Le jour suivant, dans une planque de haute sécurité de la police de Gotham, Falcone fait les cents pas. Harvey Dent l'observe, dissimulant à peine sa perplexité. Autant qu'il le sache, personne n'avait jamais vu le Romain dans cet état. C'était un homme froid, dur et impitoyable, difficile à ébranler. Il lève ses yeux hagards vers le procureur et annonce ses exigences : il veut quitter Gotham, maintenant. Avec la chute de son réseau, une guerre de succession terrible se prépare, et elle ajoutera encore à la folie ambiante. Harvey Dent, n’éprouvant pas la moindre pitié pour l'homme qu'il avait juré d'abattre, fait remarquer qu'ils se trouvent dans une demeure gardée en permanence par les meilleurs policiers de Gotham, que le nombre de personnes à savoir qui se dissimule ici se comptait sur les doigts de la main. Falcone secoue la tête. "Contre un méta-humain ? Ça ne suffit pas, et vous le savez." Dent réfléchit : il a encore besoin de Falcone - ce dernier rationne les informations, sachant pertinemment qu'elles constituent son unique monnaie. Il est hors de question que le vieux parrain quitte le sol américain pour l'Italie, aussi propose-t-il de l'envoyer à l'autre bout du pays - en Californie, ou au Nord-Ouest. Falcone rappelle qu'il n'est pas question que de lui, et les deux hommes finissent par tomber d'accord pour laisser Sofia Gigante rejoindre la Sicile - et Falcone reste à Gotham. Dent, satisfait, se détourne et quitte la pièce sans saluer son interlocuteur.
Chez Rachel Dawse, la jeune femme et Walter Kovacs sont assis sur le canapé et discutent depuis un moment. Rachel finit par en venir au sujet qui la préoccupe : "Tu vois Harvey en ce moment ?" Un peu surpris, Kovacs répond qu'ils travaillent ensemble, et qu'il le voit en effet régulièrement. "Il m'inquiète, reprend Rachel. Il se rapproche trop de Falcone en ce moment. Je crains que... qu'il ne..." Kovacs essaie de la rassurer - Dent est incorruptible, jamais il ne cédera à Falcone. "Il m'a déjà caché des choses", fait remarquer Rachel. "Est-ce que... Est-ce que tu pourrais le surveiller pour moi ?" Choqué, Kovacs refuse tout net. "Je veux juste que tu t assures qu'il ne perde pas pied... Qu'il n'accepte pas une 'proposition intéressante' de Falcone. Promets-moi de ne pas le laisser faire une connerie." A bout d'arguments, Kovacs accepte.
Dans la salle de conférence de la mairie, Lamarche fait face à un parterre de journalistes. Il vient de finir de leur exposer le projet Arkham City, et le silence est assourdissant. Ils se regardent, et pas un de semble capable de poser une question pertinente. Lamarche note avec intérêt que la seule à ne pas paraitre stupéfaite est Vicky Vale. Edward Nygma est le premier à se reprendre, et demande des précisions : comment sera gérée la prison au quotidien ? Comment la mairie peut-elle assurer aux citoyens qu'un pareil baril de poudre ne leur explosera pas à la figure ? Lamarche, posément, explique qu'il a toute confiance en la société privée qui reprendra la gestion de la prison. Il remarque avec un humour cynique qu'aucune entreprise ne pourra atteindre le degré de paperasserie et de bureaucratie d'une agence publique, et qu'il compte sur d'avantage d'efficacité. Nygma change alors d'angle d'attaque : tout cela est bien beau, mais qu'en est-il des droits constitutionnels des détenus ? A qui la société privée de M. Lamarche devra-t-elle rendre des comptes ? Lamarche, prenant un ton apaisant, rappelle qu'il existe des mécanismes qui fonctionnent très bien dans de nombreux prisons des Etats-Unis. Il n'a pas fini sa phrase que son téléphone bippe discrètement. Jetant un oeil, il voit un unique message provenant du directeur de Blackgate : "Rappelez-moi, urgence." Lamarche écourte brutalement la conférence, refusant de répondre à une Vichy Vale vexée comme un pou, et se retirer dans son bureau pour rappeler la prison. "On a un gros problème, annonce aussitôt le directeur." "Qui s'est échappé ?" Le directeur hésite un moment, et Lamarche note sa respiration hachée. "Le Joker, Quinzel et Desmond." Lamarche expire doucement. "Gordon est au courant ? " "Non, vous êtes le premier que j'appelle." "Appelez-le." "Vous ne voulez pas le faire, plutôt ?" demande son interlocuteur avec le ton d'un collégien pris en faute. La colère montante de Lamarche éclate et il lui passe un mémorable savon - il aurait mieux fait de tenter sa chance avec le commissaire. Fulminant toujours, Lamarche raccroche et compose le numéro de téléphone de Gordon, mais tombe sur sa messagerie.
