce possible ? Nygma fait remarquer que Kovacs était lié à Bruce Wayne avant qu'il ne se livre à la police, il y a un peu plus d'un an - est-il possible qu'il soit à nouveau mêlé à cette affaire ? La jeune femme ne le pense pas, mais elle reconnait qu'elle a nécessairement un biais en sa faveur, compte tenu de sa position. C'est pour cela qu'elle a besoin du journaliste. Elle ajoute qu'elle couvrira tous ses frais, et propose en outre d'inciter son mari à financer les rénovations du journal. Edward Nygma accepte le marché.
Cette nuit-là, Harleen Quinzel est à l'hôpital. Elle regarde ses agresseurs endormis dans leurs lits, puis s'approche avec les seringues de morphine qu'elle a volée à Arkham, et en vide une dans chacune des intraveineuses des patients. Quelques minutes plus tard, alors qu'elle sort de l'hôpital avec un sentiment d'intense satisfaction, son téléphone portable sonne. Son petit ami, le journaliste Edward Nygma, vient de recevoir une étrange visite. Il lui raconte rapidement les doutes de Selina Kyle-Wayne, et Harleen sent son intérêt grandir - tout ce qui concerne Rorschach l'intéresse, même si apprendre qu'il avait en ami en la personne de Mrs Wayne la surprend. Nygma lui propose d'enquêter sur la jeune femme pendant qu'il se penche sur Rorschach, mais elle refuse - hors de question qu'elle laisse passer une occasion d'en apprendre davantage sur son idole. Edward lui donne quelques conseils sur où commencer ses recherches, et cite notamment un psychiatre qu'on a fréquemment entendu ces derniers jours sur le cas Rorschach : un certain docteur Hugo Strange.
Dans un motel miteux de Gotham City, Helena Bertinelli loge sous le nom d'Helena Caine. La télé diffuse les informations de la nuit, pendant que la jeune femme enchaîne les pompes. En se redressant, elle surprend un mouvement prêt de la fenêtre. Se gardant de toute réaction, elle jette une serviette sur ses épaules et se dirige vers la salle de bains. Passant devant la fenêtre, elle l'ouvre brutalement et saute sur l'escalier d'incendie. Une forme souple esquive d'un salto arrière, et Helena se retrouve face à une femme vêtue de cuir, au charme félin. "Helena Bertinelli ? J'ai quelque chose pour vous..." "Vous devez faire erreur", répond Helena en sentant la sueur froide lui couler dans le dos. Catwoman sourit, et récite son historique récent - sa famille d'origine, la mort de ses parents, son retour à Gotham... Elle suggère de rentrer dans l'appartement avant que Sal Maroni ne l'aperçoive. Helena tique, et les deux femmes retournent à l'intérieur. Catwoman a une proposition pour elle : elle souhaite qu'Helena enquête sur la mort récente de Rorschach, à laquelle les Falcone pourraient bien être mêlés. En échange, elle offre à Helena un plan détaillé des systèmes de sécurité du manoir Falcone. Helena, réalisant qu'il s'agit peut-être de l'occasion qu'elle attendait, accepte le marché. Catwoman suggère qu'Helena commence par contacter un journaliste nommé Edward Nygma - il a déjà été contacté par quelqu'un d'autre pour enquêter sur Rorschach. Catwoman prend congé en précisant qu'elles ne se reverront sans doute jamais.
Peu après le départ de Catwoman, Helena passe par une autre fenêtre et grimpe sur le toit. De là, veillant à toujours rester dans l'ombre, elle inspecte les alentours du motel. Dans une ruelle située légèrement en biais, avec une ligne de vue directe sur l'entrée du motel mais invisible depuis la fenêtre de sa chambre, se trouve une voiture noire. Derrière les vitres teintées, Helena imagine trois mafieux et une paire de jumelles. Son adrénaline grimpe brutalement, et elle redescend du toit tous ses sens en alerte. Passant par l'arrière du motel, surveillant chaque voiture, elle disparait dans la nuit.
