Adaptation de l'entraînement

Préalable

Je ne parle pas ici de l'adaptation de l'organisme à l'effort mais plutôt de son inverse : l'adaptation du niveau d'effort demandé au vécu d'une séance par l'organisme du coureur.

Contenu d'une séance d'entraînement

Tout plan d'entrainement (quel que soit son "producteur" : entraineur, revue spécialisée, connaissance, soi-même, etc.) établit préalablement des séances de travail avec un contenu précis.

Si on prend l'exemple d'une séance de VMA, devront y figurer les éléments suivants :

    • Volume total (Nombre de séries et de répétitions/fractions par série)
    • Intensité et durée/distance des répétitions/fractions
    • Intensité et durée/distance des récupérations

Beaucoup d'informations entrent en ligne de compte pour déterminer au plus juste ces paramètres :

    • Des informations évidentes concernant la physiologie du sportif en général
    • Des informations relatives à la méthodologie de l'entrainement sur la composition/structure d'une séance
    • Des informations concernant le coureur :
      • Structurelles : passif/expérience, type et niveau de pratique, fréquence d'entrainement, morphotype, etc.
      • Conjoncturelles : maladie/blessure, fatigue physique, baisse de motivation, moment dans la saison (reprise, compétitions proches), etc.
    • Des informations "externes" :
      • humaines sur les conditions d'application de la séance : réalisation de la séance en solo (avec une personnalisation poussée) ou en groupe (chronos un peu plus "standardisés" mais bénéfice de l'effet de groupe lors de la réalisation de séances difficiles)
      • matérielles sur les conditions d'application de la séance : sol (piste/route/chemin), météo (pluie, vent, température), etc.

Plus ces intrants seront nombreux, plus le cadre de la séance sera affiné ... mais l'affinage sera également plus compliqué. Il faut également comprendre que les sources de ces intrants ne sont pas uniques et si l'entraîneur connaît la méthode et le coureur (pour simplifier), le coureur est quant à lui le mieux placé pour estimer sa charge interne et en faire part à l'entraineur. J'invite d'ailleurs ici le lecteur à visiter la partie du Lexique traitant des charges.

Tout ça pour dire qu'au moment du "passage à l'acte", on doit toujours pouvoir envisager de modifier la séance en question (juste avant voire même pendant la séance elle-même), séance même issue du plan le plus élaboré qui soit.

Quelle adaptation ?

Si on revient aux paramètres de base définissant la séance, on peut alors "jouer" sur 3 niveaux d'adaptation tout en gardant à l'esprit le but de la séance : Il s'agit alors d'alléger le contenu tout en maintenant (en partie au moins) l'objectif visé.

La première possibilité est cependant de mettre le curseur général à zéro c-a-d d'annuler purement et simplement la séance. En effet, trop alléger tout en restant "actif" (en s'octroyant par exemple des chronos trop "lâches") peut (trop) éloigner du but initial de la séance et il vaut mieux alors parfois carrément annuler. Le "simple" petit footing voire la coupure franche sont alors des options tout à fait possibles et envisageables.

Outre le fait de "jouer" sur le volume global on peut ensuite très bien "rester dans les clous" tout en rognant quelques secondes sur les temps de travail et/ou de récupération car qui peut vraiment dire que tel chrono est à respecter absolument à la seconde près sous peine de ne pas atteindre l'objectif de la séance. Et là tout dépend de la séance en question : une marge de 2 secondes sur une fraction de 200m n'a absolument pas le même poids et la même conséquence que 2 secondes sur un 1000m ...

Pou la suite et le détail, le mieux étant ici de demander à votre entraineur préféré ;-)