Silverfox se pose doucement sur le toit du commissariat, où l'attend le commissaire. Celui-ci lui a demandé de venir - il y a un point important dont ils doivent discuter. A peine posé, Silverfox retire son casque et le félicite chaleureusement pour sa récente nomination. Gordon le remercie, et enchaîne immédiatement : "Je souhaite qu'on reparle de notre accord. J'étais capitaine à ce moment-là, et vous étiez seul. Je reviens, je suis commissaire, et en face j'ai ma fille plus trois loustics que je ne connais pas." Il est prêt à reconduire leur entente, mais à condition qu'il s'étende à toute la petite bande. Il veut leurs identités, et leur promesse de ne jamais recourir à des armes à feux ou autres moyens létaux. Silverfox commence par rechigner - ils ont droit à leur anonymat, explique-t-il. Gordon en convient - il n'a jamais parler de dévoiler leurs noms au public, mais il les veut. Il veut également un moyen de les joindre, leur engagement de respecter les ordres de la police, y compris lorsqu'il s'agit d'envoyer quelqu'un à Arkham City. Si ça ne leur va pas, ils peuvent arrêter de jouer aux héros. Silverfox est plutôt d'accord sur l'idée et promet de leur en parler, mais met aussitôt un bémol : il est hors de question qu'ils travaillent seuls pour la police, et il préférerait que Gordon passe par lui plutôt que de leur donner directement ses ordres. Il ne relève pas concernant Arkham City. Gordon convient qu'il ne les contactera qu'en cas d'extrême urgence, et se prépare à partir. Silverfox le salue, remet son casque et se prépare à décoller, quand il entend Gordon demander dans son téléphone : "M. Lamarche, vous avez essayé de me joindre ? ... QUOI ?!?" Silverfox se retourne. A l'autre bout du fil, Lamarche demande : "Vous avez Silverfox sous la main ?"
Gordon raccroche, le visage écarlate. J'ai du boulot pour vous, lance-t-il en tâchant de contenir sa fureur. Il explique la situation, commentant en termes fleuris la sécurité de Blackgate. Silverfox contacte aussitôt son équipe, mais personne ne répond. Par géolocalisation, il repère leurs portables - ceux de Pamela et Barbara sont au manoir. Il pirate le système, force un décrochage, mais n'entend pas un bruit. Il téléphone immédiatement à Alfred et lui demande de trouver tout ce petit monde. Puis il décolle dans un rugissement de réacteurs.