Edward Nygma vient d'arriver au commissariat. Baratinant l'hôtesse d'accueil et quelques flics pas vraiment motivés, il parvient à forcer son chemin jusqu'à la salle des archives. Alors qu'il pose son manteau et se prépare à fouiner, la porte s'ouvre. D'abord surpris, Gordon reprend son calme et exige de savoir ce qu'il fout là. Nygma finit par sortir une carte de presse sous la menace de l'arme de service du capitaine. Celui-ci, mécontent, lui passe les menottes et lui annonce qu'il va passer une nuit au frais. Puis, à la stupeur du journaliste, il lui dit "Restez là", sort de la salle des archives en fermant la porte à clé et le laisse ici. Nygma, hésitant, cherche le piège, mais note que le voyant rouge de la caméra de surveillance est éteint. Haussant les épaules, il parcourt rapidement les étagères et trouve le dossier de Walter Kovacs. Il est peu épais, et une note précise qu'il est sur le point d'être classé sans suite, faute d'éléments. Nygma commence à le feuilleter, et son instinct le titille rapidement. Les caméras de vidéosurveillance étaient HS, apparemment. Aucun témoin ne s'est manifesté. Selon l'autopsie, Kovacs a été abattu à bout portant par une balle dans la gorge, mais l'analyse ballistique brille par son absence. Le rapport du policier qui a découvert le corps est particulièrement évasif, loin du style administratif besogneux habituel. Une série de photos de la scène de crime permettent à Edward de cerner les lieux. Sur l'autoroute, des traces de freinage, et des marques de peinture blanche sont parfaitement visibles sur la rambarde de sécurité défoncée. Nygma prend la meilleure photo et la glisse dans son slip, puis range le dossier. Juste à temps : la clé tourne dans la serrure, et Gordon entre accompagné de deux gorilles.
Harleen Quinzel a renoncé à aller voir Strange ce soir. Elle l'a connu à l'Université et sait qu'il travaille apparemment 24h sur 24, mais elle a tout de même des manières. Elle envoie un SMS à Edward pour lui demander des nouvelles, semble hésiter puis se décide brusquement. A un distributeur de billets, elle retire 1000 $, puis rentre chez elle. Dans la cuisine de son appartement, elle sort plusieurs couteaux et fend l'air maladroitement avec plusieurs d'entre eux. Elle finit par en trouver un qui semble la satisfaire, l'enroule dans un foulard rouge et noir, et le glisse dans son sac. Une heure plus tard, elle arpente les rues de Narrows. A moitié angoissée et à moitié excitée, elle parcourt les allées des yeux, comme à la recherche de quelqu'un. Elle finit par trouver le genre de personne qu'elle cherche, et pour ses 1000 $ obtient en échange un Colt dont le numéro de série a été brûlé à l'acide. Elle le prend avec un mouchoir, attentive à ne pas laisser d'empreintes, puis repart. Quelques rues plus loin, trois petites frappes l'encerclent. Ils ressemblent à ceux qui sont morts ce soir dans leur lit d'hôpital, réalise-t-elle. Elle sort son revolver et le braque alternativement sur les deux qui lui font face. Ils semblent hésiter, quand soudain Harleen sent un bras s'enrouler autour de sa gorge - le troisième lascar l'a attrapée par derrière. Paniquée, elle fouille de la main dans son sac à dos, sort le couteau et le plante dans son agresseur qui recule en hurlant. Les deux autres la regardent, hésitent, et s'enfuit quand elle lève à nouveau son arme. Harleen se tourne vers sa victime. Il se traine par terre dans une mare de sang qui se déverse de son ventre. Prenant une grande inspiration, elle plante son couteau dans sa poitrine une fois, puis deux. L'homme continue à gémir sur le sol. Harleen perd soudain toute mesure et le lacère de coups de couteaux. Quand elle se relève une minute plus tard, elle est couverte de sang et sa victime est méconnaissable. Trois heures plus tard, Harleen sort enfin de sa douche, encore toute habillée. Au petit matin, elle sort avec son arme dans son sac et passe acheter des munitions, puis se rend chez Edward Nygma.
Depuis une cabine téléphonique, Héléna cherche à joindre Edward Nygma. Pesonne ne répond à son journal. Elle a facilement trouvé son numéro de téléphone personnel à partir de son nom civil, et téléphone chez lui. Une fois de femme répond, celle d'Harleen Quinzel. "Oui ?" "Je souhaiterais parler à M. Ashley." "Il n'est pas là, je peux prendre un message ?" Helena hésite, puis répond par la négative. A l'autre bout du fil, la jeune femme reprend, une trace de jalousie dans la voix "Mais qui est là ? Qui est..." Helena a raccroché. Elle décide de le rappeler plus tard, et se rend sur les lieux de la mort de Rorschach. Il ne reste plus grand chose, une semaine après le crime. Quelques traces de freinage sur l'autoroute, des traces de peinture blanche sur une rambarde enfoncée... Mais quelque chose titille Helena. Ce n'est pas un lieu normal pour un règlement de compte. Le talus est nu, il n'y a pas un endroit où se cacher. Elle a pu constater par elle-même qu'il est difficile d'arriver par ici pour un piéton, sans compter qu'il n'y a absolument rien d'intéressant. Quelque chose cloche dans l’histoire officielle.
