Guéri et sauvé

Luc 17, 11-19
































Pour introduire à cette page d'évangile, parlant à des jeunes de tous âges, fréquentant les mouvements de jeunesse ...


Je vous raconte un souvenir du temps où moi-même j'étais chef avec des jeunes ... Cela s'est passé lors d'un grand camp d'été. J'ai annoncé aux dix jeunes de mon équipe quel était le grand jeu de l'après-midi : la recherche d'un trésor, caché dans le bois proche du camp. Parmi les dix jeunes, neuf étaient des habitués, ayant déjà vécu plusieurs grands camp. Le dixième en était à son premier grand camp. Ils avaient décidé de faire la recherche tous ensemble.

Après quelques temps, ils ont trouvé. Au pied d'un grand arbre, cachés sous des fougères, dix foulards, identiques, bien roulés, comme ceux qu'ils avaient autour du cou. Chacun en ayant pris un, les neuf anciens, ayant manifesté leur joie, s'étaient empressé de rentrer au plus vite au camp, convaincus d'être déjà à la fin du jeu et d'avoir gagné.

Le dixième était resté sur place, examinant le foulard qu'il avait trouvé. Il s'est dit : ce n'est pas possible que ce grand jeu, annoncé par le chef, soit si vite fini. Il eut l'idée de dérouler le foulard. C'est ainsi qu'il put y lire le message suivant : « Le trésor est au-dessus de toi ! » Il leva les yeux et vit, accroché dans l'arbre, des couronnes.

En ayant décroché une, il la mit sur sa tête et s'en retourna tranquillement au camp, où il arriva le dernier, mais apprit qu'il était le seul à avoir trouvé le trésor.



«Jésus, Maître, prends pitié de nous !» Oui, j'ai crié cela, en chœur avec les 9 autres lépreux, quand nous avons aperçu Jésus venant à notre rencontre. Je ne sais plus comment il se fait que moi, Samaritain, un étranger par rapport à tous ces Juifs, je me suis retrouvé avec eux. Nous devions garder nos distances par rapport à toute personne non malade, vu notre lèpre. Jésus allait-il rompre la réglementation et venir nous toucher ? Non ! Il nous invita à «aller nous montrer aux prêtres». J'ai demandé aux autres pourquoi il fallait voir les prêtres, ajoutant : « Mais, nous ne sommes pas guéris». «Jésus nous a promis que nous serions purifiés. Faisons confiance !» a dit l'un d'eux.

En effet, l'un après l'autre, nous avons constaté la disparition de notre horrible mal. Beaucoup se sont mis à courir, tout joyeux.

Moi, encore tout étonné, je me suis retrouvé seul, cloué sur place. Qui est ce Jésus ? Pourquoi nous a-t-il guéris ? Ce serait dommage de ne pas le rencontrer vraiment.

Je suis donc parti à sa recherche. Chemin faisant, j'avais plein de questions en tête. Arrivé devant lui, il m'a ouvert les bras. Je n'ai pas osé m'y jeter. Je me suis prosterné à ses pieds. Il a regardé derrière moi, mais aucun des anciens lépreux ne m'avait suivi. J'étais le seul à être revenu. Alors, en me relevant, il m'a déclaré : «Toi, ta foi t'a sauvé !»

Sauvé ? C'est vrai que j'étais perdu, avec cette maladie, ces soins, cette mise à l'écart de la société.

Sauvé de la vie insipide que je vivais, sauvé de mon indifférence envers toutes les religions, sauvé de ma résignation face aux obstacles de la vie.

Lui, Jésus, m'a guéri. C'est un fait ! Mais moi, paraît-il, je me suis sauvé !

Le dixième lépreux