Lorsqu'il arrive à Blackgate, Fate est déjà sur les lieux. Il lui fait un signe de la main, et ne prend pas la peine d'expliquer la vision qui l'a poussé à se rendre ici. Ensemble, escortés par deux gardes intimidés malgré eux, ils se rendent au bureau du directeur. Celui-ci est en train de faire les cent pas dans son bureau, visiblement sur les nerfs. Il lève les yeux et affiche une expression de surprise. "J'attendais les forces de l'ordre, pas des guignols en costume" lâche-t-il d'un ton peu amène. Fox, piqué au vif, rétorque : "C'est un peu fort, de la part d'un futur agent des travaux publics." Les deux hommes de disputent futilement quelques instants, avant que Fate ne les coupe en demandant ce qui s'est passé. Le directeur se passe un mouchoir sur le visage, et finit par expliquer : "On n'a rien vu venir du tout. Simplement, il y a maintenant un grand trou au milieu des douches, et trois des plus dangereux détenus ont disparu." Il conduit Silverfox et Fate jusqu'au lieu dit. Au milieu d'une salle glauque, couverte de carrelage abîmé, un trou donne sur des profondeurs obscures. Il ne s'agit visiblement pas d'une explosion, note Fate - le trou a été creusé. Il examine de plus près les bords, et ne relève aucune trace de métal telle qu'en aurait laissé un marteau-piqueur ou n'importe quel outil. En revanche, bien nette dans la pierre, la marque d'une grosse main aux doigts épais. Silverfox prend les devans et descend lentement par l'ouverture. Celle-ci ne donne pas sur les égoûts, mais plus profond encore - sur les restes enfouis de l'ancienne ville. Fate le suit, et remarque immédiatement des traces de pas. Au jugé, 5 personnes étaient là - les trois détenus, le colosse vraisemblablement responsable des dégâts, et un invité mystère. Les traces se perdent rapidement dans les sous-terrains. Fox propose à Fate de retourner à l'usine Ace Chemicals, la première des planques du Joker. Ils remontent ensemble à la surface.
Dans son bureau, Lamarche est au téléphone avec Lex Luthor, lui expliquant les derniers évènements. "C'était à prévoir", remarque Luthor. Lamarche suggère de faire discrètement fuiter l'information - ce serait un argument de poids en faveur d'Arkham City... "Je ne vous voyais pas comme ça, M. Lamarche" répond Luthor avec un léger étonnement dans la voix. "Vous remontez dans mon estime. Je m'en charge." Lamarche raccroche et contemple un moment son téléphone. "Vous n'avez encore rien vu..." lâche-t-il à mi-voix.
Devant Ace Chemicals, Fate attend Fox. Il s'est téléporté sur place, et estime que Silverfox devrait arriver d'ici 2 à 3 minutes. Il ressent soudain un appel dont il reconnait la source, et il se téléporte aussitôt dans le bureau de Luthor. "Vous avez deux minutes ?" "Juste deux," répond Fate. "Il vaut éliminer ces trois-là" annonce platement l'homme d'affaires. Fate secoue la tête. C'est hors de question. Luthor insiste : le projet Arkham City est loin d'être prêt, et il est évident que Blackgate ne suffit pas. "On avait un accord, vous bossez pour moi je vous rappelle." "C'est contre mes convictions et contre la loi." "Depuis quand respectez-vous la loi, M. Kovacs ?" Fate se réjouit que son masque dissimule son étonnement, mais il réalise aussitôt que Luthor n'est pas dupe. "Depuis que je suis Fate", s'entend-il répondre. Le sourire de Luthor disparaît et il reprend : "Bane et Harley Queen sont gérables. Pas le Joker" "Ce n'est pourtant pas un méta-humain ?" "C'est un agent du chaos. Je ne peux l'accepter. Aujourd'hui, j'ai besoin de l'ancien Walter Kovacs." Fate, les dents serrés, répond enfin : "Je ferai mon possible." Luthor sourit à nouveau, à l'évidence pas abusé par ce mensonge. "Je trouverai un moyen de le neutraliser sans le tuer", conclut Fate.