Alors qu'Harleen est sur le point de partir de chez Edward, celui-ci débarque. Il explique avoir passé la nuit au commissariat, mais il a ce qu'il était venu chercher. Il sort la photo qu'il a dérobé en s'excusant "Désolé, c'est un peu sanglant..." Il explique que cette histoire de règlement de comptes en bord d'autoroute n'a absolument aucun sens. Se détachant quelques instants de son affaire en cours, il note qu'Harleen a l'air particulièrement agitée. Avant qu'il ait pu s'enquérir d'elle, elle déclare partir visiter Hugo Strange. En sortant, elle passe acheter une boite de munitions, et le journal. Elle épluche la rubrique nécrologique et celle des faits divers, mais ne trouve aucune mention de son aventure de la veille. A la fois soulagée et presque vexée, elle jette le journal et se rend à l'Université. Dans les toilettes, elle s'enferme et charge son revolver, puis le range dans son sac. Elle est sur le point de sortir, s'arrête, reprend son arme et met la sécurité avant de la ranger à nouveau.
Le docteur Hugo Strange la reçoit immédiatement. A peine ont-ils échangés les premières civilités qu'il s'enquiert : "Vous avez quelque chose dans ce sac ?" Secouée, Harleen balbutie une excuse. Elle l’interroge immédiatement sur le sujet qui l'amène : aurait-il un avis sur le cas de Rorschach ? Selon Strange, un règlement de compte est une hypothèse crédible. Un vulgaire truand aurait pu commettre le meurtre, la pègre ayant plus peur encore de Falcone que de Rorschach, mais il pencherait plutôt pour un proche de Carmine Falcone - peut-être même Alberto Falcone en personne. Il rappelle qu'en tant qu'expert, il s'était opposé à la sortie de prison du justicier, mais que le juge était allé contre son avis. Après une brève pause, observant Harleen derrière ses épaisses lunettes, il reprend : "Et vous, comment allez-vous ? Comment vous remettez-vous ?" Ignorant ses protestations, il lui demande pourquoi cet intérêt pour Rorschach. "Vous le voyez comme un modèle", affirme-t-il. Il jette un oeil vers son sac. "J'estime très probable que vous transportiez une arme. Vous voulez le venger ?" Harleen réitère ses dénégations, mais commence à transpirer furieusement. "Vous êtes un sujet passionnant", poursuit Strange. Harleen se lève brutalement, lance un "au revoir" abrupt et sort de la pièce. Derrière elle, elle entend Strange lui répondre : "A bientôt..."
Quelques heures plus tard, Edward Nygma est à son journal en train d'enquêter sur Alberto Falcone. Plusieurs de ses sources lui ont remonté que Carmine Falcone avait mis une prime sur la tête de Rorschach, mais que personne ne semble l'avoir réclamée - ce qui semble accréditer la thèse d'un meurtrier très proche de la famille Falcone. On toque à la porte : un jeune femme est là, pas Selina Kyle-Wayne cette fois. "Helena Caine", s'annonce-t-elle. Elle a appris qu'il suivait une piste sur Rorschach et souhaite lui apporter son concours. Edward est initialement méfiant, et pour gagner sa confiance elle doit lui avouer qu'elle a des raisons personnelles d'en vouloir aux Falcone. Edward abandonne ses objections immédiatement, ce qui excite la paranoïa d'Helena - en a-t-elle trop dit ? Alors qu'ils se serrent la main pour sceller leur accord, Harleen entre dans la pièce. Elle jette un regard jaloux à Helena et embrasse immédiatement Edward. Les présentations faites, les trois commencent à échanger leurs informations et leurs impressions sur l'affaire. Examinant les photographies de la scène de crime, Helena note un point qui lui avait échappé sur place : les traces de pneus, larges et plates, correspondent certainement à une voiture de sport comme elle en conduisait jadis. Et ces traces de freinage qui mènent à la rambarde laissent penser qu'il s'agit de la voiture blanche qui l'a défoncée... Peut-être une course-poursuite sur l'autoroute, suivie d'une poursuite à pied après l'accident ? Helena, qui n'a suivi que de loin les premières aventures de Rorschach avant qu'il ne se livre à la police, demande au jourdnaliste : "Est-ce que Rorschach était le genre d'homme à conduire une voiture de sport blanche ?" Probablement pas, répondent en coeur Edward et Harleen. Edward contacte un ami et lui envoie les images des traces de pneus, lui demandant s'il peut identifier le type de voiture à laquelle elles appartiennent. Discutant ensuite commanditaire, Helena leur apprend que ce n'est pas Selina Kyle-Wayne qui l'a embauchée, mais n'en révèle pas plus. Elle suggère de profiter de la nuit pour rendre visite aux Falcone - et pas pour discuter. Pendant qu'Edward Nygma distraira leur attention, elle compte s'introduire dans la demeure. Le plan est audacieux mais prometteur, et ils conviennent de se retrouver à 6h et demi au journal. Helena prend congé, leur sert la main et sort.
