Gotham City, mardi 8 janvier, 23h30.
A son bureau, Harvey Dent est en train de potasser le dossier Zucco. Quelqu'un a sorti son dossier des archives, et ça ne sent pas bon, surtout avec le procès en appel qui touche à sa fin. Derrière lui, un courant d'air. Dent se retourne : la fenêtre est ouverte. Perchée sur le rebord du toit, Catwoman le regarde d'un air froid. Dent ne l'a jamais rencontrée, mais il la reconnait instantanément à sa description - plusieurs vols lui sont attribués, sans qu'aucune plainte n'ait jamais été déposée... Il semblerait que les victimes ne soit pas du genre à se porter vers la police. Avant que le procureur n'ait pu ouvrir la bouche, Catwoman lui lance : "Mario Falcone est rentré de Rome." Le procureur se reprend, et hésite. Il se méfie des tuyaux "cadeau, et demande à Catwoman pourquoi elle prend la peine de l'informer. "J'ai mes raisons", répond-elle. Elle bondit en arrière, attrape une gargouille d'un coût de fouet et disparait dans la nuit. Dent se retourne pour se rasseoir, et se retrouve face à Rachel Dawse qui ouvre de grands yeux. "C'était qui, cette pute en cuir ?"
A l'hôpital de Gotham City, malgré l'heure tardive, Lamarche est encore au chevet de Silver St-Cloud. La porte s'ouvre, et Carmine Falcone entre dans la chambre. Surpris, Lamarche lui lance "Tiens, je ne m'attendais pas à vous voir." "Moi si", réplique Falcone avec un sourire. "Et pourquoi pas ? Miss St-Cloud et moi-même avons travaillé avec le même homme avant qu'il ne me plante un couteau dans le dos." Falcone ne sourit plus. "Avez-vous réfléchi ?" "Non, répond Lamarche. J'ai déjà donné ma réponse. Sortez." Falcone se lève. "Nous nous reverrons. Ici sans doute. C'est le seul endroit où nous pouvons être tranquille." Il fait un clin d’œil à Lamarche et sort. Lamarche, perplexe suite à sa réaction, réalise soudain et tente de faire appel à son pouvoir - il n'y arrive pas. Il jette un œil à Silver St-Cloud, toujours comateuse. Les instruments n'indiquent rien. Pourtant, son champ d'annulation des pouvoirs avait cessé de fonctionner durant son coma... Lamarche appelle une infirmière, explique qu'il pense l'avoir vue bouger. Celle-ci se précipite hors de la pièce pour aller chercher le docteur Fries, en charge de la patiente.
Après une patrouille, Rorschach rentre chez lui. Dans l'entrée, il pose son vieil imperméable sur un porte-manteau, enlève son masque, et s'avance vers le salon. Trois personnes l'attendent. Deux gros bras sont assis dans les fauteuils, les pieds posés sur la table basse. Tournant le dos à la pièce, un homme mince, en costume italien, regarde par la fenêtre ouverte. "Bonjour, Mr Kovacs, dit-il sans se retourner. Je suis Mario Falcone." "Je sais qui tu es", répond Rorschach. Le mafioso se retourne, et annonce à Rorschach qu'il va lui faire une offre qu'il ne pourra pas refuser. Il sait que Rorschach a travaillé pour eux sous ses deux identités - le justicier, et Walter Kovacs. Il voudrait reprendre leur collaboration. En geste de bonne volonté, il montre quelques photos posées sur la table. Rorschach en saisit une - le cadavre de Tony Zucco, en gros plan. "Il a dépassé ses prérogatives", explique Mario Falcone. Il laisse à Rorschach le temps d'assimiler l'offre, puis poursuit avec un sourire froid : "J'espère que vous accepterez. Dans le cas contraire, des accidents pourraient arriver à certaines personnes. Le juge Rachel Dawse, Mrs Kyle-Wayne..." Rorschach sent la rage monter, et bande ses muscles. Soudain, une silhouette apparait dans un coin de son salon. Un homme vêtu d'une cape et un heaume dorés, un ankh égyptien sur la poitrine. Rorschach jette un œil aux mafieux, mais aucun ne semble avoir réagi à l’apparition. Une voix dans sa tête lance : "Tue-le." Rorschach, maintenant furieux, crie "Sors de ma tête !" Puis il se lance vers Mario, le saisit et le jette par la fenêtre. Le hurlement de Mario Falcone s'achève avec un craquement humide 14 étages plus bas. Rorschach se retourne vers les deux séides, qui n'ont pas bougé. Toujours assis, ils ont le regard vide et la bave aux lèvres. Rorschach prend rapidement le pouls de chacun - ils sont morts. Crise cardiaque, apparemment. L'homme en jaune réapparait : "Bravo. Ceci est un premier pas pour rétablir la destinée du monde." Puis il disparait à nouveau, laissant Rorschach seul dans l'appartement.