Devant Ace Chemicals, alors que Silverfox arrive, Fate se téléporte à nouveau sur place. Les deux hommes n'ont pas le temps de se consulter qu'un individu sort de l'usine. Ils sont aussitôt sur leurs gardes, mais la silhouette de l'homme se déforme et c'est Clayface qui se tient devant eux. "Il n'est pas ici. J'ai aussi vérifié toutes ses planques connues dans les Narrows." Fox le met rapidement au courant de ce qu'ils ont trouvé, puis se tourne vers Fate. "Je sors du bureau de Lex Luthor", lâche-t-il. Fox et Clayface explosent à l'unisson : "COMMENT CA ?!" Fate explique rapidement qu'il a vu dans les laboratoires de Luthor le jeune Dr. Osterman - qui un jour deviendra le Dr Manhattan. Fate enchaîne en expliquant la nature non-linéaire du temps, mais Fox préfère revenir au sujet du moment : que voulait Luthor ? Fate raconte la proposition qu'il vient d'entendre, et Fox se tourne vers Dent. "Alors, Dent", lâche-t-il d'un ton supérieur, "vous voyez bien quel genre d'homme est Lex Luthor ?" Clayface hausse les épaules, faisant entendre un glougloutement écoeurant. "Le projet n'est pas à jeter pour autant, au contraire. Prenez le Joker : si ce n'est pas Arkham City, alors à long terme il ne nous reste que la solution de Luthor." Comme toujours sur ce sujet, la conversation tourne à l'aigre et le ton monte entre les deux amis. Dent, mal à l'aise, finit par interrompre une tirade de Fox : "Votre équipe, est-ce qu'elle peut nous aider sur ce coup ?" Réalisant qu'il n'a toujours pas de nouvelles, Fox rappele Alfred - Barbara a promis de rappeler. Fox est mécontent, et il le fait bien savoir - il ne veut pas que la jeune fille le rappelle plus tard, il veut qu'elle le rappelle maintenant ! Quelques minutes plus tard, il a Barbara Gordon au téléphone. Celle-ci, candide, lui rappelle qu'il a tout récemment fait installer des brouilleurs dans la cave - et que non, il n'a pas (encore) configuré son portable pour les contourner... Prévenue des derniers évènements, elle part aussitôt se préparer et promet de contacter les autres.
A peine Fox a-t-il coupé le contact, que Gordon le rappelle. Fox raconte ses découvertes au commissaire, mais prend soin de ne pas mentionner Clayface. Gordon décide de monter une battue dans les sous-terrains avec tous les flics qu'il pourra trouver. En attendant que le Joker et ses complices soient découverts, il a autre chose pour Fox : l'affaire Sal Maroni. Il envoie une photo satellite, que Fox projette immédiatement devant lui. La photo est de qualité médiocre, mais on voit nettement deux personnes, l'une allongée avec une arme à feu, et l'autre debout à côté. Fox raccroche, se tourne vers ses compagnons et montre la silhouette debout : "Je crois que c'est Huntress." Alors que Fox et Dent se demandent si d'autres meurtres sont à craindre parmi les restes de l'empire Falcone, Fate observe attentivement la personne allongée une silhouette fine et athlétique, et un soupçon commence à poindre dans son esprit. A mi-voix, il finit par lâcher : "Je pense qu'elles ont fini..." Fox et Dent s'interrompent et se tournent vers lui. A leurs questions pressantes, Fate finit par reconnaître que la personne allongée est une amie. Fox tique, et pose la première question qui lui vient à l'esprit : "Celle chez qui je vous ai rencontré la première fois ?" Fate hoche la tête et commence à expliquer : "Sal Maroni la faisait chanter." Le sang de Dent ne fait qu'un tour : ils connaissent la meurtrière ?!? Qu'ils lui disent de qui il s'agit. Gêné, Fox lâche "Je vous laisse lui expliquer" et s'envole. A un Clayface de plus en plus énervé, Fate avoue qu'il s'agit de Selina Kyle-Wayne - alias Catwoman. Dent en reste momentanément sans voix, sa fureur envolée. Il finit par lâcher : "Vous en avez beaucoup des amies comme ça?" "A part Rachel Dawse..." "Oh, la ferme !"
