André

Mt 4, 12-23

Je m'appelle André et suis né au bord du lac de Tibériade, dans une famille de pêcheurs. Je suis donc devenu ... pêcheur. De même pour mon frère Simon. Ce n'est pas que nous n'aimions pas la pêche, mais nous rêvions d'autres aventures, comme beaucoup de jeunes.

Un jour, notre père nous permit d'aller écouter et voir ce prophète excentrique, Jean, qui attirait beaucoup de monde sur les bords du fleuve Jourdain. "Convertissez-vous !" n'arrêtait-il pas de crier. "Il faut mourir à vos anciennes attitudes et renaître pour accueillir dignement Celui qui vient." Ceux qui s'engageaient étaient plongés dans l'eau jusqu'à la limite de la suffocation.

Retournant à notre barque, Simon et moi étions assez secoués. Et si ce baptiseur annonçait le Messie, que tout notre peuple attend depuis des siècles ?

Quelques temps après, la nouvelle se propagea. Un jeune homme, originaire de Nazareth, appelé "Dieu sauve", était arrivé au bord du lac et il avait le même langage que Jean : "Convertissez-vous !" Il ajoutait une annonce énigmatique : "Le royaume des Cieux est tout proche !" Serait-ce un message codé comme on en entendait parfois ? Et si on essayait de le rencontrer, ce Jésus ?

Des jours passèrent, la pêche, les poissons, les filets, la mer et le vent ! La routine ! Mais le cœur n'y était plus tout à fait. "Un jour, peut-être, passera-t-il par ici", me disait Simon.

Un beau matin, n'étant pas loin du rivage, nous vîmes quelqu'un descendre vers le littoral. Il était seul et semblait venir à notre rencontre, comme un simple promeneur. "La pêche a été bonne ?" avait-il demandé. Nous nous sommes regardé. Puis, tous deux, on s'est tourné vers notre père. Oui, il avait compris ! Son regard nous disait : Faites votre choix ! A ce moment, le promeneur, s'adressant à Simon et à moi nous cria : "Venez à ma suite !" Là, nous n'avons pas hésité !

Nos collègues, les fils de Zébédée, Jacques et Jean, sur la plage, réparaient leurs filets. Nous leur avions raconté notre rencontre avec le baptiste. Eux aussi étaient bouleversés. "Venez à ma suite !" leur fut aussi adressé. Et, de même, ils laissèrent tout derrière eux.

Nous le suivions, à une certaine distance, sans être sûr que ce soit celui que Jean avait annoncé. Il ne s'était pas présenté. Simon nous rappela qu'il nous avait fait une promesse : "Je vous ferai pêcheurs d'hommes." Voilà un métier qui nous était inconnu. En chemin, nous étions comme envoûtés par le charisme de ce promeneur. Serait-ce vraiment fini pour nous, la pêche de poissons ? "Il nous a promis une autre pêche, un peu mystérieuse", dit Jacques. "Il tient compte de nos capacités, puisqu'il nous garde comme pêcheurs", a dit Jean. Moi, je ne savais que penser, mais je sentais que nous avions fait le bon choix.