Dans sa cave, Lucius Fox travaille. Il sort peu ces derniers temps - même lui ne tient pas à provoquer l'armée. Son ordinateur s'active soudain - dans les faubourgs de Gotham, une usine chimique est en feu. Les pompiers sont bloqués dans un embouteillage. Pas le choix. Fox enfile son armure et décolle. A peine est-il dans les airs, que son radar lui annonce qu'il est pris en chasse par deux F14. Un contact radio s'établit rapidement : un pilote lui ordonne de couper ses armements et de mettre le cap sur la base militaire la plus proche. Des tirs de sommation suivent. Fox leur répond de manière fleurie, et ne dévie pas de son cap. Son casque se met alors à lui hurler dans les oreilles - deux missiles viennent d'être lancés sur lui. Il met les gaz à fond et oblique vers la base militaire. Les missiles ne perdent pas sa trace, mais ne peuvent le rattraper. Fox fonce sur la tour radar de la base, et dévie au dernier moment - il est assez prêt pour apercevoir avec horreur l'équipe de maintenance qui s'y trouve. Quelques secondes plus tard, les missiles s'écrasent sur la tour. Écœuré, Fox repart, toujours pris en chasse. Il ouvre leur canal de communication et répond qu'il y a urgence, et que ce n'est vraiment pas le moment. Quelques secondes plus tard, Gordon intervient à son tour. Il affirme que Silverfox a le statut d'officier de police, et un boulot à faire. Après un bref silence (et probablement une demande de confirmation auprès de leurs supérieurs), les F14 abandonnent la poursuite.
Quelques heures plus tard, au commissariat, Silverfox atterrit devant la réceptionniste médusée. "Bonjour. Je voudrais porter plainte contre monsieur Slade Wilson." Gordon arrive sur ses entrefaites et le prie de n'en rien faire, mais Fox est inflexible. Gordon soupire - ce n'est encore pas ce soir qu'il verra sa famille. "Suivez-moi dans mon bureau..."
Rorschach a finit de fouiller les corps. Chacun des gros bras portait un gros calibre, et leurs permis de conduite les désignent comme irlandais. Curieux. Au rez-de-chaussée, Lamarche arrive - il paie généreusement le concierge pour être prévenu en premier de quoi que ce soit d'inhabituel - le voilà servi. Il jette un œil au corps désarticulé, frissonne et rentre dans l'immeuble en courant. La police ne devrait pas tarder. Dans l'appartement, il trouve Rorschach dans l'entrée, en train de remplir un sac. "Mais qu'est-ce qui s'est passé ?! C'est qui ce type ?" "Mario Falcone. Il est venu me menacer. J'ai fait passer un message à sa famille." Lamarche n'en revient pas. "Mais... mais... Et vos résolutions ?" Rorschach ne répond pas, mais lui raconte rapidement la scène, au désarroi de plus en plus grand de Lamarche. Des visions ? Des voix dans la tête ? Il menace Rorschach de le faire interner, alors que les sirènes de police de rapprochent. Rorschach tente à nouveau de le convaincre - franchement, un individu qui se téléporte, ça ne devrait pas être si dur à croire pour lui... Lamarche essaie de reprendre la main et propose à Rorschach d’accepter de venir à Arkham, de passer des examens, sans succès. Lamarche se résout à faire pour la première fois usage de ses pouvoirs, sur l'homme qu'il considérait pratiquement comme un ami - mais échoue à nouveau. La volonté de Rorschach est inflexible. Par la fenêtre du couloir, Lamarche voit les voitures de police arriver, accompagnées par une camionnette de la presse. Finalement, Rorschach l'écarte du passage : "Croyez que je suis fou, mais laissez-moi passer." Impuissant, furieux, Lamarche lui lance : "Je croyais pouvoir vous aider..." Il descend les marches en trombe. En bas, il rencontre les policiers qui arrivent, la main posée sur leur arme. Néanmoins, c'est courtoisement qu'ils lui demandent ce qui s'est passé. Lamarche évoque une crise de folie de Rorschach, et prie les policiers de ne pas utiliser la force, les équipes d'Arkham vont intervenir... mais le policier refuse. On parle de meurtre, tout de même ! En haut, Rorschach a fini de remplir un gros sac et se dirige vers l'escalier de secours. Alors qu'il enjambe le rebord de la fenêtre, la porte de son appartement s'ouvre et un policier entre dans la pièce. Rorschach ignore ses sommations et saute sur l'escalier puis gagne le toit. Il se cache derrière un bloc de béton, et se jette sur le flic alors que celui-ci passe devant lui. Il lance un coup de poing mais ne peut esquiver la lampe-torche que le policier lui balance un plein visage. Se dégageant, celui-ci tire deux fois sur Rorschach qui est déjà à la limite du toit. Les balles ne l'arrêtent pas, et il bondit sur le toit suivant puis disparait dans la nuit.