Edward et Harleen reste à discuter encore un peu. Cette dernière finit par se lever, baisse les stores, ferme la porte à clé et revient s'asseoir sur les genoux de son amant. Quelques minutes plus tard, en pleine action, Harleen lâche : "Étrangle-moi..." Choqué, Edward s'arrête brutalement. Il trouve cela complètement malsain, surtout compte tenu de ce qu'elle a vécu. Elle affirme avoir tourné la page, mais Edward n'en croit pas un mot. La magie du moment s'est dissipé, et ils se rhabillent rapidement. Alors qu'Harleen rajuste sa tenue, Edward aperçoit un éclat métallique dans son sac à main. Avant de partir, il se tourne vers elle : "Fais attention avec cette arme." "Ça me rassure", répond-elle, nullement gênée. "Ne fais pas de bêtises", soupire-t-il.
Dans les Narrows, une heure plus tard : dans une tenue provocante, Harleen est en train d'errer, la main glissée dans son sac de sport. Elle se fait siffler par quelques gaillards. Alors qu'elle passe sous un porche, quatre hommes luii barrent le passage. Ils lancent quelques remarques grossières, puis deux d'entre eux s'approchent. Alors qu'ils s'apprêtent à l'agripper, elle sort son arme à feu et les abat à bout portant. Les deux autres paniquent brusquement et s'enfuient en courant. Froidement, Harleen tire à nouveau. L'un des deux reçoit une balle dans le dos et roule au sol sans un cri, l'autre s'effondre une balle dans la cuisse. Harleen s'approche de sa victime encore vivante, qui rampe sur le sol et lui lance un regard de supplication. Harleen hésite et aperçoit une barre de fer dans un coin. Elle s'en saisit, et l'abat sur le blessé. Pendant plusieurs minutes, elle s'acharne sur lui. Du sang gicle, couvre ses bras. Quand elle s'arrête enfin, elle s'essuie la bouche d'un revers de la main, dessinant un sourire ensanglanté. Elle range sa barre à mine dans son sac. Trempant ses doigts dans le sang, elle écrit sur le sol "Narrows, I dare you ! :-)" Elle regarde son œuvre et brutalement part dans un éclat de rire hystérique.
Peu avant six heures et demi, Helena arrive en moto aux bureaux du New Frontiersman. Elle a foncé à travers la ville, semant les voitures qui pourraient la suivre. Elle se gare devant le bâtiment, le traverse, gagne le parking et rejoint Edward Nygme dans sa voiture. Elle porte un imperméable noire, mais Edward devine dessous un gilet pare-balles, et une combinaison de commando aux multiples poches. Elle transporte un sac de sport noir. Edward Nygma hésite - avec qui s'est-il donc associé ? Puis ils montent ensemble dans la voiture et démarrent. Un pâté de maisons avant d'arriver à la demeure des Falcone, Helena descend de la voiture. Elle monte par l'escalier de secours sur l'immeuble voisin, se poste face à celui de Falcone, et pose son sac au sol. Elle en sort un grappin magnétique et une arbalète, et enfile une cagoule noire.
