VO2

VO2

Au sens strict du terme, il s’agit du débit d’oxygène (O2) « consommé » par le coureur et exprimé en ml/mn. On emploie alors le masculin. Il faudrait dans le titre de cette page faire figurer un point au dessus du terme "VO2" pour bien montrer qu'il s'agit d'un débit. On normalise ce débit en le rapportant au poids du coureur et il s'exprime alors plutôt en ml/mn/kg. Plus généralement, on emploie le féminin pour signifier une consommation d’oxygène.

VO2 reflète la puissance métabolique (ou biochimique) consommée par le coureur et représente l’oxygène prélevé, transporté et utilisé par le coureur. On retrouve là ses principales limitations qui seront autant de voies à explorer permettant d’améliorer le potentiel aérobie du coureur :

    • Prélèvement de l’O2 dans l’air (captation au niveau des poumons, chargement du sang en O2)
    • Transport de l’O2 (via la circulation sanguine) à travers tout le corps en direction des muscles par la pompe cardiaque et via les artères puis artérioles et capillaires sanguins.
    • L’utilisation de l’O2 au niveau du muscle lui-même : nombre et taille des mitochondries, activité enzymatique, etc.

VO2max

La VO2max est le niveau maximum de consommation d’oxygène atteignable par le coureur. A VO2max, le coureur fait fonctionner son métabolisme aérobie (avec oxygène) à puissance maximum. Il s’agit d’une limite physiologique valable à un instant donné et variable suivant l’état d’entraînement (ou de désentraînement) de l’athlète. Celle-ci peut-être déterminée par un test pratique d’effort maximal.

La VO2max a beaucoup de composantes, centrales (coeur, poumons) dont le fonctionnement peut être commun à plusieurs sports, mais également périphériques au niveau du muscle (activités mitochondriales, concentration en enzymes) qui restent, elles, hautement spécifiques au sport pratiqué. Ainsi lors de l’exercice, l’oxygène est principalement consommé par les muscles locomoteurs, muscles soumis aux contractions musculaires permettant à l’athlète de se mouvoir. Les termes de VO2 et de VO2max sont donc à relier à l’aspect spécifique du sport pratiqué. Une VO2max en natation sera donc différente d’une VO2max à vélo, en aviron ou en course à pied car les groupes musculaires concernés (ainsi que leurs aptitudes) seront différents selon l’effort à produire.

La valeur la plus élevée chez l'humain se rapproche de 95 ml/mn/kg et elle est liée à la pratique du ski de fond qui met en mouvement un grand nombre de muscles et favorise donc une plus grande consommation d'oxygène. En course à pied, la valeur maximum de VO2max atteinte par l'homme approche 85 ml/mn/kg (à relier à une Vma située entre 24 et 25 km/h). Chez un sujet jeune et sédentaire cette valeur est plutôt proche de 40 ml/mn/kg.

Potentiel de VO2max

Le « potentiel de VO2max » est un maximum théorique que l’on ne connaît généralement pas. C’est un niveau de VO2max théoriquement atteignable avec un entraînement « parfait ». Ce « potentiel de VO2max » peut être amélioré chez le coureur jeune, disons jusqu’à une vingtaine d’année maximum. Au delà, on ne peut plus le faire évoluer et, au contraire, celui-ci décroît régulièrement avec l’âge. Ainsi à l’âge adulte, le « potentiel de VO2max » est uniquement fonction du terrain génétique du coureur, de son âge et du fait d'avoir ou pas travaillé sa VO2 dans sa jeunesse.

Entrainement et développement de la VO2max

En terme de VO2max, l’entraînement a pour buts :

    • Chez le « coureur jeune » de :
      • Développer la VO2max de manière à Développer le potentiel de VO2max
    • Chez le « coureur adulte » de :
      • Développer la VO2max de manière à tendre vers le « potentiel de VO2max »
      • Essayer de maintenir le niveau de VO2max si celui-ci ne peut plus augmenter voire de freiner sa chute inévitable

VO2max et performance en course hors-stade

Toute performance en course hors-stade est corrélée à la VO2max. La corrélation est très forte pour des durées d’effort courtes et celle-ci est d’autant plus faible que le temps d’effort s’allonge.

Tout effort situé dans la gamme de puissance relative à la filière aérobie profitera, plus ou moins directement, plus ou moins fortement, d’un gain de VO2max. Pour développer son potentiel aérobie, le « travail » de la VO2max sera donc une des principales priorités de l’entraînement du coureur. Attention, cela ne signifie pas pour autant que la majorité du temps passé à s'entrainer devrait être réalisé dans ce registre d'intensités, bien au contraire ...

Un travail efficace de VO2max (en développement ou en maintien) ne signifie pas forcément d’atteindre cette valeur. Pour un coureur peu entraîné, travailler un peu au-dessus de 90% VO2max permettra déjà de faire progresser cette qualité. Ensuite, au fur et à mesure des progrès, il sera nécessaire de travailler de plus en plus près de 100% VO2max pour continuer à faire progresser ce paramètre.