Harvey Dent est sur le point de rentrer chez lui quand son téléphone sonne : l'inspecteur Flass. "On a un cadavre. Mario Falcone." Dent inspire un grand coup et lâche un chapelet de jurons fleuris. Il demande rapidement quelques informations, écarte la thèse du suicide évoquée par Flass, et son sang se gèle dans ses veines quand Flass ajoute "Oh, et l'appartement appartient au n°2 de la mairie, Eric Lamarche." Moins d'une heure plus tard, Dent arrive devant l'immeuble. L'animation est telle qu'on se croirait en plein carnaval. Un bon tiers de la police de Gotham doit être sur place, ainsi que deux ambulances, un fourgon d'Arkham et les camionnettes de toutes les chaînes de télé et de radio de Gotham. Adossés à une voiture noire garée à côté des voitures de police, deux hommes en costume sombre font de leur mieux pour ne pas avoir l'air d'agents du FBI. Tout autour, une foule de badaud qui grossit de seconde en seconde. Et derrière le mur humain, dans une allée, Dent aperçoit l’extrémité d'une limousine blanche prêt de laquelle patiente une armoire à glace en costume trois pièces. Dent sort de sa voiture, immédiatement entouré par une meute de journalistes. Gardant son calme à grand peine, il explique qu'il ne fera pas de déclaration avant que la police n'ait fait les premières constatations. Laissant derrière lui la meute peu satisfaite de l'os qu'il lui a jeté à ronger, le procureur va saluer Gordon. Les deux hommes conviennent qu'ils ne sont pas couchés... Le commissaire Loeb est en route et devrait arriver d'ici une dizaine de minutes. Voyant Flass en train de prendre la déposition de Lamarche, Dent les rejoint. Eric Lamarche est en train d'expliquer qu'il a vu Rorschach, mais qu'il divaguait complètement. Il a tenté de le raisonner et n'est arrivé à rien. Dent décroche son téléphone et prévient Bruce Wayne. Celui-ci décroche immédiatement - il va s'abstenir de venir pour l'instant, afin de ne pas ajouter au cirque médiatique. Dent précise qu'il avait eu un tuyau comme quoi Mario Falcone revenait tout juste de Rome. Il raccroche et se tourne vers Lamarche. Il exige immédiatement que le professeur raconte de nouveau ce qui s'est passé là-haut. Lamarche se braque et refuse de répondre - le procureur n'aura qu'à lire sa déposition. Dent s'énerve brutalement, et le ton monte, aggravé par les remarques narquoises de Lamarche.
Sur le toit, Fox cherche la trace de Rorschach. Il identifie des tâches de sang - cohérent avec le rapport d'un policier, qui explique lui avoir tiré dessus à deux reprises. Il redescend juste à temps pour voir Carmine Falcone s'interposer entre Lamarche et Dent qui s'engueulent violemment. Falcone exige un peu de dignité - il vient de perdre un fils ! Lamarche renchérit et lance "Il faut arrêter ces accès de colère, Mr Dent", ce qui achève de mettre Dent dans une fureur noire. Il écarte brutalement Falcone de son passage, le projetant à terre, et s'avance vers Lamarche. Fox tente de s'interposer sans succès, et le procureur décoche un violent coup de point à Lamarche, sous l’œil ravi des caméras. Des policiers séparent les deux hommes, Lamarche lançant des invectives et Dent continuant à fulminer. Lamarche se retourne vers Fox, quêtant du soutien, mais celui-ci le fustige. Ils savent tous les deux que Dent a un tempérament bouillant, et vu les circonstances il s'attendait à davantage de maturité de sa part. Sur ces mots, il s'envole. Lamarche commence à partir, mais est rapidement rejoint par Falcone. Celui-ci ne veut plus qu'une chose : la tête de Rorschach. Le couloir de la mort lui irait très bien. Il donne rendez-vous à Lamarche le prochain soir, au restaurant.