Dans son bureau à la mairie où il s'occupe des suites à donner au dossier Joker, Lamarche est interrompue par l'arrivée de sa secrétaire, visiblement mal à l'aise. "Je suis désolé, M. Lamarche, il dit qu'il a rendez-vous." Derrière elle, affichant un sourire conquérant, Crane entre dans la pièce. Lamarche fait signe à la secrétaire de les laisser, et Crane s'affale dans un siège face au bureau de Lamarche. Celui-ci le salue sans chaleur, et Crane lance : "Comment vous convaincre d'abandonner Arkham City ?" Lamarche ne peut masquer sa surprise - il ne s'attendait pas à ça. "Pourquoi ça ?" "Vous allez vous faire des ennemis. Votre prison, faites-là n'importe où ailleurs, mais pas à Gotham." "Vous vous prenez pour qui ?!" Crane, pas intimidé par l'éclat de Lamarche, explique qu'il a commencé à rassembler les psychos, les dingues, les parias dans les sous-sols de Gotham, et que les Narrows étaient sa soupape de sécurité. "Maintenant, arrêtez-ça..." conclut-il. "Qui puis est, le projet renifle à plein nez une idéologie nauséabonde." Lamarche, intéressé, tâche d'en savoir davantage sur ce que prépare Crane sous Gotham - ses installations, son organisation. Crane hausse les épaules. "Je n'ai pas besoin d'installations. Juste d'une application précise de la peur." "J'apprécierais de voir ça", remarque Lamarche. Crane acquiesce, mais à une seule condition - qu'il arrête d'abord le projet Arkham City. Lamarche réalise soudain que depuis plusieurs minutes une peur sourde est en train de monter en lui, et il riposte immédiatement en tentant de paralyser Crane. Celui-ci n'a pas le temps de se lever, mais articule péniblement : "Vous allez regretter d'avoir fait ça..." Lamarche hausse les épaules, puis s'approche de son vis-à-vis paralysé. Il tente de lui retirer sa cartouche de gaz, mais découvre avec stupeur qu'elle est reliée à ses veines. Il se dirige vers la porte de son bureau et l'ouvre : de l'autre côté, la secrétaire se redresse. "Vous êtes encore en ligue avec ce taré ?" Lamarche, mécontent, grogne à mi-voix : "Harvey..." Il se dirige vers son téléphone, appelle la sécurité et ordonne à un garde de mettre Crane dans le coffre de sa voiture. Le garde, d'abord choqué, se plie docilement à l'ordre lorsque Lamarche le souligne d'une injonction mentale. A peine le garde a-t-il tourner les talents qu'il a oublié l'incident. Pendant ce temps, Dent et Lamarche discutent pour une fois calmement. Dent lui raconte le dingue des sous-sols, le colosse qui se fait appeler Solomon Grundy, et Lamarche explique que Crane est en train de mettre quelque chose au point dans ces mêmes souterrains. Ils prennent la voiture de Lamarche et se précipitent vers le manoir Fox.
Chez les Wayne, Fate se téléporte dans une pièce à l'écart, puis s'avance vers la salle à manger où le couple Wayne est en train de dîner. Dans le dos de Thomas Wayne, Fate fait un signe à Selina qui finit par le voir. Elle se lève, s'excuse auprès de son mari et part le rejoindre. Face à elle, Fate est mal à l'aise. Un peu vexée, Selina lui demande d'enlever son casque et il s'exécute. "Tu as tué Maroni", finit par lui dire Kovacs. "Oui." "Je l'ai dit à Dent", ajoute Fate. Le visage de Selina se convulse et elle lui décoche une gifle violente. "Ainsi qu'à Fox", reprend Kovacs. Sur le chemin du retour, la main de Selina le frappe à nouveau. Étouffant de rage, elle finit par réussir à lancer : "Garder un secret, tu connais !?! Tu sais ce que ça va faire à Thomas !? Il est cardiaque !!" Elle prend deux longues inspirations et se reprend un peu. "Il est trop tard, pour changer quoi que ce soit, maintenant." Kovacs, évitant de la regarder dans les yeux, approuve : "Tu dois fuir ou répondre de ton crime, maintenant." "J'ai toujours eu envie de visiter l'Italie. Et tu me dois bien ça." Elle lui tend la main. Kovacs remet son casque, et les téléporte devant le Colisée Il fait nuit noire. Selina se retourne vers lui, ignorant le visage stupéfait de quelques noctambules : "Je contacterai Thomas plus tard. Reste en dehors de tout ça, tu en as fait assez..." Sans un mot de plus, elle se détourne et part.