Des dizaines de mètres plus bas, Edward Nygma est à l'entrée de l'immeuble et demande à parler à Falcone du cas Rorschach. Un type à la mine patibulaire l'écoute, se tourne vers un gorille et lui demande de garder leur visiteur au frais, avant de disparaitre dans un ascenseur. Le gorille prend Edward par l'épaule, l'entraine dans une petite pièce sans fenêtre et le fait s'asseoir sur l'unique chaise, puis se poste devant le porte. Un long moment plus tard, le gaillard de l'entrée revient : Falcone accepte de le recevoir, l'affaire l'intéresse. Il le guide vers un ascenseur, le cale entre deux armoires à glace, et envoie l’ascenseur vers les étages. La montée dure très longtemps, et les gorilles semblent sourds au badinage d'Edward. La porte s'ouvre enfin sur un luxueux salon. Derrière un bar, un jeune homme de peut-être 25 ans observe le visiteur. Edward le reconnait immédiatement : Alberto Falcone, le "fils honnête". Celui-ci salue courtoisement le journaliste, et affirme être un lecteur assidu de ses articles. Il enchaîne quelques flatteries auxquelles Edward n'est pas insensible. Celui-ci finit par en venir au but de sa visite : selon lui, les medias officiels sont à côté de la plaque concernant la mort de Rorschach. Mais d'un autre côté, Carmine Falcone a bien mis sa tête à prix. Alberto ne prend pas la peine de nier, mais affirme que le meurtrier n'est pas de chez eux. Selon lui, Rorschach s'est suicidé alors qu'il était sur le point de se faire prendre par la police ou une bande de truands courant après la prime. En revanche, il ne voit pas pourquoi et par qui la vérité aurait été cachée - peut-être quelqu'un à la Mairie ? Edward suggère Wayne, mais Alberto secoue la tête. "Wayne est un crétin. Son numéro 2 en revanche... Savez-vous que Wayne n'a que des voitures rouges, jaunes... bref, tape-à-l'oeil ? En revanche, Eric Lamarche possède une Ferrari blanche." Il explique qu'il doit partir sous peu, pour aller assister aux funérailles de son frère à Rome. Les deux hommes se serrent la main, et Edward est reconduit vers l'ascenseur où il retrouve ses deux garde-chiourmes .
A l'extérieur, Helena est en train d'escalader la façade en verre à l'aide de ventouses. Elle atteint rapidement le sommet du gratte-ciel, et voit enfin le manoir Falcone. Elle se glisse dans les ombres, évitant les gardes. Alors qu'elle passe par une cuisine, elle aperçoit par une baie vitrée Alberto et Edward en pleine discussion. Elle hésite, et sa main se serre sur l'arbalète qu'elle tient en main. Elle finit par se décider, et alors que Edward et Alberto tournent tout deux le dos à la vitre, elle passe sans un bruit. Elle atteint enfin le bureau de Carmine Falcone. Une petite lampe de poche dans la bouche, elle commence à le fouiller méthodiquement, sans rien trouver. Elle hésite un moment, se dirige vers un tableau et le soulève. Derrière, un petit coffre-fort muni d'une serrure électronique. Elle branche rapidement un petit appareil dessus, appuie sur quelques boutons. Un quart d'heure plus tard, le coffre est ouvert. Il ne contient ni argent, ni arme, ni aucune trace d'affaires illégales, mais deux dossiers sur deux femmes. Des photos de classe, des actes de naissance, des bulletins de santé... Sur l'une des photos du premier dossier, Selina Kyle est souriante à son mariage. Son acte de naissance est au nom de Selina Falcone, accompagné d'un papier officialisant son adoption par Mr et Mrs Kyle. Une lettre dans le dossier permet à Helena de comprendre que Selina est la file illégitime de Carmine Falcone. Le second dossier concerne Rachel Falcone, adoptée par Mr et Mrs Dawse. Une coupure de journal avec Rachel Dawse en tenue de juge est présente. Mais c'est l'acte de naissance qui attire l'attention d'Helena : Rachel est la soeur jumelle de Mario Falcone ! Après la mort de celui-ci, elle est donc l'aînée et l'héritière légitime (selon les règles de la Mafia) de la famille... Un courrier explique que Rachel a été cachée à sa naissance pour la soustraire aux attaques de la famille Bertinelli, contre qui les Falcone étaient en guerre à l'époque. Seul Mario a été révélé publiquement, Carmine ayant besoin d'un héritier. Helena sort un petite appareil photo, et commence à minutieusement enregistrer les documents.
Chez elle, Harleen essaie de nettoyer ses vêtements, mais n'arrive pas à faire partir le sang... En désespoir de cause, elle jette ses vêtements ensanglantés dans la baignoire, verse un peu d'alcool à brûler dessus et y jette une allumette. Puis, laissant le tissu brûler, elle quitte son appartement.