De son côté, Harvey Dent commence à lire les rapports préliminaires. Deux hommes dans l'appartement de Rorschach seraient morts de crise cardiaque, d'après le premier examen du légiste... Personne n'y croit, et les corps sont en train de partir en ambulance pour la morgue où les attend une analyse toxicologique. Point intéressant, la porte de l'appartement aurait été forcée - autrement dit, Mario Falcone et ses gorilles attendaient Rorschach. Dent appelle le psychiatre qu'il a pris l'habitude de consulter - le professeur Hugo Strange, sommité en matière de psychologie criminelle. Malgré l'heure tardive, le bon docteur ne dort pas. Dent lui demande s'il aurait quelques idées sur le sujet. Strange répond que Walter Kovacs, en dépit de sa réputation de solitaire, cherchera probablement de l'aide auprès de ses proches - Selina Kyle-Wayne, Rachel Dawse, Eric Lamarche, peut-être même chez Wayne Enterprises - il a pu noué des contacts durant son travail comme responsable de la sécurité de Bruce Wayne. Surpris, Dent lui demande ce que Rachel vient faire dans cette liste, et Hugo Strange lui répond qu'elle et Kovacs ont fréquenté le même orphelinat. Alors que Dent est sur le point de raccrocher, Strange lui suggère de passer le voir un de ces jours pour discuter de ces crises de colère - Dent vient de passer en direct à la télévision... Dent grimace et raccroche sans répondre, puis part voir Gordon. Ils ont plusieurs dispositifs de surveillance à mettre en place, visant Mrs Wayne et Lamarche. Hors de question de mentionner Rachel Dawse.
Sur un toit de Gotham, Rorschach, blessé, reprend son souffle et réfléchit. Carmine Falcone n'est pas réputé pour sa mansuétude. Il lui parait probable qu'il veuille se venger en s'attaquant aux proches de Kovacs - Selina Kyle et Rachel Dawse en particulier. Attendre les évènements n'est pas son genre, et il commence à réfléchir à la mise en place d'un guet-apens pour attirer les Falcone et les liquider avant qu'ils ne mettent leurs plans à exécution. Il repart, et gagne un autre toit qui lui a servi des années de lieu de rendez-vous avec Selina Kyle. De là, il envoie un SMS - aucune chance que la police ait déjà pu mettre son portable sur écoute. En l'attendant, il examine ses blessures. Celle à la cuisse est superficielle, mais la balle dans l’épaule est plus sérieuse. Catwoman arrive une dizaine de minutes plus tard. "Bon Dieu, mais qu'est-ce qui se passe ?!" Rorschach résume rapidement sa soirée - des menaces, et une exécution. La jeune femme est sidérée. Mais, l'urgence d'abord. Elle propose à Rorschach une planque à elle, pas très loin. Elle l'a achetée en liquide, avec l'argent de ses vols - ni Thomas Wayne, ni les autorités n'en ont connaissance. Elle prend la tête et guide Rorschach jusqu'à une fenêtre d'un vieil immeuble, dans Downtown. L'immeuble semble à moitié vide, mais l'appartement est rempli de chats et sent la litière. Alors que Catwoman soigne son épaule, Rorschach lui explique ses plans. Catwoman, estomaquée, lui lance : "Tu es un grand malade..." Si Falcone meurt, explique-t-elle, la ville sera à feu et à sang. Rorschach répond qu'il s'en moque, et la sent se tendre. Tout en continuant à le soigner, elle rétorque qu'elle ne peut pas le laisser faire. "On en reparlera..."
