Théophile











Je suis Théophile, un de ceux à qui l'écrivain Luc adresse ses deux volumes : l'Évangile et les Actes des Apôtres.

J'ai envie de te dire, à ma façon, comment j'ai perçu le début de l'histoire de son héros.

Cela devait arriver ! C'était dans le plan de Dieu depuis le début !

Les Alliances précédentes avec Abraham, Moïse et les Prophètes avaient été magnifiques, mais les hommes oublient, se détournent, se laissent tenter par des idoles.

Et Dieu décida de s'inviter en personne sur Terre. Mais discrètement.

Le plus difficile fut de choisir une famille qui lui ouvre sa porte, dans laquelle naître, commençant par être bébé, tout petit et fragile. La tâche fut confiée à l'ange Gabriel, un peu le ministre des affaires étrangères du Ciel. Il découvrit Marie et Joseph.

Les circonstances historiques, que Dieu ne maîtrise pas, furent apparemment très défavorables : un couple pas encore marié, un voyage à accomplir en fin de grossesse, une ville bondée sans plus une place libre en auberge. Et un décor idéal pour une naissance incognito : une étable dans une grotte, une mangeoire comme berceau, des animaux pour donner paix et chaleur.

Dieu voulait quand même quelques témoins extérieurs. Il envoya sa chorale d'anges alerter des bergers, les gens les plus bas dans l'échelle sociale, en leur donnant une adresse, un signe : un bébé tout neuf dans une mangeoire ! Et ils trouvèrent, grâce à la lumière qui émanait de cette crèche.

Voilà le début de l'aventure.


Depuis, cet événement est passé à la postérité sous le nom de Noël, la Nativité de Dieu sur Terre.

Les noms que l'enfant a reçu disent clairement sa mission : Jésus veut dire Dieu sauve ; Emmanuel signifie Dieu avec nous ; le Verbe est la Parole de Dieu.

Cette fête rassemble beaucoup de symboles, qui peuvent parler au plus grand nombre :

La patience, la miséricorde et l'obstination de Dieu envers ses créatures, voulant à tout prix les sauver.

L'hospitalité de Marie et Joseph, mais aussi celle refusée par presque tous les aubergistes de Bethléem.

La vie qui surgit à travers un nouveau-né, qui symbolise toutes les promesses de vie et de croissance.

La lumière qui se dégage de cette famille qui va accompagner celui qui deviendra Lumière du monde.

La mangeoire qui annonce que ce bébé sera nourriture pour les humains, avant et après sa mort.

La date fixée pour cette commémoration, au solstice d'hiver, lorsque enfin les jours, petit à petit, s'allongent au détriment des nuits qui perdent du terrain.


Foi de Théophile, cela a pris beaucoup de sens pour moi.