A la porte de l'appartement des Wayne, Fox, en fauteuil roulant, frappe à la porte. Un domestique le fait rentrer et part aussitôt chercher Thomas Wayne. Celui-ci arrive immédiatement et salue chaleureusement Fox. La mine un peu étonnée, il explique qu'ils étaient en train de dîner - mais que Selina s'est absentée. Fox grimace et explique qu'il souhaite lui parler. Ils parcourent rapidement les pièces de l'immense appartement, mais sans trouver trace de la jeune femme. "Je vais la retrouver", finit par dire Fox à un Thomas Wayne très inquiet. "Qu'est-ce qui se passe ?", demande-t-il très pâle. Fox essaie de le rassurer sans succès. Thomas Wayne appelle les domestiques et les interroge tous - non, personne n'a vu sortir Madame. Le visage défait, le souffle court, le vieil homme porte sa main à la poitrine. Dans un flash de lumière, Fate apparaît soudaine au milieu de la pièce - et Wayne s'effondre avec un cri de souffrance. Avant qu'un Fox horrifié ait pu réagir, Fate le ramasse. "Il faut l'emmener à l'hôpital", explique-t-il avant de disparaître Aux urgences, il apparaît brusquement dans le couloir et appelle une infirmière. Quelques secondes plus tard, Thomas Wayne est pris en charge et emmené vers l'unité de soins intensifs.
Dans les airs, de nouveau en armure, Fox téléphone à Bruce Wayne pour le prévenir que leur père est à l'hôpital. "QUOI !? Qu'est-ce qui s'est passé ?!" Fox, furieux, est incapable de tenir sa langue. Il explique qu'il était venu voir Selina, que Thomas s'est inquiété en voyant qu'elle avait disparu - et que Fate s'est brusquement téléporté devant lui. Bruce se sent soudain aussi furieux que Lucius. "Non mais il est malade !" "Oui." Wayne, la voix hachée, explique qu'il ne peut pas sortir - il est toujours en résidence surveillée. Fox appelle immédiatement Gordon.
Dans la voiture de Lamarche, en route pour le manoir Fox, le procureur et le maire par intérim discutent d'Arkham City. Pour une fois d'accord, les deux hommes en viennent à parler de Lex Luthor. Lamarche affirme qu'il est assoiffé de pouvoir, et que ça le rend manipulable. Il rappelle à Dent que c'est en mémoire de Walter Kovacs - Rorschach - qu'il fait ça, et Dent s'agite mal à l'aise sur son siège. Ils arrivent enfin à la grille du manoir, qui s'ouvre devant eux. Sur le perron, ils sont accueillis par Robin et Black Canary. Lamarche, un peu surpris de les voir encore ici, demande des explications. Robin, visiblement très inquiète, explique qu'elle ne parvient pas à joindre Barry et Pam... Le téléphone de Barry ne capte pas et celui de Pam est dans la serre. Lamarche hausse les épaules, et sort le corps paralysé de Crane du coffre. Dent prend soin de ne pas se trouver devant son visage - l'individu est toujours conscient, seulement paralysé. Lamarche se tourne vers Robin : "Vous pouvez me le garder au frais ?" Alors que les deux jeunes femmes emmènent le corps vers le Terrier, le téléphone de Lamarche sonne : Bruce Wayne. Celui-ci lui explique qu'il a besoin d'un coup de main : il faut faire sauter Montoya, le plus vite possible ! Lamarche, un peu inquiet, demande la raison de cette précipitation, et Wayne s'exécute - son père est à l'hôpital, peut-être mourant. "Maintenant, conclut-il, tu vas voir Montoya, tu lui fais ton truc et je sors d'ici. Sinon, je démissionne, il y aura des élections anticipées et tu perds ta place." "Je fais au plus vite", répond Lamarche, mais le maire a déjà raccroché. Il se tourne vers Dent et essaie de le convaincre de s'occuper de Montoya - mais celui-ci refuse. Il est hors de question qu'il interfère dans une enquête en cours, et encore moins qu'il s'en prenne à l'une des rares flics intègres de Gotham. Le ton monte lorsque Lamarche l'accuse de se moquer de la souffrance des autres, et ils se retrouvent bientôt à balancer des invectives. A bout de patience, Lamarche tâche de contrôler Dent en usant de ses pouvoirs - sans succès. Dent, conscient de la tentative, se métamorphose brusquement en Clayface, pulvérise le capot de la voiture de Lamarche d'un coup de poing transformé en boule hérissée de piquants, et part du manoir à pied. Lamarche, effrayé malgré lui, reste immobile quelques minutes, lorsqu'il entend soudain un cri de terreur venant de la cave - un cri surpuissant, aigu, qui brise plusieurs fenêtres. Lamarche se précipite à l'intérieur puis vers la cave, ignore le verre fracassé présent partout et les ordinateurs en mille morceaux. Robin et Black Canary sont prostrées dans un coin de la pièce, et du sang coule des oreilles de la première. La voiture de l'équipe a disparu. Sur un mur, un smiley taggé rapidement. Lamarche tombe assis et se prend la tête dans ses mains.