Au manoir, Fox et Lamarche sont assis et prennent le thé. Lamarche, déprimé, la lèvre enflée, lâche enfin "Mais comment ça a pu merder à ce point ?" "C'est un taré", répond Fox. Lamarche raconte à Fox la vision que Rorschach prétend avoir eu. Il décrit l'homme en jaune, et voit Fox tiquer. Celui-ci lui demande davantage de précisions, irritant Lamarche : "Vous n'allez pas vous y mettre aussi ?" Fox réplique, narquois : "Il faut arrêter ces accès de colère, Mr Lamarche". Revenant au problème en cours, il se demande à voix haute qui pourrait bien être l'homme en jaune... "Hermès Trismégiste", répond une voix depuis la fenêtre. Lamarche bondit sur ses pieds, et les deux hommes se tournent vers la fenêtre, près de laquelle se tient Rorschach. "Mais qu'est-ce que vous foutez là ?!" lance Lamarche, avant de se reprendre : "Mais pourquoi je lui parle moi ? Appelez la police !" Fox, tout aussi surpris mais trop obnubilé par le nouveau mystère, lui demande calmement : "Vous pouvez me décrire l'homme en jaune ?" Rorschach s'exécute. Visiblement fasciné, Fox écoute la description avant de demander "Est-ce qu'il était accompagné par un homme bleu bodybuildé ?". Rorschach répond par la négative. Lamarche, la bouche ouverte, finit par se diriger vers la porte. "Mais pourquoi j'ai quitté Arkham..." lâche-t-il avant de claquer la porte. Rorschach tend un épais livre ancien à Fox. Celui-ci, fasciné, commence à feuilleter les pages. Sans les quitter des yeux, il lance à Rorschach : "Je pense qu'ils viennent d'une autre galaxie." "J'en doute", répond Rorschach. Vexé par le ton de sa voix, Fox relève les yeux, mais il n'y a plus personne dans la pièce. Quelques secondes plus tard, l'alarme se déclenche. Fox tique tout à coup - Rorschach était soigné, et il parait difficile qu'il ait pu s'en occuper lui-même. Il hésite à prévenir Lamarche, puis se replonge dans le livre.
A la mairie, la discussion entre Bruce Wayne et Harvey Dent est tendue. Wayne menace de réclamer sa démission, ce que Dent écarte d'un revers de la main - il n'en a ni l'autorité, ni les moyens de l'y forcer. Alors que règne un silence glacial, Lamarche entre dans la pièce - et la température chute encore de plusieurs degrés. Dent finit par lâcher des excuses du bout des lèvres, mais reproche à Lamarche de l'avoir délibérément provoqué. Wayne le coupe et annonce que la conférence de presse va commencer et explique rapidement l'ordre de parole - Dent ne répondre qu'à deux questions avant de céder la place à Gordon. Les trois hommes vont rejoindre Gordon devant les journalistes. Dans un coin de la salle, comble, se tient Sal Maroni. Le maire Wayne prend la parole en premier. Il dénonce un évènement inacceptable - nul n'a le droit de prendre la place de la police. Sur ces mots il regarde Maroni droit dans les yeux. Il demande que la justice soit servie, et non la vengeance. Maroni a un bref sourire sans humour. Wayne cède alors la place avec Dent, qui déclare qu'il n'a rien à ajouter, mais qu'il répondra à quelques questions. La première provient de Vicky Vale, comme prévu avec Wayne : Dent répond calmement qu'il ne s'agit en aucun cas d'une opération de police déguisée contre les Falcone, mais d'un crime. La police de Gotham City ne pratique pas les exécutions sommaires. Edward Nygma prend la parole à son tour, et demande si la thèse du suicide tient encore. Après un échange de regard avec Gordon, Dent confirme que la thèse du suicide a été écartée. Soulagé qu'aucune question n'ait porté sur son comportement sur les lieux du crime, Dent cède la place à Gordon. Celui-ci, habitué à l'exercice mais ne l'appréciant pas pour autant, répond sommairement aux questions qui suivent.
