Les XIe et XIIe siècles sont très présents dans le paysage monumental de l'Europe normande.
Eglises, cathédrales et abbayes se comptent par centaines pour l'époque romane avec des densités parfois considérables dans le Bessin côtier, au cœur de la Normandie ducale ou sur les côtes de la Pouille, dans ce "royaume du soleil" construit par les aventuriers normands.
Plus accessibles que les écrits, plus nombreux et variés que les manuscrits et objets d'art, les monuments romans sont la plus riche introduction à la connaissance des mondes normands au moyen âge.
L'art roman de Normandie se signale du milieu du XIè siècle jusqu'au milieu du XIIè, par des édifices considérables, tant dans leurs dimensions que par l'habileté de leur construction. Cet art puissant qui rayonne en Ile-de-France, en Vexin, en Picardie et dans le nord de la France, mais aussi en Grande-Bretagne, en Sicile et dans le sud de l'Italie, terres normandes conquises...
La Normandie adopte d’une manière générale le plan basilical à collatéraux, un large transept débordant, et au fond des croisillons des tribunes découvertes portées par une colonne centrale (Jumièges, Saint-Martin de Boscherville et Saint Etienne de Caen).
Le chœur, profond, couvert d'arêtes ou en berceau, peut être flanqué de collatéraux de profondeur décroissante communiquant entre eux et avec le chœur, suivant le plan bénédictin le plus fréquent.
La nef, large, bien éclairée, n'est pas voûtée. La voûte d'arêtes est réservée aux collatéraux, parfois aux tribunes et aux travées droites du chœur.
De très bonne heure, les Normands sauront utiliser la voûte d'ogives, d'un type assez rudimentaire, mais qui permet, dès le premier quart du XIIè siècle peut-être, de couvrir les nefs et les grands vaisseaux qu'ils n'avaient jamais osé voûter d'arêtes ou de berceaux, les églises à chœur voûté et nef plafonnée étant de règle avant la croisée d'ogives.
Au carré du transept se dresse une tour lanterne suivant une tradition déjà centenaire à Jumièges et dont les architectes gothiques tireront un magnifique parti.
Les clochers de façade sont généralement carrés, percés à leur étage supérieur de deux baies élancées sur chaque face, surmontés, à partir du XIIè siècle, de flèches de pierre et, dès le début du XIIIè siècle, de flèches à huit pans, hautes et fines, montées sur un étage octogone; un toit en pavillon coiffe la tour centrale (toit en bâtière).
Cliquez dans les sous-pages sur le site de votre choix ou dans la colonne de gauche