Edward Nygma ouvre la porte de son appartement, et s'arrête brusquement. Helena l'y attend, debout. "Pourquoi, exactement, est-ce que Selina Wayne vous a engagé ? C'est elle qui vous a suggéré la piste des Falcone ?" Edward, surpris, répond : "Oui, c'est elle... Et apparemment, Walter Kovacs était un ami un elle." Helena hésite... Si Selina Kyle-Wayne était au courant et a simplement utilisé un prétexte... Se pourrait-il que Rachel Dawse soit également au courant ? Un juge dans la famille Falcone... Pourtant, Rachel Dawse a la réputation d'être un juge intègre, dur même, étanche aux compromissions. Helena se dirige vers la porte d'entrée, et se tourne vers Edward : "On reste en contact." Puis elle ferme la porte et descend l'escalier. Alors qu'elle sort de l'immeuble, de l'autre côté de la rue, cachée derrière une voiture, Harleen l'observe.
Plus tard ce soir, Harleen Quinzel est de retour dans son appartement. Munie de matériel de couture et de bandes de latex et de plastique, elle est en train de se confectionner une tenue sur lequel le sang n'accrochera pas. Son téléphone sonne, le nom d'Edward Nygma s'affiche : elle y jette un œil mais ne répond pas. Un long moment plus tard, elle prend le téléphone et tape un message rapide : "Adieu, et bonne chance avec Helena." Puis elle retourne son téléphone, et enlève la batterie. Elle a pris sa décision. L'oeuvre de Rorschach doit être poursuivie. Elle l'admire, mais reconnait ses erreurs. Il ne suffit pas de faire peur aux criminels. De les faire fuir. Il faut les éliminer.
Chez lui, Edward Nygma lit le message de Harleen et tape une réponse. Il n'est pas intéressé par Helena, mais il comprend qu'elle a besoin d'espace. Il lui souhaite bonne chance. Alors qu'il repose son téléphone, son ordinateur s'active : il vient de recevoir une réponse de son ami à qui il avait adressé les traces de pneus. Ce sont des pneus très spécifiques, et l'information n'a pas été difficile à obtenir. Ils appartiennent à une Ferrari, dont il donne le modèle précis. Une brève recherche dans le fichier des cartes grises permet à Edward de confirmer qu'il s'agit exactement du modèle de la voiture d'Eric Lamarche... Il hésite longuement - la vérité doit être servie, mais d'un autre côté il répugne à salir l'image de Rorschach. L'image d'Harleen traverse son esprit, et il finit par se décider. Demain, le New Frontiersman annoncera à Gotham City que son "justicier" s'est suicidé, et que le numéro 2 de la mairie, Eric Lamarche, était présent sur les lieux. Qui sait à quoi il a utilisé ses pouvoirs ?
Dans l'appartement de Thomas et Selina Wayne, au sommet de la Wayne Tower, Helena attend, dissimulé derrière une tenture. Sur le bureau qu'elle a identifié comme étant celui de Selina Kyle-Wayne, elle a posé les photos du dossier. Alors qu'elle est sur le point de penser que Selina ne passera pas ce soir, une fenêtre s'ouvre. Surprise, Helena voit Catwoman entrer et s'avancer d'une démarche souple vers le bureau. Arrivée au milieu de la pièce, elle tire son masque en arrière, révélant le visage de Selina Kyle-Wayne ! Elle s'approche du bureau, et une expression de surprise traverse son visage quand elle voit le dossier. Elle parcourt la pièce du regard sans voir Helena, et s'asseoit au bureau. Elle commence à parcourir le dossier, et devient livide. Elle se lève brutalement, renversant sa chaise, et jette le dossier contre un mur. De rage, elle se jette dessus et le déchiquette de ses griffes. Elle en ramasse les morceaux, et les jette dans la cheminée. Alors qu'elle allume un feu et regarde les documents brûler, derrière elle la silhouette noire d'Helena traverse la pièce et disparait dans les ténèbres du couloir.
Beaucoup, beaucoup plus tard, dans les Narrows... Un rire dément traverse les ruelles. Les truands palissent. Ils connaissent ce rire. Elle se fait appeler Harley Queen, et tue ceux qui tombent entre ses mains. Dans une allée noire, dans une tenue noire et rouge de latex, Harleen se tient devant les corps de trois dealers. Alors que son rire s'éteint, un autre commence derrière elle. Un rire dément, fou, terrifiant, et de lents applaudissements. Harleen - ou plutôt, Harley - se retourne. A demi dissimulé dans les ténèbres, la silhouette d'un homme. Elle ne voit que ses mains aux gants blancs, qui continuent à applaudir.