Quelques minutes plus tard, dans un bureau de la mairie, Fox rejoint Lamarche et Dent. Wayne est parti, et Gordon est retourné au commissariat. Fox raconte à Dent la visite de Rorschach, quand son téléphone sonne - Slade Wilson. "Vous êtes libre ?" "Oui, mais vous n'êtes pas mon type" répond Fox. Wilson, sans relever, lui propose de se rencontrer à midi au restaurant. Fox accepte, et raccroche. Il explique rapidement sa plainte aux deux hommes, arrachant un soupir à Dent, puis revient au problème courant - Rorschach. Fox et Lamarche racontent la vision de Rorschach, et Fox complète : il a déjà vu l'homme en jaune dont parle Rorschach... Questionné par Lamarche et Dent, il complète sa déclaration : il l'a vu dans un club de strip-tease. Accompagné par un type bleu bodybuildé. Oui, il était ivre, mais pas à ce point. Dent secoue la tête, et lâche "Ridicule..." Revenant à Rorschach, Lamarche demande si on lui connait des contacts. Fox et Dent mentionnent aussitôt Selina Kyle. Dent, toutefois, ne parle pas de Rachel Dawse. Lamarche réussit à convaincre Dent de ne pas envoyer la police voir Kyle-Wayne, mais de le laisser l'interroger lui-même. Envoyer la police discuter avec la belle-mère du maire de la ville au sujet d'un crime commis par Rorschach... Les tabloïds se régaleraient. Fox accepte également, mais demande à installer une caméra sur les lunettes de Lamarche, qui accepte. Il soulève ensuite un autre point : que faire de Rorschach s'il est arrêté ? A Blackgate, il ne tiendrait pas une semaine. Arkham ? Dent propose une autre solution : l'envoyer en prison loin de Gotham.
Dans la planque de Catwoman, Rorschach est assis sur un lit, les yeux dans le vague. Son masque posé devant lui sur un support à perruque s'est animé, et il a assisté à la discussion entre les trois hommes. Il sort de sa transe, et réalise qu'il n'est plus seul dans la pièce. L'homme en jaune se tient face à lui. "Bonjour, Mr Rorschach. Vous vous remettez ? Vous allez avoir besoin de toutes vos forces. Une guerre se prépare. Le crime organisé et les Falcone vont laisser la place à autre chose. Alberto Falcone doit mourir. Sofia Gigante Falcone va revenir. Elle doit mourir. Sal Maroni doit mourir. Carmine Falcone doit mourir. Ils ne mourront pas forcément par vous, mais ils doivent mourir. Dans cet ordre. D'autres menaces vont revenir. L'épouvantail. Arkham va se relâcher. Bane, le Pingouin en surgiront. Puis viendront l'empoisonneuse, le maître des plantes, Mr Freeze, Killer Croc. Mais le pire de tous sera l'Homme qui rit. Vous êtes prêt ?" Estomaqué, Rorschach demande pourquoi les monstres devraient remplacer les Falcone. Gotham City n'y gagnerait pas vraiment au change... L'homme en jaune lui explique que c'est là son rôle : il doit empêcher Gotham City de sombrer. "Vous êtes prêt ?" demande-t-il à nouveau. Il propose à Rorschach de réécrire l'histoire. De lui rendre son anonymat. Rorschach hésite. Entre Catwoman et l'homme en jaune, entre la retraite et une ville à feu et à sang, entre Walter Kovacs et Rorschach. Il sent Fate le transpercer du regard, et se hérisse. "Sortez de ma tête !" Il s'avance vers son vis-à-vis, qui ne bouge pas, ne dévie pas le regard, et répond calmement : "Asseyez-vous". Rorschach sent ses entrailles se liquéfier, et une trouille immonde l'envahir. Frissonnant, couvert d'une sueur glacée, il se rassoit. "Si vous n'êtes pas là, conclut l'homme en jaune, la ville sombrera dans le chaos." Puis il disparait.