A l'hôpital, Faite regarde Thomas Wayne par la vitre qui sépare sa chambre du couloir. Silverfox arrive, en armure, et s'arrête à côté de Fate. Il scanne rapidement les signaux vitaux du malade - ils sont bons, le pouls est faible mais régulier. "Je suis désolé" finit par dire Fate. "Il fallait pas intervenir", répond vertement Fox. "Elle est où ?" "En Europe." "Où ?!?" "Je n'aurais jamais dû vous en parler. Je ne la trahirai pas une fois de plus." "C'est de l'obstruction à la justice !" Fate hésite, et réalise que Selina a certainement quitté les lieux depuis un moment. "Au Colisée." Alors que Fate ouvre la bouche pour répondre, un appel de Lamarche lui parvient : "Vous devez venir au manoir, c'est urgent !" "J'ai pas le temps." "Mais...." La voix de Lamarche est soudain brouillée, toutes les télévisions de l"hôpital se couvrent un moment de parasites, et le visage du Joker apparait. La scène autour de lui est celle d'un égoût. Le Joker s'avance, tape sur la vitre. "Ce truc marche ?" "Oui, mon roudoudou" répond la voix d'Harley Queen. Le Joker arbore un grand sourire et se lance : "Je m'adresse aux marginaux, aux psychopathes, au méta-humains, à tout ceux qui sont comme nous : rejoignez-moi contre cette immonde camp où ils veulent parquer ceux qui sont différents ! J'en appelle tout particulièrement au procureur : qu'il se souvienne de qui il est, de ce qu'il est - et de pourquoi il a été élu, aussi ! J'en appelle aussi à la mairie : vous êtes mal placés pour parler de pureté génétique, non ?" Il se lance ensuite dans une longue diatribe contre Lex Luthor pendant plusieurs minutes, et la transmission est coupée au milieu d'une phrase.
Lamarche, voyant que les communications sont à nouveau brouillées, rappelle Fox. Il explique brièvement que pendant son dernier différent avec Dent, d'ailleurs il ne pouvait pas laisser sortir Bruce Wayne, non ?, bref... Fox le coupe : de quoi il se mêle ? Il s'occupait déjà de ça ! "Bref, reprend Lamarche, Crane... qui se trouvait au manoir... sous mon contrôle... s'est euh, libéré... Robin est blessée..." Fox ne l'entend déjà plus. Il raccroche, et d'un coup de poing fait traverser un mur à Fate qui s'effondre sur une femme enceinte - flash, le mur est de nouveau intact. Fox décoche un coup de poing à Fate, qui l'évite. Fox s'envole brusquement dans le couloir, traverse une fenêtre et se retrouve dans le ciel de Gotham. Des feux d'artifices sont en train d'être tirés un peu partout. Des coups de feux se font entendre dans les rues. Plongeant vers le sol, Fox constate le chaos - les hommes du Joker sont partout, tirent au hasard, sèment la panique. Dans le ciel, surgissent des hélicoptères noirs, marqués du logo : Tyger.