Portier des brebis

Jean 10, 1-10

Vous connaissez tous cette parabole de Jésus, dans l'évangile de Jean, où il dit : « Moi, je suis la porte ». Le contexte est la bergerie, clôturée et munie d'une porte, qui permet d'entrer et de sortir. Il y est même question d'un portier. Celui-ci est simplement mentionné. Est-il distinct du pasteur ? Pour le savoir, écoutons-le !

Je suis un personnage de parabole. Celle par laquelle Jésus répète, d'une autre manière, qu'il a reçu mission de son Père de prendre soin des humains. Une porte est une ouverture, un passage, à double sens. Elle porte l'enseigne du lieu auquel elle donne accès.

Si j'ai bien compris la parabole, Jésus, s'adressant aux pharisiens, leur reproche d'être comme des voleurs, des bandits, qui veulent détourner du Seigneur le peuple élu. Et ainsi le mener à sa perte. La tâche de Jésus est de libérer tout le troupeau et de le conduire vers le bon pâturage. Il lui parle pour que sa voix lui soit familière. Il appelle chaque membre par son nom.

Dans le quotidien, j'ai été portier de la synagogue de Nazareth pendant quelques années. Est-ce en se souvenant de moi que Jésus a ajouté au symbole de la porte un portier ?

La bergerie de la parabole me rappelle ce lieu de rassemblement et de prière dont j'étais le gardien. Chaque jour de sabbat, j'accueillais les fidèles. C'était un peu comme si je leur demandais : « Connais-tu la voix du Seigneur ? Viens-tu pour l'écouter et lui répondre ? » Parfois j'arrêtais l'un ou l'autre, qui ne me semblait pas bien savoir où il entrait.

Par la suite, je suis entré moi aussi dans la synagogue, pour découvrir ce qui pouvait attirer toutes ces « brebis » et pour rencontrer le fameux « Pasteur ». Nous entendions lire des extraits des grands prophètes et un des participants, désigné à l'avance, proposait leur actualisation. Certains étaient plus inspirés que d'autres. Puis nous étions envoyés dans notre quotidien.

Dessin de J-F Kieffer

colorisé par Jacques

Je me souviens du jour où Jésus lui-même fit la lecture et la commenta. Je le voyais déjà, sortant de la synagogue, suivi par toute l'assemblée. J'imaginais notre rencontre avec d'autres « troupeaux », qui n'étaient pas de notre « bergerie ». Nous goûtions à d'autres « pâturages », tout heureux de rejoindre celles et ceux qui avaient entendu le même appel et cheminaient vers Celui qui promettait « la vie en abondance ».

Quand je suis sorti de ma « vision », presque tous les autres fidèles étaient sortis, car le temps de prière était terminé. A l'extérieur, j'ai vu Jésus s'éloigner, suivi par quelques personnes, et j'ai hésité.

Quelques années plus tard, j'ai revu une vieille connaissance, originaire d'Emmaüs, qui m'a raconté ce qui était arrivé à Jésus, mort puis ressuscité. Il m'a convaincu de le rejoindre et de suivre Pierre et les Apôtres.