A midi dix, Fox arrive au restaurant où l'attend le général Slade Wilson. Celui-ci, en uniforme, en est à son deuxième cigare. "Asseyez-vous", lance Wilson. "Je suis déjà assis" rétorque Fox. Avec un sourire ironique, Wilson fait remarquer que la chaise roulante est une comédie qu'il joue. Ils savent tous les deux qu'il pourrait très bien marcher si l'envie lui prenait. Puis il entame la discussion. Il a l'appui de la CIA et du Homeland Security Department. Fox a celui de la ville et du public. Néanmoins, il est inutile de continuer à s'écharper - il a un accord à lui soumettre. L'armée abandonne toute prétention sur l'armure - ils sous son contrat avec LexCorp, et ils finiront bien par développer un équipement similaire. Le garçon interrompt la discussion - Wilson propose à Fox de déjeuner aux frais du contribuable, mais Fox refuse. Wilson hausse les épaules et passe une commande hors de prix. Le garçon parti, Wilson reprend : il veut que Fox collabore avec lui et la CIA - plus spécifiquement, un département de la CIA aux ordres directs du président. Il souhaite que Fox participe à une petite "tournée" dans le monde, pour éliminer des menaces contre les intérêts américains. Il s'agirait d'une opération totalement secrète, bien sûr. Fox met immédiatement une condition : il refuse de s'en prendre à des personnes qui ne sont pas des criminels. Wilson, amusé, lui fait remarquer que la notion s'applique assez peu en droit international. "Criminel" est une notion très variable en politique... Fox tente d'obtenir le nom du responsable de cette cellule de la CIA, mais Wilson refuse tout de go. Fox soupire. Il demande un peu de temps pour réfléchir, et promet de donner sa réponse demain. Alors que le garçon revient avec la commande du général, il prend congé. A peine sorti, il arbore un grand sourire et décroche son téléphone. "Bruce ? Est-ce que tu pourrais me passer le numéro de Vicky Vale ?" "Pourtant, les blondes à forte poitrine, c'est pas trop ton truc d'habitude." Fox, souriant toujours, répond qu'il a quelque chose pour elle, et Wayne lui propose de les retrouver chez lui.
Plus tard, au loft des Wayne, Fox retrouve Bruce en peignoir qui sort de la piscine, bientôt rejoint par Vicky Vale. Il sort un enregistrement vidéo, et le glisse dans le projecteur . A peine l'image de Slade Wilson apparait-elle sur l'écran, que Wayne sort précipitamment en disant qu'il ne veut pas savoir. Vicky Vale reste sans expression toute la durée de l'enregistrement. Puis elle se lève, sort une bouteille de liqueur, se sert un verre et l'avale cul sec avant de se resservir. Finalement, elle se tourne vers Fox et lui dit d'un ton tendu que quiconque participe à ça sera en danger de mort. Lui y compris, mais pas seulement. Fox semblant surpris, elle lui fait un cours accéléré de realpolitik : les hommes derrière cette opération s'en prendront à lui, ses proches, son école, tout ce qui lui est cher s'il tente de révéler leurs affaires au grand jour... Elle refuse de le suivre sur ce terrain. Elle peut le mettre en relation avec quelqu'un chez WikiLeaks, mais s'arrêtera là. Elle lui conseille fortement de simplement refuser leur demande - il aura des ennuis, mais ça n'ira pas aussi loin et ça finira par se tasser.
Chez les Wayne senior, Lamarche vient d'arriver. Un domestique le reçoit, et il demande à voir Mrs Wayne - à titre privé. Celle-ci le reçoit et Lamarche la prévient qu'il doit être direct : Walter Kovacs a de gros ennuis. Il souhaite le trouver en premier pour le protéger. Selina joue les ingénues : elle approuve, mais ne voit pas comment l'aider. Lamarche est sur le point d'utiliser ses pouvoirs, quand le regard de Selina Kyle-Wayne change brusquement et une main se pose sur son épaule. Lamarche se et voit Kovacs, le visage a moitié dissimulé par une écharpe, une casquette enfoncée jusqu'aux yeux. "Ne rentre pas dans sa tête", lâche-t-il d'un ton calme mais lourd de sous-entendus. Lamarche lui propose de l'emmener, et Kovacs accepte si Lamarche le sort de Gotham City. Il ajoute qu'il a revu l'homme en jaune, et qu'il doit être arrêter. Selina, s'étant reprise, pose la main sur le bras de Kovacs et lui propose de discuter dans la pièce à côté. Ils sortent, plantant Lamarche sur place. A peine sont-ils sortis que la jeune femme se tourne vers Kovacs : "Mais qu'est-ce que tu fabriques ? Planque-toi ! Rien ne te relie à ces meurtres !" Kovacs, pour une fois à l'air égaré - ne voulait-elle pas qu'il prenne sa retraite ? Mais Selina rejette cette solution - tout ce qu'elle veut, c'est qu'il soit discret quelques temps. La porte s'ouvre - Lamarche entre. "Bas-toi !" conclut Selina. Alors que Lamarche essaie de l'écarter, elle lui saisit le poignet, le projette au sol et le maintient d'une clé de bras. D'un cri, Lamarche la paralyse, mais dans un mouvement réflexe elle lui griffe profondément le bras. Lamarche prend Kovacs par le bras, complètement amorphe, et le fait sortir. Il le guide jusqu'à sa voiture où il l'installe, et soupirant de soulagement prend la route vers Arkham. En chemin, Kovacs saisit brusquement le volant, mais Lamarche riposte d'un coup de coude sur son épaule blessée. Se ravisant, Kovacs ouvre la portière et saute en marche à plus de 100 km/h et roule sur le bitume, puis se relève, saute la barrière et pars à pied. Lamarche plante les freins et pars à sa poursuite, tout en l'appelant. Derrière lui, une voiture de police ayant surpris la scène s'arrête à son tour.
