Fréquence Cardiaque

VO2 est fonction du débit cardiaque et de la différence artério-veineuse de concentration en oxygène (Ca02-Cv02) entre le sang veineux pauvre en O2 qui arrive aux poumons et le sang artériel riche en O2 qui en repart. Le débit cardiaque est fonction du volume d’éjection systolique (VES) et de la fréquence cardiaque (FC).

VO2 = FC x VES x (Ca02-Cv02)

Dans un registre de vitesses inférieures au second seuil lactique (SL2), il existe une relation quasiment linéaire entre VO2 et FC car les variables d’ajustement VES et (Ca02-Cv02) peuvent être supposées comme constantes … mais cette relation n’est plus forcément valable pour des intensités supérieures.

Pour chaque individu et à un moment donné, la fréquence cardiaque possède une valeur maximale atteignable. Elle peut être déterminée par un test de terrain mais il est difficile de l’atteindre chez un coureur entraîné et une période de reprise sera alors plus propice à sa détermination.

Cette valeur, appelée Fréquence Cardiaque Maximale ou FCM, est cependant peu variable dans le temps même si sa valeur tend à baisser avec l’âge, de l’ordre d’une pulsation par minute par année supplémentaire.

La FC peut être un indicateur permettant de situer l’intensité d’un exercice de course mais attention cependant de prendre garde au risque de non linéarité de la relation entre Vitesse et FC au delà de SL2, zone dans laquelle une grande augmentation de vitesse n’entraîne qu’une petite augmentation de FC.

On pourra cependant considérer que l’on sollicite efficacement VO2max à partir d’environ 90% de FCM.

Un entrainement basé sur l'utilisation de la Fréquence Cardiaque (cf. Serge Cottereau) précise différents registres d'intensités :

    • Endurance Fondamentale : FC comprise entre 60 et 80% FCM (majoritairement plutôt 70 à 75% FCM)
    • Résistance Douce : FC comprise entre 80 et 90% FCM
    • Résistance Dure : FC supérieure à 90% FCM

Associé à ces plages de fréquence cardiaque, est précisé un volume de pratique :

    • Endurance Fondamentale : 75 à 80% du temps d'entrainement
    • Résistance Douce : 15 à 20% du temps d'entrainement
    • Résistance Dure : 5 à 6% du temps d'entrainement

Dérive cardiaque

Lors d’une course continue à vitesse constante on constate que la fréquence cardiaque évolue au fil du temps. Cette dernière augmente rapidement au début pour atteindre une sorte de palier puis par la suite elle croît plus ou moins faiblement mais régulièrement. On peut faire le même type de constat lors d’une séance de fractionné avec des fractions courues à vitesse constante. Malgré cette constance dans la vitesse maintenue, la fréquence cardiaque atteinte à la fin de chaque fraction évolue en général en augmentant peu à peu.

Les raisons pouvant causer cette dérive sont nombreuses :

    • La fatigue fait que le geste se dégrade, il est moins efficace. Il faut donc produire davantage d'énergie pour maintenir l'allure et le cœur doit davantage pomper pour amener l'oxygène jusqu'aux muscles.
    • Les fibres musculaire lentes (I) fatiguent et sont progressivement remplacées durant l'effort par des fibres intermédiaires (IIa) qui sont aussi moins efficaces.
    • Le mécanisme de régulation de la température corporelle se met en route, le cœur doit donc pomper davantage pour assurer à la fois le flux sanguin vers les muscles et vers la peau. S'il fait chaud ou très froid, on constate une dérive au début de l'exercice. Une dérive pendant l'exercice a également lieu si la température externe augmente, un classique du footing matinal.
    • La déshydratation progressive a également un impact. En diminuant le volume total de liquide et donc de sang, la fluidité de ce dernier diminue et il faut alors plus de puissance pour le faire circuler.

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