Harvey Dent arrive dans le bureau de Rachel Dawse. Celle-ci l'accueille avec le sourire, mais grimace quand Dent lui parle d'une escorte de police - il craint pour sa sécurité, Falcone pourrait tenter de se venger de Kovacs en s'en prenant à elle. Laissant trainer sa phrase d'un ton interrogatif, il se tourne vers elle. Celle-ci fait remarquer que si Falcone devait agir contre elle, ce serait fait depuis longtemps. Et à la question non posée, concernant Kovacs, elle est encore plus clair : elle lui en veut à mort. Elle le croyait son ami, mais il se jouait d'elle, commettant des meurtres dans son dos. Si elle savait où il était, elle balancerait l'information à toute personne qui le lui demanderait - même Falcone. Changeant brusquement d'attitude, elle se lève, ferme tous les stores et les rideaux du bureau, puis se tourne vers Harvey Dent avec un grand sourire. Celui-ci, un peu perdu, sourit en retour, et elle le fait asseoir dans le fauteuil face à son bureau. Puis, une drôle de lueur dans l’œil, souriant toujours, elle lui annonce calmement : "Harvey... Je suis enceinte."
Dans la cave du manoir Fox, le maitre des lieux est en train de mettre la dernière touche à son plan. Sur le serveur LexCorp qu'il a piraté, il efface tous les fichiers qu'il trouve concernant leur prototype d'armure de combat. Ils finiront par la développer, ben tiens. L'armée renoncerait-elle à l'armure s'il n'y avait pas déjà un modèle en développement ? Il sait qu'il ne pourra pas stopper ces travaux, mais il peut aux moins leur faire prendre du retard. Puis, il passe à la partie la plus amusante : depuis le serveur, il s'attaque à ses propres serveurs, ouvrant une porte vers ses données - des informations datées mais exactes concernant ses premiers modèles d'exosquelette de combat, quelques autres projets, et surtout ses enregistrements personnels - liste soigneusement filtrée incluant la conversation avec Slade Wilson. Puis, il se connecte sous l'une de ses innombrables identités virtuelles à un site de cyber-activistes, et glisse les codes d'accès à LexCorp. Satisfait, il raccroche, se poste devant son écran d'ordinateur, et attend.
Dans les toilettes du Palais de Justice, comme tous les hommes dans cette situation depuis l'invention de l'eau courante, Dent est en train de s'asperger le visage. Dans le miroir, il voit ses traits de déformer brièvement, et il porte la main à sa joue. "Mon Dieu... L'enfant ? Que sera l'enfant ?"
Slade Wilson, dans son bureau, décroche son téléphone. A l'autre bout du fil, Lucius Fox. Le ton paniqué, il explique que ses serveurs sont en train de se faire pirater. "Oh, merde..." lâche-t-il brutalement. "Regardez sur Internet..." Avant que Wilson n'ait pu répondre, Fox raccroche.
Près de la route, Rorschach se tourne vers Lamarche et le policier qui l'a pris en chasse, et avance vers le policier. Celui-ci n'a pas encore sorti son arme - il s'agit juste de personnes qui s'arrêtent sur une voie rapide, non ? Arriver à quelques pas, Rorschach enlève sa casquette. Le policier réalise immédiatement à qui il a affaire, et sort son arme. Il n'a pas le temps de la pointer vers Rorschach que celui-ci l'a désarmé et balancé au sol. Rorschach ramasse l'arme, et se tourne vers Lamarche. "Ce monde, c'est trop pour moi" lâche-t-il d'un ton désespéré. Il pose le canon de l'arme contre sa tempe. Fondu au noir, coup de feu.